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Vendredi 23 mai 2025, retrouvez Nicolas Dadoun (Directeur général associé, Hyperion Capital), Fabrice Cousté (Journaliste, B SMART), Thaïs Castang (Associée, L&A; Finance) et Camille Toubi (Directeur distribution, Exclusive Partners) dans L'EFFET PATRIMOINE, une émission présentée par Fabrice Cousté.

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Transcription
00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans l'Effet Patrimoine.
00:11Je suis ravi de retrouver pour cette émission spéciale Produits Structurés.
00:14Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ces produits, sans peut-être oser le demander.
00:18En tout cas, vous le savez, quelles que soient les conditions de marché, il existe un produit structuré.
00:23Ces produits financiers qui ont le vent en poupe, ils sont également critiqués parfois pour leur complexité,
00:28leur opacité, voire leurs frais. Alors, comment bien les comprendre ?
00:31C'est ce qu'on va voir dans un instant avec nos experts.
00:34Et puis, on verra également comment déjouer certains pièges, justement, sur cette complexité,
00:39ce qu'on va appeler la face cachée des produits structurés.
00:42Ça sera dans un instant dans le débat. Tout de suite, les experts.
00:50On les appelle Autocolle, Phoenix ou Athena, ils promettent du rendement,
00:54parfois de la protection du capital, reste un mystère pour beaucoup.
00:58Alors, c'est quoi réellement un produit structuré ?
01:01À quoi ça sert ? Comment on s'en sert ?
01:03On va le voir tout de suite avec nos experts.
01:06On est ravis d'accueillir sur le plateau Camille Toubi.
01:08Camille, bonjour.
01:09Bonjour.
01:09Vous êtes responsable de la distribution chez Exxudis Partners.
01:12Bienvenue à vous.
01:12Merci.
01:13À vos côtés, Thaïs Castan.
01:14Thaïs, bonjour.
01:15Bonjour.
01:15Associée chez L&A Finance.
01:17Bienvenue à vous.
01:18Merci.
01:18Et enfin, Nicolas Dadoun.
01:20Bonjour Nicolas.
01:20Bonjour.
01:21Directeur général associé chez Hyperion Capital.
01:24On rentre tout de suite dans le vif du sujet, si vous l'avez bien, avec ces produits structurés
01:29que vous maniez.
01:32Nicolas, si on faisait quelque chose de simple, qu'est-ce que c'est un produit structuré ?
01:37Alors, simplement, c'est un contrat qui va nous permettre d'investir sur un sous-jacent
01:41qui est une action, un indice qu'on va choisir et qui va nous permettre d'allier un investissement
01:45sur un titre en direct et une protection.
01:48Et en contrepartie, on va avoir un gain qui va être limité.
01:50Très bien.
01:53Pourquoi on dit justement qu'il est structuré ?
01:56Toujours ?
01:57Toujours.
01:58On dit qu'il est structuré parce qu'on va prendre un titre pour construire un produit
02:02tout autour et apporter des options, des conditions, des protections.
02:07Et donc, on va structurer autour de ce titre tout un contrat qu'on va mettre à disposition
02:11du client.
02:13Thaïs Castan, un mot justement de L&A.
02:15Comment vous en servez aujourd'hui de ces produits structurés dans votre cabinet ?
02:19Alors, on s'en sert plutôt au sein du véhicule de l'assurance vie pour commencer.
02:23Donc, il y a un référencement à avoir à ce niveau-là.
02:26Et puis, on s'en sert en fait sur différentes thématiques, à la fois pour venir en complémentarité
02:33de fonds garantis, de fonds en euros pour générer une rentabilité auprès de nos clients
02:38tout en ayant une certaine sécurité sur le capital, mais aussi comme outil de diversification
02:44et outil de performance sur d'autres typologies de produits structurés.
02:50Je pense qu'on va y venir tout à l'heure, que ce soit des autocolls par exemple.
02:53Oui, autocolls, phoenix, produits à capital garantie.
02:55Exactement.
02:56C'est vrai qu'on voit fleurir ces noms et avec souvent des performances assez alléchantes.
03:01Pour continuer avec vous, Camille, justement, même question, à quoi ils servent ?
03:08Qu'est-ce que demandent les clients au final ?
03:10Vos clients finaux ?
03:13Mes clients finaux ?
