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  • 10/07/2025

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Transcription
00:00Je vous présente le plateau qui m'accompagne durant cette émission.
00:04Jonathan Sigsou, journaliste.
00:06Bonsoir Anthony.
00:06La journaliste Françoise Laborde.
00:08Bonsoir Anthony.
00:09Également Jean-Sébastien Ferjoux nous a rencontré.
00:11Bonsoir.
00:12Bonsoir, vous êtes journaliste, directeur de la rédaction d'Atlantico.
00:15Nathan Devers, écrivain.
00:16Bonsoir.
00:17Bonsoir à vous.
00:18Et Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:21Bonsoir.
00:22Bonsoir à vous.
00:23On va commencer avec cette phrase qui résonne encore.
00:28L'islamo-gauchisme n'existe pas, quand même à le répéter certains.
00:32Et pourtant c'est bien la CGT qui appelle à la déprogrammation du chanteur Amir au festival de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.
00:38Amir, chanteur très aimé des Français, finaliste de The Voice en 2014, représentant de la France à l'Eurovision en 2016.
00:46Quelqu'un qui a toujours exprimé des messages de paix concernant le conflit au Proche-Orient.
00:50Mais son seul crime c'est sans doute d'être franco-israélien et d'avoir fait, comme tous les Israéliens d'ailleurs, son service militaire.
00:56Voilà ce que dit la CGT.
00:57Il a effectué son service militaire dans l'armée israélienne et assume son engagement idéologique aux côtés de Tsaal,
01:04alors même où cette armée mène à Gaza une offensive militaire d'une violence extrême.
01:09Alors évidemment, en colère, Elie Korshia, le président du Consistoire israélite de France,
01:15a dénoncé la stigmatisation du chanteur Amir pour le simple fait qu'il est franco-israélien.
01:20Je vous propose de l'écouter.
01:21Amir est un chanteur qui prône la paix, qui a toujours prôné la paix à travers ses chansons, à travers ses propos.
01:30Vouloir aujourd'hui le stigmatiser là encore pour le simple fait qu'il est franco-israélien, c'est une honte.
01:36Vouloir rappeler par exemple qu'il a fait son armée en Israël, mais tous les Israéliens et toutes les Israéliennes,
01:40à partir de 18 ans, font leur service militaire en Israël.
01:44Ce n'est pas un argument pour essayer d'empêcher un chanteur tellement populaire, tellement joyeux,
01:51qui prône tellement la paix, de se produire sur une scène.
01:54Jean-Sébastien Ferjous, cela ne m'inspire qu'un seul mot, le dégoût.
01:59Oui, parce que cela dit, c'est raccord avec d'autres faits d'armes en quelque sorte de la CGT.
02:04Je me souviens que le président de la Fédération départementale du Nord a été condamné pour apologie du terrorisme.
02:08Je me souviens aussi d'un autre contrôleur CGT.
02:11Vous savez qu'il avait posé la question à Éric Zemmour s'il était en train de prendre le train pour la Pologne,
02:15sous-entendu si sa destination n'aurait pas dû plutôt être aux suites ou un lieu...
02:21Je pensais que la CGT devait parler travail. Je suis naïf peut-être.
02:25Ou enfin, même à supposer qu'il soit justifié à s'aventurer sur ces terrains-là,
02:29je ne crois pas que ce soit la bonne manière de le faire dans un cadre républicain.
02:35Mais de toute façon, on voit bien qu'il y a une espèce de deux poids, deux mesures très étranges dans ce pays.
02:38La semaine dernière, Mathieu Pigasse considérait que c'était de la censure,
02:41que Frise Corleone, qui était invité aux Eurokéennes, vous savez le festival dont il est aussi le président,
02:47enfin Mathieu Pigasse, il trouvait que c'était de la censure,
02:49alors que Frise Corleone ne cesse d'écrire des chansons dans lesquelles il y a des paroles antisémites et homophobes.
02:55Donc comment expliquer que dans un cas, ce soit considéré comme de la censure,
02:58et dans l'autre, que ce soit considéré comme finalement justifié ?
03:02On voit bien que la seule explication possible, c'est l'antisémitisme.
03:06Je voudrais qu'on fasse, vous avez commencé à en parler Jean-Sébastien Ferjoux,
03:09mais le point sur les faits d'armes, entre guillemets,
03:13les actions menées par la CGT en faveur de la Palestine,
03:16et bien souvent, le plus souvent...
03:18En faveur de la Palestine, on pourrait le comprendre,
03:19mais ce n'est pas une raison pour être antisémite.
03:21On va faire le point avec Augustin Donadieu, écoutez.
03:24Ça n'est effectivement pas la première fois que la CGT se positionne contre Israël.
