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  • 28/05/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale.

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Transcription
00:00Madame la Présidente de l'Assemblée, bonjour à vous.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être avec nous au lendemain d'une journée importante, d'une soirée même historique ou pas, sur ce vote du droit à mourir, de l'aide à mourir.
00:14Je le crois, c'est une première étape.
00:16Alors la loi, bien sûr, va suivre maintenant un chemin parlementaire puisqu'il faut qu'elle soit examinée plusieurs fois au Sénat et à nouveau à l'Assemblée nationale.
00:23Mais c'est une première étape extrêmement importante de franchi.
00:27C'est un texte, c'est un droit qui est attendu par les Français depuis des dizaines d'années.
00:33On voit que beaucoup de pays européens ont réussi à avancer.
00:36Nous sommes un peu lents pour ce faire.
00:39Il y a eu en plus des péripéties, la dissolution, etc.
00:42Vous êtes beaucoup impliquée sur le plan personnel pour que justement ce texte soit examiné alors que, évidemment, ça bouchonne un petit peu sur les textes législatifs.
00:49Est-ce que c'est un peu une victoire personnelle aussi que vous revendiquez ce matin ?
00:51Non, je ne le qualifie pas comme ça.
00:52Mais en tout cas, je me suis effectivement beaucoup impliquée parce que j'écoute les Français.
00:55J'essaye d'agir à leur service.
00:58Et ils attendaient ce texte et ils attendaient qu'on ait un débat.
01:01Et moi, je n'ai jamais peur du débat.
01:03Certains disaient ça va cliver, les gens vont se fracturer.
01:06Et pas tant que ça, en fait.
01:07Et pas du tout.
01:08Moi, j'ai beaucoup présidé les débats.
01:10Les débats ont été extrêmement apaisés, respectueux des convictions de chacun.
01:15Chaque groupe politique a laissé la liberté de vote.
01:17Et donc, chaque groupe politique était traversé avec des pours, des cons, des abstentions.
01:22J'ai beaucoup de députés qui réfléchissaient pendant les séances et qui disaient, voilà, ça me fait avancer.
01:28Et c'est toute la beauté d'un débat parlementaire de faire cheminer les gens dans un sens ou dans un autre.
01:34Et donc, je crois que l'Assemblée nationale a montré un très beau visage.
01:37Et en ce moment, là où on dit que l'Assemblée nationale, c'est le bazar, etc., c'est vrai.
01:43Mais c'est aussi ça, l'Assemblée nationale.
01:45Donc là aussi, il faut être un peu nuancé.
01:46Même si tout le monde n'était pas forcément convaincu, y compris dans votre propre camp, élargi, si on peut dire.
01:51François Bayrou a dit qu'il se serait abstenu sur l'un des deux textes.
01:54Bruno Retailleau, lui, il est franchement contre.
01:57Ça reste quand même un sujet qui divise.
01:59Est-ce que vous pensez que, à la suite au Sénat, le texte connaîtra davantage de difficultés ?
02:04Moi, j'ai confiance dans l'examen qui va avoir lieu au Sénat.
02:08Je suis convaincue que les sénateurs, comme les parlementaires, sont à l'écoute de la société française.
02:13Et entendent bien, partout, que les Français attendent qu'on leur ouvre ce nouveau droit.
02:19Après, l'intérêt d'un texte de loi, c'est quoi ?
02:21C'est de créer un cadre, de créer des conditions d'accès.
02:25Et donc, les sénateurs vont pouvoir affiner les conditions que nous avons créées,
02:29affiner les questions procédurales, y apporter peut-être davantage encore de garanties.
02:34C'est tout le débat qui va se nouer.
02:35C'est ça qui est intéressant, vous voyez ?
02:37Et moi, je trouve que si nous pouvions avancer, et en tout cas, mon objectif, c'est qu'à l'été 2026,
02:43nous puissions avoir voté définitivement ce texte, ça serait une grande avancée pour tous.
02:47Alors, il y a un débat sur l'aide et mourir, il y a un débat aussi sur le budget.
02:50François Bayrou s'est exprimé hier et il a dit que les Français allaient tous devoir faire des efforts.
02:55C'est ça qui est évidemment important dans sa déclaration.
02:57Est-ce que ça vous paraît normal de faire contribuer tout le monde ?
