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Stéphane Borbiconi, ancien joueur du FC Metz

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00:00Ici Lorraine, crack pour l'émission, sur Marouk, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
00:06Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
00:30Bonjour chers amis de Sur Marouk, cette semaine je reçois un grand sportif, un grand joueur, un grand nom du FC Metz, Stéphane Borbiconi qui a été un défenseur.
00:43Il a démarré à la fin des années 90 au FC Metz, jusqu'en 2011-2012, il va nous dire tout ça précisément avec des parenthèses, en Turquie, en Azerbaïdjan, à Martigues.
00:54Avec lui, on va commencer l'émission à Otange, Otange qui est vraiment son port d'attache.
01:00On va aller dans son école maternelle et élémentaire, et puis bien sûr nous viendrons ici au Stade Saint-Saint-Faurien,
01:06et puis nous irons également pour terminer l'émission au centre de formation du FC Metz, un peu plus loin, à Metz-Frescati.
01:14Pour l'heure, je remonte à Otange, rejoins mon invité Stéphane Borbiconi.
01:24Sous-titrage Société Radio-Canada
01:54Sur ma route.
01:55Plaisir partagé, merci beaucoup.
01:56Et merci de votre accueil, c'est sympa.
01:59Viens dans cette école où il a commencé.
02:02Il a commencé, oui.
02:03Où tout a démarré.
02:04Tout a démarré, il n'y a pas si longtemps.
02:06D'ailleurs Stéphane, on va aller à l'école maternelle, parce que c'est vraiment là que ça a démarré.
02:11C'est là où vraiment j'ai fait mes premiers pas, et j'étais tout petit, donc on a commencé là.
02:17Il y avait les spectacles de marionnettes, je m'en souviens encore.
02:19Et puis petit à petit, je progressais, et puis jusqu'à l'école élémentaire et l'école primaire.
02:25D'accord.
02:25Bon, on va aller voir le bambino.
02:27Merci.
02:28Je vous laisse.
02:28Merci madame.
02:29Merci beaucoup.
02:30Bonne journée.
02:31Au revoir.
02:31Donc là Stéphane, c'est un des arbres que tu as plantés quand tu étais gamin.
02:42Tu avais quel âge là ?
02:43L'âge devait avoir 6-7 ans.
02:456-7 ans.
02:46Et c'est marrant parce qu'il y a plein de souvenirs au fur et à mesure de notre conversation
02:49qui remontent un petit peu à la surface.
02:52On avait gagné un petit jeu concours avec des dessins, et puis on avait gagné le droit
02:56de planter des arbres, donc on avait planté cet arbre-là.
03:00Et un autre arbre un peu plus loin, madame Thébaud, la directrice de l'école, m'a
03:04dit qu'il était mal en point et qu'il l'avait coupé il y a une dizaine d'années.
03:08Mais voilà, c'est plein de souvenirs.
03:10On jouait au foot dans la cour d'école.
03:13On avait passé, vous savez, le petit permis avec les trottinettes.
03:16Là, je vois les petites trottinettes.
03:18Il y avait un parcours avec la gendarmerie nationale pour un petit peu apprendre le code
03:23de la route, etc.
03:25C'est émouvant de revenir comme ça.
03:28Tu as été ici pour la première fois, tu avais 5-6-7 ans.
03:31C'est émouvant de revenir là.
03:32Oui, c'est émouvant, oui, parce que forcément, comme tout à chacun, il y a plein de souvenirs
03:36qui remontent.
03:38Moi, j'avais toute ma famille qui est passée ici à l'école, mes copains.
03:42Ce sont les temps de l'insouciance, un petit peu.
03:46On allait faire des cabanes dans les bois.
03:48On allait faire du vélo, des foot à n'en plus finir.
03:53Ma mère venait me chercher parce qu'il fallait faire les devoirs.
03:56Et puis, j'étais avec les potes encore en train de jouer.
03:59On jouait ici à l'école.
04:01Donc, c'est plein de bons souvenirs.
04:03Il y avait les spectacles de marionnettes.
04:05Et c'était que des bons souvenirs.
04:07À l'époque, on ne se prenait pas la tête.
04:09On avançait comme ça avec les copains.
04:12Et puis, c'était super.