03:14Alors moi, je distribue à des conseillers en gestion de patrimoine
03:17qui eux-mêmes ont des clients finaux.
03:21Le produit structuré, en fait, ce qui est intéressant, c'est que c'est un instrument financier
03:26qui répond à un besoin spécifique.
03:28Donc, on l'a vu, il y a plusieurs produits de type structuré.
03:31Donc, ça permet en fait de répondre déjà à des besoins précis
03:34puisque les produits structurés sont créés sur mesure
03:37et ils combinent plusieurs actifs financiers, des obligations, des actions, des options.
03:42Donc, ça permet d'offrir aussi un couple rendement risque dans une situation bien précise.
03:47Oui, et c'est vrai que ce mélange peut-être, cette structuration dont tu en parlais,
03:50c'est ce qui apporte cette touche parfois un peu de complexité
03:53et peut-être, est-ce que ça effraye certains ou est-ce qu'il faut faire plus de pédagogie ?
03:57Comment on s'en sert, Nicolas ?
03:58Il y a beaucoup plus de pédagogie parce qu'effectivement, c'est facile de lire l'évolution d'un titre comme Total.
04:04C'est beaucoup plus compliqué pour un client final de lire l'évolution du produit structuré qui est fait sur Total.
04:09Pourquoi ? Parce que l'évolution du produit ne dépend pas que simplement du sous-jacent qui est Total.
04:14Il va dépendre des conditions qu'on a mis dans le produit, de la maturité finale, de sa proximité avec sa date d'échéance.
04:19Il va dépendre de tout ça et derrière tous ces éléments se construit une valorisation indicative
04:25qui est assez complexe et pour le client qui est difficilement lisible.
04:29Notre travail au quotidien, c'est d'expliquer déjà la structuration, comment ça se passe pour le client,
04:35quels sont ses côtés positifs, quels sont ses côtés négatifs, ses risques évidemment.
04:39Et ça aussi, c'est pareil, il faut l'expliquer en détail parce que les risques ne sont pas les mêmes que d'investir en direct.
04:44Oui, alors on ne va pas faire de cours de finances ici sur le plateau, ça serait un peu long.
04:47Mais en quelques mots, qu'est-ce que vous proposez si on parle, Thaïs Castan, on parlait tout à l'heure d'autocall,
04:53qu'est-ce que c'est très simplement, comment ça fonctionne ?
04:56Globalement, l'objectif pour un client, pour un investisseur en bout de chaîne,
05:00c'est d'investir son épargne sur un produit qui va être structuré autour d'un indice qui sera créé pour ce produit.
05:09Et autour d'un scénario, un scénario connu à l'avance.
05:12Donc ce qui est agréable pour le client, c'est cette lisibilité, je dirais, de à la fois la performance,
05:19de la durée de vie aussi du fonds et de savoir ce qu'il va gagner si on rentre évidemment dans ce scénario,
05:26mais combien il va gagner tous les ans sur l'argent qu'il a investi.
05:30Et c'est ce que recherchent nos clients parce que quand on leur propose d'investir plus traditionnellement sur les marchés boursiers,
05:36il y a un objectif de rentabilité qui est établi, mais ça oscille en fonction des variations de marché.
05:45Tandis que là, en fait...
05:46Oui, on ne sait pas si ça peut faire plus 5, plus 10, moins 5, moins 10.
05:48On ne sait pas ce que va faire le marché, surtout qu'on veut connaître un épisode quand même de volatilité assez important avec les 100 jours de M. Trump.
05:56Là, ça rassure finalement.
05:59Exactement. Les crises sont de plus en plus fréquentes, on le remarque depuis le Covid finalement.
06:04Et nos clients, ce qu'ils recherchent, c'est à amortir ces baisses de marché parce que quand c'est à la hausse, en général, tout va bien.
06:10Et amortir ces baisses de marché via des produits structurés, c'est possible.
06:14Alors, il ne faut pas faire que ça uniquement, mais c'est vrai que ça permet en tout cas de contrebalancer des chutes de marché
06:22qui engendrent à nos clients des moins-values qui sont difficiles à rattraper, que ce soit sur le moyen terme ou sur un horizon d'investissement défini.
06:32Précisément, quand le marché a beaucoup baissé, finalement, si on est sur des produits structurés,
06:37on sait qu'à une échéance donnée, on va constater si le scénario se réalise ou pas.
