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La chance est-elle une compétence comme une autre ? C'est ce que soutient une étude d'Actual Group menée par Jean Pralong. Optimisme, flexibilité et proactivité... Les éternels chanceux seraient surtout ceux qui savent forcer leur destin. Le professeur à l'EM Normandie nous explique tout au micro d'Arnaud Ardoin.

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Transcription
00:00Bien dans son job pour parler de la chance, la chance dans votre carrière.
00:17Avez-vous eu de la chance et qu'est-ce que c'est exactement que la chance ?
00:21On va l'analyser avec Jean Prallon.
00:23Bonjour Jean.
00:23Bonjour.
00:24Très heureux de vous retrouver, professeur à l'EM Normandie
00:27et vous avez porté pour le groupe actuel, Actual Group,
00:31une étude justement sur la chance, pour le résumer et le dire d'une phrase,
00:35ce n'est pas que du hasard.
00:37La chance, ce serait, vous vous dites c'est, ce serait une compétence.
00:41Alors c'est une compétence, mais ça vaut le coup de la décortiquer un petit peu
00:44parce que dans ce pays, on a des problèmes d'emploi
00:46qui sont sûrement basés sur des problèmes d'articulation,
00:49offre de compétence, demande de compétence.
00:52Ça on le sait et on sait le traiter.
00:54En revanche, il me semble qu'il y a un mouvement de fond
00:56qui est la montée d'une perte de confiance généralisée.
00:59On le montre dans le baromètre du rapport au travail actuel.
01:02On montre qu'il y a de plus en plus de gens
01:04qui ont une confiance très limitée dans leur futur au travail.
01:07Et il me semble que montent des comportements irrationnels,
01:11des croyances irrationnelles et notamment l'idée de chance
01:14qui apparaît très souvent dans les propos des candidats
01:16et qui se matérialise de façon, la chance comme
01:19j'attends mon tour, j'attends le hasard,
01:21ou bien, c'est ce qu'on a voulu montrer là,
01:23la chance comme compétence, donc des choses à faire, des choses à construire.
01:26Mais Jean, quand même, dans l'étude que vous portez,
01:28et ensuite on va essayer de comprendre en quoi la chance est une compétence,
01:31elle doit donc se cultiver, elle doit se travailler,
01:3357,8% des actifs français estiment qu'avoir un bon emploi,
01:38je récite, est une affaire de hasard et de chance.
01:40Oui, c'est ça.
01:41C'est qu'ils nous fassent, quoi.
01:42C'est ça, c'est la montée de l'irrationnel.
01:44C'est le fait de se dire, avoir un emploi, c'est compliqué,
01:47l'emploi est rare, le bon emploi est encore plus rare,
01:50donc, qu'est-ce que je fais, est-ce que j'attends mon tour ou pas ?
01:52Il y a des gens qui pensent que c'est une question de hasard,
01:54donc j'attends mon tour un peu passivement,
01:57ou bien il y a des gens qui ont des comportements
01:58beaucoup plus actifs, beaucoup plus concrets,
02:00et c'est ça qu'on voulait comprendre.
02:01Donc, prends ta chance, c'est une expression du langage,
02:05ça veut dire ça, ça veut dire,
02:07sois capable d'aller chercher ta chance.
02:10Alors, ça veut dire que c'est une compétence.
02:11Comment on s'y prend pour aller chercher sa chance,
02:13ou prendre sa chance ?
02:14Alors, on a vu que ceux qui avaient plus de chance que les autres,
02:17donc ceux qui provoquent leur chance,
02:18ils font trois choses.
02:20La première, c'est qu'ils pensent que le marché du travail est rationnel,
02:23donc que ce n'est pas le hasard ou le chaos
02:25qui va leur apporter un emploi.
02:26C'est attendre que des choses se construisent
02:28et construisent des opportunités.
02:30La deuxième compétence, c'est ne pas croire en la vocation,
02:33c'est-à-dire ne pas croire qu'on est sur terre
02:34pour un métier et un seul.
02:36Et puis, la troisième, c'est être acteur de son parcours,
02:39faire des choses concrètement et penser que ça a un impact.
02:41Donc, acteur de son parcours, ça veut dire être actif,
02:44ça veut dire être proactif.
02:45Est-ce que la notion de réseau,
02:47est-ce que la notion de mise en relation
02:48est un élément qui contribue à cette notion de chance ?
02:52Alors, c'est un élément,
02:53mais pour moi, le sujet le plus marquant,
02:56c'est peut-être les deux premiers.
02:57La chance comme capacité à être rationnel et objectif,
03:01donc à penser que le marché est rationnel.
03:04Et puis aussi, la remise en cause de la vocation.
03:06On en parlera sûrement un peu plus,
03:07mais la vocation, c'est quand même le thème
03:09qu'on a beaucoup développé
03:10pour accompagner les gens qui sont en insertion,
03:12parler du projet professionnel.
03:14On se rend compte là que ça produit un peu des dégâts.
03:16Impose ta chance, serre ton bonheur,
03:18va vers ton risque à te regarder,
03:19il s'habitue à René Char.
03:21Est-ce que ça symbolise un peu cette étude-là,
03:23une forme de « j'y vais », « je fonce », « je m'engage ».
03:28Oui, il faut oser des choses.
03:29Il faut oser des choses,
03:30et puis ne pas attendre que les gens d'en face,
03:33les recruteurs ou les entreprises,
03:35décident pour soi.
03:36Il faut tenter des choses,
03:38envoyer des CV, postuler,
03:40et puis on voit bien ce qui se passe après,
03:41y compris pour des choses
03:42qui ne sont pas les plus évidentes pour soi,
03:45y compris pour des métiers
03:46pour lesquels on ne se sent pas le premier,
03:48le plus compétent.