04:14Et j'ai vu en arrivant tout à l'heure que tu saluais des enseignants ou des personnels.
04:19Donc, tu connais.
04:19Il y a des gens que tu connais qui étaient peut-être en classe ici avec toi.
04:22Oui, exactement.
04:23Il y a une enseignante qui a deux ans de moins que moi et que je connais du village, forcément,
04:31puisque l'école est dans le village dans lequel j'ai grandi à Autange.
04:34Et donc, tout ce village représente toute ma jeunesse.
04:39Et puis, mes premiers pas, mes premiers souvenirs.
04:43Mais alors, Stéphane, qu'on soit clair quand même, parce que quand on lit des biographies de toi,
04:49ou ta chiche Wikipédia, ville rue, ville rue, ville rue.
04:52Mais le port d'attache des Barbiconis, c'est Autange, c'est ça ?
04:56C'est le port d'attache, effectivement, et Autange.
04:59Moi, je me sens Autangeois quand on me demande d'où tu viens.
05:02Je dis Autange, naturellement, évidemment, parce que j'ai toujours habité à Autange.
05:07C'est vrai que sur mon passeport et ma carte d'identité, c'est inscrit au niveau administratif, ville rue.
05:12J'adore ville rue.
05:13Je ne veux pas me fâcher avec les ville rupciens.
05:15J'ai énormément d'amis.
05:17J'y ai passé aussi beaucoup de temps.
05:18Je crois que c'est le pays de Carlo Molinari.
05:20Carlo Molinari.
05:21Mais simplement, à mon époque, quand je suis né, la maternité était à Ville rue.
05:24Donc, mon frangin et moi sommes né à Ville rue.
05:27Mais deux jours après, on était à Autange.
05:30Et j'ai appris un peu tout ici, à Autange, évidemment.
05:35Ici, dans cette cour, là, toi qui étais un grand défenseur du FC Metz.
05:41Et puis, on parlera aussi des autres aspects de ta carrière.
05:45C'est la première fois que tu tapes dans le ballon ?
05:46Non, ce n'est pas ici.
05:47Mais tu tapais dans le ballon, ici ?
05:48Je tapais déjà dans le ballon, je pense, dès que je suis né, dans ma rue,
05:51la cité Sainte-Barbe, à Autange.
05:53Mais après, évidemment, j'avais toujours un ballon avec moi.
05:57Des fois, certains preuvent pas ici, mais au collège, je m'appelais Ballon, d'ailleurs.
06:01Et affectueusement, moi, ça ne me gênait pas du tout.
06:04Mais oui, j'ai râpé mes genoux.
06:06J'avais un petit peu du mercurochrome, vous savez, le rouge qu'on mettait sur les rotules.
06:10Il manque quelques fenêtres en façade parce qu'on tirait, on n'était pas trop précis à l'époque.
06:16Mais oui, évidemment, on mettait deux t-shirts pour faire les buts, une craie.
06:20On faisait les terrains de foot.
06:23Et puis après, on transpirait.
06:24On n'avait pas envie de retourner à l'école en classe.
06:27Mais c'était génial.
06:30On faisait les équipes, vous vous rappelez ?
06:31Comme ça, tic-tac, tic-tac, et on choisissait nos équipes.
06:36Donc ça, tous les gamins l'ont connu.
06:37Et moi, je me souviens, alors je n'ai pas eu de carrière de foot, moi, mais je me souviens que les instits jouaient avec nous au foot.
06:45Ah oui ?
06:45Oui, ça arrivait.
06:47Ça arrivait, ça arrivait.
06:48Mais c'est bien en cohésion, le foot.
06:50Oui, oui, c'est vachement bien.
06:51Parce qu'on critique un petit peu le foot, mais c'est l'esprit d'équipe avant tout, c'est des règles, respecter un cadre.
06:59Donc il y a plein de valeurs positives à véhiculer dès le plus jeune âge pour les gamins.
07:05Maintenant, on parle du foot souvent, un peu trop souvent à mon goût, de manière négative, parce qu'on voit où l'argent, les paillettes, le projet Mbappé, etc.
07:14Mais à la base, le foot, dans tous les villages de France et du monde entier, c'est des copains qui se retrouvent autour d'un ballon.
07:20Donc c'est plein de bonnes valeurs.
07:21Oui, complètement.
