Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 11/07/2025
Ce vendredi 11 juillet, Jie Zhang, analyste pour AlphaValue, explique l'avenir du luxe français en Chine confrontés à des défis, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Bourses, vos placements, nos conseils sur BFM Business.
00:06Depuis le début de l'année, le luxe cartonne, bien sûr, les valeurs de défense aussi,
00:09mais depuis quelques semaines, on voit un frémissement du côté du luxe,
00:11le retour du luxe, des quelques signaux un peu plus positifs.
00:15Ji Zhang nous rejoint pour en parler, analyse pour Alpha Value.
00:18Bonjour Ji, bienvenue.
00:19Bonjour.
00:20La recovery du luxe aura-t-elle vraiment lieu ?
00:22L'avenir du luxe se jouera-t-il encore en Chine d'ailleurs ?
00:25Est-ce que la Chine repartira suffisamment pour faire d'elle, pour le luxe,
00:30à nouveau un moteur de croissance durable ?
00:34Alors déjà, avant tout, on pense que la Chine restera toujours un moteur
00:39le plus important pour le secteur de luxe.
00:42Alors certes, le choc de Covid a été profond,
00:45avec les conséquences économiques beaucoup plus durables que prévues.
00:50Alors comme la crise immobilier, comme l'emploi,
00:53avec une confiance de consommateur qui reste très hésitant.
00:58Alors, même on pense que le pire est déjà derrière nous,
01:01mais les deuxième et troisième trimestres de cette année resteront très complexes.
01:06Au-delà de la macro, on remarque aussi qu'il y a un vrai changement structurel
01:11de la consommation en Chine, porté par le renouvellement générationnel
01:16et aussi un changement de style de vie.
01:19Avant, par exemple, les consommateurs achetaient pour les marques, les locaux
01:24et ces marques présents socialement.
01:28Mais le Covid, plus concrètement, le confinement,
01:31laisser du temps de réfléchir, se concentrer sur soi-même.
01:35Donc du coup, la motivation passe de se faire plaisir aux yeux des autres
01:41à se faire plaisir à soi-même.
01:43Donc on croit toujours le pouvoir d'achat et l'appétit pour le luxe en Chine,
01:49mais ces tendances poussent les marques à être encore plus exigeants
01:53sur la qualité de produit, les storytelling,
01:56aussi l'innovation, et elles doivent comprendre les envies de consommateurs
02:00et surtout de créer les liens émotionnels avec les consommateurs.
02:05– Ce sont des enjeux qui se posent au luxe à l'échelle mondiale,
02:09sauf qu'en Chine, et vous l'avez dit, les nouvelles générations
02:12et les Chinois, peut-être plus largement, ont de plus en plus tendance
02:15à vouloir consommer local, porter, s'habiller avec des marques chinoises
02:21plutôt que des marques de luxe occidentales aussi connues soient-elles.
02:25Est-ce que cela, les acteurs du luxe européen français en ont conscience,
02:28j'imagine que oui, mais est-ce qu'ils ont les armes pour continuer d'exister,
02:32continuer d'attirer malgré cette vague de fonds en Chine,
02:34à savoir l'élan vers des marques plutôt nationales ?
02:37– Alors, c'est une question très intéressante,
02:41dans le sens qu'en ce moment, on entend beaucoup parler,
02:44surtout dans le secteur de la potée et la joaillerie,
02:47surtout la joaillerie, je pense qu'on entend beaucoup parler,
02:50en ce moment, la marque Low Poo Cold,
02:54donc elle vient de biblier ses chiffres d'affaires annuels de 2024,
03:00une croissance de 167%,
03:03donc le chiffre d'affaires atteint en équivalent de 1,2 milliard d'euros.
03:07– C'est une marque de joaillerie traditionnelle chinoise.
03:09– C'est une marque de joaillerie traditionnelle chinoise.