06:42S'il ne se réalise pas, le produit va continuer à vivre sa vie.
06:45S'il se réalise, on est remboursé du montant qui était indiqué ou prévu à la base.
06:49Oui. Nous, c'est vrai qu'au sein du cabinet L&A, on favorise des produits structurés qui ont une durée de vie plutôt courte,
06:56qui sont rappelés rapidement.
06:58Donc, on essaie d'avoir un horizon aux alentours de deux ans, vous voyez.
07:01Même si la durée de vie du produit structuré en elle-même peut durer jusqu'à dix ans.
07:07Mais ça permet à nos clients d'avoir une certaine liquidité, parce que ça peut être aussi la contrepartie des produits structurés,
07:12de laisser son argent bloquer une certaine durée.
07:14Et nos clients préfèrent avoir à l'idée que l'argent reste disponible au cas où.
07:19On ne sait jamais ce qui peut se passer, si on a besoin de financer un projet ou autre, de pouvoir mobiliser l'argent.
07:24Donc, c'est à la fois mettre le curseur au bon endroit entre un produit structuré qui soit de qualité,
07:30et qui permettent de bonnes conditions aux clients, tout en gardant, si possible, une liquidité.
07:35Oui. Camille Toubi, justement, quand vous en proposez aux conseillers en gestion de patrimoine,
07:39qui eux-mêmes vont parler à leurs clients, qu'est-ce qui est important, sur quoi vous mettez l'accent ?
07:44On met l'accent sur plusieurs choses.
07:47Nous, ce qu'on essaye de faire, déjà, c'est d'apporter de la visibilité et de la lisibilité sur le sous-jacent.
07:54Déjà, ce qui est important, c'est que ça va être le moteur de performance.
07:58Ce qu'on essaye de faire, c'est de bien comprendre et bien d'analyser aussi les besoins de l'investisseur,
08:05sa tolérance au risque.
08:07On va aussi contrôler et vérifier la qualité de l'émetteur.
08:10L'émetteur, c'est vraiment le garant financier de votre formule.
08:13Donc, c'est important aussi de travailler avec des émetteurs de bonne qualité.
08:17Les grandes banques françaises ?
08:18Les grandes banques françaises ou américaines, anglaises.
08:22L'idée, c'est aussi de pouvoir diversifier son risque sur plusieurs émetteurs.
08:27Après, les émetteurs ont des notations.
08:28Donc, on peut facilement comparer la solvabilité et la fiabilité de ces émetteurs via les notations.
08:34On ne sait peut-être pas, mais c'est vrai que la qualité de la notation de l'émetteur agit aussi sur le prix du produit.
08:39Oui, effectivement.
08:40Effectivement, plus un émetteur est bien noté, plus elle va avoir des besoins de financement moins importants
08:47parce que directement, les gros flux vont arriver vers cet émetteur.
08:52Et moins l'émetteur est moins bien noté, plus justement elle va avoir moins de flux.
08:57Donc, elle va aller en chercher des flux.
08:59Et pour aller chercher ces flux, elle va proposer peut-être un meilleur rendement, des meilleurs prix, etc.
09:05Elle va essayer d'attirer, de financer sa trésorerie.
09:08Mais après, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a des moments où les banques ont besoin qu'elles soient très bien notées ou un peu moins notées.
09:14Il y a toujours des périodes où elles ont plus ou moins besoin de trésorerie.
09:17C'est ce qu'on appelle le funding dans les produits structurés.
09:19Et nous aussi, ça va être notre métier d'aller regarder quel est le meilleur moment,
09:24quelle est l'entreprise qui a le plus besoin de financement parce qu'elle va nous offrir des conditions meilleures.
09:29D'accord. Ce sera peut-être un petit peu plus risqué, bien évidemment.
09:32On parle quand même d'établissements assez importants.
09:34On disait tout à l'heure, Nicolas Danoun, vous nous parliez justement de pédagogie.
09:38Quels sont justement les mécanismes clés à comprendre ?
09:41Les barrières, les coupons, l'observation ?
09:45Est-ce qu'il faut être un financier aguerri ?
09:47Est-ce que c'est d'ailleurs pour des clients plutôt aguerris ou tout le monde peut en faire ?
