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Aujourd'hui, c'est au tour de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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Transcription
00:00On est ici face aux grandes gueules.
00:02Bienvenue.
00:03La présidente de l'Assemblée Nationale qui rejoint les grandes gueules.
00:06Je vous présente Eleonore Lemaire, qui est chanteuse lyrique et prof d'Akido qui vit à Paris.
00:11Maître Charles Consigny qu'on ne présente plus.
00:12Et à côté de vous, Didier Giraud, éleveur de Beauvain en Saône-et-Loire.
00:16On va parler bien sûr de la loi du plomb parce que ça a beaucoup animé nos débats à l'instant.
00:19Mais on parlait de, en vous attendant, des 45 jours de vacances parlementaires.
00:25François Bayrou, lui, a fait savoir qu'il ne partait pas en vacances, qu'il travaillait.
00:28Est-ce que ce n'est pas beaucoup 45 jours ?
00:31D'où ça sort vos 45 jours ?
00:33Ce n'est pas vrai ?
00:33Je ne sais pas, je vous demande.
00:35Et on a calculé d'aujourd'hui jusqu'au 16 septembre, c'est ça ?
00:39Donc aujourd'hui, moi, je ne suis pas en train de travailler en étant sur votre plateau, monsieur ?
00:43Oui, vous.
00:44Mais les députés ne siègent plus.
00:45Mais vous savez, il faut arrêter de considérer que les députés ne travaillent que quand ils sont dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
00:53Être député, c'est d'être un élu, un élu de proximité.
00:57On a des circonscriptions, on est sur le terrain.
01:00Je viens de passer quatre jours avec des députés dans les Landes, dans le Gers.
01:04J'ai été rencontrer avec Jean-René Cazeneuve, des agriculteurs, sur le terrain.
01:09Eh bien, nous avons empli notre mission de député.
01:12Et donc, il n'y a pas de vacances parlementaires.
01:14Il y a une interruption de la session.
01:16L'interruption de la session parlementaire, elle est constitutionnelle.
01:19La constitution fixe, dans les textes, une session parlementaire du 1er octobre au 30 juin.
01:25Après, il y a des sessions extraordinaires qui sont à la main du président de la République.
01:29Bien sûr qu'il y en a.
01:30Il y en a eu une en juillet et nous avons délibéré pendant deux semaines.
01:34Il y en aura probablement une en septembre.
01:37Et entre les temps de session, nous ne siégeons pas dans l'hémicycle.
01:40Nous sommes sur le terrain, nous avons des permanences.
01:42Donc, ce ne sont pas des vacances.
01:43C'est un mauvais mot parce que ce ne sont pas des vacances parlementaires.
01:47Moi, j'ai des députés qui sont élus devant, dans des circonscriptions très balnéaires.
01:52Eh bien, eux, ils seront au boulot tout l'été.
01:55Donc, en fait, il y a un truc, moi, qui m'énerve et c'est...
01:57Le député de Paris, en revanche, il n'y a plus personne à Paris.
02:00Mais il bosse aussi, mais il faut arrêter.
02:01En fait, vous savez, le bashing des élus...
02:05Non, ce n'est pas un bashing.
02:06Ben si, parce que les élus ne font rien.
02:08Ils sont en vacances tout l'été.
02:10Ils ne sont jamais sur le terrain.
02:11Ils ne sont pas dans le séance public.
02:13Madame, ça veut quand même dire ce que ça veut dire.
02:15Mais non, parce qu'en fait...
02:16Un retour le 16 septembre, c'est...
02:18À l'Assemblée nationale, en commission, à l'Assemblée nationale, en commission.
02:23Tous les députés seront sur le terrain, début septembre, dans les salons des associations.
02:27Vous les voyez.
02:28Tous les députés seront de leur circonscription pour la rentrée scolaire.
02:31Vous les voyez, on est taisis.
02:32Ben moi, les députés sur les lois, moi, je ne les vois plus au train.
02:35Madame, moi, je les vois toute l'année au train.
