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  • 01/07/2025
Plongée exceptionnelle dans les coulisses du métier de producteur à travers le regard de Jean-Claude Camus, fidèle partenaire de Johnny Hallyday. Ce reportage diffusé dans Envoyé Spécial le 17 septembre 1998 sur France 2 retrace la relation unique entre l'idole des Français et son producteur, entre business, amitié et passion pour la scène. Un document rare pour comprendre les coulisses d'une carrière hors norme.

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Transcription
00:00:00Il gagne des voix du grand public qui est ce soir à la une du magazine.
00:00:04Un homme qui reste en coulisses, sans jeu de mots, loin des lumières de la scène
00:00:07et qui veille au bon déroulement d'un spectacle.
00:00:10Il est producteur, il s'appelle Jean-Claude Camus
00:00:12et parmi les artistes qu'il produit, il y a Michel Sardou, Florent Pagny,
00:00:16Lara Fabian, Michel Fugin et puis Johnny Hallyday.
00:00:20Sans lui, il n'y aurait pas eu les trois concerts du Stade de France,
00:00:23une opération sans précédent que nous avons suivie de bout en bout
00:00:27depuis la conception artistique et les répétitions,
00:00:30jusqu'à ce vendredi soir fatidique où la pluie engloutissait le rêve de 80 000 spectateurs
00:00:35avant de s'effacer le samedi pour un concert exceptionnel.
00:00:39C'est cette aventure que vous allez voir, une plongée en direct dans les coulisses du showbiz
00:00:44avec un Johnny Hallyday étonnant.
00:00:46C'est un reportage de Jacques Merlino, Bernard Puisseusseau et Eric Bureau.
00:01:00C'est l'histoire de deux hommes, le premier chanteur,
00:01:21et vous le connaissez bien.
00:01:23Vous voyez bien, n'approchez pas,
00:01:31que vous soyez flics ou bados.
00:01:36Je tue celui qui fait un pas,
00:01:39je ne ferai pas de cadeaux.
00:01:41Il était de tous ses projecteurs
00:01:46IBC
00:01:47pour que j'y braqués.
00:01:49Le second est producteur et vous le connaissez moins bien,
00:02:01il s'appelle Jean-Claude Camus.
00:02:03Il est angoissé depuis ce matin, il est arrivé,
00:02:05je l'ai eu au téléphone avant qu'il arrive.
00:02:07T'inquiète, attends, tu ne vois pas ce qu'il y a sur les épaules.
00:02:09C'est normal, ça ne va pas aller en s'arrangeant.
00:02:12Là, dans une salle de répétition,
00:02:20il prépare le spectacle du Stade de France,
00:02:22mais sur scène, les retours sons ne fonctionnent pas.
00:02:28Johnny Hallyday arrête les répétitions.
00:02:31Son producteur a une nuit pour trouver une solution.
00:02:34Il la trouvera, c'est son métier de producteur.
00:02:42Entre les deux hommes, le contrat est simple et non écrit.
00:02:53Tout faire pour être plus haut que le haut de l'affiche
00:02:56et y rester, quitte pour cela, à prendre des risques insensés.
00:03:02Alors bien sûr, les travaux du Stade de France
00:03:04n'étaient pas encore achevés,
00:03:06que déjà ils venaient repérer les lieux.
00:03:08C'était il y a près d'un an.
00:03:12Ce n'est pas si grand que ça.
00:03:17La scène, notre problème est de la rentrer le plus possible
00:03:23et qu'elle aille couvrir les sièges derrière.
00:03:26Ce jour-là, le producteur ne comptait que ses pas
00:03:29les premiers pas vers le spectacle le plus cher
00:03:32et le plus fou de toute l'histoire du show business.
00:03:36On est au-dessus du béton, là.
00:03:38Je ne suis pas raisonnable, je dépasse toujours les budgets
00:03:43parce que moi je veux voir les choses,
00:03:45moi je veux me faire plaisir, je veux faire plaisir aux gens
00:03:47qui viennent me voir, donc c'est vrai que
00:03:48des fois ma folie va un petit peu trop loin,
00:03:51c'est-à-dire qu'à la limite, il faudrait que
00:03:54je donne de l'argent pour pouvoir chanter
00:03:57plutôt que tout le monde gagne sa vie.
00:03:59Alors Camus est là un petit peu pour me stabiliser,
00:04:02un petit peu pour me rendre raisonnable.
00:04:06Mais c'est quelqu'un qui, en même temps, c'est un artiste.
00:04:10Donc souvent, il dépasse lui-même
00:04:12les propres budgets qui s'étaient fixés
00:04:14et donc c'est pour ça que je m'entends bien avec lui.
00:04:16Jean-Claude Camus est le premier producteur français
00:04:20de spectacles vivants.
00:04:21Il a avec lui, outre Johnny Alidé,
00:04:23Michel Sardou et Michel Fuguin,
00:04:25Lara Fabian et Florent Pagny,
00:04:27Jean-Michel Jarre et Mimi Maty,
00:04:30des amis tous réunis autour de lui en mai dernier.
00:04:33On attrape le showbiz comme on vous passe un rhume,
00:04:36au contact, une rencontre, un projet, un espoir
00:04:39et nous voilà promus producteurs des chats sauvages
00:04:42avec un décrivère sans pleine forme
00:04:44et que nous admirons tant.
00:04:47Mais rien de bien sérieux avant qu'il ne rencontrât
00:04:49une ravissante Sylvie Vartan,
00:04:51un bouillant Johnny Alidé,
00:04:53un golfeur Joe Dassin
00:04:55et un ténébreux Michel Sardou.
00:04:58En 1979, à 4h du matin,
00:05:01Johnny Alidé lui demanda de s'occuper sa carrière
00:05:04en devenant son producteur, son manager,
00:05:07son ami et son confident.
00:05:09Jean-Claude Camus en remettait à peine
00:05:11qu'au déjeuner du lendemain,
00:05:12Michel Sardou le priait de prendre en main
00:05:15l'organisation de ses concerts.
00:05:17Comme quoi, Johnny et moi ne sommes pas seulement des compères
00:05:20mais aussi des complices.
00:05:21L'un le réveille, l'autre l'empêche de dormir.
00:05:27Si j'ai dit tout à l'heure
00:05:28qu'on entrait dans ce métier par hasard,
00:05:30on ne s'y maintient pas par hasard.
00:05:32Il y faut du courage et des nerfs particulièrement trempés.
00:05:35C'est pour toutes ces raisons que je vais prononcer devant toi
00:05:38qu'au nom du président de la république
00:05:40et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés,
00:05:42Jean-Claude Camus,
00:05:43je vous fais chevalier de la Légion d'honneur.
00:05:46C'est un monsieur qui est bourré d'honneur,
00:06:04c'est ce qu'il a eu aujourd'hui,
00:06:05mais n'est que normal.
00:06:06Et je le dis en tant qu'artiste aussi,
00:06:08d'ailleurs qu'il a tellement fait pour le spectacle vivant
00:06:10et il continuera de le faire
00:06:11que tous les artistes de France
00:06:13normalement devraient lui dire merci.
00:06:14Il n'y a pas que lui, c'est sûr,
00:06:16mais il a pris des responsabilités,
00:06:18il les tient
00:06:19et merci Jean-Claude.
00:06:21C'est vous qui êtes allé vers lui
00:06:22ou c'est lui qui est venu vers vous ?
00:06:24C'est lui qui est venu vers moi.
00:06:25J'étais un bébé
00:06:27et il m'a dit
00:06:28j'aimerais bien qu'on travaille ensemble.
00:06:30Et moi je me disais
00:06:30j'ai le producteur de June
00:06:33et de Sardou qui veut de moi.
00:06:36Je crois qu'il a cette grande qualité
00:06:38c'est de venir chercher des gens.
00:06:40Alors après il faut s'entendre,
00:06:41il faut se parler,
00:06:42il faut savoir comment on peut travailler ensemble
00:06:43parce qu'il ne fait pas le Stade de France,
00:06:46ça c'est sûr,
00:06:47mais il s'adapte à chaque type d'artiste je dirais.
00:06:51Et c'est un monsieur très humain.
00:06:53Chaque artiste a besoin d'être aimé,
00:06:56d'être,
00:06:57de se sentir aimé.
00:06:58Chacun à sa manière d'ailleurs.
00:07:00On n'a pas besoin de quelqu'un
00:07:02uniquement pour nous apprendre
00:07:05à monter sur une scène
00:07:05ou pour organiser une scène.
00:07:07C'est plus que ça.
00:07:08Moi je dis toujours que mon métier
00:07:09c'est plus de rassurer.
00:07:11Je suis là plus pour rassurer l'artiste
00:07:13pour essayer d'éliminer
00:07:14tout ce qu'il y a comme problème
00:07:16autour de lui
00:07:16et que l'artiste peut chanter
00:07:17et avoir la plénitude de ses moyens.
00:07:20Ne croyez rien de ce qu'il dit
00:07:21parce qu'il m'envoie au fourneau,
00:07:23quand je dis fourneau,
00:07:24c'est-à-dire qu'il m'envoie à travaux forchés.
00:07:26Là je vais y avoir droit toute l'année.
00:07:28Est-ce que vous savez les qualités ?
00:07:29C'est lui qui a reçu la médaille,
00:07:31c'est pas moi.
00:07:32L'autre jour, l'interview B,
00:07:33il m'a dit
00:07:34j'en ai l'idée de la de grandes qualités,
00:07:36il est généreux et fidèle.
00:07:38Comme lui.
00:07:39C'est sympathique de la part d'un homme.
00:07:40Comme lui, comme lui.
00:07:41Lui c'est pareil.
00:07:43Au niveau de mon salaire, alors...
00:07:45Généreux t'as dit, généreux !
00:07:48Je suis ruiné.
00:07:49Je suis ruiné.
00:07:51Le métier de producteur est simple en théorie,
00:07:54on loue une salle,
00:07:55on retient un artiste
00:07:56et on cherche un public.
00:07:57Je vais voir mes garçons au console.
00:07:59En vérifiant inlassablement que tout est parfait.
00:08:04Ce soir, ce n'est pas Johnny qui chante,
00:08:07c'est Lara Fabian qui sera sur scène.
00:08:10Non, il ferait l'hymne à l'amour.
00:08:13Dans les coulisses, on n'oublie pas le stade de France.
00:08:17Johnny doit chanter en duo avec Lara Fabian
00:08:19et vient l'encourager.
00:08:21Qu'est-ce qu'il mange ?
00:08:25Et c'est aujourd'hui le jour.
00:08:26Attends, j'ai mangé des légumes mouillis toute la semaine,
00:08:32il faut me manger un jour par semaine, normal ?
00:08:35Tu m'as fait penser que finalement, c'était très bien que je passe.
00:08:39Ça va ?
00:08:40Ça va bien, merci d'être venu.
00:08:42Très bien.
00:08:43Ça va ?
00:08:43Encore ?
00:08:44Oui.
00:08:45Je peux mettre à zéro, mais moi j'ai un trappe toujours.
00:08:48Mais si, tu es encore, ça se voit.
00:08:49Oui, super.
00:08:51Non, j'ai toujours très très peur, mais vraiment une fois.
00:08:54Moi aussi, je suis limite d'aller vomir.
00:08:56C'est ça.
00:08:57Mais par contre, une fois qu'on y est, on y est.
00:08:59Ah oui, après deux chansons, c'est fini, tout va bien.
00:09:02Le truc le plus impressionnant que tu as trouvé le plus difficile,
00:09:06le plus impressionnant à faire, c'était quoi ?
00:09:08Tous.
00:09:09Tous.
00:09:11Même, t'as déjà fait des 50 000 personnes, j'imagine, largement,
00:09:15des 30 000, 50 000 personnes.
00:09:16Enfin, t'as fait Bercy 200 fois.
00:09:18Même, même, même, même, même, même, 55 000 personnes.
00:09:20Même, même, 2 000, c'est pareil.
00:09:23La trouille, la trouille.
00:09:24Mais en général, c'est le premier jour, après ça va.
00:09:27Quand on a enrodi un peu le spectacle, ça c'est...
00:09:29Moi, je n'aurais pas enrodi le spectacle quand je vais y aller.
00:09:31Alors moi, je vais avoir douloureux, on est douloureux, quand je vais y aller.
00:09:34Ah oui ?
00:09:35Oui, parce que je n'aurais pas fait de tourner avant.
00:09:37Je vais faire un spectacle neuf la première fois, comme ça.
00:09:40C'est génial.
00:09:42T'imagines l'adrénaline que tu vas avoir.
00:09:43Alors, avant qu'il sorte de la loge, moi, j'essaye de faire le ménage.
00:09:46Il y a toujours un con qui se trouve là, qui rentre.
00:09:49Et tu ne veux pas savoir, il se jette dans les bras de quelqu'un
00:09:52qu'il n'a jamais vu, il lui demande des nouvelles de sa famille, de son...
00:09:54Tellement, tu as le trac qui te tient.
00:09:56Pour retarder un peu, tellement j'ai les étoiles et la trouille, ça.
00:09:59Tu connaissais l'histoire de Sarah Bernard,
00:10:00qu'il y avait un jeune premier qui faisait sa première partie tous les soirs,
00:10:02et Sarah Bernard, tous les soirs, vomissait avant de monter sur scène.
00:10:05Et après, dit, représentation, le jeune premier, il ne comprend rien du tout.
00:10:08Il va l'avoir écouté de Madame Bernard, je ne comprends pas.
00:10:10Vous êtes une des plus grandes actrices de dramatique,
00:10:12mais moi, je fais votre première partie, moi, je n'ai jamais peur,
00:10:14je n'ai aucun trac.
00:10:15Alors, elle lui a mis la main sur l'épaule, il a dit,
00:10:16ne t'inquiète pas, chérie, ça viendra avec le talent.
00:10:19C'est très bon, c'est très beau.
00:10:22Et vous, elle fait comme moi, elle est retarde.
00:10:23Oui, oui.
00:10:25Non, non, non, non, non, non, si nous,
00:10:26il y a d'un endroit, est-ce que les gens sont en retard.
00:10:29Merde.
00:10:29On ne dit pas merci, alors.
00:10:30Vous savez, ils ont peur avant de rentrer en scène
00:10:47et nous, on a toujours notre petit 20% de peur aussi
00:10:50avant que ça commence, voilà.
00:10:51Tout l'histoire au fond n'appartient qu'à toi
00:11:04Elle fera partie de ces rêves qu'on ne vit qu'une fois,
00:11:08toi, non, bien gravé dans la mémoire des gens
00:11:11Qui t'offraient leur doute immense pour se l'encouragement
00:11:15Par tous les nostalgiques et paradis perdus
00:11:21Par tous les deux, mon amour, c'était vraiment mieux avant
00:11:28Pour les écoutes de part
00:11:29Je les écoute à part
00:11:31Dans l'état de rire, toi, les commandes, alléluia
00:11:35Que chez tes rêves, personne n'attend, mais je rêve
00:11:42Alléluia
00:11:43La salle est pleine, le spectacle se passe bien
00:11:47Un seul incident plutôt cocasse
00:11:49mais qui oblige Lara Fabian
00:11:50à sortir quelques instants de scène
00:11:52Dans la précipitation, elle avait oublié
00:11:56d'agrafer son soutien-gorge
00:11:57Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
00:12:01Et tout d'un coup, je regarde et je vois machin et tout
00:12:04T'es malheureuse, là, j'ai refermé mon menton
00:12:10parce que j'étais gênée
00:12:11Si je me pose un peu, ils en prennent une dans la tronche
00:12:16C'est pas une bonne idée
00:12:16Non, c'était pas une bonne idée
00:12:17Ça va, t'es content ?
00:12:20Allez, on va y aller
00:12:21Ça me fait penser à moi
00:12:23Voilà, alors on va à nouveau
00:12:26C'est vrai ?
00:12:28C'est vraiment le même truc, toi, je veux dire, la même...
00:12:31Oui, c'est vrai
00:12:31Dans les coulisses, entre producteur et chanteur, on travaille
00:12:39Il faut choisir le titre que Johnny Hallyday et Lara Fabian chanteront ensemble
00:12:47Et euh, on peut rajouter un
00:12:49Voilà, on en fait deux
00:12:51Voilà, on vous en fait deux ?
00:12:53Oui, c'est ce que j'ai dit
00:12:55Chanteront ensemble sur cette scène-là
00:12:58Qui ce jour-là n'est encore qu'une maquette gardée secrète
00:13:02Dans l'une des pièces des bureaux du producteur
00:13:05Je pense à toi
00:13:07Vous avez ici une trappe et Johnny en fait apparaîtra ici
00:13:13Il commencera à chanter ici
00:13:15Et à certains moments, vous avez une autre trappe qui amènera une harley
00:13:20Qui est également là au centre
00:13:22Et il repartira en harley
00:13:24Cette scène vait 40 tonnes
00:13:27Vous avez ici une grande fosse qui est là-dessous
00:13:32Sur laquelle seront posés 85 musiciens d'orchestre symphonique
00:13:38Vous avez cette chose-là qui viendra avec une nacelle qui fait 40 mètres
00:13:45Qui vient à 40 mètres au-dessus du public
00:13:47Dans tous ces escaliers, toutes ces plateformes, vous aurez 300 chœurs
00:13:54Ici, vous avez après cette passerelle, vous avez une route qui fait pratiquement 150 mètres de long
00:14:00Alors qu'est-ce que ça va coûter pour passer de cette maquette à la réalité ?
00:14:05Quel sera le prix, le budget définitif de la scène ?
00:14:07Le budget définitif de la scène, sans le son
00:14:10Sans le son et sans l'éclairage, on est proche des 5 millions et demi de francs
00:14:16L'allocation du Stade de France, c'est cher ?
00:14:19L'allocation du Stade de France revient à peu près, entre le fixe et le pourcentage
00:14:25A 9 millions de francs pour 3 jours, plus tout ce que ça comporte en stadier, en personnel, en sécurité, en police
00:14:35C'est une débauche d'argent
00:14:38Jean-Claude Camus travaille avec une équipe réduite, une dizaine de permanents seulement
00:14:46Une petite équipe soudée qui fonctionne comme un commando
00:14:49Pour un chiffre d'affaires à géométrie variable, mais qui atteint parfois des sommets 300 millions de francs cette année
00:14:57Lui, au téléphone, passe le plus clair de son temps à freiner les ardeurs de ses artistes afin de tenir les budgets
00:15:06Au bout du fil, Jean-Michel Jarre, il prépare le spectacle du 14 juillet
00:15:18La décision était prise avec 3 semaines de retard, tout le monde est sur les nerfs
00:15:23Et à la dernière minute, il faut revoir les problèmes d'assurance
00:15:26Bon, alors, on en était où dans les assurances ? On revient
00:15:28Il y a un problème au montage des montages chez couvert
00:15:31Ce qui manque, c'est le matériel, vous avez énormément de matériel
00:15:34Il faudrait me faire à peu près un boulot pour le bris de matériel
00:15:38Ah, c'est fait, me dit monsieur, c'est fait
00:15:39Alors, pourquoi vous demandez quoi alors ?
00:15:41La confirmation pour prendre des garanties
00:15:43Il demande la confirmation, monsieur Veil
00:15:45L'homme qui pique des primes à tout le monde et qui ne range jamais rien
00:15:48Un concert comme Jean-Michel Jarre pour une soirée
00:15:51L'ordre de grandeur, ça avoisine à peu près le million de francs de primes
00:15:57Pour Johnny Lydé ?
00:15:57Ah, c'est de l'ordre de 2 millions par jour
00:15:592 millions par jour, donc 6 millions sur l'ensemble des 3 soirées
00:16:03C'est ça, sur les 3 jours, absolument
00:16:04Si par malheur, le concert de Johnny Lydé ne pouvait pas avoir lieu, les 3 soirées, ça vous coûterait combien ?
00:16:12Franchement, je n'ai pas fait les comptes
00:16:14Mais si aujourd'hui, l'ensemble des garanties sur Johnny Lydé doit dépasser les 100 millions à mon avis
00:16:20100 millions ?
00:16:21Mais je n'ose même pas regarder
00:16:23À 2 jours du spectacle de Jean-Michel Jarre, tout peut encore capoter
00:16:30Jean-Claude Camus accélère les chantiers et les répétitions
00:16:34Le concert est gratuit, financé par la ville de Paris
00:16:37Mais s'il y a dépassement de budget, le producteur devra supporter la différence
00:16:42Les dépenses engagées s'élèvent à 18 millions de francs
00:16:46Le bénéfice espéré est de 300 000 francs
00:16:49Vous n'êtes pas en avance
00:17:07Alors Jean-Claude Camus, dans le rôle père fouettard, de l'organisateur, de l'ami, de quelqu'un sur qui...
00:17:16Il ne me réveille pas la nuit, il ne me réveille pas la nuit
00:17:18C'est vrai que ce genre de projet, ce sont des projets qui sont sur le papier quasiment impossibles à faire
00:17:24Pour monter une scène comme celle-ci, 500 personnes travaillent jour et nuit
00:17:30Autant de figes de salaire qui s'ajoutant au coût du matériel sont parfois très lourds à supporter
00:17:35Vous avez déjà bu de gros bouillons ?
00:17:39Oh, là je peux vous les énumérer si vous voyez les gros bouillons
00:17:42Le plus mauvais souvenir
00:17:44Le plus mauvais souvenir en tout cas
00:17:47Parce que manger de l'argent quelquefois dans un spectacle
00:17:50Et ça peut être un merveilleux spectacle
00:17:52Et puis, mon Dieu, ça ne fonctionne pas pour telle ou telle raison
00:17:56Et ça ne vous laisse pas de bons souvenirs
00:17:57Parce que vous êtes quand même fiers d'avoir monté ce beau spectacle
00:18:00Mon plus mauvais souvenir, c'est la valise en carton
00:18:01Avec tous les ennuis qu'on a pu m'apporter sur le sujet
00:18:08Après ça, dans les bouillons, c'est 6 millions, la valise en carton
00:18:13La légende de Jimmy, 7 millions
00:18:14Vous perdez 6 millions, c'est 6 millions, je dirais, de votre page, de votre société
00:18:18Ah non, non, non, c'est ma société
00:18:19Vous avez parté sur plusieurs coproducteurs
00:18:21Ah non, non, la valise en carton, c'était perte sèche
00:18:24C'est nous, avec nous
00:18:26Chez là, chez là, aux élites
00:18:29Il y avait été un drame, 5 millions et demi, si je vous souviens bien
00:18:31Oh là là
00:18:37Ces gens m'ont l'air très heureux
00:18:40Avec tous les moyens, voilà, c'est clair, c'est magnifique
00:18:44Avec tous les moyens qu'on a mis à la disposition des artistes
00:18:47C'est à eux maintenant de nous livrer le spectacle
00:18:50Ils ont dû faire la fête
00:18:51Et j'espère que personne ne viendra nous créer l'incident
00:18:54Et que tout se finira pour l'ombre
00:18:563 à 0
00:20:30Jean-Claude Camus, vous avez appelé votre bateau Forget Me, c'est un curieux nom ?
00:20:36Il m'est arrivé une triste aventure, dans la nuit du 9 au 10 avril.
00:20:40J'avais des gens sympathiques, cagoulés, armés, qui m'attendaient dans mon parking.
00:20:45Quatre, des gens très courageux, parce qu'il fallait au moins être quatre pour moi tout seul.
00:20:49Et qui m'ont monté dans mon département, qui m'ont tenu pendant cinq heures,
00:20:53me faisant pas mal de misère, dirons-nous, et tentant de me raqueter.
