Boris Ravignon : «Il n’y a rien de pire dans notre pays que de proclamer une interdiction et qu’elle ne soit pas respectée»

CNEWS

21/07/2025

Pour enrayer les violences et limiter la délinquance, plusieurs communes ont établi un couvre-feu pour les mineurs, notamment Nîmes dont le couvre-feu concernant les moins de 16 ans entre en vigueur ce lundi dans les quartiers sensibles de la ville. D'autres communes l'ont adopté depuis plusieurs années. Mais cette mesure est-elle vraiment efficace ? Pour le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, «il n’y a rien de pire dans notre pays que de proclamer une interdiction et qu’elle ne soit pas respectée».

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00:00Alors, elle fait partie de l'arsenal des mesures dont on dispose

00:03et dans un certain nombre de circonstances, on y a eu recours, nous.

00:08Donc, je pense qu'on est sur quelque chose qui peut être utile,

00:11mais il y a des conditions pour que ça fonctionne.

00:14La première des conditions, déjà, c'est qu'on sache mobiliser vraiment les ressources

00:19pour le faire appliquer, parce qu'il n'y a rien de pire dans notre pays

00:21que de proclamer une interdiction et qu'elle ne soit pas respectée

00:26et qu'elle soit bafouée régulièrement.

00:27Alors ça, ça crée vraiment de l'impunité et c'est assez vite tout à fait contre-productif.

00:31Donc, il faut, en fonction du nombre de personnes qu'on sait qu'on va devoir traiter,

00:36vraiment au minimum avoir une alliance extrêmement forte des forces de police municipale,

00:41de police nationale, parce que c'est très consommateur en énergie et en temps

00:46d'interpeller le cas échéant, donc les mineurs qui viendraient à contrevenir au couvre-feu

00:51et de les ramener chez eux.

00:53Et puis, il y a un autre sujet qu'il ne faut quand même jamais oublier,

00:55c'est que quand on a un couvre-feu, on est généralement sur un arrêté municipal

00:59et les arrêtés municipaux, quand ils sont violés, ça donne lieu à des amendes de 38 euros.

01:0638 euros.

01:07Et donc, on est sur quelque chose d'extrêmement faible, je crois,

01:11voire même assez dérisoire et finalement peu dissuasif,

01:15surtout quand on tient compte du fait que dans un très grand nombre de cas,

01:18ces amendes ne sont in fine pas recouvrées.

01:20Donc, je crois qu'aujourd'hui, si on veut effectivement pousser cette solution,

01:27qu'elle puisse appartenir vraiment à la gamme de celles que les maires peuvent mettre en œuvre

01:32quand ils ont une vraie difficulté sur un quartier, sur une zone,

01:36il va falloir améliorer à la fois la coordination, la mobilisation des moyens

01:40et puis pouvoir avoir des amendes qui tapent un tout petit peu plus fort,

01:47sans quoi on n'aura pas d'effet dissuasif.

01:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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