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L’impact environnemental du secteur immobilier est aujourd’hui sous les projecteurs : 80 % des bâtiments qui composeront nos villes en 2050 sont déjà construits, et leur adaptation aux défis climatiques devient urgente. Comment intégrer des matériaux bas-carbone, concevoir des quartiers mixtes, ou encore lutter contre les épisodes de canicule ? C’est à ces enjeux que répond Nicolas Joly, directeur général du groupe Icade, dans un grand entretien.
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00:00Êtes-vous prêt pour l'impact ? C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans l'économie française.
00:11Aujourd'hui, je reçois Nicolas Joly. Bonjour.
00:13Bonjour Thomas.
00:13Vous êtes le directeur général du groupe ICAD.
00:16Évidemment, on va être dans le secteur de l'immobilier.
00:18On va parler de l'adaptation de nos villes à ce changement climatique.
00:22Mais peut-être le sens du mot « impact ».
00:23C'est un mot qu'on met un peu à toutes les sauces.
00:26Quel sens vous lui donnez dans vos métiers ?
00:28C'est un mot qui a un sens très fort pour nous.
00:30ICAD, c'est un acteur de la ville depuis plus de 70 ans.
00:35L'impact, pour nous, prend plusieurs dimensions.
00:37C'est d'abord l'empreinte qu'on a dans la ville.
00:40On a la chance de faire un métier qui est extrêmement concret, un métier qui se voit.
00:44Aujourd'hui, on est à Paris.
00:45On voit la marque que Haussmann a laissée autour de nous.
00:50Mais plus concrètement, construit des villes pour des gens qui vivent dedans.
00:54C'est avant tout cette marque-là.
00:56L'impact, c'est aussi l'empreinte carbone qu'on laisse.
00:59C'est un sujet qu'on aura, je pense, l'occasion de développer, qui est essentiel pour nous.
01:03Effectivement, c'est un secteur qui est des premiers contributeurs au gaz à effet de serre.
01:08C'est un gros émetteur de gaz à effet de serre, le bâtiment.
01:10Voilà.
01:10Donc, on est en responsabilité sur ces sujets-là à un moment où on traverse une crise.
01:15Mais c'est une crise qui va nous permettre de nous transformer en embarquant ces sujets d'empreinte carbone.
01:21Et ces questions-là, vous le disiez, plus de 70 ans d'existence, depuis quand ils deviennent stratégiques ?
01:28Les sujets carbone pour un groupe comme ICAD, ça fait plus de 20 ans qu'on se trouve de ces sujets-là, qu'on embarque sur nos métiers.
01:36Et puis, on embarque aussi un autre enjeu qui est celui de la biodiversité.
01:39Parce qu'on est à une échelle qui est l'échelle du quartier, pas juste à construire des immeubles, construire des quartiers.
01:46Et c'est là aussi le sens de l'impact.
01:48On a un impact dans la vie des gens.
01:50Ce qu'on fait chez ICAD, c'est deux métiers.
01:52On fait boulot-dodo.
01:53On est investisseur.
01:55On a une foncière qui a à peu près 2 millions de mètres carrés.
01:58Alors, ça ne parle peut-être pas à vos téléspectateurs, mais c'est l'équivalent de la moitié de la défense, si vous voulez, en bureau.
02:02Et puis, on construit des logements.
02:05On construit tous les 5 ans l'équivalent de la ville de Chambéry ou de Lorient.
02:09On construit 5300 logements par an.
02:12Et donc, on est dans la vie des gens.
02:14On embarque sur ces sujets de transformation d'usages qui sont très, très forts avec nous.
02:18Voilà.
02:19Donc, ça, c'est de l'impact.
02:20Et avec des bâtiments.
02:21Évidemment, quand vous construisez aujourd'hui un nouveau bâtiment, des immeubles de bureaux ou d'habitation, c'est pour, je ne sais pas, 50 ans, 80 ?
02:30Au moins 30 ans.
02:31Parce que ce qu'on s'est mis en baseline, nous, c'est de bâtir la ville de 2050.
02:36On va revenir là-dessus.
02:37Et c'est au moins pour 30 ans.
02:38D'accord.
02:39Mais je vous pose cette question parce que vous dites qu'on a pris le virage il y a 20 ans.
02:42Ça veut dire, est-ce que les bâtiments que vous avez construits il y a 20 ans, ils sont adaptés à la ville d'aujourd'hui ou est-ce qu'il faut encore les adapter ?
02:50Vous voyez ce que je veux dire ?
02:50Il faut encore les adapter.
02:52Je vais vous prendre l'exemple de nos bureaux.
02:54Justement, on a des enjeux pour passer les échéances du décret tertiaire.
02:58Et on a un premier point de passage à 2030.
03:01Finalement, chez nous, il est assez limité.
03:03C'est juste 150 millions d'euros d'investissement sur un portefeuille de 6 milliards et demi.
03:08On a déjà conçu nos bâtiments.
03:10On avait le premier immeuble de bureau qui était justement ESG compatible.
03:15Donc, on a anticipé.
03:17Et il faut continuer d'anticiper parce que la ville de 2050, en fait, elle va se bâtir dans la prochaine mandature.
