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La Révolution Française (1789-1799) Partie 1
Chaine Youtube : https://www.youtube.com/@notabenemovies
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00:00Mes chers camarades, bien le bonjour ! La révolution française, on en a tous
00:03bouffé à l'école. La période a fait l'objet de beaucoup de films, de livres, de BD, de jeux
00:09vidéo ou d'émissions d'histoires larmoyantes sur le pauvre destin de la pauvre Marie-Antoinette.
00:14Pourtant, pour la plupart des gens, c'est assez compliqué de s'y retrouver dans tout ce bordel
00:19qu'est la révolution. Ce que je vous propose aujourd'hui, c'est donc de tenter de faire une
00:23petite vidéo de synthèse qui sera forcément incomplète puisque le sujet est très complexe.
00:28Mais c'est pas grave, avant d'approfondir les choses, c'est bien d'avoir une vue d'ensemble
00:33et j'ai fait d'autres vidéos plus précises sur des sujets bien spécifiques liés à
00:37la révolution française.
00:38Dans cette vidéo, on va donc se concentrer sur les trois premières années de 1789 à
00:431792.
00:44On a tous des images en tête lorsqu'on évoque la révolution. La prise de la Bastille,
00:49le méchant Robespierre tout raide, impitoyable, la terreur, terrifiante évidemment, Marat
00:54le sanguinaire assassiné dans sa baignoire, et à la fin Napoléon Bonaparte qui prend
00:58le pouvoir.
00:59Il y a une statue de Danton en Paris, un monument aux Girondins à Bordeaux. Tous les ans, au
01:03Puy du Fou, un spectacle impressionnant et un poil partial célèbre les Vendéens, soulevés
01:08contre la cruauté parisienne et massacrés sans pitié. On se rappelle aussi un peu de
01:12la Déclaration des droits de l'homme. Et puis, en fouillant dans ses cahiers, on se
01:15souvient que les armées françaises ont repoussé les ennemis à Valmy. Ah puis y a les sans-culottes
01:20aussi. Ils s'appelaient citoyens et se tutoyaient. Il y a eu la République. La première. On a chanté,
01:26on chante encore la Marseillaise, notamment avant les finales de Coupe du Monde de Foot.
01:30Bref, pendant dix ans, entre 1789 et 1799, ça a été un sacré boxon. Anecdote rigolote
01:37d'ailleurs, la Tour Eiffel elle-même a été construite pour commémorer les cent ans
01:41de la Révolution.
01:42On va essayer de remettre un peu d'ordre pour comprendre ce qui s'est passé durant
01:45ces dix années et pourquoi on s'en souvient encore. Même que les hommes politiques s'indignent
01:51quand un jeu vidéo en dit du mal. Ou quand on a dépensé des millions de francs pour
01:55en célébrer les deux cents ans.
01:57D'abord, la Révolution, on l'étudie grâce à une quantité invraisemblable de sources.
02:02Les archives parlementaires, par exemple. Plus de quatre-vingts énormes volumes publiés
02:06à ce jour, chaque volume pesant plus de trois kilos. Des volumes qui contiennent les lois,
02:12les débats, les lettres et les pétitions reçues par les différentes assemblées et qui
02:16ne couvrent que la période 1789-1794. Il y a aussi les journaux, plus de 500 titres
02:24plus ou moins éphémères, qui ont été publiés. Des images politiques aussi, par milliers,
02:28un peu comme les posters de Che Guevara qu'on voit aujourd'hui dans le métro. De la musique,
02:33de la peinture, comme le Marat assassiné de David. Des pièces de théâtre. Des objets.
02:37On a transformé des pierres de la Bastille en modèles réduits de la Bastille, par exemple.
02:41Et même des souvenirs par centaines.
02:43Bref, aucun historien de la Révolution n'a épuisé le stock et une part de ce dernier
02:48est encore inconnue. Ouais, on ne connaît pas tout de la Révolution. C'est plutôt cool, en fait.
02:55Ce qui est net, c'est qu'entre 1789 et 1799, les Français, dans leur ensemble, ont eu la
03:01certitude qu'ils vivaient une Révolution. Un journal s'appelle Les Révolutions de Paris,
03:06un autre Les Révolutions de France et de Brabant. En 1792, Robespierre demande
03:12Citoyens, vouliez-vous une Révolution sans Révolution ? Quand il s'agit de savoir ce
03:17qu'on va faire du roi déchu, Louis XVI, devenu Louis Capet.