03:29Et pour la Palestine, la dernière action en date, c'est à Roissy, Charles de Gaulle,
03:32ses salariés qui ont demandé à leurs collègues de ne pas charger un avion Air France
03:36à destination de Tel Aviv, qui transportait du blindage militaire.
03:39Regardez leur communiquer.
03:41La CGT exige la fin immédiate de tout transit d'armes vers Israël depuis Roissy,
03:45et continuera d'agir pour que les travailleuses et travailleurs
03:48ne soient pas instrumentalisés dans des opérations contraires aux droits.
03:52Autre exemple d'action de la CGT, c'est le 4 juin dernier,
03:57les dockers de fosse-sur-mer qui refusent tout bonnement
03:59de charger trois conteneurs de composants militaires en partance pour Israël.
04:05Ces derniers ont expliqué ne pas vouloir, selon leurs mots, être complices de ce massacre.
04:10Il y a aussi une autre action significative,
04:13c'est la Kroll en Isère, ses salariés d'une entreprise d'électricité ST Microélectronique
04:19qui se sont rassemblés le 10 avril dernier devant leur établissement.
04:22Ils demandaient à leur hiérarchie de cesser toute collaboration
04:25avec les entreprises du secteur de la défense israélienne.
04:29Cette entreprise, elle vend des semi-conducteurs,
04:31ces petites puces dont les employés avaient peur qu'elles se retrouvent dans l'armement de Tzahal.
04:36Avec toutes ces actions, on le voit,
04:37la CGT se positionne clairement en faveur de la Palestine et surtout contre Israël.
04:42Françoise Laborde.
04:44Oui, moi je pense que, comment dire, là il y a une étape qui est franchie,
04:49parce que ce que vous évoquez sur les faits d'armes, si je puis dire, précédents de la CGT,
04:54c'était des actions qui pouvaient, j'allais dire de façon cosmétique,
04:59être présentées comme des actions pacifistes.
05:02C'est-à-dire, on ne veut pas charger des armes,
05:05on ne veut pas encourager, on est des pacifistes, etc.
05:08Là, on n'est plus dans ce même cas de figure.
05:10Il ne s'agit pas de dire, on ne charge pas des armes, on ne charge pas des composants.
05:13On empêche un jeune homme de chanter parce qu'il est franco-israélien.
05:19D'ailleurs, je ne savais même pas qu'il était franco-israélien.
05:21Mais bon, je découvre la lune.
05:22Mais en tout cas, moi j'ai bien connu Henri Krasucki.
05:24Je pense effectivement que tous les Français s'en fichent.
05:26Moi, j'ai bien connu Henri Krasucki, qui était le secrétaire général de la CGT
05:30et qui était un homme formidable et qui était d'ailleurs un rescapé de la HOA.
05:34Et je pense qu'Henri Krasucki, il doit se retourner dans sa tombe
05:37quand il voit où en est rendu la CGT aujourd'hui.
05:40Parce qu'interdire un jeune homme de chanter sous prétexte
05:44qu'il a la double nationalité française et israélienne,
05:48alors là, les bras m'en tombent.
05:50Et c'est une honte que la CGT se prête à des opérations de cet ordre.
05:55On a connu la CGT choisir des combats qui étaient quand même d'une autre nature.
06:00Et encore une fois, c'est une insulte, une insulte profonde
06:04à tous ceux qui ont milité dans cette organisation syndicale
06:08et c'est proprement révoltant.
06:09Et pas que la CGT.
06:10Je vous partage une réaction de soutien à Amir,
06:13qui est celle du maire de Gardanne, Hervé Granier,
06:16sur les réseaux sociaux, sur Facebook.
06:17Il dit, voilà, quand la politique prend en otage la culture
06:20entre dégoût et incompréhension.
06:22Je tiens ici à affirmer mon incompréhension
06:25et je dirais même ma stupeur face aux prises d'opposition
06:27à ce sujet de la CGT et du groupe d'opposition,
06:30notamment communiste et LFI, la France insoumise.
06:34Dans un débat public qui fonctionne bien,
06:36si on a des oppositions ou des critiques à faire, à adresser à quelqu'un,
06:40on lui reproche ce qu'il fait ou ce qu'il dit,
06:42non pas ce qu'il est.
06:43Personne ne choisit sa naissance,
06:45personne ne choisit ses parents,
06:47personne ne choisit sa nationalité,
06:49ni les conséquences de sa nationalité.
06:52En l'occurrence, Amir n'a pas choisi d'être israélien,
06:56n'a pas choisi d'avoir les obligations
06:57qui sont faites aux jeunes israéliens.