03:22On l'a bâti déjà.
03:23On a déjà un certain nombre d'exemples.
03:24Vous avez créé d'ailleurs un centre de formation qui s'appelle ICAD Climate School.
03:30Alors, pourquoi vous l'avez fait ?
03:31C'est pour que…
03:31Peut-être, est-ce que c'est pour que tout le monde soit convaincu, tiens, déjà, en interne ?
03:36Vous avez raison.
03:36Je pense qu'on ne peut pas pousser les gens à avancer si vous ne leur donnez pas les éléments pour comprendre les enjeux.
03:41Donc, l'ICAD Climate School qu'on a créé il y a deux ans, à l'automne 23, ça avait déjà cette ambition de se dire comment on embarque l'ensemble de l'entreprise.
03:51Quand je dis l'ensemble, c'est aussi les métiers transverses parce qu'on peut se dire c'est avant tout les opérationnels.
03:56Mais non, c'est aussi les métiers transverses.
03:59Chez ICAD, on est une petite société, on est 1000 personnes, mais vous avez une part importante de métiers transverses.
04:04Donc, ça a fonctionné en trois temps.
04:06On les a sensibilisés.
04:07Tout le monde a suivi des modules d'e-learning pour se sensibiliser aux enjeux.
04:10Ensuite, on les a fait travailler, se dire, mais à votre niveau, comment vous pouvez contribuer à la stratégie RSE de la société qui vise un net zéro 2050 et une réduction sur nos trois scopes de 28% ?
04:23Comment vous pouvez très concrètement agir ?
04:25Remonter une centaine d'initiatives qu'on a arbitré au niveau COMEX.
04:28Un exemple, les achats, par exemple, quand on est ICAD, on est prescripteur en fait.
04:34Quand on va construire des immeubles, on va passer des contrats, etc.
04:36Et donc, intégrer ces enjeux RSE dans nos contrats fait qu'on agit sans être directement opérationnel.
04:44Et donc, c'est ça qu'on a voulu faire avec l'ICAD Climate School.
04:48Et maintenant, troisième temps, les équipes sont incentivées à ces sujets-là.
04:52C'est-à-dire que chacun a dans ses objectifs un objectif RSE qui le concerne directement, la quasi-totalité de nos managers et plus de 80% de nos non-managers en 2024.
05:02C'est un pourcentage qui a vocation à croître.
05:05Donc, ça veut dire qu'ils sont aussi rétribués en fonction de l'atteinte de ces objectifs-là.
05:09C'est comme ça qu'on traduit concrètement une stratégie RSE à l'échelle de l'entreprise.
05:13Quelques chiffres clés du groupe ICAD.
05:17La valeur du patrimoine, on est à fin de l'année 2024, 6,4 milliards d'euros.
05:22Le chiffre d'affaires d'ICAD Promotion, c'est 1,2 milliard en 2024.
05:271,8 million de mètres carrés de surface d'actifs, plus de 700 entreprises locataires.
05:32Alors, vous annoncez vouloir bâtir effectivement cette ville de 2050, j'ai regardé sur votre site, plus mixte, plus innovante, plus durable.
05:40On va reprendre ces termes-là et peut-être s'appuyer sur, en venant là ici pour enregistrer l'histoire,
05:47je me disais, ce n'est pas possible, ça fait déjà un an qu'on a vécu les Jeux Olympiques.
05:51C'était un peu nostalgique pour être vrai.
05:53Vous devez l'être aussi parce que vous avez contribué en construisant ou en participant à la construction du village des athlètes, c'est ça ?
06:00Oui, tout à fait. ICAD, alors à titre personnel, moi j'ai pris le train en marche il y a un peu plus de deux ans,
06:04mais quand j'ai rejoint ICAD, ce qui m'a frappé justement, c'est cette dynamique collective autour des Jeux Olympiques.
06:12Et ce que je trouve particulièrement inspirant dans le village, puisqu'on n'a pas bâti une partie du village des athlètes,
06:18pour donner quelques chiffres, c'était plus de 600 logements, 50 000 mètres carrés.
06:21Moi, ce qui m'a frappé, c'est qu'on l'a fait.
06:24On l'a fait, c'est-à-dire qu'on a réussi à bâtir aujourd'hui un quartier de la ville 2050.
06:30Et ça, on a montré que c'était possible de faire un projet qui tourne avec une empreinte carbone divisée par deux.
06:36Alors, il nous a fallu les Jeux Olympiques pour ça, parce que ça a eu des impacts sur la manière de travailler.
06:40C'est-à-dire qu'on s'est mis ensemble avec les industriels, les architectes, nous,
06:44et on a travaillé avec un seul objectif, qui était de sortir en temps et en heure ce projet-là de manière extrêmement innovante.
06:51Ça a donné lieu à un certain nombre d'innovations, y compris réglementaires, et ça a fonctionné.
06:56Et donc, on a ce quartier, la ville 2050, qui est mixte en termes d'usage, comme vous l'évoquiez.
