Rencontre Sarkozy Bardella : une erreur pour Bardella ?

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Transcript

00:00Oui, en pleine forme.

00:02Ils sont fous, ils sont fous.

00:03Allez, tout de suite, le coup de projecteur des vraies voix.

00:06Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.

00:09Tête à tête entre deux figures politiques de premier plan,

00:13Nicolas Sarkozy et Jordan Bardella.

00:16Vous avez sur un bateau Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, vous sauvez qui ?

00:21Carla Brunet.

00:23C'est assez surprenant quand même ce tête à tête entre Nicolas Sarkozy et Jordan Bardella,

00:27d'autant que ça n'a pas toujours été une des relations très chaleureuses.

00:31Nicolas Sarkozy qui n'a pas toujours été tendre avec Jordan Bardella en privé.

00:34Un échange effectivement courtois et chaleureux.

00:40Et ce matin, au tour d'un café, Jordan Bardella et Nicolas Sarkozy

00:46auraient évoqué la situation politique et l'avenir de la France dans cet entretien

00:50qui n'avait pas vocation à être secret selon son entourage.

00:53Le président du Rassemblement national avait été choqué par ce retrait de la région de l'honneur de l'ex-président.

01:00Alors parlons vrai, est-ce que cette rencontre crédibilise Bardella

01:03s'il devait être candidat à la place de Marine Le Pen ?

01:06Et à cette question rencontre Sarkozy-Bardella, c'est...

01:09Vous dites à 44% un bon coup pour Bardella,

01:12à 39% un coup de com'

01:13et à 17% une erreur.

01:15Vous voulez réagir ?

01:16Zach et les vraies voix attendent vos appels au 0826 300 300.

01:20Philippe Bilger, il y a une petite fascination de Jordan Bardella à Nicolas Sarkozy

01:25qui lui avait envoyé son livre.

01:28Ça démarre comme ça.

01:29Je pense que Jordan Bardella apprécie Amir, même pourquoi pas Nicolas Sarkozy,

01:36de la même manière que Nicolas Sarkozy probablement aime chez ce jeune homme

01:42qui devient doucement un homme,

01:44quelque chose qui lui rappelle le RPR des années 80.

01:48Mais pour répondre à votre triple interrogation,

01:52je pense que véritablement, d'abord, c'est un bon coup pour Jordan Bardella.

01:57Une fois qu'on a dit cela, je me demande si au fond,

02:02ça ne conduit pas à favoriser encore davantage

02:07une banalisation du Rassemblement National

02:11et peut-être, mais là c'est une supputation totalement gratuite de ma part,

02:17à accentuer peut-être une légère divergence

02:21entre la conception de Marine Le Pen et la sienne.

02:26Françoise de quoi ?

02:26Moi, je fais partie des gens qui pensent que ça a l'air d'être un bon coup,

02:30mais de façon contre-intuitive, ça n'est pas du tout un bon coup.

02:33Parce que la réalité, c'est que je vois bien la normalisation,

02:36la fascination, l'idée de se donner du surplomb,

02:38parce que finalement, un ancien président de la République

02:41qui est encore très aimé à droite, vous reçoit, etc.

02:44Ça, c'est sur le papier, on peut le concevoir.

02:46Mais il faut regarder les effets à mèche lente.

02:49La réalité aussi de l'électorat du Rassemblement National,

02:52c'est qu'il n'aime pas forcément cette normalisation,

02:55cette idée que ce parti trace et fraye avec les élites.

03:00Et qu'est-ce que vous envoyez comme message,

03:02quand vous êtes Jordan Bardella,

03:04potentiellement candidat du Rassemblement National,

03:07que vous allez voir Nicolas Sarkozy,

03:09mais vous envoyez une image de normalisation totale,

03:12de banalisation, et surtout de membres à part entière du système.

03:16Et moi, je pense que c'est peut-être bien sur l'instant,

03:19mais dans une campagne présidentielle,

03:21c'est quelque chose qui pèsera lourd contre Jordan Bardella,

03:24j'en suis persuadé.

03:25Ça me fait penser à François Hollande et Nicolas Sarkozy,

03:28qui avaient voulu faire les malins en 2005,

03:31et qui avaient fait la une de Paris Match,

03:32en disant « Pour nous, c'est oui, le traité constitutionnel ».

03:36Et en fait, ils s'étaient retrouvés tous les deux dans ce bateau,

03:39et cette photo avait été terrible.

03:41Et pour Hollande, vous vous en souvenez,

03:42et pour Sarkozy, c'était devenu une arme en part entière

03:45pour les adversaires, pour les partisans du non.

03:48Attention, sur le papier, pour moi, ça a l'air très smart.

03:52En réalité, je pense que c'est une faute,

03:54par rapport à la composition même de l'électorat du RN,

03:57qui ne veut pas voter pour l'établissement.

03:59Sébastien Ménard.

04:01Alors, moi, je vais répondre tout de suite à la question.

04:03C'est une erreur pour Nicolas Sarkozy, indéniablement,

04:06parce qu'on imagine une récupération,

04:08on imagine, comme le disait Philippe Bilger tout à l'heure,

04:10une espèce de contrepartie attendue, présente ou future.

04:16Donc, c'est une erreur.

04:17C'est une erreur pour Nicolas Sarkozy,

04:18mais ça ne l'est pas pour Jordan Bardella.

04:20C'est pour l'un et pour l'autre un coup médiatique,

04:22voilà, très clairement,

04:23puisque certains vont s'intéresser à Sarkozy.

04:25« Tiens, pourquoi Sarkozy reçoit-il Bardella ?

04:30Pourquoi Bardella a accepté d'aller voir Sarkozy ? »

04:32Et c'est un énorme coup pour Bardella.

04:34Pourquoi ? Parce que Bardella ne ressemble pas à Marine Le Pen,

04:38ne ressemble à personne au sein du Rassemblement National,

04:40l'ex-Pront National.

04:41Il ressemble en tout point au petit Nicolas Sarkozy,

04:44qui, dans les années 70,

04:46était à coller des affiches,

04:48les affiches de Jacques Chirac.

04:48C'est pour ça qu'on peut se demander

04:49si ce n'est pas trompé de parti.

04:51Non, mais ça, c'est un autre sujet.

04:53Mais ce que je veux dire, c'est que l'itinéraire de Jordan Bardella,

04:57qui était à Saint-Denis dans le 93,

05:00qui n'était pas, quelque part, adoubé

05:02parmi les élites du Front National à l'époque,

05:07il a eu le même itinéraire,

05:08mais en mode accéléré,

05:11qu'a pu connaître Nicolas Sarkozy.

05:13Et je vais aller plus loin.

05:16Moi, pour moi, là où je ne suis pas d'accord avec vous, Françoise,

05:18c'est qu'effectivement, il peut fâcher une partie de l'électorat

05:24Front National Canal Historique,

05:26qui évidemment...

05:27Pas du tout, mais pas que celui-là.

05:28Laissez-moi aller au bout, s'il vous plaît.

05:29Parce qu'ils sont anti-élite, anti-système,

05:32anti-Sarkozy, anti-tout ça.

05:34Il n'y a pas de débat avec ça.

05:35Mais aujourd'hui, pour que le Rassemblement National

05:39caracole à 37, 38% d'intention de vote,

05:43quel que soit le candidat,

05:44au premier tour de l'élection présidentielle,

05:46il n'y a pas que cette radicalité électorale.

05:49Il y a aussi de nombreux électeurs.

05:53Il y a aussi de nombreux électeurs classiques.

05:55On y va.

05:56Là où je vous réponds, Françoise,

05:58on pourrait le craindre, enfin,

06:00pour Jordan Bardella,

06:03mais je ne crois pas.

06:04Parce qu'au fond, la visite à Nicolas Sarkozy,

06:08l'entretien avec lui,

06:09ils avaient prévu un déjeuner qui ne s'est pas fait,

06:12ça relève presque aujourd'hui

06:14d'une banalité, d'une routine.

06:17Je veux dire, c'est...

06:18Non, non, non, non, non.

06:18Je ne pense pas qu'on en tirera quoi que ce soit

06:23d'hostile à Jordan Bardella sur le plan politique.

06:27Eh bien, vous savez,

06:28moi, je rejoins complètement Cécile

06:29qui posait la question,

06:30et moi, je réponds positivement à sa question.

06:33Je suis absolument persuadé, vraiment,

06:35que dans le cœur d'une campagne,

06:37ils viennent de faire un cadeau

06:38à leurs opposants extraordinaire.

06:40Nous, on est dans l'entre-nous,

06:42sur nos plateaux,

06:43on trouve que ce n'est pas grave

06:44et que le RN est devenu un parti normal.

06:46Mais on n'est pas dans le cœur de l'élection.

06:48En aucun cas.

06:49Je veux bien qu'on nous crédite

06:50de 30 ou 32% ou 38%.

06:52Ça n'est pas vrai.

06:53Jamais le candidat du RN ne sera à 32%

06:55ou à 40% le soir du premier tour.

06:58Tout va compter.

06:58Mais il fera le double du candidat de gauche.