09:50Je dirais plutôt aguerris, mais on peut les faire devenir aguerris.
09:55Notre boulot au quotidien, c'est quand même ce travail de pédagogie.
09:59C'est de le faire progresser.
09:59Oui, évidemment. Après, on est distributeur.
10:01Nous, on a la sélection, on a la compétence pour choisir, mais à la fin, ça reste le client qui signe.
10:06Donc, il faut qu'il comprenne ce qu'il signe.
10:07Et pour nous, l'important, c'est que sur ce type de produit, il y a un réel boulot de pédagogie.
10:13Donc, une fois que c'est mis en place, une fois que ce travail est fait,
10:15c'est beaucoup plus simple de travailler sur cette classe d'actifs avec les clients dans la durée.
10:18Mais il y a ce travail en amont pour leur faire rentrer ces classes d'actifs dans les portefeuilles
10:22qui est long et qui est nécessaire.
10:24Ça passe par quoi ?
10:25Ça passe par du temps avec les clients pour leur expliquer.
10:28Parce que quand on lit les documents contractuels, on peut dire qu'il y a tous les éléments pour comprendre ce qu'il y a dedans.
10:32En réalité, c'est que c'est complexe.
10:35Donc, même nous, quand on les lit, des fois, on se dit qu'il y a des choses, il faut quand même qu'on y réfléchisse pour comprendre.
10:40Donc, c'est vraiment un travail de pédagogie.
10:43Donc, les éléments importants à comprendre, c'est effectivement comment fonctionne le produit,
10:47à quel moment ils vont gagner de l'argent sur ce produit-là,
10:50dans quelles conditions ils vont gagner de l'argent et dans quelles conditions ils peuvent perdre de l'argent.
10:54Où est leur prise de risque ?
10:55Où est leur niveau de blocage ?
10:58Combien de temps ils peuvent avoir leur argent qui est bloqué ?
11:01C'est tous ces éléments qu'il faut qu'ils prennent en compte.
11:03Et ça, ça dépend de chaque structuration de produit.
11:05C'est pour ça que nous, chez nous, chez Hyperion Capital,
11:07on ne fait quasiment que des produits sur mesure.
11:09C'est qu'on construit les produits pour les clients finaux, avec eux, selon les conditions qu'ils ont besoin.
11:14Donc, s'ils ont besoin de ne pas pouvoir bloquer leur argent plus de 4-5 ans, on aura des maturités courtes.
11:19S'ils ont besoin d'avoir un rappel anticipé, rapide, on va travailler sur la structuration pour répondre à ces atteintes-là.
11:25S'ils veulent un rendement privilégié, un rendement faible, avec plus de sécurité, on va travailler dessus.
11:29Ou inversement, un rendement plus élevé, mais avec plus de risque.
11:31Sur mesure, on peut vraiment créer un produit ad hoc avec les différentes contreparties, les différents brokers.
11:37Même question, Thaïs Castan, chez Aléa Capital, à qui type de profil ça convient ces produits structurés ?
11:46C'est une bonne question.
11:47Parce qu'en fait, l'objectif, c'est de sélectionner une offre suffisamment large pour que ça convienne à un maximum de profils.
11:54En fait, chaque client a des attentes différentes, même si le profil en lui-même peut sembler similaire.
12:02On a tous potentiellement des projets qui vont venir, des horizons d'investissement différents, un montant d'investissement différent, des besoins en liquidité différents.
12:12L'idée, c'est de personnaliser, comme l'a dit Nicolas, au maximum l'offre que l'on propose.
12:17Mais le réel sujet, c'est qu'un client qui ne comprend pas ce sur quoi il investit, n'investira pas.
12:23Donc on a un réel intérêt en rendez-vous de vulgariser le discours technique pour que ce soit compréhensible.
12:33Parce que même pour nous, en tant que professionnels, parfois, c'est compliqué de réellement comprendre ce qu'il y a derrière un produit structuré, derrière le sous-jacent, les limites, les avantages.
12:46Donc l'objectif, nous, c'est de synthétiser tout cela, de l'expliquer au client et qu'il voit l'intérêt pour lui d'investir sur ce type de solution plutôt que sur d'autres choses.
12:55D'accord. Donc il y a les produits sur l'étagère qui vont être distribués par ceux qui les créent.