03:20A partir de 1790, le projet de terminer la Révolution est répété par tous les dirigeants
03:25successifs. C'est d'ailleurs Napoléon Bonaparte qui concrétise ce projet. Certains ont adoré la
03:31Révolution, d'autres l'ont combattu et haï. Tous l'ont vécu jusque dans les campagnes les plus reculées,
03:37même si tous ont continué à vivre, à manger, à dormir, à travailler, à aimer et à craindre le
03:44lendemain. Au commencement de cette décennie extraordinaire, il y a en 1788 une dette que
03:49le roi Louis XVI veut éponger. Ses ministres des Finances ont tenté tous les moyens connus par la
03:54monarchie absolue depuis 6 ans, mais rien n'y fait. La dette est abyssale. Chaque année, les revenus du
04:01royaume n'épongent qu'une partie des intérêts de cette dette. Alors le roi convoque les états généraux,
04:06une assemblée extraordinaire représentant le royaume. Le but, obtenir des moyens nouveaux pour
04:12reconstituer le trésor de l'Etat. La dernière fois, c'était en 1614. Il faut une année pour
04:18mettre en place cette assemblée. Elle regroupe des représentants des trois ordres de la nation,
04:22le clergé et la noblesse, qui à eux deux représentent 3% de la population, et le tiers
04:27Etat, ceux qui travaillent, soit les 97% restants. Chaque ordre a en principe autant d'élus, mais évidemment,
04:34on est assez loin d'une représentation proportionnelle, et ça n'est pas le cas.
04:38Seulement voilà, si sur le papier c'est sympa que le peuple soit représenté, dans les faits,
04:43il y a une astuce rigolote pour l'empêcher de passer en force sur des thématiques qui lui
04:47tiennent à cœur. Chaque ordre a une voix. C'est à dire que tous les députés d'un ordre se mettent
04:52d'accord sur un vote et ça ne compte que pour leur propre ordre. Si le clergé et la noblesse votent
04:58ensemble, ils ont donc toujours deux voix contre une. Plutôt malin.
05:03En 1614, ça passait encore. En 1789, beaucoup trouvent que cette façon de faire est très
05:09injuste et on les comprend. Même les nobles comme le marquis de Lafayette,
05:13ou des ecclésiastiques comme l'abbé Grégoire ou l'abbé Siguesse voudraient que ce soit plus
05:18équitable. Par exemple, que le tiers Etat ait plus de députés, et que chaque député ait une voix.
05:24Le roi, Louis XVI, trouve alors une solution plutôt maladroite. Il accepte que le tiers Etat
05:30ait deux fois plus de députés que les autres ordres, mais il maintient le vote par ordre.
05:34En gros, ça sert pas à grand chose et ça passe assez mal. En plus, dans toutes les paroisses,
05:40dans tous les quartiers des villes, souvent appelés districts, il y a des assemblées pour
05:44désigner les représentants et pour élaborer des cahiers de doléances où ils expliquent ce qui ne va pas.
05:49Ça fait partie de la tradition, mais des trucs qui vont mal, il y en a beaucoup. Mauvaise récolte,
05:55impôts écrasants, tyrannie des seigneurs, les soixante mille cahiers de doléances… oui,
06:01ça fait beaucoup, et les sources pour comprendre la révolution, il y en a vraiment un gros paquet.
06:06Ces cahiers de doléances, ils disent globalement que le système monarchique ancien, ça ne va plus
06:10du tout, et que le système des trois ordres, il est totalement dépassé.
06:15La pensée des philosophes des Lumières, comme Rousseau ou Montesquieu, s'est largement répandue
06:20tout au long du XVIIIe siècle. Et donc, dans un premier temps, les états généraux échappent
06:25totalement au contrôle royal. Ils se réunissent de façon traditionnelle le 5 mai 1789 à Versailles,
06:31mais le 20 juin, l'immense majorité des députés, y compris nombre de députés nobles et religieux,
06:37prononcent le serment du jeu de paume et promettent de donner, carrément, une constitution à la France.
06:43Louis XVI et son gouvernement sont mécontents, mais ils se résignent.
