Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Ce mercredi 16 juillet, Antoine Larigaudrie, journaliste BFM Business, Thibault François, co-fondateur et associé de Fastea Capital, et Tommy Douziech, analyste financier chez Zonebourse, se sont penchés sur la remontée de l'inflation aux États-Unis et la CAC 40 terminant dans le rouge, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Paul. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Business, vos placements, nos conseils. BFM Bourse, Guillaume Paul.
00:1117h30 sur BFM Business. BFM Bourse, la clôture à la Bourse de Paris. Il reste 5 minutes sur la journée de ce mardi 15 juillet 2025.
00:21Le CAC 40, coup d'oeil rapide, qui perd aux alentours de 0,3%, 0,4%, 0,3%, 7 742 points.
00:30Et puis du côté de Wall Street, ce n'est pas non plus une séance qui est partie pour rester dans les annales.
00:33On perd 0,2% sur le Dow Jones, 43 913 points.
00:38Et on gagne 0,1% sur l'indice Nasdaq, 20 703, tout ça après deux heures de cotation.
00:44Qui est avec nous en plateau ce soir ? Antoine Larigauderie, bien sûr, est en plateau.
00:47Bonsoir Antoine.
00:48Bonsoir Guillaume.
00:49Avec nous également en visio Thibaut François qui est avec nous.
00:52Bonsoir Thibaut, est-ce que vous nous entendez ?
00:55Oui, bonjour Guillaume.
00:56Bonsoir Thibaut, cofondateur et associé de Fastea Capital.
00:59Et puis je ne sais pas s'il nous entend d'ores et déjà, c'est Tommy Douzièche.
01:02Bonsoir Tommy, est-ce que vous nous entendez ?
01:05Il ne nous entend pas encore, mais ça ne va pas tarder, c'est une question de secondes.
01:09Antoine, on disait, petite séance, moins 0,3%, là ça ne va pas rester dans les annales cette séance.
01:14Ça ne va pas rester dans les annales.
01:15Malgré tout, il se passe des choses importantes parce qu'on l'a vu, le CAC 40 était quasiment à l'équilibre.
01:19Il y a encore une grosseur.
01:21Et puis là, on sent qu'on lâche un peu la rampe.
01:23Moins 0,31%, donc 7 742 points.
01:26Mais alors, très forte baisse, très gros écart de performance avec l'Euronext Tech Leaders, l'indice des valeurs techno, qui perd 2,2%.
01:35Ça, on va largement en parler.
01:37C'est largement dû à cause de la très forte baisse d'ASML.
01:41Et puis, on a le secteur auto avec Renault qui perd 17,3%.
01:45Donc, autant dire que ça pèse lourd sur un indice CAC 40 qui sous-performe très largement par rapport au DAX à Francfort, par exemple, qui est à l'équilibre, à plus 0,07%.
01:53Et on a un Eurostox 50 qui est en baisse assez marqué aussi, moins 0,76.
01:57On va détailler tout ça, la clôture, dans 3 minutes sur BFM Business avec vous, Antoine.
02:01Thibault, on va se poser la question.
02:03Voilà les marchés qui se cherchent un petit peu.
02:05Notamment, on était un peu troublé par ces chiffres de l'inflation américaine qui sont sortis hier,
02:10qui ont vu l'inflation remonter en juin sur un an à 2,7% contre 2,4% le mois précédent.
02:18Et d'un seul coup, les perspectives de baisse de taux d'ici la rentrée voire la rentrée, ça ne menuise un petit peu quand même, Thibault.
02:23C'est ça le message, fondamentalement.
02:24Oui, clairement, le président de la Fed avait été prudent à juste titre, on le voit bien aujourd'hui avec les chiffres de l'inflation qui se sont tombés hier.
02:352,7% d'inflation, ça veut clairement dire que les taux ne vont pas baisser en juillet.
02:42Ça va être compliqué qu'ils baissent en septembre, sauf si les droits de douane, on a un peu plus de visibilité sur les droits de douane,
02:49mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
02:50Donc la prudence de M. Powell est plutôt bonne.
02:55Et ça donne tort à M. Trump, en tout cas à côté.
02:57Il avait dit, Jérôme Powell, déjà il y a quelque temps, ces droits de douane vont commencer à se faire sentir dans les chiffres d'inflation dès l'été.
03:05Ben voilà, nous y sommes.