07:01Mais ça veut dire qu'il faut, on va évidemment détailler, mais il faut un événement comme les JO,
07:06avec donc tout ce que ça suppose de moyens financiers, mais aussi de volonté politique, pour réussir à faire ça ?
07:12C'est-à-dire que ce n'est pas duplicable ?
07:14Si, justement, Salé, on a montré que ça peut marcher, et donc il faut continuer à s'en inspirer.
07:18Et d'ailleurs, c'est ce qui se passe.
07:19On le voit aujourd'hui dans des sujets de simplification, sur des autorisations administratives,
07:24la réversibilité des bâtiments, etc.
07:26C'est des choses qui sont directement inspirées.
07:29Je vous disais, on a déposé un certain nombre d'atex.
07:31Alors, c'est un jargon un peu technique pour dire que c'est des innovations expérimentales.
07:35C'est pas un brevet, mais ça y ressemble.
07:37Exactement.
07:38Vous êtes très experts de la chose.
07:40Je simplifie.
07:40Et avec Saint-Gobain, par exemple, des cloisons amovibles.
07:44Nous, on a fait des douches en bois sans ressaut.
07:49Donc, c'est des choses plus inclusives aussi.
07:51Et ça, c'est des choses dont on peut se servir et qu'on peut réutiliser.
07:53Donc, oui, bien sûr, il a fallu les JO pour se donner cette impulsion-là.
07:57Mais on a vu que ça marchait.
07:58Et c'est aujourd'hui ce qu'on est en train de reproduire, nous, notre échelle, sur d'autres territoires.
08:03On a à Bordeaux, on a 30 hectares.
08:05On est en train de retravailler de la même façon.
08:07Donc, c'est un exemple inspirant qu'on utilise.
08:09Quand on parle de construction bas carbone, évidemment, c'était l'un des objectifs de ce village olympique.
08:15On va rester sur cet exemple qui est un peu la vitrine pour le groupe ICAD.
08:19Quel choix vous avez fait pour remplir les objectifs ?
08:21Alors, en fait, il y a du réemploi.
08:23Il y a plein de choses.
08:25Il y a plein de choses.
08:26Ça part déjà de la conception, c'est-à-dire la manière, même la conception bioclimatique.
08:30La manière dont vous allez disposer les bâtiments en quinconce, etc., pour permettre des mouvements d'air, du rafraîchissement naturel.
08:39Il y a plein de sujets low-tech, en fait, qui sont intégrés.
08:42Ensuite, vous avez des matériaux biosourcés, beaucoup de bois, par exemple.
08:46Vous avez ensuite des énergies renouvelables.
08:48On a de la géothermie avec des boucles d'eau dans le sol qui font qu'on n'a pas de climatisation à proprement parler,
08:54mais tout ça va permettre chauffage, refroidissement, etc., avec une empreinte carbonée différente.
09:00Et puis, comme je vous le disais, on réfléchit à l'échelle du quartier.
09:04Donc là, on intègre des îlots de fraîcheur, des forêts urbaines.
09:07Voilà.
09:08Et c'est ce qui fait toute la différence avec juste juxtaposer des immeubles.
09:11Donc, c'est toutes ces innovations qu'on a embarquées pour venir aboutir à un projet qui l'a fait,
09:17qui a réduit l'empreinte carbone par deux.
09:19Alors, on va effectivement parler tout de suite de l'adaptation de nos villes aux chaleurs extrêmes.
09:23Et alors, chaque semaine, je demande à l'invité du Grand Entretien de poser une question à celui qui arrive.
09:29Et là, c'était Arnaud Brunettière, le patron de Lixens, qui était ici la semaine dernière et qui pose cette question.
09:34Alors que nous tournons cette émission en plein cœur d'une épisode de canicule qui touche la France et l'Europe,
09:43quels sont pour vous les principaux défis qui CAD doit relever pour concevoir des bâtiments
09:49qui permettent de faire face à des phénomènes météorologiques extrêmes et qui deviennent de plus en plus fréquents ?
09:58Merci.
09:59Et merci à Arnaud Brunettière pour cette question.
10:03On va continuer d'y répondre.
10:04Mais en fait, plus que sur les nouveaux bâtiments ou les nouveaux projets,
10:10ce que je voudrais savoir, c'est comment on fait sur les…
10:13Je ne sais pas, 80% je crois de la ville de 2050, elle est déjà construite.
10:17Exactement.
10:17Donc, comment on fait pour l'adapter ?
10:19Je dirais que c'est presque ça le plus gros défi, en fait.
10:22C'est qu'on était historiquement des promoteurs de neuf.
10:25On le sera toujours, mais on doit aussi être des promoteurs de l'existant.
10:28Donc, peut-être le plus gros défi, c'est comment on s'adapte nous-mêmes, comment on évolue.
10:33C'est-à-dire qu'on est en train de traverser une crise.
10:36Il ne faut pas penser qu'on ressortira comme avant.
10:39Il faut qu'on en sorte transformé.
10:41On ne doit pas gâcher cette crise.
10:42Et c'est justement tout ça qu'on embarque.
10:44Et ça se traduit très concrètement.
10:46Je vous donnais un exemple.
