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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir. L'info avec Maureen Vidal. Bonsoir Mabel.
00:06Bonsoir Christine, bonsoir à tous. Alain de l'actualité, le président iranien affirme que son pays ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire.
00:13La République islamique d'Iran cherche uniquement à faire valoir ses droits légitimes selon ses termes.
00:18Alors qu'Israël et l'Iran s'accusent mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu, le président américain affirme ne pas vouloir d'un changement de régime en Iran.
00:26Emmanuel Macron, de son côté, appelle à revenir à la table des négociations.
00:31Les députés socialistes déposeront une motion de censure contre le gouvernement Bayrou alors que syndicats et patronats n'ont trouvé aucun accord sur les retraites.
00:38Le Premier ministre fragilisé tente de trouver une solution auprès des partenaires sociaux et de s'enlever son poste.
00:44Et le parquet a requis 10 ans de prison contre Boalem Sansal jugé devant la cour d'appel d'Alger.
00:48Le verdict sera rendu mardi prochain.
00:50L'écrivain franco-algérien a été condamné le 27 mars dernier à 5 ans de prison en première instance.
00:54Âgé de 80 ans et atteint d'un cancer, sa situation est au cœur des tensions entre Paris et Alger.
01:01Merci beaucoup ma chère Morey.
01:03Néosomère ce soir, le sommet des libertés s'ouvre en ce moment même au casino de Paris.
01:09Ce soir, un événement inédit où politiques, penseurs et journalistes se posent une question simple.
01:15La France est-elle encore le pays des libertés ?
01:19Surveillance généralisée, infantilisation politique, pression fiscale excessive.
01:24Sommes-nous encore un peuple libre ou des citoyens sous tutelle ?
01:29L'édito de Mathieu Bocoté ce soir.
01:326 milliards d'euros d'argent public, c'est la facture des Jeux Olympiques de Paris.
01:36Selon la Cour des comptes, c'est trois fois plus que ce qui était prévu au départ.
01:40Sécurité hors normes, travaux accélérés du métro, crime anti-drone, les JO, une réussite oui, mais à quel prix ?
01:48L'analyse de Gabriel Cluzel.
01:51Le président iranien dit que son pays respectera le cessez-le-feu si Israël fait de même.
01:57Après 12 jours de guerre, c'est un cessez-le-feu qui s'installe, même s'il est fragile.
02:03Des femmes américaines massives, des menaces de représailles.
02:06Peut-on vraiment croire à la paix ? Le regard de Marc Menon.
02:12Une agression présumée islamophobe à Reims et des réactions politiques immédiates
02:18avant que le procureur ne vienne démentir tout mobile religieux.
02:23Une fausse information devenue vérité médiatique.
02:27Pourquoi ce deux poids de mesure ? Pourquoi ce silence quand la vérité dérange ?
02:32Cette fausse information peut-elle en cacher d'autres ?
02:34Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:37Et au sommet de la francophonie, Jean-Luc Mélenchon a annoncé vouloir débaptiser la langue française
02:43parce qu'elle serait entachée de colonialisme.
02:47Il propose de l'appeler langue créole.
02:50La langue française serait donc à renommer pour mieux la faire oublier.
02:54Dépossessions culturelles ou provocations idéologiques ?
02:57L'édito de Mathieu Bocoté.
03:00Et puis, qu'est-ce que la langue française ?
03:01Une simple convention linguistique ou l'expression d'un génie national
03:05forgé par des siècles de civilisation ?
03:08Après les propos de Jean-Luc Mélenchon, peut-on vraiment couper la langue d'un peuple de ses racines ?
03:14L'académicien Jean-Marie Rouard est notre invité exceptionnel de Face à l'Info ce soir.
03:20Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et s'en tape.
03:23C'est en ce moment même le sommet des libertés au Casino de Paris
03:40qui rassemble plusieurs politiques, intellectuelles, journalistes, entrepreneurs
03:45autour d'une question simple.
03:47La France est-elle encore le pays des libertés ?
03:50Et puis, si elle ne l'est plus, comment peut-elle le redevenir ?
03:54On va s'installer avec Mathieu Bocoté pour bien analyser où en est-on aujourd'hui en France.
04:00D'abord, si vous permettez, on va sur place rejoindre Olivier Benkemon.
04:04Rappelons que c'est une soirée organisée par le JDD, l'IRF, le Think Tank Périclès, l'IFP et bien d'autres.
04:12Olivier, vous êtes sur place en direct du Casino de Paris pour ce sommet des libertés.
04:17Et à quoi peut-on s'attendre ce soir ?
04:21Écoutez, il y aura des débats, il y aura des intellectuels, il y aura des journalistes, il y aura des philosophes
04:27et il y aura des politiques qui vont s'interroger en partant d'un constat qui est simple
04:32et qui vient d'un sondage qui a été publié par le JDD.
04:35Deux tiers des Français ont peur de perdre leur liberté.
04:38Mais alors, ça concerne tous les domaines, cette peur des libertés.
04:43Ce soir, spécifiquement, on va parler d'économie.
04:47Parce que notre plus grande liberté, le plus important pour notre indépendance, c'est l'argent.
04:52Est-ce qu'on est trop taxé ? Comment vivre mieux ?
04:55Est-ce qu'on peut se libérer de la tutelle de l'impôt ?
04:58Toutes ces questions-là, elles vont être au cœur des débats.
05:01Alors, avant ce sommet, il y a des stands, on peut discuter.
05:05Il y a des gens qui sont là, qui écrivent des livres, qui montent leurs livres.
05:08On peut parler du bitcoin, on peut parler de plein de solutions.
05:10Ensuite, sur scène, il y aura des économistes, comme Olivier Babeau, qui prendront la parole.
05:17Des philosophes, comme Luc Ferry.
05:19Alexandre Jardin, qui, d'une certaine manière, en se battant contre les ZFE, a défendu aussi les plus pauvres.
05:27Vous le savez bien, les gueux, ceux qu'il appelle les gueux.
05:30Et puis ensuite, une fois qu'il y aura eu ce premier temps de réflexion,
05:33un deuxième temps, le débat politique.
05:35Jordan Bardella, Marion Maréchal, Sarah Knafo, Eric Ciotti, débattront à eux de trouver des solutions.
05:42Au fond, les politiques, c'est à eux de trouver des solutions.
05:44Je précise, et je termine là-dessus, que les organisateurs du Sommet des Libertés ont invité tout le monde.
05:49Toutes les tendances gauche et droite.
05:51C'est plutôt la droite libérale, on va dire, qui a répondu présente.
05:55Merci Olivier Benkumoun d'avoir été en direct avec nous.
06:00S'il y a quelque chose d'intéressant, n'hésitez pas à intervenir en direct dans Face à l'info.
06:06Et on va continuer à en parler d'ailleurs avec vous, Mathieu Bocoté.
06:10Cet événement risque-t-il de...
06:13Alors, rappelons que c'est complètement... que c'est complet.
06:16C'est à Paris, c'est complet, plus aucune place.
06:18Il y a une certaine soif de questions sur le sujet.
06:22Est-ce que cet événement risque de façonner le débat public ?
06:26À tout le moins, il impose un thème depuis longtemps nécessaire.
06:30On pourrait dire qu'à droite, mais pas seulement à droite, le sujet des dernières décennies,
06:34mais pour de très légitimes raisons, c'est la question de l'identité.
06:37La question de l'identité, allons-nous disparaître comme peuple ?
06:39Allons-nous disparaître comme civilisation ?
06:41Mais l'autre thème, la question des libertés, a longtemps été laissée de côté
06:45parce qu'on croyait que tout était acquis.
06:46On a vaincu le communisme, auparavant on avait vaincu le nazisme.
06:49La question des libertés était derrière nous, tout était acquis.
06:53Alors, qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ?
06:54Et pas qu'en France, non seulement la liberté au sens très général,
06:57mais nos libertés au pluriel.
06:59Eh bien, nos libertés sont aujourd'hui en régression partout dans le monde occidental.
07:04Et ça va au-delà, j'y reviendrai dans un instant, de la révolte fiscale.
07:08La révolte fiscale, elle est essentielle, c'est un moteur,
07:10mais elle n'épuise pas la question des libertés.
07:12Alors, faisons un petit portrait des choses.
07:14Première liberté compromise aujourd'hui.
07:16La liberté d'expression, tout simplement.
07:18Il ne faut pas l'oublier.
07:19La première liberté, celle de remettre en question les dogmes qui nous sont proposés.
07:24La liberté de discuter, de critiquer même au gouvernement,
07:27de critiquer tel courant, telle idée, telle identité, telle religion.
07:30Cette liberté a été comprimée, réduite considérablement depuis une cinquantaine d'années.
07:36Et plus que jamais ces dernières années, autour de toute une série de raisons qui se veulent vertueuses.
07:40La lutte contre la haine, la lutte contre la désinformation, la lutte contre la mésinformation,
07:45la lutte pour la meilleure information, la volonté aussi d'avoir une société plus harmonieuse, nous dit-on.
07:49Mais le résultat, c'est que nous avons une liberté d'expression qui se traite aujourd'hui plus souvent qu'autrement devant les tribunaux.
07:54Les débats entre philosophes ou entre politiques ne trouvent pas leur aboutissement dans l'espace public,
07:59mais au tribunal trop souvent.
08:00Premier élément, il y a des censeurs partout.
08:03Deuxième élément, notre liberté politique est menacée, quoi qu'on en dise.
08:06On le voit avec la liberté d'association qui est menacée de plus en plus,
08:10souvent au nom de considérations identitaires des uns des autres.
08:13Donc au nom de considérations identitaires, dans le mauvais sens du terme,
08:16on voit la liberté d'association des uns des autres compromise.
08:19On voit les associations se faire dissoudre par décret du pouvoir au fil des événements,
08:24au fil des circonstances.
08:26On voit aussi quelquefois des propositions comme quoi on devrait dissoudre certains partis d'opposition.
08:31N'oublions pas que ça traîne dans le débat public aujourd'hui.
08:33Dissoudre un parti d'opposition en démocratie aujourd'hui.
08:36Les libertés économiques sont comprimées comme jamais.
08:39Il y a une confiscation, on en parle souvent ici,
08:41d'une part exceptionnelle du fruit du travail des Français par l'État
08:44pour servir une bureaucratie qui est devenue une classe sociale à part entière.
08:48Une classe sociale qui vampirise les énergies du pays
08:52et qui complique par ailleurs par la multiplication des normes et des impôts et des règlements,
08:56qui complique l'activité des créateurs économiques, des entrepreneurs,
08:59de ceux qui veulent contribuer à créer cette richesse que d'autres voudront répartir ensuite.
09:05Et d'autres libertés que je mentionne, on pourra nommer d'autres,
09:08la liberté scolaire par exemple.
09:09La possibilité aujourd'hui soit de faire ce qu'on appelle « homeschooling »,
09:13l'école à la maison,
09:14mais aussi de faire une école libre, une véritable hors-contrat,
09:17ou la possibilité de se dérober quelquefois à l'idéologie portée par le système scolaire officiel,
09:22l'éducation nationale,
09:24mais la liberté pour les uns et pour les autres de dire
09:25« on aura notre propre projet scolaire »,
09:27mais cette liberté est compromise aujourd'hui comme tant d'autres.
