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  • 12/07/2025
Chaque mois, Hedwige Chevrillon & Lucie Robequain, directeur des rédactions de La Tribune, proposent un échange exceptionnel avec un dirigeant. Stéphane Pallez, directrice général de la FDJ United, se prête au jeu de « l’entretien HEC ».

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Transcription
00:00BFM Business partenaire
00:01BFM Business et la Tribune présente
00:06L'entretien HEC
00:09Edwige Chevrillon et Lucie Robkin
00:11Bienvenue dans l'entretien HEC qui comme chaque année se déroule ici à Aix-en-Provence dans le cadre des rencontres économiques.
00:19Un entretien HEC en collaboration avec la Tribune, avec HEC bien sûr, et le cabinet de stratégie B.
00:25Et nous on est ensemble, vous le savez, pendant une demi-heure et donc à mes côtés, Lucie Robkin qui est la directrice de la rédaction de la Tribune.
00:32Bonjour Lucie.
00:32Bonjour Edwige.
00:33Pour faire passer son grand oral à une personnalité, notre personnalité aujourd'hui c'est Stéphane Palaise, elle est la présidente de la FDJ United.
00:42C'est le nouveau nom de la Française des Jeux, le leader français des Jeux d'Argent.
00:46Bonjour Stéphane Palaise.
00:47Bonjour Edwige Chevrillon.
00:48Bonjour Lucie Robkin.
00:49Merci d'être avec nous.
00:50Bonjour Stéphane Palaise.
00:51Alors, la FDJ c'est un groupe qui réalise 3 milliards de chiffres d'affaires par an.
00:58C'est un groupe qui s'est beaucoup ouvert à l'international avec beaucoup d'acquisitions, notamment celle d'Unibet en Suède récemment.
01:05Vous comptez un peu plus de 5 000 collaborateurs dans le monde, mais 33 millions de joueurs.
01:11Nous sommes donc ici pour une interview que vous pouvez retrouver, on le rappelle, sur les sites de La Tribune et de BFM Business.
01:17Alors, vous avez complètement changé, on va en parler bien sûr de dimension, après avoir avalé le groupe Cédois-Kindred, la maison mère d'Unibet, dont parlait Lucie.
01:28On vous rappelle rapidement le mode d'emploi de cet entretien.
01:31Il y a 4 parties.
01:32La première partie, actualité, on reviendra sur votre acquisition.
01:36La partie business, le brief de Bain et puis un micro-trottoir qui est réalisé, comme à l'occasion de chaque émission, par les étudiants du campus d'HEC.
01:45Mais tout de suite, les questions d'actu avec une première question qui est sur le climat économique.
01:53L'entretien HEC avec La Tribune sur BFM Business.
02:00Stéphane Palais, le climat économique, on voit, il n'est pas très très bon.
02:03En tous les cas, le pouvoir d'achat des Français, il n'est pas au mieux.
02:06Est-ce que ça a un impact sur votre business et sur les jeux ?
02:11Alors, je dirais qu'à ce stade, non.
02:13Mais ce n'est pas seulement une question, ce n'est pas une question conjoncturelle.
02:20En fait, on est une entreprise qui, historiquement, et notamment en particulier en France, est très peu sensible au cycle économique, dans les deux sens, d'ailleurs.
02:29Donc, quand on a fait l'introduction en bourse de la Française des Jeux, en 2019, on avait montré une courbe qui montrait qu'on était une entreprise dite acyclique,
02:41avec une croissance moyenne récurrente de 5% par an.
02:46Et évidemment, c'est ça que nous avons vendu aux investisseurs pendant 25 ans.
02:50Donc, il y avait eu des crises, il y avait eu la crise de 2008.
02:53Donc, il n'y a pas vraiment de corrélation, en fait, entre les jeux ?
02:54Il n'y a pas de corrélation entre le cycle macroéconomique et les jeux.
02:58Alors, pourquoi ?
02:59Fondamentalement, parce que, vous l'avez dit, aujourd'hui, nous avons 33 millions de clients.
03:04On en a 27 millions en France.
03:06Et que notre modèle, à la fois économique et ce qu'on appelle de jeu responsable,
03:12c'est d'avoir beaucoup de clients qui jouent des sommes modérées,
03:16et donc, d'une manière qui est responsable,
03:19et qui, du coup, aussi, représente une part très faible du budget des ménages.
03:24Donc, du coup, quand ils ont des arbitrages à faire,
03:27en fait, nous ne sommes pas vraiment touchés par ces arbitrages,
03:30parce qu'on présente une part beaucoup plus faible que la facture d'électricité, par exemple.