00:20:58Et donc, c'est vrai que sur le moment, j'étais un petit peu ébranlé de cette histoire, etc.
00:21:04Et puis que j'ai pris quelques précautions, et tout, et d'un seul coup, m'est venue l'idée de Forget Me, oubliez-moi.
00:21:13Pourquoi oubliez-moi ?
00:21:15Oubliez-moi parce que, je pense que d'abord, ces gens se sont complètement trompés
00:21:20quant à l'état des finances que je pouvais avoir, et venaient chercher des choses qui n'existaient pas.
00:21:26Venait-il vraiment chercher ça, ou veut-il me déstabiliser ?
00:21:31J'en sais rien, mais enfin, ça reste un mauvais souvenir, et donc je préfère oublier,
00:21:37et donc j'ai appelé mon bateau Forget Me.
00:21:41C'est le prix à payer, parfois, quand on veut dans la vie, marcher deux pas devant les autres.
00:21:46Quand je vois les touristes, les badauds, on va dire, s'émerveiller devant tous les yachts qu'il y a sur le port,
00:21:54et que les gens le regardent un petit peu avec mépris, bien moi je ne les méprise pas,
00:21:58parce que je passais là, je regardais les yachts, je regardais les bateaux, et je disais, moi aussi,
00:22:04moi aussi un jour j'aurai un bateau, c'est mon rêve, j'aurai mon bateau.
00:22:06Comment êtes-vous devenu producteur ?
00:22:08À l'époque, à la Porte Saint-Martin, il y avait un café, là, qui vous passiez à 6h du soir,
00:22:13il y avait un petit orchestre, Tony Ripolle à l'époque, qui faisait de l'animation, prenait un verre,
00:22:17et puis le soir ça recommençait, et puis donc, Tony Ripolle m'avait demandé de m'occuper de lui,
00:22:21de lui faire faire des bals en province, donc ce qui marchait bien, on s'en occupait.
00:22:26Et puis un soir, il m'a dit, disons, Jean-Claude, il faut que tu regardes,
00:22:30il y a un groupe, là, c'est la grande époque du rock'n'roll, ça a commencé,
00:22:34et il y a un groupe qui est là, ils arrivent de Nice, je trouve qu'ils sont pas mal, tu devrais les écouter.
00:22:38Alors donc, j'écoute le fameux groupe, je me présente à eux, bonjour.
00:22:42Vous avez un producteur ? Non. Vous avez un manager ? Non. Une maison de disque ? Non.
00:22:46Mais j'ai dit, écoutez, je m'occupe de tout. Je suis un tel, etc.
00:22:49C'est-à-dire, je suis allé au flanc, car je n'étais rien, et je ne représentais rien.
00:22:53C'est assez gonflé, vous aviez quel âge à l'époque ?
00:22:56J'avais 22 ans.
00:22:57Donc assez jeune.
00:22:58Oui, j'avais 22 ans, et donc je me suis retrouvé producteur, manager,
00:23:03de ce qui allait s'appeler Les Chats Sauvages avec Nick Rivers.
00:23:06Et depuis, les tournées s'enchaînent, s'ajoutant cet été à la préparation du Stade de France,
00:23:11une organisation lourde, d'autant que le public se fait plus rare.
00:23:15J'ai connu le temps des tournées, on partait début juin pour rentrer fin septembre.
00:23:20C'était énorme. On faisait un concert tous les 20 kilomètres sur la côte d'Azur.
00:23:24Enfin, partout, partout, il y avait des... Bon, l'argent a disparu.
00:23:27Les comités de fête ont petit à petit disparu.
00:23:30C'est vrai qu'aussi, nos techniques sont devenues de plus en plus lourdes.
00:23:33Et maintenant, on fait moins de dates.
00:23:36Et puis, je crois qu'il y a une crise économique, tout de même, et tout ça joue.
00:23:39Johnny Hallyday a déjà commencé ses répétitions. Ça se passe bien ?
00:23:42Oui, il a commencé le 15 juillet à Los Angeles.
00:23:45Tous les échos qui m'arrivent sont absolument dithyrambiques.
00:23:48Johnny est fou de joie et même les oreilles, disons, plus neutres qu'ils m'ont informé
00:23:56me disent que c'est le meilleur groupe qu'il ait jamais eu depuis le début de sa carrière.
00:24:02Ce soir-là, c'est Florent Pagny qui doit remplir les arènes de Nîmes.
00:24:06Il arrive décontracté, comme à son habitude, salue son équipe et s'isole avec Jean-Claude Camus.
00:24:12C'est le moment discret où producteurs et chanteurs discutent de la répartition du bénéfice.
00:24:18Il peut être évalué entre 100 et 200 000 francs par soirée, selon les tournées.
00:24:25Apparemment, l'accord a été vite trouvé et Florent Pagny a le temps de jouer avec son petit garçon
00:24:31avant de monter en scène.
00:24:36Savoir attendre, goûter à ce plein bonheur.
00:24:42Qu'on vous donne comme par erreur, tant qu'on ne l'attendait plus.
00:24:50Savoir le croire, tomber la peur du vide, en criant un mouton de riz qui ternissent les miroirs.
00:25:03Savoir venir, donner sans reprendre et ne rien faire qu'apprendre, apprendre à aimer.
00:25:14Aimer sans attendre, aimer à tout prendre, apprendre à sourire.
00:25:19Rien que pour le geste, sans vouloir le reste et apprendre à aimer.
00:25:25Le lendemain, Jean-Claude Camus est à Vienne.
00:25:37Il produit aussi la tournée de Michel Sardou.
00:25:40L'artiste a un pied dans le plâtre et tout le monde est inquiet, même si l'on fait mine de ne pas le montrer.
00:25:45Je n'ai plus rêvé de chanter.
00:25:47Oui, c'est la vie.
00:25:49C'est la raison.
00:25:53Merci à vous.
00:25:54C'est la merde.
00:25:55Oh !
00:25:56Hé, Ansel !
00:25:57Fais pas tirer.
00:25:59T'es froid ou c'est chaud ?
00:26:00C'est bon ?
00:26:04Allez, bascule.
00:26:06T'es froid ou c'est chaud ?
00:26:19T'es froid, t'es froid, t'es froid.
00:26:23Vien !
00:26:25T'es froid, t'es froid.
00:26:28T'es froid, t'es froid.
00:26:32Aux premières notes, le producteur est soulagé.
00:26:42Il sait que ce soir, c'est gagné.
00:26:52Il est grave en nous pareil, il n'y a pas de chance de m'excuser de me présenter devant vous en noir
00:26:55avec des chaussures blanches et des baskets blanches,
00:26:57mais figurez-vous que j'ai voulu essayer une acrobatie nouvelle et je me suis cassé la cheville.
00:27:02Ce qui fait que j'ai un gros cansement qui ressemble à du plâtre
00:27:05et je ne peux supporter que les baskets et le bouger.
00:27:08Alors évidemment, vous allez être profondément déçus, je le sais,
00:27:12mais ce soir, mesdames et messieurs, j'ai le regret de vous annoncer que vous ne me verrez pas danser.
00:27:17Dans les balles populaires, dans la porte des bris-joux,
00:27:22le tambour des grands-mères, elles dansent sans prêle et on s'en fout.
00:27:29Dans les balles populaires, on chante un peu ce qu'on veut,
00:27:33moins on fait de manière et plus ça tourne, tourne mieux.
00:27:36Mais là-bas après, pour voir en voile où on danse-là,
00:27:42on est là pour voir un coup, on est là pour faire le coup.
00:27:46Et pour se revoir un coup, je n'ai pas payé de mon verre,
00:27:51pour voir un coup, il se dévait un bon coup.
00:27:54Et pour les grands trous, sur les airs populaires,
00:27:58sur les airs populaires.
00:28:00Deux heures de spectacle devant un public enchanté et c'est fini.
00:28:10Michel Sardou traîne un peu la patte et file avant le tombé de rideau
00:28:14pour échapper à la pression de ses femmes.
