Alors que Donald Trump a salué ce mercredi «des frappes exceptionnelles» sur l'Iran, l'essayiste Sabrina Medjebeur livre son analyse: «Pour décapiter le régime, il faudrait enclencher une guerre qui bouleverserait le monde».
00:00Le contexte géopolitique et surtout géostratégique parce qu'il faut, je pense aussi, prendre en compte le pragmatisme de Donald Trump par rapport à cette zone qui est une zone extrêmement importante.
00:10Je parle du détroit d'Hormuz, les bases militaires, les réserves de pétrole, etc. On en reparlera peut-être plus tard.
00:16Donc je pense que oui, les intérêts économiques ont primé malheureusement sur le peuple iranien.
00:21Le peuple iranien est lâché et pour de multiples raisons. D'une part parce que le peuple lui-même considérait qu'il y aurait une forme d'ingérence étrangère à renverser le régime.
00:30Et ce qui est tout à fait normal, c'est une responsabilité collective de le penser et c'est justifié.
00:35Et d'autre part, nous n'avons pas les moyens de les soutenir parce que si nous les soutenons, il faudrait décapiter le régime.
00:41Et pour décapiter le régime, il faudrait de ce fait enclencher une guerre et une guerre qui bouleverserait le monde en raison.
00:48Il n'y a pas eu beaucoup de pudeur pour le faire dans d'autres régions du monde.
00:50On ne peut pas comparer certains pays à l'Iran.
00:53Absolument. On ne peut pas le comparer.
00:55Donc on reste au milieu du guet. Est-ce que vous avez quand même la sensation pour certains ?
00:58Et à mon plus grand regret, vous savez pourquoi ?
00:59Parce que nous vivons un monde aujourd'hui où les minorités qui exaltent la liberté, la liberté de conscience, la liberté d'expression, la liberté en règle générale,
01:10le culte de l'individu, le culte justement de l'intérêt général, le culte d'une nation pleine et entière et libre d'être ce qu'elle est.
01:20Eh bien, les minorités aujourd'hui sont en train d'être complètement arrasées par des politiques qui, encore une fois,
01:28préfèrent les transformer en unités économiques plutôt que de les considérer comme des êtres humains galvanisés par justement l'envie, la soif et au péril de sa vie.