09:30Parce que quel est le modèle de société qui s'est mis en place,
09:33encore une fois, depuis 30 ou 40 ans,
09:35mais c'était ancré plus loin dans l'histoire ?
09:37Eh bien, c'est une société étatiste, bureaucratique, fiscaliste,
09:41qui a pour fonction ou à tout le moins pour effet de rendre la population dépendante.
09:46Et quel est le visage de cette dépendance ?
09:49C'est cette idée que quand quelque chose va mal dans ma vie, dans la vôtre, et ainsi de suite,
09:52le réflexe qui nous est inculqué,
09:54ce n'est pas « qu'est-ce que je peux faire pour améliorer ma situation et celle de ma famille ? »,
09:57c'est « qu'est-ce que l'État peut faire pour améliorer ma situation et celle de ma famille ? ».
10:01Donc, ça crée un réflexe de dépendance,
10:03ça fait en sorte que nos comportements individuels et collectifs
10:07ne sont plus tournés vers la recherche de solutions individuelles,
10:10par association, par groupe,
10:11« mais bon, qu'est-ce que la grosse machine peut m'offrir comme programme ? ».
10:15Et la grosse machine, le mammouth étatique,
10:17n'aime rien tant qu'on lui demande de régler tous nos problèmes
10:20parce que ça lui permet d'étendre son emprise sur nos vies.
10:23Par ailleurs, il y a eu deux moments ces dernières années
10:26où il y a eu une accélération de la perte des libertés.
10:29Le moment COVID, il faut y revenir.
10:31Ça me fascine à quel point on traite la COVID
10:32comme une parenthèse sur laquelle on ne devrait plus jamais revenir.
10:35C'est une période où nos sociétés ont fait la preuve de leur extrême docilité.
10:39L'État fixait une règle et tout le monde se soumettait.
10:42L'État fixait le lendemain la règle inverse,
10:44tout le monde se soumettait encore une fois.
10:46Donc il y avait une société qui avait fait preuve d'une docilité
10:49et d'une indifférence à ses propres libertés à ce moment-là,
10:52exceptionnelles, avec une catégorie de la population qui, elle,
10:55a dit « un instant, tout ça va trop loin, tout ça est insensé »
10:59et qui vivait dans une forme d'anarchisme au quotidien en disant
11:01« nous n'acceptons pas cette société véritablement liberticide dans les circonstances ».
11:07Et un autre lieu où on voit, enfin un autre cadre qui accélère la perte des libertés,
11:12c'est la lutte contre l'insécurité.
11:13Alors l'insécurité, tout le monde veut la combattre.
11:15Mais ce que je constate, c'est qu'on a cette insécurité.
11:18On multiplie, on en a souvent parlé ici, les vidéosurveillance,
11:21la reconnaissance faciale, tout un système de repérage de la population,
11:24un idéal de traçabilité intégrale de chaque citoyen avec cet horrible argument
11:29« si vous n'avez rien à vous reprocher, pourquoi vous opposez-vous à cela ? »
11:32Il ne faut jamais oublier que l'État a toujours quelque chose à nous reprocher.
11:36Il ne le sait pas maintenant, mais demain il va trouver ce qu'il veut nous reprocher
11:39et nous prendre ensuite, ne l'oublions pas.
11:41Eh bien, on accepte cette espèce de mise en place d'une société de contrôle sécuritaire
11:45qui, en dernière instance, ne permettra pas de combattre la véritable insécurité,
11:50mais va permettre de persécuter le commun des mortels.
11:52Et tout cela, paradoxalement, je le dis, dans un pays, vous le disiez,
11:56qui a historiquement une culture des libertés assez exceptionnelle.
11:59Un sens du débat, un sens de la liberté dans les mœurs, dans l'esprit, dans la manière de vivre.
12:03Donc, ce grand écart entre une compression des libertés
12:06et un désir de liberté au quotidien des Français.
12:10Le libéralisme n'a pas bonne réputation en France, Mathieu.
12:13Peut-on vraiment, dès lors, plaider pour un renouveau libéral ?
12:17Ah, vous avez raison de le dire.
12:18Le mot libéralisme, en fait, on le lance et tout de suite, il n'y a pas de définition.
12:22En fait, c'est fascinant.
12:23Souvent, je suis d'accord sur tout avec un ami.
12:25Je me dis libéral, il se dit non libéral et pourtant, on est d'accord sur tout.
12:28Il doit y avoir quelque chose derrière ça.
12:30Je pense à quelqu'un ici.
12:32Alors, ce qui est assez fascinant, ce qui est fascinant dans la circonstance,
12:38c'est que pour plusieurs, le libéralisme, c'est une doctrine de riches.
12:41C'est la doctrine les riches pour les riches au service des riches.
12:43Ou alors, c'est la marchandisation du monde, la marchandisation intégrale.
12:47Donc, c'est la réduction de l'individu au statut d'être économique.
12:51Ou encore, on va nous dire, c'est dans sa vision caricaturale, une forme de néo-poujadisme.
12:56C'est le fameux Nicolas qui paie en ce moment.
12:58Donc, c'est un slogan très efficace.
13:00Mais si on veut réduire le libéralisme à l'exaspération de Nicolas,
13:03on risque d'arriver avec un libéralisme un peu court.
13:05Alors, quelle définition peut-on donner du libéralisme ?
13:07Il y en a plusieurs.
13:08J'en proposerai la suivante.
13:10On me dira si elle vaut quelque chose.
13:11C'est la maximisation des libertés publiques dans une société
13:14sans pour autant basculer dans l'utopie libertarienne.
13:17Donc, une société sans État, où il n'y aurait que des individus,
13:20sans culture, sans politique.
13:21Donc, la maximisation des libertés, une règle de droit,
13:24le refus de l'arbitraire étatique, le refus de l'ingénierie sociale,
13:27cette manie de penser avec une classe d'experts qui vont reprogrammer la société.
13:32Donc, le libéralisme est une doctrine des libertés
13:34dans le respect de la souveraineté populaire.
13:35C'est ainsi que je l'entends.
13:36Et, il ne faut pas l'oublier,
13:39il y a, en France, une riche tradition libérale.
13:41Alors, je pourrais donner des classiques, évidemment,
13:43Tocqueville, Bastia, Athènes,
13:45qui, chacun d'entre eux, ont pensé le libéralisme
13:47de manière tout à fait féconde.
13:48Mais chez nos contemporains, j'entends par là, post-1945,
13:52il y a eu de très grands penseurs libéraux en France
13:54qui, chacun, nous ont appris quelque chose.
13:56Raymond Aron, le premier, je le mentionne évidemment,
13:58qui, pendant la guerre froide, a pris au sérieux le danger totalitaire,
14:02lisait les textes des totalitaires,
14:04lisait les textes du marxisme,
14:05les déconstruisait intellectuellement
14:06et défendait, dans un livre magnifique
14:08qu'on peut relire aujourd'hui,
14:09l'essai sur les libertés.
14:11On disait, la liberté majusculaire,
14:13c'est un machin révolutionnaire.
14:15Les libertés, c'est fondamental,
14:16nous devons les défendre
14:17pour éviter cette politisation intégrale de nos vies.
14:21Deuxième, Bertrand de Jouvenel,
14:23oublié aujourd'hui,
14:24mais qui a écrit un livre génial
14:25qu'il faut lire à tout prix,
14:26Du pouvoir.
14:27Il montrait comment le pouvoir
14:29a tendance à s'alimenter
14:30de toutes les crises possibles
14:32pour toujours s'étendre
14:33et étendre son contrôle social.
14:35De Jouvenel disait notamment,
14:37l'État adore la guerre.
14:39Parce que dès qu'il y a une guerre,
14:40c'est la possibilité de mobiliser
14:41encore plus la société à son service.
14:44Méfiez-vous des bellicistes,
14:45ce sont toujours des étatistes.
14:46Critique du pouvoir, c'est ça?
14:48Ah oui, du pouvoir, le titre.
14:49C'est un livre génial.
14:50Franchement, ça vaut la peine de le lire.
14:52Jean-François Revelle,
14:53qui l'a oublié?
14:54Revelle, grand écrivain,
14:55grand polémiste dans le bon sens du terme,
14:57grand intellectuel,
14:57qui, à l'époque, fustigeait le marxisme véritablement,
15:00fustigeait plus largement
15:01les dérives gauchistes
15:02et célébrait la possibilité pour l'individu
15:04de ne pas se faire aliéné, encore une fois,
15:06par les utopies collectivistes.
15:08Ce n'est pas la société qui va me sauver,
15:10c'est moi qui va me sauver
15:11si j'en ai minimalement le courage.
15:13Ça ne veut pas dire que la société
15:13n'a pas un rôle à jouer.
15:15Ça veut dire qu'en dernière instance,
15:16la civilisation repose sur la promesse de l'individu.
15:19D'autres non.
15:20Louis Powell, qui a critiqué l'égalitarisme fou
15:22dès le début des années 80.
15:24Et chez nos contemporains,
15:25je me permets d'en nommer aussi Charles Gave,
15:27qui a montré comment le libéralisme
15:29est une doctrine aujourd'hui
15:30qui permet de critiquer l'oligarchie au pouvoir,
15:33la classe kleptocratique
15:34qui s'empare de tout pour défendre ses privilèges
15:37en prétendant défendre le bien commun
15:38et qui nous a rappelé qu'aujourd'hui,
15:39le libéralisme bien pensé
15:41est une doctrine de la protestation populaire
15:44contre un système qui, en fait,
15:47comprime les libertés
15:48en prétendant créer une société idéale
15:49qui ne fonctionne pas.
15:50Donc, vous savez, en France,
15:51il y a plusieurs traditions libérales
15:53et on peut puiser dans chacune d'entre elles
15:55pour être capable de penser au libéralisme
15:56au temps présent.
15:58La dernière question.
16:00Ce soir, au Sommet des Libertés,
16:01Mathieu Bocoté,
16:02plusieurs personnalités de droite
16:03vont se retrouver sur la scène.
16:05Est-ce qu'on assiste ce soir
16:07à un début d'union des droites ?
16:10Peut-être un début de début de début
16:12de peut-être qu'on ne sait pas trop
16:13puis finalement, ils ne s'y nuiront pas.
16:14Parce que beaucoup de personnes
16:15applaudissent l'affiche
16:16en se disant, unissez-vous.
16:18On voit qu'ils sont capables, finalement,
16:19de se retrouver pour une scène pour parler.
16:21Alors moi, ce qui m'intéresse,
16:22donc vous avez raison de le dire,
16:23Bardel, Knafo, Maréchal,
16:25Ciutti, Philippe Juvin,
16:26Anne-Laure Blin et plusieurs autres.
16:29Alors la question que je leur poserai,
16:30une fois qu'ils sont capables de se parler
16:31sans avoir l'impression
16:31qu'ils sont fascistes les uns les autres,
16:33parce que c'est quand même
16:34le slogan de gauche,
16:34dénoncez-vous les uns les autres.
16:36Bon, cette condition que vous serez admis
16:38dans la conversation républicaine,
16:40eh bien là, on a des gens qui sont là.
16:41Donc la question que je leur poserai,
16:42c'est y a-t-il un programme commun libéral,
16:44dans le bon sens du terme ?
16:45Y a-t-il un programme commun des libertés ?
16:48Je leur en propose un.
16:49Et je reviens au point de départ.
16:51Restaurer la liberté d'expression.
16:52Abolir toutes les lois liberticides
16:54en matière de liberté d'expression.
16:56Conserver deux principes.
16:57Pas de diffamation,
16:58pas d'appel à la violence.
16:59Pour le reste,
17:00on débat dans l'espace public
17:01et pas devant les tribunaux.
17:02Deux, les impôts.
17:04Un bouclier fiscal essentiel.
17:06Une flat tax essentielle.
17:08Et par ailleurs,
17:08la fin notamment de l'impôt de succession,
17:11qui est l'autre nom d'une taxe sur les morts.
17:13C'est l'État qui fait les poches des cadavres.
17:15Une baisse massive des dépenses.
17:17Cela va de soi.
17:17Sur le plan des normes,
17:19une simplification administrative généralisée
17:21pour être capable de libérer justement les entrepreneurs.
17:24Une protection sociale
17:24et plus largement les services sociaux débureaucratisés.
17:27Par exemple, le chèque scolaire.
17:29Ça va de soi que l'État doit soutenir l'éducation.
17:31Ça va de soi que l'État doit soutenir,
17:33aider la santé les uns les autres.
17:35Mais passer par le mammouth bureaucratique
17:37n'est pas la meilleure manière
17:38de bien éduquer les uns les autres.
17:40Ça, on le constate aussi.
17:42Et en dernière instance,
17:43je ne peux pas m'empêcher de le mentionner,
17:44et ce n'est pas une pure obsession,
17:46réduire significativement l'immigration.
17:48Parce qu'est-ce qu'on se voit aujourd'hui ?
17:49Quand on a une société hétérogène, éclatée,
17:52qui subit des vagues migratoires les unes après les autres,
17:55la culture de la liberté se décompose aussi.
17:58Telles sont mes réflexions sur ce sommet.
18:00On va les appeler, pour leur dire,
18:02d'écouter un replay ou un direct, etc.
18:05Vos propositions.
18:06En tout cas, on suivra ça de près.
18:08Beaucoup de journalistes sont présents,
18:10une quarantaine de journalistes de tous bords.
18:13Et on suivra tout cela de près.
18:15Mathieu Bocoté, il y a un sujet
18:16qui vous a énervé aujourd'hui.
18:18Notamment la langue française.
18:19Ah, ça me rend fou.
18:20Ça vous rend fou.
18:21Ça fait 250 ans qu'en Amérique,
18:23les Québécois se battent pour parler français,
18:24vivre en français,
18:25puis on nous explique désormais
18:26qu'on doit nous arracher à notre propre langue.
18:27Bon, merci.
18:28Vous êtes tout rouge, hein ?
18:29Et pourtant, bleu de cœur,
18:30c'est la fête nationale des Québécois aujourd'hui,
18:32d'ailleurs.
18:32Vive le Québec.
18:33Je vous retrouve ma fusion avec Mathieu.
18:35Oui, avec le libéralisme, c'était compliqué.
18:37On va recevoir dans un instant
18:39Jean-Marie Roy pour parler de ce sujet
18:41et ça sera l'objet de votre second édito.
18:44Entre autres, on parlera aussi,
18:45bien entendu, avec vous,
18:46de Dominique de Villepin.
18:48La Cour des comptes vient de publier
18:50un rapport sur le coût des JO.
18:52Ils ont coûté, selon elle, à l'État,
18:556 milliards d'euros,
18:57soit trois fois plus que prévu.
19:00On marque une pause
19:02et on en parle avec Gabrielle Cluzel.
19:08La Cour des comptes vient de publier
19:11un rapport sur le coût des JO.
19:13Ils ont coûté, selon elle,
19:15à l'État, 6 milliards d'euros,
19:18soit trois fois plus que prévu.
19:20Gabrielle Cluzel,
19:21les organisateurs protestent
19:23et pourtant, les chiffres sont têtus.
19:25Pourquoi est-il important
19:26que les Français soient au courant ?
19:28La guerre, c'est bien,
19:29mais les JO, c'est important aussi.
19:32Il y a une toute petite erreur
19:33dans ce rapport,
19:34c'est que ça n'a pas coûté à l'État.
19:37Ça a coûté à une personne
19:39dont le prénom rime avec État.
19:40C'est Nicolas,
19:41le retour de Nicolas qui paie.
19:45Pour cette raison,
19:46Nicolas a droit de savoir.
19:47Vous savez, Reagan disait
19:48« Je voudrais que l'État
19:49descende de mon dos
19:51et sorte les mains de mes poches ».
19:52Pour le moment,
19:53ce n'est juste pas possible en France,
19:54mais au moins,
19:55on aimerait savoir
19:55ce qui va sortir de ses poches.
19:58C'était un peu, en tout cas,
20:01jusqu'à ce rapport,
20:01le flou artistique.
20:03C'est important,
20:03cette comptabilité analytique.
20:05Vous savez que la comptabilité analytique,
20:06l'objectif,
20:07c'est d'aider à la décision future.
20:09Or, vous savez qu'en 2030,
20:12il va y avoir
20:12les Jeux olympiques d'hiver
20:14dans les Alpes françaises.
20:15On recommence,
20:16on a remis une pièce.
20:18Alors, évidemment,
20:19les organisateurs protestent.
20:21Ils trouvent que la Cour des comptes
20:22a intégré des coûts
20:24qui ne l'avaient pas lieu
20:25parce que, par exemple,
20:27il y a des infrastructures
20:28qui restent.
20:29Mais vous savez,
20:30c'est un petit tour
20:31de passe-passe comptable
20:32de faire bouger les lignes
20:33qui est assez classique
20:36des entreprises en faillite
20:38face à un audit financier.
20:40Et pourtant,
20:41les organisateurs
20:42peuvent s'estimer heureux
20:43parce que la Cour des comptes
20:44a décidé
20:44de ne pas rentrer
20:47dans cette somme.
20:49Donc, ça n'y est pas.
20:49C'est en Sud.
20:50Elle n'a pas intégré
20:51dans ce coût
20:52le nom précis
20:54parce qu'il ne faut pas
20:55se tromper
20:55du plan baignade
20:57dans la Seine.
20:58Vous savez,
20:58le plan baignade
20:59à Didalgo,
20:59Amélie ou Déa Castera.
21:01Vous vous souvenez de ça ?
21:02Voilà.
21:02Alors, elle n'a pas intégré
21:03parce que, pour le moment,
21:04le coût est assez imprécis.
21:05Vous allez voir,
21:06la fourchette est quand même élevée.
21:07C'est entre 200 millions d'euros
21:09et 1 milliard d'euros.
21:11Voilà.
21:11Alors, elle les réintégrera
21:12peut-être plus tard.
21:14Alors, potentiellement,
21:15vous voyez,
21:15cette baignade,
21:15elle fait à elle seule
21:16un sixième du montant
21:17du reste du coût.
21:18Vous voyez,
21:19ce n'est plus le plan baignade,
21:21c'est le plan noyade
21:22des finances publiques.
21:23Qu'est-ce qu'on peut retenir,
21:26Gabrielle,
21:27de ce long rapport
21:28de la Cour des comptes ?
21:29Eh bien,
21:30trois points majeurs.
21:31Alors, le premier point,
21:32c'est qu'il y a tout un tas
21:33de petites gabegies.
21:34Vous voyez,
21:35les gabegies ordinaires.
21:36Ce ne sont pas les postes
21:37les plus coûteux,
21:38mais on aurait aussi bien pu
21:41prendre l'argent des Français
21:42et le jeter dans la poubelle.
21:43Ça aurait fait le même effet.
21:45Et vous savez,
21:46cela montre que l'État
21:47fait quand même peu de cas
21:48de l'argent public.
21:49J'ai parlé de Reagan,
21:51puisqu'on fait un peu d'histoire.
21:52Je parlais de Tatser.
21:53J'avais lu dans sa biographie
21:54qu'elle,
21:56la fille d'épicier
21:57qui avait vécu la guerre,
21:59elle avait appris de son père
22:00quand elle était
22:01au East Downing Street
22:02à retourner les enveloppes
22:04pour les réutiliser deux fois.
22:05Vous voyez,
22:06les utiliser deux fois.
22:07Les réutiliser deux fois,
22:08c'est un plénaise.
22:09Donc, on voit bien
22:10qu'on en est loin,
22:11évidemment.
22:12Alors, deux exemples.
22:13On a fait un livret pédagogique.
22:15Vous savez,
22:15c'est la passion flyer
22:16au gouvernement.
22:18Donc, il a intitulé,
22:19il était intitulé
22:20Au cœur des jeux.
22:20Il est noté,
22:21je vous en parle,
22:21parce qu'il est noté
22:22dans ce rapport
22:22de la Cour des comptes.
22:23Diffusé aux élèves
22:24de CP et de CM2
22:25pour la modique somme
22:26de 15,2 millions d'euros.
22:28Vous allez me dire
22:29une paille.
22:30Enfin, bon,
22:31pour l'État,
22:32autant mettre
22:3215,2 millions d'euros
22:34à la benne
22:34parce que je vous garantis
22:35qu'à cet âge-là,
22:36les enfants s'en fichent
22:37comme de leur première
22:38cousculotte.
22:39Ils en ont peut-être fait
22:39des avions en papier.
22:40Mais c'est tout.
22:41Alors, je suis allée lire
22:42sur le site
22:43de l'Éducation nationale.
22:44L'idée, c'était
22:45que les professeurs
22:46et les élèves
22:46échangent sur les Jeux
22:48Olympiques.
22:49Alors moi, je pense
22:49que comme beaucoup de parents,
22:50je préfère qu'ils échangent
22:52sur l'accord du participe passé
22:53ou celui du complément
22:54d'objet direct placé
22:55avant le verbe
22:56parce que là,
22:56visiblement,
22:57il n'y a pas beaucoup
22:57d'échanges.
22:58Voilà.
22:59On a organisé aussi
23:00des Olympiades culturelles.
23:02Le réseau diplomatique
23:03a été invité
23:04à présenter des projets
23:05en lien avec les Jeux
23:06et donc 127 pays
23:08ont bénéficié
23:09de crédits
23:09pour un montant total
23:11de 1,47 million d'euros.
23:12Alors là encore,
23:13vous allez me dire
23:13comparer à l'objet global,
23:15ce n'est pas grand-chose
23:16mais néanmoins,
23:17toutes ces sommes rajoutées
23:18évidemment finissent par chiffrer.
23:20On voit bien encore une fois
23:21qu'il n'y a pas
23:21ce souci d'économiser
23:23l'argent public.
23:25Deuxième point.
23:26Alors le deuxième point,
23:27c'est la sécurité.
23:28Vous savez,
23:28on nous a dit
23:28la sécurité pendant les JO,
23:30c'était formidable
23:30et c'est vrai.
23:31Les Parisiens,
23:32par exemple,
23:33l'ont noté.
23:34Mais ça a coûté une blinde
23:35si vous me permettez
23:36cette expression vulgaire.
23:38Donc 1,4 milliard d'euros
23:40assumés à 95% par l'État
23:42avec, je cite,
23:43une stratégie de saturation
23:45de l'espace public.
23:46Et c'est vrai,
23:46il y avait des policiers partout,
23:47nous sommes d'accord,
23:48ou des gendarmes.
23:49Et c'est vrai que chacun
23:50a pu le voir.
23:51Il y a eu notamment
23:52des primes exceptionnelles,
23:53bien légitimes,
23:54parce qu'on mobilisait
23:55les forces de l'ordre
23:56pendant les vacances,
23:58mais les policiers
23:58ont commencé à gronder,
23:59puis ensuite les pompiers,
24:01la sécurité civile.
24:01Bref,
24:02il a fallu régler tout ça.
24:04Donc ça a un coût
24:05assez colossal
24:06et on se rend compte
24:07que pour sécuriser la France,
24:09le prix est absolument exorbitant.
24:14Donc lors d'un événement festif,
24:17on ne peut pas le faire
24:18à chaque fois.
24:19Vous savez,
24:19on entend beaucoup
24:20cette petite musique,
24:21mais pourquoi...
24:22Les JO,
24:22ça s'est bien passé.
24:23Oui,
24:24pourquoi les JO
24:24se sont bien passés
24:25et puis là,
24:25on est incapable
24:26de rien faire.
24:26Mais parce qu'on ne va pas
24:28réinvestir ce budget colossal
24:30pour saturer l'espace public,
24:32évidemment.
24:32Et c'est le vrai sujet
24:34aujourd'hui.
24:35Alors le troisième point,
24:36c'est les dépenses
24:37d'infrastructures majeures
24:38qui ont été faites,
24:39là on nous dit
24:39dans une perspective
24:40d'héritage.
24:41C'est beau l'héritage,
24:42donc ça veut dire
24:43que c'est destiné
24:44à rester.
24:45Du reste,
24:46c'est cela
24:46que les organisateurs
24:47contestent en partie.
24:50Alors il y avait
24:51par exemple
24:51le pôle de référence
24:52inclusif
24:53de sportifs métropolitains
24:55dit Prisme
24:56à Bobigny
24:57pour 63,7 millions d'euros.
25:00Ou encore
25:00le centre aquatique
25:01de Nessoubois
25:02à 40,9 millions d'euros.
25:04J'ai piqué des petits exemples
25:05parce que le rapport
25:06est très long.
25:07Mais honnêtement,
25:09le Nicolas
25:10que nous sommes,
25:11les Nicolas
25:11que nous sommes
25:12sont quand même fondés
25:13à se poser
25:13quelques questions
25:14parce qu'on sait
25:15qu'à Aulnay-Soubois
25:17on a vu partir
25:18en fumée
25:18nombre de bâtiments
25:20d'infrastructures
25:21lors des dernières émeutes
25:23en juin 2023.
25:25Et à Bobigny aussi
25:26les émeutes
25:26ont fait des dégâts.
25:28On se souvient,
25:28alors ça m'avait quand même marqué
25:29qu'il y avait un bus
25:30qui circulait
25:31pour le dépustage
25:32cardiologique
25:33et gynécologique
25:34des femmes.
25:34Il avait flambé.
25:35C'est quand même
25:35une drôle d'idée.
25:36Donc on nous dit
25:37oui, oui, ça va rester.
25:38On se dit quand même
25:39jusqu'à quand ?
25:41Et c'est vrai
25:41que c'est quand même particulier
25:42un pays dramatiquement
25:43endetté
25:44qui va dépenser
25:45son argent
25:45dans des jeux.
25:47Vous vous souvenez
25:48comme moi
25:48de ce scanner
25:49qui avait été
25:50réclamé,
25:51qu'émandé
25:52on pourrait presque dire
25:53par l'hôpital Pompidou.
25:55On avait demandé
25:55à votre bon cœur
25:56M. Deme,
25:57comme on dit.
25:58On se demande quand même
26:01si ces 6 milliards
26:02n'auraient pas pu être
26:03mieux utilisés ailleurs
26:04et pourquoi
26:05s'être porté volontaire
26:07encore en 2030.
26:09De quoi cette frémésie
26:10de fêtes
26:11est-elle le signe ?
26:12C'est vrai que
26:14l'individu ordinaire,
26:15le quidam moyen
26:16quand il est endetté
26:17il ne fait pas
26:17des fêtes dispendieuses.
26:19Mais c'est un peu différent
26:20pour les États
26:20et c'est un raisonnement
26:22quand même récurrent.
26:23C'est le syndrome
26:24de la fête permanente.
26:25C'est le signe
26:28d'une civilisation décadente
26:30au bord de l'ultime bascule.
26:32On a la République de Venise
26:33qui faisait beaucoup de fêtes.
26:34La Régence,
26:35je vous renvoie au film
26:36de Bertrand Tavernier.
26:37Je ne sais pas si vous l'avez vu
26:38que la fête commence
26:39qui annonce les révoltes paysannes.
26:42Il y a évidemment
26:44l'Empire romain.
26:45Vous savez,
26:45c'est Cocteau qui disait
26:47la décadence
26:48c'est la grande minute
26:49où une civilisation
26:51devient exquise.
26:52Le problème
26:52c'est la minute d'après.
26:53Quand les lampions
26:54s'éteignent
26:55on revient à l'obscurité
26:56et donc à l'obscurantisme.
26:58C'est vrai qu'une civilisation
26:59commence guerrière
27:00et elle finit en bascanale.
27:02Il y a un fameux tableau
27:05de Thomas Couture
27:07au musée d'Orsay.
27:08C'est un tableau très connu.
27:09Les Romains de la décadence
27:10il avait renvoyé
27:11ce tableau,
27:13l'auteur,
27:14Thomas Couture,
27:14à deux verres de juvénal
27:16plus cruels que la guerre.
27:17Le vice s'est abattu sur Rome
27:19et venge l'univers vaincu.
27:21En l'occurrence,
27:23l'artiste
27:23qui visait la monarchie de Juillet
27:25qui était touchée
27:26par plein de scandales
27:27mais ça s'applique
27:28vraiment parfaitement
27:29à la France d'aujourd'hui.
27:33Elle n'a plus ni force
27:35ni conquête
27:36mais elle se donne
27:36l'illusion
27:37qu'elle rayonne encore
27:39par la fête permanente.
27:40C'est vrai que
27:40cette vasque dans le ciel
27:42était spécialement caractéristique.
27:45Je rappelle que dans son spectacle
27:46Thomas Jolie avait précisément
27:47choisi de montrer
27:49des bacchanales.
27:50Vous vous souvenez ?
27:50C'était Bacchus.
27:52Et c'est vrai que
27:54si on rapporte ça
27:55à notre empire colonial,
27:57c'est une forme
27:58de vengeance
28:00là aussi
28:00qui est tout à fait
28:03illustrée
28:03par cette phrase
28:05de juvénal.
28:06Donc aujourd'hui,
28:07tout s'explique.
28:07Je termine peut-être
28:08par un point.
28:09Aujourd'hui,
28:09ce sont les feux
28:10de la Saint-Jean.
28:11Vous savez ?
28:13Plus beaucoup de gens,
28:15peut-être quelques français
28:16enracinés.
28:16J'ai envie de dire,
28:16envoyez-moi vos vidéos
28:17si vous fêtez les feux
28:18de la Saint-Jean.
28:20Peu de français
28:21le faites encore.
28:22En fait,
28:23aujourd'hui,
28:24c'est les feux
28:24de gros gens
28:25comme de vent,
28:26feux de voitures
28:27brûlées,
28:28feux de poubelles
28:30brûlées.
28:31Vous savez,
28:31le deuxième prénom
28:32de gros gens
28:32comme de vent,
28:33c'est Nicolas.
28:35La boucle est bouclée.
28:37Merci,
28:38Gabriel Cluzel.
28:39Dans un instant,
28:40on recevra
28:40Jean-Marie Arouard
28:42pour parler
28:43de la langue française
28:44et des propos
28:45de Jean-Luc Mélenchon.
28:47et on terminera aussi
28:48avec Mathieu Bocoté
28:49sur ce sujet
28:50en passant juste avant
28:52par la chronique
28:53de Charlotte Dornelas
28:54sur cette fake news,
28:57si on peut se permettre
28:58de parler en anglais,
29:00sur ce voile
29:01qui avait été
29:04a priori arraché.
29:05Qu'est-ce que ça cache ?
29:07D'abord,
29:08Marc Menand,
29:09on va écouter
29:10Donald Trump
29:11qui s'exprime
29:12sur la possibilité
29:14du changement
29:16de régime
29:17en Iran
29:17et ensuite,
29:18on fait un point
29:19sur l'actualité
29:20de ces 12 jours de guerre.
29:21Et vous parliez
29:24de changement
29:24de régime
29:25l'autre jour.
29:26Est-ce que vous voulez
29:27vraiment voir
29:28un changement
29:28de régime
29:29en Iran ?
29:29Non.
29:30Mais s'il y en a un,
29:31oui, tant mieux,
29:32mais je ne veux pas
29:33le produire.
29:34Car le changement
29:38de régime,
29:39ça passe aussi
29:39par le chaos
29:40et idéalement,
29:41on ne veut pas
29:41avoir autant de chaos.
29:43Vous savez,
29:44les Iréniens,
29:44ce sont des bons
29:45commerçants.
29:47Ils ont aussi
29:48beaucoup de pétrole.
29:49Donc je crois
29:49qu'ils vont bien
29:50s'en sortir.
29:51Ils vont pouvoir
29:51reconstruire leur pays.
29:53Mais en tout cas,
29:53ils n'auront jamais
29:54d'armes nucléaires.
29:56Mais à part ça,
29:57ils vont bien
29:57s'en sortir.
30:00Le président iranien,
30:02Marc Menand,
30:03annonce la fin
30:03de la guerre
30:04de 12 jours imposés
30:05à son pays.
30:06Question,
30:07peut-on vraiment
30:08croire à la paix
30:10ce soir ?
30:10La guerre est-elle terminée ?
30:12On est dans ces instants
30:14qui,
30:15après un conflit,
30:17sont ceux
30:17où chacun
30:18essaie de se montrer
30:19à son avantage.
30:20Pourquoi les dernières
30:21frappes cette nuit ?
30:22Vous savez,
30:23c'est le boxeur
30:23qui a été sonné
30:25durant un round
30:26quand il regarde
30:27chancelant son coin.
30:30Eh bien,
30:30à ce moment-là,
30:31avant d'aller s'asseoir
30:32sur le tabouret,
30:33il tente un dernier coup
30:35face à son adversaire
30:36pour dire,
30:36tu vois,
30:37tu ne m'as pas touché,
30:38je suis encore capable
30:39de t'affronter.
30:40Eh bien,
30:40on a assisté à cela
30:42ce matin.
30:43Alors après,
30:44forcément,
30:45ça a déclenché
30:45la colère
30:46du président Trump,
30:48mais il nous faut
30:49reprendre
30:49élément
30:50par élément.
30:52Qui est véritablement
30:53gagnant
30:54dans l'histoire ?
30:55Forcément,
30:56Israël
30:57a détruit
30:58une partie
30:59de ses sites nucléaires.
31:01il y en aurait
31:01un quatrième
31:02qui n'a pas été touché.
31:04Mais la réalité
31:05des frappes,
31:07elle reste encore
31:08en partie
31:09inconnue.
31:10Par exemple,
31:11que sont devenus
31:12les 400 kilos
31:13d'uranium
31:14enrichis
31:15à 60% ?
31:17Ce n'est pas rien,
31:18c'est énorme !
31:19Alors,
31:19j'ai appelé
31:20des amis scientifiques
31:21pour leur demander
31:21parce que j'étais étonné,
31:23tout le monde dit,
31:24on a frappé
31:25un site nucléaire,
31:26souvenez-vous
31:27de Tchernobyl,
31:28on ne frappe pas,
31:28mais il y a une explosion
31:30et on parle toujours
31:31des dangers
31:32des déchets nucléaires.
31:34Et là,
31:35on frappe
31:35un site nucléaire
31:36et il n'y a pas
31:38de radiation
31:39sans aucune conséquence.
31:41Alors,
31:41est-ce qu'effectivement,
31:43l'uranium
31:43enrichi
31:44à 60%,
31:45s'il prend comme ça
31:46des éléments
31:47sur le crâne,
31:49ça ne va rien déclencher ?
31:50Eh bien,
31:50si potentiellement,
31:51or,
31:52les instances internationales
31:54disent
31:54qu'il n'y a pas
31:55la moindre radiation,
31:57ce qui sous-entendrait
31:58que les Iraniens
32:00aient eu le temps
32:01de faire quoi ?
32:02Eh bien,
32:02d'évacuer ces 400 kilos.
32:04Non pas les centrifugeuses,
32:05toutes les installations,
32:07ça c'est énorme,
32:07ça ne se défait pas
32:08en quelques jours,
32:09mais même les 400 kilos,
32:11ce n'est pas en 48 heures
32:12que l'on peut,
32:13c'est très délicat
32:15à transférer.
32:17Il faut des engins
32:19avec de grandes précautions.
32:21Où sont passés
32:22ces 400 kilos ?
32:23Pour le moment,
32:24on n'en sait rien.
32:25Ça,
32:26c'est la première interrogation.
32:28Après,
32:29il y a
32:30ce qui se passe
32:31au niveau des peuples.
32:32Alors,
32:32j'ai écouté,
32:33comme toujours,
32:34les chroniques
32:34de mes amis,
32:35un certain temps,
32:36celle de Charlotte,
32:37et tout à l'heure,
32:38notre Mathieu
32:40nous disait
32:40« Jouvenel ».
32:41À Jouvenel,
32:42il a dit
32:42« La guerre
32:43sert les pouvoirs,
32:45elle mobilise
32:46et unit les peuples ».
32:48Souvenez-vous,
32:49depuis des mois,
32:50des années maintenant,
32:52les douleurs
32:53vécues par ceux
32:54qui,
32:54en Iran,
32:55ne se portent plus
32:57les mollats,
32:58ces jeunes femmes,
32:59dont la prix Nobel
33:00de la paix,
33:01qui est enfermée
33:02parce qu'elle ne veut pas
33:03porter son voile.
33:04Et là,
33:05ceux qui ont été
33:06interviewés sur place,
33:08même les opposants,
33:09quand on leur demande
33:10« Alors,
33:10vous vous réjouissez,
33:12c'est formidable,
33:13peut-être que demain,
33:13enfin,
33:14vous serez libérés »,
33:15ils disent
33:15« Pas comme cela ».
33:17Pas comme cela.
33:18C'est à nous
33:19de régler notre affaire.
33:21Alors,
33:22vous pouvez avoir
33:22le fils du chat
33:23qui est aux États-Unis
33:24et qui lui dit
33:25« Mais moi,
33:26je suis prêt à prendre
33:27le pouvoir ».
33:27Il est évident
33:28qu'il n'y a pas
33:29une masse qui,
33:31là-bas,
33:31en Iran,
33:32l'attend comme le Messie.
33:34Il est à tout jamais
33:35l'un des produits
33:36du grand Satan.
33:37Et c'est ça aussi
33:38qu'il faut.
33:39Grand Satan,
33:40petit Satan,
33:40le grand Satan,
33:42l'Amérique
33:42et l'Occident en général.
33:44Le petit Satan,
33:45c'est Israël.
33:46Alors,
33:46le petit Satan,
33:47c'est plus facile
33:48à détruire.
33:48D'où l'illusion
33:50d'avoir envisagé
33:51de constituer
33:53cette arme nucléaire.
33:56Mais regardez,
33:57là aussi,
33:58en Israël.
33:59Depuis quelques mois
34:00maintenant,
34:01on commençait à avoir
34:02des grincements de dents
34:04face au Premier ministre.
34:06C'est-à-dire
34:06qu'une partie du peuple
34:07finissait par être choquée
34:09par les atrocités
34:11qui sont en exécution
34:15à Gaza.
34:16Eh bien là,
34:18à nouveau,
34:18il y a l'unité.
34:19L'unité pourquoi ?
34:20Parce qu'on sent
34:22que l'on est menacé
34:23viscéralement.
34:24Alors,
34:25ça pose la question
34:25de la paix.
34:27C'est quoi la paix ?
34:28Quand vous regardez,
34:30déjà,
34:30dès la naissance
34:31d'Israël,
34:32théoriquement,
34:32quand on crée un pays,
34:33c'est d'envisager la paix.
34:34Ça a été tout de suite
34:35la guerre.
34:36Après,
34:37il y a eu plusieurs guerres.
34:38À chaque fois
34:39qu'ils furent éclairs,
34:40c'est la première fois
34:41qu'Israël a à se battre
34:42aussi longtemps.
34:43Ça fait deux ans
34:43qu'ils sont en guerre.
34:44Sinon,
34:45c'est la guerre des six jours,
34:48on signe une paix.
34:49Il y a même eu
34:49les accords de Camp David,
34:51etc.
34:52Mais ce sont des engagements
34:53de potiches.
34:55Ce sont des illusions
34:56parce qu'il y a
34:58des haines viscérales.
34:59Et puis,
35:00l'histoire nous apprend quoi ?
35:01Fouinons
35:02dans notre propre histoire.
35:04Vous avez
35:05Friandland,
35:06Napoléon.
35:07Ah !
35:08On dit,
35:08on a remporté
35:09une grande victoire.
35:10Elle n'est pas si évidente
35:10que ça.
35:11Bref,
35:12on signe la paix
35:13avec le Tsar.
35:14On est en 1807.
35:161812,
35:17on a quoi ?
35:17La campagne de Russie
35:18parce qu'on se bat
35:20qu'on le traite le Tsar.
35:221870,
35:24face à la Prusse,
35:25on a quoi ?
35:26Eh bien,
35:27on a théoriquement
35:28la paix.
35:29On cède
35:29l'Alsace,
35:30la Lorraine.
35:31On a une telle rancœur
35:31qu'on ne rêve
35:32que d'une chose
35:33de la revanche
35:34et ça donne 1914.
35:361914,
35:37les Allemands
35:37signent
35:38l'armistice
35:39mais ils pestent
35:41cet immonde
35:41ce qu'on leur impose
35:42et ça donne quoi ?
35:43La guerre de 1940.
35:45Donc,
35:46entre les engagements
35:47qui sont
35:49des ententes
35:50parce que
35:51l'abominable
35:52ne peut pas
35:53s'entretenir
35:54durant trop longtemps,
35:55il y a des pauses
35:56nécessaires
35:57où chacun
35:58se recroqueville
35:59mais ça n'éradique
36:00pas la haine.
36:01Or,
36:01demain,
36:02il faudra
36:02que tout le monde
36:03accepte
36:04qu'Israël
36:05ait son État,
36:06que les Palestiniens
36:07aient leurs États.
36:08Bref,
36:09que dans le monde entier,
36:11les peuples
36:11commencent
36:12à se prendre
36:13en considération
36:14et qu'il y ait
36:15une volonté
36:16non pas d'amour
36:17mais simplement
36:18de respect.
36:20Très belle analyse
36:22sur la paix.
36:23Marc Menand,
36:23Israël annonce
36:24un retour
36:24à la normale
36:25du trafic aérien
36:26entrant et sortant
36:27à l'instant T.
36:29Les choses
36:30se calment.
36:31Charlotte Dornelas,
36:32avant de recevoir
36:33notre invité
36:34l'académicien
36:35Jomaré Roy,
36:36on va laisser
36:37la guerre de côté,
36:38laisser la paix
36:39de côté
36:40mais regarder
36:41notre actualité.
36:42Il y a quelques jours,
36:43une jeune femme
36:44disait être victime
36:45d'une agression
36:46islamophobe
36:47et toute la gauche
36:48a embrayé.
36:50Mais l'affaire
36:51pourrait être
36:52un peu plus compliquée
36:53que ça
36:53et lourde
36:54d'analyse.
36:55Qu'en est-il ?
36:56On a appris par la presse,
36:57c'était le service public,
36:59qu'une jeune femme
37:00racontait avoir été agressée
37:02alors ce qui est
37:02amusant,
37:03je ne sais pas si c'est le mot
37:04mais aujourd'hui
37:04on nous dit
37:05qu'elle affirmait avoir été agressée
37:06mais j'ai regardé
37:07dans les premiers papiers
37:07et ce n'est pas elle
37:08qui affirmait,
37:09c'est qu'elle avait été agressée
37:10dans le quartier Croix-Rouge
37:11à Reims.
37:13Une agression
37:13qui visait apparemment
37:14son voile.
37:15Elle avait porté plainte
37:16en affirmant en effet
37:17avoir été prise à partie
37:18par un groupe
37:19de 20 personnes
37:20quand même
37:20dont l'une
37:21de ces personnes
37:22lui aurait demandé
37:23de retirer son voile
37:24et comme elle avait
37:24refusé de le faire
37:25on lui aurait arraché
37:27et elle aurait pris
37:27des coups.
37:28Il y a eu une réaction
37:29immédiate,
37:29vous l'avez dit,
37:30de plusieurs personnalités
37:32politiques de gauche
37:33toujours plus virulentes.
37:35Alors les agresseurs
37:35sont fustigés évidemment
37:37mais c'est surtout
37:37le ministre de l'Intérieur
37:38qui est tenu
37:39pour responsable
37:39de l'histoire.
37:41Mélenchon par exemple
37:42je le cite
37:43quand les fachos islamophobes
37:45sont encouragés
37:46depuis le gouvernement
37:47et les médias
37:48la violence sexiste
37:49se déchaîne.
37:50Alors c'est islamophobe
37:51mais en fait c'est sexiste
37:52bon, ça suffit.
37:54Le député LFI
37:55Raphaël Arnaud
37:56lui dit
37:56alors avec toute la subtilité
37:58de Raphaël Arnaud
37:59nouvelle attaque islamophobe
38:00sur une femme
38:01par une vingtaine de racistes
38:02plutôt que de poursuivre
38:03ses horreurs
38:04avec des traques
38:04au sans-papier
38:05le fasciste de l'intérieur
38:06Retailleau
38:07doit rendre des comptes.
38:09fermez les guillemets
38:10Olivier Faure
38:11du parti socialiste
38:12il va un peu plus en douceur
38:13mais bon dans le fond
38:14il dit
38:14les agressions racistes
38:15islamophobes
38:16ou antisémites
38:17se multiplient
38:17elles interviennent
38:18dans un climat
38:18que j'ai qualifié
38:19de racisme d'atmosphère
38:21sauf que le procureur
38:23a fini par relativiser
38:24la parole de la victime
38:26cette fois-ci.
38:27Le procureur
38:27samedi
38:28a donné une conférence
38:29il dit
38:29le caractère anti-musulman
38:30de l'altercation
38:31n'a pas été démontré
38:32pourquoi ?
38:33parce que le suspect
38:34qui est âgé de 17 ans
38:35conteste la version
38:37de la jeune fille
38:37il se connaissait
38:39il évoque un différent
38:40avec la soeur
38:41de cette jeune fille
38:41qui est intervenue
38:42quelques jours plus tôt
38:43elle l'avait frappée
38:45il s'était insulté
38:46il précise que la victime
38:48présumée
38:48elle-même
38:49aurait retiré son voile
38:50pendant l'altercation
38:52pendant qu'ils échangeaient
38:53pendant qu'ils s'engueulaient
38:55je ne sais pas comment dire
38:55et elle de son côté
38:57et elle
38:59le procureur précise
39:00elle
39:01donc la victime
39:02présumée
39:02de son côté
39:03ne s'est pas présentée
39:04aux unités médico-judiciaires
39:05et ne répond plus
39:06aux enquêteurs
39:07donc vous savez que
39:08sans les jours dits tétés
39:10que déclare
39:11l'unité médico-judiciaire
39:12il ne peut pas
39:14y avoir de poursuite
39:15on va dire
39:15et sans évidemment
39:16de réponse aux enquêteurs
39:18il ne peut pas
39:19y avoir de poursuite
39:19et il y a eu
39:20pardon ?
39:21ça commençait mal
39:22voilà
39:22mais il n'y a eu
39:23depuis
39:23aucun démenti
39:25et tant pis
39:25si cela alimente
39:26la détestation
39:27non seulement
39:27il n'y a pas de démenti
39:28mais ça continue à circuler
39:29évidemment sur
39:30certains réseaux sociaux
39:32est-ce qu'on peut
39:33leur reprocher
39:34pour autant
39:34d'avoir cru
39:35cette femme
39:36ne sommes-nous pas
39:37tous enclin
39:38à croire
39:39les témoignages
39:40qu'on entend
39:41ça et là
39:41et à réagir
39:42parfois
39:43parfois à chaud
39:44parce que cela
39:45semble plutôt significatif
39:47vous avez
39:47absolument raison
39:49il ne s'agit certainement
39:49pas de leur reprocher
39:50d'avoir réagi
39:51même à chaud
39:52on peut discuter
39:52de la pertinence
39:53des mots
39:54qui sont utilisés
39:55mais ce n'est pas la réaction
39:56ni même le fait
39:57qu'ils aient pris au sérieux
39:58ce témoignage
39:58il faut décrypter cette affaire
40:00pour une autre raison
40:01c'est déceler la malhonnêteté
40:03et le déséquilibre
40:04du traitement
40:04de l'information
40:05en général
40:06et de la question sécuritaire
40:09en particulier
40:09il y a trois grands piliers
40:11qui sont portés
40:11depuis quelque temps
40:13un
40:13victime
40:14on vous croit
40:14donc
40:15avant d'être un slogan
40:16porté par
40:17notamment
40:19certaines féministes
40:20mais avant d'être un slogan
40:21il faut être honnête
40:22c'est un réflexe
40:23quand on a le témoignage
40:24de quelqu'un qui vous explique
40:25qu'il lui est arrivé
40:26le premier réflexe
40:27c'est de le croire
40:28évidemment la justice
40:29procède différemment
40:30pour le bien de tout le monde
40:31et pour rendre
40:31précisément la justice
40:33mais notons que
40:34certaines victimes
40:35n'intéressent pas
40:36et n'ont jamais eu la parole
40:38donc qu'on croit
40:39certaines victimes
40:39assez naturellement
40:40pas de problème
40:41certains n'ont pas la parole
40:43et depuis
40:44qu'une partie des journalistes
40:46a décidé de porter
40:47leur parole
40:48dans le débat public
40:49c'est eux
40:50qui sont attaqués
40:51il y a une stratégie
40:52défensive
40:53des médias invisibilisateurs
40:54vous savez
40:55il y a certaines victimes
40:56on les effaçait
40:57de l'actualité
40:58certains journalistes
41:00décident d'en parler
41:01et comme quand même
41:02on n'attaque pas
41:03directement une victime
41:04en lui expliquant
41:04qu'elle a tort
41:05en tout cas pas au début
41:05et bien on attaque
41:07ces relais
41:07donc rapporter la parole
41:09de certaines victimes
41:10croire
41:11en effet
41:12certaines victimes
41:13et au fil du temps
41:13parce qu'il y a des raisons
41:14de le croire
41:15c'est déjà
41:16de l'instrumentalisation
41:17de la fake news
41:18de l'extrême droite
41:19pourquoi ?
41:20parce que certaines victimes
41:21relèvent du fait divers
41:21ça sert donc à rien
41:22d'en parler
41:23donc la technique
41:24est bien rodée
41:24quand même
41:24de l'organisation
41:25de qu'est-ce qui retient
41:26ou pas l'attention
41:27et qu'est-ce qu'on renvoie
41:28à l'instrumentalisation
41:29à la fake news
41:30ou à l'extrême droite
41:31alors évidemment
41:32on peut reprendre
41:33l'exemple de Crépole
41:34qui est le plus éclatant
41:35dans cette histoire
41:36l'histoire de Crépole
41:37et du racisme anti-blanc
41:38je veux dire
41:39qu'est-ce qui se passe
41:40à cette époque-là
41:41il y a neuf témoins
41:42parce que je vois bien
41:43la réponse
41:43on va dire
41:44et bien vous à Crépole
41:45vous n'avez pas dit
41:45qu'il y avait des personnes
41:47qui avaient entendu
41:47sale blanc
41:48et pourtant la justice
41:49ne l'a pas retenu
41:50je rappelle simplement
41:52le déroulé des faits
41:53après l'attaque de Crépole
41:54en effet nous apprenons
41:56et nous relayons
41:57et nous donnons
41:58de l'importance
41:58au fait que neuf témoins
42:00ont entendu
42:02des propos
42:03au stylo blanc
42:03pendant l'agression
42:04à Crépole
42:05et comment le sait-on ?
42:07parce que c'est le procureur
42:08dans une conférence de presse
42:10qui nous l'a appris
42:11il y a une petite différence
42:13entre ça
42:14et le fait que le procureur
42:15démonte
42:16la version
42:17qui est relayée
42:18médiatiquement
42:19mais le dire
42:20le traiter
42:21en faire une information
42:21est déjà
42:23soit de la manipulation
42:24parce qu'on ne devrait pas
42:25accorder cette importance
42:26puisqu'il y a des
42:27je ne sais pas
42:29des grands prêtres
42:30de l'importance
42:30et de la hiérarchie
42:32médiatique
42:33soit c'est de l'emballement
42:34médiatique
42:35ça c'est aussi le grand sujet
42:36parfois il y a un emballement
42:37médiatique
42:37c'est une manière de dire
42:38en fait
42:38on se préoccupe de rien
42:40ou de la récupération
42:42évidemment
42:43et à l'inverse
42:44qui a entendu ces mots
42:45de récupération
42:46de manipulation
42:47ou d'emballement médiatique
42:48alors même qu'un témoignage
42:50est pris au sérieux
42:51démenti par le procureur
42:53sans aucun correctif
42:54nulle part
42:55on aimerait simplement
42:56avoir sur ce terrain
42:57la règle du victime
42:58on vous croit
42:59est-ce que quelqu'un
43:00peut édicter une règle
43:00qu'elle soit précise
43:01et claire
43:02la deuxième chose
43:03c'est l'attaque politique
43:04en effet
43:05ils attaquent
43:06le ministre de l'intérieur
43:07cette fois-ci
43:07le fasciste de l'intérieur
43:08selon les mots
43:09de Raphaël Arnaud
43:10il est directement insulté
43:11visé
43:12tenir responsable
43:13de ce qui arrive
43:13là certains pourraient répondre
43:15mais vous-même
43:16il vous arrive
43:17de poser la question
43:19de demander aux politiques
43:20en général
43:20de rendre des comptes
43:22mais est-ce qu'on pourrait
43:23m'expliquer exactement
43:24la décision
43:25la prise de parole
43:26ou l'acte
43:27de Bruno Retailleau
43:28ministre de l'intérieur
43:29dont la conséquence directe
43:31est l'agression
43:32d'une jeune fille
43:32par 20 personnes
43:34en lui retirant son voile
43:36et en lui donnant des coups
43:37à l'inverse
43:38puisqu'on en est à comparer
43:41les réactions
43:42à l'inverse
43:43quand une obligation
43:43de quitter le territoire français
43:44je prends l'exemple
43:45de ce plateau
43:46mais Marc ou Mathieu
43:47ne délivrent pas les OQTF
43:49vraiment
43:49c'est une décision administrative
43:51d'un pays
43:51qui s'est donné des règles
43:52collectivement
43:53donc quand une OQTF
43:55je prends cet exemple là
43:56mais quand par exemple
43:57une peine de prison
43:57n'est pas appliquée
43:59ou que par la loi
44:00elle n'est pas appliquée
44:01correctement
44:02comme elle a été prononcée
44:03oui il y a des comptes
44:05à demander aux politiques
44:06puisque c'est sa propre décision
44:07son propre engagement
44:09qui n'est pas respecté
44:10et qui a une conséquence directe
44:12la présence de l'agresseur
44:13ou du meurtrier
44:14ça n'est évidemment
44:15pas exactement
44:16la même situation
44:17est-ce qu'on a là
44:19une fake news
44:19une opinion
44:20nous n'avons pas la réponse
44:21non plus
44:22et enfin évidemment
44:23la question
44:23qui nous occupe régulièrement
44:25qu'est-ce qu'un fait divers
44:26notons que dans cette affaire
44:28qui avant d'être apparemment fausse
44:32était quand même peu courante
44:34on a assez peu
44:35de nouvelles
44:36qui nous parviennent
44:37de jeunes femmes
44:37agressées dans la rue
44:38par 20 personnes
44:38qui leur arrachent leur voile
44:39avant de leur donner des coups
44:41Dieu merci
44:42c'est pas une information
44:43qu'on a 4 fois par jour
44:44et bien les responsables politiques
44:46et le ton médiatique
44:47étaient pourtant
44:48à la généralisation