07:23Et puis tout ce qu'il y a autour, le public, les ambiances, les fêtes de village, il n'y a rien qui se passe sans le foot.
07:28Ici, en plus, on est une terre de football, évidemment.
07:32Moi, je suis issu d'une famille italienne.
07:35On va y venir, oui.
07:35Donc le foot, on a le premier maillot de la Juve, c'était mon premier maillot.
07:41Quand j'étais tout petit, d'une tante qui était allée en Italie.
07:44Donc évidemment, on grandit avec ça.
07:46Et c'est un vecteur aussi social, d'intégration.
07:51Voilà, qui que vous soyez, d'où vous veniez, vous prenez un maillot, un ballon et puis on joue ensemble.
07:56Mais justement, puisque tu en parles, les Italiens, on pense à Michel Platini et à beaucoup d'autres, qui n'est pas loin, qui est natif de Joppe.
08:05Les Italiens ont quand même nourri énormément les grandes heures du football lorrain.
08:11Je veux dire, ils le nourrissent toujours.
08:13Alors il y a Barbiconi, il y a Platini, mais il y en a plein d'autres.
08:16Oui, je suis content où vous m'étiez juste à côté de Platini, même si on n'est pas dans le même univers, évidemment.
08:23Parce que lui, c'était un énorme joueur.
08:26Mais c'est l'histoire de notre région.
08:28Il y a eu la sidérurgie.
08:29Oui, c'est ça.
08:29Il y a eu des vagues successives d'immigration, pas que italienne.
08:33Il y a eu des Polonais, des Portugais, des gens du Maghreb par la suite.
08:38Et qui ont tous en commun l'amour du football, qui bossaient dans les usines environnantes.
08:45Et qui ont amené beaucoup, beaucoup de bons joueurs, d'excellents joueurs au niveau régional et puis au niveau aussi professionnel et national.
08:54Parce qu'il y avait beaucoup de personnes, tout simplement, et qui avaient envie de jouer.
08:59Donc voilà.
09:01C'était ça, nous poursuivons.
09:02Allez.
09:02Stade Saint-Symphorien et puis on ira aussi au centre de formation.
09:05Avec plaisir.
09:06On y va ?
09:06Allons-y.
09:06Allez.
09:08Bon, là aussi, c'est comme la cour de récréation, c'est de l'émotion là quand même.
09:30Oui, beaucoup d'émotion et beaucoup de souvenirs ici à Saint-Symphorien.
09:35Combien de matchs, juste en tout, ici, de haut FC Metz, toi ?
09:38Je crois un peu moins de 200.
09:40200 environ.
09:41Avec le maillot du FC Metz.
09:43Oui.
09:43Et beaucoup de souvenirs.
09:44Tout à l'heure, on parlait d'embrasser une carrière professionnelle quand j'étais petit à Otange.
09:49Et mon rêve, c'était de jouer ici.
09:51Parce que j'étais supporter avant d'être joueur.
09:54Et avec mon papa, on allait en tribune en face, tribune nord, voir les matchs de Metz.
09:59Et moi, j'avais les yeux grands ouverts parce que je rêvais de fouler cette pelouse.
10:06J'ai eu la chance et le bonheur de pouvoir le faire.
10:09Et j'ai marqué mon premier but contre l'Orient du pied gauche en plus sur un coup franc.
10:15Et c'est des souvenirs magiques qui restent gravés dans ma mémoire.
10:22J'allais te demander les meilleurs souvenirs.
10:25Mais là, c'est sans doute celui-là.
10:27Le premier but face à l'Orient.
10:29Ici à Saint-Symphorien, mon premier but, oui, face à l'Orient.
10:31Et puis la montée.
10:32C'est la même saison.
10:33C'était mon premier match à domicile en début de saison.
10:37Et en fin de saison, on a eu la chance d'accéder en Ligue 1.
10:41Et du coup, Saint-Symphorien était plein.
10:44Les supporters, communion avec les supporters.
10:47Et ça, pareil, c'est des souvenirs magnifiques.
10:49Mais j'ai le sentiment quand même que le FC Metz, c'est très particulier.
10:53Ce n'est pas qu'un club de foot en Moselle.
10:55Ça fait presque partie de l'ADN de la Moselle.
10:58C'est un truc très profond chez tous les Mosellans.
