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  • 16/07/2025
Invité sur le plateau de CNEWS, le journaliste Paul Sugy s'est exprimé au lendemain de la prise de parole de François Bayrou. «Même dans le camp macroniste, certains ne se privent pas de faire des réflexions à voix haute à l’intention de François Bayrou», a-t-il révélé.

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Transcription
00:00Vous sentez comme moi monter ce petit fumet de censure qui commence à embaumer les salles des ministères,
00:07qui commence à respirer jusque sur les plateaux de télévision,
00:10où les élus d'opposition sont invités pour donner leurs sentiments après les annonces de François Bayrou d'hier.
00:16Bon, il faut dire que François Bayrou, le Premier ministre, a le mauvais rôle, évidemment,
00:19et que jusqu'à présent, il a pris le parti de l'assumer, d'ailleurs assez courageusement.
00:24À droite, Laurent Wauquiez lui a plutôt accordé sa bienveillance,
00:26en soulignant que c'était certes insuffisant et qu'il faudrait renégocier tout ça à l'automne,
00:30mais enfin que ses députés joueraient le jeu tout en dénonçant par ailleurs les autres oppositions
00:36qui, elles, sont Laurent Wauquiez encore, font de la politique politicienne.
00:39Mais on voit que même dans le camp macroniste, même dans l'entourage des soutiens à Emmanuel Macron,
00:46certains ne se privent pas de faire des réflexions à voix haute à l'intention de François Bayrou.
00:50Édouard Philippe, par exemple, s'est livré à cet exercice dans les colonnes du Parisien tout à l'heure,
00:54déclarait qu'il préfère toujours, certes, un plan d'urgence proposé par le Premier ministre que par le FMI,
01:00mais enfin, dit-il, ça n'est qu'un plan d'urgence.
01:03Édouard Philippe déplore notamment qu'il n'y ait pas de réelle transformation,
01:06qu'il n'y ait aucune réforme structurelle des politiques publiques dans les annonces faites par le Premier ministre.
01:11Alors c'est vrai, rien n'est parfait, on a déjà eu l'occasion de le dire ensemble,
01:15et on voit bien qu'il s'agit ici d'une rustine plus que véritablement d'un plan de transformation substantielle de la dépense publique.
01:23Ça ne résout rien sur la durée, mais enfin, le plan de François Bayrou a le mérite d'exister.
01:28Et surtout, il faut être lucide.
01:29Si nous avions voulu réellement un plan d'économie idéal,
01:33il aurait fallu que le pouvoir soit doté, certes, d'une majorité confortable,
01:36qu'il soit épaulé par des oppositions constructives,
01:38ou au moins conscientes déjà de l'urgence.
01:41On a l'impression que ce n'est pas toujours le cas quand on écoute certains.
01:44Et puis, il aurait fallu aussi en finir avec la conception pentagruélique que l'on se fait de l'État,
01:50un État au fond d'inspiration socialiste et qui nous est imposé depuis un demi-siècle,
01:53qui jusqu'ici n'a pas été redéfini ni même remis en question par François Bayrou.
01:57Bon, aucune de ces conditions n'est de toute évidence ici réunie.
02:01Il n'y a pas de réforme structurelle, ça c'est le moins que l'on puisse dire.
02:05François Bayrou n'a pas eu un mot sur l'immigration, sur les 35 heures,
02:08très peu sur les retraites et certainement pas un mot sur le recul de l'âge de départ à la retraite.
02:15Peu aussi, ou en tout cas peu de choses précises sur les fonctionnaires
02:17qui seront non remplacés dans certains ministères.
02:20Maintenant, tout ceci, une fois qu'on l'a posé,
02:22me fait penser un peu à ma propre mauvaise foi quand il s'agit d'aller me remettre au sport.
02:25Alors certes, je veux bien sur le principe aller faire du sport,
02:29mais enfin quand j'aurai le temps, puis quand je serai plus reposé,
02:32puis quand j'aurai un terrain de sport juste en bas de chez moi,
02:34enfin bref, à chaque fois il y a toujours de bonnes raisons de retarder un peu plus
02:37avec ce raisonnement qui est en fait un sophisme, il faut bien l'appeler comme il est.
02:40On se donne bonne conscience à peu de frais pour ne pas s'y mettre tout de suite.

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