10:47Parce que justement, on a livré un immeuble de bureaux dans notre parc de Rungis,
10:52qui est un immeuble qu'on a loué à Fibor, qui est une société de Vinci Énergie.
10:57C'est un immeuble de bureaux d'un peu moins de 5000 m²,
10:59qui est typiquement un immeuble du monde d'avant,
11:01qu'on a adapté à un monde à plus de 4 degrés.
11:04Qu'est-ce qu'on a fait sur cet immeuble ?
11:06On a travaillé sur l'extérieur.
11:09On a renforcé l'isolation sur l'extérieur.
11:11On a réduit les surfaces vitrées.
11:13Là, c'est un changement de mindset aussi, mais il faut l'accepter.
11:17On a évidemment peint les toits en blanc.
11:20Et puis, on a intégré aussi des nouvelles technologies.
11:22On a la chance et on a travaillé main dans la main avec notre client Fibor,
11:25qui a intégré une solution qui permet d'éviter une climatisation traditionnelle,
11:30qui est un plafond rayonnant,
11:31qui utilise avec un matériau qui a beaucoup d'inertie,
11:35l'air comme un vecteur d'énergie,
11:36qui permet de chauffer justement et de refroidir de manière différente.
11:40Donc, c'est ça.
11:41Il faut travailler avec l'existant.
11:43Il faut être capable de l'adapter.
11:44C'est possible, on l'a fait.
11:46Et puis, peut-être l'autre défi,
11:48je pense que c'est avant même ça,
11:49c'est cartographier.
11:50C'est ce qu'on fait aussi.
11:51C'est-à-dire avoir une vision de son patrimoine,
11:54se dire où sont les enjeux,
11:55quels sont les immeubles que je dois adapter,
11:58que je dois adapter rapidement,
12:00quels sont ceux qui ne sont vraiment pas,
12:02il faut que je retransforme différemment.
12:03Donc, on a cet exercice de cartographie
12:05et ensuite de travail main dans la main.
12:08On l'a fait avec Fibor,
12:09mais avec les autres acteurs de la chaîne,
12:10parce que ce n'est pas ICAD qui fera ça tout seul.
12:12Évidemment.
12:13Avec forcément de l'innovation,
12:15c'est-à-dire que je sais que c'est forcément
12:17un des leviers que vous activez.
12:19Vous travaillez avec des startups.
12:21Vous avez un startup studio
12:22qui s'appelle Urban Odyssée, c'est ça ?
12:25Donc, pour trouver des solutions,
12:27il faut cogiter,
12:30il faut inventer des systèmes qui n'existent pas, c'est ça ?
12:33Tout à fait.
12:34Toute la solution ne vient pas de l'innovation,
12:36mais elle passe aussi par là.
12:37Oui, il y a la sobriété aussi.
12:39Il ne faut pas cogiter tout ça.
12:40Il faut travailler avec les industriels,
12:43avec nos partenaires, avec les élus, beaucoup.
12:45Parce que vous travaillez à l'échelle du territoire,
12:47vous devez avoir une vision du développement de votre territoire,
12:50un îlot de fraîcheur.
12:51Si vous avez juste une parcelle d'un hectare,
12:53vous n'allez pas mettre une forêt urbaine.
12:55Si vous travaillez 50 hectares,
12:57comme on le fait à Saint-Denis-Aubervilliers,
12:58là, vous pouvez faire une forêt urbaine d'un hectare et demi,
13:00comme on le fait.
13:01Et il y a les startups,
13:02effectivement,
13:03et vous soulignez l'apport d'Urban Odyssey,
13:06Startup Studio.
13:07La philosophie, c'est quoi ?
13:08C'est qu'on va accompagner des startups
13:10très tôt dans leur process
13:13et on va les nourrir en business.
13:16C'est-à-dire,
13:16on va faire valider leur use case
13:19par les métiers.
13:21Et là,
13:21on a une boussole stratégique qui est simple.
13:23C'est qu'est-ce qui correspond à la transformation foncière ?
13:26Qu'est-ce qui permet de travailler la ville sur la ville ?
13:29Qu'est-ce qui répond aux enjeux environnementaux ?
13:30Et qu'est-ce qui répond aux enjeux des usages ?
13:32Et donc,
13:33un exemple sur le bas carbone,
13:35Terrio,
13:36qui est une startup qui fait du pisé,
13:38qui est de la terre crue.
13:39Ça,
13:39c'est de l'innovation
13:40parce que c'est un nouveau matériau
13:41qui est quand même un matériau très ancien.
13:42C'est ça.
13:43Et un chiffre,
13:44c'est 80% d'émissions carbone en moins
13:46par rapport à du béton.
13:48Et donc,
13:48on travaille avec eux
13:49et on vient les nourrir en business.
13:51On a travaillé avec l'architecte
13:53Maud Cobé,
13:53un projet à Lyon,
13:55justement,
13:56qui va voir le jour.
13:57Et on vient continuer à les nourrir
13:59et c'est un projet qui marche,
14:00qui fonctionne.
14:01Et notre plus grande joie,
14:02honnêtement,
14:03c'est que ces startups,
14:03elles travaillent aussi avec des confrères.