11:02Et même au-delà, beaucoup de Lorrains.
11:04Oui, bien sûr.
11:04C'est plus qu'un club, vous avez raison.
11:08C'est un vecteur aussi social.
11:12Parce que vous êtes dans la tribune.
11:14Vos voisins viennent d'ailleurs en Moselle.
11:16Elles sont dans des catégories socioprofessionnelles différentes de la vôtre.
11:21Il y a un brassage.
11:22Peu importe d'où on vient, votre boulot, vos...
11:27Voilà, vous venez au stade et vous avez la même passion autour du même maillot.
11:31Et je pense que beaucoup de gens s'identifient au FC Metz.
11:35Donc, c'est un moyen aussi de vivre notre passion.
11:39Et puis, on a un super club ici qui sera en Ligue 1 la saison prochaine.
11:44Et autant en profiter.
11:46On va en reparler juste un mot.
11:48Tu étais la même saison où Ribéry a joué au FC Metz, je crois.
11:53Et je lisais une de tes interviews, je ne sais plus dans quel magazine,
11:56où tu disais, Ribéry, on repère tout de suite la force du bonhomme.
12:01Et notamment, tu parles de son mental.
12:02Tu évoques le mental de Ribéry.
12:04Est-ce que le mental, chez vous, les joueurs professionnels,
12:07est-ce que c'est quelque chose d'inné ou est-ce que ça se travaille ?
12:10Est-ce que le coach vous fait travailler votre mental aussi ?
12:13Il y a une part un petit peu des deux.
12:15Alors, la proportion, je ne saurais pas vous dire,
12:17mais je sais que Francis de Tadeau, qui est notre formateur au centre de formation,
12:21disait qu'on ne peut pas changer plus de 15% du mental d'une personne.
12:25Un loup sera toujours un loup, un agneau ne deviendra jamais un loup,
12:28un dauphin, un requin, etc.
12:30Mais on a ça un petit peu en nous, mais on peut le développer aussi.
12:33C'est sûr que si vous avez une mentalité de gagneur,
12:37que vous avez envie de partager des choses avec vos coéquipiers,
12:41mais en plus, le petit supplément d'âme,
12:43parce que c'est très dur, le centre de formation, on y viendra...
12:45Enfin, on parlait, oui.
12:46...tout à l'heure, mais vous êtes en compétition pendant l'adolescence,
12:50pendant votre construction.
12:52Donc, évidemment que le mental est prédominant pour devenir professionnel.
12:57Il y a beaucoup de joueurs qui ont d'énormes qualités physiques, techniques,
12:59athlétiques, etc., mais qui n'ont pas de mental et qui lâchent.
13:04Mais ça se retrouve aussi dans d'autres secteurs d'activité,
13:07dans le monde de l'entreprise.
13:09Il faut avoir de la résilience.
13:10C'est-à-dire que rien ne vaut la longueur et la ténacité dans l'effort.
13:15Si vous pouvez faire beaucoup d'efforts, mais très peu de temps,
13:18c'est dur d'obtenir des résultats.
13:20Mais il faut toujours continuer.
13:24Et le foot, malheureusement, l'échec fait partie du football.
13:27Vous perdez, parfois.
13:30Mais il faut toujours se relever.
13:31Et Franck Ribéry, lui, avait un super mental,
13:34parce que quand il est sur un terrain, il se donne à 1000%.
13:37Du début à la fin, en plus de ses qualités de joueur, évidemment.
13:43Alors, Stéphane, on parlera de la reconversion tout à l'heure,
13:47mais tu es maintenant consultant médias, dont Moselle TV, qui est ici, d'ailleurs.
13:51Oui, dans l'angle.
13:52Le siège est là, dans l'angle.
13:54On est bien.
13:55On est très bien.
13:56On est bien.
13:57Très, très bien.
13:58Quand on est consultant médias comme ça,
13:59c'est-à-dire qu'on commente l'actualité sportive, footballistique,
14:03est-ce qu'on a un autre regard aussi sur la façon dont les médias
14:05ont jugé ton propre parcours quand toi, tu étais sur le terrain ?
14:09Quelle était ta relation avec les journalistes, les médias, à ce moment-là ?
