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00:008h moins 10, merci d'avoir choisi Europe 1 avec vous Thomas Chenel et Karl Meus est à vos côtés Thomas.
00:06Pour l'édito politique, bonjour Karl.
00:08Bonjour Thomas.
00:09Rédacteur en chef au Figaro Magazine.
00:11Ce matin, nous revenons ensemble sur la course des candidats à l'élection présidentielle 2027.
00:17Ça se prépare déjà et surtout au lendemain des déclarations de Ségolène Royal
00:21expliquant qu'elle n'allait pas se dérober à cette échéance.
00:24Oui, c'est curieux ce besoin chez les politiques de faire savoir qu'ils seront candidats à la prochaine élection présidentielle
00:30qui n'a pourtant lieu que dans deux ans.
00:32Tous font savoir, pour les plus téméraires qu'ils se tiennent prêts,
00:35et pour les autres qu'ils y pensent, qu'ils n'excluent pas d'y aller, qu'ils joueront un rôle.
00:39Vous l'avez noté, la dernière en date, c'est Ségolène Royal qui a jugé utile de préciser hier
00:43qu'elle n'allait pas se dérober, surtout s'il y a une primaire bien organisée et respectueuse.
00:49Avant elle, c'est Dominique de Villepin qui s'est mise sur les rangs.
00:51Face au sceptique, et pour crédibiliser sa démarche, il a publié un livre,
00:55Le Pouvoir de Dire Non, et annoncé le lancement d'un parti, la France Humaniste.
01:00Et encore avant, c'est Clémentine Autain qui a fait acte de candidature.
01:03Pour ceux qui ne la connaissent pas, c'est une députée du nouveau Front Populaire.
01:07Chaque mois, une nouvelle personnalité se lance.
01:09On se croirait dans une série Netflix, d'autant qu'il n'y a pas que les politiques.
01:13Dimanche, Teddy Riner a laissé planer le doute sur ses ambitions.
01:16Le judoka a assuré, dans un entretien à la tribune dimanche, qu'il ne fermait aucune porte.
01:21Comme quoi, on peut être champion olympique et maîtriser à la perfection le langage des politiques.
01:25Alors bien sûr, Teddy Riner prend la précaution de dire qu'il n'y pense pas du tout en ce moment,
01:29que ce n'est pas sa priorité.
01:31N'empêche qu'il ajoute qu'il faut cesser de croire que les sportifs ou les acteurs n'ont pas leur mot à dire.
01:36Tout le monde, dit-il, a son mot à dire et c'est mon intime conviction.
01:39Et alors Karl Meus, comment vous expliquez cet engouement pour ce rendez-vous électoral qui est la présidentielle 2027 ?
01:44C'est le syndrome Pierre de Coubertin appliqué à la politique.
01:47On a attribué au baron, fondateur des Jeux olympiques modernes, cette phrase.
01:51Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner mais de participer.
01:54Une partie du monde politique l'a faite sienne pour l'élection reine de la Vème République.
01:59Ils ont compris que dans notre univers politico-médiatique, pour exister,
02:02il faut laisser penser qu'on a un avenir élyséen.
02:05En dehors d'une candidature, point de salut, en tout cas, point d'invitation dans les médias,
02:09voire de reprise de ses propos sur les réseaux sociaux.
02:11Dit autrement, pour exister en politique, il faut, frère, croire qu'on sera candidat à l'élection présidentielle.
02:16Et tant pis si les sondages ne donnent aucune chance d'espérer deux ans avant.
02:20Après tout, les campagnes électorales sont là pour les démentir et éveiller les électeurs.
02:23Jacques Chirac, en 1995, a su jouer tous les pronostics de 1994
02:27qui promettaient l'Elysée à son rival, Edouard Balladur.
02:30François Hollande, crédité de 3% en novembre 2010
02:34pour la primaire du PS avant de l'emporter finalement et dans la foulée d'entrer à l'Elysée.
02:39Sans oublier plus récemment Emmanuel Macron,
02:41inconnu des Français deux ans avant l'échéance de 2017,
02:44qui se lance à l'automne 2016 et qui l'emporte.
02:47Mais bon, ce n'est pas la seule explication de ce foisonnement.
02:50Et quelle autre explication est-ce que vous voyez ?
02:52Il y en a pour moi deux catégories d'impétrants.
02:55Ceux qui jouent gagnant et ceux qui jouent placé.
02:58Ceux-là ne visent pas l'Elysée, mais Matignon, voire un gros ministère.
03:01En se déclarant candidat, ils espèrent que ceux de la première catégorie
03:05entrent en contact avec eux pour négocier leur retrait en échange d'un poste important.
03:09C'est de bonne guerre et relativement classique en politique.
03:12Ceux qui visent l'Elysée font le pari que la présidentielle de 2027 sera la plus ouverte depuis dix ans.
03:17Lors des deux derniers scrutins, Marine Le Pen préempte-t-elle une des deux places du second tour
03:21ne laissant qu'une seule place qualificative aux autres ?
03:24Ces politiques pensent que son absence, pour raisons judiciaires, ouvre à nouveau le jeu.
03:29Ils estiment que Jordan Bardella ne tiendra pas la distance
03:31et n'arrivera pas finalement au score que lui promettent aujourd'hui les sondages.
03:34Dans une configuration où il n'y a plus vraiment de favoris,
03:38où il faudra se démarquer du bilan d'Emmanuel Macron,
03:40tous les espoirs sont permis.
03:42Surtout pour ceux qui rêvent de prendre leur revanche.
03:44A condition toutefois de franchir un certain nombre d'obstacles
03:47que les candidats d'aujourd'hui semblent oublier.
03:50Il faut trouver les financements nécessaires à une campagne longue
03:53et en parallèle les parrainages de 500 maires et élus locaux.
03:57Deux missions indispensables qui demandent du temps
03:59et de l'implication du candidat pour convaincre banquiers et élus
04:02qu'ils doivent le prendre au sérieux,
04:04avant que les électeurs eux-mêmes ne tranchent cette question.
04:06Merci Karl Méhuz, votre édito politique sur Europe 1.
04:09Merci Karl Méhuz, votre édito politique sur Europe 1.

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