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Dans un peu plus de deux mois, le 22 septembre, débutera le procès de Cédric Jubillar. Quatre ans et demi après la disparition de son épouse Delphine et même si le corps de cette dernière n'a jamais été retrouvé, il va être jugé pour meurtre, meurtre qu'il a toujours nié. Mais "La Dépêche du Midi" révèle qu'il il aurait récemment avoué à sa nouvelle compagne comment il avait étranglé Delphine. Maître Alexandre Martin, l'un de ses trois avocats prend la parole sur RTL.

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Transcription
00:00Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:03Dans un peu plus de deux mois, le 22 septembre, débutera le procès de Cédric Jubilard devant les assises du Tarn,
00:09quatre ans et demi après la disparition de son épouse, et même si le corps de cette dernière n'a jamais été retrouvé,
00:14il va être jugé pour son meurtre. Meurtre qu'il a toujours nié.
00:18Mais selon nos confrères de la Dépêche du Midi, le peintre plaquiste de profession a récemment,
00:23lors d'un parloir, fait des confidences à sa nouvelle compagne, racontant comment il avait étranglé Delphine.
00:30Bonsoir, Maître Alexandre Martin.
00:33Bonsoir.
00:33Vous êtes l'un des avocats de Cédric Jubilard.
00:36Tout d'abord, savez-vous si, oui ou non, votre client a-t-il tenu ses propos ?
00:42Écoutez, nous nous apprenons cette information.
00:45Il m'étonnerait fort que cet homme ait tenu ses propos, d'autant que sa position est toujours la même,
00:50qu'il conteste avoir tué son épouse, que nous sommes en train de préparer le dossier,
00:54et que sa position n'a pas varié.
00:58Voilà. Après, moi, ce qui m'étonne, c'est la méthode qui est employée par l'accusation dans cette situation.
01:05Quelle méthode ? C'est-à-dire ? C'est stratégique, selon vous ?
01:07C'est-à-dire ?
01:08Écoutez, nous apprenons par la presse que cette femme aurait confié ceci auprès de la SR,
01:18des gendarmes, qu'il n'en aurait rien fait, que nous avons appris qu'il serait au courant depuis plusieurs semaines.
01:25Ça voudrait dire que le parquet général, dont je ne peux pas imaginer qu'il n'ait pas été informé,
01:30ne nous a pas informé, et puis surtout que cette femme n'a pas été convoquée pour s'expliquer,
01:37parce qu'aujourd'hui, on arrive avec, on va bientôt avoir des procès verbales dans des journaux,
01:41des procès verbales, des interrogatoires menés par des journalistes,
01:44sans que les enquêteurs ne se soient saisis de cette information.
01:48Je veux dire, c'est quand même extrêmement curieux, ce procédé,
01:52qui, on attendait quoi ? Le 21 septembre, pour nous sortir cette interview,
01:57une sorte de piège qui était en train de se refermer sur la défense.
02:00Mais maître, c'est la méthode ou le timing de ces révélations qui vous surprend le plus ?
02:05La méthode.
02:06C'est la méthode.
02:08C'est la méthode à partir du moment où vous faites parler cette femme
02:13qui, tout d'un coup, cherche la lumière,
02:16a signé un contrat d'exclusivité avec une plateforme,
02:20et vient aujourd'hui faire ses révélations,
02:22non pas aux enquêteurs, mais à des médias.
02:27Et une gendarmerie qui aurait été informée,
02:30qui ne fait rien.
02:32Je veux dire, déjà, c'est tout à fait scandaleux
02:34sur le principe des droits de la défense,
02:37et c'est également scandaleux pour la famille de Delphine.
02:39C'est-à-dire, on a reculé des informations il y a plusieurs semaines,
02:41voire plusieurs mois, et personne n'en fait rien.
02:44Tout le monde est recéleur de ces informations qui seraient cruciales,
02:49et on n'en fait rien du tout.
02:50Et on nous présente une affaire totalement différente,
02:53parce que si l'on croit ce témoignage,
02:55ce ne serait plus un meurtre, ce serait un assassinat.
02:58À un moment donné, on marche sur la tête.
03:00Mais là, c'est une épine dans le pied de la défense,
03:02pour vous c'est compliqué à deux mois du procès ?
03:05Non, ce n'est pas une épine dans le pied,
03:07c'est à un moment donné un élément nouveau,
03:10une manipulation, un élément nouveau sur lequel il faut investir.
03:14Qu'est-ce que je vous disais ?
03:15On ne va pas partir dans un procès avec un témoignage qui, pour l'instant,
03:21n'est pas recueilli par des autorités,
03:23des enquêteurs, une accusation qui ne fait rien,
03:27fort de ce témoignage.
03:28À un moment donné, il faut sortir de ce magma insupportable,
03:32et faites ce que vous avez à faire.
03:33On ne s'est jamais opposé à quelque investigation que ce soit,
03:40pour savoir ce que dit cette femme.