00:28:23Sur scène, pas une minute à perdre,
00:28:25une cinquantaine de garçons démontent et emballent tout.
00:28:29Ce sont les fameux Rodis, les hommes de l'ombre des spectacles.
00:28:32Ils sont si entraînés que les 5 tonnes de matériel
00:28:35seront dans les camions avant que les derniers spectateurs
00:28:38aient quitté les gradins.
00:28:40Il est vrai que le temps presse.
00:28:42Michel Sardou chante le lendemain à Béziers.
00:28:46Ce jour-là, Jean-Claude Camus n'est pas avec lui.
00:28:49Il se retrouve dans une autre forme d'arène,
00:28:51plus moderne, mais bien plus vaste.
00:28:54Les premiers camions arrivent en effet sur le Stade de France.
00:28:57Les premiers coups de marteau sont donnés.
00:29:02L'architecte Luc Delamazur a 10 jours devant lui
00:29:05pour monter une scène grande comme un immeuble de 11 étages.
00:29:09Le tout, c'est qu'entre ce point-là, notre point central est là-bas.
00:29:12On soit symétrique.
00:29:13À l'autre bout du stade, Jean-Claude Camus ne peut cacher son émotion.
00:29:18Aujourd'hui, on se pointe ici avec 50 semi-remorques de matériel,
00:29:2240 tonnes de scène.
00:29:23C'est le parcours.
00:29:27C'est la folie.
00:29:28La précédente opération de grande ampleur comme ça,
00:29:30c'était le parc des Pinses avec le fameux pont, le bois de Genguet.
00:29:34Vous vous souvenez bien de ce travail ?
00:29:36Je m'en souviens.
00:29:37Je m'en souviens, bien sûr.
00:29:39Quand on a rangé, on est allé, on avait stationné.
00:29:43Tous mes convois étaient arrivés, je ne sais plus, je crois que c'était Eric,
00:29:47le pont 25 ou 28 semi-remorques.
00:29:50Tout était rangé dans le bois de Boulogne.
00:29:51On nous avait gardés dans le bois de Boulogne toute une allée,
00:29:54rien que pour nous, gardés par la police.
00:29:56C'était grandiose.
00:29:58Vous étiez allé avec Junior Hilder dans l'Est de la France, je crois,
00:30:00à lui montrer la construction du pont.
00:30:02Oui, on avait fait un petit voyage vite fait en avion et hélicoptère.
00:30:05On avait survolé le pont.
00:30:07On avait pu faire, comme on dit, un montage à blanc.
00:30:10Alors que là, c'est un peu plus compliqué.
00:30:12Et on n'a pas pu faire un montage à blanc parce que c'est impossible,
00:30:16c'est trop gros, c'est trop gros.
00:30:18Et donc, il faut que chaque pièce s'emboîte comme il faut
00:30:21parce qu'on va avoir des problèmes d'ici le 4.
00:30:24Et donc, on arrive, on aperçoit le pont de loin et tout.
00:30:29Et moi, je suis à côté, je dis, regarde, ça me monte.
00:30:32Moi, je suis en plus très, très émotif.
00:30:34Je vis pour mon affaire, pour ce spectacle.
00:30:39Vous savez, Johnny est quelqu'un qui dissimule énormément.
00:30:45Moi, pour moi, c'est un immense comédien.
00:30:47Ah oui ? Bon, oui, bon.
00:30:50Il n'est pas plus grand que ça.
00:30:51Que des choses vont calmer le jeu.
00:30:53Et puis alors, il va confier après, quelques heures après, à quelqu'un.
00:30:58Oh là là, j'ai vu le pont ! Quel engin ! C'est formidable !
00:31:02Mais il ne vous livrera jamais en direct sa satisfaction.
00:31:05Dans votre album de souvenirs, il y a une séquence inoubliable, j'imagine.
00:31:09C'est l'entrée au Parc des Princes.
00:31:11À l'entrée au Parc des Princes, alors, c'est une...
00:31:15C'est moi qui avais eu cette idée.
00:31:16Et un jour, j'ai eu ce flash et je me suis dit,
00:31:19mais s'il arrivait comme un boxeur sur le ring,
00:31:21ou quoi, là, c'est tout.
00:31:23J'ai immédiatement eu l'acquiescement autour de moi
00:31:25des équipes avec lesquelles je travaille habituellement.
00:31:28Il fallait avoir l'acquiescement de Johnny.
00:31:30J'ai dit, écoute, c'est tout simple, l'entrée de Johnny.
00:31:34Tu vas rentrer là.
00:31:38Et tu vas traverser...
00:31:40À pied.
00:31:42Et tu vas traverser la foule.
00:31:45Et là, j'ai senti une espèce de...
00:31:49de vacillement dans sa tête.
00:31:51Il s'est dit, mais...
00:31:52Il est tombé fou, quand même.
00:31:54Et c'est rien, c'est pas grand, c'est pas grandiose.
00:31:57Et il a regardé, et c'est là que c'est très important avec Johnny,
00:32:01que tout le monde soit au point.
00:32:03Il a regardé son regard,
00:32:04le regard de chaque participant et chaque participant.
00:32:10C'était vendu.
00:32:12Il n'est jamais revenu en arrière.
00:32:13Moi, je pensais que ce serait très difficile, malgré tout,
00:32:16mais tout le monde s'accordait à dire,
00:32:17non, non, non, Johnny, ils vont s'écarter, ils vont s'écarter.
00:32:21Ils vont s'écarter, oui, même si les gens voulaient s'écarter.
00:32:22Ils en avaient 25 000 qui les repoussaient,
00:32:24donc c'était quelque chose d'impossible.
00:32:26Alors, on est partis, parce que tellement stressés partout,
00:32:29par tout ce qui allait se passer,
00:32:31par le spectacle, par tout ce qui se...
00:32:33On est partis,
00:32:36je suis parti devant pour mettre Johnny en route,
00:32:39et j'ai réalisé en une fraction de seconde
00:32:42que c'était d'un seul coup une idée qui était très dangereuse,
00:32:45et que s'il se passait quelque chose,
00:32:47il fait que je sois là.
00:32:47Je ne sais pas à quoi j'aurais servi,
00:32:48je n'en sais rien,
00:32:49mais en tout cas, j'étais là,
00:32:50et je suis parti avec Johnny.
00:32:51Et voilà comment je me suis retrouvé à la banque,
00:32:53parce qu'en garde du corps.
00:32:53C'est très drôle,
00:32:54parce qu'on voit toujours Johnny qui garde le sourire,
00:32:56qui resterait décontracté,
00:32:57alors qu'il était arraché de tous les côtés,
00:33:00il était compressé.
00:33:02Quant à moi, je me suis trouvé,
00:33:03sorti du petit cercle de sécurité,
00:33:07et j'ai vu ma dernière heure.
00:33:10Je commençais à étouffer,
00:33:11à étouffer,
00:33:12et d'un seul coup,
00:33:13j'ai aperçu Jimmy,
00:33:14mon chaleur qui était à...
00:33:16Je ne sais pas,
00:33:16de tête de moi,
00:33:18et j'ai vraiment hurlé ce qui me restait de fort.
00:33:20Jimmy, Jimmy,
00:33:20je ne m'abandonne pas.
00:33:22J'ai réussi à l'accrocher,
00:33:23et ils m'ont estirpé comme un paquet,
00:33:27ils m'ont jeté dans le fossé.
00:33:28Et alors là, le grand blond,
00:33:30lui dans tout ça,
00:33:31poussé,
00:33:32échiré,
00:33:33et tout,
00:33:34le sourire,
00:33:35le professionnel,
00:33:36et je te saute sur scène,
00:33:38et hop,
00:33:38je m'ébroue un coup,
00:33:39et c'est parti.
00:33:40C'est fantastique.
00:33:42N'importe quel artiste
00:33:43va rester terrorisé de l'histoire.
00:33:45Il a sûrement eu très peur aussi,
00:33:46il ne le dira jamais.
00:33:47Il est entré sur la scène de ma vie.
00:33:50Mais cela n'est que souvenir,
00:33:52pour l'instant,
00:33:53Johnny Hallyday est à Los Angeles.
00:33:55Il a choisi la Californie pour s'isoler
00:33:57et répéter avec ses musiciens tous américains.
00:34:00Je suis un Wackenboumère,
00:34:03Wackenboumère,
00:34:04Je suis un Wackenboumère,
00:34:06Wackenboumère,
00:34:08Je le savais,
00:34:09mais je le sentais là,
00:34:12C'est un Wackenboumère,
00:34:14Wackenboumère,
00:34:14Wackenboumère,
00:34:15Wackenboumère,
00:34:16C'est jamais facile de répéter,
00:34:17parce que c'est toujours un peu boulot,
00:34:18les répétitions.
00:34:19Donc là,
00:34:20c'est un petit peu presque
00:34:21entre répétition et spectacle.
00:34:23Donc c'est formidable.
00:34:24Et en permanence avec Johnny,
00:34:44Yvan Kassar, compositeur,
00:34:45et Eric Bami, son conseiller musical.
00:34:47Là, normalement, toi,
00:35:17tous les musiques de bien chération,
00:35:20tous les musiques de bien châpreneurs.
00:35:24Tous les musiques de bien châ значit Wouldn't you that if you ask her sillyen pl턴,
00:35:36tous les musiques de Jésus,
00:35:40tous les musiques de bien châns ust amountingement.
00:35:42Tous les musiques de.
00:35:45Elle vient de là, elle vient de plus
00:35:49Elle vient de là, elle vient de plus
00:36:15Un dessin de la maquette avant de sortir pour une dernière séance de photos
00:36:45De retour à Paris, John Hallyday n'a pas le temps de souffler
00:36:55Son producteur vient le chercher
00:36:57Il a organisé pour lui une conférence de presse dans un grand hôtel parisien
00:37:02Ce jour-là, Michel Drucker vient leur annoncer
00:37:10C'est qu'il a enfin obtenu l'autorisation de la fameuse arrivée en hélicoptère
00:37:14La réunion a été...
00:37:16C'est du premier mondial
00:37:17La réunion a été...
00:37:19Moi je ne me suis pas réveillé non plus hier matin
00:37:21J'ai du matin
00:37:21J'ai eu le décalage, je me promène, ça décale
00:37:24À 5h du matin, j'ai été réveillé, je n'ai plus dormi
00:37:30J'ai promené le chien de...
00:37:32Enfin, toi, j'ai fait me faire coucher
00:37:34A propos de me relever après
00:37:35Johnny n'a jamais l'air d'entendre, n'a jamais l'air d'écouter
00:37:38Et il est au courant de tout
00:37:40Mais il est au courant de tout
00:37:42Et au moment où on se dit
00:37:45On va peut-être faire comme ci ou comme ça
00:37:47Je veux que ce soit comme ça
00:37:48En fait, il maîtrise complètement son spectacle
00:37:52Complètement ce qui va se passer sur scène
00:37:54Je vous garantis que
00:37:55Nous ne sommes...
00:37:56Allez, nous sommes des forces de proposition
00:37:58Mais la décision, elle est vraiment à celui qui va sur scène
00:38:02Et c'est sans doute pour ça qu'il me gagne 30 ans
00:38:04Le gros problème que j'ai, c'est que
00:38:06Je veux plein de choses que petit à petit
00:38:08On me gratte et qu'on m'enlève
00:38:10Mon gros problème, c'est de leur faire admettre
00:38:15Que finalement, c'est comme ça qu'il faut que ce soit
00:38:17Alors, je les ai un petit peu à l'usure
00:38:20C'est-à-dire, je les appelle
00:38:21Au moment où ils ne s'attendent pas
00:38:22C'est-à-dire à 4h du matin
00:38:23Tu dors...
00:38:23Si, on s'y attend du tout
00:38:25Dis-moi en fait, tu sais
00:38:27Je sais que tu as des problèmes financiers
00:38:31Mais tu sais, ça, il faut le mettre
00:38:33Il ne faut pas l'enlever
00:38:34Alors c'est leur gros problème
00:38:35Mais finalement, j'arrive toujours à peu près à mes fins
00:38:38Et cette fois, l'enjeu est presque pharaonique
00:38:41La scène en construction aura une surface de 3500 m2
00:38:46120 mètres de largeur
00:38:4830 mètres de hauteur
00:38:50Elle pèsera, tout compris, près de 300 tonnes
00:38:54Sur ce projet qui semble démesuré
00:38:571000 personnes auront été mobilisées
00:39:00Et sur le chantier, les équipes de roadies
00:39:03Travaillent de jour comme de nuit
00:39:04Je suis content, il y a du boulot de fait
00:39:08L'avancement entre le matin et le soir
00:39:10Et le soir et le matin, c'est...
00:39:12Le décor est une folie
00:39:19Est-ce que vous vous rendez compte
00:39:21De ce qui se prépare là
00:39:22Et donc, le premier camion rentre là
00:39:25Chargé, tout de suite
00:39:26T'as les Fenwick arrivent
00:39:27Et pouf, je te prends un paquet ici
00:39:29Je te prends un paquet là
00:39:30Ils savent dès le départ
00:39:31Où ils vont
00:39:31Où ils vont
00:39:32C'est un méga Lego
00:39:33Tu vois
00:39:34Et ça n'a jamais été monté quand même
00:39:36Et ils savent le premier tube
00:39:37Le deuxième tube
00:39:38Et tout s'emboîte
00:39:39Tu vois, c'est...
00:39:40Ça me fascine ça
00:39:41Parce qu'ils ne l'ont jamais monté avant
00:39:42Non
00:39:43Parce que le pont
00:39:44Le pont, j'avais monté dans l'Est
00:39:47Sur l'infarrière militaire
00:39:48Et là, on n'a rien monté
00:39:49Rien, rien, rien
00:39:50Le chantier progresse
00:39:56Et les répétitions s'enchaînent
00:39:58Pour qu'elles soient confortables
00:39:59Jean-Claude Camus a loué
00:40:01Tout le zénith
00:40:01Pendant une semaine
00:40:02Un fou dans l'amour
00:40:05Un autre fou
00:40:09Oui, qui meurt
00:40:12Oh, qui meurt l'amour
00:40:14Oui, qui meurt l'amour
00:40:20Vous savez, avant de faire du rock'n'roll
00:40:35Peu de gens le savent
00:40:36Mais j'étais guitariste classique
00:40:40Je n'étais pas guitariste de rock'n'roll
00:40:42Du tout
00:40:43Et j'ai fait quatre années de solfège
00:40:46Avec José D. Aspiaju à Genève
00:40:48Je devais...
00:40:51Au départ, mes parents adoptifs
00:40:53Voulaient que je sois guitariste classique
00:40:55Et puis, bon, un jour
00:40:56Je suis tombé sur l'emprise
00:40:57Du charme d'Elvis Presley
00:40:59Du rock'n'roll
00:41:00Et puis donc, j'ai troqué ma guitare classique
00:41:02Pour une guitare électrique
00:41:04Mais au départ, c'est un hasard
00:41:07Je ne devais pas du tout être dans le rock'n'roll
00:41:10Quels sont vos compositeurs classiques préférés ?
00:41:13Écoutez, moi, ce que j'écoutais toujours
00:41:16Moi, ce que j'adore comme style
00:41:18Moi, j'aime bien un petit peu ce qui est pesant
00:41:20Ce qui est un peu lourd
00:41:21Moi, j'écoutais beaucoup Carmina Berana de Karloff, par exemple
00:41:23C'était une chanson surtout
00:41:25Surtout le soir des insomnies
00:41:29Quand je n'arrivais pas à dormir
00:41:30Je mettais ça à fond
00:41:31Je réveillais tout l'immeuble
00:41:32Qui finalement appelait les flics
00:41:34Qui descendait chez moi en disant
00:41:36Monsieur Aledé, vous savez, vous êtes trop fort
00:41:37Il est quand même 4h du matin
00:41:38Vous aurez laissé les pauvres gens dormir
00:41:40J'ai dit, bon, excusez-moi
00:41:41On découvre aujourd'hui un génial idée
00:41:43Réconcilié avec lui-même
00:41:45Mieux dans sa peau
00:41:46Fumant le cigare
00:41:47On a l'impression que vous arrivez à une grande maturité
00:41:51Je fais mon métier d'une façon beaucoup plus sereine qu'avant
00:41:56Je prends le temps de faire les choses
00:41:59Je prends le temps d'y réfléchir
00:42:01Je ne fais moins les choses à la dernière minute
00:42:04Comme j'avais l'habitude de le faire
00:42:05Sans doute que c'était une question d'âge
00:42:08Je pense que je crois que quand on...
