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  • 26/06/2025
Les clefs d'une vie avec Rachel Legrain Trapani, ancienne Miss France, comédienne et animatrice de télévision.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-26##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes né dans le Nord, mais vous ne l'avez jamais perdu,
00:09tout au long d'un parcours officiellement à l'image de votre sourire.
00:13Une couronne vous a permis de vous faire les dents dans l'univers de Miss France,
00:17que vous évoquez entre autres dans votre premier seul en scène.
00:20Bonjour, Rachel Legrain-Trapani.
00:22Bonjour, bonjour à tous.
00:24On vous connaît bien sûr à travers Miss France, à travers tout ce que vous avez fait,
00:27mais là vous débutez à Avignon dans un seul en scène, on va en parler tout à l'heure,
00:31mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers les dates clés.
00:36Et la première que j'ai trouvée, c'est le 5 novembre 2006, votre première télé,
00:41c'est un journal régional en Picardie.
00:42Vous êtes avec un bouquet de fleurs, interviewée en direct après le titre de Miss Picardie.
00:47Vous en souvenez ?
00:48Franchement, je ne m'en souviens pas.
00:52Je pense que j'étais tellement à l'ouest suite à mon élection
00:56que j'ai dû répondre en pilote automatique.
01:01Ah non, mais c'était de belles réponses.
01:03Ah, donc ça va.
01:03D'où vous veniez ? Pourquoi vous avez fait ça comme un défi ?
01:07Et c'est en direct dans le journal, et on est très fiers de vous
01:10parce que vous êtes Miss Picardie.
01:12Miss Picardie, exactement.
01:14Et c'est vrai que vous êtes surprise d'être élue.
01:17Vous avez l'écharpe, vous avez le bouquet de fleurs,
01:19et on explique que la délibération était plus longue que prévue.
01:22Oui, il y a eu un petit souci. En fait, le délégué de Miss Picardie à l'époque
01:29n'était pas très chaud pour que je sois élue Miss Picardie
01:33parce qu'il me trouvait très jeune.
01:35Voilà, vous aviez 18 ans.
01:37Mais pourtant, il n'a rien pu faire parce qu'il y avait majorité absolue du public.
01:44Et donc, quand c'est comme ça, dans le règlement, ils ne peuvent pas choisir une autre personne.
01:50Vous n'avez pas la majorité, mais celle du public.
01:52Du public et du jury. C'est juste qu'en fait, le délégué avait peur pour moi
01:58parce que, en plus, je venais de débarquer.
02:00Parce que dans les élections, les filles se préparent déjà depuis un an, deux ans.
02:05C'est quelque chose dont elles rêvent.
02:07Tandis que là, je suis un peu arrivée par hasard.
02:09Et en deux mois de temps, j'ai gagné Miss Picardie.
02:12Et en trois mois de temps, j'étais Miss France.
02:13Donc, j'étais un peu en hold-up.
02:15Et vous expliquez, d'ailleurs, Rachel Legrin-Trapani,
02:18que vous avez participé à ce concours par défi.
02:21Oui, exactement, par défi.
02:23C'est surtout, en fait, parce que j'étais très timide
02:26et je n'avais vraiment pas confiance en moi.
02:28Et c'est ma maman qui m'a poussée à participer à ce concours.
02:30Tout simplement.
02:31Avant, il y a eu l'élection de Miss Pays du Ribemont-Toi.
02:33Ah oui, c'est ma première élection.
02:35Le 22 avril, à Ribemont, qui est un bourg rural à près de 50 ans.
02:39C'est ça.
02:40Ensuite, il y a eu Miss N 2006, le 11 octobre, à Hirson.
02:44Voilà, tout à fait.
02:44Donc, c'est vraiment un parcours.
02:45Ah bah oui, c'est un parcours.
02:47Mais en fait, de fil en aiguille,
02:49parce que je commence dans une petite élection locale,
02:52et jamais on va pouvoir se dire un jour que je serai Miss France.
02:56C'est une toute petite élection, dans un petit bled.
02:59Et quelques mois plus tard, je deviens Miss France.
03:01Donc, c'est assez invraisemblable.
03:03Exactement.
03:03D'ailleurs, vous êtes tout près de la Belgique, je crois.
03:06Je suis née pas loin de la Belgique.
03:08Oui, c'est ça.
03:08Et après, j'en ai parti en Picardie avec ma maman et mon beau-père.
03:13Il se trouve que vous êtes née près de la Belgique,
03:15comme Raymond de Vos, on a toujours pensé qu'il était belge,
03:18alors qu'il est né à la frontière.
03:19Bah pareil, je suis née à la frontière.
03:20À Moucron.
03:21Ah bah, vraiment, je ne suis pas loin du tout.
03:23Voilà.
03:23Et donc, bah...
03:24Je ne savais pas, ça.
03:25Et en fait, il est né à la frontière du côté belge.
03:29Oui.
03:29Mais comme son père travaillait en France, il a eu le droit d'être français à l'époque.
03:32Alors, on vous parle à cette époque-là aussi d'Elonie Gossuin.
03:36Ah bah, bien sûr.
03:37Qui est un modèle.
03:38Forcément, en étant Picardie, pour moi, c'était un peu une référence.
03:43Et d'ailleurs, vous expliquez dans cette interview, cette première interview,
03:46que vous allez tenter de marcher sur cette race.
03:48Oui, comme quoi, c'était un peu prémonitoire.
03:50Elle a été Miss France 2001.
03:52Oui.
03:52Et Miss Europe 2001 aussi.
03:54Bon, je n'ai pas été Miss Europe, moi.
03:55Alors, Saint-Sauve, où vous êtes née, c'est près de Valenciennes.
03:58Oui, tout à fait.
03:59Il y a quelqu'un d'autre qui est née à Saint-Sauve, c'est Marion Rousse,
04:02championne de France de cyclisme en 2012.
04:04Ah, je ne le savais pas.
04:05Elle est née juste à côté de...
04:06J'apprends plein de choses aujourd'hui, c'est super.
04:09Et vous grandissez à Condé-sur-les-Caux, qui est beaucoup plus dans le nord.
04:12Voilà, qui est vraiment à la frontière, pour le coup.
04:14Et là, c'est 10 000 habitants, c'est un endroit très calme, en plus.
04:17C'est l'endroit typique du nord.
04:18En fait, j'ai grandi principalement entre Condé et Vieux-Condé, pour les connaisseurs.
04:25Mais mes grands-parents sont arrivés là, parce que mon grand-père travaillait dans les mines de charbon.
04:30Et puis, vos grands-pères, vos parents étaient d'origine italienne.
04:32Voilà, tout à fait.
04:33Donc, ils sont arrivés dans ce coin dans les années 50.
04:40Et puis, je crois que votre grand-mère était très importante dans vos jeunes années,
04:44parce que c'est elle qui vous a élevée quand votre mère travaillait.
04:46Oui, voilà, parce que mes parents se sont séparés.
04:48J'étais très jeune.
04:49Et donc, en fait, j'ai grandi principalement chez ma grand-mère.
04:52Et d'ailleurs, pendant mon spectacle, je lui rends hommage aussi.
04:56Elle préparait, je crois, des recettes italiennes qui vous faisaient saliver.
04:59Oui, mais pour moi, c'est tout ça.
05:02C'est mon enfance, l'odeur de sa cuisine.
05:06Et puis, ce n'est que des beaux souvenirs.
05:07Il faut savoir aussi que vous êtes restée, je crois, très proche de votre père, malgré la séparation.
05:11Ah oui, oui.
05:12Ce qui n'est pas si courant.
05:13On est très, très proche.
05:14On n'a peu d'écart.
05:15On n'a que 19 ans d'écart avec mon père.
05:16Et du coup, on a un lien très, très fort encore aujourd'hui.
05:23Alors, il y a un beau-père qui est arrivé dans votre vie.
05:25Bien sûr.
05:25Et ce beau-père, on peut l'évoquer par une chanson.
05:28Il y a tac, tac, tac, tac, tic, que du gendarme.
05:32C'est bien observé.
05:34Chanson de Bourville, tirée d'un film qui s'appelait Le Roi Pandore.
05:38Et dans tous ses films au début, il s'appelait Ménard.
05:41Parce que c'est nous ondes, son beau-père aussi.
05:43Eh bien, c'est rigolo.
05:45Non, mais mon beau-père, qui était gendarme, parce qu'il ne l'est plus.
05:50Mais donc, j'ai vécu en gendarmerie pendant très longtemps.
05:54Et mon beau-père, que je considère également mon père, mon beau-père,
05:58pour moi, c'est des hommes très importants dans ma vie.
06:02Et voilà, on forme une famille recomposée, mais vraiment soudée tous ensemble.
06:08En plus, ça n'a pas été simple, parce que votre beau-père était dans le sud de la France.
06:13Il a donné sa mutation.
06:13Ça a été compliqué.
06:15Oui, parce qu'en fait, il a rencontré ma maman, j'avais 6 ans.
06:19Mais lui était gendarme à Arles.
06:22Et ma maman, pour ne pas me séparer de mon père,
06:26elle a demandé à son nouveau chéri de demander sa mutation dans le nord,
06:31pour que je puisse continuer de voir mon père comme je le voulais.
06:34Et finalement, la mutation, elle était en Picardie.
06:37Oui, mais bon, moi, on s'est rapprochés quand même par rapport au sud.
06:40Mais voilà pourquoi j'ai atterri en Picardie.
06:43Alors, il se trouve aussi que votre grande passion, je crois, dans vos jeunes années,
06:46Rachel Lagrin-Trapani, c'est l'école.
06:49Oui, j'ai tout été très studieuse.
06:51Mais une vraie passion, c'est-à-dire que les vacances vous ennuyaient.
06:54Oui, et j'ai toujours adoré l'école.
06:57Et là, en fait, je suis complètement dépité parce que mes enfants, pas du tout.
07:01Ils n'ont pas du tout.
07:01Et en fait, pour moi, je ne comprends pas.
07:04C'est étonnant.
07:07Je les vois, ils n'ont pas envie de travailler.
07:09Alors que moi, ça a toujours été toujours facile.
07:12Et donc, je me tire un peu les cheveux là, aujourd'hui.
07:15Ça va s'arranger.
07:16Alors, il y avait un seul problème, c'était le bavardage en classe.
07:19Oui, j'ai toujours été bavarde.
07:20Bon, il faut quand même avoir des petits défauts.
07:22Et puis, je crois qu'à 13 ans, vous avez fait un peu le mur.
07:24Vous avez fait quelques bêtises.
07:26Vous êtes bien renseignée, dis donc.
07:28Oui, j'ai eu un moment où j'étais un peu rebelle quand même.
07:32J'ai eu ma période et j'ai fait des choses qui auraient pu.
07:37Il faut faire attention.
07:38Donc, maintenant, je suis très vigilante par rapport à mes enfants.
07:41Parce que ma mère me dit, tu verras, quand tu auras des enfants,
07:43j'espère qu'ils te feront la même chose.
07:44Donc là, je suis comme ça.
07:45J'ai un peu stressée parce que je surveille.
07:47Je suis très maman poule.
07:49Oui, je crois que vous faisiez le mur pour aller en discothèque la nuit.
07:52Oui.
07:53Comment vous savez ça ?
07:54Non, mais à 13 ans, ça craint.
07:57Ça craint et je le regrette aujourd'hui.
08:01Mais bon, après, il faut que jeunesse se fasse, comme on dit.
08:04Mais oui, non, j'étais un peu...
08:07Et vous répondiez au professeur aussi.
08:10J'ai eu une sale période, je l'avoue.
08:12J'ai eu une sale période.
08:14Mais bon, l'adolescence, quoi.
08:16Non, mais en plus, celui qui a arrangé tout ça,
08:19je crois que c'est votre père ou votre beau-père
08:20qui vous a pris entre quatre yeux.
08:22Oui, tout à fait.
08:23Il m'a pris entre quatre yeux et il m'a dit,
08:25je ne vais pas te disputer,
08:26mais en fait, tu t'auto-sabote toi-même.
08:28Et si tu as envie de continuer comme ça,
08:31tu le fais, mais tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même.
08:33Et en fait, ça m'a fait un petit électrochoc.
08:36Alors, vous étiez bonne en histoire, je crois.
08:38Oui.
08:38Moins bonne en maths.
08:40Ah, les mathématiques, c'est une catastrophe.
08:41Oui, mais non, c'est...
08:43Même mon fils, là, se moque de moi.
08:45Il est en sixième.
08:46Je n'arrive pas à...
08:46Je ne peux pas l'aider.
08:47Ah bon, à ce moment-là ?
08:48Je déteste.
08:50Et puis, vous étiez quand même très forte en classe,
08:52mais surtout, Rachel Legrain-Trapani,
08:55vous étiez la conseillère conjugale de la classe.
08:58Exactement.
08:59C'était une grande passion pour moi.
09:01En fait, parce que justement, en mathématiques,
09:03vu que je n'en avais rien à faire,
09:06je disais à ceux qui avaient des soucis de couple,
09:08on se mettait au fond de la classe
09:10et pendant une heure,
09:11c'était la petite thérapie de couple pendant une heure.
09:16Et les professeurs ne disaient rien ?
09:18Ah bah si, bien évidemment.
09:20Bien évidemment, bien évidemment.
09:21J'ai été collée plus d'une fois à cause de ça, d'ailleurs.
09:23Vous avez été collée aussi parce qu'un jour,
09:25un garçon vous a déclaré sa flamme
09:28en vous passant un papier.
09:30Ah oui, exact.
09:31Je ne sais plus ce qu'il dit.
09:33En fait, il vous a déclaré sa flamme
09:36et je crois que le professeur ou la maîtresse...
09:37Elle est tombée dessus.
09:38Ça, c'est horrible.
09:39Je crois que c'est la pire...
09:40Je me souviens encore de la sensation de honte
09:42que ça peut provoquer.
09:44Mais je pense que j'ai dû piquer un phare
09:45parce que c'était terrible.
09:47Et puis en plus, elle lit le message...
09:50Elle lit le papier devant tout le monde, quoi.
09:52Ça, c'est horrible.
09:53Oui, c'est horrible, horrible, horrible.
09:54Et puis, vous avez découvert une passion
09:56pour la philosophie en première.
09:58Et ça, ça a été un vrai déclic.
09:59Ah, c'est une grande passion encore aujourd'hui.
10:02Je lis énormément de choses sur la philosophie,
10:04beaucoup de bouquins.
10:06Et même à un moment donné,
10:08je pensais faire une licence de philo, quelque chose.
10:10Je voulais rester vraiment dans la philosophie,
10:12mais après, ça voulait dire être professeur de philo, quoi.
10:14Parce que ça n'amenait pas à nulle...
10:16Ça n'amenait qu'à ça, quoi.
10:18Si je faisais une philo.
10:19Vous avez commencé Hippocagne, quand même.
10:20Mais du coup, voilà, j'ai fait Hippocagne
10:22parce qu'au moins, il y avait toutes les matières
10:24et après, j'avais le choix.
10:25Et puis, vous envisagez aussi de faire Sciences Po.
10:27Oui, c'était un peu le but.
10:28Et mais pour devenir quoi, justement, à part professionnelle ?
10:30Je voulais être journaliste.
10:31Ah bon ?
10:32Voilà.
10:33Mais finalement, c'est une passion de toujours, ça aussi.
10:35Oui, oui, j'ai toujours...
10:37En fait, même étant petite,
10:39je voulais être soit comédienne
10:40ou alors, je voulais faire le JT de 20h.
10:44On va en reparler justement tout à l'heure.
10:46Et puis, il y a un événement à tout changer.
10:48Et cet événement, on va l'évoquer à travers une date
10:50que vous n'avez jamais oubliée.
10:52Le 9 décembre 2006.
10:54À tout de suite sur Sud Radio
10:56avec Rachel Legrain-Trapani.
10:58Sud Radio, les clés d'une vie.
11:00Jacques Pessis.
11:01Sud Radio, mon invité pour les clés d'une vie,
11:04Rachel Legrain-Trapani.
11:05Nous évoquerons tout à l'heure vos débuts
11:07qui ne sont pas tout à fait vos débuts, d'ailleurs,
11:09au Festival d'Avignon
11:10avec un seul en scène.
11:11Là, ce sont vos débuts.
11:12On en revient à votre parcours.
11:14On a évoqué Miss Picardie.
11:16Et puis, le 9 décembre 2006,
11:18eh bien, ce générique va vous dire quelque chose.
11:25Miss France.
11:26Oui.
11:27Alors, c'est quand même un souvenir incroyable
11:28parce que vous n'y croyez pas du tout au départ.