03:12En fait, ce qui fait vraiment la différence par rapport,
03:15en fait, ses concurrents domestiques,
03:19même des concurrents encore plus grands,
03:21comme Zhou Taf ou Zhou Shenzhen,
03:22nous ont soumis des ralentissements,
03:24comme beaucoup de marques,
03:26significatifs, en fait, durant l'année 2024.
03:30Mais Low Poo a profité son positionnement spécifique,
03:33elle est mise sur la joaillerie traditionnelle chinoise,
03:36avec des techniques artisanales très complexes,
03:40comme Zhang Ke, comme Hua Si,
03:42avec des designs très culturels,
03:44sous la forme de dracons, phoenix.
03:46Donc c'est ça, en fait, qui porte le fruit pour la marque.
03:50– Mais il faut bien comprendre, en fait, la différence,
03:52c'est que Low Poo et les marques européennes
03:54ne répondent pas les mêmes besoins.
03:56– Ah ben non, MVMH fait moins de dragons, quoi.
03:58– Évidemment.
04:00Et si on prend l'exemple,
04:02on prend l'exemple une cérémonie de mariage en Chine,
04:06certes, les familles vont acheter des parures en or
04:09sous la forme de dracons, le phoenix,
04:11mais, par exemple, pour les alliances,
04:14souvent, c'est des modèles beaucoup plus modernes.
04:16Et je vous assure que maintenant,
04:18Cartier et Tiffany toujours fait partie
04:21des marques plus désirables pour les alliances.
04:24Donc c'est certes, c'est une évidence
04:25que les marques chinoises continuent de monter en cam,
04:29mais ça ne veut pas dire qu'elles doivent faire disparaître
04:33les marques européennes.
04:33– C'est ça, c'est-à-dire que les Européens
04:34peuvent quand même continuer de trouver leur place.
04:37Les deux, c'est-à-dire la montée en puissance
04:38des marques chinoises et la pérennité,
04:41on l'espère, en tout cas nous,
04:42des marques françaises en Chine,
04:44tout cela ne va pas forcément se cannibaliser,
04:46tout cela peut coexister.
04:47Et vous avez un exemple à nous apporter,
04:48à savoir l'exemple japonais,
04:50une illustration japonaise pour montrer
04:52que ce n'est pas parce qu'il y a un élan patriotique en Chine
04:54que les autres sont complètement exclus.
04:56– Je trouve l'exemple Japon,
04:57c'est un très bon exemple,
04:59parce qu'il faut se souvenir
05:00que le Japon était le premier marché asiatique
05:05contribue pour le secteur de luxe.
05:07malgré leurs marques locales montées en puissance,
05:11les marques européennes conservent toujours une place très importante au Japon.
05:15Le Japon représente toujours 7% du marché mondial du luxe,
05:21alors avec seulement 124 millions de populations japonaises,
05:26alors la population chinoise compte à peu près,
05:30un peu plus que 11 fois que la population japonaise,
05:33donc je vous laisse faire des calculs.
05:34– Alors, quand même dans le secteur tout seigneur, tout honneur,
05:39votre top pick, c'est LVMH.
05:42Alors, pourquoi cette opinion,
05:46alors que l'intérêt est en train doucement de se déplacer du côté de Kering,
05:50qui connaît une belle recovery,
05:52notamment avec l'arrivée de l'Ocadéméo ?
05:54– Alors, ce n'est pas du tout le même histoire.
05:56Déjà, je vous confirme mon point de vue très positif sur LVMH.
06:01Alors, je pense que je n'ai pas besoin de répéter
06:03la solidité de bilan de LVMH ou une diversification en business ou en marques,
06:09mais LVMH, c'est un groupe sort systématiquement renforcé après chaque crise,
06:15ça soit donc l'acquisition de Fundy, de Chomet après la crise asiatique,
06:20ou l'acquisition de Bulkare, l'Europeana après la crise 2008,
06:25ou bien l'intégration de Christian Dior après la campagne anti-cafting en Chine,
06:33ou plus récent, Tiffany, après le Covid.