03:00L'important, quand on veut faire contribuer, c'est l'équité.
03:03Il faut que chacun puisse se dire ce que l'on me demande est juste,
03:07parce que les autres sont aussi mis à contribution à hauteur de leur patrimoine, de leurs revenus, etc.
03:14Donc, l'équité, je crois que c'est vraiment le maître mot de ces économies budgétaires que nous devons faire.
03:21Chacun doit pouvoir apporter sa pierre à l'édifice.
03:23On voit bien dans quelle situation nous sommes et nous ne pouvons pas éluder l'effort à réaliser.
03:29Mais quelle forme doit prendre cet effort ?
03:31On entend beaucoup parler de la TVA sociale.
03:33Est-ce que c'est une mesure à laquelle vous êtes favorable ou pas ?
03:35C'est compliqué parce que ce n'est pas aussi simple que ça sur la TVA sociale.
03:39En plus, son nom pourrait laisser croire que c'est un impôt qui est extrêmement juste.
03:44Ce n'est pas le cas.
03:45Nous savons tous que les plus démunis, les plus pauvres,
03:48contribuent davantage sur leurs revenus que les plus aisés.
03:52En plus, la TVA sociale, c'est ce qui va toucher des personnes qui, aujourd'hui, ne contribuent pas.
03:58C'est-à-dire les plus faibles revenus, les personnes aux minima sociaux et tout ça.
04:02Donc, je pense que c'est une piste qu'il est intéressant d'explorer.
04:06Mais ce n'est pas la panacée.
04:08Je pense qu'il faut regarder, tout regarder.
04:11Rien n'est à exclure par principe.
04:14Mais en tout cas, l'équité, quelque chose de responsable.
04:18Et surtout, essayer d'avoir un peu de visibilité.
04:19On ne peut pas, sur le plan budgétaire, naviguer à vue.
04:23Il faut que les Français, les acteurs économiques qui nous le disent, il faut qu'on ait de la visibilité.
04:28Vous avez l'impression qu'on navigue un petit peu à vue ? Il n'y a rien de clair ?
04:30En tout cas, sur le budget, c'est vraiment fait par à-coups.
04:33Là, on a besoin aujourd'hui que toutes les forces politiques se mettent autour de la table.
04:37Vraiment.
04:37Moi, c'est ce que j'attends, là, du Premier ministre.
04:40Elles ne se mettront jamais d'accord là-dessus.
04:41Sur la TVA sociale, on voit bien.
04:43Vous savez, avant de se mettre d'accord, il faut discuter, il faut échanger.
04:46Donc, tout le monde autour de la table.
04:48Partenaires politiques, partenaires économiques, évidemment.
04:51Lorsque l'on parle du coût du travail et tout ça, on ne peut pas le faire sans les partenaires sociaux.
04:55Puisque l'intérêt de la TVA sociale, si on l'adoptait, c'est qu'on baisserait les cotisations sociales
05:02qui pèsent sur le travail pour favoriser l'investissement, l'emploi, augmenter les salaires, etc.
05:07Donc, vous voyez bien que ce n'est pas une mesure qu'on peut prendre sans les partenaires sociaux.
05:11Autrement, on perdrait une partie des effets escomptés.
05:15Donc, il faut remettre tout le monde autour de la table.
05:17C'est de l'avenir de notre pays et de notre système social dont il s'agit.
05:21Et donc, on est au mois de mai.
05:23On a le temps pour ce faire.
05:25Mais en fait, il faut le faire pour le budget à venir, mais aussi pour les budgets à venir ensuite.
05:29Est-ce que ce débat, on essaie de mettre les parties autour de la table, mais on sait bien qu'ils ne seront jamais d'accord là-dessus.
05:34Est-ce qu'il faut solliciter les Français ?
05:35François Bayrou a dit que la piste du référendum est sur la table.
05:37Je suis désolée, je ne suis pas d'accord avec vous.
05:39Sur le « on sait bien que tout le monde ne sera jamais d'accord ».
05:42On l'a vu sur le budget quand même, avec Michel Barnier.
05:45Le budget précédent, c'était très compliqué.
05:47Mais considérer qu'on a un désaccord a priori.
05:48En tout cas, ce n'est pas ma façon de faire de la politique.
05:50Est-ce que si les parlementaires ne se mettent pas d'accord, il faut aller au référendum ou pas sur cette question ?
