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  • 07/07/2025
Regardez L'invité de 9h40 avec Stéphane Carpentier du 07 juillet 2025.

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Transcription
00:00L'invité du 9-10
00:019h41, on va se faire du bien aux oreilles et plonger tous ensemble ce matin dans le jukebox géant de la chanson française d'Edith Piaf, Aya Nakamura, des décennies de tubes, de titres dont les refrains résonnent dans nos têtes, quel que soit notre âge, notre génération, notre histoire, notre parcours.
00:19Par exemple avec la Bohème de Charles Aznavour, ça parle parce que maman elle l'écoutait en boucle dans la salle de bain.
00:26Il y a Claude François aussi, Alexandrie, Alexandra.
00:30Parce qu'on a tous fait un jour la chorégraphie et Aurélien Valéria, ma chef, en priorité.
00:37On a tous été un jour désenchantés comme Mylène.
00:48Et puis on a tous demandé quelque chose à la lune comme Indochine.
00:51Ça c'est pour Olivier Dauvert, grand fan, notre monsieur Conceau.
01:00C'est le journaliste de Paris Match, Florent Baracco, qui nous offre ce moment avec La Route du Tube, publié aux éditions Perrin.
01:07C'est un livre pour écouter de la musique.
01:08Bonjour à vous.
01:09Bonjour Stéphane.
01:09Vous racontez avec votre plume l'histoire des plus grands succès de la chanson française.
01:14C'est formidable, c'est riche, on apprend mille choses.
01:16Surtout on surfe sur la vie, c'est plus marrant, c'est moins désespérant en chantant.
01:20Oui, ça c'est Michel Sardou en chantant.
01:23On a voulu écrire ce livre avec les éditions Perrin pour expliquer que finalement la musique,
01:29dans une époque où la France est divisée, fracturée, il y a quelque chose qui nous rassemble encore tous.
01:34C'est la musique, c'est la chanson populaire et qu'on est de 7 à 77 ans, comme chantait aussi Michel Sardou.
01:41On se retrouve tous sur des musiques et il suffit d'assister à un mariage ou à une fête.
01:45Dès qu'il y a quelques notes de Alexandre et Alexandra, tout le monde se met à danser.
01:50C'est pareil pour Gilbert Montagné, pour Mylène Farmer, etc. France Gall.
01:55En fait, on a des repères musicaux qu'on a appris avec nos parents sur la route des vacances ou à la maison.
02:01Le mot, c'est ça, c'est repères. En fait, nos vies sont jalonnées de moments musicaux comme ça.
02:05Dans la voiture de papa, à la maison, avec les enfants, etc.
02:09Tout à fait. Par exemple, moi, mon premier souvenir étant enfant, c'est un souvenir musical.
02:14Ma mère était fan, et toujours fan d'ailleurs, de Julien Clerc.
02:17Et on écoutait l'album Utile en 92 et c'était La Belle est arrivée.
02:20Et moi, j'ai des flashs comme ça.
02:22C'est la belle histoire de Michel Fuguin sur les vacances.
02:26En tout cas, c'est des repères et ça nous rassure dans un monde où on est un peu déstabilisé.
02:31Alors, j'ai choisi quelques chansons, évidemment. Il y en a 50, je crois, dans le livre.
02:35C'est un top 50.
02:36Top 50 que vous avez sélectionné.
02:37J'ai pris Un homme heureux, de William Scheller.
02:39On l'écoute et on en parle.
02:40Mais si ça ne vaut pas la peine que j'y revienne,
02:44il faut mal dire au fond des yeux.
02:49Quel que soit le temps que ça me prête,
02:53quel que soit l'enjeu, je veux être un homme heureux.
02:58Ça, c'est une chanson qui est née sur scène, c'est ça ?
03:00Alors non, c'est une chanson qui est née dans un album live studio.
03:04C'est-à-dire qu'il décide de réenregistrer ses titres phares en studio, en public.
03:09Donc, il y a une quinzaine de personnes.
03:11Personne ne croit du tout à ce projet.
03:13Et il ajoute un inédit.
03:15C'est un homme heureux.
03:16Tout le monde pense qu'il va plomber l'ambiance
03:18parce que c'est quand même une ode un peu désespérée
03:21de quelqu'un qui voit les gens toujours heureux et pas lui.
03:23Et ça va être un carton.
03:25Et on est en plein été.
03:25Ça va être un tube de l'été.
03:27Donc, on est loin des rythmes de la Lambada.
03:29Mais c'est un carton absolu.
03:31Et c'est la plus grande chanson de William Scheler.
03:33De sa carrière.
03:33De sa carrière, oui.
03:34En termes de vente et en termes d'imaginaire.
03:37Quand on entend ce piano,
03:39on pense tout de suite à William Scheler.