13:01Et puis d'autres qu'on peut faire, j'imagine, à partir de certains dans vos enveloppes, mais on va y revenir.
13:04Tiens, justement, à propos d'enveloppes, l'app enveloppe, dans quoi on met son produit structuré ?
13:09Est-ce qu'on peut en mettre dans un PEA, dans un compte-titre, dans une assurance-vie, dans un PER ?
13:13Camille ?
13:14Il y a plusieurs enveloppes qui sont éligibles aux produits structurés.
13:19Principalement, l'enveloppe la plus utilisée, c'est l'assurance-vie.
13:22Donc on a beaucoup de produits structurés en assurance-vie.
13:25Je pense que ça doit être au moins 90% des produits structurés qui sont en assurance-vie.
13:29On a la possibilité de le faire en compte-titre également.
13:32On peut passer soit par des plateformes spécialisées en distribution de compte-titre
13:35ou directement loger le produit structuré dans le compte-titre de la banque.
13:39Ça aussi, c'est possible de faire ça.
13:43Pour la partie PEA, on ne peut pas mettre de produit structuré.
13:46Vous avez une composante obligataire et comme c'est sur la PEA, on est vraiment sur des actions.
13:52Sur un profil, une enveloppe qui est éligible aux actions, on ne met pas de produit structuré
13:55sur les PEA, mais on peut en faire en assurance-vie française, en compte-titre et aussi en assurance-vie
14:02luxembourgoise.
14:04Très bien.
14:04Voilà pour ce premier aperçu, pour cette compréhension des produits structurés.
14:08On a bien compris beaucoup de pédagogie.
14:10Peut-être que ça ne s'adresse pas à tous les profils.
14:12En tout cas, ça demande à bien comprendre les scénarios positifs, mais aussi négatifs.
14:16Et en revanche, les enveloppes sont assez larges pour pouvoir les loger.
14:20On va s'intéresser tout de suite à la face cachée des produits structurés.
14:24C'est dans le débat.
14:29Et tout de suite, le débat.
14:31On s'intéresse à la face cachée des produits structurés.
14:34On est toujours en compagnie de nos experts.
14:36Camille Toubi, Ex-Suite Partners, Thaïs Castan, associé Aléa Finance, et Nicolas Dadoune
14:43pour Hyperion Capital.
14:45On va s'intéresser, messieurs-dames, à peut-être les objections classiques qu'on retrouve
14:51sur ces produits.
14:52On dit, et on l'a vu un petit peu en première article, souvent, ce sont des produits compliqués,
14:57opaques.
14:58Alors, première objection, compliquée, Thaïs Castan.
15:01Oui, compliquée, compliquée.
15:03Alors, pour l'expliquer, déjà, face aux clients.
15:07Et puis, compliquée aussi, parfois, pour les comprendre.
15:09Non, mais compliquée, parce que, déjà, nos clients n'ont pas forcément une éducation
15:14financière, de manière générale.
15:16Et les nouvelles générations, un peu plus, avec l'essor des réseaux d'Internet, se
15:20renseignent davantage.
15:21Mais les générations plus anciennes ont besoin d'une, je dirais, d'une éducation
15:28financière.
15:29Il y avait le réflexe d'aller voir leur banque, par exemple, pour avoir des conseils.
15:32Et les explications n'étaient pas forcément aussi pointues que la confection d'un produit
15:38structuré.
15:38Donc, déjà, il y a tout ce travail d'explication de la stratégie.
15:44Et les produits structurés ne facilitent pas la tâche quand il y a plusieurs solutions
15:48et opportunités possibles pour le client.
15:50Mais bon, après, c'est une habitude aussi.
15:54Et voilà, il faut vulgariser.
15:56Et on y arrive.
15:57Deuxième objection, les frais sont un peu opaques.
16:01Est-ce que le marché, Nicolas Danoune, a progressé en transparence sur ce point-là ?
16:05Ça a progressé.
16:06On n'est pas au firmament, mais on a progressé.
16:09Dans tous les documents contractuels, on peut retrouver le global des frais.
16:14Le détail, c'est toujours plus compliqué.
16:15Après, il faut distinguer deux choses.
16:17C'est qu'il y a les frais des distributeurs, c'est-à-dire nous, en tant que conseil en gestion
16:21de patrimoine.
16:22Et puis, il y a les frais des émetteurs, les frais de comptes de structuration du produit
16:26qui viennent plutôt des banques, voire potentiellement des frais aussi de brokers qui sont entre
16:29les deux, qui nous aident à identifier aussi les banques avec qui travailler, comme l'agit
16:35justement Camille.
16:37Donc, aujourd'hui, avec les développements réglementaires qu'il y a depuis notamment
16:422018, c'est beaucoup plus lisible pour le client.
16:45La difficulté sur ce type de produit, c'est que les frais sont compris dans l'enveloppe
16:49générale.
16:49C'est-à-dire que le client ne met pas 100 euros et s'est déduit de ses frais, c'est
16:52que c'est compris dans la structuration du produit.
16:54Donc, ça vient en moins, on va dire, de la rémunération finale qui va toucher.
16:59Et ça, pour le coup, ils ne le voient pas directement.
17:03C'est payé up front finalement, ces frais.
17:04C'est payé up front, mais ce n'est pas le client qui le paye, c'est le distributeur,
17:08enfin l'émetteur qui va nous le payer.
17:10Et donc, nous, on a des documents réglementaires qui font qu'on doit mettre en avant ces frais-là
17:14auprès des clients.
17:14D'accord.
17:15Vous avez, en tout cas, la commission est perçue par les CGP directement et ensuite,
17:19quelle que soit la vie du produit.
17:20Exactement.
17:20Voilà, c'est fait.
17:21Est-ce qu'on peut réellement comprendre le sous-jacent ?
17:25Parfois, Camille Toubilly, c'est vrai qu'on a des sous-jacents un petit peu obscurs.
17:29On reprend un exemple très simple, CAC 40 qui évolue.
17:31On se dit, tiens, le CAC 40 fait plus 10%.
17:32Puis, le produit structuré, finalement, c'était un CAC 40, dividendes réinvestis ou non réinvestis
17:37sur une période de temps donné.
17:38Et ça, c'est un peu perturbant.
17:40Oui, oui.
17:40Alors, on peut comprendre le sous-jacent.
17:44Déjà, le sous-jacent, il est mentionné.
17:46On sait sur quoi on va investir.
17:49Aujourd'hui, on a de plus en plus aussi de documentation sur le sous-jacent.
17:54Donc, c'est plus facile, c'est plus lisible.
17:57C'est vrai qu'il y a des sous-jacents qui vont être plus ou moins complexes à comprendre.
18:02Mais il y a toute une documentation qui…
18:04Je prends notamment l'exemple d'une brochure.
18:06Dans une brochure, vous avez l'explication du sous-jacent.
18:08Nous aussi, on est là pour apporter des précisions.
18:11Et donc, il y a une complexité, certes, mais on sait dans quoi on va investir
18:16parce que c'est défini à l'avance.
18:18Et vous avez donc vraiment des explications et de la documentation sur ce sous-jacent.
18:23Après, c'est vrai que le risque, lui, peut être un peu plus caché parfois
18:27ou un peu plus difficile à comprendre, mais plutôt au niveau de la structuration du produit en lui-même
18:32avec des mécanismes peut-être parfois qui peuvent être trop complexes.
18:36Donc, le risque peut-être dilué un peu dans un nombre de mécanismes trop importants
18:41ou des mécanismes trop complexes.
18:42Mais en tout cas, le sous-jacent est de plus en plus lisible.
18:46Et de manière générale, ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a de plus en plus de réglementations
18:50et de plus en plus de documents qui sont à fournir sur les produits structurés
18:55pour bien comprendre.
18:56On a parlé du kit, mais il y a aussi la term sheet, il y a aussi la brochure.
19:00Il y a des marchés cibles.
19:01Donc, voilà, il y a de plus en plus de documents qui accompagnent pour avoir plus de pédagogie.
19:04Une question, justement, sur ce document d'infrastructure clé.
19:08Est-ce qu'il suffit aujourd'hui à éclairer l'investisseur ?
19:10Est-ce qu'il est suffisant ?
19:12Alors, le document lui-même, je pense, inquiète plus l'investisseur qu'autre chose
19:18s'il n'est pas traduit en clientèle.
19:20Ça veut dire, sinon, on ne lui expliquait pas à quoi sert ce document,
19:24qu'est-ce qui est expliqué à l'intérieur et en substance, voilà, qu'est-ce qu'il en ressort.