14:13Oui, forcément, on a un regard qui est différent,
14:16parce qu'on passe un petit peu de l'autre côté.
14:18Mais quand on a vécu des deux côtés, on comprend un petit peu mieux.
14:23Moi, ma relation avec les médias était très simple.
14:26Soit j'évitais de regarder quand je faisais des mauvais matchs,
14:30ce qui m'est arrivé.
14:31Comme beaucoup.
14:32Comme beaucoup.
14:32Je regardais plus facilement quand je faisais un bon match.
14:35mais je comprenais tout à fait les journalistes
14:39qui doivent refléter la réalité d'une performance, d'un match.
14:45Ce n'est pas facile non plus.
14:47Moi, quand je suis consultant médias,
14:50je me mets toujours à la place des joueurs.
14:51Et j'ai beaucoup d'indulgence parce que je sais
14:54qu'être sur un terrain de football, c'est très, très difficile.
14:58C'est très, très compliqué.
14:59Il y a une dimension de gestion du stress,
15:01de gestion des émotions, de performance.
15:04Vous avez une équipe en face avec des professionnels
15:06qui s'entraînent toute la semaine pour vous battre.
15:09Vous pouvez avoir un coup de moins bien.
15:10Vous pouvez être dans un jour sans.
15:12Donc, je ne jette pas la pierre, évidemment.
15:15Donc, j'essaie toujours de trouver des explications rationnelles.
15:20Et puis, voilà.
15:22Après, la critique fait partie du jeu.
15:24Mais c'est très violent.
15:25Par contre, c'est très violent.
15:26Parce qu'on parlait de rêve, etc.
15:29Moi, je rêvais d'être là.
15:30Je rêvais d'être pro.
15:32Mais je ne rêvais pas d'être jugé.
15:34Et il y a très peu de boulot, finalement,
15:36où votre travail est jugé par des milliers de personnes.
15:40Et on remet en cause parfois votre travail.
15:43Alors que vous êtes de bonne foi.
15:44Personne ne veut faire un mauvais match.
15:46Vous êtes là, vous jouez.
15:47Et le lendemain, dans le journal,
15:48il n'a pas été bon, etc.
15:49Vous avez 18 ans.
15:51C'est violent.
15:52Il faut encaisser.
15:53Mais la résilience, le mental,
15:56on en parlait tout à l'heure.
15:57Ça fait partie du métier.
15:58Et puis les entourages, je pense.
15:59Les entourages familiaux, amicaux,
16:02jouent beaucoup aussi, j'imagine,
16:03dans l'avancement d'une carrière
16:06au milieu d'un public qui est parfois dur.
16:09Parfois dur, oui.
16:10Et parfois injuste aussi.
16:13Mais l'entourage, l'équilibre,
16:15il faut puiser de la force.
16:17Et je pense, pour ma part en tout cas,
16:20avoir d'autres centres d'intérêt
16:22que le football aussi.
16:23Le foot prend 99% de la place.
16:26Mais moi, j'avais besoin de m'échapper.
16:28Je jouais.
16:30Alors justement, d'autres centres d'intérêt.
16:31Je viens de m'en parler.
16:32Excuse-moi, je te coupe.
16:33Ce n'est pas très poli.
16:35Mais tu es pêcheur à la ligne aussi.
16:36Je suis pêcheur.
16:37Et tu es amoureux de la Meuse.
16:39Amoureux de la Meuse.
16:39On en disait un mot quand même.
16:40Tu es à moitié 5-7 et 5-5.
16:435-7 et 5-5, voilà.
16:44Oui, j'adore.
16:45Parce que dès mon plus jeune âge,
16:46avec mon papa, on allait à la pêche,
16:48avec mon frangin, avec mes cousins.
16:50Et j'ai toujours gardé ça,
16:51ce rapport à la nature, à la simplicité.
16:53J'avais besoin, parce que quand on est footballeur,
16:55on est dans un tourbillon médiatique.
16:57On est extrêmement sollicité, ce qui est normal.
17:01Et les lendemains de match, je m'échappais.
17:04J'allais à la pêche.
17:06Et j'étais tranquille.
17:08J'avais besoin d'évacuer la charge mentale,
17:10le stress.
17:12Et du coup, moi, ça m'a porté un contrepoids
17:15et un équilibre dans ma vie.
17:18Un tout dernier mot avant qu'on rejoigne
17:19le centre de formation.
17:21Metz remonte en Léguin.
17:23On est tous ravis, évidemment.
17:26Mais Metz fait beaucoup le jeu de l'ascenseur
17:28depuis quelques années.
17:29Qu'est-ce qui...
17:30Moi, je ne suis pas du tout un spécialiste,
17:32mais qu'est-ce qui manque à Metz
17:33pour être vraiment une équipe durablement Léguin ?
17:36Je pense déjà, la première des choses,
17:40c'est garder ses meilleurs joueurs.
17:43Alors là, on s'éloigne un petit peu du sportif.
17:45On rentre plus dans des problématiques financières.
17:47Oui, c'est ça, c'est compliqué.
17:48De budget, et c'est tout à fait normal.
17:50Mais quand vous montez de Ligue 2 en Ligue 1,
17:53le premier des recrutements,
17:54c'est de conserver ses meilleurs joueurs.
17:56Et le meilleur exemple, c'est Mathieu Hudol,
17:58Baudard également, le gardien de but.
18:00Il faut garder les forces vives.
18:02Ce n'est pas évident,
18:03parce que quand vous faites une bonne année en Ligue 2,
18:06par définition, vous êtes convoité
18:07par des clubs de Ligue 1.
18:08Bien sûr.
18:09Et avec des meilleurs salaires.
18:12Donc c'est dur de résister,
18:14et pour le joueur, et pour le club,
18:16qui doit, en plus dans une conjoncture
18:17qui n'est pas évidente,
18:18avec les droits télé,
18:21avec des années post-Covid également,
18:24retenir les meilleurs joueurs.
18:26Donc ça, c'est le premier des éléments.
18:28Ensuite, le club de Metz,
18:30c'est un club extrêmement sain,
18:31avec une nouvelle tribune qui est magnifique,
18:33qui fonctionne toute l'année,
18:35qui génère des rentrées d'argent.
18:39Donc ça, c'est très intéressant.
18:41Mais pour pérenniser le club en Ligue 1,
18:43il faut garder ses meilleurs joueurs,
18:46avoir un recrutement intelligent,
18:48renforcer l'effectif.
18:50Et pour moi, c'est la clé.
18:52Et puis, la formation,
18:54mais ça, on va en parler.
18:55On va en parler,
18:55mais on va féliciter les Grenoble
18:58pour leur dernier match.
19:00C'est fantastique quand même.
19:01Tu y as assisté ?
19:02Oui, oui.
19:02Non, le dernier match à Reims,
19:04j'ai regardé à la télé, évidemment.
19:06J'étais au stade pour le match aller,
19:08pour le match contre Dunkerque,
19:10évidemment, et c'est fantastique.
19:11Quand on voit le peuple grenin,
19:14je crois que si on était en Ligue 1,
19:15on serait la dixième influence de Ligue 1
19:18au niveau public.
19:19Il y avait 18 ou 19 000 personnes
19:20de moyenne en Ligue 2.
19:22Et c'est magnifique.
19:24Mais maintenant,
19:24il faut rester des années en Ligue 1.
19:26Et le public,
19:27on me dit que le public de Metz,
19:28c'est un bon public.
19:29Un public sympa, fidèle.
19:32Déjà, c'est un public nombreux.
19:33C'est un public fervent
19:35qui pousse les joueurs.
19:37Et c'est un public connaisseur
19:39parce que je crois que le FC Metz,
19:42ça doit être le troisième ou quatrième club,
19:43je ne sais pas,
19:45avec le plus grand nombre
19:46de matchs en Ligue 1.
19:49Donc, c'est que les générations
19:51se sont suivies,
19:52ont vu des matchs de Ligue 1.
19:54Et donc, il y a une vraie connaissance
19:56du football ici.
19:57OK.
19:58Centre de formation
19:58pour terminer l'émission.
20:00Allons-y.
20:00Allons-y.
20:18Donc, nous voilà,
20:18au centre de formation.
20:19Un des sites du centre de formation.
20:22Alors, le stade où on était là à l'instant est là-bas, le stade Saint-Saforien-Houlois.
20:27Au fond, on voit la tribune ouest, côté autoroute.
20:31Donc, c'est là que tu arrives.