05:54C'est compliqué de faire un référendum sur la loi de finances.
05:58Donc moi, je ne crois pas qu'il y a de voie de passage.
06:00En tout cas, juridiquement, aujourd'hui, il n'y a pas de voie de passage, à mon sens, sur la loi de finances pour passer par référendum.
06:07On a évoqué dans le journal le Parti Socialiste.
06:10Il y a eu cette nuit un vote sur le premier tour pour élire le premier secrétaire.
06:14Olivier Faure est en tête légèrement devant Nicolas Maillère-Rossignol.
06:17Ce sont des gens que vous connaissez.
06:18Est-ce que vous avez un avis là-dessus ?
06:19Vous êtes plutôt favorable à l'un ou à l'autre ?
06:21Je vois que, comme tous les partis, c'est très partagé.
06:23Regardez, le vote montre qu'ils sont quasiment à égalité et sur une ligne politique extrêmement différente.
06:31On a quand même une partie des socialistes, plutôt social-démocrates,
06:35qui aimeraient s'engager dans une voie de dialogue très exigeant avec la majorité aujourd'hui.
06:42Moi, j'appelle et j'appelle toujours à un large rassemblement.
06:46On n'a plus le temps d'attendre, on a parlé du budget, on a un nombre d'enjeux, de défis extrêmement importants.
06:52Il faut nous rassembler pour relever ces défis qui sont immenses.
06:56Et donc, moi, j'aspire, que ce soit Nicolas Maillère-Rossignol ou que ce soit Olivier Faure,
07:01à ce qu'il y ait un dialogue avec le Parti Socialiste qui soit beaucoup plus nourri.
07:05C'est ce que les Français attendent de nous.
07:07Vraiment, en tout cas, c'est ce qu'ils me disent.
07:08Vous voulez qu'on se rassemble, sauf que dans votre propre camp, on sent bien que la division est là.
07:12On lit ce matin dans le Figaro, par exemple, pas mal de critiques au sein de la Macronie.
07:15Ils disent que le compte n'y est pas sur plein de sujets.
07:17On s'est planté, les Français ne s'y retrouvent pas.
07:20Il y a notamment Gabriel Attal qui est particulièrement critique.
07:22Est-ce que c'est un avis que vous partagez sur les sujets régaliens ?
07:25Eh bien voilà, le bilan n'est pas bon.
07:27Vous savez, moi, j'ai été cinq ans présidente de la Commission des lois à l'Assemblée nationale.
07:32Donc, tout le bilan régalien des cinq premières années du quinquennat, c'est j'en prends ma part.
07:37Je me suis occupée des lois immigration, des lois terroristes, des lois sur la sécurité intérieure, du doublement du budget de la justice.
07:44Donc, ce n'est pas vrai. Vous dites le bilan, il est bon.
07:46Ce n'est pas vrai. Le bilan, il est extrêmement positif.
07:49C'est nous qui avons réembauché 10 000 policiers et gendarmes de plus.
07:53C'est nous qui avons augmenté le budget de la justice de façon extrêmement conséquente,
07:57créant des postes de magistrats, de greffiers, d'assistants de justice.
08:00Alors, pourquoi il dit ça, Gabriel Attal ?
08:01Tout n'est pas parfait. Mais après, vous savez, parce que ça met longtemps de mener une politique.
08:06Ce n'est pas parce que vous augmentez le budget qu'en un claquement de doigts,
08:10et tout le monde, tous les Français peuvent le comprendre, les effets s'en font ressentir.
08:14Ça prend longtemps de former des médecins, de former des magistrats, de former des avocats, etc.
08:19Mais ça se met en place. Il faut continuer l'effort.
08:23Le macronisme n'est pas mort ?
08:24Mais certainement pas. En tout cas, moi, je fais partie de celle qui l'incarne.
08:28Une vision centrale, progressiste, modérée, dans la nuance, qui essaye de rassembler.
08:33Donc, évidemment que ça n'est pas mort. Et bien au contraire, moi, je crois que c'est ça qu'attendent les Français aujourd'hui.
08:38Il faudra le dire à vos amis, à Gabriel Attal ou Sophie Prima.
08:41Je ne cesse de le dire.
08:43Merci beaucoup, madame Bande-Pivé d'être venue ce matin.
08:46Merci à tous les deux.

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