14:05On n'est pas là pour que...
14:07ICAD ne va pas faire ça tout seul.
14:08S'il y a un mot d'ordre,
14:09c'est que la ville de 2050,
14:10on ne va pas la bâtir tout seul,
14:11on va la bâtir ensemble.
14:12Avec, je crois,
14:13depuis 2020,
14:14une fusion des équipes RSE et Innovation.
14:17Pourquoi vous avez fait ce choix ?
14:18Parce que la RSE,
14:22par définition,
14:23doit embarquer de l'innovation
14:24et l'innovation...
14:26On ne doit pas faire de l'innovation,
14:27on doit faire de l'innovation.
14:28L'innovation doit embarquer
14:29la boussole stratégique de nos enjeux.
14:32Je vous disais,
14:33il faut que l'innovation
14:34et réponde aux enjeux
14:35de transformation de la ville sur la ville.
14:36Ça s'appelle, nous,
14:37la transformation foncière,
14:39transformation environnementale
14:40et la transformation des usages.
14:41Donc, il faut qu'elle soit au plus près.
14:43Et le sujet,
14:43ce n'est pas tant de rapprocher RSE Innovation.
14:45En fait, c'est rapprocher ça des métiers
14:47et le mettre au cœur des métiers.
14:49Donc, c'est tout ce qu'on évoquait tout à l'heure.
14:50Mais est-ce qu'il y a encore des innovations
14:52qui ne s'adressent pas
14:54à cet enjeu de transformation ?
14:56Que ce soit environnemental ou sociétal.
14:58On va parler de la mixité dans un instant.
15:02Oui, vous pouvez avoir des sujets
15:04qui ne sont pas forcément environnementaux,
15:06mais effectivement,
15:07qui peuvent être sociétaux.
15:08On a une startup qui est Domani,
15:09qui fait du co-living senior, par exemple.
15:11Donc là, vous regroupez.
15:12J'en ai visité une il y a deux mois à Bordeaux.
15:15C'est super.
15:16Vous avez plusieurs appartements.
15:20Vous avez une dizaine,
15:20une quinzaine de personnes âgées
15:22qui partagent des espaces communs, etc.
15:24Et ça, ça répond à un vrai besoin, effectivement.
15:29Donc, vous voyez, les startups,
15:30elles ne sont pas nécessairement toutes
15:31sur les enjeux environnementaux.
15:33C'est pour ça que c'est important
15:34d'avoir cette boussole,
15:34ce cap stratégique et de cocher les cases.
15:36C'est quoi un quartier mixte ?
15:38Un quartier mixte, en fait, il est double.
15:40Il y a un double sens à cette mixité.
15:42Alors pour nous, quand on construit,
15:44c'est d'abord la mixité d'usage.
15:46C'est je vais faire,
15:47comme on l'a fait au village des athlètes,
15:49du bureau, du commerce,
15:50de l'activité, du logement.
15:51Et puis, c'est une mixité au sens inclusif.
15:56C'est-à-dire que quand on construit du logement,
15:58on va construire du logement social,
16:01on va construire du logement à loyer intermédiaire,
16:03on va construire du logement à loyer libre
16:05pour l'accédant.
16:07Et c'est penser tout ce quartier
16:08pour que déjà, il se réouvre à la ville,
16:11parce qu'on a beaucoup de quartiers qui sont enclavés.
16:13Donc, notre enjeu, c'est de rouvrir à la ville.
16:15La mixité, ce n'est pas juste à l'échelle
16:16de ce qu'on travaille,
16:17c'est comment je le réintègre dans le territoire
16:18et réintégrer de la nature.
16:21Donc, vous voyez, mixité, en fait,
16:23on a désartificialisé des zones qui le sont,
16:26créé des îlots de fraîcheur
16:27via ces forêts urbaines.
16:29Donc, la mixité, elle embarque tout.
16:30C'est les usages, l'inclusivité
16:32et la reconnexion des espaces
16:34qu'on travaille à la ville.
16:35Oui.
16:35Et ça, c'est forcément une volonté.
16:38Vous disiez, on travaille, évidemment,
16:39forcément, beaucoup avec les élus,
16:40les collectivités locales.
16:43Il faut qu'il y ait une volonté du maire
16:45pour qu'il y ait cette mixité.
16:47Je parle de mixité sociale.
16:48Le fait que dans un quartier
16:50ou dans un bâtiment,
16:51on n'est pas que des gens très riches
16:54ou que des gens très pauvres.
16:56Il faut qu'il y ait une volonté du maire.
16:57On a aussi une réglementation
16:58qui pousse en ce sens,
17:00comme sur un certain nombre de sujets.
17:01Mais ce qu'on constate
17:02quand on échange avec les élus au quotidien,
17:06c'est qu'ils sont profondément attachés
17:07à leur territoire.
17:08Donc, ils ont conscience de ces enjeux-là
17:09et ils apportent une réponse
17:11aussi appropriée à leur territoire.
17:13C'est-à-dire que dans les échanges
17:15qu'on a avec eux,
17:16ils apportent des réponses adaptées
17:17sur tous ces thèmes-là,
17:18que ce soit l'environnement,
17:20que ce soit la mixité,
17:21y compris sociale.