03:06Et le diagnostic de Powell, en vert et contre tout, malgré celui de Trump, qui reste catégorique, il avait bien senti les choses finalement.
03:11Exactement, il a bien senti les choses. Il y a eu beaucoup de pression pourtant de la part du président américain.
03:18Mais il a tenu bon et je pense qu'il a bien fait de tenir bon. On sent bien que l'inflation est beaucoup plus importante aux États-Unis qu'en Europe.
03:24Et ça se traduit dans les chiffres. Donc effectivement, il a bien fait de tenir bon.
03:292,7% en toile, c'est pas non plus, on passe de 2,4 à 2,6, c'est pas non plus le Pérou.
03:33Mais enfin, quand même, effectivement, il se passe quelque chose dans ce chiffre.
03:36La pointe se matérialise et puis elle donne corps à toutes les anticipations qu'on a sur les taux d'intérêt.
03:41Ça va commencer à devenir un véritable problème pour le reste de l'été et notamment ce niveau des 4,5% qui est vraiment la cote d'alerte en ce moment pour la dette américaine dix ans.
03:50On est à 4,48. On a dépassé assez largement les 4,5% hier avec la publication des chiffres d'inflation.
03:57On a eu la production industrielle aussi aujourd'hui qui était supérieure aux attentes.
04:01Donc on voit que l'économie américaine est encore en plein dynamisme.
04:04Et alors pour une fois, ça profite au dollar parce que vous savez, le principal problème, c'est de voir les taux monter.
04:11Alors que la devise, elle est le descendant.
04:12C'est quand même un vrai problème.
04:15Et là, on le voit, on a un euro dollar qui est sur le fil d'un 17 avec même de la pression.
04:19On devrait passer en dessous un petit peu plus tard parce que là, la dynamique est à nouveau en faveur du dollar.
04:24Il faut dire que les marchés étaient tellement short sur le dollar en ce moment que c'est normal qu'il y ait une petite reprise technique à ce niveau.
04:30Il y a eu une petite pression sur le 10 ans américain hier soir après ces chiffres de l'inflation.
04:33Puis ça s'est estompé un petit peu aujourd'hui finalement.
04:34Oui, on retombe sous 4,5% mais voilà, on ne retombe pas à 4,4%.
04:40On retombe à 4,48% et on sent que ça ne demande qu'à grimper et que ça pourrait être le principal problème au mois d'août sur les marchés.
04:47Pour la torpeur de l'été, c'est ça, vous vous dites qu'il peut y avoir un petit effet de tension sur le 10 ans américain
04:51parce que les mois de juillet et d'août s'y prêtent finalement à ce genre d'événement.
04:54Oui, exactement. On l'avait vu l'année dernière mais alors sur un tout autre sujet avec le carry trade, avec le yen japonais qui avait provoqué un petit tumulte, c'est le moins qu'on puisse dire.
05:06Et là, on voit que 4,5% sur le 10 ans américain, au-delà des 5% sur le 30 ans, sur la dette longue, on sent que c'est des codes d'alerte.
05:15Et on y est en ce moment, donc il ne manque plus que le petit ingrédient pour faire déraper les choses et ça, ça va mettre sans doute un sentiment beaucoup plus négatif sur les marchés du côté de Wall Street.
05:26À surveiller notamment évidemment les taux d'intérêt américains qui ont déjà connu une petite poussée de fièvre il y a de ça quelques mois et ça pourrait revenir.
05:3217h35min45, c'est la clôture ce soir à la Bourse de Paris, Antoine.
05:36Bah voilà, on est sur une baisse alors qu'il s'est un petit peu accéléré en fin de séance, moins 0,48%.
05:41Effectivement, avec le fixing, moins 0,57%, on va juste regarder les volumes d'échange, voir s'ils sont assez significatifs.
05:50Là, pour l'instant, on n'a pas encore les volumes définitifs du fixing, donc ça ne va pas vous dire grand-chose.
05:55On est à 1,8 milliard, mais a priori, ce sera un petit peu mieux juste après le fixing définitif.
06:02Donc, moins 0,57% pour le CAC à 7 722 points, moins 2,5% pour l'Euronext Tech Leaders.
06:08Donc, effectivement, on a un vrai gros écart de performance entre la cote ordinaire et la cote techno.
06:15Ça, c'est dû en grande partie à la très, très forte baisse d'ASML, le spécialiste des machines de gravure sur les semi-conducteurs.
06:23Le titre perd 10,7% avec des résultats trimestriels qui étaient pourtant bons, qui étaient dans le haut de la fourchette,
06:30mais alors un flou impressionnant concernant les prévisions pour cette année.
06:33Donc, le titre a été sanctionné. L'autre grosse sanction aujourd'hui, c'est Renault, qui perd 18,5% à 33,63 euros.
06:41Alors, ça ne peut pas être vraiment une très forte réaction, mais il faut le dire, et on va l'expliquer ces prochaines minutes,
06:49Renault est un des seuls constructeurs à part Ferrari, évidemment.
06:52Mais enfin, là, on est vraiment sur une marque très, très spécifique.
06:56C'est Ferrari, voilà.
06:57À ne pas avoir fait d'avertissement sur profit, d'avoir toujours maintenu ses prévisions.
07:02Pas à son grand profit, étant donné qu'on voit que le titre Renault n'a quand même pas super bien résisté ces dernières semaines.
07:09Mais voilà, Renault fait un avertissement.
07:11Ils abaissent assez légèrement leurs objectifs de marge.
07:14Ça passe de 7 à 6,5%.
07:16Ça reste quand même une des marges les plus élevées de l'ensemble du secteur, même les constructeurs précieux.
07:20Et puis, avertissement sur le cash flow aussi, sur la trésorerie libre, qui sera sensiblement inférieur aux attentes.
07:28Mais voilà, ce n'est pas non plus, Renault nous annonce, qu'ils arrivent à un niveau zéro de bénéfice,
07:34que le modèle structurel est menacé.
07:38Et pourtant, ils perdent 18,5%.
07:40Mais voilà, ils payent le prix aussi de ne pas avoir averti avant et d'avoir été en relative bonne santé par rapport au reste du secteur.
07:48Et cet avertissement, c'est un peu trois avertissements en même temps, du point de vue de l'ampleur.
07:53Donc du coup, le titre Renault est sanctionné.
07:56Stellantis est dans le sillage et perd 6,13% à 8,01€.
07:59On est sur des nouveaux plus bas historiques.
08:01Mais alors, là, vraiment sur le fond.
08:07Et puis, les équipementiers auto, eux aussi, sont sanctionnés.
08:09Forvia, notamment, qui perd 4,16% à 9,53€.
08:13Dans l'automobile, il faut signaler aussi Ford.
08:15Ford qui a avancé 700 000 rappels au niveau mondial pour avoir des problèmes d'injection de carburant qui ne marchent pas,
08:21qui risquent de faire prendre feu.
08:22Qui peuvent déclencher les incendies.
08:24Et ils se facturent à 600 millions de dollars, quasiment, dans ces eaux-là.
08:27Ce qui n'est pas énorme.
08:29Honnêtement, mais enfin, ça vient s'ajouter à un certain nombre de décours venus.
08:32Et aux performances commerciales de Ford qui ne sont vraiment pas bonnes.
08:35Et le titre perd plus de 3% à Wall Street en ce moment.
08:37Donc, ce n'était vraiment pas la journée du secteur auto.
08:39Voilà pour la clôture à la Bourse de Paris sur les marchés.
08:4217h38, on fait la séance tout de suite.
08:45BFM Bourse, on refait la séance.
08:49Il vient de nous rejoindre.
08:50Je crois qu'il est avec nous à l'instant.
08:51Tommy Douziach est avec nous.
08:52Je crois qu'il nous a rejoint.
08:53Bonsoir, Tommy.
08:54Est-ce que vous nous entendez ?
08:56Bonsoir.
08:58Bonsoir.
08:59Merci d'être avec nous.
09:00Analyste financier chez Zone Bourse.
09:02Merci d'être avec nous.
09:03Attendez, Antoine, lève le doigt.
09:04C'est quand même assez rare.
09:06Un acte d'autorité.
09:07Non, non, c'est pour les volumes définitifs.
09:10On est sur une séance qui est quand même bien active, à 3,3 milliards.
09:13Mais c'est vrai que l'activité autour de Renault a été assez élevée.
09:17Donc, ça explique aussi ces volumes qui restent quand même plus que corrects pour une séance d'été.
09:223,3 milliards pour un 15 juillet.
09:24Ce n'est pas si mal, finalement.
09:25Ça reste une bonne séance.
09:26Tommy, pardon, excusez-moi, je vous ai interrompu.
09:28Oui, on voulait avoir votre regard sur cette séance, cette configuration de marché.
09:32Et la façon dont vous voyez évoluer le marché dans les prochaines semaines,
09:34notamment parce qu'on entre précisément dans la saison des résultats trimestriels.
09:38On est pas mal de résultats de banques aujourd'hui.
09:40Bank of America, meilleur que prévu.
09:43Pareil pour Morgan Stanley, pareil pour Goldman Sachs.
09:46Comment est-ce que vous voyez cette saison des résultats qui s'ouvrent aux Etats-Unis et en Europe ?
09:50Ça va commencer, bien sûr, Tommy.
09:54Tout à fait.
09:55Donc, une saison des résultats avec beaucoup d'attente, je pense.
09:58Tout simplement parce que les marchés sont assez haut, assez haut perché,
10:02avec des valorisations assez tendues, notamment sur le marché américain.
10:05Et avec cette nouvelle sur les droits de douane vis-à-vis de l'Europe de 30% sur les biens importés
10:11depuis l'Union européenne, qui ne semble pas avoir vraiment fait réagir le marché.
10:15Donc, on semble que le marché pense que les négociations vont pouvoir continuer encore
10:19sur cette courte fenêtre jusqu'à début août.
10:23Donc, voilà, il y a beaucoup d'attentes.
10:26Et l'été, on sait que, historiquement, c'est pas forcément le marché le plus porteur.
10:31Donc, c'est pas une saison très porteur.
10:34Donc, globalement, on va être très attentif et avec des spécificités sectorielles.
10:38Donc, je pense qu'il y aura vraiment des choses à faire, valeur par valeur, secteur par secteur.
10:41Qu'est-ce que vous jouez ? Qu'est-ce que vous regardez, Tommy ?
10:45Qu'est-ce que vous regardez dans cette saison des résultats, vous, personnellement ?
10:48Qu'est-ce que vous voulez jouer ?
10:51Alors, on va regarder différents secteurs.
10:54On va privilégier, par exemple, on va regarder les valeurs bancaires.
10:57On va regarder toutes les minéraux rifaires.
10:59On va s'intéresser pas mal à ce secteur-là.
11:02On va regarder aussi les compagnies aériennes qui sont bien orientées.
11:06Les services numériques dans l'automobile, je pense à, par exemple, Carvana aux États-Unis.
11:11On a tout ce qui est véhicules électriques chinois.
11:14Toutes les entreprises allemandes qui bénéficient du plan de relance sur les infrastructures.
11:19Par exemple, Bill Finger en Allemagne.
11:20Voilà, on a pas mal de valeurs en portefeuille, pas mal de secteurs.
11:23Mais voilà, c'est quand même spécifique.
11:25Qui sont assez protégés de cette politique tarifaire.
11:29Notamment parce qu'on va privilégier cette thématique du repli sur soi, toujours.
11:33C'est-à-dire les entreprises américaines qui font leur chiffre d'affaires aux États-Unis.
11:37Et les entreprises européennes qui font leur chiffre d'affaires plutôt en Europe.
11:40Merci pour votre arbitrage.
11:41Vous restez avec nous, Tommy, bien sûr, jusqu'à 18h, jusqu'à la fin de cette émission.
11:45Thibaut, Thibaut, François, comment est-ce que vous regardez, vous, cette saison des résultats ?
11:48On le disait, bon, résultat du côté des banques.
11:51Bank of America, Morgan Stanley, Goldman Sachs, supérieur aux attentes.
11:54Ça va commencer, je crois, jeudi, demain, sur le CAC 40 avec Publicis.
11:59Comment vous voyez les prochaines semaines, les résultats, les chiffres d'affaires, les discours, surtout, qu'on va évidemment suivre de près, Thibaut ?
12:06Il n'y a pas de surprise sur les banques américaines.
12:11Les publications sont plutôt bonnes, sont au-dessus des attentes.
12:14Il faut dire que le secteur bancaire est quand même plutôt très bien orienté depuis quelques semaines.
12:20L'environnement est d'ailleurs très porteur pour l'ensemble des banques.
12:23En termes de financement, en termes de trading, on voit bien qu'il y a du volume quand même sur les marchés.
12:28Les marchés sont assez hauts aussi.
12:29Donc tout ça, ça va plutôt dans le bon sens.
12:32Donc on s'attend plutôt à des bonnes publications aussi sur les banques européennes.
12:36On va dire, entre guillemets, l'ensemble des financières d'ailleurs en Europe,
12:40que ce soit les bourses, les assureurs ou les banques, on s'attend plutôt à de bonnes publications.
12:45Et après, il faudra faire attention sur certains secteurs sur lesquels on a très peu de visibilité
12:51et sur lesquels les clients sont plutôt en attente de la finalisation des droits de douane du côté des États-Unis,
12:58notamment sur le secteur de la tech, notamment sur le secteur automobile,
13:02où il risque d'y avoir une pression vendeuse qui devrait se poursuivre, à mon avis, sur les prochaines semaines.
13:07Donc là, vous attendez des discours plutôt attentistes dans l'absolu à ce stade,
13:11pas vraiment encore de ressentis sur les effets des droits de douane.
13:13Oui, on le voit d'ailleurs sur la publication d'ASML.
13:18La publication d'ASML, en tant que telle, sur 2025, il n'y a pas de surprise.
13:22C'est plutôt une bonne publication sur 2025.
13:25Le 2025 ne va pas poser de problème.
13:28Mais aujourd'hui, les clients sont en attente pour 2026.
13:31Est-ce qu'ils vont commander ? Est-ce qu'ils vont être dynamiques sur 2026 ?
13:36Si les droits de douane sont à zéro ou proches de zéro,
13:40on risque d'avoir une croissance importante sur 2026.
13:43Si, par contre, les droits de douane sont maintenus après le 1er août et de façon importante,
13:47effectivement, les clients risquent de revoir à la baisse leur prise de commande.
13:51Et là, on va avoir une année 2026 plutôt compliquée.
13:53Oui, c'est vrai que la sanction est quand même sévère,
13:55parce que Bénéfice Net passe au T2 2025 de 1,6 milliard à 2,3 milliards par rapport à l'an dernier, Antoine.
14:02Donc, c'est quand même une progression assez significative.
14:04Mais il y a ces incertitudes autour des droits de douane.
14:07Alors qu'il n'a pas cité explicitement le patron, qui est un Français, qui est Christophe Fourquet,
14:10en l'occurrence, le patron d'ASML.
14:12Mais on sent que c'est omniprésent dans le discours, véritablement.
14:15C'est ça.
14:16Et puis, il y a ASML, ils savent de quoi ils parlent, parce qu'ils sont vraiment en amont de tout.
14:19C'est ceux qui gravent les puces pour quasiment l'ensemble de l'industrie.
14:24Ils fabriquent les machines qui gravent les puces pour l'ensemble du secteur des semi-conducteurs.
14:28Et c'est une prudence qui fait écho aussi à bon nombre de constructeurs,
14:33alors que ce soit les STMicro, les Soitec, les Intel du côté des États-Unis, les AMD.
14:40C'est un secteur qui, globalement, reste dans la plus forte dynamique de développement qui soit,
14:45mais avec bon nombre d'incertitudes qui rendent toute prévision vraiment très, très hasardeuse.
14:51Regardez ASML.
14:52Alors, malgré la baisse de 10% aujourd'hui, c'est un titre qui gagne quasiment 10% sur trois mois.
14:59Donc, vous voyez comment les cycles et le sentiment autour du secteur peuvent se retourner.
15:04Et ça explique aussi qu'on a un Neuronext Tech Leaders qui clôture en baisse de plus de 2% aujourd'hui,
15:10alors que le CAC 40, lui, a quand même largement limité la casse, malgré Renault, encore une fois,
15:15qui perd 18,5%, on ne perd que 0,57%.
15:18On va dire un mot de Renault dans un instant.
15:19Tommy Douzièche, sur cette chute du titre ASML aujourd'hui, votre commentaire.
15:27Alors, effectivement, comme il était dit, je pense que c'est une bonne publication sur les chiffres 2025,
15:33les chiffres à court terme, une croissance qui devrait être de 15% sur la top line, sur le chiffre d'affaires en 2025.
15:39Un quart des commandes avec des commandes nettes record à 5,5 milliards en croissance de 40% par rapport au premier trimestre.
15:45Donc, que des bons chiffres à court terme.
15:48Il y a toujours cette menace de droits de douane supplémentaires, notamment par rapport aux investigations via la section 232 aux États-Unis,
15:56qui pourraient imposer des droits de douane supplémentaires sur le secteur des semi-conducteurs.
15:59Donc ça, ça met une pression quand même sur ça.
16:03D'autant plus que ASML n'a pas confirmé sa visibilité pour 2026.
16:06Ils avaient déjà prévenu, mais ça met un peu de doute.
16:11Le marché n'aime pas le manque de visibilité, pénalise le manque de visibilité.
16:15Après, nous, on reste confiants à long terme.
16:17Il y a quand même des fondamentaux qui sont toujours solides.
16:19On a 14 années de croissance consécutive pour ASML.
16:22Et ils sont en amont de la chaîne.
16:24Ils sont leaders.
16:25Ils ont un monopole sur les EUV, l'extrême ultraviolet, la technologie la plus avancée pour graver, justement, ces WFR,
16:31toutes ces puces de semi-conducteurs.
16:34Donc, nous sommes plutôt confiants à moyen et long terme.
16:36Vous restez confiants sur moyen et long terme sur ASML.
16:39Thibaut, vous nous avez parlé d'ASML.
16:41Je ne vous ai pas entendu sur Renault.
16:42Donc, cette baisse de plus de 18, quasiment 18,5% ce soir.
16:46On va rester un petit peu sur notre faim jusqu'au 31 juillet.
16:49C'est dans 10 jours, 15 jours, quand Renault va présenter ses résultats semestriels définitifs.
16:55Est-ce que vous trouvez la sanction démesurée ce soir ?
16:57Moins 18,5% Thibaut ?
16:59Le problème de Renault, c'est qu'on avait un momentum qui était extrêmement favorable sur Renault depuis de nombreux mois.
17:07Antoine le disait tout à l'heure, c'était le seul constructeur européen à ne pas avoir fait de profit warning.
17:13Donc, c'est vrai qu'il a plutôt surperformé les autres constructeurs depuis le début de l'année.
17:18Donc, un bon momentum.
17:19Et là, aujourd'hui, effectivement, la sanction peut paraître sévère sur la partie marge,
17:24parce qu'il va manquer un demi-point de marge sur l'année 2025.
17:27Mais surtout, le cash flow qui est regardé par les investisseurs,
17:30il risque de passer entre 1 milliard et 1,5 milliard, alors qu'il était attendu au-delà de 2 milliards.
17:35Donc là, clairement, on est quand même sur une nette baisse du cash flow.
17:38Et c'est quand même extrêmement important, la partie cash flow pour les constructeurs.
17:43Et on sent bien que le secteur est quand même sous pression,
17:46parce que les concurrents baissent massivement les prix,
17:50et donc forcément mettent sous pression les ventes de Renault,
17:54qui est aujourd'hui obligé de faire un énorme profit warning.
17:57Alors, est-ce que c'est justifié ou pas ?
17:59C'est difficile à dire.
18:00Vous dites énorme profit warning,
18:03les avis sont assez divisés, partagés sur le sujet.
18:07Véritable gros profit warning ou pas tant que ça, finalement ?
18:09Oui, pour vous ?
18:10Surtout sur le cash flow.
18:12Oui.
18:13Après, effectivement, sur la marge, on est à un demi-point de marge.
18:17Mais encore une fois, les constructeurs automobiles,
18:19il faut vraiment vérifier la partie cash flow.
18:21C'est vraiment extrêmement important de regarder les cash flows.
18:24C'est notamment la gestion des stocks qui est importante aussi
18:27pour les constructeurs automobiles.
18:30Et diviser pratiquement par deux les cash flows,
18:32c'est quand même une grosse révision en baisse pour le groupe Renault.
18:36Voilà, profit warning annoncé ce matin aujourd'hui par Renault,
18:40qui fait chuter le titre de 18,5%.
18:42Ça a été annoncé, ça Antoine, hier, ce matin,
18:44par quelqu'un qui s'appelle Duncan Minto,
18:46qui a été nommé hier directeur général par intérim
18:49depuis le départ de Luca De Meo,
18:51en attendant de connaître le nom de son successeur.
18:53Ça aussi, ça met un petit peu d'incertitude sur le titre,
18:55forcément, l'absence de DG.
18:57Qui plus est, quand vous perdez quelqu'un comme De Meo,
18:59forcément, ça joue, malheureusement.
19:01Forcément, mais c'est vrai que cette somme d'incertitude,
19:05et encore une fois, le fait que Renault était l'irréductible,
19:08jusque-là, à ne pas avoir fait d'avertissement,
19:10ben là, ils font un avertissement.
19:12Alors, c'est vrai, le cash flow, c'est important,
19:15parce que Thibaut François le disait très, très bien,
19:17c'est toute la gestion des stocks,
19:19et on sait que les stocks, en ce moment,
19:20chez les constructeurs, c'est quand même très, très compliqué à gérer.
19:23Parce que, sur la marge, à 6,5%,
19:27Renault n'a vraiment pas à se plaindre.
19:29Mais oui, c'est sur toute cette contingence, effectivement,
19:32plus les incertitudes de direction et de structure de direction,
19:35des futures orientations.
19:36Est-ce que Renault va conserver les orientations
19:38qu'avait impulsées Luca De Meo ?
19:40Est-ce qu'ils vont changer leur fusil d'épaule ?
19:43On veut un nouveau directeur général
19:45qui ait une vision et qui soit un vrai caïd de nature
19:48à rassurer un petit peu tout le monde, c'est sûr.
19:50Il nous reste deux minutes, je voudrais qu'on dise un mot,
19:52au milieu de tout ça, de la guerre commerciale,
19:54qui, on l'a dit, je crois que c'est Thibaut
19:55qui l'a fait remarquer tout à l'heure,
19:57non, c'est Tommy, je crois, plutôt,
19:58qui faisait remarquer que, pour l'instant,
19:59la nouvelle petite poussée de fièvre de Donald Trump
20:02du week-end dernier n'avait pas provoqué
20:04véritablement de bains de sang sur les marchés,
20:06c'est le moins qu'on puisse dire,
20:07quand il a annoncé des droits de douane de 30%
20:09sur les biens européens et sur les biens en provenance du Mexique.
20:13Est-ce que vous avez le sentiment ?
20:14On voit la délégation européenne,
20:15la care party pour Washington,
20:17avec le commissaire européen au commerce,
20:19Maros Sefcovic, en tête de pont,
20:22qui a fait beaucoup de déplacements là-bas.
20:23Est-ce que vous sentez que le marché veut encore croire,
20:25semble encore croire,
20:26à un accord, à un compromis
20:28entre les Américains et les Européens ?
20:30Tommy, comment est-ce que vous regardez ça, vous, ce soir ?
20:33– Je pense que le marché anticipe
20:37qu'il y aura des négociations qui vont continuer,
20:40peut-être même au-delà, justement,
20:41de l'ultimatum du 1er août,
20:43et potentiellement, Donald Trump pourrait même se servir
20:46de cette carotte ou de ce bâton
20:49pour pouvoir continuer à négocier sur sa politique,
20:54pas seulement sur l'économie,
20:56sur l'ensemble de l'année 2025.
20:58Donc ça pourrait être un levier pour lui.
21:01Donc également, il y a les surtaxes potentielles
21:04sur certains secteurs qu'on attend
21:05et bien sûr, il y a la riposte potentielle de l'Union européenne
21:09sur 83 milliards d'euros d'exportation US.
21:12Donc on a aussi nos armes à défendre en Europe,
21:15on a aussi des choses à dire.
21:17Mais voilà, il y a des négociations qui devraient continuer,
21:19peut-être même au-delà du 1er août.
21:22– Peut-être au-delà du 1er août, ça se trouve,
21:23parce que les choses sont toujours instables avec Donald Trump.
21:26Thibaut, Thibaut François, est-ce que vous sentez, vous aussi,
21:28que le marché croit avoir sa réaction cette semaine,
21:32que le marché croit encore à un accord,
21:33un apaisement des tensions d'ici le 1er août ?
21:36Comment vous regardez ça, Thibaut ?
21:37– On connaît la stratégie de négociation de M. Trump.
21:41Maintenant, ça fait quand même un petit moment qu'on le côtoie.
21:43Il tape fort pour revenir un petit peu derrière
21:45sur les décisions qu'il a prises.
21:48– Là, on ne va visiblement pas croire aux 30% sur les produits européens.
21:52Enfin, on sent que c'est le message que fait passer le marché, là, pour le coup.
21:54– Oui, clairement, on n'y croit pas du tout.
21:57Et je ne vois pas l'intérêt aujourd'hui de M. Trump.
21:59Il va mettre sous pression le pouvoir d'achat des Américains.
22:01Il va mettre sous pression l'inflation,
22:04alors que son objectif derrière, c'est surtout de faire baisser l'inflation
22:07et surtout de faire baisser les taux pour relancer la machine américaine.
22:10Donc, clairement, on va vers une négociation qui va intervenir
22:13au mois d'août ou au mois de septembre, entre guillemets, peu importe.
22:16Mais l'objectif va être de baisser les taux sur la partie américaine
22:19pour relancer la machine américaine.
22:21Et c'est surtout ça que joue M. Trump
22:23pour avoir un bilan un peu plus satisfaisant pour la fin de l'année 2025
22:27et surtout visée 2026.
22:28– Et surtout visée 2026, c'est les élections de mi-mandat,
22:31les fameuses mi-termes.
22:32Antoine, c'est vrai, on sent de la résilience sur les marchés.
22:34On ne veut pas croire à cette escalade.
22:35En fait, Trump a montré en quelques mois
22:38qu'il fallait s'attendre absolument à tout
22:40et donc ne pas prendre pour argent comptant
22:41ce qu'il annonçait de manière un petit peu…
22:43– C'est ça, alors on le prend dans les deux sens.
22:46– On a déjà cerné le logiciel en six mois.
22:47– Voilà, exactement.
22:48Le marché a très vivement réagi, vous vous souvenez, avec le tableau.
22:52Enfin, c'est n'importe quoi.
22:53Bon, là, il y a eu une grosse réaction des marchés, évidemment.
22:55Mais depuis, enfin, Scott Besant nous a annoncé
22:59qu'on allait pleuvoir sous les deals.
23:01Il n'y en a pas un seul.
23:03Trump a dit 30% à la Chine, puis ensuite 15%.
23:06Et puis, ouais, on va voir, on va continuer à discuter.
23:09L'Europe, même chose, ça n'impressionne plus personne maintenant.
23:12Et là, ce n'est pas Trump always chickens out,
23:16le fameux techno trade.
23:17C'est qu'on n'a plus du tout confiance en lui
23:19et il n'impressionne plus personne sur les marchés.
23:21Maintenant, on fait notre business.
23:23C'est assez effrayant, ce calme des marchés, d'ailleurs.
23:28Mais d'un autre côté, c'est à la mesure du fait
23:30que Trump ne peut pas faire non plus totalement n'importe quoi.
23:34Donc, le marché se garde une contenance à ce niveau-là.
23:37Sinon, il réagirait beaucoup plus négativement.
23:38– L'effet Trump s'est dégonflé sur les marchés
23:40en l'espace de six mois.
23:41Ça fait quasiment six mois qu'il est en poste maintenant.
23:43Et désormais, on sait à quoi s'en tenir.
23:45Parce qu'on parle de Scott Besant, il a déclaré,
23:46je ne sais pas si vous avez vu ça il y a quelques heures,
23:47qu'il verrait bien Scott Besant,
23:48le successeur de Jérôme Powell à la tête de la Fed.
23:51– Oui, oui, oui, il y a eu effectivement…
23:52– Et ce dernier est un petit peu tempéré dans le discours.
23:55Ensuite, il y a un processus conventionnel à tenir quand même.
23:58On ne fait pas ce qu'on veut non plus.
23:59– Il a déjà montré que les processus,
24:01il n'en avait un peu rien à faire.
24:02Mais globalement, il ne peut pas non plus faire n'importe quoi.
24:05Et là, on en revient à cette problématique, c'est sûr.
24:07– Allez, la Bourse de Paris, je vous rappelle la clôture ce soir.
24:10Baisse pour le CAC 40, moins 0,57%, 7 722 points.
24:14Merci beaucoup Antoine, vous restez avec nous pour le 18h éco.
24:16Thibaut François, qu'on remercie.
24:18Merci Thibaut d'avoir été avec nous, cofondateur et associé de Fastea Capital.
24:22Et puis Tommy Douzièche, qu'on remercie.
24:23Merci beaucoup Tommy, analyste financier chez Zone Bourse.
24:26Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir sur BFM Business.
24:29– Merci beaucoup. – 17h54, à très vite.
24:31Le 18h éco arrive dans un instant,
24:32on est ensemble jusqu'à 18h30 sur BFM Business.
24:34A tout de suite.
24:35– BFM Bourse, vos placements, nos conseils sur BFM Business.
24:42– Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations