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Odette Pichard, centenaire, se bat pour faire reconnaître l’existence de son premier enfant, Pierre-Alain. Son fils, décédé quelques heures après sa naissance en 1949, n’a jamais été inscrit sur le livret de famille. Odette Pichard, sa fille et sa petite-fille se battent pour réparer cette injustice. Ce 9 juillet 2025, la cour d’appel de Paris a rendu son verdict.

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Personnes
Transcription
00:00Pour moi, c'était un petit, certainement petit blondi.
00:02Tous les jours, je pense, je ne pleure pas tous les jours, grand malheureusement.
00:06Je suis Odette Pichard, né Richon.
00:10Je suis née le 3 janvier 1925.
00:13Je suis dans ma centième année.
00:15Pour ma famille, en fait, Pierre-Lin était sur le dévain de famille, alors qu'il n'y a jamais été.
00:20Et ma petite fille, Aude, a eu la gentillesse de dire,
00:23« Mais on peut faire quelque chose, parce que ça existe. »
00:27De pouvoir faire marquer un enfant qui n'a pas vécu sur le dévain de famille.
00:33Et ça, j'aimerais parce que quand il a vécu, c'est pas par intéresse,
00:37mais c'est vraiment pour qu'il reste quelque chose de lui, quoi.
00:41Donc elle m'a dit, « Mamie, écoute, on va essayer, on va tenter.
00:45Si c'est possible, ça te consolerait un petit peu. »
00:49Et là, Aude a fait un appel et on passe d'ailleurs mardi au tribunal.
00:54« Alors, est-ce que c'est possible que ça aboutisse ? »
00:57Oui, je le souhaiterais pour lui, pour moi, pour qu'il me reste à vivre, enfin, moi.
01:02Ce sera une petite réparation, on va dire.
01:05Pierre-Alain, c'est un enfant que j'ai porté pendant 9 mois, qui était désiré.
01:10Je reconnais que j'ai eu un accouchement qui était très, très difficile.
01:13Est-ce que c'est pour ça que la suite est arrivée ? J'en sais rien.
01:16Mais quand j'ai accouché, j'ai quand même vu ce petit bonhomme dans les mains de l'infirmière.
01:25Je l'ai vu bouger, j'ai entendu crier, puis après, j'ai plus revu.
01:31Je ne sais pas ce qui est arrivé.
01:33Il est mai 12 ou mai 149, et puis il est mort 4 heures après.
01:38Et depuis, c'était un regret d'abandon.
01:46S'il avait eu des obsèques, automatiquement, il aurait été marqué.
01:49Je suis allé mettre fermement.
01:50Le problème, il est là.
01:52Est-ce qu'on m'a demandé quelque chose ?
01:54Je dirais, sous le chagrin, sous l'émotion.
01:56Je ne m'a demandé pas ce que j'ai pu dire, je ne me rappelle même pas.
02:00Et ce que je ne comprends pas non plus, c'est notre merci après.
02:04C'est vraiment une autre époque.
02:05Parce que c'est vrai qu'on aurait pu poser des questions,
02:09moi, je ne l'ai jamais fait.
02:12Alors, c'est pareil, on vous dit, faites le deuil.
02:15Alors, ça, ça me fait rigoler, le deuil.
02:17On ne le fait pas.
02:18On vit.
02:19Quand moi, j'ai vécu.
02:21Alors que là, quand je vais disparaître,
02:24et bien, plus tard, il n'églissera plus.
02:28Alors, je voudrais qu'il reste, si vous voulez, quelque chose de lui.
02:35Sous-titrage Société Radio-Canada

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