19:28Oui, parce qu'il y a la liste de tous les risques, finalement.
19:30Oui, non, et puis il y a beaucoup d'informations qui sont données
19:33et si elles ne sont pas interprétées pour le client,
19:36traduites, vulgarisées, simplifiées, synthétisées,
19:40il est dense ce document.
19:43Oui, ça peut être compliqué.
19:44Et ce n'est pas le seul, en plus.
19:46Oui, c'est vrai.
19:47Alors, on va s'intéresser aussi, si vous voulez bien, à ce qu'on peut faire aujourd'hui.
19:50On l'a dit, on vient de connaître un épisode de volatilité assez intense,
19:54peut-être avec une certaine inquiétude de la part de vos clients respectifs,
19:57parce que, ben voilà, certains produits, en tout cas, vers mi-avril,
20:01quand la bourse a beaucoup chuté, peut-être n'ont pas été rappelés.
20:05Nicolas Danoune, est-ce qu'il y a eu de l'inquiétude parmi les clients ?
20:09Non, pas nécessairement, parce qu'après, ça dépend aussi de l'éducation,
20:11comme on le disait tout à l'heure, qui a été donnée aux clients.
20:14Ils savent, nous, nos clients, ils sont investis majoritairement en bourse aujourd'hui.
20:18Ils savent qu'il y a des moments qui chahutent,
20:21mais c'est des investisseurs long terme, donc ils ne voient pas là-dessus.
20:23Après, nous, on a travaillé encore une fois de pédagogie.
20:25Dans des moments comme ça, on fait des points macro avec nos clients,
20:27on leur explique ce qui se passe, les risques potentiels sur leurs allocations.
20:32Et sur les produits structurés, ça peut être aussi des très bonnes nouvelles.
20:34Nous, typiquement, on a eu un produit qui était largement positif
20:37avant le début de la crise.
20:39La crise est arrivée, et au milieu de la crise, le produit s'est terminé
20:42parce qu'il était encore dans ces conditions de rappel.
20:45Et les clients ont eu un 10% de rendement alors qu'on était dans un marché baissier.
20:49Ce n'est pas de la magie, c'est juste que le produit était construit l'année d'avant,
20:53qu'il a bénéficié de la hausse là-dessus.
20:55Et donc, dans un moment baissier, il a eu la conclusion du contrat
20:59qui lui a donné un rendement, qui lui a permis après d'avoir du cash pour investir derrière.
21:02Et ces moments aussi de volatilité, c'est pour nos clients qui sont maintenant aujourd'hui avertis
21:06et qui ont cette pédagogie.
21:08C'est des bons moments parce que ça nous permet aussi de construire des produits
21:10dans des moments avec des points d'entrée intéressants,
21:13avec de la volatilité qui nous permet aussi de construire des produits
21:15qui ont des prismes de risque assez élevés,
21:19qui nous permettent d'avoir de la marge pour construire une forte protection du capital.
21:24Alors justement, on veut savoir qu'est-ce qu'on fait en ce moment ?
21:26On va conclure là-dessus.
21:27Qu'est-ce que vous recommandez pour ceux qui s'intéressent,
21:29qui voient l'émission, qui se disent « tiens, moi j'ai peut-être envie de continuer
21:32ou d'en faire des produits structurés. »
21:34Qu'est-ce qu'on peut faire en ce moment ?
21:35Moi, je trouve que ce qui est intéressant, c'est qu'il y a de la perturbation.
21:39Donc c'est toujours bénéfique pour les produits structurés
21:41parce que ça donne des points d'entrée.
21:42Par contre, on n'a pas la boule du cristal, on ne sait pas où on va.
21:45Nous, ce qu'on a fait chez Hyperion Capital, c'est que dans ces moments de forte volatilité,
21:50on a construit des produits avec ce qu'on appelle des « strike means »,
21:52c'est-à-dire qu'on prend deux points d'entrée différents
21:55au moment où on construit le produit et au moment de la fin de la période de commercialisation du produit.
21:59Et pour le point d'entrée, on prendra le point le plus bas des deux.
22:03Ce qui nous permet de nous dire qu'en fait, on est dans un moment agité.
22:05Si les marchés avaient commencé à chuter, on se dit « on prend un premier point d'entrée ».