06:47Le 9 juillet, le roi demande à son clergé et à sa noblesse de rejoindre le tiers état,
06:52et les états généraux deviennent l'assemblée nationale constituante. C'est la fin de la monarchie
06:57absolue. Si vous voulez une image rigolote pour retenir tout ça, Louis XVI, c'est le docteur
07:03Frankenstein et les états généraux, c'est sa créature qui se retourne contre lui. Bref, si le roi fait
07:08mine de céder en apparence, il demande quand même à ses armées de se rapprocher de Versailles,
07:12et évidemment, ça se sait assez vite. A Paris, on craint déjà la contre-révolution. Il faut
07:18défendre l'assemblée toute neuve, et pour ça, les parisiens attaquent la vieille forteresse
07:22parisienne de la Bastille, qui était devenue une prison presque abandonnée. Cette prison est tout
07:27de même bien défendue par des troupes armées. 600 morts dans les affrontements le 14 juillet.
07:32Louis XVI se résigne, encore, et la majeure partie des troupes se retirent. Mais la crainte
07:38qui a mobilisé les parisiens se diffuse dans toute la France, et les paysans se soulèvent.
07:43C'est ce qu'on appelle la grande peur, où des troupes de paysans viennent dans les châteaux
07:48et détruisent les armoiries des nobles, et surtout les documents fiscaux qui établissent
07:52les impôts qu'on devrait payer aux seigneurs. Du coup, pour calmer le jeu, les nobles et les
07:56ecclésiastiques de l'assemblée, qui constatent que le mouvement est assez puissant, décident de
08:02renoncer à leurs privilèges et au droit féodaux au cours de la fameuse nuit du 4 août. Mais ça,
08:08c'est en apparence, puisqu'il y a des petites finesses, des subtilités qui leur permettent
08:12de garder des impôts. Ça laisse pas mal de paysans un peu frustrés, mais quand même,
08:17on en a enfin fini avec l'ancien régime et la société des trois ordres. Ce qui n'est pas rien,
08:22puisque ça représente quand même, au bas mot, 700 ans d'histoire. Cette abolition des privilèges,
08:27dont on parle assez souvent, est confirmée le 26 août suivant avec la Déclaration des droits
08:33de l'homme et du citoyen, la base de la future constitution. Elle nous présente la célèbre
08:38phrase que vous connaissez tous « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
08:43Les 5 et 6 octobre suivants, nouveau coup de colère des parisiens. Non seulement ils ont du mal à trouver
08:49du pain alors que les récoltes n'ont pas été mauvaises, mais en plus, Louis XVI refuse de signer
08:54la Déclaration des droits de l'homme dont on vient de parler. Le gars n'a pas compris que les
08:59parisiens ne fallait pas les énerver. Pas très malin. Du coup, une immense manifestation,
09:03d'abord initiée par des femmes, on y reviendra sur le rôle des femmes, se rend à Versailles,
09:08avec quelques canons, parce que ça peut toujours servir. La situation est donc, disons, tendue.
09:13Louis XVI, conseillé par un entourage du genre Prudent, signe la Déclaration et, en plus,
09:18accepte de quitter Versailles pour s'installer dans le Palais des Tuileries, à Paris, avec Marie
09:23Antoinette, la reine et son fils, le Dauphin Louis. Comme on dit, le boulanger, la boulangère et le
09:28petit mitron quittent Versailles, le Palais du Roi Soleil. Désormais, le roi est sous le contrôle
09:34direct des parisiens. L'assemblée a suivi le roi, bien sûr. Et pendant deux ans, les députés abattent un
09:41travail littéralement extraordinaire. Ils élaborent comme promis une constitution. La France sera une
09:47monarchie constitutionnelle. Ils transforment totalement la géographie administrative du
09:51pays en créant les départements, les cantons et les communes. Désormais, pour le fisc, pour la
09:57justice, pour la religion même, les Français vivent dans un espace uniformisé qui, aujourd'hui encore,
10:03reste notre base. Ils préparent une fiscalité universelle, ils réforment la justice, ils achèvent
10:09d'établir l'égalité des droits. Le tout alors que les caisses sont toujours aussi vides, il faut le
10:14rappeler. Le 2 novembre 1789, c'est Talleyrand, évêque d'Autun, qui propose de donner les biens du
10:20clergé à la nation pour résoudre le problème. Du coup, les terres que le clergé louait aux paysans,
10:25soit environ 10% de la surface agricole utile, sont mises en vente. Evidemment, ces terres sont
10:31achetées le plus souvent par les riches. Du coup, plein de paysans qui espéraient devenir
10:34propriétaire, restent locataires et sont un peu grognons parce qu'en fait, ils ont juste changé
10:39de proprio. Et qu'en plus, les loyers risquent d'augmenter. Les députés, eux, décident de créer
10:44une monnaie, la Cigna, et cette monnaie représente l'argent de la vente des biens du clergé. Autrement
10:50dit, un argent qui n'est pas encore dans les caisses puisque la vente prend beaucoup de temps. Vous
10:55imaginez bien que la confiance dans cette monnaie de papier est très vite nulle. Et ces biens du clergé,
11:01le clergé en vivait. Or, les Français, dans leur immense majorité, sont catholiques et souvent,
11:06ils aiment bien leur curé. Alors on invente un autre truc nouveau, la constitution civile du clergé.