03:35Ce qu'on sait, néanmoins, c'est que les jeux provoquent parfois des comportements addictifs,
03:39notamment chez les jeunes.
03:40Vous estimez qu'environ 5% de vos joueurs ont des comportements d'addiction.
03:45Comment on fait, concrètement, pour contrôler l'accès des mineurs aux jeux ?
03:49Comment on fait pour réduire les comportements addictifs ?
03:53Alors, ça fait partie de notre mission.
03:56Ça fait partie de notre modèle économique, là aussi,
03:58parce que nous soutenons, et ça nous a plutôt bien réussi,
04:01qu'il n'y a pas de croissance dans ce secteur si on n'est pas investi complètement sur ce sujet.
04:08Les chiffres que vous avez cités, en fait, ce sont des chiffres qui sont sur l'ensemble,
04:13enfin, qui sont faits par un organisme indépendant,
04:15donc ce n'est pas nous qui les mesurons.
04:17Et c'est, donc, en réalité, c'est 5% de joueurs qui sont à risque,
04:21et là-dedans, il y en a à peu près 2% dans notre business qui sont des joueurs dits excessifs.
04:27Alors, comment est-ce qu'on fait ?
04:28Ça augmente ? Ça baisse ? Ça augmente ?
04:30Alors, sur la loterie, c'est stable.
04:32D'accord.
04:32Ce qui n'est pas le cas de l'ensemble du secteur des jeux d'argent.
04:35C'est pour ça.
04:35Donc, nous, on est assez fiers de ça, puisqu'en fait, on a été en croissance
04:40en stabilisant en valeur absolue et en pourcentage les joueurs à risque.
04:46Donc, c'est le fruit de notre action.
04:48Ce n'est pas le hasard.
04:51Donc, peut-être deux exemples, parce qu'on pourrait en parler longuement.
04:56La première chose, c'est évidemment l'interdiction du jeu des mineurs.
05:01Donc, ça, c'est quelque chose auquel nous consacrons beaucoup de moyens.
05:05Évidemment, en ligne, puisqu'en ligne, les gens doivent prouver leur identité,
05:09mais parfois, certains cherchent à usurper.
05:11Voilà.
05:12Donc, il faut mettre en œuvre des contrôles de la technologie,
05:16des contrôles sur ce sujet.
05:18Ça, c'est en ligne.
05:20Et ça nous concerne de plus en plus, puisqu'on est de plus en plus digital.
05:24Et dans nos points de vente, pour le coup, on a mis en place à la fois
05:28des formations, des inspections.
05:31On est en fait la seule entreprise de jeu qui inspecte l'ensemble de ces points de vente
05:35et aussi des sanctions.
05:37Et en fait, on est les seuls à le faire.
05:38Et donc, on est de plus en plus dans la capacité d'empêcher le jeu des mineurs,
05:44qui évidemment est plus compliqué dans les points de vente qu'en ligne.
05:47Les casinos en ligne, ils sont autorisés, en fait, dans de nombreux pays européens,
05:52mais ils ne le sont pas en France.
05:54La conséquence, c'est que les Français, ils accèdent, puisque c'est en ligne,
05:57de manière parfois illégale.
05:59Et donc, il y a un potentiel manque à gagner.
06:01Mais quelle est votre position par rapport à ça ?
06:03Est-ce que vous trouvez qu'il faudrait légaliser ces casinos en ligne ?
06:07Alors, notre position, elle est...
06:10D'abord, aujourd'hui, on est très bien placés pour avoir une vue globale
06:15de ce que c'est que le casino en ligne, puisqu'en fait, effectivement, vous l'avez dit,
06:19le casino en ligne est autorisé dans beaucoup de pays européens.
06:21Et avec Kindred, nous sommes opérateurs de casinos en ligne.
06:25Donc, nous avons une vision assez précise des effets.
06:28Alors, la première chose à dire, c'est que ça n'est pas parce qu'on légalise
06:31le casino en ligne que le jeu illégal disparaît.
06:34Ça, c'est ce qu'on voit dans d'autres pays.
06:35Donc, ça ne suffit pas.
06:36C'est peut-être un moyen...
06:37Non, mais c'est peut-être déjà un début de réponse.
06:39C'est un début de réponse, mais ça n'est pas une réponse suffisante
06:41si, par ailleurs, on ne lutte pas contre le jeu en ligne.
06:44Deuxièmement, il faut que l'offre en ligne, elle soit, j'allais dire,
06:50elle soit suffisamment attractive pour que les gens ne continuent pas à aller en illégal.
06:54Et d'ailleurs, encore une fois, dans beaucoup de pays européens,
06:56il y a un très grand marché en ligne, surtout quand, j'allais dire,
06:59la régulation n'est pas très efficace.
07:02Donc, nous, on est, j'allais dire, ouverts à cette discussion.
07:05Mais, on considère qu'il faut l'aborder de manière assez, comment dirais-je,
07:12assez détaillée, y compris, évidemment, quant aux effets économiques
07:15sur l'ensemble des opérateurs de jeux d'argent,
07:17puisqu'en fait, il y a quand même des gens en France qui s'appellent les casinos.
07:20Nous sommes le pays où il y a le plus de casinos physiques
07:22et eux-mêmes sont assez réservés sur ce sujet.
07:25Oui, et pour cause, oui.
07:26Et alors, les tabac presse, ça reste quand même un élément majeur.
07:29Vous vendez encore beaucoup de choses dans les tabac presse.
07:31On sait qu'ils disparaissent en France.
07:33Quels seront les relais de croissance ?
07:34Ou est-ce que dans 10 ans, dans 5 ans, vous vendrez vos jeux ?
07:39Alors, d'abord, nous, on est, et là aussi, on est assez fiers de ça.
07:43On est une loterie qui, depuis le début, a affirmé
07:47qu'elle croyait au développement du réseau physique en même temps que le digital.
07:52Ça, ça a été ma stratégie depuis que je suis arrivée chez FDJ,
07:55c'est-à-dire il y a 10 ans.
07:57Et donc, en fait, il y a depuis 10 ans,
07:59on a plutôt maintenu un grand réseau de proximité
08:03avec ce réseau de détaillants, notamment les barres tabac presse,
08:09puisqu'on en a, aujourd'hui, près de 29 000 en France.
08:12Et c'est parce qu'en fait, on en a constamment recréé de nouveaux.
08:15Parce qu'effectivement, il y a une certaine fragilité de ce réseau.
08:19Vous les trouvez où ?
08:19Alors, attendez.
08:21Le réseau de proximité, donc 29 000, le plus grand réseau de proximité de France.
08:27Après, effectivement, il y a une sorte d'attrition de ce réseau
08:30qui fait qu'à un moment, on ne peut pas forcément continuer à mettre nos jeux
08:36uniquement dans ce réseau.
08:37Et donc, on va aussi, dans d'autres commerces, y compris dans les supermarchés,
08:42on y est déjà, on va continuer à y aller.
08:45Essentiellement, quand, encore une fois, on n'a plus ce réseau de proximité
08:49qui est disponible.
08:50Et puis, troisièmement, le digital, puisqu'en fait, depuis 10 ans,
08:54en fait, on est passé de 3% de notre chef en digital à presque 15%.
09:00Stéphane Palaise, la France a augmenté la fiscalité des jeux en ligne.
09:03Je crois que c'est rentré en vigueur cette semaine.
09:07Qu'est-ce que ça représente comme charge supplémentaire pour vous, pour la FDJ,
09:11et est-ce que vous les répercutez sur les joueurs via le prix des jeux, par exemple ?
09:17Alors, oui, effectivement, la fiscalité qui est en France déjà la plus élevée d'Europe
09:23sur le secteur des jeux d'argent.
09:24C'est combien ?
09:26Non, mais la plus élevée, c'est-à-dire qu'on est, dans les paris en ligne, par exemple,
09:29on est deux fois supérieur en termes de prélèvement sur les jeux.
09:34On est près de plus de 50%, alors que les pérompes sont plutôt autour de 20%, comme exemple.
09:39Donc, malheureusement, effectivement, bien que j'ai essayé d'expliquer,
09:44et tous mes collègues opérateurs l'ont dit aussi,
09:48que c'était absurde d'augmenter la fiscalité sur notre secteur,
09:52qui est un secteur qui rapporte beaucoup d'argent à l'État.
09:54Justement, ça va rapporter un peu plus.
09:554,7 milliards à l'État versé en 2024 pour FDJ, donc qui dit mieux ?
10:01Donc, néanmoins, effectivement, la fiscalité a augmenté dans le PLF 2025,
10:06et appliqué au 1er juillet.
10:08Le problème, c'est que c'est une fiscalité qui, en fait, a consisté à nous capter notre croissance.
10:15Donc, cette année, en fait, nous avons annoncé que nous n'aurions pas de croissance.
10:19Cette année, c'est la première fois dans l'histoire des villes depuis longtemps.
10:22D'accord.
10:22Voilà.
10:23Deuxièmement.
10:23Troisièmement, non, c'est une fiscalité.
10:25On ne répercute pas sur les joueurs,
10:27puisqu'en fait, c'est une fiscalité qui vient nous prendre notre chiffre d'affaires en direct.
10:32Et nous, nos joueurs, notre objectif, c'est de leur vendre une offre diversifiée,
10:38et ce n'est pas de répercuter dans les prix de la fiscalité.
10:41Mais tout de suite, nous allons poursuivre notre entretien HEC avec le brief de Bain & Compagnie.
10:46Merci.
10:52Le brief de Bain & Compagnie et Laurent Colombani, associé chez Bain & Compagnie.
10:58Bonjour à vous.
11:00Bonjour.
11:01Bonjour Stéphane Palaise.
11:03Bonjour.
11:03Alors, aujourd'hui, j'aimerais vous parler de transformation.
11:05En dix ans, vous avez profondément transformé FDJ d'une loterie nationale
11:10en un groupe diversifié, coté et international.
11:14On l'a dit, l'acquisition de Kindred, notamment, a fait de FDJ un champion des jeux et paris en ligne en Europe.
11:19Et vous avez, lors de votre Capital Market Day la semaine dernière, réaffirmé l'ambition pour FDJ United désormais
11:25de cette croissance maîtrisée sur le marché des jeux et paris en ligne dans le monde.
11:33Alors, il faut reconnaître que le marché est porteur, plus de 9% de croissance sur les dernières années en Europe,
11:385-6% encore attendu dans un contexte pourtant macroéconomiquement difficile,
11:43donc des chiffres plus qu'honorables et un marché mondial qu'on attend de l'ordre de 500 milliards de dollars dans le monde,
11:50certes porté en grande partie par la poursuite de l'ouverture des Etats-Unis aux jeux et paris en ligne.
11:56Alors, cette croissance s'accompagne également de transformations importantes.
12:00Le métier est plus technologique que jamais.
12:0330% déjà du chiffre d'affaires de FDJ se fait en ligne.
12:07Et vous l'avez mentionné, la multicanalité, la personnalisation de l'expérience est de plus en plus importante sur le marché.
12:15Pour faire face à ces enjeux, on voit un vrai mouvement de consolidation.
12:18Évidemment, FDJ Kindred en est un exemple, mais on pourrait aussi mentionner les champions anglais, Flutter, M-Tain ou l'Automatica en Italie,
12:24qui très tôt sont partis à l'international, se sont diversifiés, notamment aux Etats-Unis.
12:28De telles actions de croissance externe ne sont pas sans risque et nécessitent une gouvernance à toute épreuve.
12:36On l'a dit, vous l'avez mentionné, la réglementation joue un rôle important, la fiscalité également,
12:42et Kindred en a fait l'expérience l'an dernier aux Pays-Bas.
12:46Et l'enjeu n'est pas seulement économique, rappelons, cela a été mentionné,
12:51les engagements importants de FDJ en matière de jeux responsables,
12:55mais également les logiques de redistribution très importantes et qui sont dans l'ADN de la société.
13:00Si on ajoute à ça, et vous l'avez mentionné, la densité du réseau local,
13:05les 29 000 points de vente dans 11 000 communes en France,
13:08on prend la mesure de l'importance économique et sociale de la transformation du groupe.
13:13J'en viens donc à ma question pour vous, Stéphane Palaise.
13:15En dix ans, vous avez fait évoluer la FDJ d'un groupe essentiellement français
13:22et focalisé sur un marché de monopole,
13:25et vous y avez ajouté des activités internationales, concurrentielles et diversifiées.
13:31Et donc, en quelque sorte, transformer réellement le métabolisme du groupe.
13:37Et ma question pour vous est, en si peu de temps, finalement,
13:41comment orchestre-t-on un tel changement, à la fois pour les collaborateurs historiques,
13:45mais aussi pour l'accueil de nouveaux talents dans le groupe ?
13:47Et à quelles nouvelles transformations les préparez-vous aujourd'hui ?
13:52Alors, merci de cette synthèse et de cette question.
13:58Ici, à Aix, on a beaucoup parlé de la nécessité d'avoir des champions européens.
14:04Et finalement, ce que vous avez dit, c'est que d'autres étaient partis avant nous
14:09pour constituer des grands groupes internationaux.