44:49à la description
44:50d'une ambiance
44:51à la description
44:52d'un fait de société
44:53je n'ai pas vu dans un seul papier
44:55le mot de fait divers
44:57pour décrire
44:58cette situation
45:00à l'inverse
45:00on ramasse à longueur de journée
45:02que certes
45:03il y a des coups de couteau
45:03tous les jours
45:04certes il y en a de plus en plus
45:05dans les écoles
45:06mais tout ça
45:07n'a rien à voir
45:08et n'ont rien à voir
45:09pardon les uns
45:09avec les autres
45:10sans aucune autre explication
45:12malhonnêteté
45:13que personne
45:14en effet
45:14semble pressé
45:15de vouloir relever
45:16Vous tenez à Charlotte
45:18finalement
45:18une partie de la classe médiatique
45:21aussi responsable
45:22que les hommes politiques
45:23qui ont repris
45:24cette histoire
45:25sans prudence
45:26cette fake news
45:27Vous voyez c'est en étant
45:27fleurir des slogans
45:28en forme de leçons de morale
45:29un peu journalistiques
45:30vous voyez
45:31nous nous faisons de l'information
45:32et pas de l'opinion
45:33comprennent qui pourra
45:34qui est visée
45:35qui est pas
45:36alors l'information
45:38en l'occurrence
45:39on nous dit en permanence
45:40oui les journalistes
45:41doivent être neutres
45:41au moment de livrer l'information
45:42c'est impossible
45:44cessons de vouloir courir
45:45après la neutralité
45:46des journalistes
45:46les journalistes
45:47sont comme tout le monde
45:47ils ont une éducation
45:49des convictions
45:49un regard sur les choses
45:51certaines choses
45:51retiennent leur attention
45:52d'autres non
45:53donc le seul moyen
45:54d'avoir une information juste
45:57qui parfois se départit
45:58de l'opinion
45:59pour simplement livrer
46:00l'information
46:01c'est d'appuyer
46:03sur la nécessité
46:04de l'honnêteté
46:05et quel est le meilleur
46:06garde-fou
46:07de l'honnêteté
46:07des journalistes
46:08le pluralisme
46:09que nous soyons tous
46:10capables de dire
46:12bah écoute là
46:12il y a un autre regard
46:14sur la situation
46:14et donc accepter
46:16cette question
46:16du pluralisme
46:17notons simplement
46:18que quand on dit
46:19qu'il y a un déséquilibre
46:20médiatique
46:20qui a vu ou verra
46:22un papier intitulé
46:23la fabrique du mensonge
46:24personne
46:25qui a vu ou verra
46:26un papier dénonçant
46:27l'emballement médiatique
46:28et politique qui a suivi
46:29personne
46:30qui verra ou rédigera
46:32un papier parlant
46:33de récupération politique
46:35sans aucun correctif
46:36a priori
46:38personne
46:38en tout cas pas
46:39dans ceux qui ont alimenté
46:40le véritable emballement
46:42sur cette affaire
46:43qui était plus compliquée
46:44que prévu
46:45incroyable
46:46cette analyse
46:46et cette fake news
46:49cette fausse information
46:50Charlotte Dornelas
46:51Merci
46:52en parlant français
46:53on va accueillir
46:55l'académicien
46:56Jean-Marie Roy
46:57qui va entrer en direct
46:59pour nous rejoindre
47:00avant
47:00à la chronique de Mathieu
47:01dans un instant
47:02puisque Dominique de Villepin
47:03a lancé la France humaniste
47:04humaniste pardon
47:05son parti
47:07et on parlera
47:08des propos
47:09de Jean-Luc Mélenchon
47:10bonjour
47:11bonsoir
47:11pardon Jean-Marie Roy
47:13un honneur
47:13de vous recevoir ce soir
47:15je rappelle que
47:15vous êtes
47:16académicien
47:18essayiste
47:18journaliste
47:19romancier
47:20vous avez été élu
47:21à l'académie française
47:22en 1997
47:23et on aime vous
47:25il ne faut pas trop le dire
47:26ah pardon
47:26d'accord
47:26ok on ne donne pas les dates
47:27ça ne me rajeunit pas
47:28on ne donne pas
47:29à côté de Marc Mélenchon
47:31ça va
47:31on ne donne pas les dates
47:34on ne donne pas les années
47:35question
47:36Jean-Luc Mélenchon
47:38au sommet de la francophonie
47:40déclare
47:41la langue française
47:42n'appartient plus
47:43à la France
47:44depuis fort longtemps
47:46il explique
47:47qu'il faut la changer
47:48il ne faut plus
47:49l'appeler ainsi
47:50qu'est-ce que
47:51la langue française
47:52vous savez
47:53je crois que
47:53Jean-Luc Mélenchon
47:54fait toujours
47:56des déclarations
47:57qui ne sont pas
47:57piquées des hannetons
47:58qui sont toujours
47:59des provocations
48:00c'est son genre
48:01de beauté
48:02mais pour une fois
48:04je ne pense pas
48:04qu'il pense réellement
48:05ce qu'il dit
48:06parce que
48:07vous savez
48:08il était très lié
48:08avec Jean-Luc Mélenchon
48:09donc Jean-Luc Mélenchon
48:11la langue créole
48:12ça l'intéressait certainement
48:13comme tout le monde
48:14mais franchement
48:15je ne crois pas
48:15qu'on débaptise
48:17le terme de langue française
48:19qui est absolument
48:19magnifique
48:20qui est quelque chose
48:22je crois
48:22vous savez
48:23c'est la fameuse phrase
48:24de Camus
48:25qui disait
48:26avant d'entreprendre
48:27de nouvelles choses
48:28il faudrait garder
48:29ce qui est solide
48:30chez nous
48:30et ce qui est solide
48:32en France
48:32c'était la langue française
48:34je le dis
48:34c'était
48:35parce qu'elle est
48:36terriblement menacée
48:37elle est terriblement menacée
48:39par le franglais
48:42et vous avez ici
48:44un Canadien
48:44qui sait très bien
48:46qui lui
48:47qui est québécois
48:48qui a réussi
48:49dans le pays
48:50a réussi
48:51à lutter
48:52formidablement
48:53contre le franglais
48:54ce n'est pas notre cas
48:55au contraire
48:56nous
48:56il y a une conspiration
48:58pour que la langue
48:59se dégrade
49:00y compris
49:01par le
49:02le président de la république
49:04qui
49:04n'hésite pas
49:06à parler
49:06d'employer
49:08les termes
49:09en franglais
49:10mais
49:11c'est ça
49:12le vrai danger
49:12donc je suis étonné
49:14que
49:14monsieur Mélenchon
49:15se dirige
49:17vers quelque chose
49:18qui est absurde
49:18d'autant plus
49:19que
49:19ce qu'il a dit
49:20dans sa déclaration
49:21il dit que
49:23les créoles
49:25ont utilisé
49:26le français
49:27contre le français
49:28mais c'est entièrement fort
49:29oui parce qu'ils ont remplacé
49:31si vous permettez l'expression
49:32le français
49:34par le créole
49:35non mais ils n'ont pas remplacé
49:36ils ont
49:37ils ont utilisé
49:38cette langue
49:40ils ont mêlé
49:41le français
49:42à des langues
49:44d'autres langues
49:45mais ils sont restés
49:46très attachés
49:47et même
49:48Aimé Césaire
49:49alors
49:49ce qu'il a dit
49:50ce qu'il y a
49:50c'est que Aimé Césaire
49:51a utilisé
49:52le français
49:53qu'il parlait très bien
49:54c'est un excellent écrivain
49:56mais en même temps
49:58il a opposé
50:00la langue française
50:01aux
50:02disons
50:03aux valeurs françaises
50:05parce que c'est sûr
50:06que le droit des peuples
50:07a disposé d'eux-mêmes
50:08mais c'est pas seulement
50:08Aimé Césaire
50:09c'est Ho Chi Minh
50:10c'est le général Diap
50:11qui étaient des gens
50:12qui avaient été étudiés
50:13à la Sorbonne
50:14qui étaient des gens
50:15formidablement amoureux
50:17de la langue française
50:18mais qui étaient
50:19qui voulaient que la France
50:21soit fidèle à elle-même
50:22aux droits des peuples
50:23à disposer d'eux-mêmes
50:23alors fidèle à la langue française
50:25qu'est-ce que ça dit
50:27de son peuple
50:28une langue
50:29à quoi sert la langue
50:31d'un peuple
50:32qu'est-ce que ça
50:33parce que
50:33là où je ne suis pas
50:35tout à fait d'accord
50:36avec vous
50:36si vous permettez
50:37mon cher Jean-Marie Roy
50:38c'est lorsque vous dites
50:39qu'il dit ça un peu comme ça
50:41Jean-Luc Mélenchon
50:42il y a quelque chose
50:43qui reste
50:43il y a des
50:44voilà
50:45beaucoup de personnes
50:46ça reste dans le cœur
50:47et dans la tête
50:48de beaucoup de personnes
50:49notamment
50:49ceux qui vont
50:50certainement voter pour lui
50:52donc il y a une petite musique
50:53qui reste
50:54et parce que
50:55justement
50:56le français
50:57s'en va
50:58le français s'estompe
51:00et on a oublié
51:02à quel point
51:03le français
51:05fait partie
51:05du pilier
51:06de la culture
51:07de notre civilisation
51:08de nos racines
51:09de la définition
51:10même de la France
51:11de notre identité
51:12non ?
51:13Mais bien sûr
51:13il est l'expression
51:14vraiment d'une formidable littérature
51:18mais aussi
51:18des valeurs
51:19de la France
51:20qui sont la liberté
51:22et qui sont la tolérance
51:24parce que
51:25ce qu'on oublie
51:25c'est que
51:26notamment dans un pays
51:27je pense
51:28le pays
51:29de la Martinique
51:30ou la Guadeloupe
51:31où la langue créole
51:32est parlée
51:33c'est que
51:34le fond même
51:36de la France
51:37c'est la libération
51:38de l'esclavage
51:40c'est le premier
51:41pays du monde
51:42en 1315
51:44à avoir décidé
51:45je crois que c'est
51:46Louis de Harny
51:46ou Louis de Pieux
51:47qui a dit
51:48le sol de France
51:50affranchit
51:51l'esclave
51:52qui le touche
51:53il n'y a aucun autre
51:54pays
51:54qu'à cette époque
51:56et c'est vrai
51:56que la France
51:57Mais quel rapport
51:58avec la langue française ?
51:59Si
51:59parce que
52:00justement
52:01si les gens
52:02se sont convertis
52:04à la langue française
52:05je parle des gens
52:06comme Romain Garry
52:07comme Cioran
52:08comme également
52:10Ionesco
52:11comme Chang
52:12aujourd'hui
52:13qui est chinois
52:14comme Henri Troya
52:15s'ils se sont convertis
52:17c'est pour la beauté
52:18de la langue
52:19mais aussi
52:20parce qu'elle contient
52:21ses valeurs
52:22et il ne faut pas
52:23les séparer les deux
52:23je crois qu'une langue
52:25porte en elle-même
52:26surtout pour la France
52:27vous savez
52:28pas la France
52:28parce que
52:29alors là
52:29il y a une autre chose
52:30que je conteste complètement
52:32c'est dire que les français
52:33ne s'intéressent pas aux autres
52:34non
52:34c'est entièrement faux
52:36il y a un écrivain
52:36qui s'appelle
52:37André Soares
52:38qui a écrit
52:39aimer la France
52:41c'est aussi
52:42aimer
52:43tout ce qui n'est pas la France
52:45parce qu'il y a
52:46un intérêt
52:46et une curiosité
52:48les français
52:48pour toutes les autres cultures
52:50qui est extraordinaire
52:51Marc Menand
52:52fervent défenseur
52:53à la langue française
52:54a une question
52:55non mais
52:56vous êtes vous
52:57le porteur aujourd'hui
52:59de cette institution
53:00créée par Richelieu
53:01l'Académie
53:02c'est là que l'on a
53:04façonné
53:05qu'on a sculpté la langue
53:06on a tenté
53:07de lui donner
53:07toutes les nuances
53:08qui permettent
53:09d'être sans doute
53:10l'une des plus riches
53:11de celles
53:12qui sont proposées
53:13au peuple
53:14sur la planète
53:14la langue française
53:16existait
53:17avant l'Académie
53:18je ne veux pas
53:18critiquer l'Académie
53:19mais il y avait quand même
53:21enraciné
53:22il y avait Montaigne
53:23il y avait un foisonnement
53:25de la langue française
53:26qui était extraordinaire
53:27et il y a eu
53:28des avantages
53:29et des inconvénients
53:31dans la création
53:31de l'Académie
53:32bon moi je vous
53:33défends
53:33dans les avantages
53:34mais néanmoins
53:35il faut bien reconnaître
53:36que ça fait
53:37bien avant l'Académie
53:38il y avait une langue française
53:39d'une richesse extraordinaire
53:41voilà
53:41et lorsque vous dites
53:42par exemple
53:43qu'on perd la langue française
53:44et on le voit
53:44tous les jours
53:45qu'on perd
53:45qu'elle s'effrite
53:46tous les jours
53:47quelles sont les conséquences
53:48dernière question
53:49les conséquences
53:50sur notre société
53:51et sur la France
53:52alors les conséquences
53:53c'est que
53:53cette langue
53:55c'était le ciment
53:56des français
53:57c'était fondé
53:59il y a un écrivain allemand
54:00qui s'appelle
54:00Kurtus
54:00qui a dit
54:01c'était un des fondements
54:03de la langue française
54:03c'était la littérature
54:04et bien le fait
54:05c'est que les gens
54:05ne se parlent plus
54:06ne s'entendent plus
54:07et ne peuvent plus
54:08se réunir
54:09autrefois
54:10c'était extraordinaire
54:12les gens de gauche
54:12les gens de droite
54:13tout le monde
54:14se réunissait
54:15sur des écrivains
54:15par exemple
54:16Aragon qui était communiste
54:18mais vous avez des gens
54:19de droite
54:19qui adoraient Aragon
54:21bon
54:21c'était formidable
54:22comme ça créait
54:23une unité
54:24et le fait
54:24que cette littérature
54:26surtout
54:26parce que ça
54:26c'est le point important
54:27et bien
54:28disparaisse
54:29qu'on n'y soit plus
54:31attaché
54:32on le voit bien
54:32et la classe politique
54:35nous montre bien
54:35à quel point
54:36elle n'attache plus
54:38l'importance
54:38ni à la langue française
54:39ni à la culture française
54:41Jean-Marie Renoir
54:42c'est précieux
54:43de vous avoir ce soir
54:45restez avec nous
54:46pour écouter l'analyse
54:47de Mathieu Bocoté
54:48sur deux points
54:49à la fois
54:50les propos de Jean-Luc Mélenchon
54:52et aussi Dominique de Villepin
54:55Jean-Luc Mélenchon
54:56on disait
54:57donc
54:57qui maîtrise
54:59indéniablement
55:00Mathieu Bocoté
55:01la langue française
55:02on l'a dit
55:02veut la débaptiser
55:04la dissocier de la France
55:06c'est son objectif
55:07c'est ce qu'il a dit
55:09il y a quelques jours
55:09à peine
55:10c'est intéressant
55:10parce que c'était
55:11au sommet de la francophonie
55:12et c'est
55:13sur cette étrange idée
55:15que vous avez
55:16effectivement envie
55:16de venir
55:17avant de parler
55:18de Dominique de Villepin
55:19il y a un lien entre les deux
55:22alors
55:22je cite quelques propos
55:24de Mélenchon
55:24il dit du français
55:26la langue française
55:27elle a emprunté
55:28de tous côtés
55:28voilà pourquoi
55:29il y a tant de mots
55:30d'arabe en français
55:31il y a aussi des mots
55:32russe, espagnol, hébreu
55:33il y a tout
55:34et c'est tant mieux
55:34et il va plus loin
55:36si nous voulons
55:36que le français
55:37soit une langue commune
55:38il faut qu'elle soit
55:39une langue créole
55:40je préférerais
55:42qu'on dise
55:42que nous parlons
55:43tous le créole
55:44parce que ça nous
55:44arrangerait mieux
55:45que de dire
55:46que nous parlons français
55:47car ce serait sans doute
55:48plus vrai
55:48je note que plusieurs jours
55:50au parvent de passage
55:50à Montréal
55:51il avait dit
55:52devant
55:52donc il y a peut-être
55:53un mois et demi
55:53il avait dit
55:54la langue française
55:55ou trouvons un autre nom
55:56la langue commune
55:58donc on voit
55:58que ça travaille
55:59son esprit
55:59depuis un certain temps
56:01et je n'y vois pas
56:02qu'une provocation
56:02j'y vois quant à moi
56:03le point d'aboutissement
56:04de sa réflexion
56:05la grande obsession
56:06de Jean-Luc Mélenchon
56:07on le voit
56:07c'est d'accoucher
56:08d'une nouvelle France
56:09on doit passer
56:10de l'ancien peuple français
56:11qu'il juge un peu moisi
56:12à ce qu'il appelle
56:13la nouvelle France créolisée
56:15une nouvelle France créolisée
56:16qui serait tout autre
56:17qui ne serait plus
56:18elle n'aurait de fil
56:19de continuité dans l'histoire
56:20qu'une ambition révolutionnaire
56:22mais la France réelle
56:23la France organique
56:24la France charnelle
56:25ne l'intéresse pas vraiment
56:27deuxième élément
56:28on est devant quelqu'un
56:29qui nous dit donc maintenant
56:29France, nouvelle France
56:30langue française
56:32langue créole
56:32on est devant quelqu'un
56:34qui nous dit aussi
56:34le grand remplacement
56:35c'est vrai
56:36mais c'est une très bonne chose
56:37donc il y a une cohérence
56:39dans ce qu'il dit
56:39et son objectif
56:40on le comprendra
56:41c'est de dépersonnaliser
56:42la France
56:43pour lui la France
56:44ne sera pleinement
56:45elle-même
56:45c'est un peu ce que
56:45disait Kassovitz
56:46la France ne sera
56:47pleinement elle-même
56:48que lorsqu'elle sera
56:49libérée de son particularisme
56:51lorsqu'elle sera libérée
56:52de son identité
56:53tout ce qu'on doit retenir
56:54de la France
56:54c'est un élan universel
56:56le reste c'est un stade
56:57transitoire
56:58dont peut se passer
56:59vous noterez que
57:00cette réflexion par ailleurs
57:01n'est pas si étonnante
57:02parce qu'elle est partagée
57:03par l'ensemble
57:04du camp progressiste
57:05permettez-moi de citer
57:06Emmanuel Macron
57:07en d'autres temps
57:08lorsqu'il avait dit
57:08qu'il n'y a pas
57:09de culture française
57:10il y a une culture
57:12en France
57:13c'était si je peux me permettre
57:15le même état d'esprit
57:17le peuple français disparaît
57:18et ce qu'on oublie
57:19à travers cela
57:20c'est qu'une langue
57:21ce n'est pas qu'un système
57:22de communication désincarné
57:23une langue
57:24c'est l'expression
57:25de l'être d'un peuple
57:26une langue
57:27c'est aussi
57:27c'est l'ancrage
57:28dans une civilisation
57:29elle se déploie
57:30à travers une littérature
57:31elle évoque
57:32des souvenirs profonds
57:33elle porte une histoire
57:34elle porte une mémoire
57:35je me permets de le dire
57:36je le disais tantôt
57:37d'un point de vue
57:37de l'autre côté de l'Atlantique
57:38nous ça fait à peu près
57:39250 ans
57:40qu'on se bat
57:40pour continuer à vivre
57:42et parler en français
57:42pour continuer d'exister
57:44sous le signe
57:45de la langue française
57:45et je vais citer
57:46une très belle phrase
57:46d'un poète québécois
57:47André Bello
57:48qu'on a oublié depuis longtemps
57:49ici mais qui est très bien
57:50il dit
57:50nous n'avons pas
57:51parlant des Québécois
57:51nous n'avons pas besoin
57:53de parler français
57:54nous avons besoin
57:55du français pour parler
57:56autrement dit
57:57un peuple qui est privé
57:59de sa langue
57:59n'est plus capable
58:00de communiquer
58:01son rapport au monde
58:01Pendant ce temps
58:03Dominique de Villepin
58:05annonce qu'il fondera
58:06son parti
58:07la France humaniste
58:08et vous faites
58:09un lien entre
58:10ces deux informations
58:11Absolument
58:12alors je laisse de côté
58:12le côté un peu pompeux
58:14genre la France humaniste
58:15tous les autres
58:15ne sont pas humanistes
58:16mais moi de Villepin
58:17je suis humaniste
58:18il n'y a pas le monopole
58:19de l'humanisme
58:20comme aurait dit l'autre
58:21mais d'autant que
58:22Dominique de Villepin
58:23qui est un homme intelligent
58:24j'en doute pas
58:24vit un peu sur un capital
58:25de gloire
58:26qui remonte
58:262003 ça fait longtemps
58:28ça fait plus de 20 ans
58:30son discours à l'ONU
58:31donc qu'est-ce qu'il y a
58:32quel est le lien
58:33encore une fois
58:34comme Mélenchon
58:35vous l'avez dit au tout début
58:36c'est un charisme incroyable
58:37Mélenchon c'est une vraie maîtrise
58:38de la langue
58:38c'est une vraie maîtrise
58:39de la culture
58:39et c'est mis au service
58:41de la dépersonnalisation
58:42de la France
58:43c'est mis au service
58:44de la défrancisation
58:45de la France
58:46le type de charisme
58:47de Dominique de Villepin
58:48est un charisme semblable
58:49à celui de Jean-Luc Mélenchon
58:50c'est un charisme vieux monde
58:52c'est un charisme oratoire
58:53c'est un charisme littéraire
58:54on prête à cet homme
58:55une immense culture
58:56on lui prête
58:57une forme d'autorité
58:58verticale
58:59une autorité
59:00ancien monde
59:01une autorité
59:01qui s'appuie
59:02sur la littérature
59:04mais tout cela pourquoi
59:05pour accoucher
59:06d'une France
59:06qui ne serait plus la France
59:07on a chez lui
59:08une passion par exemple
59:09pour la mutation
59:10démographique de la France
59:11un consentement
59:12à l'islamisation
59:13de la France
59:14chez Dominique de Villepin
59:16voilà pourquoi
59:17certains ont dit
59:18on s'en souvient
59:18la formule pour parler
59:19de Jean-Luc Mélenchon
59:20on disait que c'était
59:21un islamo-gauchiste
59:23et certains ont dit
59:24pour parler
59:24de Dominique de Villepin
59:25que c'était un islamo-gaulliste
59:27ils ont un dénominateur commun
59:30merci beaucoup
59:32mon cher Mathieu
59:33merci à Gabriel
59:34Charlotte Marc
59:35merci infiniment
59:36pour votre présence
59:36vive la langue française
59:38vive la France
59:39l'un des pros
59:40de Pascal Praud
59:40merci à l'un des pros

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