11:12En gros, on ferme les monastères, les curés deviennent des fonctionnaires payés par la nation
11:16et élus dans leur commune, et on va leur demander de jurer qu'ils soient fidèles à la constitution.
11:22Sauf que beaucoup de curés et presque tous les évêques refusent. Eux, ils ne jurent que devant Dieu.
11:29Et dans les régions où ils sont bien aimés, la population les soutient. Il y a donc des curés
11:34jureurs et des curés réfractaires. Parmi ces derniers, beaucoup commencent à faire comme
11:39nombre de nobles, ils quittent la France, ils émigrent. Evidemment, le roi aimerait bien faire
11:44pareil. Il tente même le truc dans la nuit du 20 au 21 juin 1791 avec son épouse et ses enfants.
11:51Déguisés, ils s'installent dans une belle diligence bien visible et partent vers l'est.
11:56On est clairement sur l'action la plus discrète qui soit, de vraies ombres. L'ombre de la lune
12:01sur une plaine sans arbres. Ils sont évidemment reconnus, arrêtés à Varennes, à 230 km de Paris,
12:08puis reconduits directement aux Tuileries. Dans le genre coup foireux, ça se pose là. Non
12:13seulement c'est raté, mais en plus tout le monde sait que le roi a trahi puisqu'il a laissé une belle
12:17lettre bien claire pour expliquer son départ. Champion ! Pour ne rien arranger à la situation,
12:23on s'est rendu compte que le départ du roi n'a pas empêché la terre de tourner. On se moque
12:27du roi fuyard, du roi cochon, et de plus en plus de gens demandent qu'à la place d'une monarchie,
12:32on crée une république. Pour calmer les plus téméraires, on fait au plus simple,
12:37quand il manifeste le 17 juillet 1791 sur le champ de Mars, on les mitraille. Un peu brutal,
12:43pas très efficace, mais ça soulage. Et donc on fait comme si tout allait bien. La monarchie
12:48constitutionnelle est installée avec Louis XVI, toujours à sa place, et on élit une assemblée,
12:53la législative, pour terminer la révolution. Mais si on fait les comptes ? Les républicains
12:59sont mécontents, beaucoup de paysans sont mécontents, le peuple des villes n'est pas
13:04jouasse, les nobles sont furieux, les prêtres ne sont pas vraiment enthousiastes, et le roi n'est pas
13:10trop convaincu. Et puis il y a ses cousins, collègues et amis de Prusse de l'Empire d'Angleterre d'Espagne,
13:15qui sont assez inquiets aussi parce que chez eux ça commence à bouger. Bref,
13:20la nouvelle France a un peu de soucis à se faire, et tout ça va partir en sucette.
13:25L'économie ne va pas mieux et des révoltes sociales éclatent un peu partout en France,
13:30comme à Meaux où le maire est carrément tué par la foule. La plus riche des colonies françaises,
13:35Saint-Domingue, s'embrase, parce que les esclaves se révoltent sous la direction de Toussaint-L'Ouverture.
13:40L'opposition est de plus en plus organisée et efficace, avec le club des Jacobins, une société
13:45devenue pro-républicaine. Elle est présente sur tout le territoire et à sa tête, Robespierre,
13:50un avocat, joue un rôle important. Avec le reste de l'Europe, ça ne va pas
13:54beaucoup mieux et beaucoup de dirigeants français pensent qu'il faudrait bien une bonne petite guerre
13:59pour permettre de se sortir de cette situation. Ça relance l'économie, ça donne une activité
14:04aux chômeurs et du côté des monarchistes, si la France la perd, ça permettra de rétablir l'ordre
14:09traditionnel. Or justement, la plupart des gradés de l'armée sont des monarchistes nostalgiques. Du
14:16coup, on peut compter sur eux pour pas trop se fouler quand les conflits éclateront avec leurs voisins.