02:37Quand je viens, je ne les vois plus au train ces jours.
02:38Je suis mille fois d'accord avec vous.
02:39Après, vous pouvez continuer.
02:41Notre démocratie, elle nous appartient à tous.
02:43Si vous ne voulez plus avoir d'élus, continuez comme ça.
02:46Vous n'aurez plus personne pour vous présenter.
02:48Je suis mille fois d'accord avec vous, puisque c'est ce que je viens de dire avant que vous arriviez.
02:54J'ai dit, ça suffit de s'acharner sur les députés, qui effectivement travaillent beaucoup,
02:59beaucoup plus qu'on ne le pense.
03:00Et j'ai même dit, je me répète un peu, mais je préfère avoir un député qui lit des grands auteurs
03:06sous son pommier que quelqu'un qui perd son temps.
03:09Est-ce que vous ne pensez pas, quand même, parce qu'on a un problème sur l'attractivité même
03:14de la fonction de député, on voit bien que les gens aujourd'hui n'ont plus envie
03:18de faire ce boulot d'élu.
03:19C'est pire d'ailleurs pour les mairies, etc.
03:21Mais même à l'Assemblée.
03:23Est-ce qu'il ne faudrait pas revenir à un système, à l'origine de ces assemblées,
03:27où au fond, député n'est pas un job forcément à temps plein ?
03:31Est-ce qu'on ne pourrait pas faire un système où on vient siéger dans une assemblée,
03:34on vote des lois, etc.
03:35Mais est-ce qu'on ne devrait pas davantage permettre de travailler à côté,
03:40que ça ne soit pas une activité ?
03:41Réponse rapide, aujourd'hui, on peut travailler.
03:45Il y a beaucoup de députés qui travaillent.
03:47Il y a des députés qui continuent à avoir des exploitations quand ils sont agriculteurs.
03:52J'ai des députés qui continuent à être infirmières, aide-soignantes, médecins, avocats, etc.
03:56Il y a beaucoup de députés qui continuent à travailler.
03:58Après, être député à plein temps, moi je suis député à plein temps,
04:02ce n'est pas non plus quelque chose qu'il faut critiquer,
04:06parce que si vous voulez exercer cette mission à fond,
04:10eh bien ça vous prend un plein temps.
04:13Je peux vous dire, tous les députés, moi je les vois bosser,
04:15ils bossent 6 jours sur 7,
04:16et on fait à peu près 70 ou 80 heures par semaine.
04:20Donc en fait, vraiment, ça suffit.
04:21En tout cas, c'est désespérant,
04:23et vraiment, notre démocratie va mourir de cela.
04:26Et vous verrez aux prochaines élections.
04:27Parlons de cette pétition contre la loi Duplon,
04:30qui rencontre un succès assez inédit.
04:32On a franchi la barre des 1,2 millions ce matin.
04:35Rappelons que la loi autorise notamment la réintroduction sous condition d'un pesticide.
04:40Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
04:42Il y aura un débat au Parlement, c'est ça ?
04:44Alors, il faut que le Parlement décide.
04:46En fait, le droit de pétition est prévu,
04:49il existe depuis la Révolution française,
04:51et il est prévu dans notre règlement intérieur.
04:53Et notre règlement prévoit plusieurs choses.
04:55Il prévoit que lorsque la pétition dépasse un certain seuil,
04:59là, elle est renvoyée donc à une commission,
05:01ici en l'occurrence la commission des affaires économiques,
05:04qui s'occupe des sujets agriculture,
05:06et la commission va examiner cette pétition.
05:10Et elle va pouvoir décider si elle la classe,
05:13ou si elle souhaite qu'il y ait un débat sur ce texte.
05:16Donc d'abord, ça, c'est la commission qui va prendre cette décision.
05:19Si elle souhaite qu'il y ait un débat,
05:22eh bien, il faudra qu'elle saisisse la conférence des présidents,
05:26pour que la conférence des présidents décide,
05:29et donc là, c'est une décision des présidents de groupe,
05:31de l'inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
05:34Moi, j'ai exprimé le souhait qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
05:40Ce n'est pas de mon ressort,
05:42ce n'est pas une décision d'Yael Brown-Pivet,
05:44c'est une décision de la conférence des présidents,
05:46après que la commission est statuée.
