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Biennale design 2025, ressources 15mn Part2
Ce second volet sur la Biennale «Ressources, présager demain » poursuit en quelques mots clés ou questions un repérage sur les objets 2025 de la Biennale. Mais aussi un regard sur le design aujourd’hui en Arménie, pays invité, sur la nouvelle génération et les étudiants en design nombreux à être exposés ici, et enfin sur le public invité à découvrir les expositions mais aussi les denses activités de Biennale en Fête, six week-end de fête foraine déjantée, d’ateliers d’ »intelligence artisanale », de moments sports, de bien être, de brocante upcycling; Des formes qui ont apporté les ressources locales à cette Biennale et un moment d’ouverture avec la Compagnie Carabosse qui a ramené le feu sur le site de la Cité. Réalisation Chantale Joassard.
Avec les commissaires Eric Jourdan pour la vue générale et Nairi Khatchadourian, Eloi Chafaï et Jean-François Dingjian pour « En relief, Créer en Arménie »
Ce second volet sur la Biennale «Ressources, présager demain » poursuit en quelques mots clés ou questions un repérage sur les objets 2025 de la Biennale. Mais aussi un regard sur le design aujourd’hui en Arménie, pays invité, sur la nouvelle génération et les étudiants en design nombreux à être exposés ici, et enfin sur le public invité à découvrir les expositions mais aussi les denses activités de Biennale en Fête, six week-end de fête foraine déjantée, d’ateliers d’ »intelligence artisanale », de moments sports, de bien être, de brocante upcycling; Des formes qui ont apporté les ressources locales à cette Biennale et un moment d’ouverture avec la Compagnie Carabosse qui a ramené le feu sur le site de la Cité. Réalisation Chantale Joassard.
Avec les commissaires Eric Jourdan pour la vue générale et Nairi Khatchadourian, Eloi Chafaï et Jean-François Dingjian pour « En relief, Créer en Arménie »
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00:00Bonjour, bonsoir et on poursuit ici à la Biennale, Biennale en fête, avec encore quelques éléments sur les expositions de design,
00:12dont un point sur l'Arménie, c'est le pays invité, un pays éloigné du design, une Biennale qui aura vu comme ici de belles balades foraines,
00:20aussi sur son site, des compagnies qui ont largement occupé l'espace de la cité, ce qui permet de rappeler les lieux très limités,
00:27seulement deux sites, dont cette année, les Halles-Barouins, hors de la cité, une Biennale ressources, objets,
00:34et on poursuit ce questionnement sur ce qui fait ressources dans le design d'aujourd'hui, avec le commissaire général Éric Jourdan.
00:41Quel est l'objet qui est le plus objet pour vous dans cette Biennale ?
00:46Moi, il y a une chaise, comme ayant dessiné des tas de chaises, des centaines de chaises, des dizaines de chaises dans ma vie,
00:53il y a une chaise qui est dessinée avec l'aide de l'intelligence artificielle, et j'avoue que ça me perturbe énormément.
01:02Je me demande comment on a pu arriver à un truc pareil.
01:05En même temps, ça me rassure, parce que je me dis qu'on a encore besoin de nous, quand je vois ça.
01:11Mais c'est un objet quand même qui interroge fortement.
01:16Il y en a d'autres, bien sûr.
01:20Celui-ci, c'est marrant, quand je pense à l'exposition ressources des Albarouins, je pense à celui-là.
01:27Oui, ça veut dire que quand on visite la Biennale, on ne va pas retenir 300 ou 1000 objets ?
01:35Non, non, mais c'est comme quand on visite une expo de peinture, ça.
01:37Vous repartez avec 2-3 tableaux.
01:40Voilà.
01:40C'est normal, ça.
01:42Comment est-ce qu'on guide le public à partir avec un souvenir, on va dire ?
01:48Il ne faut pas le guider, le public. Il ne faut pas le guider, surtout pas.
01:51Il faut le laisser... Si les expositions sont bien faites, bien expliquées, il faut surtout le laisser apprécier lui-même, les choses.
01:59Alors vous avez voulu une Biennale objet, mais aussi axée sur les étudiants, les travaux des étudiants,
02:05des travaux en recherche, souvent, comme ici à Fab Lab.
02:08Oui, c'est le but.
02:12Là, le but de Fab École, c'est de mettre nos étudiants en situation de proposer aux entreprises des projets auxquels eux ne sont pas forcément destinés.