07:00Ça, c'est sûr.

07:01Mais on ne sait rien.

07:02Tout va compter.

07:03Et de mon point de vue,

07:05on oublie toujours,

07:06parce qu'on l'aime bien,

07:07ce qui n'est pas mon cas,

07:08mais Nicolas Sarkozy,

07:09une figure honnie.

07:10Nicolas Sarkozy est une figure toxique.

07:13De l'opinion française, oui.

07:15Écoutez.

07:15Non, pas les droits.

07:16Il n'est pas si détesté.

07:17Excusez-moi.

07:18Excusez-moi.

07:21Seul contre la vérité des prix.

07:22Quand Nicolas Sarkozy

07:23s'est présenté à une primaire,

07:25rappelez-moi donc combien il a fait.

07:27Et rappelez-moi donc combien il a fait.

07:29Ça n'est pas parce que vous vendez des livres.

07:31Ça n'est pas parce que vous vendez des livres

07:32et que vous êtes à 30% dans le baromètre de l'IFOP

07:36que dans le cœur d'une campagne,

07:38les gens ont envie.

07:39Nicolas Sarkozy est jugé très sévèrement.

07:41Mais il ne sera plus en campagne.

07:42Il n'a jamais été handicapé par ça.

07:44Mais lui ne sera plus en campagne.

07:46Mais je vous dis, moi,

07:47que le candidat du RN,

07:48anti-système, anti-établissement,

07:51qui s'affiche avec le leader de la droite,

07:54condamné pour corruption,

07:55excusez-moi,

07:58avec plus de 100 députés,

07:59ils ne sont plus anti-système.

08:00Ils sont partis du système.

08:01Ils sont partis du système.

08:03Franck Alizio,

08:03tant de listes à Marseille,

08:06il est dans le système.

08:07Est-ce que j'ai dit ça ?

08:08Est-ce que j'ai dit qu'il n'était plus en système ?

08:10Leur construction politique

08:12et de communication politique,

08:14leur construction,

08:16c'est d'être encore et toujours

08:18le parti proche du peuple

08:21contre le système.

08:22Je n'ai pas dit,

08:23mais écoute,

08:25c'est leur construction,

08:26mais bien sûr que c'est leur construction.

08:27Ce n'est plus le cas,

08:27mon avis,

08:28pareil,

08:28Sébastien Ménard.

08:29Ce n'est plus le cas,

08:30la réalité,

08:30Bardella a été battue

08:31de façon assez débile.

08:34Moi, vraiment,

08:35je ne comprends pas.

08:36Je ne sais pas ce que vous êtes

08:37copains avec Sarkozy.

08:38Non, mais on oppose.

08:40On n'arrête nos arguments.

08:42Je peux vous dire

08:43qu'aujourd'hui,

08:44pour avoir croisé

08:45dans un cadre totalement différent

08:48Carla Bruni

08:49et Nicolas Sarkozy

08:49la semaine passée,

08:50il est extraordinairement populaire.

08:52Il est plébiscité.

08:54Non, mais c'est une vérité.

08:56Il reste une figure...

08:57Il ne veut pas dire vote.

08:58Mais non, ça ne veut pas dire...

09:00Il faut peut-être être plus nul.

09:01C'est une figure.

09:03Il reste une figure tutélaire

09:04de la droite.

09:05Et ce qu'il s'est passé

09:06entre Nicolas Sarkozy...

09:07Il l'a trahi.

09:08Pas du tout.

09:09Je vais aller au bout.

09:10Attendez, c'est pas au bout.

09:11Ce qu'il s'est passé

09:11entre Nicolas Sarkozy

09:13et Jordan Bardella,

09:14et je pense,

09:15une très mauvaise nouvelle

09:16pour la droite

09:17est une bonne nouvelle

09:18pour l'électorat additionnel

09:21de l'électorat,

09:23canal historique,

09:24Rassemblement National,

09:25Front National.

09:26Vous, j'oubliez une chose,

09:27c'est qu'il n'y a pas

09:28que Jordan Bardella

09:29qui voit Nicolas Sarkozy.

09:31Retailleau l'a vu

09:33à plusieurs endroits.

09:33Oui, mais Retailleau,

09:33c'est pas le Rassemblement National.

09:35Excusez-moi.

09:36D'accord, non,

09:36mais ce que je voulais dire

09:37tout à l'heure,

09:39il devient une sorte

09:40de passage obligé.

09:42Écoutez, je suis d'accord.

09:42Vous lui donnez

09:43une importance capitale

09:45à cette rencontre,

09:46je pense que vous l'assurez.

09:48Je suis d'accord

09:48avec Philippe Bilger.