05:48Donc vous voyez, il y a une procédure à respecter.
05:50C'est le principe d'une démocratie.
05:53Mais moi, j'exprime ma position personnelle de président de l'Assemblée nationale,
05:58considérant le nombre de signatures,
06:00considérant le débat que cela suscite,
06:03je souhaite qu'il y ait un débat dans l'émission.
06:05Et je ne comprends pas, parce que la loi a déjà été votée.
06:08Et sans débat.
06:08Donc à priori, il y a dû y avoir un débat.
06:10Alors, malheureusement, il n'y a pas eu un débat stricto sensus
06:14à l'Assemblée nationale sur ce texte.
06:16Il y a eu un débat en commission de l'Assemblée nationale.
06:19Pas dans l'hémicycle, mais en commission, il y a eu un débat.
06:21Il y a eu un débat au Sénat.
06:23Mais malheureusement, qu'est-ce qui s'est passé ?
06:25Et c'est là où, en fait, il faut aussi rentrer dans la complexité des choses.
06:28C'est que sur ce débat, quand le texte est arrivé en séance publique,
06:32il y a eu plus de 3500 amendements qui ont été déposés
06:35par, en gros, deux groupes
06:38qui ont été les auteurs du maximum nombre d'amendements,
06:41la France insoumise et les écologistes.
06:44Et donc, face à cette obstruction parlementaire,
06:46c'est un droit l'obstruction, mais il y a une obstruction.
06:49Et donc, en face, il y a d'autres procédures
06:53qui permettent de faire face à cette obstruction
06:54qui ont été utilisées.
06:56Je l'ai déploré, vous savez, moi, la veille de ce débat parlementaire.
07:00J'ai passé six heures au téléphone
07:02avec l'ensemble des présidents de groupe,
07:04avec la ministre, avec le Premier ministre,
07:06pour dire, attendez, est-ce qu'on peut trouver un accord
07:08pour qu'on puisse avoir ce débat dans l'hémicycle ?
07:11Parce que je pensais qu'il était important qu'on l'ait.
07:13J'ai essayé de mettre les partis d'accord pour dire,
07:17réduisez vos nombres d'amendements,
07:19retirez-en, revenons à un nombre raisonnable
07:21pour qu'on ait un débat.
07:23Personne n'a lâché.
07:25Voilà, j'ai fait le maximum d'efforts.
07:27Je voulais un débat.
07:28Et donc, là, je pense qu'il faut qu'il y ait un débat.
07:31Mais ça ne veut pas dire que ce débat...
07:32Bien sûr, il n'y a pas un débat qui revient.
07:34Mais ça, c'est normal.
07:36Ça sert à écouter les uns et les autres
07:39et à donner une issue à la pétition.
07:42Maintenant, la loi, elle a été votée.
07:45Et aussi, quand on regarde et quand on écoute ce qui est dit,
07:48il y a beaucoup de choses fausses qui sont dites.
07:50Et donc, la loi, elle est beaucoup plus nuancée que cela.
07:53Et vous croyez que ça va permettre de rectifier la vérité ?
07:57Parce que j'entends surtout...
07:57J'espère que ce débat pourra permettre, justement,
08:00d'éclaircir les choses et de bien montrer.
08:03Mais moi, je ne parle pas de manipulation.
08:04Le sénateur Dupont, il dit que ce système de pétition
08:06est fait pour mettre la pression au Conseil constitutionnel.
08:08Non, ça, je ne suis pas d'accord.
08:09La pétition, comme je vous le disais,
08:11c'est un droit qui existe depuis la Révolution française.
08:14Les Français, les citoyens ont le droit
08:15d'interpeller leur gouvernement.
08:17Donc, ça n'est pas une manipulation.
08:20C'est un droit constitutionnel, historique.
