Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:02Place à vos signatures Europe 1 du lundi au programme dans quelques minutes.
00:05Emmanuel Ducrot nous parlera justement de l'impréparation de la France à la canicule.
00:12C'est assez flagrant lorsque l'on voit par exemple ces fermetures d'écoles sans sommation
00:16et des parents qui se retrouvent un peu dans la panade ce matin à devoir garder leurs enfants.
00:20La revue de presse d'Europe 1 arrive aussi. Bonjour Olivier Delagarde.
00:22Bonjour à tous.
00:23Dans les journaux ce matin Olivier.
00:23Écoutez, moi je vais vous parler des hommes et des femmes
00:25et vous verrez que nous ne sommes pas égaux face à l'extrême gauche
00:29et puis par ton de canicule.
00:31Allez, à tout de suite Olivier.
00:32Mais d'abord, Philippe Vall est avec nous sur Europe 1 comme chaque lundi.
00:35Bonjour Philippe.
00:36Bonjour Dimitri et bonjour à tous.
00:38Alors, il faut le dire aux auditeurs d'Europe 1,
00:40Philippe, vous êtes à la fois un amoureux de Paris et de la bicyclette.
00:43Et c'est vrai.
00:44Et de mes vacances d'enfant dans le Morvan,
00:47j'ai gardé le goût de cette merveilleuse solitude du flâneur à vélo qui parcourt le monde,
00:51le nez au vent à 15 km heure.
00:54Comme dans la chanson d'Yves Montand,
00:56je me revois sur les petits chemins où mon vélo faisait s'envoler les sauterelles, les papillons.
01:01Et lorsque j'ai compris qu'à Paris, il allait falloir se mettre au vélo,
01:05j'étais déjà converti.
01:07Bon, alors j'imagine que vous avez applaudi au projet de réduire la circulation automobile.
01:11Ah bien sûr, il fallait faire quelque chose pour rendre l'air parisien plus pur et plus léger.
01:16Et je me suis réjoui des premières mesures prises
01:19pour augmenter la place des vélos et réduire la place des voitures.
01:22Puis, puis, puis, j'ai déchanté.
01:24Quel cerveau idéologue, rousseauiste fou,
01:28enfermé dans des bureaux climatisés de la mairie de Paris,
01:30amoureux d'une nature fantasmée et animée d'un profond mépris pour l'être humain,
01:35pense la circulation de la ville de Paris.
01:38Quels barbares se sont permis de massacrer nos rues si belles
01:42avec des machins en béton pisseux et des plots en plastique orange.
01:45Pourtant, faire des pistes nécessitent des travaux.
01:49C'est quand même assez fatal ça, Philippe.
01:51Oui, mais prenons par exemple la rue Claude Bernard que j'emprunte régulièrement.
01:54Ça doit bien faire la troisième fois en cinq ans
01:57qu'il la défonce pour changer le sens de circulation.
02:00Et moi, je me dis, combien ça coûte ?
02:02Et quand je lis les rapports de la Cour des Comptes
02:04sur les finances calamiteuses de la ville de Paris,
02:06j'enrage ces capricieux petits marquis écologistes.
02:10Ce n'est pas la voiture qu'ils veulent chasser de Paris, c'est l'être humain.
02:14De quel droit les génies de la mairie de Paris défigurent-ils nos places ?
02:19Prenez la place de la Concorde.
02:21Une des plus belles du monde.
02:22D'un côté, le jardin des Tuileries.
02:24De l'autre, l'avenue des Champs-Élysées qui monte vers l'étoile.
02:27Et au milieu, cette symétrie ponctuée par l'obélisque.
02:31C'était magnifique.
02:32Mais pourquoi vous employez le passé ?
02:34Parce que c'est fini.
02:35Les vandales municipaux se sont arrogés le droit d'en bousiller la symétrie
02:39en faisant passer la circulation d'un côté,
02:42en entourant l'obélisque d'immondes peaux de fleurs gris
02:45et en dessinant d'incompréhensibles pistes de vélo de l'autre côté.
02:49D'ailleurs, le mystère du tracé des pistes ne concerne pas que la place de la Concorde.
02:55Dans quelques siècles, peut-être, un champollion du futur
02:58résoudra l'énigme des changements de côté et du sens des pistes de vélo.
03:03En attendant, personne n'y comprend rien.
03:06Tout le monde s'en fout, roule n'importe comment, zigzaguant
03:09entre les trottinettes, les bagnoles et les piétons
03:12qui s'injurient et se menacent.
03:14Plus l'énergie est douce, plus le monde est dur.
03:17La mairie de Paris, dans son grand amour de la nature,
03:20nous a renvoyés à l'état de nature,
03:23c'est-à-dire la guerre de tous contre tous,
03:26qui met le pied sur la chaussée, part en guerre
03:28et s'arme d'un gros sac d'injures
03:31et du mépris des lois les plus élémentaires du savoir-vivre.
03:33Vous exagérez un petit peu quand même, Philippe.
03:35Mais non !
03:36Allez au carrefour Sèvres-Montparnasse.
03:39La mairie y met une pagaille comme elle les aime.
03:42C'est une bataille de chiens entre les automobilistes immobilisés,
03:46les piétons déroutés et les cyclistes suicidaires
03:49devant les portes de l'hôpital Necker des enfants malades.
03:52Les ambulances et les voitures de pompiers
03:54ont beau déchirer les tympans de tout le quartier,
03:57ils n'arriveront jamais aux urgences.
03:59Mais c'est pour la bonne cause,
04:03c'est pour inciter les malades à venir à pied,
04:06car le piéton est censé être la caste supérieure
04:09du nouveau monde de l'énergie douce,
04:12suivi de près par le cycliste,
04:14qui, parce qu'il sauve la planète en pédalant,
04:16s'autorise à mépriser le code de la route.
04:18Et la caste inférieure donc ?
04:19Eh bien, ce sont les milliers de Parisiens
04:22qui, chaque année, quittent Paris pour toujours,
04:24dégoûtés par la gabegie municipale,
04:26compte tenu de son choix,
04:28d'une écologie qui s'approprie la devise de Staline,
04:31pas d'homme, pas de problème,
04:33je me pose la question,
04:34la mairie de Paris considère-t-elle
04:35la fuite des Parisiens comme une réussite
04:37ou un échec ?
04:38Merci beaucoup, signature européen.
04:40Philippe Vall, est-ce que vous dites sur Paris,
04:42c'est applicable à à peu près
04:42toutes les métropoles de France et de Navarre ?
04:45Oui, c'est la dimension, la portée nationale
04:47pour ne pas dire occidentale de votre message ce matin,
04:50Philippe Vall.
04:50Merci beaucoup, Philippe.

Recommandations