03:43Est-ce que c'est vrai ?
03:44Est-ce que les éléments qu'elle décrit ?
03:45Est-ce qu'il y a des recherches à faire ?
03:47À un moment donné, c'est la preuve que ce dossier est vide,
03:49et que ça l'a brûlé vos cours à tous les fantasmes.
03:52Ce n'est pas la première fois qu'on entend n'importe quoi dans cette affaire.
03:55À un moment donné...
03:57Oui, mais ça veut dire quoi, Maître, ce soir,
03:58que vous demandez de nouvelles investigations, justement ?
04:01On demande à ce que les autorités, nous, on n'a pas de pouvoir,
04:05qui sont informées, qui sont saisies d'une information éminemment importante,
04:10telle que ça sort aujourd'hui dans les médias,
04:12s'en saisissent et fassent ce qu'il y a à faire.
04:14Je veux dire, moi, je ne vais pas leur indiquer le travail qu'ils ont à faire.
04:16Mais enfin, déjà, ils ont l'info, ils n'ont rien pendant des mois,
04:18le parc est à l'info.
04:20Aujourd'hui, on nous dit qu'ils transmettent à la présidente.
04:22Il faut que la justice persiste ce nouvel élément.
04:25Ça me paraît évident.
04:25Mais s'il y avait supplément d'enquête, ça voudrait dire,
04:28peut-être, report du procès, on est d'accord ?
04:31C'est possible.
04:32Oui ?
04:32Tout comme des questions autour de la détention ?
04:35Déjà, je vous rappelle qu'il y a 15 jours, 3 semaines,
04:38les partis civils ont demandé des investigations supplémentaires,
04:42comme pour, de nouveau, affirmer que ce dossier n'est pas prêt.
04:44Voilà.
04:45Vous estimez qu'aujourd'hui, le dossier n'est pas prêt ?
04:49Vous n'êtes pas prêt ?
04:50Enfin, vous n'êtes pas prêt, je parle de l'affaire.
04:53Le procès ne peut pas être tenu dans des conditions exemplaires ?
04:59Non, mais c'est-à-dire que ce dossier n'est pas prêt.
05:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on nous présente une version
05:02qui changerait la qualification juridique.
05:04On ne peut pas le faire au procès.
05:06Donc, à un moment donné, si on part sur cette piste,
05:09si l'accusation se part sur cette piste
05:11et donne du crédit à ce témoignage hallucinant,
05:14à ce moment-là, il faut repartir pour requalifier un assassinat.
05:17Ce qui est énoncé, ça ne correspond pas à la qualification retenue.
05:24Alors, je vais écarter de suite, c'était le sens du début de votre question,
05:28il n'y a pas de tactique de la défense,
05:30il n'y a pas de remise en liberté automatique de M. Jubilard.
05:34Ils ont tous les pouvoirs juridiques, s'ils le souhaitent,
05:37de maintenir cet homme en détention,
05:39quand même il y aurait des investigations supplémentaires.
05:41Donc ça, c'est une fausse rumeur.
05:43Pour essayer de décrétiviser la défense,
05:45il n'y a aucun risque, entre guillemets,
05:48pour l'accusation de voir cet homme automatiquement libéré.
05:51Maître, vous parliez de cette femme
05:53qui se présente comme étant la compagne de Cédric Jubilard
05:58et qui a rapporté ses propos.
06:00Elle doit être entendue comme témoin ?
06:03Oui. Enfin, non, elle n'est pas citée.
06:05Elle n'avait pas été convoquée au procès.
06:07Je ne sais pas maintenant ce que va en faire la présidente.
06:11Mais elle n'était pas témoin.
06:13On aura tout vu dans cette affaire.
06:15C'est vraiment une affaire hors normes.
06:17Est-ce que la sérénité des débats peut être préservée ?
06:21Dans les médias, je crois que là,
06:22ce procès, il ne peut pas se tenir dans ces conditions.
06:26C'est impossible.
06:27Comment ça ?
06:27On va juger un homme sur la base d'une qualification
06:29qui ne correspond pas à un témoignage
06:32qui, pour l'instant, n'est pas un témoignage
06:35au sens juridique du terme
06:36pour des révélations qui sont faites dans la presse.
06:38Mais en même temps, on ne peut pas fermer les yeux.
06:39On ne peut pas fermer les yeux sur ce témoignage
06:43qui est éminemment important pour l'accusation.
06:48Il faut qu'on puisse se défendre sur ces nouvelles accusations.
06:52Ce n'est pas possible de tenir un procès
06:54avec une sérénité telle, dans de telles conditions.
06:58Ça me paraît totalement hallucinant
07:02ce qui est en train de se passer.
07:04Merci infiniment, Maître Alexandre Martin,
07:07d'avoir été l'invité de RTL.
07:09Ce soir, je rappelle évidemment
07:10que vous êtes l'un des avocats de Cédric Jubilard.
07:14Merci à vous.

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