08:21Oui, mais c'est pour faire pression sur le Conseil constitutionnel,
08:23en espérant qu'ils s'entendent dans la loi.
08:25Moi, je ne crois pas.
08:26Je pense que les citoyens, déjà, marquent une inquiétude légitime
08:29et, deux, veulent être entendus et qu'il y a un débat.
08:32Mais c'est-à-dire que l'Assemblée n'est pas représentative
08:33de ses citoyens ?
08:34Bien sûr que si.
08:35Qu'est-ce qui est le plus important ?
08:36La pétition ou ce que décide l'Assemblée ?
08:38Non, non, non, attends, évidemment...
08:39Ce qui est le plus important, je vais te le dire,
08:41c'est s'il y a quelqu'un qui la promulgue un jour, quoi.
08:43Parce que des lois dans ce pays, il y en a des milliers, des centaines,
08:46mais il y en a, elles ne sont même pas promulguées, quoi.
08:48Alors, ce n'est pas vrai, monsieur.
08:49Voilà, la loi Duplon, elle fait suite
08:52à une mobilisation sans précédent du monde agricole
08:55où tous les politiques, tous les politiques de tous les partis,
08:58les yeux dans les yeux, nous ont dit
09:00« Vous avez raison, il faut qu'on vous aide à gagner dignement votre vie. »
09:04Et deux ans après, on en est là
09:06où une pétition va empêcher la loi d'être promulguée.
09:10Alors non, d'une part, les lois votées doivent être promulguées.
09:14Elles ne le sont pas toutes.
09:15Si, elles le sont toutes, parce que le président de la République n'a pas le choix.
09:19C'est sous la royauté que le président de la République a un droit de veto.
09:22Il n'en a plus.
09:23Une loi votée par le Parlement est obligatoirement promulguée.
09:27Ça, c'est clair.
09:28Je pense que les délais sont très longs.
09:29Non, non, non.
09:30La loi doit être promulguée dès que le Conseil constitutionnel,
09:36s'il la valide, la loi sera promulguée.
09:39C'est 100% et elle sera appliquée.
09:42Il faut qu'elle le soit, parce que là, maintenant, on va parler du fond.
09:45C'est une loi qui va permettre justement...
09:47On fait une pause, madame Bronte-Vivet,
09:49et on va parler effectivement du fond de cette loi
09:51qui fait débat en ce moment même partout en France.
09:53A tout de suite sur RMC, RMC Story.
10:00La suite des Grandes Gueules avec Yael Bronte-Pivet,
10:14la présidente de l'Assemblée nationale
10:16qui passe par le studio des Grandes Gueules
10:17face à Eleonore Le Maire.
10:20Charles Consigny dit Giraud,
10:21madame Bronte-Pivet, on parlait de la loi Duplon.
10:23Est-ce que c'est une bonne loi ?
10:25Oui, c'est une bonne loi et moi je trouve qu'elle vient apporter
10:29une réponse précise, ciblée à une difficulté chronique.
10:33On a effectivement...
10:35Alors elle ne comporte pas que la question des néo-nicotinoïdes.
10:39Il y a aussi d'autres dispositions autour de l'installation,
10:42autour de l'eau, autour de la simplification.
10:44Dans l'ensemble, c'est une bonne loi et on en a besoin.
10:46On a besoin de soutenir nos agriculteurs.
10:48Ils nous font... Ils nous nourrissent
10:50et ils s'occupent d'entretenir notre patrimoine
10:54et nos paysages.
10:56À part ça, sur la question très concrète des pesticides,
11:02elle réouvre de façon très limitée
11:04dans des cas exceptionnels,
11:06lorsqu'il n'y a pas d'alternative,
11:07lorsqu'on ne peut pas faire autrement,
11:09lorsqu'il s'agit de sauver une production,
11:12des cas d'usage.
11:14On est dans des cas extrêmement précis,
11:16là où on ne peut pas faire autrement
11:18et de façon très encadrée et très limitée.