06:35C'est un groupe qui a toujours su faire des mouvements stratégiques après chaque crise.
06:39C'est un groupe qui a toujours une vision à long terme et surtout…
06:44– C'est un point commun avec la Chine, ça, tiens.
06:46– Oui, et aussi une capacité, surtout je remarque, une capacité vraiment
06:50de les investir, même quand les autres coupent leur budget.
06:53À l'exemple un peu plus récent, le marketing, malgré le cycle bas en Chine,
06:58LVMH vient de lancer The Louis à Shanghai, un concept store spectaculaire.
07:06– On voit les images, ceux qui nous suivent à la radio,
07:07il faut aussi nous regarder en replay, vous verrez les images,
07:09vous en télé, en direct, on voit les images effectivement de ce concept store de LVMH,
07:13c'est un immense paquebot en pleine ville, c'est ça ?
07:15– Oui, sous la forme de yachts.
07:17– Oui, un yacht, un yacht, oui.
07:19– 1600 mètres carrés, trois étages,
07:22donc équivalent de moitié de la taille de flagship store sur les champs.
07:26Alors, ce yacht comprend une boutique,
07:30mais aussi une galerie d'art, un restaurant, un café.
07:34Donc, c'est un geste culturel,
07:36et c'est une manière très intelligente de ramener les trafics,
07:40pas que dans le magasin ou dans la rue,
07:43mais aussi sur le social media.
07:45Donc, du coup, c'est une manière de renforcer des liens émotionnels
07:48avec les consommateurs chinois.
07:50– C'est très instagramable, là, ce qu'on voit, ou tiktokable.
07:53– Oui, et vous savez,
07:55même pendant le ralentissement de marché en Chine,
08:00les nombres de followers pour Louis Véton et Dior
08:04continuent de croître avec une vitesse soutenue sur le social media chinois.
08:08Donc, on pense que Salve-Mach est mieux placé
08:11pour bénéficier le repos du secteur.
08:13– Le yacht est gigantesque, en pleine ville, incroyable, c'est superbe.
08:18Bon, le luxe, c'est aussi, et en bourse,
08:20toutes les questions de statut, encore plus pour le luxe.
08:23On est dans une phase géopolitique extrêmement tendue,
08:26des droits de douane extrêmement volatiles à l'échelle mondiale.
08:29Bref, dans cet univers très incertain,
08:30est-ce que le luxe reste un univers en bourse défensif ?
08:34– Alors, je dirais oui, mais partiellement.
08:39Parce que depuis la fin de 2023, qu'on a bien vu,
08:43personne n'est totalement immunisé face à la volatilité macroéconomique.
08:48On va continuer de voir une divergence de performance,
08:53mais les marques comme Hermès, Cartier,
08:55vont continuer de profiter d'un positionnement exclusif,
08:58une offre volontairement limitée face aux demandes,
09:03et aussi un clientèle moins sensible au cycle.
09:06Elles sont beaucoup mieux armées pour résister.
09:09Ou encore la joaillerie,
09:11toujours protégée par sa nature plus durable,
09:14et aussi une dimension des investissements
09:17qui continue d'encourager des investisseurs et les consommateurs.
09:21Mais cela dit, la valorisation de Hermès et Richemont
09:25ne sont loin d'être le plus attractifs pour le secteur en ce moment.
09:29– Richemont qui publiera la semaine prochaine, d'ailleurs, je crois, ses résultats.
09:32– C'est le 16.
09:33– Exactement, le 16, on sera donc mercredi,
09:35il sera à suivre parmi les quelques premières publications ici en Europe.
09:38Richemont, mercredi, on aura aussi publicité ce mercredi.
09:40Merci beaucoup, Gide, d'être passé nous voir.
09:42– Gizang.
09:42– Merci beaucoup.
09:43– Analyse pour Alpha, Value, le cas.
09:46– Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations