Célèbre chef d'orchestre, il devient également pilote de ligne à plus de 40 ans

Le Parisien

Il est l’un des plus grands maestros de notre temps et il n’est pas impossible que vous ayez déjà pris un avion sous son pilotage. Avec plus d’une centaine de représentations assurées partout dans le monde, Daniel Harding a choisi à 40 ans passés de mener une vie professionnelle encore plus intense en devenant pilote de ligne chez Air France.

Transcript

00:00Bonjour et bienvenue sur ce vol à la France.

00:02Mon nom est Daniel Harding, votre pilote.

00:04On se retrouve ce soir en direct de France-François,

00:07sous la direction de Daniel Harding,

00:10chef de l'État, un premier célèbre.

00:15Ce qui est incroyable avec Daniel,

00:17c'est qu'il est un des plus grands chefs au monde,

00:19ce qui déjà est une chose hors du commun,

00:22et un pilote passionné.

00:24Il a conduit deux carrières incroyables,

00:27de très haut niveau, en simultané.

00:30Mon père jouait dans un orchestre amateur,

00:35et j'ai écouté les trompettes, j'ai dit à ma mère,

00:37c'est ça que je veux jouer.

00:39Il fallait attendre, avoir des dents d'adulte,

00:42on ne peut pas jouer la trompette quand on est super jeune.

00:45Donc j'ai joué un peu le violon, flûte à bec, le piano, tout ça,

00:49mais j'étais super content quand à 8 ans j'ai commencé la trompette,

00:53et parce que j'étais le tout petit dans les trompettes,

00:55je ne jouais pas beaucoup.

00:57C'est une journée pilote de ligne pour moi,

00:58et on va faire un aller-retour Toulouse.

01:03Vous n'avez pas fait de concert hier soir ?

01:05Non.

01:06Le dernier concert, c'était samedi, samedi à Rome.

01:12Un jour, il nous a dit que si on était sympa,

01:14si on pouvait terminer le cours du vendredi à 15h,

01:17parce qu'il devait aller à Milan jouer.

01:19J'avais la passion pour les avions quand j'étais tout petit,

01:24et approchant mes 40 ans, je me suis dit,

01:27je vais me permettre le temps, l'espace pour apprendre quelque chose de nouveau.

01:31J'ai adoré piloter, mais j'ai aussi adoré être élève,

01:35de recommencer quelque chose de zéro.

01:38J'ai fait une qualification sur cet avion,

01:40mais sans le but de travailler.

01:44Et quand j'avais toutes ces qualifications-là,

01:46je me suis dit, c'est vraiment dommage de ne pas l'utiliser.

01:48Il y a quand même beaucoup de pilotes et PNC Air France

01:51qui font autre chose à très haut niveau.

01:53On a un pilote qui était champion du monde,

01:56champion olympique au ski,

01:58et Thomas Pesquet qui était dans ce siège,

02:01c'est au 320.

02:02Air France 15, Eco Yankee, c'est bien nous.

02:08Je suis toujours officier pilote, ça veut dire copilote.

02:13Mon collègue, il vole l'avion,

02:16et moi je fais la radio,

02:17et je fais le monitoring de la trajectoire et de son pilotage.

02:20Et vous en discutez de votre passion pour la musique avec vos copilotes ?

02:24Moi je ne parle jamais de la musique,

02:27sauf si quelqu'un me pose la question,

02:29ou les gens me demandent pourquoi à presque 50 ans

02:32je suis toujours copilote sur moyen courrier,

02:35c'est parce que je viens de commencer.

02:38Air France, Henri Coyanti, bonjour,

02:39descendez au niveau 2, 9, 0.

02:41On descend au niveau 2, 9, 0, réponse, 15 et Coyanti.

02:4350, 40, 30, 20, retard, retard, drive.

02:51Moi j'arrive de faire Tokyo.

02:54C'est une ville que j'adore,

02:56je suis allé plus de 40 fois en tant que chef d'orchestre,

02:59et j'ai un rapport très fort avec cette ville,

03:01et ça serait une forte émotion de poser un avion là-bas.

03:05Ça vous dérange si on prend une photo ?

03:06Non, non, non, ça ne vous dérange pas ?

03:08Oui.

03:09Est-ce que vous êtes à Paris là, fin juillet,

03:13enfin fin juin ?

03:13Fin juin.

03:14Donc il faut que c'est à l'Opéra Comique.

03:15Ah oui, parce que tout à la fin je repars à Rome,

03:18mais c'est con.

03:19J'ai rencontré Daniel Harding quand je chantais au cœur de l'orchestre de Paris,

03:22et en fait j'avais chanté sous sa direction.

03:23Moi j'étais dans la masse, j'étais dans le cœur,

03:25donc on était 200.

03:26Dès que j'ai entendu son nom,

03:26je me suis dit c'est extraordinaire,

03:27enfin absolument que j'allais lui parler quand même,

03:28parce que la coïncidence est folle.

03:34Ça, c'est beaucoup plus important que...

03:37Ce soir j'ai un concert ensemble

03:40avec l'orchestre filmique de Radio France.

03:48Les gens sont assez impressionnés en fait

03:51qu'ils puissent mener une telle carrière de chaque côté,

03:53parce qu'on sait ce que c'est d'être un grand chef.

03:57C'est incroyable, moi je ne sais pas comment y faire, mais...

03:59Je suis là, pendant les répétitions, pendant le concert.

04:03Ce n'est pas juste parce que je suis petit.

04:05Les musiciens parfois, ils ne réalisent pas à quel point on voit tout.

04:09Oui, je pense qu'on a tous cette impression d'être...

04:13Quand on est dans la masse, on pense être invisible,

04:16personne n'est invisible.

04:18On va, c'est à ce prix.

04:20Et un...

04:21Le rôle d'un chef,

04:25ce n'est pas que le concert soit bien,

04:29c'est que le concert soit encore mieux.

04:31Pour que ce qui sort,

04:33c'est une interprétation

04:35et pas le mélange gris de son interprétation en même temps.

04:40Je ne sais pas arriver trop tôt.

04:42Là, c'est un peu trop tôt.

04:43Je préfère arriver,

04:45me changer et aller.

04:47Et ça, c'est au cas où.

04:50J'étais à New York

04:51et il y a un monsieur qui est venu me retrouver dans la loge.

04:55Je ne sais pas qui j'étais.

04:57Il est venu et il dit

04:58je vends des baguettes.

05:00Mais il était très bavarde.

05:02Donc j'ai acheté deux

05:03juste pour en finir.

05:05Et des années plus tard,

05:07je vais casser des baguettes

05:09et je n'avais rien.

05:10Donc j'ai pris une baguette

05:11que j'ai achetée de ce monsieur

05:12et j'ai adoré.

05:14J'ai beaucoup d'idées

05:15comment retrouver.

05:16Je me suis senté un peu coupable.

05:18Le concert, l'enjeu,

05:42c'est le plaisir des gens qui écoutent.

05:43Ça, c'est peut-être le grand leçon pour moi.

05:46C'est à quel point

05:46tout ce qu'on fait sur scène,

05:49il n'y a pas de risque dedans.

05:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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