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  • 20/06/2025
Daniel Caquard, Président et directeur artistique du Festival des abbayes

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Transcription
00:00Ici Lorraine, crack pour l'émission, sur Marouk, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
00:06Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
00:30Bonjour et bienvenue chers amis de Sur ma Route, je suis cette semaine dans les Vosges.
00:36Mon invité est Daniel Cacarard, Daniel Cacarard qui est le président et le directeur artistique d'un très bel événement,
00:42un des grands événements culturels Lorrain, le festival des abbayes.
00:46Et justement, on ne les fera pas toutes, mais nous irons avec lui d'abord à l'abbaye d'Autrait,
00:53l'abbaye de Notre-Dame d'Autrait, qui est classée également, vous allez voir, Jardin remarquable.
00:59C'est absolument merveilleux.
01:01Puis après, il nous emmènera à l'abbaye d'Étival.
01:04Et puis, nous terminerons cette émission ici, à Senone, près de l'abbaye de Senone.
01:09On va donc parler beaucoup de culture, de musique, mais aussi d'industrie,
01:15parce que toutes ces abbayes-là sont en fait liées aussi à la grande histoire industrielle des Vosges et de la Lorraine.
01:21Pour l'heure, je pars rejoindre mon invité à Autrait, Daniel Cacar.
01:29Bonjour, cher Daniel.
01:54Bonjour, Yannick.
01:56Ça va ?
01:56Ça va.
01:57Vous écoutez les canards ?
01:59J'écoute les canards, en espérant qu'il n'y en ait pas de trop.
02:03Qui font de la belle musique aussi.
02:04Oui, oui, ça a du charme quand même.
02:07Oui, oui, tout à fait.
02:07Surtout dans un endroit comme ça.
02:10Justement, en parlant de charme, on est quand même dans un endroit vraiment magnifique.
02:14On est au paradis, là.
02:15On est à l'abbaye d'Autrait, c'est ça ?
02:18L'abbaye d'Autrait, voilà.
02:19Donc c'est un des grands lieux du Festival des Abayes, ici ?
02:23C'est devenu assez tardivement.
02:24C'est-à-dire qu'au départ, ce n'était pas tout à fait ici.
02:27Mais c'est vrai qu'on est tombé sur le charme à la fois de Mont-des-Jardins, évidemment,
02:31et puis de l'accueil qui est fait, des possibilités aussi d'un lieu comme celui-là.
02:37C'est-à-dire que quand le festival a lieu ici, ce n'est pas forcément à l'intérieur de l'église ?
02:43C'est un peu partout, les concerts ? Comment ça se déroule ?
02:46C'est un peu partout, selon les programmations, le pique-nique, les gens viennent avec leur pique-nique,
02:53mangent ici, après vont écouter un concert ou une conférence.
02:56Et puis parfois, les musiciens, quand c'est possible, font une déambulation en faisant de la musique dans les lieux.
03:03Donc ce qui fait qu'effectivement, c'est un endroit qui est idéal pour une journée de détente.
03:07Je crois qu'on dise un mois avant de reparler de musique sur cette abbaye.
03:12C'est quand même une grande histoire, industrielle, religieuse, politique, tout est mêlé.
03:17C'est une très grande histoire.
03:19C'est une très grande histoire, un petit peu comme toutes celles qu'on habite,
03:23qui sont presque toutes nées au 7e siècle, d'ici un petit peu plus tardivement, au 12e.
03:28Et puis elle vit sa vie d'abbaye pendant très longtemps, jusqu'à la Révolution,
03:32où effectivement, ça devient des biens nationaux.
03:37Là, ça devient une clouterie, filerie, etc.
03:39D'ailleurs, par terre, on retrouve ces clous, qui sont là, comme une marque de l'histoire.
03:44Et puis elles redeviennent, là, pour celles-ci, pas toutes, religieuses, on va dire, avec des communautés.
03:51Et voilà, donc c'est une vie...
03:54Toutes ces habits, c'est un peu comme des sentinelles qui sont là,
03:58qui voient tout ce qui se passe dans l'histoire.
03:59Elles sont construites, détruites, reconstruites.
04:03Oui, c'est ça, elles ont subi énormément des sentinelles, quoi.
04:06Des affres du temps, effectivement, des guerres qu'on a beaucoup connues en Lorraine.
04:11Tout à fait.
04:12Les guerres anciennes, qu'on oublie un peu.
04:17Et puis ces guerres modernes, effectivement, qui ont effectivement été...
