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Avec Jean-Éric Branaa, maître de conférence à l’Université Paris Assas.

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Transcription
00:00Et Vraie Voix Sud Radio.
00:02Félix, aux Etats-Unis, l'affaire Epstein provoque une tension, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:06entre Donald Trump et sa base.
00:07Oui, le président des Etats-Unis accusait d'avoir rédigé en 2003 une lettre salasse à Jeffrey Epstein,
00:14lettre avec un dessin notamment représentant une femme nue.
00:17Jeffrey Epstein, ce financier délinquant sexuel, inculpé en 2019 notamment pour trafic sexuel de mineurs,
00:24puis retrouvé mort dans sa cellule.
00:26Au-delà de la lettre en tant que telle, ça témoignerait d'une proximité passée entre les deux hommes,
00:31ce qui ferait très mal à celui qui se campe un peu en redresseur de tort de la corruption des élites.
00:36Donald Trump avait même promis toute la transparence justement sur cette affaire Epstein en promettant des noms.
00:42Le président des Etats-Unis conteste l'authenticité du document, il attaque le Wall Street Journal en justice,
00:48il lui réclame au moins 10 milliards de dollars pour diffamation,
00:51et il s'en prend au passage à ceux de son propre camp qui se montrent un peu gagnés par le trouble.
01:01Tout ça, c'est une vaste fumisterie orchestrée par les démocrates
01:07et quelques républicains stupides et idiots tombent dans le panneau et font le jeu des démocrates, lance Donald Trump.
01:14Alors voilà, pour analyser tout ça, nous sommes en ligne avec Jean-Éric Branat qui est maître de conférence à l'université Paris-Assas
01:20et qui va bientôt publier un nouveau livre, un recueil aux éditions Ellipse,
01:25texte fondateur de la révolution américaine, expliqué et commenté de la résistance à la légitimité populaire.
01:31Bonsoir Jean-Éric Branat.
01:33Bonsoir.
01:34Merci d'être avec nous dans Les Vraies Voix sur Sud Radio.
01:36Est-ce qu'une défiance réelle et significative peut vraiment s'installer entre Donald Trump et ses supporters à cause de cette affaire Epstein ?
01:46Ça dépend.
01:47Si vous êtes un journaliste français et que vous essayez de meubler pendant l'été, on va répondre oui.
01:53Si on est un petit peu sérieux, on va quand même rappeler deux, trois choses.
01:56L'affaire Access Hollywood, c'était en 2016.
01:59Le Russia Gate, c'était les deux, trois années qui ont suivi.
02:01Les deux mises en accusation, 2019-2021, le rôle dans l'assaut contre le Capitole,
02:09les 91 chefs d'éculpation pénale, je passe encore les révélations sur ses impôts,
02:17sur tout un tas de choses, les financements occultes de ses campagnes.
02:21Bon, Donald Trump est toujours là et sa base est toujours derrière lui.
02:24En réalité, si on parle de sa base, il faut bien comprendre qu'on ne parle pas de politique
02:28comme on a l'habitude, vous et moi, de nous y intéresser, on parle d'affect.
02:33On parle de gens qui se sont attachés à lui.
02:36Il a fait des fans en 2016 et ses fans, il l'adore.
02:39Il passera en concert, il serait à guichet fermé.
02:43Et c'est ce qu'il fait d'ailleurs quand il fait des meetings.
02:46Mais ce n'est pas cette affaire Epstein qui va secouer le monde maga,
02:50quoi qu'on en dise.
02:51D'ailleurs, je lis énormément de choses qui me font doucement rigoler.
02:55Je vais prendre comme ça des choses au hasard.
02:56Il chute dans les sondages.
02:58On l'a lu partout, on l'a entendu partout.
03:00Ouvrez un sondage, vous allez voir, il le dit lui-même.
03:03Il est actuellement entre 45 et 50, c'est-à-dire comme la semaine dernière,
03:08comme il y a un mois et comme il y a trois mois.
03:10Ça n'a pas changé du tout.