20:32Alors, d'abord, avant ça, il y a eu Autange, on a vu.
20:36Il y a des études à Thionville, c'est ça ?
20:38Il y a des études et en quatrième, quand j'avais 12-13 ans,
20:41je suis parti au collège Charlemagne à l'internat en sport-études, donc à Thionville.
20:47À Thionville.
20:47J'ai fait quatrième, troisième, et ensuite, la suite logique, c'était d'aller à Schumann,
20:52en sport-études, toujours, donc en seconde, première terminale.
20:55Et en parallèle, j'ai intégré le centre de formation du FCMES.
20:59Et ici, on est à la pleine de Jeux, où se trouvent les terrains d'entraînement du centre de formation à mon époque.
21:06Maintenant, c'est à Frescati, mais à mon époque, on s'entraînait ici.
21:10Donc, vous avez deux terrains synthétiques, un petit synthétique et puis deux terrains verts.
21:14Et tu as quel âge, alors, à l'époque, quand tu arrives ici, toi, en centre de formation ?
21:17J'ai 16 ans.
21:1916 ans.
21:20Et quand même, on se retrouve vraiment dans un milieu complètement de foot.
21:25Est-ce qu'on est dans une bulle ou pas ? Comment ça se passe ?
21:28On n'est pas totalement dans une bulle, parce que ce qui est bien avec le FCMES, c'est qu'on a une scolarité normale.
21:33Ah oui, d'accord.
21:33Il y a des partenariats avec les collèges, avec les lycées.
21:37Donc, on va faire notre scolarité et on est en classe avec des élèves, entre guillemets, normaux, qui n'ont pas le foot.
21:45Nous, on a le foot en plus.
21:46Donc, on s'entraînait les soirs.
21:49On jouait les week-ends.
21:51On dormait au centre de formation, vraiment, où on avait nos chambres, par deux, avec Madame Rech, qui est notre maman d'adoption.
21:57Et c'est des belles années.
21:59C'est des années qui sont très dures, notamment le passage d'autange au collège, à l'internat, où il y a un déracinement quand même de nos habitudes, etc.
22:09On est encore très jeunes.
22:11Mais ensuite, c'est extraordinaire, parce qu'on a des fortes amitiés, un esprit de camaraderie.
22:16On fait des bêtises ensemble, mais on se serre les coudes aussi ensemble.
22:20On est tout le temps ensemble, les fouteux, comme on dit, les sporettes.
22:25Donc, ça, c'est une école de la vie.
22:27Et le centre de formation, d'ailleurs, le slogan, c'est « On forme des hommes avant de former des footballeurs ».
22:32Et ça, c'est très important, parce que ça nous a appris, pour toute notre vie, la discipline, le respect de l'autorité, le dépassement de soi.
22:41Quand c'est dur, on cède et on n'abandonne pas.
22:46Donc, ça, c'est des valeurs qu'on peut transposer aussi dans les activités professionnelles, tout autre.
22:52Est-ce qu'on vous apprend aussi qu'une carrière de professionnel, finalement, elle est courte ?
22:57On est vite à la fin.
23:00Je veux dire, vous, les professionnels, vous arrivez vite le nez face à la question de la reconversion.
23:06Oui, mais à ce moment-là, au centre de formation, on n'y pense pas du tout.
23:09Non, pas du tout.
23:09Notre priorité, c'est vraiment de se battre, de se faire une place et d'essayer d'être professionnel.
23:17Le Graal, c'est évidemment d'être professionnel.
23:20Et à ce moment-là, c'est l'unique objectif.
23:22Ensuite, dans la carrière pro, forcément, le temps avance, les années passent, les saisons passent.
23:28Et l'entourage vous fait aussi comprendre que ça ne dure pas toute une vie.
23:34Est-ce que c'est difficile ?
23:35Je me souviens d'une interview de Michel Platini qui disait « c'est une petite mort ».
23:38Et j'avais trouvé ce mot extrêmement fort.
23:41Le passage de l'autre côté, la reconversion, penser à autre chose, c'est dur quand même.
23:47Oui, c'est dur.
23:48C'est vrai que c'est dur parce que vous vivez tellement des choses exceptionnelles quand vous êtes footballeur professionnel.
23:54Vous êtes dans une centrifugeuse, ça n'arrête pas.
