L'essayiste et sociologue, Sabrina Medjebeur revient sur les dangers des balles perdues, notamment à Marseille. Elle estime : «Il y a un vrai sujet sur la juvénilisation du crime, il y a un vrai sujet sur le maintien de l'ordre dans les quartiers prioritaires», dans Punchline sur CNEWS.
00:00Il y a deux constats. Le premier, c'est que la France a une maladie, elle a même un cancer qui s'est métastasé, qui s'appelle la politique de la ville.
00:08C'est-à-dire qu'en 40 ans, nous sommes passés de 22 quartiers dits sensibles, ce qu'on appelait les étés chauds à l'époque de Mitterrand à Vénitieux, tout a démarré là-bas, jusqu'à 1578.
00:19C'est-à-dire que c'est l'échec le plus chimérique, le plus gabgique, le plus sanglant de l'histoire de la Vème République.
00:27Marseille, tout particulièrement, est touchée. Joachim rappelait des chiffres très importants sur le nombre d'homicides et de tentatives d'homicides qui a explosé.
00:37Marseille, c'est très particulier. Nous sommes à 1,38 sur l'ensemble du territoire métropolitain pour 100 000. Marseille, c'est 17,5%.
00:45Je ne sais pas si on se rend compte, c'est quasiment presque comme le Brésil.
00:48Donc il y a un vrai sujet sur l'organisation de cette politique de la Ville, dont la priorité devrait être en effet le maintien de l'ordre.
00:58Pourquoi ? Parce que les premiers habitants qui souffrent malheureusement de cette criminalité endémique, de ces règlements de comptes habituels,
01:06ce sont les personnes qui habitent ces quartiers.
01:08Et contrairement à ce que veut faire croire l'extrême-gauche qui a décidé, par la voix de Mathilde Panot, de ne pas armer la police municipale,
01:15les habitants de ces quartiers réclament plus que jamais du bleu, comme on dit dans le jargon, une police de proximité
01:26qui puisse justement aider, permettre la police nationale dans le cadre de la diligence d'enquête.
01:32On avait ce qu'on appelait à l'époque les îlotiers qui parlaient avec les concierges, les voisins.
01:37Il y avait tout un écosystème qui permettait justement que les enquêtes soient diligentées au mieux.
01:43Cette police de proximité a été supprimée.
01:45Il y a eu une réforme plus encore de la départementalisation de la justice qui rend les enquêtes beaucoup plus compliquées.
01:51Et on se rend compte malheureusement qu'il n'y a aucune décision, c'est pas volonté, aucune décision politique de mettre de l'ordre,
01:58c'est-à-dire rétablir l'autorité pour juguler cette criminalité endémique.
02:04Et en plus, de plus en plus jeune, j'avais entendu M. Christophe Sainte, directeur national de la police nationale,
02:12expliquer que les tentatives d'homicide et les homicides sont majoritairement, à peu près estimés à 65%,
02:20en tout cas concernent les personnes entre 18 et 25 ans.
02:24Donc il y a un vrai sujet sur la juvénisation du crime.
02:27Il y a un vrai sujet sur le maintien de l'ordre dans ces quartiers prioritaires de la ville.
02:31Et j'ai beau entendre les ministres déployer énormément de volonté et peut-être même d'engagement,
02:37mais je ne vois rien pour le moment qui puisse être en mesure de juguler cette violence.