00:42:11J'aime pas le mot vieillir
00:42:13Plutôt quand on grandit
00:42:15On apprend à être plus raisonnable
00:42:17Plus réfléchi
00:42:19Vous portez autour du goût un collier avec un petit diable teint
00:42:23L'autre jour vous avez dit que c'était parce que vous aimiez bien parler avec le diable
00:42:27C'était une boutade ?
00:42:29C'était une boutade ?
00:42:30Non, pas du tout
00:42:31C'est-à-dire ?
00:42:32Non, non, pourquoi ?
00:42:33Je le converte avec le diable tous les jours
00:42:35Et si vous parlez avec le diable, vous parlez avec Dieu aussi ?
00:42:41Je parle avec Dieu, bien sûr que je crois à Dieu
00:42:42Vous êtes croyant ?
00:42:43Je suis croyant, oui, bien sûr, je crois à Dieu
00:42:46Evidemment, c'est vrai, il m'arrivait souvent
00:42:51Quand quelque chose de grave arrive à un de mes proches
00:42:55C'est vrai que je...
00:42:57Je...
00:42:59Je vais pas jusqu'à faire une prière
00:43:02Mais je s'appuie le bon Dieu pour que ça se passe bien
00:43:04Votre mot préféré ?
00:43:07Mon mot préféré ?
00:43:09Racheter libre
00:43:09Et celui que vous détestez le plus ?
00:43:13Obligation
00:43:16Mardi 1er septembre, les délais ont été parfaitement tenus
00:43:20La scène est quasiment terminée
00:43:22Pour la première fois, Johnny Hallyday visite le chantier
00:43:27Il tarde à regarder de face la scène immense
00:43:34Le track déjà, devant l'ampleur du challenge
00:43:44Il s'est fixé
00:43:46Là tu vois vraiment le décor
00:43:50Peut-être que tu peux avoir encore des gens de la...
00:43:52Des gens d'appuyer
00:43:54Premiers accords de guitare
00:44:00Arrivée de la célèbre Harley
00:44:03Réglage de la sono
00:44:05Une sono de 500 000 watts
00:44:09Essai des effets spéciaux et des secrets de mise en scène
00:44:13Tout roule à la perfection
00:44:20Le lendemain, grande répétition générale
00:44:23Ce que l'on appelle le filage
00:44:26Sans le moindre incident
00:44:28Sous-titrage Société Radio-Canada
00:44:58Et c'est le grand jour, le vendredi 4 septembre
00:45:09À 17h, les portes s'ouvrent dans la bousculade
00:45:14Les premiers arrivés courent pour avoir les meilleures places
00:45:22Jean-Claude Camus affiche un grand sourire
00:45:27Mais ce n'est qu'une apparence
00:45:29Il sait que la météo est très mauvaise
00:45:31Il sait aussi qu'il a pris le risque énorme d'une scène immense
00:45:36Impossible à protéger de la pluie
00:45:38Et plus le temps passe, plus on s'approche de la catastrophe
00:45:45Impossible de jouer
00:45:48Mais on est à une heure du début
00:45:56Prévu du spectacle
00:45:57Donc alors
00:45:58Oui, sauf que la météo pour l'instant
00:46:01Elle nous emmène un peu plus barcouer ça
00:46:04Mais vous ne pouvez pas ne pas jouer
00:46:09Quoi ?
00:46:11On ne peut pas ne pas jouer
00:46:12Si, c'est envisagé alors qu'il est
00:46:14C'est envisagé ?
00:46:15Oui, on est en train de prendre tous les
00:46:16Tous les quatre catastrophes possibles
00:46:19Mais si, c'est envisagé avec le PC police
00:46:21Ou on est en train de prendre des dispositions au cas où
00:46:23Dans ce cas-là, ça veut dire quoi ?
00:46:27Reporter le concert ?
00:46:28Rembourser les gens et reporter ?
00:46:29Je ne sais même pas si je peux reporter
00:46:32Parce qu'on se trouve un vendredi soir
00:46:39On ne peut pas joindre les assureurs anglais
00:46:42Et que si je reporte à lundi, je ne suis pas assuré
00:46:44Et s'en veille
00:46:47Si le concert n'a pas lieu, ça va vous coûter combien ?
00:46:50Alors, ça coûtera aux assureurs
00:46:51Pour la production, Jean-Claude Camus, 25 millions
00:46:54C'est-à-dire pour toute la production à l'idée
00:46:55Il y a d'autres intervenants aussi qui sont assurés
00:46:58Par exemple, tout ce qui est merchandising
00:47:00Vente de sandwich, etc
00:47:02Ils ne pourront pas faire de chiffre d'affaires escompté
00:47:04Ils demanderont aussi à des misées
00:47:06Puisqu'ils sont aussi assurés chez moi
00:47:07Et ça doit représenter 3-4 millions de plus
00:47:10Mauvaise soirée
00:47:12Dans le stade, la tension monte
00:47:19Et dans les coulisses, les nerfs commencent à craquer
00:47:22Laetitia, comment est Johnny en ce moment ?
00:47:28Très inquiète
00:47:30Il est informé des problèmes ?
00:47:33On attend un peu encore
00:47:35On avait dit qu'il ne savait pas ce qui se passait dehors
00:47:39Donc pour le moment, il ne sait pas
00:47:40Donc on attend qu'on lui dire
00:47:41On peut aller dans cette putain de loge ?
00:47:50Non, non
00:47:50Je ne peux pas travailler, moi
00:47:53Vous voulez le voir ?
00:47:56Mais bien sûr, il y a quand même des choses
00:47:58Qu'il faut qu'on voit avec l'artiste maintenant
00:47:59A 20h30, la décision est prise
00:48:07Il faut annuler le concert
00:48:11Et aller le dire aux 80 000 spectateurs
00:48:14Pour un nuage de trop
00:48:16Le producteur risque la faillite
00:48:18Une fois que le producteur a réannoncé
00:48:28Qu'effectivement, il y a annulation
00:48:30Parce qu'on part sur une annulation
00:48:31On explique, je répète
00:48:33Une communication simple mais précise
00:48:35Auprès de l'ensemble du public
00:48:36On évacue avec beaucoup de souplesse
00:48:38Et on les rassure que le spectacle aura lieu demain
00:48:41Quelle horreur !
00:48:42Mais dans quel état ils vont être les gens ?
00:48:44C'est l'amour de l'âme !
00:49:14Et nous avons eu cette représentation de ce soir
00:49:19Vous êtes les vrais amis de Johnny Hallyday
00:49:23Donc les vrais amis
00:49:26Vont comprendre ce qui se passe maintenant
00:49:30Nous sommes tous
00:49:32Johnny, les musiciens
00:49:35Les techniciens qui ont travaillé si dur toute la semaine
00:49:39Nous sommes dans le désespoir
00:49:41Mais, mais, pour ceux qui le peuvent
00:49:44Nous donnons rendez-vous
00:49:46Vendredi prochain
00:49:47Et dans le public
00:50:02Déception, colère
00:50:04Et incompréhension
00:50:05Je suis déçu parce que ça aurait dû être
00:50:07Je n'ai idée qu'on est devenu
00:50:08Et non pas tellement
00:50:10On vient de Lyon
00:50:10On a payé un quart
00:50:12Alors on voudrait savoir
00:50:13S'il va nous repayer le quart
00:50:15Pour revenir la semaine prochaine
00:50:16On arrive à Marseille
00:50:17On arrive de Rennes
00:50:18C'est quand même deux ans qu'on attend ce 12h
00:50:21Surtout la première
00:50:22Il est noud des soirs
00:50:23Franchement, il est noud des soirs
00:50:24Il a presque les larmes aux yeux ce soir
00:50:25Comment ça serait
00:50:26Il n'a pas couvert le...