03:49Votre enquête,
03:51qui est actuelle à portée
03:52et que vous avez construite,
03:53en fait, explique que la chance
03:56est une compétence qui se travaille.
03:57Si je vais un peu plus loin,
03:59c'est donc une posture,
04:00c'est une façon d'être aussi,
04:01cette posture,
04:02la manière d'aller chercher sa chance.
04:04Comment on se tient
04:04si on veut donner quelques conseils
04:06à ceux qui nous regardent
04:06et qui disent « j'ai jamais de chance » ?
04:09Alors, peut-être que c'est parce
04:10qu'on ne fait pas grand-chose
04:11pour la cultiver,
04:11mais concrètement,
04:12et sans être dans l'incantation,
04:13en disant « il n'y a qu'à Faucon,
04:14on ne sait pas ça »,
04:15c'est se dire d'abord,
04:16sur l'aspect « croire que le marché est rationnel »,
04:18ça veut dire qu'en face,
04:19derrière une offre d'emploi,
04:20il y a un recruteur qui a des besoins.
04:22Il a des codes qui l'attend,
04:24il a des compétences qui l'attend,
04:26et c'est comme ça
04:26qu'il faut prendre le problème.
04:27Quelle est la demande
04:28qui est en face de moi ?
04:29Qu'est-ce que je vais pouvoir apporter
04:31du point de vue aussi
04:32des compétences dont je dispose ?
04:34Un bon professionnel,
04:35il va comprendre l'offre d'emploi,
04:36il va la décoder,
04:36c'est son métier.
04:37Donc, il va être capable
04:38de comprendre quel est le besoin,
04:39et s'il pense que ce besoin est rationnel,
04:41il va pouvoir convaincre.
04:47Alors, évidemment,
04:47il ne va pas postuler,
04:48il ne va pas attendre des choses.
04:49Donc, c'est une forme
04:50de changement de logiciel cérébral.
04:51Il ne faut pas penser
04:52que tout est mystique et irrationnel,
04:55mais bien au contraire,
04:56très ancré dans une réalité,
04:57qui est plus des mathématiques
04:59que de la mystique, en fait.
05:00Absolument, bien sûr que oui.
05:01Sur le deuxième aspect,
05:02sur la vocation et le projet,
05:04d'abord, on a beaucoup cru
05:05au projet dans ce pays
05:06pour accompagner les chômes
05:08à l'emploi en disant
05:09« ayez un projet,
05:10sachez ce que vous voulez faire
05:11et puis alors, ça va aller ».
05:12En fait, très souvent,
05:14ces projets,
05:14ce sont des métiers
05:15dans un territoire,
05:16je veux être tourneur-fraiseur
05:17à Laval,
05:18donc j'attends que le hasard
05:20m'apporte un emploi
05:21de tourneur-fraiseur.
05:21Laval, parce qu'actuel,
05:23à son siège à Laval,
05:24il faut le préciser.
05:24Entre autres, à Laval,
05:25effectivement.
05:26Plus concrètement,
05:27ça veut dire que sortir
05:28de cette logique
05:29de la vocation et du projet,
05:31c'est se dire
05:31« j'ai des métiers
05:32qui m'intéressent,
05:33j'ai des compétences
05:33que je sais utiliser,
05:35quels sont les emplois,
05:36quels que soient leurs titres
05:37qui pourraient utiliser
05:38ces compétences-là ? »
05:39Donc, quels sont les intérêts
05:40que je peux trouver ?
05:40Des marches inverses.
05:41On part des compétences
05:42et on voit où je peux les ranger.
05:43Typiquement,
05:44un technico-commercial,
05:45c'est quelqu'un qui fait
05:45de la technique et de la vente,
05:47il peut se dire
05:47que ce qu'il préfère
05:48dans son métier,
05:49c'est la partie technique
05:50répandant les appels d'offres.
05:52Et donc, il va chercher
05:52des métiers qui sont
05:53un peu différents du sien
05:54où ses compétences
05:55qui l'intéressent
05:56et sur lesquelles il est bon
05:56vont être présentes.
05:58Et ça, c'est renoncer
05:59à la vocation
05:59et ouvrir du coup
06:00beaucoup d'opportunités.
06:02Merci Jean Prallon.
06:03Cette étude est absolument
06:04décapante, déroutante.
06:05Allez la voir
06:06sur le site Actual Group
06:08et puis peut-être
06:10sur le site EM Normandie.
06:12Vous avez évidemment
06:13un double travail
06:14du chercheur
06:15et de l'entreprise
06:16Actual Group
06:17et l'EM Normandie
06:18à travers la voie
06:19de Jean Prallon.
06:19C'est un vrai plaisir,
06:20cher Jean.
06:21Vous êtes professeur
06:22à l'EM Normandie.
06:24Je vous souhaite
06:25de belles vacances.
06:26On peut se le dire.
06:26C'est le moment
06:27où on se dit bonnes vacances.
06:28Comme on se dit
06:29bonne fête de fin d'année
06:30quand c'est la fin de l'année.
06:32Je commence à introduire
06:33le thème suivant
06:34qui est le thème de l'humour.
06:35Merci en tout cas
06:35de nous avoir rendu visite.
06:37On tourne une page,
06:38c'est le Cercle RH
06:38avec des humoristes
06:40et ils ont choisi
06:41comme terrain de jeu
06:41le monde du travail.
06:43C'est vrai que c'est
06:44un terrain de jeu infini,
06:45ce monde du travail.
06:45On les accueille
06:46et on va rire.
06:47On va être sérieux aussi.

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