02:22Tout est fabriqué, tout a été fait en collaboration avec des entreprises de la région.
02:27C'est aussi dire que les entreprises du territoire sont une ressource pour nos étudiants.
02:32Ici, à Fab École, c'est le droit de rêver, c'est Band Essai, c'est Futurib, Père Jean Jaurès.
02:39C'est la grande présence des étudiants dans cette exposition.
02:44C'est ce que je souhaitais, ils sont là, c'est important.
02:54On a un établissement qui est d'abord une école supérieure de la Red Design, il faut le rappeler toujours.
03:01La Biennale, c'est aussi leur Biennale.
03:03La Biennale depuis les origines, c'est aussi l'invitation des pays extérieurs aux nations, design, un pays pour sa recherche, pour ses ressources.
03:14Qu'est-ce que vous retirez de l'exposition en relief créée en Arménie ?
03:18Nous, on découvre son artisanat, les modèles de l'époque communiste évoqués et retravaillés, les pionniers du design là-bas, les modernistes.
03:25On a voulu montrer aussi la vivacité de la jeune création arménienne qui est assez féconde, avec les moyens qui sont les leurs, c'est-à-dire pas de relais institutionnels, pas de bourses de recherche comme on peut les avoir en France.
03:39Comment est-ce que les archives sont aussi une ressource ? C'est pour ça qu'on présente deux figures vraiment emblématiques du design moderniste.
03:46Comment est-ce que les designers s'emparent des matériaux locaux, comme par exemple l'art de la tapisserie, le savoir-faire des tisseuses ?
03:57Comment est-ce que la pierre est vraiment très présente, que ce soit dans le travail, par exemple, de Noroha Tjatelian,
04:06mais également dans la série d'abribus qui a été commandée aux architectes contemporains ?
04:12Il y a quelque chose qui est forcément lié un petit peu au passé, à l'architecture.
04:15On le voit avec le travail d'Arregato Rossian, on le voit avec toute l'iconographie des plaides qui sont tissées là,
04:23qui sont un mix entre quelque chose de futuriste et quelque chose d'extrêmement ancien, on va dire, des icônes.
04:32Mais aujourd'hui, je pense que beaucoup de jeunes créateurs se sentent libres par rapport à cette histoire-là,
04:37et ce n'est pas un poids culturel qu'ils ont forcément envie de trimballer sur leurs épaules.
04:42Une nouvelle génération qui s'émancipent en douceur d'une culture très ancrée dans le pays.
04:49La pluralité des objets et des œuvres qu'on présente montre vraiment cette énergie qu'ont les créateurs d'aujourd'hui
04:57à rester et à créer dans notre contexte contemporain.
05:03Ils savent travailler avec le passé, visiblement, et s'en détacher.
05:07Alors moi, ce que je retiens, c'est une énorme surprise, d'abord, pour moi.
05:12J'étais à mille lieux de penser...
05:17Ben voilà, j'ai trouvé l'objet qui m'a le plus marqué pendant la Biennale, c'est le petit banc en pierre qui est là-bas.
05:24C'est le plus bel objet que j'ai jamais...
05:26Un des plus beaux objets que j'ai vu tout au long de ma vie de professionnel de designer.
05:30Quand on a décidé de faire en sorte que l'Arménie soit le pays invité,
05:36j'étais à mille lieux de penser qu'on découvrirait autant de qualité, de beauté même.
05:44Il y a des choses qui sont belles.
05:44Alors vous parlez de beauté, et à l'occasion de la Biennale a été invité ce duo ronco-arménien,
05:58la Daniva.
05:58Ils vivent en France, ils sont aussi les passeurs de la culture arménienne,
06:03auprès de toute une diaspora très à l'écoute.
06:06Culture arménienne et musique des Balkans, avec la Daniva.
06:10La Daniva dans la musique est un appel à la nostalgie, mais aussi à la fête.
06:37Ce groupe qui tire son nom d'un 4x4 russe très rustique,
06:41et ça me permet de revenir ici dans l'exposition en relief créée en Arménie,
06:45et de rappeler l'attachement des Arméniens et de la diaspora à l'histoire, à leur histoire,
06:51qu'on découvre ici.
06:52Et on découvre aussi leur histoire du coup, avec ses pionniers à un moment donné,
06:58encore l'artisanat et le travail de tissage.
07:02Ils le disent, l'utilisation de la pierre, voilà, pour les abribus, etc.
07:09Quand on faisait le jour de l'inauguration, quand on faisait la visite officielle,
07:15il y avait la commissaire, Naïri Kachadourian, qui expliquait les projets de tapis.
07:23Et en même temps, elle était tellement émue qu'elle n'arrivait plus à parler,
07:30tellement elle était émue de montrer ça au monde, quoi.
07:35Et c'était hyper émouvant, quand même, de voir ça.
07:37— Parce que ce tapis imprime, d'une certaine manière, un territoire qui ne leur est plus accessible aujourd'hui.
07:44— Voilà, c'est ça. Oui, c'est ça. Exactement.
07:47Et donc c'était très, très touchant de voir cette jeune femme complètement bouleversée par cette création,
07:55quoi, qui parlait de tout ça.
07:56Parce que, évidemment, là où ils sont, là, ce qu'ils vivent apparaît dans leur projet.
08:08— On peut parler d'émotions, donc, quand on parle de design ?
08:11— Bah, surtout. Surtout, il faut parler d'émotions.
08:14Le design, c'est le bon. C'est de l'émotion.
08:19Moi, j'ai fait ce métier-là parce que j'avais envie de ressentir des émotions.
08:23À la fois, elles ne sont pas qu'esthétiques, les émotions.
08:25Elles sont aussi par rapport à...
08:29— À notre recherche de compréhension du monde, peut-être.
08:32— Oui, à une conscience.
08:33— Oui, à une conscience.
08:38— Oh, oui.
08:39— Oh, oui.
08:40— Oh, oui.
08:41— Oh, oui.
08:41— Oh, oui.
08:43La Daniva, un duo, mais aussi un groupé.
09:10Ils sont venus spécialement pour l'inauguration de cette Biennale Relief, créée en Arménie.
09:15Une émotion, on l'a encore partagée avec les enfants.
09:18Je reviens sur la Biennale.
09:19Ressources versus objets.
09:22Quel est l'objet le plus essentiel de cette Biennale ?
09:27Le public.
09:32C'est pas faux. Et alors ? Les chiffres ?
09:36Les chiffres, globalement, les Biennales en fête plus nos visiteurs, on est à 60 000 à peu près visiteurs.
09:48D'ailleurs, les Biennales en fête, du coup, vous avez l'impression que ça a apporté quoi ?
09:54Parce qu'on a un premier week-end de feu, sa bachelard aurait adoré, forcément, vu qu'on est dans le droit de rêver, qui est une des citations que vous avez reprises.
10:06Oui, qu'est-ce que ces Biennales en fête, vous avez la sensation que ça vous a apporté ?
10:10Alors moi, je pense que ça nous a apporté un public différent, qui ne venait pas forcément, qui ne serait pas venu forcément.
10:19Moi, j'ai souhaité tout de suite me rapprocher des services de Saint-Etienne-Métropole pour imaginer quelque chose.
10:27Ils ont fait un boulot assez formidable, franchement, qui a amené un plus énorme à cette Biennale.
10:35Ce qu'eux ont apporté, c'est de quel ordre ? Dans la philosophie même du design ?
10:42Moi, je me souviens très bien, le premier week-end, avant que ça soit mis en flamme, je ne sais pas comment on dit, enflammé,
10:50j'ai regardé tous les objets qui, justement, permettaient de...
10:57Qu'ils ont installés ? Donc ces arches, ces peaux en terre ?
11:01C'était incroyable, c'était un exercice de design incroyable. Toutes ces choses étaient parfaitement dessinées.
11:08Alors elles disparaissaient après, parce qu'il y avait cette espèce d'enflammement, je ne sais pas comment on dit.
11:14Mais n'empêche que c'est la première chose que je me suis dit, j'ai regardé la manière dont c'était positionné dans l'espace.
11:21C'était vraiment un vrai exercice de design. Franchement, là, pour moi, il n'y avait aucune espèce de doute sur le fait que ça pouvait se relier à une problématique de design, là, événementiel.
11:36Mais après tout, le projet de Mathieu Lehaneur pour les Jeux Olympiques, il n'est pas si éloigné de ça.
11:43Personne ne s'est posé la question de savoir si c'était du design ou pas.
11:47Donc, à Saint-Etienne, ne nous privons pas d'être audacieux et d'être bordeurs, même, quelquefois.
11:55Il ne faut pas que le design, ce soit un truc d'expert, un truc fermé au public. Il faut aussi le laisser dériver sur ses franges.
12:07Et là, c'est vraiment ça, en fait, Bienal. C'est aussi une manière de voir le design, mais d'une façon un peu qui sort de sa matrice originelle, qui sort de son confort, je dirais.
12:19— Et ça permet peut-être de voir, justement, des matières, comme le feu, qu'on ne voit pas travailler à l'intérieur d'une expo design ?
12:27— Ça peut, ça peut. — Ça peut être le cas, hein ?
12:30— Moi, je trouve qu'elle ramène beaucoup d'humanité à tout ça, beaucoup de légèreté, de se dire que, bon, là, on rentre dans une expo, il y a une belle scénographie, il y a des textes.
12:43Et puis à côté, on fait la fête un peu. Et c'est important.
12:49C'est important.
13:19— Alors avant qu'on referme cette conversation, vous vous rappelez souvent que la Bienal, créée il y a 30 ans par le directeur de l'école d'art de l'époque, Jacques Bonaval,
13:34et bien cette Bienal, c'était l'école, les étudiants, un pays étranger, si possible très éloigné du design, un esprit joueur, espiègle, un défilé.
13:44Comme on a pu le voir cette année avec le lycée de la mode, Adrien Testu, les élèves défilent avec les tenues qu'ils ont fabriquées, tenues en matière upcyclée, comme c'est temps de deux secondes.
13:54Voilà ce qui a pu amener Bienal en fait d'autres ressources encore, avec un esprit atelier, expérience, spectacle, un esprit de foire et de feu.
14:05Et ce spectacle d'ouverture qui a réuni près de 20 000 personnes autour de ce feu qui illumine, amène de la chaleur.
14:13Est-ce que la Bienal, Éric Jordan, ne gagnerait pas à avoir un peu d'esprit forain comme ça ?
14:19Je vais vous donner un exemple à Nantes.
14:25Il y a eu des travaux qui ont été faits par des artistes qui ont largement emprunté ce chemin, je pense à l'éléphant qui se balade sur les quais de la Loire.
14:38Et là, en l'occurrence, c'est plus des artistes qui se sont emparés de ça.
14:44Et pour moi, l'exemple nantais, je ne sais plus le nom de cette...
14:49Ce n'est pas les folies de Nantes ?
14:50Peut-être, je ne sais pas.
14:52En tout cas, c'est assez extraordinaire, je trouve.
14:54Ça a marqué beaucoup quand même.
14:57C'est très souvent cité en exemple et c'est vraiment super intéressant et beau à voir.
15:02Les prochaines éditions, il faudra réitérer, sinon développer encore plus peut-être cette question-là.
15:09Un territoire, des gens qui sont liés à Saint-Etienne parce qu'ils ont fait cette école, mais bon, ce n'est pas forcément ça.
15:17Et puis, de l'inédit, de la nouveauté à tout prix.
15:21Venir à Saint-Etienne pour voir des choses qu'on n'a jamais vues ailleurs.
15:24C'est ce qu'on voit ici, mais on ne le voit pas partout dans la Biennale.
15:29Et ça, c'est hyper important et c'est quelque chose que j'ai à l'esprit, en tout cas que je garde à l'esprit pour la prochaine.
15:38Voilà, en même temps qu'on regardait la Biennale 2025, on regardait aussi un peu l'avenir.
15:43Une conversation qui a traversé ce temps de 2x15 minutes à la Biennale Biennale On Fête.
15:49Biennale de ressources, d'objets, de projets, de droits de rêver.
15:52C'est une citation de Bachelard, le philosophe des sciences, de la poésie, de l'éducation et du temps, autant dire l'essentiel.
15:58Bachelard qui aurait adoré cette installation du feu de la compagnie Carabosse, qui a introduit ici une poétique de l'espace assez folle et très chaleureuse.
16:08On va se quitter encore dans les flammes de Carabosse, elles sont aussi agréables.
16:13Une belle ressource pour cette Biennale 2025.
16:15Et portez-vous bien, restez curieux et audacieux, l'avenir en a besoin.
16:21Bye !
16:21Sous-titrage Société Radio-Canada
16:51Sous-titrage Société Radio-Canada
16:53Sous-titrage Société Radio
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