17:23Et on est en capacité,
17:24nous, d'apporter des solutions
17:26qui viennent de répondre à ces questions.
17:27Alors, il y en a une qui s'appelle
17:28le bail réel solidaire, par exemple.
17:30Tout à fait.
17:30Comment ça marche ?
17:31Alors là, on est dans de l'innovation.
17:33On est dans une innovation financière.
17:34Alors, pour nous, Français,
17:35ça paraît un peu nouveau.
17:36Mais pour des anglo-saxons ou autres,
17:38c'est un concept qui est tout simplement
17:40de « je dissocie le foncier du bâti ».
17:44Et ça va permettre quoi ?
17:45Ça va permettre…
17:47Vous allez avoir des organismes fonciers solidaires
17:49qui vont rester propriétaires du foncier,
17:51qui vont louer le foncier, en fait.
17:52Et vous, vous allez acheter le bâti.
17:54Et ça va permettre à des gens
17:56qui, aujourd'hui, sont précarisés,
17:58ne peuvent pas acheter un logement
18:00et restent, par exemple,
18:01dans le parc social.
18:02Et ça amène de la pression
18:04sur le parc locatif, le parc social.
18:06Vous avez 2,7 millions de personnes
18:07qui attendent un logement social.
18:09De sortir du parc,
18:11de devenir propriétaire
18:12pour 30 à 40 % moins cher
18:14que s'ils étaient propriétaires du tout.
18:17Et donc, ça permet justement
18:19de dégripper un peu
18:20ce marché du logement
18:24qui est un vrai problème aujourd'hui.
18:26Donc, ce n'est pas la réponse à tout.
18:27Mais c'est une partie de la solution
18:28et on a des développements très concrets.
18:31Je pense à Saint-Denis,
18:31là, où on a fait un développement
18:33avec l'OFS,
18:34l'organisme foncier solidaire local.
18:37Et là, on travaille main dans la main
18:38avec les élus qui poussent le dispositif.
18:40On l'a même fait nous-mêmes.
18:42On a créé notre propre OFS.
18:43J'étais à Chambéry il y a un mois
18:45et on a un développement là-bas à Cognin.
18:47Et je peux vous assurer
18:48que c'est des choses qui marchent.
18:49Donc, il faut changer un peu
18:50les mentalités là-dessus.
18:51Mais c'est des choses
18:51qui répondent à un vrai besoin,
18:53qui est le besoin,
18:54une nécessité absolue
18:55qui est celle du logement.
18:56Donc, ça permet aussi
18:57de répondre à cette question.
18:57On va parler des matériaux
18:59dans une interview
18:59au magazine Challenge.
19:01Il y a un an,
19:02vous disiez ceci.
19:02À l'horizon 2030,
19:03un tiers des bâtiments
19:05sera construit en bois
19:06et en matériaux biosourcés.
19:092030, c'est là.
19:11On est à quel niveau ?
19:13Si on veut être à 33% en 2030 ?
19:16On n'est pas loin.
19:18On n'est pas loin de ça.
19:19Et c'est effectivement
19:20un objectif qu'on s'est fixé nous.
19:22Ce n'est pas un objectif réglementaire.
19:24De même qu'on s'est fixé
19:25l'objectif de se dire
19:26qu'à 2030,
19:26il y aura aussi un tiers
19:27de nos opérations
19:28qui seront de la restructuration.
19:30On viendra être promoteur
19:32de l'existant.
19:33Et ça, ça rejoint
19:34le sujet d'ambition
19:35qu'on évoquait tout à l'heure,
19:36qui est de se dire
19:37dans le monde actuel,
19:38il ne faut pas renoncer
19:39sur ces sujets-là.
19:40Mais ne pas renoncer,
19:41ça veut dire quoi ?
19:41Ça veut dire se donner
19:42des objectifs
19:43et chaque année,
19:44mesurer sa progression.
19:46C'est ce qu'on fait.
19:47D'ailleurs, on le partage
19:48avec nos actionnaires
19:49parce qu'on a encore
19:50cette année
19:51mis deux résolutions spécifiques
19:53sur le climat
19:54et la biodiversité
19:55à l'ordre du jour
19:55de l'Assemblée
19:56pour que les actionnaires
19:57votent après avoir voté
19:59sur la stratégie,
19:59sur les progrès
20:00de cette stratégie
20:01qui embarquent
20:01les objectifs qu'on évoquait.
20:03Matériaux biosourcés,
20:04c'est quoi ?
20:04Matériaux biosourcés,
20:06vous avez le bois,
20:07vous avez la terre crue
20:09qu'on évoquait,
20:10ça peut aller jusqu'à la paille.
20:11On a de l'innovation,
20:12ça paraît
20:13petit côté,
20:14trop petit cochon,
20:15mais en réalité,
20:16c'est un isolant
20:17qui fonctionne au moins aussi bien.
20:22Donc,
20:22c'est tous ces sujets-là
20:23qui sont des nouveaux matériaux
20:25qui, en réalité,
20:26ne sont pas si nouveaux que ça.