11:21Moi, je pense qu'il faut quand même sortir de la caricature.
11:23On ne réouvre pas toutes les vannes
11:25et surtout, on est sur des quelques produits
11:29qui sont autorisés dans l'Europe tout entière.
11:32Nos agriculteurs, moi, j'en ai encore rencontré
11:34dans le Gers récemment,
11:35ils n'en peuvent plus d'exercer leur métier
11:37avec les mains liées dans le dos
11:38et des plombs aux pieds.
11:40Ça n'est pas possible.
11:41Donc, il faut les écouter.
11:43Il faut évidemment préserver la question sanitaire.
11:46Vous savez, moi, j'ai eu un cancer il y a quelques années.
11:49Donc, je sais ce que c'est que d'être malade,
11:50que d'avoir une maladie grave, etc.
11:52Donc, il n'est pas question d'empoisonner nos enfants
11:54et d'empoisonner notre population.
11:56On a évidemment la question de la sécurité sanitaire
11:59en premier dans notre tête
12:01lorsqu'on légifère de cette façon.
12:04Maintenant, il faut trouver les bons équilibres
12:05pour pouvoir légiférer de façon juste.
12:08C'est ce que, je crois, nous avons réussi à faire.
12:10Alors, autre sujet, Charles.
12:11Le président de la République a dissous l'Assemblée
12:14alors qu'elle permettait à peu près de fonctionner
12:18et l'ambiance politique était à peu près calme
12:22et à peu près joyeuse.
12:24Quelques mois après,
12:26on voit que c'est très difficile maintenant d'avancer
12:30et semble-t-il,
12:33l'ambiance à l'Assemblée nationale est épouvantable
12:35et Bayrou semble faire ses trucs
12:38avec son talent, son expérience,
12:42mais un peu tout seul.
12:44Chaque ministre est dans son couloir.
12:46Comment est-ce que vous voyez les mois qui viennent,
12:50sachant que de plus en plus de gens
12:51mettent même la démission du président de la République
12:54sur la table ?
12:55Comment vous voyez les choses ?
12:56Moi, je vois effectivement un pays fracturé.
12:59Je le vois sur le terrain.
13:00Je le vois à l'Assemblée nationale.
13:01Onze groupes politiques.
13:02Pas de majorité, vous l'avez dit.
13:04Des députés qui ont un exercice difficile de mandat.
13:11Il faut qu'on réussisse à avancer quand même
13:12parce que cette Assemblée,
13:13c'est les Français qui l'ont voulu.
13:14Et donc, on n'a pas d'autre solution.
13:16Vous voyez, il ne faut pas faire les enfants gâtés
13:17et considérer que cette Assemblée,
13:19elle ne nous plaît pas,
13:19on la jette, on en reprend une
13:20et puis on espère qu'elle nous conviendra mieux.
13:22Ce n'est pas un jeu de dés.
13:24Ça peut être une nouvelle dissolution.
13:26Donc, à nous, d'apprendre à travailler ensemble.
13:28Maintenant, cette Assemblée,
13:29elle arrive à produire des choses.
13:30C'est évidemment plus chaotique, plus difficile
13:32compte tenu de ces divisions.
13:34Mais depuis un an, on a voté 90 textes.
13:37Ce n'est pas rien.
13:38On a voté 25 textes à l'unanimité.
13:41Unanimité de LFI au Rassemblement National.
13:44Alors, on me dit, c'est des petits textes et tout ça.
13:46C'est des textes du quotidien des Français.
13:48Ce n'est pas forcément des petits textes.
13:49Donc oui, elle a du mal à avancer.
13:51Oui, on a du mal à avoir un cap.
13:53Oui, c'est au niveau du gouvernement,
13:57au niveau de l'Assemblée Nationale.
13:58On voit bien que ça tiraille dans tous les sens.
14:01Pour autant, on arrive à avancer.
14:03Et maintenant, l'année qui vient
14:05doit être l'année où on arrive à transformer
14:07cet essai pour vraiment réussir à fonctionner
14:11en coalition, avec beaucoup plus de compromis.
14:14Et le test grandeur nature, c'est le budget.
14:16Le budget, justement, vous le trouvez comment ?
14:18Parce que je disais ce matin,
14:19c'est un économiste de l'OFCE qui le dit,
14:22la fameuse réforme de l'abattement sur les pensions
14:25qui va toucher les retraités
14:26va faire 40% de perdants chez les retraités
14:29et seulement 10% de gagnants.
14:31Est-ce que c'est un budget injuste,
14:32notamment pour les retraités ?
14:33Alors, pour moi, c'est un budget juste, déjà,
14:36qui est à la hauteur des enjeux
14:37et de l'objectif que nous étions fixés.
14:40Moi, je fais partie de ceux qui, les premiers,
14:42ont dit qu'il fallait supprimer
14:44cet avantage de 10% des retraités.
14:48Du pouvoir d'achat pour les retraités qui va baisser.
14:51Oui, mais pas pour les retraités les plus fragiles.
14:5340% de perdants.
14:55Non, mais ce sont les retraités les plus aisés.
14:57C'est quoi les retraités aisés ?
14:59Ça partage combien qu'on est aisés ?
15:00Alors, justement, la question de supprimer
15:03l'avantage fiscal de 10%
15:05permet d'avoir quelque chose de progressif.
15:07Et donc, on parle de 10% sur le revenu imposable.
15:11On est sur quelque chose qui, justement, est complètement lissé.
15:15Et on n'est pas à dire,
15:16à partir de tel montant, vous êtes aisés,
15:18à tel montant, vous ne l'êtes pas.
15:19On demande un effort plus important
15:22aux retraités qui touchent le plus
15:24de pensions de retraite.
15:26Ils sont responsables de la dette, les retraités ?
15:27Quelque chose de très juste.
15:29Mais il faut arrêter de chercher des responsables
15:31dans notre pays.
15:32La dette, elle nous concerne tous.
15:34La dette, elle...
15:34Oui, mais alors, dans ces cas-là, on va dire...
15:35Mais le coût de la loi fait quand même
15:37beaucoup les retraites.
15:38Ça nous concerne tous.
15:39On a un peu d'exemple.
15:40Arrêtez dans le train de vie de l'État.
15:41On le voit partout.
15:42On est même dans une situation...
15:43Les chefs d'entreprise qui ont été aidés
15:45pendant le Covid,
15:45ils sont responsables de la dette.
15:46Non, c'est pas pareil.
15:47La dette, c'est pas sans le Covid.
15:49Mais bien sûr que si.
15:50On a des centaines de millions d'euros de dettes
15:54qui ont été engendrés par le Covid.
15:57Mais majoritairement, c'est pas le Covid, la dette.
15:58On est tous responsables de la dette
16:01que nous devons assumer.
16:02Bien sûr que si.
16:03On n'est pas tous responsables de la dette.
16:05Il reste 20 secondes.
16:06Non, non, moi j'avais une question.
16:08C'est justement, vous dites,
16:09il y a 11 groupes, pas de majorité.
16:10Pourquoi, du coup, il y a moins de débats ?
16:13Mais en fait, il n'y a pas moins de débats.
16:14Bah si, puisqu'à chaque fois, il y a des choses...
16:16Alors vous dites, c'est pour éviter le blocage.
16:18Moi, à votre place, je ne sais pas,
16:20les Français, ils ont voté justement
16:22pour éviter de passer en force
16:23les 49 frères.
16:24Vous savez, madame, moi, j'invite...
16:27J'invite vos auditeurs à aller regarder les statistiques.
16:32On a eu plus de 1000 heures de débats
16:34sur cette session parlementaire
16:36et ça correspond exactement
16:37à la moyenne d'heures du débat
16:39que nous avons tous les ans à l'Assemblée nationale.
16:41Merci, madame Brune Pivet.
16:42Et c'est insupportable.
16:42Vous ne supportez pas la vérité, c'est dommage.
16:44Merci, madame.

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