Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
C'est un des avantages sociaux préférés des Français. Pourtant, son inventeur reste assez méconnu du grand public !
L’histoire commence en 1962 quand Jacques Borel dĂ©cide de prospecter les entreprises autour de son restaurant pour de leur vendre des bons d’achat Ă  destination de leurs salariĂ©s, afin qu'ils les dĂ©pensent au restaurant de Borel. Une idĂ©e de gĂ©nie ! đŸ€Ż
À partir de lĂ , son succĂšs va ĂȘtre exponentiel, puisque son business model va s’imposer dans toutes les entreprises. Il arrive mĂȘme Ă  nĂ©gocier des exonĂ©rations fiscales pour les employeurs qui fournissent des titres restaurants Ă  leurs employĂ©s. đŸ€

NĂ©anmoins, ce n’est pas le seul apport de l’homme d’affaire Ă  la "gastronomie française". En effet, il est l’un des prĂ©curseurs du fast food en France. Le premier Ă  inciter ses salariĂ©s Ă  accĂ©lĂ©rer et rationaliser la production et le service de biens consommables. Une contribution moins allĂ©chante que les tickets resto
🍟

đŸ“č Nathan Chatelain

Catégorie

đŸ˜č
Amusant
Transcription
00:00Le titre restaurant, c'est génial. Vous pouvez acheter à manger avec, et votre employeur vous en paye une partie. Pas mal.
00:05Mais est-ce que vous saviez que son inventeur était un industriel assez controversé ?
00:10Tout commence en 1962, lorsqu'un certain Jacques Borel ouvre un restaurant proche des Champs-Elysées.
00:17Mais le business peine Ă  tourner, il lui faut plus de clients pour ne pas fermer boutique.
00:21Borel se met alors Ă  prospecter les entreprises aux alentours avec un seul objectif,
00:25leur vendre des bons d'achat pour que leurs employés viennent manger chez lui.
00:28Enfin chez eux, parce que Jacques n'est pas seul, sa femme, Christiane, est tout autant impliquée que lui dans l'affaire.
00:32Comme ils n'ont pas grand de moyens, ils créent ces bons d'achat sur un ancien rouleau de tickets de cinéma.
00:35Les jaunes, val de francs. Les verts, 3. Les rouges, 4. Et les violets, 5 francs.
00:39C'est tout de suite un énorme succÚs qui aurait rapporté plus d'une centaine de clients en moins d'une semaine.
00:44Mais Borel veut aller plus loin.
00:45Il va réussir à convaincre le gouvernement d'exonérer de charges sociales et d'impÎts les titres au restaurant.
00:50Ça lui prendra 5 ans et demi, mais il y arrivera.
00:52L'employeur s'engage Ă  prendre Ă  sa charge entre 50 et 60% de la valeur du titre au resto, en contrepartie d'avantages fiscaux.
00:59Et pour le salarié, c'est tout bénef.
01:01Il a négocié un autre avantage fiscal non négligeable durant sa carriÚre, la TVA à 5,5% pour la restauration.
01:07Acté en 2009, Borel et sa société faisaient pression sur le Parlement européen depuis 1994 sur le sujet.
01:13Ça a fini par payer.
01:14Mais Borel est aussi largement critiqué.
01:16Pourquoi ?
01:16Parce que c'est lui qui ouvre le premier fast-food en France.
01:19Et c'est aussi lui qui crée les restaurants au bord des autoroutes.
01:21En fait, on reproche à Borel de n'avoir aucun amour de la gastronomie et de baser sa réussite sur la malbouffe et sur la rentabilisation maximum.
01:28Par exemple, en équipant les chaussures de ses équipes de compteur de pas pour calculer le trajet le plus direct entre les cuisines et les tables.
01:33DÚs le départ, son objectif est de servir 12 clients par minute, soit un toutes les 5 secondes.
01:37Selon lui, la restauration rapide est nécessaire car les femmes se sont mis à travailler et qu'elles n'ont plus les 3 heures nécessaires pour faire cuire la viande.
01:43Voilà voilà, sera caricaturé dans L'aile ou la cuisse, à travers le personnage de Jacques Tricatel, alias l'empereur de la malbouffe.
01:48Un PDG d'une entreprise de nourriture industrielle qui a pour objectif de racheter des restaurants étoilés au Guide du chemin, une parodie des Guides Michelin.
01:55Coluche, qui joue dans le film, le moquera aussi dans ses sketchs.
01:58D'abord, il fera semblant de confondre Jacques Borel et Jacques Brel en transformant le refrain « Ce plat pays qui est le mien » en « Ce plat pourri qui est le mien ».
02:05Et il reviendra Ă  la charge dans un deuxiĂšme sketch en comparant la nourriture de Jacques Borel Ă  des rations militaires de Cornet de Bif, datant de la guerre de 1870.
02:13En chanson aussi, il a attaqué.
02:14Renaud dira qu'aprĂšs avoir mangĂ© chez Borel, mĂȘme le clĂ©bard a tout gerbĂ©.
02:18TrĂšs classe.
02:19Pas de quoi déboussoler Jacques Borel qui, en 1976, dira dans le Nouvel Obs,
02:23« Je ne veux pas qu'on m'aime, je veux qu'on m'obéisse ».
02:26Au moins, c'est trĂšs clair.
02:27Aujourd'hui, Jacques Borel a 98 ans et qu'on aime ou non ce qu'il incarne,
02:31on ne peut que constater qu'il était précurseur dans son domaine.
02:34Et on peut quand mĂȘme le remercier pour l'Ă©thique Ă  restaurant.
02:36Ça, c'Ă©tait cool.

Recommandations