20:27Par exemple,
20:28l'opération Woodstone,
20:29c'est à Bordeaux,
20:30je crois ?
20:30Tout à fait.
20:31Alors là,
20:31Woodstone,
20:32j'imagine qu'il y a
20:32beaucoup de bois
20:33dans cette opération.
20:35Waouh,
20:35il est trop fort.
20:37Vous pouvez nous le décrire,
20:38ce site ?
20:39Déjà,
20:39ce qui est intéressant,
20:40c'est le point de départ.
20:40En fait,
20:41on part d'un site
20:42qui est un ancien site SNCF.
20:44Donc,
20:44on ne part pas
20:45d'une artificialisation
20:46d'une surface vierge.
20:49Et Woodstone,
20:49en réalité,
20:50c'est trois bâtiments
20:51qui représentent
20:53à peu près
20:5470 logements,
20:56un parking silo
20:57qui va servir
20:58à l'ensemble du quartier,
20:59etc.
20:59Vous avez un premier bâtiment,
21:00c'est Wood.
21:02On le donne en mille.
21:03Effectivement,
21:03il y a du bois.
21:04On est à deux tiers de bois.
21:05D'accord.
21:07Et très concrètement,
21:08c'est quoi ?
21:09C'est une économie d'énergie
21:10dans l'utilisation
21:11d'à peu près 36 %
21:12sur ce bâtiment-là.
21:14Donc,
21:14on est dans du matériau biosourcé.
21:15On a de la mixité.
21:17On a du logement,
21:17on a du logement social,
21:19etc.
21:19Deuxième bâtiment,
21:21Stone,
21:22où là,
21:22on est sur du béton
21:23qui est du béton bas carbone.
21:26Donc,
21:26on a une empreinte réduite
21:27et une consommation énergétique aussi
21:29qui est réduite d'un tiers
21:30par rapport à des schémas standards.
21:32Et puis,
21:32on a cet objet
21:33qui est le parking silo
21:34qui est intéressant
21:35parce que,
21:36en fait,
21:36c'est un bâtiment
21:37qu'on a conçu.
21:38Là,
21:38pour le coup,
21:38on avance sur notre temps
21:39parce qu'il est conçu
21:40pour être réversible.
21:41Ça pourrait redevenir
21:42des bureaux.
21:44devenir un bâtiment.
21:45Aujourd'hui,
21:46c'est des nappes.
21:47Un parking silo,
21:48ce qu'on appelle,
21:48c'est des parkings à étage.
21:52Et donc,
21:52il pourrait demain
21:53être transformé
21:53pour redevenir un bâtiment,
21:54des bureaux ou autre.
21:56Et aujourd'hui,
21:57au-delà d'être seulement un parking,
21:58c'est aussi un outil
21:59pour l'ensemble des habitants
22:01parce qu'au dernier étage,
22:02on a mis des espaces partagés.
22:04On a mis des espaces de sport,
22:06de paddle,
22:08des zones partagées,
22:09etc.
22:10Évidemment,
22:11arboré,
22:12on a renaturé ces espaces-là.
22:13Tout l'ensemble,
22:15Woodstone,
22:16est quelque chose
22:16qui vit
22:17et qui a été pensé
22:18conjointement
22:18avec ces trois blocs
22:19qui se répondent.
22:21Le groupe ICAD,
22:22qui travaille aussi
22:22sur les entrées de villes,
22:23je me suis dit,
22:24super,
22:24parce qu'on en a défiguré
22:26pas mal des entrées de villes
22:28dans notre pays
22:29depuis des décennies.
22:30Comment les transformer ?
22:31C'est un sacré défi.
22:32C'est un sacré défi.
22:33Là aussi,
22:33la réponse,
22:34c'est ensemble.
22:35C'est avec les élus,
22:36les partenaires,
22:37les Français,
22:37les gens qui sont déjà
22:38sur ces zones-là.
22:39Parce que contrairement
22:40à ce qu'on peut penser,
22:41ce n'est pas forcément
22:41des friches commerciales.
22:42En réalité,
22:43ça peut être des zones
22:44qui fonctionnent bien.
22:44C'est juste qu'elles se sont
22:45développées rapidement
22:46et donc souvent anarchiquement
22:48sur le plan horizontal.
22:50Et il y a un vrai terrain de jeu
22:51pour venir les repenser
22:53sur le plan de l'urbanisme,
22:55les densifier aussi
22:56pour amener notamment du logement
22:57qui est une des réponses
22:58à la crise du logement.
22:59Parce que là,
23:01ce que je vois,
23:01moi,
23:01c'est des boîtes alignées.
23:05Exactement.
23:05Et on peut en faire
23:06beaucoup plus que ça.
23:07On a fait ce qu'on a cartographié.
23:10On a commencé,
23:10on a travaillé avec la SET,
23:11qui est une filiale
23:12du groupe Caisse des dépôts,
23:13se dire de quoi on parle.
23:15Une fois qu'on a dit
23:15la France moche,
23:16concrètement,
23:17on ne sait pas de quoi on parle.