03:12On nous dit, oui, mais les magas se retournent contre lui.
03:15Mais j'ai bien vu que Bannon expliquait aux magas justement
03:19qu'il fallait arrêter de parler de cette affaire Epstein.
03:21J'ai vu qu'Alec Jones, tous ces noms-là,
03:24ce sont les noms qu'on a dans la presse,
03:26comme étant ceux qui se retournent contre Donald Trump.
03:29En réalité, ils font le contraire.
03:30Comprenez que les magas lisent des journaux qui leur sont propres,
03:34entendent des radios qui leur sont propres,
03:37écoutent des télévisions qui leur sont propres,
03:39que ce soit Newsmax, que ce soit le Brightboard,
03:43que ce soit True Social pour les réseaux sociaux.
03:46Ils n'entendent pas parler de l'affaire Epstein,
03:48ou quasiment parler en réalité.
03:49Et il y a un petit nombre, 6-10%,
03:52qui sont des complotistes forcenés,
03:54qui eux auraient bien aimé avoir des noms.
03:56Mais ce n'est pas le nom Trump qui va l'avoir.
03:58Le nom des noms qui va l'avoir,
04:00c'est Biden, c'est Clinton, c'est Obama.
04:03Ceux-là, ils les veulent.
04:04On vous entend.
04:06Émilie Perrier, justement, par rapport à ce qu'on est en train de dire,
04:09c'est vrai qu'il y a un prisme qu'on ne prend pas en compte, nous, en France.
04:12C'est l'état d'esprit, finalement, américain,
04:14qui est totalement différent du nôtre,
04:17et notamment, effectivement, du camp républicain qui suit...
04:20On n'est pas dans le même monde, en fait.
04:22Alors, effectivement, il y a encore moins dans le même monde
04:24que la base électorale de Donald Trump, ça c'est sûr.
04:29Moi, j'ai été très frappée par les éléments de langage
04:32qui sont sortis dès hier, à la suite de l'article
04:36publié par le Wall Street Journal, justement,
04:38qui révèle l'existence de ce courrier.
04:41La réaction de Donald Trump,
04:42qui tout de suite engage une procédure
04:44qui peut être qualifiée de procédure baillon
04:47vu le montant des dommages à intérêts qui sont réclamés,
04:5010 milliards de dollars.
04:53J'ai été très frappée parce que, tout de suite,
04:56on a dévié sur Barack Obama.
04:58On a dévié sur l'arrestation imminente de Barack Obama,
05:02qui aurait écouté des millions d'Américains,
05:04qui aurait manipulé, etc.
05:06Et on arrive toujours dans la même rhétorique
05:09qui est l'état profond...
05:12Oui, dont vous nous parliez tout à l'heure, le complotisme.
05:14Voilà, une victimisation.
05:15Parce que Donald Trump, de toute façon,
05:17a toujours son triptyque
05:19qui est toujours attaqué,
05:21ne rien avouer,
05:22et toujours revendiquer la victoire.
05:24Pierre-Yves Martin, un petit mot là-dessus.
05:26Un petit mot difficile, en effet,
05:28de se faire une idée...
05:29De France.
05:30De France, oui.
05:31Quand on n'est pas américain, aujourd'hui,
05:32et je pense qu'on comprend bien
05:34qu'il y a des comptes à régler,
05:36notamment, et voilà.
05:38Après, peut-être l'arroseur a osé, mais...
05:41Il faut avoir plus d'infos pour le savoir, effectivement.
05:45Eh bien, merci, Jean-Éric Branat.
05:46Désolé, on est pris par le temps,
05:48parce qu'on a Frédéric Brindel
05:49qui nous attend pour le Tour de France.
05:51Je rappelle que vous êtes maître de conférences
05:53à l'Université Paris-Assas,
05:55auteur d'un recueil qui va bientôt paraître
05:56aux éditions Ellipse,
05:58texte fondateur de la révolution américaine
06:00expliqué et commenté
06:01de la résistance à la légitimité populaire.

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