14:20Malgré quelques opposants, Louis XVI annonce donc à l'assemblée législative qu'il déclare la guerre
14:26à l'Autriche le 20 avril 1792. Et comme prévu, c'est la catastrophe. Les armées françaises sont
14:33rapidement débordées, au point qu'un général est pendu par ses propres troupes. Les Prussiens,
14:38les Autrichiens, les Espagnols avancent au point que l'assemblée déclare la patrie en danger et
14:43demandent que des volontaires s'engagent pour renforcer l'armée de métiers. C'est un succès
14:48immense et des dizaines de milliers de patriotes s'engagent dans le conflit. Ils arrivent à Paris
14:53à l'été 1792 et beaucoup d'entre eux sont des révolutionnaires jacobins et républicains.
14:58Vous voyez le souci, à Paris il y a déjà plein de révolutionnaires jacobins et républicains. Avec
15:04les fédérés qui sont venus de toute la France, le climat de méfiance envers le roi, les anciens
15:09nobles et les prêtres réfractaires vont grandir considérablement. Le marquis de Lafayette lui-même
15:14passe à l'ennemi et va fuir vers Liège. A Paris, les révolutionnaires sentent le vent de la trahison
15:19à tous les coins de rue. Déjà, le 20 juin, le roi avait été mis en danger lors d'une première
15:24manifestation aux Tuileries. Le 10 août 1792, une véritable armée révolutionnaire,
15:29mêlant parisiens et fédérés, prend les Tuileries d'assaut. Il y a plus de 600 morts.
15:35Louis XVI se réfugie à l'assemblée législative qui doit se résigner à reconnaître la déchéance
15:40du roi. Oui, il est déchu et en même temps il a été assez décevant. La famille royale est enfermée
15:47au Temple, l'ancien monastère des Templiers dans le nord de Paris. Pendant deux mois, les Français
15:52vivent sous un gouvernement étrange. Ce n'est plus une monarchie, mais ce n'est pas encore une république.
15:57Dans l'urgence, la législative décide qu'une convention sera élue pour adopter
16:02une nouvelle constitution. Et elle adopte des lois d'exception contre les suspects,
16:06organisant un premier tribunal extraordinaire qui fait guillotiner quelques premiers condamnés.
16:11À ce moment-là, Danton, ancien avocat très populaire, est au sommet de sa carrière. Il sert
16:17d'intermédiaire entre la législative et la Commune de Paris, c'est-à-dire le gouvernement
16:22révolutionnaire de Paris. Avant de partir défendre la patrie, les Parisiens écoutent une rumeur qui dit
16:27que dans les prisons, les nobles favorables au roi complotent et s'apprêtent à rétablir l'ancien
16:32régime une fois les soldats partis au fond. Les révolutionnaires entrent dans des prisons,
16:36installent une mascarade de tribunal et, pendant trois jours, font passer des milliers de prisonniers
16:42en jugement. Ou plutôt une parodie de jugement. Plus de 1500 prisonniers sont massacrés dans des
16:47conditions épouvantables entre le 2 et le 5 septembre. La Commune et la législative clairement
16:53ont beaucoup de mal à canaliser ce débordement de haine. Pourtant, les élections se tiennent et 750
16:58députés sont élus dans toute la France au suffrage universel masculin. Ces députés ont des idées
17:04très variées. Une centaine sont très radicaux, favorables à un État qui protège et guide les
17:09citoyens. On va les appeler les montagnards car ils s'installent en haut de la Convention. Des
17:14personnalités comme Robespierre, Marat ou Danton en font partie. D'autres, environ 200,
17:20sont plus libéraux comme Brissot ou Verniaux. On les appelle les Girondins car beaucoup ont été
17:26élus à Bordeaux. Le 20 septembre, ils se réunissent pour la première fois dans la salle du manège des
17:31Tuileries et le lendemain, ils décident que tous les actes seront datés de l'an premier de la République.
17:37Et c'est comme ça que le 21 septembre 1792, pour la première fois dans l'histoire de France,
17:42l'État est devenu une République. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre mais c'est loin d'être la fin de cette
17:49révolution. J'espère que cet épisode très synthétique vous aura permis d'y voir un petit
17:53peu plus clair sur les motivations de la révolution et son déroulement. Merci à Olivier Coquart pour la
17:58préparation de cette émission. Il a publié il y a quelques temps « Quand le monde a basculé » qui
18:03raconte la révolution et il connaît plutôt bien l'affaire. Bien entendu, on abordera la suite dans
18:09un autre épisode, mais en attendant qu'il sorte, vous pouvez toujours vous consoler en allant me
18:14suivre sur Instagram où je poste pas mal de petites vidéos. A très bientôt sur Nota Bene, salut !
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