06:59Mais si on regarde ce qu'il fait,
07:01notamment ce qu'il a dit depuis le 7 octobre,
07:04et même avant,
07:05il a toujours été,
07:06et c'est là qu'il ne peut se jouer
07:08qu'une forme d'essentialisation sur son identité,
07:10et il a toujours été quelqu'un d'incroyablement favorable à la paix.
07:14Je vais vous raconter une anecdote.
07:16J'ai participé avec lui à un événement
07:18qui a eu lieu le 7 octobre 2024,
07:19c'est-à-dire un an jour pour jour après le 7 octobre,
07:22un événement d'hommage.
07:23Et lui a pris la décision,
07:26si ma maman est bonne,
07:27de faire une chanson en arabe.
07:29En arabe, dans un événement d'hommage aux victimes israéliennes.
07:32Et c'était précisément, le symbole était très fort,
07:34c'était de dire, même dans cette commémoration,
07:37je suis évidemment quelqu'un qui croit en la paix,
07:39je ne suis pas en train de dire que c'est une guerre de civilisation,
07:41je ne suis pas en train de dire que c'est une guerre
07:43ni contre les palestiniens,
07:44ni contre les personnes qui sont d'origine arabe,
07:47et je suis en train de dire, en gros,
07:49que les deux cultures peuvent cohabiter sur ce territoire.
07:51C'est ça le symbole de chanter en arabe.
07:52Donc si vous voulez, c'est très intéressant
07:54que des reproches de cette nature,
07:56en gros, ce n'est pas l'idée comme ça,
07:58mais Amir est accusé d'être un complice du génocide.
08:01C'est ça l'idée, si vous voulez.
08:02Amir est génocidaire, pourquoi pas,
08:04même presque par procuration,
08:06pour parler de quelqu'un
08:07qui s'est toujours battu pour la paix.
08:09Ça, c'est la preuve
08:09qu'il y a dans une partie des gens
08:11qui défendent les civils palestiniens,
08:14et ça, évidemment, il faut défendre les civils
08:15quels qu'ils soient,
08:15et il faut défendre les civils palestiniens
08:17comme tous les civils,
08:18mais quelque chose qui n'a absolument rien à voir
08:20avec la cause qu'ils prétendent défendre,
08:22mais qui est une haine d'essentialisation.
08:24Et en l'occurrence,
08:25quand on punit quelqu'un
08:25ou qu'on veut punir quelqu'un
08:27parce qu'il est israélien,
08:30eh bien, on peut se demander
08:31si derrière cela,
08:32il n'y a pas seulement une haine anti-sioniste,
08:34mais s'il n'y a pas une haine ontologique d'Israël,
08:37parce que la critique politique
08:38d'un pays ou d'un gouvernement,
08:40ce n'est pas la haine essentialisante
08:41de ses citoyens.
08:42Martin Vassal, président de la Métropole ex-Marseille,
08:45va presque plus loin en disant
08:46que le fait qu'il soit juif et franco-israélien
08:48n'a strictement rien à voir
08:49avec le conflit à Gaza,
08:50lui qui prône la paix.
08:51Donc, effectivement,
08:52la question de l'essentialisation,
08:53vous parliez d'antisionisme,
08:54est-ce qu'il n'y a pas un relais antisémite
08:56aussi derrière ça ?
08:57Mais bien sûr, je me pose la question.
08:58Parce qu'en fait,
08:59l'antisionisme,
09:01ça peut vouloir dire beaucoup de choses
09:02dans l'histoire des idées,
09:02des gens qui ont pu être,
09:03même avant la création de l'Israël,
09:05sceptiques, voire opposés
09:06à l'idée de la construction
09:07d'un projet national,
09:09d'un État pour les Juifs.
09:10Mais là, ce n'est pas le sujet.
09:11Parce que,
09:11imaginons même des gens
09:13qui seraient contre l'existence d'Israël.
09:15Quand vous commencez à détester
09:17les civils de ce pays,
09:18la société civile,
09:19et qu'est-ce qu'un civil ?
09:20L'incarnation même de la société civile,
09:22ce sont des artistes,
09:23et en plus des artistes engagés pour la paix.
09:25Quand vous détestez même quelqu'un comme Amir,
09:27c'est bien la preuve
09:31et haïr une société pour cette société,
09:33ça s'appelle du racisme.
09:34On va marquer une courte pause,
09:35si vous le voulez bien.
09:36On va revenir sur un sujet
09:37qui est lié quelque part.
09:39L'islamo-gauchisme n'existe pas
09:41au sens intellectuel du terme.
09:43Et oui, le ministre chargé
09:45de l'enseignement supérieur
09:46persiste et signe.
09:48C'était ce matin dans le Figaro.
09:49On va en parler dans quelques instants,
09:50juste après la pause.
09:51A tout de suite sur Europe 1 et sur CNews.

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