03:41Et on a une sorte de nostalgie,
03:42même si on est heureux dans notre vie.
03:44Même les critiques ont aimé.
03:44Ah oui, les critiques ont adoré.
03:46Mais voilà, cette chanson, elle est incroyable
03:48parce que c'est comme tous les tubes dont je parle.
03:52Ce n'est pas un succès d'une saison.
03:54C'est quelque chose qui traverse les générations.
03:57Et vous avez des gens qui ont 20 ans,
03:59qui ont 30 ans,
04:00qui connaissent cette chanson par cœur.
04:01Et en fait, elle réveille quelque chose chez eux.
04:07Ça, c'est 1991, si je ne me trompe pas.
04:10On vient un petit peu en arrière.
04:11On est en 1977 avec un certain Joe Dassin.
04:26Ça, c'est un tube de Joe Dassin.
04:28Et encore, c'est loin de la plus connue.
04:30C'est sa petite chanson qui va devenir un truc de fou.
04:33Voilà, ce n'est pas un tube.
04:34Quand elle sort, c'est un petit succès.
04:35En fait, il fait un album avec Claude Lemel et Pierre Delanoé
04:38sur les histoires d'amour autour du monde.
04:41Donc, ils choisissent le Québec pour cette chanson.
04:43La chanson sort.
04:45Elle a un petit succès, mais pas plus que ça.
04:47Elle est oubliée.
04:48Et aux alentours des années 2010,
04:51c'est dans les salles de sport qu'elle va renaître.
04:53Dans les salles de sport de basket du Sud-Ouest.
04:55Où, en fait, le refrain est un rythme
04:58qui se joue facilement en fanfare.
05:00Notamment quand il y a des pauses,
05:01parce qu'au basket, il y a beaucoup de pauses.
05:03Et puis, cette chanson, elle va renaître.
05:04Elle va renaître aussi lors de la Coupe du Monde de rugby
05:06en France en 2023.
05:07Là, succès mondial et puis succès planétaire
05:11pour les Jeux Olympiques de Paris
05:13où elle est à la cérémonie d'ouverture.
05:15Elle est dans toutes les arènes des Jeux.
05:18Moi, je me souviens avoir été au Stade de France
05:20ou au Beach Volley.
05:21Et on chantait dans les yeux d'Emilie.
05:23Et quelque chose en plus,
05:24c'est qu'elle a été jouée
05:27près de 646 fois sur TF1.
05:30Non.
05:31Puisque dans les 12 coups de midi,
05:32le grand candidat qui a perdu hier
05:33s'appelait Emilien.
05:35Et sa chanson, c'était dans les yeux d'Emilie,
05:38transformée en Emilien.
05:39Et donc, du coup, les gens ont entendu cette chanson
05:41de manière, tous les jours,
05:43de manière quotidienne.
05:44Pour le plus grand bonheur de Claude Lemel
05:46que je suis allé voir et qui m'a dit
05:47que le destin de cette chanson,
05:49elle est incroyable.
05:49Et tout le monde connaît,
05:51dans les yeux d'Emilie,
05:51ça a effacé quasiment l'été indien.
05:53C'est un tube oublié
05:54qui va devenir planétaire très connu
05:56dans les bars, les fanfares, etc.
06:02Pascal, elle est facile à chanter,
06:04à reprendre.
06:05Alors, elle n'est pas si facile à chanter,
06:06mais elle est facile à jouer,
06:07en tout cas, à la fanfare.
06:08Quand on a bu un peu,
06:09elle est facile à chanter.
06:11Quand on a bu,
06:12tout est facile à chanter.
06:15Bon, on a aussi le voyage-voyage
06:17qui est intéressant.
06:18Si on l'a dans notre jukebox à nous,
06:20j'aurais bien l'écouter, ça.
06:23C'est quoi son histoire à cette chanson ?
06:30Alors, moi, j'ai découvert
06:31l'histoire de cette chanson
06:32en travaillant sur le livre.
06:35Ce sont les auteurs de Michel Delpech
06:36qui écrivent cette chanson
06:37et ils lui proposent.
06:39Alors, Michel Delpech,
06:40c'est l'homme des tubes des années 70.
06:42Il tombe dans une grave dépression,
06:45il n'enregistre plus le disque
06:46et on revient lui proposer cette chanson
06:48et il la refuse.
06:50C'est incroyable.
06:50C'est dingue.
06:50Et donc, ils vont chercher une artiste
06:53pas très connue
06:54mais qui a un grain de voix
06:54et une petite folie
06:55et donc, elle va l'enregistrer.
06:57Ça va devenir un tube extraordinaire
06:59qui va être repris
07:00dans des films,
07:02dans des publicités, etc.
07:04Elle va avoir un destin de fou
07:05et c'est ça qui est incroyable
07:06avec les tubes,
07:07c'est qu'il y a une sorte de magie.