22:09Si les marchés continuent de chuter, on a un deuxième point d'entrée qui est plus bas à terme.
22:13Donc on l'a espacé jusqu'à juillet typiquement.
22:15Aujourd'hui, on voit déjà que le premier « strike » était plus bas que ce qu'on a aujourd'hui
22:20parce que les marchés américains ont remonté.
22:22Là, pour le coup, c'était sur les US.
22:23Et donc le client, s'il commence aujourd'hui, il est déjà en positif.
22:27D'accord. Mais si effectivement, M. Trump nous remet des tarifs ou d'autres perturbations,
22:31effectivement, vous aurez cette possibilité d'avoir un deuxième point d'entrée.
22:36On imagine que ça se paye aussi, évidemment.
22:38Ça se paye dedans. C'est une des conditions juste du produit.
22:40Mais c'est cette volatilité qui est forte qui nous permet d'en rajouter pour la protection du client.
22:45On voit cette finance très imaginative.
22:46Qu'est-ce qu'on fait chez L&A Finance, Thélis Castan ?
22:49Alors, on accompagne. On accompagne et on suit beaucoup dans des périodes aussi chahutées.
22:55Oui. Alors, je veux dire, comme produit, qu'est-ce qu'on peut proposer en ce moment
22:57s'il y a des gens qui viennent vous voir ?
22:59Honnêtement, de tout. Dans le sens où, parce que la période est justement très chahutée,
23:04il faut savoir jongler avec les différentes catégories de produits structurés.
23:08On propose aussi bien des produits structurés avec une barrière de protection en capital à 100%,
23:13notamment sur les taux, par exemple, que des produits structurés un peu plus dynamiques
23:18sur la zone transatlantique, avec certes des barrières de protection en capital un peu moins importantes,
23:25mais des rendements aussi plus élevés.
23:29Et donc, voilà. Donc, on essaye de jongler entre les offres et les produits disponibles,
23:35intéressants en termes de cas caractéristiques, mais aussi vis-à-vis du contexte.
23:41Donc, c'est toujours... Voilà.
23:42Il y a beaucoup de choses sur l'étagère qu'on peut faire.
23:44Oui, il y a beaucoup de choses.
23:44Est-ce qu'il y a des stratégies en particulier qu'on recommande ou que vous mettez en avant en ce moment chez Exclusive Partner ?
23:48Alors, on a aussi... On a également beaucoup de choses sur l'étagère,
23:51parce qu'on essaye de s'adapter à tous les besoins.
23:55Nous, ce qu'on a mis en avant récemment, c'est des produits à capital garantie,
23:59mais aussi avec des coupons garantis, les fameuses Nottofix avec des coupons supérieurs à 5%.
24:03Ça, voilà, on l'a mis de nouveau en avant parce que c'est revenu sur le marché,
24:08sur une petite fenêtre de tir qu'on a prise.
24:10Et aujourd'hui, on préconise aussi beaucoup de produits structurés sur des indices,
24:15des indices qui ont baissé dernièrement, donc des points d'entrée intéressants.
24:20Garder de la diversification, que ce soit de la diversification sectorielle,
24:23être sur plusieurs indices, être sur plusieurs zones géographiques
24:26et profiter de cette volatilité pour aller créer et gérer des options
24:32qui vont permettre d'avoir une barrière dégressive,
24:35c'est-à-dire une barrière qui va vous permettre d'être remboursée par anticipation
24:39avec un coupon, même en cas de marché baissier.
24:42Et c'est assez opportun en ce moment, vu le contexte qui est un peu flou.
24:45Voilà, alors on a essayé de décrypter évidemment ces produits structurés.
24:48Si c'est encore un petit peu obscur pour vous, on a bien compris,
24:51il faut absolument être accompagné, en tout cas avec un conseiller en gestion de patrimoine
24:54qui décrypte et va faciliter et adapter surtout le scénario
24:59à votre stratégie et aussi votre appétence au risque.
25:03En tout cas, un grand merci à nos invités, nos experts,
25:06Camille Toubi, Exclusive Partners, Thaïs Castan, L&A Finance
25:10et Nicolas Dadoun, Hyperion Capital.
25:12Merci.
25:13Merci beaucoup.
25:14Merci.
25:14Et à très bientôt.
25:15On se retrouve très prochainement pour un nouveau numéro de l'Effet Patrimoine.

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