23:18De quoi on parle,
23:19c'est à peu près 4 000 sites
23:20en France,
23:20de plus d'un hectare,
23:23présentent à peu près
23:2380 000 hectares.
23:25Et en fait,
23:25c'est quoi ?
23:26C'est un potentiel de logement
23:27qui est Paris Intramuros.
23:291,6 million de logements.
23:30Alors évidemment,
23:31il y a des choses
23:31qu'on peut faire à 3, 4, 5 ans,
23:33des choses qu'on peut faire
23:34à plus de 15 ans.
23:35Mais c'est un potentiel
23:37qui est important
23:38à un moment où la crise du logement
23:39est plus forte que jamais.
23:40C'est un potentiel
23:41de renaturation important aussi,
23:43parce qu'on est capable
23:43d'aller rechercher
23:4410 000 hectares là-dessus.
23:46Là où l'artificialisation
23:48en France,
23:48c'est 20 000 hectares par an.
23:50Donc on a ce gros enjeu-là.
23:51Et puis,
23:52au-delà de cartographier les sites,
23:53on a fait deux choses.
23:54C'est qu'on a interrogé les élus,
23:55on a interrogé les Français.
23:57Et là, c'est intéressant
23:58parce que c'est évidemment
23:59des zones qui font réagir.
24:01Les élus nous disent,
24:02oui, il faut s'occuper
24:02de ces zones-là.
24:03Mais plus sous un angle
24:05repensé quand même
24:06le côté esthétique,
24:08fonctionnement,
24:09pour que ce ne soit pas
24:09la France moche,
24:10renaturé.
24:12Là où les Français,
24:13au-delà de ces enjeux,
24:14vous disent,
24:15oui,
24:15un, c'est un enjeu essentiel
24:16de la prochaine mandature.
24:18Et deux,
24:19on peut aussi
24:20intégrer du logement,
24:21parce que moi,
24:22je suis confronté au quotidien
24:24à la crise du logement.
24:25Et moi, Français,
24:26j'ai un quart des Français
24:27qui seraient préhabités
24:28dans ces zones-là.
24:28C'est même un tiers
24:29si vous êtes un jeune,
24:31parce que les jeunes
24:32sont plus encore
24:33confrontés à la crise du logement.
24:34Donc là,
24:34on a des Français
24:35qui nous disent,
24:35il y a quelque chose
24:36à faire là,
24:36qui interpellent aussi
24:37les élus.
24:38Et donc,
24:38avec ces éléments-là,
24:40on va voir les élus
24:40et on va travailler
24:41avec tout le monde
24:42pour essayer
24:42de transformer ces zones.
24:44Et ça,
24:44c'est un nouveau métier.
24:45C'est un nouveau métier
24:46parce que là,
24:46on est dans le promoteur
24:47de l'existant.
24:48Rebâtir la ville
24:49sur la ville,
24:49c'est déjà acheter
24:50ces morceaux de ville.
24:52Et donc,
24:52ça,
24:53pour nous,
24:53c'est quelque chose
24:53de différent
24:54parce qu'il faut aussi
24:55avoir un bilan.
24:56Ça consomme des fonds propres,
24:57ce qui n'était pas le cas
24:58pour des promoteurs.
24:58Donc,
24:59ça transforme nos métiers.
25:00Donc,
25:00c'est un enjeu absolument majeur.
25:02Dernière question,
25:02il nous reste une minute
25:03sur le gigantisme,
25:05les mégalopoles,
25:06en fait.
25:07Est-ce qu'on n'est pas
25:07allé trop loin ?
25:08Est-ce qu'il faut maintenant
25:09miser sur les villes moyennes ?
25:11C'est-à-dire arrêter
25:12de faire grandir
25:13les grandes capitales régionales ?
25:15En fait,
25:19c'est l'évolution démographique.
25:22C'est prendre du recul,
25:24se dire
25:24qu'est-ce qui est devant nous.
25:26Et cette évolution démographique,
25:27elle est conséquence
25:29de l'évolution de la population,
25:30le vieillissement de la population,
25:32des fonctionnements,
25:33des usages qui sont différents,
25:35des familles monoparentales
25:36par une semaine
25:37et puis recomposées
25:39la semaine d'après.
25:40Donc,
25:40des usages différents,
25:41des rapports au travail
25:42qui sont différents.
25:43Donc,
25:43un sujet-là.
25:44Et puis,
25:44on a les sujets climatiques
25:45qui vont aussi avoir
25:47une incidence
25:47à l'échelle nationale.
25:49à l'horizon 2050
25:50sur des mouvements de population.
25:52Donc,
25:53il n'y a pas de bonne,
25:54mauvaise réponse
25:55à vie moyenne,
25:56pas vie de moyenne.
25:56Je pense que c'est
25:57une vision globale
25:58qu'il faut avoir
25:58des mouvements démographiques
25:59à l'échelle du territoire
26:01pour faire l'industrie de la ville
26:02qui est la première industrie
26:03de notre pays.
26:04Merci beaucoup,
26:05Nicolas Joly.
26:05A bientôt sur Bsmart4Change.
26:07On passe à notre rubrique
26:08start-up et innovation
26:09tout de suite.
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