14:11Donc, je pense que la première chose qu'il faut s'appuyer quand on veut transformer une entreprise,
14:19c'est le sens de cette transformation.
14:21Et le sens, c'est que, pour moi, il n'y a pas beaucoup d'avenir à une entreprise française,
14:28certes formidable et dans laquelle on a continué à investir,
14:32mais qui ne se projette pas dans un monde dans lequel elle est confrontée
14:36à des concurrents internationaux, côtés, européens, voire même au-delà investissant aux Etats-Unis.
14:44Donc, ça, c'est la conviction sur laquelle on s'est appuyé
14:47et qui nous a conduit, effectivement, à faire progressivement ces transformations
14:51avec cette dimension, je pense, très importante chez nous
14:55qui est la conviction aussi qu'il faut à la fois garder sa proximité,
15:02garder sa vocation de redistribution, garder ses convictions
15:06et se transformer continuellement.
15:10Et c'est ce que nous avons fait.
15:11Alors, pourquoi, aujourd'hui, comment est-ce qu'on fait adhérer les salariés à ça ?
15:19D'abord, chez FDJ, je pense qu'il y a quelque chose qui est très fort
15:23et qu'on a bien cultivé, qui est que cette conviction, elle est partagée.
15:28Cette conviction qui est que le développement, les acquisitions, l'international,
15:34c'est en fait une fierté pour les salariés.
15:36Les premiers à me soutenir sur ce sujet, c'est mes syndicats.
15:42Voilà.
15:42Donc, ils ont la conviction que c'est comme ça qu'on reste un leader.
15:47C'est effectivement en investissant.
15:50Bon, la deuxième chose, c'est...
15:51Rapidement, rapidement, pardon.
15:52La deuxième chose, c'est reconnaître qu'aujourd'hui, c'est un nouveau groupe,
15:57donc un nouveau nom, des nouvelles valeurs sur lesquelles on a travaillé tous ensemble,
16:01donc FDJ United, des valeurs sur lesquelles les 5 000 salariés,
16:0570 nationalités différentes ont travaillé ensemble.
16:08Et puis la troisième, c'est continuer à se projeter dans des nouvelles stratégies de transformation.
16:13Et la première, déjà, c'est de donner, en quelque sorte, montrer que ce nouveau groupe fonctionne,
16:19qui devient effectivement ce leader européen reconnu.
16:23Ça lui donne d'autres possibilités de continuer à croître et se transformer.
16:27Et vous l'avez dit aussi, c'est investir dans le progrès technologique, notamment dans l'IA.
16:34Et donc, c'est là-dessus qu'on se projette aujourd'hui.
16:37Merci. Un mot de conclusion, Laurent Colombani ?
16:40Peut-être une dernière question. Vous l'avez mentionné.
16:43Oui, mais une réponse très, très rapide. Pardonnez-moi, Stéphane Palaise.
16:46Mais vous l'avez mentionné, et je ne serai pas consultant si en 2025, je ne parlais pas de l'IA.
16:49L'IA, effectivement, a un levier de transformation magnifique à plein d'égards.
16:54Mais également, et notamment dans le domaine du jeu, évidemment, des choses à prendre en compte et des garde-fous à créer.
17:00Aujourd'hui, c'est un gros sujet chez FDJ ?
17:03Alors, oui, c'est un gros sujet.
17:05Donc, oui, on s'est donné les moyens et les compétences de l'aborder,
17:10notamment des personnes qu'on a été chercher pour ce faire.
17:15Oui, ça concerne l'ensemble de notre business.
17:19Ça concerne l'accompagnement du joueur, la personnalisation expérience du joueur,
17:25la lutte contre la fraude, la lutte contre le jeu des mineurs.
17:28Et ça concerne aussi, évidemment, toutes les fonctions de n'importe quelle entreprise.
17:32Donc, on investit à fond sur ce sujet.
17:33Et ça aussi, c'est transformant.
17:35Merci, Laurent Colombani, d'avoir été avec nous.
17:37Stéphane Palaise, tout de suite, on va partir sur le campus d'HEC.
17:41C'est quoi, tous ces jeux ? Qu'est-ce que ça inspire ces jeunes ?
17:44L'entretien HEC avec La Tribune sur BFM Business.
17:49Retour dans l'entretien HEC avec Stéphane Palaise, la présidente de FDG United.
17:55Justement, on va partir sur le campus.
17:56Les jeunes, ils ne sont pas mineurs puisqu'ils sont à HEC.
18:00Et donc, eux, on va leur demander qu'est-ce que ça représente pour eux l'euro million, le grattage.
18:07La réponse.
18:07Si je vous dis l'auto, parion sport, illico ou encore euro million, savez-vous à quelle entreprise est derrière ces jeux ?
18:15La FDJ ?
18:15La FDJ ?
18:16La FDJ.
18:17La française des jeux.
18:18Êtes-vous un adepte de ces jeux de hasard ? Si oui, lesquels ?
18:20Moi, je suis très poker.
18:21Je suis tintant, les paris sportifs, mais une époque maintenant a évolué.
18:24Quand vous jouez à un jeu d'argent ou de hasard, qu'est-ce qui vous attire le plus ?
18:26Le gain potentiel, le plaisir du jeu ou la facilité d'accès ?
18:29Oui, c'est vraiment plus le plaisir du jeu, en vrai.
18:32Le plaisir du jeu, mais quand même l'espérance de gain aussi.
18:34Je pense pour le plaisir.
18:36Je pense que c'est la patte du gain, quand même.
18:38En vrai, le plaisir du jeu, le stress un peu avec les potes quand on regarde un match, c'est le plus drôle.
18:42La FDJ est une ancienne entreprise publique, privatisée en 2019 et désormais cotée en bourse.
18:46Pensez-vous qu'une entreprise de ce type devrait rester publique ou être gérée comme une entreprise privée ?
18:50Moi, c'est une entreprise dont l'objectif principal est de réaliser des gains.
18:53Ça ne me pose pas particulièrement de soucis que ce soit privatisé, je trouve.
18:57Je sais qu'historiquement, avec la création de la Française des Jeux, il y avait aussi toute une notion d'aider après la guerre.
19:05J'aime bien ce côté public, je trouve ça assez rassurant.
19:08FDJ United a pour ambition d'être un acteur du jeu responsable en luttant notamment contre le jeu excessif ou l'accès à des mineurs.
19:13Pensez-vous que ces initiatives sont crédibles venant d'un groupe de jeux d'argent ?
19:16Je pense qu'il y a une obligation de leur part aussi de se positionner là-dessus,
19:19avec justement des compétiteurs étrangers qui rentrent sur ce marché-là.
19:23C'est un peu hypocrite de leur part, mais bon, c'est quand même les géants du tabac qui mettent fumée dessus sur leur paquet.
19:29Ils ont raison de le faire et d'essayer. Maintenant, je ne sais pas si c'est très efficace.
19:33Moi, je trouve ça plutôt bien qu'ils aient cette initiative-là, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'excès.
19:36Il se présente aussi comme un acteur engagé avec des actions en faveur de la biodiversité et de l'inclusion.
19:41Est-ce qu'un tel engagement environnemental ou sociétal est important pour vous quand vous pensez à intégrer une entreprise ?
19:45Après, franchement, je ne peux pas vous dire non, on est quand même en master en sustainability tous les trois.
19:50Donc oui, ça reste quand même une bonne chose.
19:52C'est un critère principal pour moi, en fait.
19:55Je trouve que c'est important de pouvoir participer, même de manière limitée, en tant que stagiaire même.
20:00La FDJ a aussi investi dans l'intelligence artificielle et des technologies immersives pour faire évoluer l'expérience de jeu.
20:05Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait vous attirer ?
20:07Oui, parce que je pense que de toute façon, l'intelligence artificielle, on va être tous obligés d'être un peu attirés par ça, parce que ça va englober presque tous les milieux professionnels.
20:15Donc c'est forcément intéressant de s'y plonger dès maintenant.
20:18Je pense que même pour ceux, les utilisateurs, ça va être un gros plus.
20:22Et ça montre qu'ils sont aussi à jour et qu'ils ne prennent pas de retard.
20:25Donc oui, c'est un gros plus.
20:26Enfin, ils viennent de racheter un groupe suédois pour s'implanter plus largement en Europe.
20:29À votre avis, est-ce une stratégie logique pour se développer ou un risque de perdre leur identité ?
20:32FDJ, oui, ça fait vraiment entreprise franco-française.
20:37Maintenant, je pense que tout grand groupe, à un moment, ça fait partie de la stratégie pour évoluer, de regarder aussi les marchés étrangers.
20:45C'est toujours marrant quand l'entreprise s'appelle Française des Jeux.
20:48Bonjour Madame Palaise, à quand plus d'initiatives comme le loto du patrimoine, par exemple, pour soutenir des causes qui nous tiennent à cœur diverses et variées ?
20:57Ça pourrait être aussi une très bonne idée, je pense.
20:59Ils ont plein d'idées, c'est des propos recueillis par Harmonie Delier et Lohan Gilbert.
21:06Ils ont plein d'idées, là, donc, l'oto du patrimoine ?
21:09D'abord, moi, je les trouve très bons.
21:11Je crois qu'ils répondent très, très bien.
21:12Ils sont très...
21:14J'y les trouve très intéressants.
21:16Il n'y a pas de gain, le plaisir du jeu, c'est des mots pas ?
21:18Non, mais ils répondent à tout de manière diverse, parce qu'effectivement, il y a tout ça.
21:21Mais je les trouve très pertinents.
21:25Très pertinents.
21:26Alors, d'abord, sur les initiatives...
21:30Non, non, non, on n'a pas le temps, là, on n'a pas le temps.
21:32L'auto du patrimoine, vous êtes d'accord, oui ou non ?
21:34L'auto du patrimoine, c'est formidable.
21:36On a distribué, on a depuis que c'était créé, 180 millions pour restaurer 1000 monuments.
21:42Et c'est le jeu que les Français trouvent le plus légitime.
21:45Ah ben voilà, ça c'est une bonne nouvelle.
21:47Allez, tout de suite, les questions business.
21:48L'entretien HEC, avec la tribune, sur BFM Business.
21:55Vous venez de présenter un plan stratégique à l'horizon 2028.
21:59Vous espérez recruter un million de joueurs supplémentaires dans les 4 ans qui viennent.
22:03Vous allez les chercher où, ces joueurs ?
22:05Est-ce que c'est parmi les jeunes, parmi les femmes ?
22:07On va les chercher, on va surtout les chercher sur tous les canaux de distribution.
22:14Puisqu'en fait, nous on est une entreprise qui a aujourd'hui des hommes, des femmes, dans toutes les régions.
22:21Donc on n'a pas de, j'allais dire, on n'a pas de segment sur lequel nous ne sommes pas.
22:26On n'a pas de public cible en termes de segment.
22:29Non, je pense que notre force, justement, c'est d'avoir une offre très diversifiée qui s'adresse à des publics variés.
22:36Il y a des gens qui préfèrent, on l'a entendu tout à l'heure, l'euro million.
22:40Il y a des gens qui préfèrent jouer au poker en ligne.
22:43Et notre force, c'est d'avoir l'ensemble de ces gammes de jeux.
22:49Donc on va les chercher.
22:50Alors d'abord, on va les chercher en continuant à développer le canal digital.
22:54Puisque le digital sur la loterie, ça n'est que 15%.
22:58Et il faut savoir que dans notre secteur, un certain nombre de nos comparables, ils sont déjà pratiquement à 50%.
23:06Donc là, il y a clairement une marge de progression.
23:09On a aussi comme objectif d'avoir de plus en plus des clients omni-canaux, c'est-à-dire qui ont un compte
23:15dans lequel ils peuvent à la fois jouer en ligne et dans nos points de vente pour mieux les accompagner, mieux les connaître, leur faciliter la vie.
23:22Donc on va aussi aller les recruter dans les points de vente et avoir une gestion globale de nos clients.
23:27La liste est longue de tous les concurrents que vous avez rachetés pour faire grandir le groupe.
23:33Il y a eu la loterie irlandaise, The Turf, compliqué du reste, Unibet.
23:36Est-ce que vous envisagez de nouvelles acquisitions ?
23:40À court terme, moyen terme ?
23:41Long terme, je ne vous pose pas la question.
23:42Alors, à court terme, ce qu'on a dit lors de l'hôpital Marcadé, c'est que nous digérons.
23:49Parce que, comme on l'a dit, Kindred, c'est une grosse acquisition.
23:53C'est 2,6 milliards de valeurs.
23:56Ça a augmenté de 30% la taille du groupe.
23:58Et donc, ce qu'on est en train de faire aujourd'hui, ça s'appelle l'intégration pour bénéficier pleinement des effets de cette acquisition.
24:06Et après, ça nous donnera une capacité, évidemment, de continuer à croître.
24:10Ça, c'est dans les paris en ligne.
24:11Après, sur le plan de la loterie, pour l'instant, on a acheté la loterie irlandaise.
24:17C'est une petite loterie, mais on est très fiers de cette acquisition.
24:21Et ça marche bien.
24:22Et donc, s'il y a d'autres opportunités, ça pourrait aussi nous intéresser.