00:50:28Je ne sais pas, la scène
00:50:29Et mille fois la même question
00:50:33Attendez, posez-moi la question
00:50:36D'une façon plus...
00:50:37Plus...
00:50:37Plus...
00:50:38Plus détaillée
00:50:40Parce que je crois savoir ce que vous voulez me dire
00:50:41Mais vous êtes en train de me dire
00:50:42Pourquoi n'a-t-on pas prévu
00:50:44De quoi abriter la scène
00:50:45De partant de pluie ?
00:50:46Au téléphone son banquier
00:50:47Voilà
00:50:49Alors, est-ce que vous vouliez
00:50:51Que nous présentions
00:50:52Sur le Stade de France
00:50:54Une scène de tournée
00:50:56Couverte
00:50:57Ça veut dire une scène
00:50:59De moitié moins grande
00:51:01D'accord
00:51:02Ou est-ce que vous vouliez
00:51:03Qu'on ait une scène
00:51:05De 4000 m²
00:51:07Je crois qu'il ne faut pas avoir fait
00:51:09De grandes études d'architecte
00:51:10Pour savoir que pour couvrir 4000 m²
00:51:12C'est pratiquement le toit d'une maison
00:51:14C'est impossible techniquement à réaliser
00:51:17Alors c'était un choix de décors
00:51:20Comme on a fait
00:51:21Immense
00:51:24C'était un risque à prendre
00:51:25On a pris ce risque
00:51:27Voilà
00:51:27L'échec est terrible
00:51:28Pour tous ceux qui ont travaillé
00:51:30Sur ce spectacle
00:51:31Mais chacun reste à sa place
00:51:33C'est le lendemain
00:51:34Après une nuit passée
00:51:36A tout remettre en état
00:51:37Les regards se portent vers le ciel
00:51:40Et les sourires reviennent
00:51:42Il a fallu réviser évidemment
00:51:44Toutes les installations
00:51:45Qui avaient pris l'eau
00:51:46Et c'est à dire
00:51:47Pour être sûr qu'on n'ait pas
00:51:48De problèmes ce soir
00:51:49Pour que ce soit un petit peu plus salé
00:51:51Évidemment
00:51:51Nous avons eu deux trois averses
00:51:53Pour nous dire
00:51:53Attention
00:51:53Vous êtes contents
00:51:54Mais ne vous en venez pas trop
00:51:55Mais bon
00:51:56Ça y est
00:51:57Et maintenant
00:51:57Nous avons le ciel bleu
00:51:58Et là
00:51:59Je peux vous dire ce soir
00:52:00Rappelez-vous bien
00:52:01Ce que je vous dis
00:52:02Vous allez voir du grand
00:52:03Du très grand à l'idée
00:52:04Parce que l'autre
00:52:05C'est un fauve
00:52:05Je crois que j'ai mis trois gardes du corps
00:52:07Pour pas qu'il sorte de la loge
00:52:08Quand il va rentrer
00:52:09Il va tous les empoigner
00:52:10A la minute précise
00:52:14Le grand spectacle est lancé
00:52:16Avec tous les effets
00:52:17D'une mise en scène
00:52:18Extrêmement travaillée
00:52:21D'emblée
00:52:24Le public est séduit
00:52:26Le public est délicaté
00:53:00C'est parti !
00:53:30C'est parti !
00:54:00C'est parti !
00:54:30C'est parti !
00:55:00C'est parti !
00:55:30C'est parti !
00:56:00C'est parti !
00:56:30C'est parti !
00:56:32C'est parti !
00:57:02C'est parti !
00:57:04C'est parti !
00:57:06C'est parti !
00:57:08C'est parti !
00:57:10C'est parti !
00:57:12C'est parti !
00:57:14C'est parti !
00:57:16C'est parti !
00:57:18C'est parti !
00:57:20C'est parti !
00:57:22C'est parti !
00:57:24C'est parti !
00:57:26C'est parti !
00:57:28C'est parti !
00:57:30C'est parti !
00:57:32C'est parti !
00:57:34C'est parti !
00:57:36C'est parti !
00:57:38C'est parti !
00:57:40C'est parti !
00:57:42C'est parti !
00:57:44C'est parti !
00:57:48C'est parti !
00:57:52Jacques Merlino, bonsoir.
00:58:03Bonsoir Bernard.
00:58:04Il y a quand même une question que j'ai envie de vous poser.
00:58:07Est-ce que vous nous avez bien tout dit au cours de ce reportage ?
00:58:10Eh bien en vérité, en vérité non.
00:58:13Parce que je crois qu'il y a dans tout spectacle une part de magie
00:58:15et qu'il est bien que cette magie garde tout son mystère.
00:58:18Par exemple, nous avions toutes les images de l'apparence, de l'apparition de Johnny Hallyday sur son hélicoptère
00:58:26et puis ensuite sa manière de surgir au milieu de la foule dans la minute qui suit son arrivée.
00:58:31Eh bien nous n'avons pas utilisé ces images par respect du spectacle.
00:58:35Mais l'essentiel, bien sûr, l'essentiel a été dit.
00:58:38Bon, vous avez compris aussi le sens de ma question.
00:58:40Il y a un certain journal de la presse quotidienne du matin qui l'a accusé,
00:58:44qui a accusé Johnny Hallyday de chanter en playback. Vrai ou faux ?
00:58:47C'est une curieuse accusation parce que dans le métier, tout le monde sait que Johnny Hallyday n'aime pas chanter en playback
00:58:51car il ne possède pas cette technique.
00:58:54Et pour l'avoir suivi tout au long des répétitions et en concert,
00:58:58ça je peux vous assurer tout à fait tranquillement que c'est bien lui qui chante.
00:59:02En vérité, ce qui est très surprenant, c'est la somme de ragots, d'attaques que subit ce chanteur.
00:59:09Alors qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, ça c'est une chose, ça dépend de chacun.
00:59:12Mais tout de même, c'est un homme de 55 ans qui se lance dans des opérations très difficiles,
00:59:18qui prend tous les risques.
00:59:19Chanter sur scène pendant trois heures, c'est une prouesse physique extraordinaire.
00:59:24Il faut savoir qu'en France actuellement, à 55 ans, un homme sur deux est inactif.
00:59:30Lui, il prend les risques, il va au charbon et je crois que ça mérite un coup de chapeau.
00:59:36Après tout, on peut se dire qu'on ne prête qu'aux riches.
00:59:40Revenons sur une dernière question sur Jean-Claude Camus, le producteur.
00:59:43Qu'est-ce qui le fait encore courir aujourd'hui ?
00:59:46Alors évidemment, quand on parle de producteur, producteur, on associe toujours cette image-là avec argent.
00:59:51Eh bien, quand on suit Jean-Claude Camus, on n'a pas le sentiment que l'essentiel pour lui, c'est l'argent.
00:59:57On a au contraire le sentiment que ce qu'il motive profondément, c'est le mouvement et l'action.
01:00:02Et que dans ce contexte-là, l'argent et le bénéfice qui vient de spectacles comme ça,
01:00:07ce sont des moyens nouveaux pour se lancer dans de nouvelles aventures, pour lancer de nouveaux spectacles au fond.
01:00:14Jean-Claude Camus, c'est un producteur joueur, c'est quelqu'un qui aime se mettre en danger
01:00:19parce qu'il sait que ce n'est que comme ça qu'il peut donner le meilleur de lui-même.
01:00:24Merci Jacques.
01:00:24Merci Bernard.
01:00:29Le moment où je me sens le plus seul.

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