09:49Tout le monde va baiser

09:50la babouche

09:51de Nicolas Sarkozy

09:52depuis des années,

09:52mais pas du tout.

09:53On s'en fiche complètement,

09:54mais il a été battu

09:55et sèchement battu.

09:56Elle n'a pas son adresse.

09:57Il a été battu,

10:01rebattu,

10:01surbattu

10:02à la présidentielle.

10:03Il a été écrasé,

10:04humilié à la primaire.

10:05Ce n'est pas parce que

10:05vous faites des files d'attente

10:07à la FNAC,

10:08comme tout à l'heure

10:09le disait Cécile,

10:09la popularité n'égale pas

10:11le vote.

10:11Il n'égale pas l'influence.

10:13Nicolas Sarkozy

10:13a été...

10:14Il est dernier

10:14le président de droite

10:14aujourd'hui.

10:15Bien sûr, Nicolas Sarkozy,

10:17moi je me baladais

10:18l'autre jour avec Ségolène.

10:19Tout le monde adore Ségolène

10:20et demande des autographes.

10:21Vous pensez qu'un jour,

10:22mais bien sûr que si,

10:23elle est la plus haute

10:24personnalité préférée

10:25du français à gauche,

10:27est-ce que vous pensez

10:27qu'un jour,

10:28Ségolène peut se représenter ?

10:29La réponse est non.

10:30Elle a dit qu'elle est pensée

10:31à la primaire à gauche.

10:33Mais on ne peut pas dire

10:34que Ségolène Royal,

10:35ça ne compte pas.

10:36Mais je n'ai pas dit...

10:37J'ai dit juste,

10:38ça ne compte pas.

10:39Quand Emmanuel Macron

10:40a demandé par exemple

10:41à Nicolas Sarkozy

10:42de lui ramener

10:42des gens de droite,

10:43il a été incapable

10:44de faire le job.

10:46Il a été incapable

10:47de ramener

10:47ce que Macron lui demandait.

10:49Donc, je veux bien

10:50qu'il signe des autographes

10:52parce qu'il est vu à la télé

10:53et que c'est une star

10:54politique comme

10:55les Ségolène,

10:56comme les François Hollande,

10:57comme l'Emmanuel Macron.

10:58Mais voilà,

10:59je pense que ça ne va pas

11:00plus loin que vu à la télé.

11:02Merci mille fois,

11:03mes amis.

11:03Merci beaucoup,

11:04Philippe Bilger.

11:05Ah bah oui, bravo.

11:06Sans experts,

11:07c'est très bon.

11:08Merci, Françoise de Goua.

11:09Merci Sébastien Ménard.

11:11Vous restez avec nous

11:12dans un instant.

11:13On va vous parler

11:13du Made in France,

11:14bien entendu.

11:15Et on vous souhaite

11:17une belle soirée

11:18à nos amis des vrais voix.

11:20Oui.

11:20Françoise de Goua

11:21était désolé

11:22qu'ils arrêtent

11:22de s'engueuler.

11:23Mais vous pouvez vous frapper

11:24dans la rédaction,

11:25allez-y.

11:25Non, non, non.

11:26Non mais en fait,

11:26Sébastien Ménard et moi,

11:28c'est la dernière pour nous

11:29avec vous cette saison.

11:30Je vous signale

11:31parce qu'on ne sera pas là demain.

11:32Moi, je suis à la latinelle.

11:33Et voilà,

11:34je voulais vous dire

11:34que ça a été un bonheur,

11:36même si je vous chambre,

11:36Philippe David

11:37et Cécile Le Minibus,

11:39c'est un bonheur

11:39de bosser avec vous.

11:40Ça fait vraiment partie

11:41des moments

11:42où on se dit

11:43je suis très heureuse

11:44de participer à cette émission.

11:45Vous êtes formidables en fait.

11:46On vous aime.

11:47Merci beaucoup.

11:47On vous chambre,

11:49mais vous faites quand même

11:49très bien votre boulot,

11:50ce qui m'ennuie

11:51de le reconnaître.

11:53Notez greffier,

11:54ça n'arrivera plus

11:55aussi souvent.

11:57Françoise,

11:58faites attention,

11:59tout est enregistré.

12:00Je le pense profondément.

12:02Nous aussi,

12:02on le pense.

12:03En tout cas,

12:03merci d'avoir été

12:04de très bonne voix.

12:05Merci à vous.

12:06Et puis,

12:07on se retrouvera en septembre.

12:08Merci à vous.

12:09Allez, vous restez avec nous.

12:10On fait une petite pause.

12:11On revient dans un instant.

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