24:25Mais ce n'est pas notre principale priorité aujourd'hui.
24:29Et alors, les étudiants d'HEC le disaient tout à l'heure.
24:31La FDG, ça a longtemps été considéré comme une boîte franco-française, peu exposée sur l'expérience digitale.
24:36Ça a changé ces dernières années.
24:38Mais ce sont donc deux tendances qui vont encore s'accélérer, l'international et le digital.
24:42C'est deux tendances qui ont complètement changé depuis dix ans.
24:46Et encore une fois, on est dans un monde dans lequel, pour être un champion, il faut être digital et international.
24:52Un jour, le digital sera plus que 50% de votre chiffre d'affaires.
24:55Moi, je pense encore une fois, nous, on ne va pas forcément aller à 50% très vite.
24:59On a mis presque dix ans à passer de moins de 3% à 15% sur la loterie en France.
25:06Donc là, avec Kindred, on est passé à 30% parce que c'est un opérateur uniquement en ligne.
25:11Mais on n'a pas un objectif de 50%.
25:14On a l'objectif de continuer à croître sur les deux canaux.
25:16Mais là, le digital croit plus vite.
25:17La question, l'art française des jeux, vous l'avez supprimé le mot « française ».
25:25Non, mais ça s'appelle FDJ maintenant.
25:27Si je vous dis ça, c'est parce que l'art française, ça fait référence quand même au monopole dont bénéficie l'art française des jeux.
25:35Où est-ce que vous en êtes dans les discussions ?
25:38Est-ce qu'il a été menacé, remis en cause ? Où est-ce que vous en êtes ?
25:41Il est totalement consolidé, ce monopole.
25:46Donc ça veut dire quoi, consolidé ?
25:48Consolidé, ça veut dire qu'il nous a été sécurisé par la loi Pacte avant la privatisation pour 25 ans.
25:57Après, certains de mes concurrents ont imaginé faire un contentieux à Bruxelles pour le contester.
26:07Et la Commission européenne nous a donné raison.
26:09Donc il est bien consolidé, effectivement.
26:13Et j'ai encore 20 ans, si je puis dire.
26:17La française des jeux, FDJ, a encore 20 ans de droits exclusifs sécurisés, avec évidemment pour objectif de continuer.
26:23Oui, c'est une bonne sécurisation.
26:25On arrive au terme de cet entretien.
26:27Stéphane Valèze, ça passe très vite.
26:29Tout de suite, une petite question pour la conclusion.
26:32L'entretien HEC avec la Tribune sur BFM Business.
26:35Stéphane Valèze, si la question est un peu rituelle, basique, un jour on arrêtera de la poser, je pense.
26:44Si vous dirigez une grande entreprise, vous êtes une femme, comment faire pour qu'il y en ait plus ?
26:50Oui, c'est une question en fait.
26:53Je pense que le jour où on ne la posera plus, on sera contente.
26:56Bien sûr.
26:57Je sais qu'il y a beaucoup de femmes à qui ça énerve.
27:01Mais en même temps, on a envie qu'on arrête de poser ces questions.
27:05Et pourtant, il faut la poser.
27:06Donc pourtant, il faut la poser parce qu'on n'est pas rendu, comme on dit.
27:10On n'est pas rendu, oui.
27:11Puisque dans le SBF 120, il y a 11%, 12% de femmes.
27:18Donc voilà, on a encore beaucoup de marge de progression.
27:21Et je pense que c'est une question qu'il faut poser aussi au PDG d'un autre genre que le mien.
27:26Ne vous inquiétez pas, je la pose souvent.
27:29Nous sommes tous engagés pour avoir fait remonter des femmes qui sont très qualifiées, très compétentes dans nos entreprises, dans le management, dans les comex.
27:40Et constituer un vivier pour qu'effectivement, il soit de plus en plus facile d'avoir des femmes PDG et qu'on n'ait plus à poser la question.
27:48Donc il faut des quotas ?
27:49Il faut des quotas ?
27:50On fait comme on veut.
27:52Moi, je pense que les quotas, ça a été très utile et ça n'a jamais empêché de sélectionner les femmes les plus qualifiées, au contraire, de mon expérience.
28:01On fait comme on peut, on fait comme on veut.
28:03Voilà, ça sera le mot de la fin.
28:04Merci beaucoup, Stéphane Panel, d'avoir accepté de répondre à nos questions dans le cadre de l'entretien.
28:08J'essaie.
28:11L'entretien HEC avec La Tribune sur BFM Business.

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