23:57Vous êtes sollicité au niveau médiatique, au niveau des supporters.
24:00Vous avez un agenda à calendrier bien rythmé, bien calé.
24:03On s'occupe de tout pour vous et un jour, tout s'arrête.
24:08Donc, si vous ne l'avez pas anticipé, au moins psychologiquement, pour avoir d'autres centres d'intérêt,
24:12ce qui est très important, c'est d'avoir des projets, de se projeter, de ne pas faire de sur place.
24:17Mais si vous discutez avec 100 joueurs pros, je pense que 95 vont vous dire que l'après-carrière, ce n'est pas évident à gérer.
24:25Moi, je l'ai beaucoup entendu.
24:26Alors, il y a eu la période où tu deviens entraîneur à Thionville.
24:32Tu viens d'arrêter, là, d'ailleurs, c'est ça ?
24:33Oui, c'est ça. J'ai fait 4 ans à l'USTL.
24:354 ans à l'USTL.
24:37Ce qui a bien marché parce que Thionville commence à être une équipe qui identifie aussi la Lorraine du foot.
24:43Il n'y a pas seulement Metz, Nancy, il y a aussi Thionville, Epinal.
24:49Non, c'est une ville qui compte déjà par elle-même.
24:53Oui, c'est bien sûr.
24:54La ville du Luxembourg, elle est en plein développement.
24:56C'est une ville qui est très dynamique, mais maintenant qui compte au niveau football.
25:02Parce que Thionville a pâti longtemps du Luxembourg, qui a aspiré les meilleurs joueurs.
25:07Il y avait une surface financière plus importante pour attirer les meilleurs joueurs régionaux.
25:11Maintenant, ça s'inverse parce qu'il y a un beau projet à Thionville.
25:15Il y a une volonté déjà de la municipalité.
25:18Il y a un alignement des étoiles.
25:19Il y a Julien François qui est un excellent coach à la tête de l'équipe première.
25:23On a eu la chance, après la fusion des Portugais de Thionville et du FC Thionville, qui a donné naissance à l'USTL.
25:28Ah, c'est ça, d'accord, l'USTL.
25:30De vivre trois montées consécutives de R2, R1, National 3 et National 2.
25:36De pérenniser le club et de le maintenir en National 2, qui était l'objectif.
25:41On a fait monter deux fois la baie de R3 en R1.
25:45Donc, tout est au vert à Thionville.
25:49Donc, il y a un beau projet et qui, je l'espère, va continuer de grandir.
25:54Pour moi, c'était une façon de boucler la boucle parce que je jouais au FC Thionville à l'époque quand j'avais 12 ans.
26:00J'étais à l'internat à Charlemagne à Thionville.
26:03Et d'être coach de l'équipe première, coach adjoint avec Julien François, qui est mon ami, c'est quelque chose d'extraordinaire.
26:12Oui, j'imagine.
26:13Un tout dernier mot, les vétérans, tu en parlais tout à l'heure.
26:16Tu es dans l'équipe vétérans MES, FC MES.
26:18C'est ici, donc, vous jouez ?
26:19C'est ici où vous vous arrivez ?
26:20Oui, on joue sur le synthétique là-bas, derrière.
26:24Il y a de beau reste, pour être un peu vulgaire.
26:25Ça roule bien ?
26:26Il y a de beau reste.
26:27Ça court un petit peu moins.
26:29Ça devient de plus en plus dur plus les années passent.
26:32Mais c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à cœur.
26:35Parce qu'on a la chance à MES d'être pas mal d'anciens joueurs pros qui vivent encore à MES.
26:40Donc, on a fondé cette équipe vétéran avec l'aval, évidemment, du club, qui joue le jeu et qui nous suit à 100%.
26:45Et c'est du pur bonheur, tous les dimanches matins, de revêtir la tunique grenard et de se retrouver entre nous.
26:54Oui, j'imagine bien.
26:55En tout cas, merci.
26:56Merci à toi.
26:56Merci Stéphane, c'était vraiment une très très belle balade.
26:58Oui, très belle balade, merci.
27:00Vive le foot, vive le FC MES et à bientôt.
27:05Ici Lorraine, craque pour l'émission sur Marouk, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
27:22Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
27:25Sous-titrage Société Radio-Canada

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