07:09Parce que,
07:09est-ce que vous imaginez
07:10Michel Delpech chanter cette chanson
07:12et est-ce que Michel Delpech
07:14chantant cette chanson,
07:14ça devient un tube
07:15et est-ce qu'on sera en train
07:16d'en parler aujourd'hui ?
07:17Moi, je ne suis pas sûr.
07:17Pas certain, évidemment.
07:19On a aussi François Zardy,
07:21Michel Berger
07:22à lire, à découvrir
07:23dans votre ouvrage
07:24La route du tube.
07:25Ça donnait ce message-là.
07:26C'est quoi le rapport
07:44entre ces deux artistes-là ?
07:45Comment s'est créée cette chanson ?
07:46François Zardy voulait
07:48que Michel Berger
07:50lui fasse un album.
07:51Il lui a finalement fait,
07:52il me semble,
07:52deux chansons
07:53sur cet album.
07:54Il lui a écrit cette chanson
07:56et il y a quelque chose
07:58qui ne passait pas.
07:59Et Michel Berger
07:59lui a dit,
08:00écrit le monologue du début.
08:02Et c'est comme ça
08:03qu'elle a réussi
08:03à s'approprier cette chanson
08:05au bout du téléphone,
08:07etc.
08:08Et c'est un tube incroyable.
08:10Et on a vu la portée
08:10de ce tube
08:11parce que,
08:12pour vous donner un petit secret,
08:12elle n'était pas
08:13dans la première sélection
08:15du livre.
08:16Et quand François Zardy
08:17est décédé l'an dernier,
08:18en fait,
08:19je me suis aperçu
08:20dans les fils Instagram
08:21des plus jeunes
08:22qui ont passé cette chanson.
08:23Et donc finalement,
08:24cette chanson,
08:24elle avait aussi traversé
08:25les générations
08:26et que tout le monde
08:27s'appropriait
08:27cette grande romantique
08:29qu'était François Zardy.
08:30On termine avec quelqu'un
08:31que vous aimez particulièrement,
08:33c'est Sardou,
08:33Michel Sardou,
08:34avec la chanson
08:35qu'on diffuse à chaque fois
08:36à la fin du mariage,
08:38à la fin de la fête,
08:39quand il est 5 heures du matin.
08:41C'est comme ça,
08:41c'est ça.
08:42Sardou qui ne croyait pas
08:59du tout à cette chanson.
09:00Non, ça...
09:01Alors après,
09:01Michel Sardou,
09:02il s'est toujours trompé
09:03sur les succès de cette chanson,
09:04donc il n'y a pas de problème.
09:06Non, mais il n'y croyait pas
09:07parce qu'en fait,
09:08déjà,
09:09cette chanson,
09:10elle est née d'un accident,
09:10c'est-à-dire que c'est un instrument
09:12de Jacques Revault
09:14qui prend le soleil
09:15et qui fait donc un son
09:16de cornebuse.
09:17Avec Pierre Delanoé,
09:19donc Sardou et Jacques Revault,
09:21ils se retrouvent autour
09:21d'une table et ils disent
09:22qu'est-ce qu'on va pouvoir en faire ?
09:24Delanoé va acheter
09:25des guides touristiques
09:26sur l'Irlande.
09:27Ils écrivent une histoire
09:29d'un mariage irlandais
09:30dans une Irlande divisée.
09:32Ça dure 7 minutes
09:33et Sardou dit
09:33on va emmerder tout le monde
09:34avec une chanson
09:35qui va durer 7 minutes.
09:36Il l'enregistre
09:37et puis c'est un million
09:38d'exemplaires le single,
09:39c'est un million
09:40d'albums
09:41et c'est une chanson
09:42qui traverse
09:43toutes les générations
09:44que Michel Sardou
09:45va chanter à quasiment
09:46je pense à 95%
09:48dans tous les concerts.
09:50Ce qui lui permet
09:51en plus
09:52avec la boucle finale
09:53de pouvoir partir
09:54et d'aller à son hôtel
09:54comme ça il n'a pas
09:55d'autographe à signer
09:56parce qu'il est assez malin.
09:57Mais c'est une chanson
09:58qui est diabolique.
10:00Un tube,
10:01c'est quelque chose
10:01de diabolique.
10:02C'est-à-dire qu'on a beau
10:03l'écouter 15 fois,
10:0420 fois,
10:05on découvre toujours
10:06une sonorité différente
10:07et elle nous emporte
10:09et comme vous le dites,
10:10c'est une chanson
10:10qui se danse
10:11et qui se chante
10:12dans un mariage en province
10:13et dans une grande école
10:14de commerce à Paris.
10:18C'est passionnant,
10:19c'est un livre
10:20qui parle de musique.
10:22C'est la route du tube,
10:23c'est ciné-flor.

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