Jean-Pierre Nadir : L’entrepreneur en avance sur son temps

  • l’année dernière
Jean-Pierre Nadir, l'homme qui avait 20 ans d'avance sur UberEats !

Véritable avant-gardiste, l’investisseur star de #QVEMA a toujours su voir loin et repousser les frontières de l'entrepreneuriat. Il a marqué l'histoire en créant le tout premier comparateur de prix sur le web, bien avant même l'émergence de Google. Easy Voyage était son coup d'éclat !

Animé par une soif d'innovation sans limites, il a révolutionné le marché de la restauration en introduisant le concept de la livraison de pizzas à domicile en Europe. Son entreprise, Restauraphone, a ensuite ouvert la voie à une nouvelle ère de services de livraison bien avant l'arrivée d'UberEats. Un coup de maître !

Insatiable, Jean-Pierre s’est lancé dans une nouvelle aventure entrepreneuriale avec FairMoove pour promouvoir le tourisme durable et éco-responsable. Il nous partage aujourd’hui sa vision d’entrepreneur.

Abonne-toi pour plus de vidéos

Category

🗞
News
Transcript
00:00 C'est vrai que j'ai été très, très innovant,
00:01 mais que ça a plus joué contre moi que pour moi.
00:03 Salut la caméra,
00:16 c'est, j'en viens à dire, 58 ans, entrepreneur depuis l'âge de 21 ans,
00:20 investisseur aussi dans des startups et animateur à ses heures,
00:24 puisque je passe mon temps me raconter ma vie devant des caméras comme celle-ci.
00:28 Oui, évidemment que si tu veux, tu ne vas pas aller faire un truc qui se fait déjà
00:31 quand tu es entrepreneur, sauf que ça marche aussi très bien.
00:34 C'est-à-dire que Suzy Zer, qui était un entrepreneur référent
00:37 quand j'étais jeune, tout à l'heure en train de faire ses bouquins,
00:40 lui, il ne faisait que des copycat, copier-paire, donc il y a même des bouquins,
00:43 il a monté une méthode où il avait pompé finalement S.A.S.
00:45 Donc, tu vois, je ne sais même pas si finalement le fait d'être très innovant
00:49 est une nécessité.
00:50 Bien sûr qu'on va se dire oui.
00:51 Les très grandes réussites sont en général liées à des ruptures,
00:54 mais il y a plein de glands qui réussissent avec des bons résultats.
00:56 Et il y a plein de glands qui réussissent avec des modèles médiocres.
00:58 Donc, on y en fait des copycat, notamment dans les pays.
01:01 Tu prends un truc qui marche aux Etats-Unis, tu le fais en France.
01:04 T'es le premier à le faire en France.
01:05 T'as copié un modèle et si t'exécutes bien,
01:07 l'exécution, c'est quand même une des grosses parties de la réussite.
01:10 Il faut toujours rappeler ça, c'est-à-dire que quand on voit les réussites,
01:13 on pense créativité, on pense parfois même génie,
01:16 alors que 80% de la réussite, c'est l'exécution.
01:19 Dire que j'ai révolutionné le marché du voyage, c'est un peu fort.
01:25 Dans tous les cas, c'est sûr que j'ai été le premier à créer un comparateur de prix,
01:28 que j'avais anticipé le fait que le web allait complètement révolutionner le monde du voyage,
01:32 que j'ai été un des premiers à vendre du clic avec Chappaz de quelques coups en 2000,
01:37 à une époque où personne connaissait ce type de modèles.
01:40 Puisque je rappelle que Google est arrivé en France en 2005.
01:42 C'est vrai que j'ai été très, très innovant,
01:43 mais que ça a plus joué contre moi que pour moi,
01:46 parce qu'en fait, j'ai toujours été trop en avance.
01:47 Tu vois, voilà, même aujourd'hui avec Fairmove,
01:50 je suis en avance par rapport à la réalité de consommation du voyage durable et responsable.
01:54 Donc, j'ai toujours eu en fait, 3, 4, 5 ans.
01:57 Quand je crée Restauraphone, j'ai 21 ans.
01:59 Je vais voir des restaurants pour leur dire,
02:01 vous travaillez pas le soir ou vous travaillez pas le midi, en l'occurrence.
02:04 Vous allez préparer pour moi les plats et je vais les livrer moi aux boîtes.
02:06 Personne ne connaissait évidemment ce type de modèle.
02:09 Et là, j'ai 20 ans d'avance ou 30 ans d'avance par rapport à Uber Eats.
02:12 Qu'est ce que j'en ai fait ? Pas grand chose.
02:13 Ça me donnait un peu de trésorerie, j'avais envie de faire la pizza à domicile.
02:16 Je suis le premier en Europe.
02:17 Qu'est ce que j'en ai fait ? J'ai fait deux centres, j'ai vendu.
02:19 Et pourquoi à chaque fois ? Parce que j'avais pas de capitaux et qu'à mon époque,
02:22 on levait pas de l'argent facilement.
02:23 On réfléchit.
02:27 Je pense que l'époque, si tu veux, n'est plus à la réflexion.
02:29 La plupart des gens, effectivement, sont dans l'action.
02:30 Tu sais, il y a une phrase célèbre, donc,
02:33 qui est dans une émission française qui s'appelle 7 sur 7, où on interroge
02:37 le président de L'Oréal et on lui dit alors, vous, quand vous embauchez un candidat,
02:41 quelles sont les questions que vous lui posez ?
02:42 Il dit, moi, je pose une seule question.
