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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Maya Lauqué revient sur les questions qui font l’actualité avec Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts de Seine.

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Transcription
00:00Bonjour Elsa Fossillon, merci d'être avec nous ce matin.
00:04La motion de censure socialiste contre le gouvernement Bayrou sera examinée dans les jours qui viennent,
00:10après l'échec du conclave sur les retraites. Allez-vous la voter ?
00:13D'abord on va peut-être revenir sur ce conclave qui ressemble quand même à une énorme farce,
00:18mais sur un sujet qui est pour le moins tragique, puisqu'il s'agit de la réforme des retraites
00:22et de voler deux ans de plus aux citoyens et aux citoyennes de ce pays,
00:27et qui ressemble quand même un peu à une monnaie d'échange pour François Bayrou,
00:30c'est-à-dire que j'ai l'impression qu'il avait lui-même du mal à croire à ce conclave,
00:34qui lui a donné très peu de chance, mais qu'en revanche ça lui servait à rester en poste,
00:40ça lui sert à rester à son poste, mais pour ne rien produire pour le pays.
00:45Ce conclave, dès le démarrage, il a donné le droit de veto au MEDEF,
00:49en lui permettant, si jamais le MEDEF n'était pas d'accord, de ne pas tomber sur un accord général.
00:55Il nous a expliqué que ce serait sans totem ni tabou,
00:58et en même temps, il ne fallait pas toucher à la mesure d'âge,
01:01qui est celle sur laquelle les citoyens de ce pays se sont d'abord mobilisés massivement,
01:05sur lequel l'intersyndicale était opposée.
01:09Et vous avez vu aujourd'hui d'ailleurs qu'ils ont quitté,
01:11pour une grande part d'entre eux, la table des négociations.
01:13Et la CFDT, c'était hier en l'occurrence.
01:15Certes, il n'y a pas d'accord, mais, et François Bayrou l'a souligné,
01:19il y a des avancées sur, notamment, la pension de retraite des femmes,
01:25qui sera calculée sur le meilleur, il n'y aura pas des 25 ans, mais des 23 ans.
01:27Le problème, c'est que les avancées annoncent des reculs.
01:29C'est-à-dire que, sur tous les sujets sur lesquels des avancées semblaient possibles,
01:34ou en tout cas, elles étaient avancées dans le cadre des négociations,
01:37étaient traduites en même temps par d'autres reculs.
01:39Je pense justement sur les femmes à la bonification,
01:42qui pourraient être retirées du fait de cette avancée.
01:44Donc, en réalité, on n'en revient au départ.
01:48Écoutez, qu'est-ce qui a amélioré,
01:50qu'est-ce qui pourrait améliorer, à la sortie de ce conclave,
01:53la vie des travailleurs et des travailleuses de ce pays ?
01:56Moi, je n'ai rien vu pour le moment,
01:58et je ne crois pas, en réalité, qu'il y ait une quelconque volonté d'avancer,
02:02mais plutôt la volonté, pour François Bayrou, de rester en poste.
02:07C'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, nous proposons une motion de censure.
02:12Vous l'avez dit, c'est le groupe socialiste.
02:14Je le dis aussi, j'aurais préféré que ce soit l'ensemble des forces du Nouveau Front Populaire.
02:17J'allais vous poser la question, pourquoi vous n'avez pas fait une motion commune ?
02:21Avec mon groupe, nous l'avons proposée.
02:23Les socialistes ont décidé de la lancer seule.
02:26Pourquoi ?
02:27J'avoue que je le regrette, je le regrette, et ça ne m'empêchera pas, évidemment, de la voter,
02:32parce que je crois qu'il faut tout faire aujourd'hui pour réparer la fracture démocratique
02:37qu'a constitué le 49-3 du 16 mars 2023 sur la réforme des retraites.
02:44Et puis aussi, quelque part, laver le mensonge de François Bayrou devant la représentation nationale,
02:50qui nous a d'abord parlé d'un conclave sans totem ni tabou,
02:54mais aussi d'un texte de loi qui arriverait devant le Parlement pour trancher,
02:59et on le voit, qui n'arrivera pas.
03:01Cette motion de censure, elle ne pourrait être adoptée qu'avec les voix du Rassemblement national.
03:06Alors, le parti a dit qu'il ne la voterait pas et attend l'automne.
03:10Est-ce que vous appelez, vous, les députés, Rennes à changer d'avis ?
03:12Moi, ce que je vois aujourd'hui, c'est que le Rassemblement national est quelque part l'assurance du bloc présidentiel.
03:20Il faut voir à l'Assemblée nationale, je me doute que tout le monde ne suit pas l'entièreté des débats dans l'hémicycle,
03:26mais il y a un bloc central, un bloc présidentiel qui est très peu mobilisé,
03:29souvent très absent, avec seulement quelques députés,
03:32et des députés du Rassemblement national qui viennent assurer les votes des propositions du bloc central ou du gouvernement.
03:41Et ce que je vois, malheureusement, c'est que ça se traduit pas simplement par des votes communs,
03:45mais que ça se traduit par des mesures défendues ensemble.
03:48Je rappelle quand même que les députés du bloc central ont été élus largement à la faveur du Front républicain,
03:54c'est-à-dire à la mobilisation d'une majorité de Français pour dire
03:57« Nous ne voulons pas des mesures du Rassemblement national ».
04:01Mais si je reviens à cette motion de censure-là, est-ce que vous appelez les députés à changer d'avis ?
04:07Quoi que ce soit, vous le savez, je suis mobilisée dans mon engagement depuis le début contre le Rassemblement national.
04:16Aujourd'hui, cette motion de censure, elle permet aussi de dire aux citoyens,
04:20« Regardez ce que font chacun de vos députés, ce que chacun a raconté devant vous,
04:25et quel engagement il a pris, et ce qu'il fait ou ce qu'il ne fait pas. »
04:28Et ce que je vois aujourd'hui, c'est que le Rassemblement national, en réalité,
04:31est le meilleur soutien aujourd'hui du bloc présidentiel.
04:34Où serez-vous mardi prochain, le 2 juillet ?
04:37Le 2 juillet, je serai aux côtés de celles et ceux qui veulent une candidature commune,
04:42et notamment de Lucie Casté.
04:44C'est elle qui a appelé les partis de gauche à se rassembler
04:48pour réfléchir effectivement à une discussion autour d'une candidature commune de la gauche à la présidentielle.
04:53Elle finira pas, les socialistes, les écolos y sont, et donc vous nous confirmez que vous y êtes aussi.
04:58J'y serai, j'espère que mon parti y sera aussi, que le PCF y sera.
05:03Je crois que devant l'immense danger que constitue aujourd'hui l'ascension du Rassemblement national,
05:10à chaque fois que les forces de gauche, de manière large, tout ensemble, se sont unies,
05:16sans mettre de côté les différences d'ailleurs, on en a, et moi je trouve que c'est plutôt une force,
05:20eh bien nous avons engrangé des victoires.
05:22Ça a été vrai des législatives de 2024, mais je le vois aussi à l'Assemblée nationale,
05:26jeudi dernier dans la niche du groupe UDR, les députés siotistes,
05:31quand nous unissons nos forces avec des approches différentes,
05:33alors nous permettons de faire reculer des propositions racistes, des propositions xénophobes,
05:38et donc je crois que cette unité, elle est très importante.
05:41Vous souhaitez cette candidature commune de la gauche, et qui pour la porter ?
05:44Fabien Roussel ?
05:45Je pense que, justement, si on commence par le qui, alors on risque de chuter.
05:49Il faut se mettre autour d'une table, il faut que toutes les candidatures de chacune des organisations soient possibles,
05:56et que ça tranche, mais de manière large.
05:59Franchement, la question aujourd'hui du qui, elle est trop souvent mise en avant,
06:04et c'est ça qui nous fait échouer.
06:05Échouer, donc, décidons du quoi d'abord.
06:07Merci Elsa Fossil.
06:08Je vous en prie, merci à vous.

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