04:21Tous ces territoires ont été bien endommagés, effectivement, par ces guerres.
04:25Et aujourd'hui, c'est la communauté des Béatitudes qui est là, dans ces lieux.
04:31Qui est là, qui est une communauté, effectivement, qui occupe les lieux et qui les fait vivre,
04:36alors qu'il y a une communauté très ouverte aussi sur l'extérieur.
04:38Ce qui fait qu'effectivement, c'est pour nous un moment agréable.
04:42Les artistes peuvent dormir ici.
04:45Ah oui, c'est génial.
04:45Voilà, donc c'est vrai que c'est idéal, quoi.
04:48Et le grand public vient ici, s'inscrit préalablement pour un concert.
04:53Et participe, s'il y a un pique-nique, tout ça peut participer.
04:56Ah oui, oui, en général, les gens qui viennent écouter le concert profitent aussi pour s'asseoir au milieu du jardin de ces lieux.
05:02Il fait bon, c'est agréable.
05:04Et donc, effectivement, ils viennent pique-niquer avant le concert.
05:06Daniel, je ne suis pas un très grand connaisseur de musique, et encore moins de ce qu'on appelle la musique classique.
05:11Mais bon, voilà.
05:13On peut dire comment les choses concernant le Festival Hébé ?
05:16Quelles musiques, au pluriel, sont intégrées dans ce festival qui a combien d'années maintenant ?
05:2221 ans.
05:2221 ans, ouais.
05:24Alors, c'est vrai que parler de musique classique, c'est toujours très compliqué.
05:28Parce qu'effectivement, c'est vraiment une période très particulière, la musique classique.
05:32Mais on a tout regroupé un petit peu là-dessus.
05:33Depuis le XIe siècle, où il y avait du grégorien, des chants, etc.,
05:38jusqu'à quasiment à Ravel, ou disons, qui sont des œuvres contemporaines.
05:42Donc non, c'est des musiques très variées.
05:45En fait, le festival avait comme intention essentielle de faire découvrir les lieux.
05:51C'est-à-dire des lieux qui avaient été en particulier oubliés, oubliés qu'il y avait une grande histoire.
05:57Donc tout ça s'était mêlé.
05:58Et quelle était la chose la plus habituelle et la plus simple ?
06:01C'était effectivement de mettre de la musique dans ces lieux-là.
06:04Et c'est une musique qui est plutôt adaptée.
06:06C'est quand même...
06:07En plus, elle permet, étant donné la longueur du temps, d'illustrer les moments qu'on illustrait aussi par des conférences, par des rencontres.
06:15Et donc cette musique-là, elle n'est pas spécifique d'une période pour le festival des abbayes.
06:22Il y a des festivals de musique baroque, il y a des festivals de musique ancienne, etc.
06:25Là, le festival aborde tous les... pas tous les genres musicaux, mais ça va jusqu'au jazz et puis à la musique très très ancienne.
06:33D'accord. Et les lieux, abbayes, églises, etc., c'est une acoustique particulière ou pas ?
06:39Ou alors c'est une légende ? On parle parfois de l'acoustique mystérieuse de ces lieux-là. Je ne sais pas.
06:44Alors ça dépend sur tout ce qu'on y fait, parce que c'est vrai que parfois elle est mystérieuse et donc c'est bienvenu.
06:50Parfois il y a de la réverbération, donc voilà, on a l'impression qu'il y a quelqu'un derrière les piliers de l'église
06:57et qui répond à ce que peuvent faire les musiciens. Et puis parfois ça peut être assez catastrophique,
07:02c'est-à-dire qu'il y a des choses qui ne sont pas bien adaptées. D'ailleurs il faut toujours bien dire
07:06que ces églises-là n'ont pas été faites pour faire le récule de Mozart, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
07:11Donc là c'est vraiment un choix qui se fait pour les ensembles qui sont déjà venus, ils savent un petit peu comment c'est.
07:20Sinon on essaye de mettre le type de musique là où on espère, où on imagine que ça sera le mieux.
07:26D'accord. Alors Daniel, vous êtes le président et le directeur artistique, c'est ça j'ai bien compris, de ce festival.
07:32On reparlera un peu de l'histoire de ce festival, plutôt à Sinon, on va aller à Sinon tout à l'heure,
07:36mais vous êtes donc un des organisateurs de ce festival. Directeur artistique, ça veut dire quoi ?
07:43C'est-à-dire que vous faites un choix ?
07:46Je pense que c'est la direction artistique, c'est quand il y a une opération culturelle artistique,
07:54c'est quelqu'un effectivement qui réfléchit à l'organisation des choses,
07:58comment les musiques, les lieux, les projets, les histoires qui sont intégrées dans ce projet,
08:06peuvent s'arranger et comment elles peuvent se répondre.
08:09Après, voilà, je veux dire, les directeurs artistiques, c'est aussi surtout, je pense, les chefs de les ensembles.
08:15On va dire que plutôt que directeur artistique, c'est plutôt responsable des programmations.
08:19Responsable des programmations, d'accord.
08:20Mais voilà, directeur artistique, c'est responsable des programmations d'un festival,
08:24qui est un festival, vraiment.
08:26On peut parler d'une réputation internationale aujourd'hui, le festival des abbayes, je pense.
08:30Oui, au moins, disons, la fréquentation par à la fois le public et par les ensembles est d'ordre international, c'est vrai.
08:39Et on s'attend, on se dit, tiens, c'est un violoncelliste, c'est un pianiste, c'est un...
08:44Vous êtes un pharmacien, Pierre, Daniel, un ancien pharmacien à la Petite Raron, mais c'est très bien aussi.
08:49Ça mène à tout.
08:50Ça mène à tout.
08:50Ça mène à tout.
08:51Vous avez été pharmacien à la Petite Raron, d'abord, longtemps ?
08:55Oui, toujours.
08:56Enfin, toujours.
08:56Je suis resté pendant plus de 30 ans à la Petite Raron comme pharmacien.
09:01D'accord.
09:01Vous savez que j'ai retrouvé une archive d'Imagest, où on voit la pharmacie, avec une assez belle pharmacie dans une maison de maîtres,
09:08qui date des années 50.
09:09C'est ça.
09:10Après, ça a été transféré sur une autre maison, mais effectivement, elle a été fondée, enfin, créée en 1903.
09:16D'accord.
09:17Voilà, donc c'est ça, 58.
09:18Un petit mot, je demande souvent à mes invités qu'on rembobine un peu loin.
09:25Vous, vous êtes originaire du PIO.
09:28Le gamin, l'enfant, Daniel, là-haut, dans le PIO, c'est à Longoui, je ne sais pas, du côté de Bon Longoui, Brillé ?
09:34Oui, Brillé, ou dans le roman Longoui, enfin, tout le col du cygne, là, donc de la Meurtre et Moselle.
09:40C'est quels souvenirs qui vous reviennent, comme ça, et que vous aimez ?
09:43C'est la campagne.
09:46Oui.
09:46C'est une vie heureuse, sans trop de problématiques, voilà, avec l'école à côté, avec les amis, les copains, etc.
09:55Et en fait, non, moi j'ai un souvenir, je pense qu'on a vécu, ma génération, effectivement, toute la croissance, l'expansion, et en fait, non, moi j'ai des souvenirs surtout heureux.
10:10Super. On est ici, il ne faut pas qu'on oublie d'en parler, Daniel, dans un site classé Jardin Remarcal.
10:16Tout à fait.
10:17Pour qu'on en dise un mot. Alors, vous m'en aviez parlé quand on a préparé l'émission, mais je vois aussi quelqu'un qui est en train de s'activer dans le jardin.
10:23Je vous laisse dire un mot sur ça, puis peut-être on pourrait aller le bavarder avec lui ?
10:27Je crois que la première des séductions qu'on peut avoir, c'est quand on voit ces jardins, effectivement, qui ont été créés, mais on va en parler avec le père Siméon, qui ont été créés il y a une trentaine d'années.
10:37Donc, c'est impressionnant parce qu'il y a déjà une… je veux dire, c'est très développé, c'est extraordinairement bien organisé, voilà, c'est devenu, effectivement, dans les Vosges, un lieu pour moi incontournable au niveau des jardins.
10:50Et puis, on se sent bien. On est bien, on est heureux, on est vraiment bien.
10:54On va aller parler avec le père Siméon.
10:56D'accord.
10:56D'accord. On y va ? Allez, c'est parti.
11:15Bonjour, frère Siméon, c'est comme ça qu'on dit.
11:17Oui.
11:19Daniel a eu l'excellente idée qu'on vienne vous dire un petit coucou parce que c'est un peu vous le maître des lieux ici, c'est ça ?
11:25C'est pas le mot, non ?
11:26C'est pas le mot.
11:27C'est pas le mot.
11:29Juste un mot, vous êtes-y fils de jardinier, c'est ça ? Non ?
11:33C'est peut-être pour ça que je suis séduit et autant parler d'yeux.
11:37Siméon, vous permettez que je vous appelle Siméon, comme ça ? Vous êtes à l'origine de ce jardin, ce qu'on appelle un jardin remarquable, qui est un classement qui est compliqué.
11:44Il faut quand même le rappeler aux téléspectateurs, c'est très compliqué. C'est parti il y a combien de temps ? Il y a combien de temps vous avez démarré ?
11:50Ça fait une quarantaine d'années, 40 ans, où on a planté les premières plantes dans ce parc. On a tout remanié parce que c'était abandonné depuis des années. Il y avait très peu d'essences différentes. Il y avait surtout des sapins plantés.
12:05Même tous ces grands arbres-là ?
12:07Ceux-là, on les a conservés, ceux-là. Les pins, certains boulots aussi, certains arbres. Il y a un être pourpre aussi qui est très beau. Et maintenant, il y a à peu près 3500 espèces de plantes entre les arbres, les arbustes, les plantes vivaces, les rosiers, les hydrangéas.
12:25Et le classement, le label Jardin remarquable, c'est renouvelé régulièrement ?
12:30Oui, c'est ça.
12:31Vous avez des commissions qui viennent ?
12:32Oui, une commission qui vient. Ils font le tour et voir si on a amélioré le jardin, les nouveautés, tout ça.
12:38D'accord.
12:39Ça draine du monde, j'imagine, au-delà du Festival des Abayes ?
12:42Oui, bien sûr. C'est ouvert tous les jours. Notre jardin est ouvert tous les jours, sauf le lundi. C'est ouvert l'après-midi, simplement.
12:51Et puis il y a une grande...
12:53Et puis on a deux fêtes des plantes dans l'année. En mai, on a le troisième week-end de mai. Là, il y a à peu près 6000 personnes qui viennent dans le week-end.
13:01Ah oui.
13:02Et en septembre, c'est un peu plus nouveau, donc les gens connaissent moins, mais il y a à peu près presque 3000 personnes quand même.
13:08Ah oui.
13:09À mi-septembre aussi.
13:10Mi-septembre, donc ça, il faut...
13:12Oui, d'accord.
13:12Donc il y a 35 exposants qui viennent d'un peu partout, vendre des plantes. Chacun a une spécialité, vous voyez, donc on peut trouver beaucoup de choses.
13:19Ah oui, d'accord.
13:20Original.
13:20Des plantes différentes, originales, voilà. Un peu rares aussi.
13:23Oui, oui. Ça vous prend combien de temps de gérer...
13:25Oh ben c'est toute la journée.
13:27C'est tout le temps, oui.
13:27Tout le temps, du matin au soir.
13:28Du plein temps, oui, oui, oui. Matin au soir, même le dimanche des fois, ça me prend.
13:33Vous êtes un homme heureux.
13:34Oui.
13:35Oui.
13:36Dans la nature, on est bien.
13:37Occupé, quand même.
13:38Et le fait que le festival des abbayes soit ici, vous vous suivez, vous êtes là.
13:44C'est super. J'ai toujours désiré qu'il y ait des concerts ici, depuis le début, c'est vrai. On en a toujours eu d'ailleurs. Mais après, les trois abbayes sont venues il y a quelques années.
13:53Voilà, oui. C'était un peu logique, d'une abbaye qui était encore en plus en activité.
14:00Oui, c'est ça. Donc c'est un lieu vivant. On a 25 dans notre communauté, on est 25 personnes. Donc c'est sa vie, quoi.
14:06On a des groupes qui viennent tous les jours, toutes les semaines.
14:09En tout cas, merci.
14:10Voilà.
14:11Merci de votre accueil.
14:26Bon, Daniel. Alors un deuxième Daniel. Et en plus, un deuxième du PIO. C'est ça, Daniel ?
14:32Oui, absolument.
14:33Pas tout à fait long, oui, non ? C'est ça ?
14:35Alors, si, c'est l'envie, l'envie même.
14:38Ah, l'envie même.
14:38L'envie même.
14:38D'accord. L'envie.
14:39Absolument.
14:40On va discuter dans un instant avec vous, Daniel. Vous êtes un amoureux du patrimoine.
14:45Vous connaissez très bien cette église abbatiale d'Étival-Clairefontaine.
14:50Un mot d'abord, Daniel. Parce que je vois quand on a organisé, quand vous m'avez dit un peu, voilà le lieu où vous vouliez aller. Il y a quand même à la fois le mélange du savoir, de la culture, donc de la musique.
15:05Mais tout est relié avec la vie industrielle et l'histoire industrielle des Vosges. On était dans une clouterie. Ici, on est à côté de la grande papeterie Clairefontaine, mondialement connue.
15:16Et puis ensuite, on va aller, c'est plutôt du textile du côté de Moyen-Moutier. Tout est connecté comme ça.
15:23Je crois qu'à la Révolution, beaucoup de lieux comme ceux-là étaient des endroits idéals, c'est-à-dire vraiment parfaits pour y installer de l'industrie, des bâtiments importants au cœur des villes, des bouts ou des villages.
15:38Ce qui fait qu'effectivement, les problèmes de personnel n'étaient pas trop compliqués. Il n'y avait pas de transport, quand même, juste après la Révolution. Pas de transport facile, du moins.
15:47Donc ce qui fait qu'effectivement, très vite, les ambitions sont nées et les industriels se sont installés dans les lieux. Et voilà.
15:54Donc ce qui fait qu'effectivement, chacun y a trouvé, en fonction de celui qui était présent, la étivale, par exemple, il y avait déjà depuis le XVIe siècle des industries papetières.
16:05Donc on a fait ça. Alors ce n'est pas vrai de son nom de Moyen-Moutier parce qu'il n'y avait pas particulièrement de textiles.
16:09Mais voilà, c'est-à-dire que c'était des opportunités.
16:11Souvent, quand je passe à côté de cette église abbastiale, je me dis, mais pourquoi ils n'ont fait qu'une tour ?
16:17Est-ce que ça manquait de budget à la fin ? Est-ce que le ministre a serré tout ? Non, c'est une autre histoire. Racontez-nous quand même.
16:23C'est un peu ça, mais avec les mots de l'époque. Le projet, c'était de faire deux tours.
16:28Oui, d'accord.
16:29Bon, un événement particulier se produit, le père abbé décède.
16:32Donc à ce moment-là, cette abbaye qui est de nulle diocèse, c'est-à-dire qui n'a aucun rattachement avec le Royaume de France directement.
16:41Donc ici, on est sur un territoire en dehors du Royaume de France.
16:45Ce sont des prémontrés, il ne faut pas l'oublier, c'est particulier, pas les bénédictins.
16:50L'abbaye de Toul revendique depuis toujours, c'est le grand conflit avec le supérieur d'ici, revendique l'autorité sur ce territoire.
17:03D'accord.
17:05Et je dirais, il va obtenir gain de cause avec la pression qu'il fait sur leur pape.
17:12Et puis la puissance du Royaume de France, ce n'est pas n'importe qui.
17:16Et Tival va être rattaché à l'abbaye de Toul.
17:18Et à ce moment-là, l'abbaye de Toul, je dirais, va utiliser l'opportunité des ressources de l'abbaye pour compléter ses besoins en ressources, pour faire son palais épiscopal, pour faire ses propres besoins, disons, en bâtiment.
17:34Donc les travaux avaient été commencés, la première tour était construite, la deuxième, il y avait que le rez-de-chaussée, et ça va s'arrêter.
17:42Parce que la trésorerie part sous une autre autorité, celle de Toul.
17:47D'accord.
17:47Alors ça, c'est le premier événement.
17:49Et puis le deuxième, il est dramatique, c'est celui de 1944.
17:52On est dans un territoire qui a été fortement marqué par les événements de la Deuxième Guerre mondiale dans sa finalité,
17:58j'irais à partir de septembre jusqu'à sa libération, disons, fin novembre.
18:02À ce moment-là, les forces d'occupation, je vais dire, pensent qu'en dynamitant des bâtiments pour faire des obstacles sur la voie publique,
18:14ils vont ralentir l'avancée des alliés et vont faire, ils vont remplir l'église de dynamite, de bombe,
18:22et vont faire exploser l'ensemble de l'église, et notamment la tour qui était la grande tour, celle qui avait trois étages.
18:30Et ensuite, pour la reconstruction, je pense qu'à la fois pour des raisons financières, il n'y a que deux étages qui vont être reconstruits,
18:40mais aussi, on a dit, peut-être que cela justifiait des raisons, je dirais, de difficultés financières,
18:46que les sous-sols étaient trop bouleversés pour avoir géré la reconstruction telle que c'était auparavant.
18:52Daniel, un mot avant qu'on parte à Snone.
18:54Ici, par exemple, en juillet, au Festival des Abayes, il va se passer quoi ? Quel événement va avoir lieu ?
18:59Alors, il va y avoir un ensemble qui s'appelle Aliamens, avec une création, alors une recréation,
19:05puisque dire une création, ce serait un peu abusif, mais une recréation de cantate, cantate de Bach notamment,
19:11et donc avec une résidence, parce que c'est une création, donc ils seront présents pendant plusieurs jours,
19:16de façon à travailler effectivement ce répertoire, donc entre 15 et 20 musiciens chanteurs,
19:23dans un lieu qui effectivement est sans doute, dans le Festival des Abayes, l'acoustique la plus aisée.
19:28Ah oui, d'accord, à dire ça comme ça, pas toujours facile, mais la plus aisée est la plus belle,
19:33parce que même pour des instruments modernes, ça passe très bien.
19:36D'accord, parce qu'on a un petit peu parlé d'acoustique tout à l'heure à Autré.
19:39Oui, oui, oui, un peu.
19:40On se réjouit alors de revenir dans tous ces lieux au moment du Festival.
19:44Nous, on vous laisse parce qu'on monte à Snone, on termine l'émission.
19:48Merci de votre visite.
19:49Merci de votre accueil.
19:50On y va Daniel ?
19:51On y va.
19:51C'est parti.
19:52Alors nous voilà.
20:22Alors, ce n'est pas la dernière abayie de ce qu'on appelle la croix monastique des Vosges.
20:27Un petit mot d'abord sur cette croix monastique.
20:29C'est quoi précisément ?
20:30Alors c'est une attribution symbolique de cinq abayies qui vont former une croix,
20:37effectivement, géographiquement, on le voit bien, avec un monastère qui est au milieu,
20:40c'est Moyen-Moutier.
20:41Moyen-Moutier.
20:41Moyen-Moutier.
20:41Moyen-Moutier, le monastère du milieu.
20:44Snone, Étival, Saint-Dié, qui était abayie, il ne faut pas l'oublier,
20:48et puis Bon-Moutier qui se situe en Meurthe-et-Moselle.
20:51Voilà ce qu'était la croix monastique des Vosges.
20:53Et très vite, on en fait effectivement symboliquement une croix,
20:57ce qui est quand même très fort.
20:59Et puis, il faut savoir aussi que Moyen-Moutier s'est appelé Moyen-Moutier
21:01parce que le moine qui l'a créé l'aurait créé sur des territoires
21:07qui appartenaient à la fois à Étival et à Snone.
21:09On aurait attribué ça pour remettre de l'ordre dans l'Église.
21:15L'époque, il faut quelqu'un d'un d'ecclésiastique puissant qui vient de Ratisbonne.
21:19OK, Moyen-Moutier, les Mediani monastériens.
21:21Tout à fait.
21:21Donc, le monastère du milieu.
21:23On y est passé à côté.
21:24Ici, on ne peut pas s'arrêter partout,
21:26mais on recommande quand même à tout le monde d'y aller.
21:28C'est fantastique.
21:29Et puis, ici, Snone, c'est aussi une très, très grande histoire.
21:33Immense histoire.
21:34Immense histoire.
21:35Oui, oui.
21:35Est-ce qu'il y a deux, trois points particuliers à signaler
21:38sur cette histoire de la vie de Snone ?
21:39Oui, je pense qu'on peut dire, bon, elle a été créée au 7e siècle,
21:42c'est sans doute une des premières.
21:44Étival également.
21:45Bon, après, c'est très compliqué.
21:47Mais voilà, il y a trois points.
21:50Il y a effectivement une force importante, donc, vers le 11e siècle.
21:53Ensuite, c'est le 18e qui marque quand même Snone,
21:56avec un abbé tout à fait emblématique de la Lorraine,
21:59puisque c'est l'historien de la Lorraine dont on se réfère encore toujours
22:02à le texte, qui est donc allemé.
22:04Oui, oui.
22:05Et puis, c'est une chose tout à fait originale de Snone
22:09qui va devenir la capitale de la dernière principauté indépendante en France.
22:13C'est vrai.
22:14La principauté de Salm-Salm, donc de princes germaniques
22:17qui étaient effectivement sur ce territoire,
22:19qui vont créer un tout petit état avec une capitale, Snone,
22:24et qui vont le perdre au bout de 50 ans
22:26à la Révolution française.
22:27Ils sont obligés de rapatrier l'Allemagne.
22:29Mais ça reste quand même une ville qui a eu, disons,
22:34un peu flamboyante comme ça,
22:36parce qu'effectivement, il y avait ces princes qui étaient présents.
22:39Une des caractéristiques qui est quand même liée au festival
22:42avec cette principauté de Salm,
22:43c'est que ces princes avaient une collection très importante
22:46qui a été éclatée à la Révolution.
22:48Une partie est restée dans les Vosges
22:50et a fini par créer le Musée des Beaux-Arts.
22:54Et l'autre partie est repartie en Allemagne.
22:57D'accord.
22:58Et le festival, pendant ces trois années,
23:00va parler de Au-delà du Rhin,
23:02c'est-à-dire effectivement de cette réunion
23:04qui va se faire en 2027 de ces deux collections.
23:06Au-delà du Rhin.
23:07Donc ça, c'est le thème.
23:08On va y revenir pour terminer l'émission.
23:11Un mot quand même, là on est au cœur,
23:12oui, à Moutier, Thival, etc.,
23:14de la Lorraine, la grande Lorraine savante, intellectuelle,
23:18que parfois les Lorraines eux-mêmes sous-estiment.
23:20Je veux dire, ça a été une immense épopée quand même.
23:23Absolument.
23:23Donc Allemagne, c'était pas rien.
23:24C'est pas rien.
23:25C'est quand même encore la référence aujourd'hui sur le plan historique.
23:28Et puis, ce sont des grandes bibliothèques.
23:29Alors, on ne peut pas les aborder ici,
23:31mais un nombre de livres considérable.
23:34Voltaire va venir même ici à Senone pendant un mois
23:36parce qu'il doit consulter un certain nombre d'ouvrages
23:38qui appartiennent à l'abbaye de Senone.
23:42Donc voilà, ça s'est bâti un peu sur le savoir et la connaissance.
23:46Saint-Dié, c'est pareil, le gymnase, etc.
23:48Donc tout ça, effectivement, a un petit peu disparu
23:51au XVIIIe siècle, à la Révolution.
23:54Et puis, c'est transformé après dans un autre savoir,
23:57effectivement, qui est le savoir industriel,
23:58qui va profiter des lieux.
24:00Alors, en arrivant ici, on va les trouver très agréables,
24:03un centre-ville très agréable, petit livre.
24:05On voit qu'il y a des travaux de rénovation du patrimoine.
24:08Ça, c'est des bonnes nouvelles, quand le patrimoine est valorisé.
24:11Mais vraiment, c'est chouette.
24:13Petite cité de caractère.
24:14Une belle petite cité de caractère, il faut le signer,
24:15qui est classée dans cité de caractère.
24:17Il n'y en a pas beaucoup, quand même.
24:18Dans les gauches, ce n'est pas très fréquent.
24:20Très agréable quand on a...
24:21Très agréable, vivant, très dynamique.
24:24Et on s'est garé tout près de l'Office de Tourisme.
24:26Et vois-tu la transition qui arrive ?
24:29Non, je veux dire, l'histoire de ce festival, c'est aussi...
24:32Tu as été président de l'Office de Tourisme aussi à l'époque.
24:34Est-ce que c'est ça aussi ?
24:35C'est-à-dire, à un moment, se dire,
24:36ça va être la promotion du territoire à travers ça.
24:38Tu l'as un petit peu évoqué tout à l'heure, mais...
24:39Oui, en fait, c'est ça, le démarrage du festival.
24:42C'est-à-dire qu'en fait, se retrouver avec trois espaces aussi vastes,
24:46avec une histoire aussi importante, dans un contexte touristique
24:50où, effectivement, on est en chute libre de la force
24:55qu'était le textile sur ces territoires.
24:57Qu'est-ce qu'on fait ?
24:58Et l'idée, ça a été, effectivement, de valoriser cette route des abbayes,
25:01ces trois abbayes en particulier.
25:03Et, effectivement, j'étais président de l'Office de Tourisme,
25:06donc on a tous travaillé autour de ce projet-là.
25:07Et une des façons d'apporter un éclairage un peu plus large que le local,
25:13voire beaucoup plus large, c'était, effectivement, de faire un festival.
25:16Et notre ambition était de faire un festival qui pouvait faire appel
25:19pour qu'on redécouvre les lieux.