02:43 Est ce que le matin, vous prenez une douche ou un bain ?
02:46 Et évidemment, 99% des gens répondent, moi, je prends une douche,
02:49 parce que je suis dynamique, je n'ai pas de temps à perdre, etc.
02:52 Et lui, il embauchait tous ceux qui répondaient, prends un bain.
02:54 Et pourquoi ? Parce que quand tu prends un bain, tu réfléchis.
02:56 Et en fait, dans l'époque, on ne prend plus de bain.
02:58 Un petit claveur, il y avait la mille au boeuf pour le bien de la planète.
03:01 Aujourd'hui, donc, malgré tout, il faut des moments de réflexion.
03:04 Les réseaux sociaux, Netflix, tout ça, en fait, ça te dévore.
03:08 Et donc, la question, elle est encore plus d'actualité.
03:10 La vraie question à poser aux gens, c'est, mais à quel moment vous réfléchissez ?
03:14 C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui, on est abreuvé de data.
03:17 C'est très bien, parce que pour pouvoir réfléchir, il faut nourrir la bête.
03:20 Si ta question, c'est est-ce que j'ai réussi ?
03:26 La réponse est non. Moi, j'ai côtoyé le sport de haut niveau.
03:28 Un sportif de haut niveau, quand il a une victoire, il en veut deux.
03:31 Quand il en a deux, il en veut quatre. Quand il en a quatre, il en veut huit.
03:33 C'est insatiable. Et donc, le business est sans fin.
03:35 Et moi, je me suis relancé à 55 ans, alors que j'aurais pu tailler mes rosiers.
03:40 Non pas parce que j'étais dans une perspective
03:43 de vouloir exister encore dans le secteur, parce que finalement,
03:46 investisseur, ça te permet d'exister.
03:48 T'as même pas besoin de t'emmerder, que tu fais bosser les autres.
03:50 En faisant un peu de mentora.
03:51 Mais moi, en fait, mon moteur, c'est l'entrepreneuriat,
03:54 c'est de délivrer des choses, c'est de passer à l'acte.
03:56 Le sentiment de la réussite, en fait, c'est catastrophique,
03:59 parce que ça veut dire que c'est la fin.
04:00 Tu dois en permanence être sur le qui-vit, il va toujours vouloir aller plus loin.
04:03 Et c'est ça qui fait la force de l'individu.
04:05 Et c'est ça qui te donne la pêche, parce que sinon, effectivement, très vite,
04:09 tu deviens vieux et donc, comme disait Brahel, être adulte sans être vieux.
04:11 Moi, ça a toujours été ma philosophie.
04:13 Et je pense que la réussite, c'est celle là, c'est être adulte sans être vieux.
04:17 Déjà, Jean-Pierre, il a un futur, il s'est donné les moyens d'avoir un futur,
04:22 donc en se battant pour une cause qui est le tourisme durable et responsable,
04:26 qui est aujourd'hui un vrai sujet et un vrai enjeu.
04:28 Puisque dans le tourisme, on est quand même très décrié sur le fait
04:31 qu'aujourd'hui, on est passé de gens qui rapprochent les peuples
04:33 et qui, donc, étaient naturellement bienveillants, empathiques et sympathiques
04:36 à des salopards qui polluent.
04:38 Moi, je veux juste dire face caméra à tous les gens qui pensent ça,
04:41 qui sont dans l'erreur totale, parce qu'aujourd'hui, le tourisme
04:45 est sans doute le premier levier d'apaisement du monde.
04:47 Réfléchissez bien, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le discours ambiant,
04:52 c'est tout ça est facile.
04:54 Moi, je pense que l'entrepreneuriat, c'est très compliqué,
04:57 que entreprendre, en fait, c'est un sacerdoce, que entreprendre,
05:00 c'est 95% d'emmerdes pour 5% de bonheur, que avant d'entreprendre,
05:04 il faut réfléchir à ce qu'on va perdre et non pas à ce qu'on pourrait gagner.
05:07 Et ce que tu vas perdre, tu vas perdre ton temps libre,
05:10 tu vas perdre ta sérénité, tu vas perdre ton humour.
05:12 Des fois, tu perds ta gonzesse ou ton mec.
05:14 Des fois, tu perds tes potes.
05:15 Tu perds souvent ta famille parce que comme c'est eux
05:17 qui ont mis l'argent en love money au début, quand c'est dur,
05:20 donc tu vas leur dire que tu vas déposer le bilan.
05:22 C'est un peu compliqué de leur expliquer qu'ils ne reverront jamais leur argent.
05:25 Donc entreprendre, c'est vraiment prendre des risques.
05:27 Et donc, si on n'est pas capable d'assumer cette difficulté,
05:30 eh bien, il faut rester à la maison.
05:32 Entreprendre, c'est quand même une réflexion très sérieuse en se disant
05:36 grosso modo, j'en prends pour 10 ans.
05:38 C'était Jean-Pierre Nadir pour Clap de Commedia.
05:40 Et si vous m'entendez là, c'est que vous avez écouté jusqu'au bout.
05:42 Donc bravo à vous.
05:44 J'entre.
05:45 Enfin un prix, enfin.
05:48 Donc une statuette qui va me consacrer, donc en tous les cas, à témoigner de ma réussite.
05:52 Mais je dirais juste que avoir du succès, donc passer 50 ans,
05:56 donc c'est comme recevoir la moutarde au dessert.
05:58 C'est agréable de voir que le service est bon,
06:00 mais assez inutile en termes d'utilisation.
06:04 *Bruit de dégât*
06:06 [SILENCE]

Recommandée