11:30Mais absolument pas.
11:32Et encore aujourd'hui, j'ai du mal à y croire
11:33que j'ai été élue Miss France.
11:34pour tout vous dire.
11:36Mais oui, oui, non, c'était un peu inattendu.
11:39Vraiment inattendu.
11:41Et puis, quand ça me tombe dessus,
11:43je suis abasourdie, vraiment.
11:45Parce qu'on voit dans l'émission
11:47une séquence où il y a le compte à rebours des six.
11:50Alors, il y a Miss Alsace, Miss Côte d'Azur,
11:52Miss Aquitaine, Miss Paris, Miss Réunion.
11:54Et là, vous comprenez que vous êtes plus que deux.
11:57Oui.
11:58Qu'est-ce qu'on ressent ?
12:00Franchement, je pensais que ça allait être
12:02ma première dauphine, déjà, qui allait être élue
12:03parce que son histoire était assez touchante.
12:06Elle est toujours malentendante,
12:08mais elle est malentendante.
12:08Donc, je me disais, son histoire est très touchante.
12:11Et puis, je trouvais ça super pour elle,
12:14une revanche sur la vie, etc.
12:15Donc, vraiment, jusqu'à la dernière seconde,
12:18je ne pensais pas gagner.
12:19Et quand on voit votre tête avec le résultat,
12:22vous êtes totalement stupéfait.
12:23Mais complètement.
12:24D'ailleurs, je dis un gros mot quand je suis...
12:26Je vais vous laver.
12:27Je ne sais pas si ça...
12:28On ne va pas le dire ici.
12:29Mais oui, oui, du coup, instinctivement,
12:33j'étais vraiment choquée, quoi.
12:35Mais vous avez ressenti quelque chose de particulier ?
12:39J'avais comme une sensation de tomber du 150e étage
12:42sans parachute.
12:43En plus, c'était au Futuroscope,
12:46qui était un lieu qui était à peine...
12:48Enfin, qui était né quelques années plus tôt.
12:49Moi, je me souviens de René Mounoury,
12:51qui a créé le Futuroscope,
12:52et qui...
12:53Personne, à l'époque, ne croyait en ce lieu.
12:55Ce lieu du futur disait, ça ne marchera jamais.
12:57Et au final, ça fonctionne toujours.
13:00Exactement.
13:00Et puis, vous êtes la quatrième Miss Picardie,
13:03et c'était Alexandra Rosenfeld...
13:05Qui m'a remis son titre.
13:07Qui m'a remis la couronne.
13:08Et vous avez une passion commune, d'ailleurs,
13:10toutes les deux, c'est le sport.
13:11L'athlétisme.
13:11C'est-à-dire que vous avez fait toujours beaucoup de sport dans votre vie ?
13:13Oui, toujours.
13:14Et j'en fais toujours.
13:15C'est venu comment ?
13:16Ah ben, pareil, c'est à venir de ma maman
13:18qui faisait de l'athlétisme.
13:20Et vu que j'étais seule avec elle,
13:23quand elle allait à l'entraînement,
13:24elle m'amenait avec elle.
13:25Et j'ai commencé l'entraînement, j'avais 5 ans.
13:27Je commençais à courir autour du stade
13:28pendant qu'elle s'entraînait.
13:30Donc, en fait, c'est venu comme ça.
13:32Alors, ensuite, il y a la tradition de Miss France.
13:34Je crois qu'à l'époque,
13:35il y avait déjà la première nuit dans un palace, non ?
13:38À la première nuit, on ne dort pas, je vous l'accorde.
13:42On a fait Futuroscope Paris en voiture.
13:46Donc, 3h à peu près, 3h30, j'arrive,
13:49je me démaquille, je prends une douche,
13:51on me remaquille pour enchaîner.
13:52Mais c'était à Anguin-les-Bains,
13:54à l'hôtel Barrière.
13:56Exactement.
13:56Donc oui, plutôt sympathique.
13:59Et en même temps, on vit un rêve complètement.
14:01Mais oui, en fait, j'avais vraiment l'impression de rêver.
14:04Je ne savais pas si c'était réel, pas réel.
14:06J'ai mis du temps à me rendre compte que tout ça était vrai.
14:10Et la réaction de votre famille ?
14:13Ma maman, super heureuse.
14:16Elle, elle l'avait toujours imaginée dans sa tête depuis toujours.
14:19Donc, pour elle, ce n'était pas une surprise.
14:21Parce que c'est elle qui me disait,
14:22tu vas gagner, tu vas gagner, tu vas gagner.
14:24Donc, très heureuse.
14:26Mon père, un peu moins.
14:27Ah bon ?
14:28Oui, il avait très peur.
14:30Très, très peur dans le monde dans lequel j'allais évoluer.
14:32Et c'était un bouleversement quand même dans ma vie.
14:37Oui, parce que du jour au lendemain,
14:38elles étaient dans les plus questions.
14:40C'est ça.
14:40Et vous partez pour un marathon, un tourbillon d'une année.
14:43Oui, et puis, il savait aussi que j'étais jeune.
14:45J'avais 18 ans.
14:47Et puis, il avait peur des rencontres que je pouvais faire.
14:51Il était vraiment très, très angoissé par rapport à ça.
14:54Et puis, une fois, pour la petite anecdote,
14:58il m'a suivie.
15:00Parce que pendant Miss France, j'ai connu les boîtes de nuit
15:03et les soirées parisiennes.
15:05Et il m'a suivie.
15:06Et il a débarqué en boîte.
15:09Et il y a quelqu'un qui me tape à l'épaule.
15:10Je me retourne, mon père.
15:13Et voilà, il m'a dit, qu'est-ce que tu fais là ?
15:15Demain, tu travailles.
15:17Et voilà, il était très inquiet.
15:20Et heureusement que je l'avais et que je l'ai toujours.
15:24Parce qu'il m'a toujours remis sur le droit chemin.
15:27En même temps, vous aviez un bon chaperon.
15:29Puisque Geneviève de Fontaine, je ne sais pas, une semelle.
15:31Ah ben, Geneviève, elle se demandait
15:33pourquoi je dormais toujours en voiture.
15:34C'est souvent parce que j'étais sortie la veille.
15:37Et du coup...
15:39Mais bon, après, moi, Geneviève,
15:40elle a toujours été très, très maternelle avec moi.
15:45Très adorable.
15:45Et elle m'a appris énormément de choses.
15:48Sur la vie, surtout.
15:49Mais moi, j'ai connu Geneviève de Fontaine,
15:52dans les avions,
15:53quand elle avait toujours une Miss France à côté,
15:54bien avant la télé,
15:55elle s'était comme sa fille.
15:57Ah oui, oui, mais complètement.
15:59Moi, elle m'a...
16:00Par contre, on s'est toujours vouvoyé
16:02à garder ça avec chaque Miss France.
16:05Mais on était...
16:08De toute façon, on en a fait des kilomètres.
16:10On a fait toute la France ensemble.
16:12Donc, on avait l'occasion de parler de nos vies, etc.
16:15Donc, oui, non, on était très intime.
16:18Et voilà, oui, j'ai énormément de reconnaissance
16:22pour tout ce qu'elle a fait pour moi.
16:24Alors ensuite, il y a eu Miss Universe au Mexique
16:26que vous n'avez pas eu le temps de visiter.
16:28Ah non, non, non.
16:29Et puis, bon, moi, je l'ai fait un peu à reculons
16:31parce que c'est quand même partir un mois.
16:34Et là, c'est un autre niveau
16:36parce que c'est pas du tout...
16:38C'est pas du tout l'ambiance Miss France, on va dire.
16:40C'est-à-dire ?
16:41C'est très, très virulent entre les filles.
16:44C'est très, très dur.
16:45Et il faut vraiment être motivé.
16:47À tel point que vous avez proposé à votre seconde dauphine...
16:50Oui, de partir à Miss à ma place.
16:52Et d'ailleurs, je ne l'y avais été pour.
16:54Oui, oui, oui, parce que je n'avais pas envie
16:56de repartir un mois dans ce genre de contexte.
16:59Puis bon, c'est bon, j'avais été Miss France.
17:01J'avais donné, quoi.
17:02Et puis, comme je vous l'ai dit, Miss France,
17:05les concours de beauté, c'était pas vraiment mon but ultime.
17:08Donc, j'avais envie d'autre chose.
17:11Mais en même temps, le comité Miss France a dit
17:12non, c'est vous qui allez.
17:13Non, c'est le comité Miss Monde
17:14qui a refusé la candidature de ma première dauphine.
17:18Voilà, je crois qu'elle a été candidate
17:20à un autre Miss plus tard.
17:23Et vous vous êtes retrouvée en Chine à Sanya.
17:27Exactement.
17:28Sanya, où il y a eu à cette reprise
17:30le concours de Miss Monde.
17:33Ah d'accord, je sais.
17:33Et c'est la ville favorite des millionnaires chinois.
17:36Oui, parce que c'est un peu la Côte d'Azur.
17:38C'est un peu Saint-Tropez chinois, je crois.
17:40Voilà.
17:41Et ça ne vous a pas plu plus que ça ?
17:43Non, non, non, pas du tout.
17:45Alors, il se trouve ensuite que vous allez continuer,
17:48mais il y a un moment où vous allez disparaître
17:50pendant quelques semaines.
17:52Ah oui.
17:53J'en parle d'ailleurs dans mon seul enseigne.
17:55Qu'est-ce qui s'est passé ?
17:56J'ai fugué.
17:57Pourquoi ?
17:59Parce que c'était peu de temps après mon élection.
18:01Et je me sentais un peu dépassée
18:04par tout ce qui se passait.
18:06Et j'en ai eu marre.
18:08Et je me suis sauvée.
18:10Et là, c'est Sylvie Tellier
18:11qui vous a pris les yeux dans les yeux
18:13en disant, tu veux rendre ta couronne,
18:14tu la rends.
18:14Oui, exactement.
18:16Et là, après, je me suis quand même calmée.
18:19Et j'ai dit, ok, je suis rentrée dans les rails.
18:23Voilà.
18:24Mais c'est vrai qu'en plus, il y a eu un calendrier
18:27avec 2008 et Miss France, auquel vous avez participé.
18:31On a fait un calendrier pendant mon année.
18:33Oui, c'est vrai.
18:34On a été photographié par le grand Peter Lindbergh.
18:36Et ça, c'est quand même la classe.
18:38Oui, un grand photographe qui avait pour mettre Van Gogh
18:41à tel point qu'il a fait Berlin Stop, Berlin Arles,
18:45en autostop, en mémoire de Van Gogh.
18:47Ce qui est extraordinaire.
18:48Mais là aussi, ce sont des obligations qui sont heureuses et joyeuses.
18:51Ah mais bien sûr, non, mais Miss France, ça reste quand même
18:53une expérience extraordinaire.
18:55Ça, il ne faut pas l'oublier.
18:58Et puis, vous avez transmis votre flambeau
18:59et vous avez quand même été membre du jury ensuite.
19:02J'ai été membre du jury.
19:04J'y suis encore allée cette année.
19:05On reste quand même dans le...
19:08On restera Miss France déjà toute notre vie.
19:09Donc, ça reste quelque chose qui perdure.
19:14Et ce qui est étonnant avec vous, Rachel Legrain-Tapani,
19:16c'est que vous avez ensuite repris vos études
19:18pour faire une licence de gestion.
19:19J'ai repris mes études, mais ça, c'est beaucoup plus tard.
19:22Oui, beaucoup plus tard, mais c'est étonnant.
19:24Parce qu'il y a un moment, il faut travailler.
19:26J'étais dans une situation où j'étais sortie du réseau
19:31de la médiatisation, etc.
19:34Et moi, j'avais, à part mon année d'hypocaine,
19:39je n'avais pas d'études, je n'avais pas fait d'autres études.
19:43Et je vivais à Lille.
19:44Je ne pouvais pas faire de télé ni de radio.
19:46C'était compliqué.
19:48Et c'était les seules choses que j'avais faites
19:50depuis tout ce temps-là.
19:51Donc, à un moment donné, j'étais en situation précaire,
19:55il y a des difficultés financières.
19:56Et puis, à un moment, il faut retrousser ses manches
19:58et aller travailler.
19:59Sauf que quand on n'a pas beaucoup de bagages d'études,
20:03il faut reprendre les études.
20:06C'est une licence de gestion qui vous entraînait
20:08dans une société d'événements.
20:10Voilà.
20:10En fait, j'ai fait une licence projet événementiel.
20:16De droit, économie, gestion.
20:17Oui.
20:18Événementiel.
20:19Management, voilà.
20:20Voilà.
20:20Et du coup, j'étais en alternance dans une boîte d'événementiel.
20:25Et là, on vous reconnaissait ?
20:26Vous étiez Miss France ?
20:27Oui, oui.
20:27On m'a toujours reconnue.
20:28Et c'est ça qui est difficile, en fait.
20:30Ah bon ?
20:30Dans la vie de tous les jours, les gens ne comprennent pas.
20:36Même quand j'avais postulé, parce que j'avais besoin vraiment d'un travail,
20:40donc j'ai répondu à tout ce que j'avais pu trouver.
20:44Et même pour être vendeuse dans un magasin,
20:48la personne ne comprenait pas ce que je faisais là.
20:51Exactement.
20:52Mais en tant que temps, vous avez fait d'autres choses
20:53et on va les évoquer à travers une autre date, le 7 juillet 2007.
20:58A tout de suite sur Sud Radio avec Rachel Legrain-Trapani.
21:02Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:05Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Rachel Legrain-Trapani.
21:09On évoquera tout à l'heure ce seul en scène à Avignon qui débute le 5 juillet,
21:13qui est un peu le seul en scène de votre vie, qu'on évoque justement dans la suite d'une vie.
21:17Donc, il y aura des points communs entre les clés d'une vie et ce seul en scène.
21:21Et puis, il y a quand même des dates clés.
21:22Le 7 juillet 2007, vous participez pour la première fois à cette émission.
21:28Et c'est vrai que ça a été un événement parce que là aussi,
21:36ça vous a donné une popularité tout à fait différente.
21:40Oui, je pense, je ne sais pas.
21:42Oui, mais Fort Boyard, pour moi, ça a été une expérience vraiment...
21:46C'est une émission que je regardais petite.
21:48C'est vraiment quelque chose d'assez...
21:50Pareil, d'assez incroyable de participer à cette émission.
21:52À cette émission, quand on arrive et qu'on voit le fort, etc.
21:57On a l'impression qu'il va se passer...
22:00Moi, j'étais très en stress de faire cette émission.
22:03Et au final, c'était un très beau souvenir.
22:05Vous étiez le capitaine de l'équipe Miss France.
22:08La première fois.
22:09La première fois, j'étais la seule Miss France.
22:11J'étais qu'avec des rugbymans.
22:13Et on avait bien rigolé.
22:15D'ailleurs, la troisième mi-temps était aussi assez épique.
22:19En même temps, la sportive que vous êtes se retrouve dans un univers qui vous convient.
22:23Oui, oui, tout à fait.
22:25C'était quand même un défi de participer à cette émission.
22:30Et en plus, c'est pour une association.
22:31Donc, on se donne à fond.
22:32Oui, mais il ne faut pas avoir peur des araignées et des serpents.
22:35Ah non, ça c'est sûr.
22:37Il vaut mieux éviter.
22:38Mais bon, après, j'avais plus peur de nager dans la mer.
22:43Des choses comme ça.
22:44Et c'est cette année-là que ce sont des nouvelles épreuves qui sont toujours d'actualité.
22:48Comme garder son équilibre dans le vide ou la monochèse.
22:51Chaque année, il y a de nouvelles épreuves.
22:52Et c'est à ce moment-là.
22:53Exact.
22:53Moi, j'avais fait le saut à l'élastique.
22:56Vous avez fait trois fois, Fabouillard.
22:58Oui.
22:59Mais ma première, ça a été la meilleure.
23:00Ah bon, parce qu'après, c'était...
23:02Non, la première, franchement, on avait une équipe où on a beaucoup, beaucoup rigolé.
23:07Et c'était vraiment bonne ambiance.
23:08Et voilà.
23:09En fait, Fabouillard, c'était le présent.
23:12Mais il y a eu le passé.
23:14Et effectivement, il y a un métier, et on l'a évoqué,
23:17que vous avez toujours rêvé d'exercer en pensant à celle-ci.
23:20Madame, Monsieur, bonsoir.
23:21Dans l'actualité de ce dimanche, l'ouragan Gustave qui a semé la désolation.
23:25Claire Chazal.
23:25Claire Chazal, exactement.
23:26Ça a marqué votre vie.
23:27Oui, je regardais tout le temps le JT, et je me souviens, petite, je faisais semblant
23:35de présenter le journal.
23:36J'écrivais, et je me mettais justement devant ma grand-mère, mais après, je faisais
23:42beaucoup la pitre.
23:43Ce que je racontais, c'était un peu drôle.
23:46Donc, voilà.
23:47C'est vrai que Claire Chazal était au départ reporter économique.
23:50Elle est arrivée à Télématin pour présenter le journal.
23:52Et puis, elle s'est mise au journal le soir.
23:55Et ensuite, elle était sur l'antenne 2.
23:56Et TF1 l'a récupérée avec le succès que l'on sait pour le journal de 20h.
24:00Alors, vous avez aussi réalisé des reportages, car vous avez fait beaucoup de télé sur
24:05des chaînes pas toujours connues, pas toujours très vues.
24:08En fait, par la suite, j'ai travaillé pour une chaîne régionale.
24:14Après avoir arrêté dans ce domaine-là, j'ai repris mes études, j'ai travaillé dans
24:23une boîte événementielle.
24:25Et ensuite, j'ai été sonnée à la porte de Weo, qui fait partie du groupe de la
24:32Voix du Nord, que vous devez connaître, pour reprendre ce que j'ai toujours rêvé
24:38faire.
24:38Donc, je partais chaque semaine, j'allais dans une ville des Hauts-de-France et j'ai
24:44rencontré des gens.
24:45Je faisais 10 reportages sur la ville où j'étais.
24:49Et en fonction de ce qui se passait dans la ville, je faisais découvrir aux téléspectateurs
24:54ce qui se passait.
24:55Mais c'était sur des chaînes qu'on trouve sur Internet ?
24:58Non, non, non, c'était à la télé, sur une chaîne régionale.
25:02Je crois que ça s'appelait Rachel et vous, au départ.
25:04Donc, l'émission s'appelait Rachel et vous.
25:06Ensuite, il y a eu la story de Rachel.
25:07Et la story de Rachel.
25:08C'était la même formule, mais autrement ?
25:10Oui, c'était deux choses qui se suivaient, mais on avait amélioré le programme.
25:16Mais c'est fou, la région du Nord, et je crois que Danny Bonny est pour quelque chose,
25:20avec Bienvenue chez les Ch'tis, ça a tout changé ?
25:23Pour les nordistes, non, parce qu'on est quand même très chauvins et on aime notre
25:29région.
25:30Et justement, le fait d'avoir fait cette émission, de rencontrer toutes ces personnes qui
25:34oeuvrent au quotidien pour différentes choses dans tout domaine, on a tous cet amour pour
25:41notre région.
25:42Mais enfin, il y a un berg aujourd'hui que personne ne connaissait.
25:45Ah oui, d'un point de vue national, oui, ça a permis de faire rayonner notre région
25:52et de la montrer différemment et de montrer aussi comment les gens du Nord étaient.
25:57Parce qu'au final, c'est vrai que souvent, on a l'image du Nord où on dit « Ah, c'est
26:04horrible, il n'y a rien à faire », alors qu'il y a énormément de choses à faire
26:09et surtout, on est adorables, on est gentils et on est accueillants.
26:12Et fait tard, moi, je me souviens d'un restaurant parisien Le Doyen où tous les ans, un janvier
26:17qui s'appelait Jacques Viquen du Nord, réunissait tous les gens du Nord et ça se terminait
26:21par un banquet avec le petit quinquin à chaque fois.
26:23Ah oui, le petit quinquin, oui.
26:25D'ailleurs, vous avez vous aussi chanté le Nord ?
26:27En fait, on a fait, ils avaient regroupé toutes les personnes du Nord pour chanter des
26:41chansons du Nord.
26:42Et donc, il y avait Lynn Renaud aussi qui chantait sur cet album.
26:46Et là, je chantais avec trois autres Miss originaires du Nord.
26:50Donc, il y avait Elodie, il y avait Iris, Camille.
26:54Non, il n'y avait pas Elodie, je ne sais plus.
26:57Il y avait Iris, Camille et moi.
27:00Et en même temps, Lynn Renaud, il faut le savoir, elle a démarré à Armentière.
27:03Exact.
27:04Elle avait 16 ans.
27:05Exactement.
27:05Elle a 80 ans de carrière.
27:07C'est une grande dame.
27:08J'ai eu l'occasion de la rencontrer et elle m'a vraiment impressionnée.
27:13Très, je ne sais pas comment on pourrait dire, mais adorable.
27:17Et aussi, c'est là que j'ai vu que le travail, c'est le plus important d'avoir, du talent.
27:25Mais on était dans le même train et elle était présidente du jury de Miss France.
27:30Et je voyais qu'elle était là en train de préparer ses interventions.
27:33Et là, je me suis dit, waouh, même à son âge et à son expérience, ne serait-ce que pour être présidente du jury, elle le travaille.
27:41Et là, ça m'a mis une claque parce que je me suis dit, c'est comme ça qu'il faut faire.
27:44Il faut toujours travailler et même qu'on soit au top niveau, il ne faut surtout pas l'oublier, c'est que le travail paye et nous permet de rester en place.
27:54Il faut évoluer puisqu'elle a commencé comme chanteuse et quand elle a décidé d'arrêter de chanter alors qu'elle menait la revue avec succès et se rencontrer dans la comédie, personne n'y a cru.
28:03Elle n'y a cru, oui.
28:04Et ça a marché.
28:05Mais je pense qu'elle a dû travailler d'arrache-pied pour y arriver et la preuve aujourd'hui.
28:09Alors, vous avez vu aussi travailler d'arrache-pied, Rachel Legrin-Trapani, puisque vous avez commencé quand même à faire des reportages.
28:16Il y a une émission qui s'appelle J'ai un truc à dire.
28:18Ah oui, ça c'est tout.
28:20Ouh, là on remonte.
28:20C'était l'année où j'étais Miss France.
28:24J'ai été embauchée par une chaîne télé spécialisée dans les jeux vidéo qui s'appelle Game One.
28:33Alors, je n'y connaissais pas grand-chose, je dois vous l'accorder.
28:36Mais je me suis dit que c'est l'occasion de faire mes armes et de connaître ce métier.
28:41Et j'ai commencé sur cette chaîne et ils m'ont vraiment tout appris sur le métier de la présentation.
28:47Les jeux vidéo, à l'époque, Karen Sherrill avait fait une émission Vitamine où on parlait des jeux vidéo.
28:52Mais c'était les prémices, ce n'était pas les jeux vidéo.
28:53Ah oui, oui, oui.
28:54Mais après, tous les gamers connaissent cette chaîne.
28:58Et des fois, je rencontre des gens qui m'ont dit, mais tu n'étais pas sur Game One.
29:01Alors, c'est que les gens quand même regardaient.
29:03L'année où vous étiez sur Game One, Rachel Legrin-Trapani, il y avait le PlayStation 2 qui est sorti.
29:09Qui a été un véritable événement.
29:10Oh là là.
29:11Et je me souviens aussi que c'était les débuts de Facebook.
29:15Exactement.
29:15Oui, le temps passe.
29:17Là, je me rends compte, je prends un bon petit coup de vieux là.
29:22Mais oui, oui, oui.
29:23Mais en même temps, c'était le Far West.
29:25Il y avait très peu de moyens pour faire cette télévision.
29:27Oh, quand même.
29:27Il y avait des petits moyens.
29:28Mais après, c'est comme ça aussi qu'on apprend.
29:30Et ça permet aussi de commencer tout doucement, mais sûrement.
29:35Je crois que l'émission aussi, Play It.
29:36Oui, c'était le classement des jeux vidéo.
29:38Exact.
29:39Ce qui ne s'était jamais fait jusqu'à l'époque.
29:40Donc, je faisais le classement des jeux vidéo.
29:42Et puis l'émission, j'ai un truc à dire sur toutes les choses un peu nouvelles
29:46de la technologie.
29:47Et ça passait plusieurs fois par jour.
29:49Oui, je passais tous les jours sur la chaîne.
29:51Fabuleux.
29:51En même temps, quand on est Miss France, c'est pour montrer que vous savez faire autre chose
29:55que poser dans les caméras.
29:56Bah oui, oui, bien sûr.
29:58Après, il faut apprendre aussi.
30:01Ça ne vient pas comme ça.
30:02Mais c'est un défi que j'ai, je pense, relevé à l'époque.
30:07Et puis, vous êtes rentrée dans une bande où débutez un certain Bruno Guillon.
30:10Exact.
30:11Sur Énergie 12.
30:12Avec Camille Combal aussi.
30:14Qui débutait.
30:14Qui débutait.
30:15Et Florian Gazan.
30:17Exactement.
30:18Et qui produisait.
30:19C'était Fait entrer l'invité.
30:21Qu'est-ce qu'il était votre...
30:22Comment vous êtes arrivée là ?
30:23Eh bien, j'avais fait l'émission avec Bruno, je ne sais plus sur quelle radio il était,
30:29mais j'avais fait une matinale avec lui.
30:31Et il avait ce projet d'émission avec Dominique Faruja.
30:35Donc, quand j'ai fait l'émission de radio, ça a tout de suite matché entre nous.
30:38On a bien rigolé.
30:39Et il m'a dit, je vais en parler à Dominique.
30:42On est sur un projet.
30:44Et c'est comme ça que j'ai débarqué dans la bande, en fait.
30:46Et c'était vraiment une chouette expérience.
30:49Et en même temps, vous avez montré autre chose.
30:50Oui, et donc, en fait, là, du coup, je faisais déjà une chronique
30:54où je posais les questions un peu dérangeantes aux invités.
30:56Parce que c'est vrai que c'était plus facile de me faire poser les questions dérangeantes.
31:00Ça passait toujours mieux.
31:01Et c'était un peu du second degré.
31:04Et en fait, ça s'appelait les Trachel.
31:06Trash, Rachel, Trachel.
31:08Le petit jeu de mots.
31:09Et voilà, donc je posais les questions un peu dérangeantes.
31:12C'est-à-dire ?
31:13Mes mignonnettes, quoi.
31:15Quel genre de questions ?
31:17Après, par exemple, au frère Bogdanov, mon père à leur âme, justement,
31:21j'avais demandé s'il ne venait pas de la ville de Menton.
31:24Oui.
31:24Voilà, des petites questions un peu.
31:25Des questions.
31:27Et en plus, il prendrait bien ce genre de choses.
31:29Oh, il ne les avait pas très bien prises.
31:31Mais non, mais voilà, c'était des petites questions sur le tour de l'humour, bien évidemment.
31:37Bien sûr.
31:37Et puis, il y a eu une autre émission avec un autre débutant qui était Laurent Ornac.
31:41Oui.
31:42Ah oui, effectivement, j'avais fait cette émission aussi.
31:45Sexy Staff, je crois.
31:46J'avais complètement oublié.
31:47Oui, oui, oui.
31:47Qu'est-ce que c'était ?
31:48C'était...
31:50On devait deviner les métiers des candidats, non ?
31:52Oui.
31:52Et les questions les plus sexy.
31:54Ah, ok.
31:55Et là aussi, mais chaque fois, c'est une expérience différente.
31:58C'est-à-dire que vous montrez que vous allez faire à chaque fois quelque chose d'autre.
32:01Oui, oui, oui.
32:03Après, c'est vrai que j'ai fait énormément de choses, oui, oui.
32:05Et puis, il y a aussi une chose étonnante, c'est que vous avez tenu, là c'est le côté journaliste,
32:10une rubrique dans l'équipe.
32:13Exactement.
32:14Là, par contre, c'était l'année de Miss France.
32:15C'était juste après Miss France aussi.
32:17C'était quoi ?
32:18On vous a demandé dans l'équipe de faire une chronique ?
32:21Alors, je faisais une chronique sur les sportifs, mais d'un point de vue un peu plus people, en fait.
32:26J'expliquais, j'apportais ma touche aussi, voilà, un peu people, où je racontais un peu, ben voilà, les naissances, les mariages, les choses un peu plus, voilà.
32:37C'était pas les qualités physiques et sportives, c'était un peu la vie des sportifs.
32:43Mais quand même, pour l'équipe, c'était une nouveauté, parce qu'il n'y avait jamais eu ce genre de choses.
32:47Eh bien, j'avais très peur d'arriver sur l'équipe, parce qu'on se fait toutes idées, il y a beaucoup d'hommes, puis j'étais toute jeune, une femme, et au final, j'ai été très très bien accueillie, et vraiment, ils m'ont bien soutenue pendant toute l'année, ils m'ont appris énormément de choses aussi.
33:06Et l'équipe, au départ, c'est un journal qui, avant la guerre, s'appelait Loto, et Loto était jaune, et c'est Henri Desgranges qui l'a créé, et c'est comme ça que le maillot des Tours de France est devenu le maillot jaune.
33:16À cause du journal L'Ancêtre de l'équipe.
33:18Je ne savais pas.
33:20Donc, l'histoire se fait comme ça. Mais c'est vrai que vous savez tout faire, vous pourriez demain animer une émission de télévision.
33:25Bien sûr. D'ailleurs, si on m'écoute, oui.
33:28Et puis, Miss France aussi, ça permet d'être un véritable couteau suisse. On s'adapte à toute situation.
33:34Un jour, on est dans un petit village pour une fête de village, et le lendemain, on est au festival de Cannes.
33:42Vous voyez, on côtoie énormément de gens, de tous niveaux, et c'est ça qui est génial dans Miss France.
33:46Et avec le recul, qu'est-ce que vous en pensez de tout ce qui vous est arrivé ?
33:50Que c'était incroyable, quand j'y repense. Là, tout à l'heure, je me dis, ah ouais, j'ai fait tout ça. C'est quand même assez fou.
33:57Oui, et ce qui est fou, c'est que vous continuez. On ne sait pas si fou que ça, d'ailleurs. On va l'évoquer à travers la date du 5 juillet 2025.
34:04A tout de suite sur Sud Radio avec Rachel Legrain-Trapani.
34:08Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
34:11Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Rachel Legrain-Trapani. On a évoqué votre parcours, Miss Picardie, Miss France, la télévision.
34:18Et puis, le 5 juillet 2025, vous concrétisez un rêve, puisque c'est la première au festival d'Avignon d'un spectacle qui s'appelle « Pas si mis que ça »,
34:28dont vous êtes la tête d'affiche et la seule, puisque c'est un seul en scène. Et effectivement, c'est un rêve pour vous.
34:34J'ai cette idée de seul en scène depuis déjà, depuis très longtemps, mais que je n'ai jamais su concrétiser, parce que l'écriture, c'est un travail à part entière.
34:47Et j'avais commencé à l'écrire, mais je trouvais ça pas très bon du tout. Et l'année dernière, quand j'ai fait le festival d'Avignon pour une autre pièce,
34:55j'ai rencontré une troupe, et donc il y a Jérémy Fretas et Sweetie Luchemonea, qui, en discutant, m'ont dit « Mais tu devrais trop faire un seul en scène ? »
35:09Et je dis « Bah ouais, j'ai déjà les prémices du seul en scène. Ah bah viens, on t'aide, on va le créer ensemble. »
35:15Et voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.
35:17Oui, vous étiez venue pour une pièce étonnante qui s'appelait « Les féminis sont des chieuses ».
35:20« Les machos des connards ».
35:22Tout un programme.
35:23C'est vrai que ça avait marqué le festival d'Avignon.
35:27Oui, ça a bien marché. On a fait complet tous les jours.
35:30Et après, vous n'avez pas continué ?
35:32Parce qu'après, j'avais ce projet de seul en scène.
35:36Et puis, on doit faire autre chose aussi.
35:39Alors, depuis le début de l'émission, on évoque votre parcours.
35:41Et ce parcours, vous l'évoquez à votre façon, dans « Pas si mis que ça ».
35:46Oui, c'est l'occasion de revenir sur tout ce qui s'est passé, sur les anecdotes.
35:49Puis de revenir aussi avec un petit ton humoristique, sur tous ces événements.
35:56Et puis peut-être, voilà, parce que la version édulcorée, on l'a déjà, de Miss France, de mon parcours.
36:04Donc maintenant, je vais raconter vraiment les dessous avec humour.
36:07Et surtout, vous racontez avec une sincérité, parce que vous ne rêviez ni de strass, ni de paillettes, ni de diadèmes.
36:15Et que finalement, vous vous êtes retrouvée dedans.
36:17Oui, je me suis retrouvée dedans et ça m'a changé la vie.
36:21C'est clair que si je n'avais pas été élu Miss France, ma vie serait complètement différente aujourd'hui.
36:25Alors, vous racontez ça sous la forme presque d'un conte de fées.
36:28Ah non, pas vraiment.
36:30Au contraire, la vie n'est pas un conte de fées.
36:34On le sait tout à chacun que la vie est assez haut et assez bas.
36:40Et justement, c'est ce que je raconte.
36:41Je raconte mes failles, je raconte tout.
36:43Avec sincérité.
36:44Oui, par contre, oui.
36:45Et les failles, effectivement, c'est les moments difficiles de votre vie que vous avez traversées.
36:48Bah oui, on en rencontre tous.
36:50Mais ça permet aussi d'aller de l'avant et de franchir d'autres caps, je pense.
36:57C'est un mal nécessaire.
36:59Oui, en même temps, c'est une thérapie, pratiquement.
37:01Oui, bien sûr.
37:02Ce seul en scène, pour moi, c'est un moyen de me reconnecter à moi et de montrer la vraie personne que je suis.
37:09Parce que c'est vrai qu'on a eu tendance à me coller des étiquettes pendant 18 ans, de parler à ma place, de dire des choses à ma place.
37:18C'est vrai qu'on a des clichés aussi sur les Miss et ça permet aussi de remettre toutes les choses à leur place.
37:24C'est-à-dire que c'est les difficultés de la vie de Miss et les difficultés d'après.
37:27C'est surtout les difficultés de la vie d'une femme.
37:30Parce que quand les gens vont venir voir le seul en scène, ce que je raconte, alors oui, mais je reste une femme ordinaire qui a eu une vie extraordinaire.
37:38Mais j'ai rencontré exactement les mêmes problématiques que peuvent rencontrer d'autres femmes.
37:43Les problèmes personnels, les problèmes avec les enfants.
37:45Avec les enfants, avec les hommes, avec tout.
37:48Et les enfants, c'est vrai que...
37:49Ah oui, c'est du travail.
37:51Ils veulent faire du football plutôt que l'école, c'est ça ?
37:53Oui, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure.
37:56C'est compliqué.
37:58Ce n'est pas évident d'être une mère et de gérer sa vie perso, sa vie pro.
38:03On est tiraillé entre ce qu'il faut faire, pas faire.
38:07Ce n'est pas évident.
38:07En même temps, c'est un spectacle où vous vous racontez une femme comme les autres.
38:10Tout le monde peut se reconnaître dans...
38:12Oui, complètement.
38:13Je pense, oui, bien sûr.
38:15Et c'est aussi le but.
38:17Et puis de montrer aussi que quand on est une femme ou un homme, on peut vraiment...
38:24Tout n'est pas perdu, en fait.
38:27Il y a toujours moyen de se réinventer et d'aller de l'avant.
38:32Se réinventer sans perdre qui on est au départ.
38:34Au contraire, se retrouver aussi.
38:37Parce que quand on a 18 ans, on ne sait pas encore la personne qu'on est.
38:42Et toutes ces embûches, toutes ces choses qui nous arrivent dans la vie, ça permet de voir qui on est.
38:50Et de savoir ce qu'on a au fond de nous et notre projet de vie, pourquoi on est là aujourd'hui.
38:55Oui.
38:55Vous racontez votre construction, en quelque sorte.
38:59Il y a eu Miss France, mais il y a eu la femme qui tentait de se construire à côté.
39:02Ah oui, bien sûr.
39:02Moi, j'ai adoré être Miss France, mais j'adore aussi ne plus l'être.
39:06Ça me permet d'être vraiment moi et d'être la femme que je suis aujourd'hui.
39:11Alors, vous dites que vous avez vécu entre glamour et galère, Tapis Rouge et Pôle emploi.
39:16C'est ça.
39:16C'est-à-dire ?
39:17J'ai connu des moments incroyables en étant Miss France.
39:22J'ai été invitée dans les plus grands événements.
39:24J'ai vécu, j'ai rencontré des personnes, des grandes stars internationales.
39:28Mais voilà, j'ai quand même été à Pôle emploi pour trouver du travail.
39:33Par la suite, il y a des gens qui pensent qu'on vit à Disneyland.
39:37Mais ce n'est pas la vérité.
39:41Je fais le ménage et je fais les courses, comme tout le monde.
39:44Donc, c'est ça aussi qui est drôle.
39:45Oui, mais en même temps, et ça, vous le racontez avec humour,
39:48parce que justement, ça remet les choses à leur place.
39:50Tout à fait.
39:50Mais personne ne sait, et ceux qui fréquentent la presse People ne le savent pas,
39:55que vous avez été à Pôle emploi.
39:56Il n'y a pas eu de photo de vous ?
39:57Ah non, non, non, non.
39:58Mais par contre, la personne qui m'a reçue à Pôle emploi, elle était un peu choquée.
40:03Mais bon ?
40:03Elle s'est demandé ce que je faisais là.
40:05Et en même temps, vous expliquez dans ce spectacle pourquoi vous vous êtes retrouvée à Pôle emploi.
40:11Oui, bien sûr.
40:13Après, Miss France, on n'a pas une...
40:18Les présidents de la République, quand ils ne sont plus présidents,
40:20ils ont toujours une petite rente à vie, tandis que nous, non.
40:23Donc, à un moment donné, il faut bosser.
40:25Exactement.
40:26Mais vous n'êtes pas la seule dans ce cas.
40:27Je ne pense pas.
40:28Après, c'est pour ça que je n'ai aucune honte à le dire.
40:31Je n'ai aucun souci là-dessus.
40:35La vie, elle est faite comme ça.
40:37Après, c'est vrai que je n'ai pas souffert du fait d'avoir...
40:40Bon, j'ai gagné bien ma vie.
40:41Après, je l'ai beaucoup moins bien gagné.
40:44Mais vu que j'ai grandi dans un milieu modeste,
40:50je veux dire, quand j'en ai, tant mieux.
40:51Quand je n'en ai pas, ce n'est pas grave, en fait.
40:52Donc, je ne l'ai pas mal vécu.
40:54J'ai revendu des choses.
40:56Je me suis toujours débrouillée pour que mon fils ne se rende compte de rien,
40:58de pouvoir l'amener en vacances.
41:01J'ai toujours fait en sorte de me débrouiller.
41:05Je suis un peu...
41:05Voilà, ça s'est super bien passé.
41:08Et je pense qu'il a manqué de rien jusqu'à aujourd'hui.
41:11Mais il faut avoir beaucoup de courage, Rachel de Grintrapani,
41:14pour avouer tout ça dans le spectacle.
41:17Oui, parce que si, je pense que ça peut aider certaines femmes
41:19qui vont rencontrer ce genre de soucis.
41:22Tant mieux, j'ai envie de dire.
41:23Et puis, voilà, je reste une femme comme tout le monde
41:26qui a vécu ce truc de Miss France.
41:29Mais ça arrive de galérer à un certain moment donné de sa vie.
41:33Linda Hardy, qui a été aussi Miss France et qui a fait du cinéma,
41:36a eu le même problème que vous.
41:37Elle a eu des moments très difficiles.
41:39Je ne savais pas.
41:40Elle me l'a raconté il y a quelques semaines.
41:42Donc, je ne voudrais pas ça.
41:43Mais en même temps, il faut le faire avec humour, émotion et amour de la vie.
41:48C'est ça, tout à fait.
41:50Car l'amour de la vie ne vous a jamais quitté.
41:51Non, et encore aujourd'hui, j'estime la chance que j'ai d'avoir eu ce parcours
41:58et de cette vie extraordinaire.
42:01Et puis, à côté personnel, vous dites que grâce à votre grand-mère,
42:05vous avez échappé au prédateur.
42:08Oui.
42:08Alors, ma grand-mère, pourtant, c'était une femme au foyer
42:11qui élevait ses cinq enfants, qui vient d'Italie,
42:13qui était dépendante de son mari.
42:18Mais par contre, elle avait cette rebellie en elle
42:21et à chaque fois, elle me disait
42:22« Tu fais attention, il faut que tu aies un travail,
42:25que tu gagnes bien ta vie. »
42:27Et quand il y a un homme qui t'approche,
42:28tu lui mets un coup de pied au derrière.
42:33C'était avant le mouvement MeToo ?
42:35Bien sûr, bien sûr.
42:36Largement.
42:37Elle m'expliquait ça.
42:38Déjà, j'étais plus jeune.
42:39Donc, elle était un peu avant-gardiste.
42:40Mais pourtant, mère au foyer, qui n'a jamais travaillé, etc.
42:45Donc, c'était assez contradictoire.
42:46Et c'est ça que j'aimais bien chez elle.
42:48Et MeToo, effectivement, c'est quelque chose
42:50qui vous touche particulièrement ?
42:52Effectivement, par mon parcours,
42:55je suis déjà tombée sur des personnes,
42:58des hommes, pour le coup, pas très...
43:02Pas très galants, dirons-nous.
43:03Pas très galants, dirons-nous, oui.
43:05Mais après, voilà, c'est sûr que...
43:06Et n'importe quelle femme qui nous écoute,
43:09que ce soit dans le métro, que ce soit...
43:11On est confronté à ça, et c'est une réalité, vraiment.
43:14C'est-à-dire que ce spectacle,
43:15vous racontez avec humour une leçon de vie qui est la vôtre.
43:18Voilà, tout à fait.
43:19C'est exactement ça.
43:21Et il y a aussi...
43:22Si vous racontez aussi en tant que comédienne,
43:24c'est que vous avez pris des cours de comédie.
43:26Oui.
43:27Dans deux écoles, je crois.
43:28J'ai fait le studio Pygmalion, principalement.
43:31Je suis restée deux ans.
43:32Et j'ai fait le studio Muller, aussi.
43:34Et puis, Oscar Sisto.
43:35Et Oscar Sisto, qui est...
43:36En fait, j'ai repris le théâtre l'année dernière.
43:40Parce que, en fait, j'avais ma petite vie tranquille.
43:44Et je me suis dit...
43:45En fait, ça ne m'a jamais quitté, cette passion pour le théâtre.
43:49Et je me suis dit, je vais prendre des cours à côté de chez moi.
43:52Je vivais donc dans le Nord.
43:53Et je me renseigne.
43:55Donc, il y a une école de théâtre à 10 kilomètres de chez moi,
43:58à Mouveau, près de Lille.
44:01Et contre toute attente, qui est le professeur ?
44:04Oscar Sisto.
44:04Dans une petite ville.
44:07Et donc, je faisais partie de la troupe,
44:09mais sans prétention ou sans devenir.
44:12Je ne pensais pas en faire ensuite mon métier.
44:15Et c'était ma bouffée d'oxygène chaque semaine où j'allais au cours.
44:21Et j'ai dit, c'est vrai.
44:22J'arrête de perdre mon temps maintenant.
44:24Je réponds au casting.
44:25Tant pis si je me loupe.
44:28Mais je vais au bout.
44:29Et c'est comme ça que je me suis lancée.
44:31Oui, parce que vous avez depuis toujours envie d'être comédienne.
44:33J'ai toujours rêvé d'être comédienne, oui.
44:34Vous avez tourné dans quelques courts-métrages quand même ?
44:36Oui, des courts-métrages.
44:37Mais c'était encore juste après Miss France.
44:39Mais après, j'ai abandonné l'idée.
44:42J'avais peur.
44:42J'avais peur du regard des autres.
44:44J'avais peur de l'échec.
44:45Je n'avais peut-être pas les épaules non plus pour ça à l'époque.
44:49Vous n'êtes pas prête ?
44:50Peut-être pas prête.
44:51Parce qu'il y avait eu, je crois, avec un boxeur taille,
44:54Jo Prestia, vous avez fait qu'un de floche.
44:56Oui, j'ai fait des petits courts-métrages suite à mon passage au studio Pygmalion.
45:02Et oui, c'est des belles expériences.
45:05Mais c'est vrai que pour passer la ligne,
45:08pour passer des castings, etc., je n'y arrivais pas.
45:11Je me défilais à chaque fois.
45:12Je devais passer des castings et je n'y allais pas parce que j'avais peur.
45:15Mais peur de quoi ?
45:16Peur de l'échec.
45:17Mais en même temps, vous avez...
45:19Mais bon, j'avais 20 ans.
45:20J'avais 20 ans.
45:21Et puis aussi, le peur du jugement, de dire à une Miss France, etc.
45:25Et en fait, je me défilais à chaque fois.
45:28Et puis maintenant, j'arrive à...
45:31Je suis à 36 ans, là.
45:32Et je me dis, j'ai plus peur.
45:35J'ai plus peur de l'échec et j'y vais.
45:37Et je fonce et ça marche.
45:38Donc, vous avez eu quelques succès.
45:41Et moi, ce qui me fascine, c'est le nombre de campagnes,
45:43de publicités pour des marques que vous avez réalisées.
45:48Ça va des bijoux, les produits cosmétiques, le Club Med.
45:51Ça aussi, c'est une activité pas si fréquente.
45:54Là, avec...
45:55Oui, je suis créatrice de contenu aussi sur les réseaux.
45:57Ce qui me permet de bien gagner ma vie
46:00et de pouvoir travailler de partout, de faire des voyages.
46:04C'est un peu Miss France, en fait.
46:05C'est encore un peu Miss France qui se prolonge.
46:07J'ai l'impression de faire la même chose, mais...
46:10C'est-à-dire ?
46:12De représenter des marques, etc.
46:14De faire...
46:15Comme quoi, on reste un peu dans...
46:17Et vous soutenez les Restos du Coeur aussi ?
46:20J'essaye de soutenir vraiment...
46:22Dès qu'on me demande, dès que des associations me demandent,
46:26j'essaye de participer un maximum.
46:28Il y a eu les bonnes fées aussi.
46:29Il y a les bonnes fées.
46:30Quand j'ai participé à Pékin Express,
46:33on a participé pour une toute petite association dans le Nord
46:38pour les enfants qui sont atteints de cancer.
46:41Dès que je peux, en tout cas, j'essaye d'aider à ma petite échelle.
46:46Pékin Express, c'était une aventure aussi ?
46:47Une très grande aventure.
46:49Sportive ?
46:50Sportive, très mentale plutôt que le physique.
46:54Et aujourd'hui, il y a ce spectacle.
46:56Ce sera tous les jours à 13h,
46:57je trouve le mardi à la Comédie d'Avignon.
46:59C'est ça.
46:59C'est un petit lieu tranquille.
47:01Vous allez faire la tradition du tract ?
47:04Ah oui, bien sûr.
47:06Vous me verrez dans les rues d'Avignon
47:07distribuer mes petits flyers pour remplir ma salle.
47:11Oui, mais pour pas si mises que ça,
47:13parce que justement, c'est une autodérision
47:14par rapport à ce que vous êtes.
47:15Mais l'aventure d'Avignon, c'est un point de départ.
47:17Vous allez aller plus loin ?
47:18J'espère.
47:19J'espère.
47:20J'espère qu'on aura l'occasion d'en rediscuter
47:22et que oui, ça sera d'autres choses.
47:24Oui, parce que selon celle-là, vous en rêviez,
47:27ce n'est pas seulement du 5 au 26 juillet.
47:29Ah non, j'espère pas.
47:31J'espère après faire une tournée en France
47:33pour que ce spectacle soit vu par le plus grand nombre.
47:37Mais j'espère qu'après, il y aura d'autres portes
47:39qui vont s'ouvrir.
47:40Ce sera une nouvelle vie.
47:41Une nouvelle vie, oui.
47:42La vie qui continue, mais différemment.
47:44Est-ce que vous avez eu plusieurs vies, finalement ?
47:46Oui, donc là, j'espère ouvrir un autre chapitre.
47:49Je vous le souhaite.
47:49Merci.
47:50Donc, c'est tous les jours à 13h à partir du 5 juillet
47:52jusqu'au 26 à la Comédie d'Avignon.
47:54On sait qu'il y a beaucoup de monde à Avignon.
47:56On viendra vous voir et on vous découvrira
47:58effectivement derrière la robe de Miss France,
48:00derrière la couronne.
48:01Qu'est-ce qui se cache ?
48:02Qu'est-ce qui se cache ?
48:02Et il se cache beaucoup de choses
48:04que nous n'avons pas racontées dans les clés d'une vie.
48:06Voilà.
48:07Merci beaucoup, Rachel.
48:08Merci à vous.
48:09Et à bientôt.
48:10À bientôt.
48:11Vous êtes toujours la bienvenue.
48:12avec son sourire dans les clés d'une vie.
48:13Merci beaucoup.
48:14Les clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
48:16On se retrouve bientôt.
48:17Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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