25:21On sait que le monde associatif, les collectivités, aujourd'hui, financièrement souffrent.
25:25On ne va pas revenir sur les raisons, c'est trop long.
25:27C'est compliqué, aujourd'hui, financièrement, j'entends,
25:30de gérer un festival comme celui-là ?
25:32Alors, évidemment, c'est compliqué.
25:34Les fonds privés sont venus, en plus, purement de, disons,
25:39de la programmation culturelle, artistique,
25:44venus se greffer, effectivement, aussi, tous les problèmes extérieurs,
25:46de transport, d'hébergement, de choses comme ça,
25:49qui finissent par peser loup dans un festival.
25:51Donc, la gestion en elle-même est une gestion comme une petite entreprise,
25:55ça, c'est sûr, avec des fonds, effectivement,
25:58qui appartiennent des fonds publics, essentiellement.
25:59Les fonds privés, ça devient difficile aussi.
26:01On a eu la Fondation Orange, la Fondation du Crédit Mutuel,
26:04qui a permis, effectivement, de donner un élan supplémentaire.
26:09Ce festival était basé sur le bénévolat.
26:12Il est toujours basé sur le bénévolat,
26:14quoique là, on va bénéficier d'un mi-temps.
26:16Mais ça aussi, c'est problématique.
26:19C'est-à-dire, on sait tous que le bénévolat et les bénévoles
26:22vieillissent énormément avec un taux de remplacement
26:25qui n'est quand même pas très élevé.
26:26Oui, c'est compliqué.
26:28Un tout dernier mot, Daniel, qui vient dans ce festival ?
26:32C'est difficile de définir le public.
26:34Alors, je sais qu'il y a des scolaires, mais ça, c'est à part, peut-être.
26:36Oui, il y a des scolaires, mais qui vient au-delà de ça ?
26:38Au-delà de ça, c'est essentiellement, déjà, pour la moitié,
26:41un public, on va dire, grand local.
26:43Oui.
26:43La communauté d'agglomération qui fait 80 000 habitants,
26:47donc il y a quand même déjà des réservoirs ici.
26:49Après, c'est des Vosges, après, c'est la Lorraine.
26:51Et puis, pour des pourcentages moins élevés, alors il y a l'Alsace aussi à côté, c'est tout proche.
26:57Et puis, pour des pourcentages moins élevés, c'est quand même une région qui démarre son tourisme,
27:01qui ne va pas trop mal.
27:03Donc, effectivement, on trouve des étrangers, des gens qui viennent d'ailleurs en France.
27:06Donc, voilà, ça équilibre bien, mais avec quand même un noyau pour moitié qui est un noyau local.
27:11En quelques mots, le festival démarre le 5 juillet jusqu'au 22, 23, 23 août, bien sûr.
27:20Oui, c'est long, c'est bien de le signaler.
27:25Allez, les temps forts, c'est toujours frustrant de demander ça.
27:28Il n'y en a pas.
27:29Il n'y en a pas, pourquoi ?
27:29Ce ne sont que des temps forts.
27:31On va inscrire la site internet pour que les gens aillent voir et découvrir.
27:34C'est ça, en fait, parce que c'est vrai que temps forts, ça veut dire que là, moi, je m'implique dans ce que j'aime le plus.
27:39Il y a des choses que certaines personnes aiment plus que d'autres, voilà.
27:43Mais c'est vrai que je pense que tous les ensembles…
27:46Alors, il y a surtout une caractéristique au-delà de la thématique qui est au-delà du Rhin,
27:50donc avec cette richesse extraordinaire des compositeurs, quand on dit Bach, Beethoven, Brahms, Mozart, enfin tout ça,
27:56tout ça, ça vient de l'autre côté du Rhin.
27:58Il y a aussi, effectivement, l'idée d'amener les gens jusqu'à connaître, effectivement,
28:04cette richesse d'une principauté comme celle-là.
28:07Bien sûr, il y a plein de choses à voir.
28:08Il y a plein de choses à voir.
28:09Plein, plein, plein.
28:10Merci, Daniel.
28:11Merci.
28:12Bonne route.
28:12Merci.
28:13Et bon festival.
28:14Et gentil.
28:15À bientôt.
28:15À bientôt.
28:16Ici Lorraine, crack pour l'émission sur Marouk, sur Moselle TV et Vosges Télévisions.
28:35Ici, votre radio de proximité en Lorraine.
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