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En août 1995, Laurent Boyer rencontre Johnny Hallyday dans sa villa de Lorada pour une interview exclusive diffusée dans FréquenStar sur M6. Un moment rare et intime où Johnny se confie sur sa carrière, sa vie personnelle, et ses projets à venir. Un document culte pour les fans, à (re)découvrir absolument !

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Musique
Transcription
00:00...
00:00Oh, je crois qu'on se fait une idée fausse de Johnny.
00:20En réalité, Jean-Philippe Smet, c'est son vrai nom.
00:23Il est d'origine franco-belge.
00:28Regardez-le bien.
00:3018 ans, 1m85, dans le sang, beaucoup de rythme, et dans la tête, beaucoup de sagesse.
00:40On est installé ici à la Sienda, enfin à la Loranda.
00:43C'est pas une Sienda, ça lui ressemble.
00:45Oh, c'est un grand tipi d'Indiens.
00:49C'est qui l'Indiens ?
00:50C'est toi le chef Indien ?
00:53Moi, j'aime les Indiens.
00:54Pour moi, les vrais Américains, c'est les Indiens, qui ont été chassés de leur terre,
00:58qu'on a mis dans les réserves, ignoblement.
01:02Et moi, j'ai toujours défendu la cause des Indiens.
01:06Pour moi, les cow-boys, c'est les mauvais, les Indiens, c'est les bons.
01:09Bizarre, parce qu'on a tendance à t'associer, toi aussi, à une attitude de cow-boy.
01:14Non, je ne suis pas cow-boy, j'aime bien les bottes, j'aime bien les jeans, c'est vrai,
01:19je m'habille toujours avec des jeans, même quand je mets une veste, je mets un jean.
01:21Je ne veux qu'on soit pas avec des petits mochas à l'Italia et un pantalon à passe.
01:27Cette passion des Indiens remonte à loin, tu te souviens ?
01:30Depuis toujours.
01:30Depuis que tu es membre.
01:32Oui, depuis que je suis membre.
01:33Depuis que tu tournais avec les Halidès dans toute l'Europe et tout,
01:36tu regardais des illustrés, tu suivais parfois les films à la télé,
01:41et tu disais que tu prenais le parti des gens qui étaient oppressés.
01:43J'ai toujours été très fanatique du cinéma, au moins depuis que je suis petit.
01:49Alors, c'est vrai que j'allais toujours voir des films sur les cow-boys et les animaux.
01:53Est-ce qu'à ce moment-là, tu aurais aimé avoir une carrière de comédien ou d'acteur ?
01:59Bon, moi j'ai fait de la chanson, mais moi c'était pour gagner ma vie au départ.
02:03Donc je faisais des petits baloches, des choses comme ça.
02:06Mais moi au départ, je ne voulais pas du tout être ni comédien,
02:09enfin quand j'étais môme, je ne voulais pas être ni comédien, ni chanteur, ni guitariste.
02:13Je voulais être courant d'automobile, je voulais être pilote de formula, la vérité, c'était ça.
02:43Mais qu'est-ce qui te plaisait dans James Dean ? Sa mort ou sa vie ?
03:01Le personnage qu'il représentait, c'est-à-dire que le jour où il est mort, j'ai pleuré.
03:08Oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh
03:38que certaines personnes ont déjà faites, on le fait à sa façon en soi, donc ça ne ressemble pas vraiment.
03:42Tu m'as dit si je suis monté sur scène, si j'ai pris une guitare, si je chante, c'est pour plaire aux gonzesses.
04:12Oui, c'est le moteur.
04:14C'est vrai qu'on voit d'une piscine, quand il y a des copines qui viennent ça, c'est vrai que je prends ma guitare et je fais toujours.
04:21Mais ce qui m'a toujours énervé, c'est que j'avais dans le nombre de mon public, j'avais en général plus de mecs que de filles.
04:27Exact.
04:28Et moi, c'était pas...
04:29Oui, mais alors, c'est toujours différent. Les filles, c'est pour les chansons entendre, les mecs, c'est pour le rock'n'roll.
04:34La rock'n'roll attitude aussi.
04:36La rock'n'roll attitude, oui.
04:38Avec la balade.
04:39Ah, t'as vu, je veux plus de balade maintenant.
04:42Retiens la nuit, avec toi, elle paraît si belle.
04:49Retiens la nuit, mon amour, qu'elle devienne éternelle.
04:57Pour le bonheur de nos deux cœurs, arrête le temps et les erreurs.
05:05Je t'en supplie, à l'infini, retiens la nuit.
05:13Je t'en supplie, je t'en supplie, à l'infini, retiens la nuit.
05:28Bravo ! Premier prix à l'unanimité.
05:33Qu'est-ce que vous en savez ?
05:35Que les femmes valent mieux que les hommes.
05:41Elles posent des questions en lieu de vouloir des réponses.
05:46Il faut du temps.
05:47Et c'est de l'argent.
05:50Et c'est de l'argent.
05:54À qui ?
06:02Qu'est-ce qui fait que tu es avec une nana ?
06:03C'est que tu tomberas dingue ? T'as une émotion ?
06:05Pour moi, ce qu'il y a de plus important, c'est la première rencontre avec quelqu'un.
06:10C'est le moment où tu rencontres quelqu'un.
06:13Où tu as un choc.
06:15En rencontrant une personne, tu n'as pas avec d'autres.
06:19Ou alors, si tu n'as pas ce choc-là,
06:22c'est une aventure d'une nuit.
06:24Mais bon, les autres d'une nuit, ça ne va jamais très loin.
06:27Moi, je connais des filles qui sont beaucoup plus belles que d'eux,
06:29qui sont vraiment des belles filles.
06:31Mais elles ont l'air tellement con dans le regard
06:33que finalement, ça ne mérite pas plus que de nuit.
06:37Il y en a d'autres qui sont peut-être un peu moins belles temps en temps,
06:39mais il y a quelque chose de tellement fort dans le regard
06:41que ça mérite de te regarder plus longtemps.
06:46Tu sais que tu as un drôle de regard, on me l'a déjà dit, mais c'est vrai.
06:50Qu'est-ce que tu sais, ça ?
06:51Non.
06:53Si, tu as un regard très étrange.
06:55Pourquoi ?
06:57Il y a quelque chose par moments de très cruel, très détaché.
07:01À la fois, très cruel et très détaché.
07:03Il paraît que j'ai les yeux bleus qui font ça.
07:05Quels sont tes rapports avec Johnny maintenant ? Des amis ?
07:08Vous savez, je pense que quand on aime quelqu'un, on ne le désaime pas comme ça.
07:14Johnny fera toujours partie de mon ciel.
07:18C'est toujours été une étoile dans mon ciel et ça le reste.
07:20Et c'est comme ça.
07:23Moi, je suis quelqu'un de fidèle et les gens que j'ai aimés, je les aime toujours.
07:29Peut-être différemment, mais ils ont toujours une place dans mon cœur.
07:33C'est beau, taine l'aire, tu en feu !
07:42C'est beau, taine l'air, tu en feu !
07:47C'est un jour, j'enfin l'air, tu l'air, tu en feu !
33:515 5,5
38:55Donc, vraiment, je profite des moments présents, parce que je ne peux pas vraiment faire des plans longtemps à l'avance,
39:02parce qu'il y a toujours un truc qui arrive où ça me fout tout en l'air, donc je ne prévois rien.
39:07Ça ne t'angoisse pas, ça, justement, de ne pas prévoir l'avenir, ou pas de dire, tiens, je ferai bien ci, je ferai bien ça, dans deux ans.
39:12Non, c'est bien, mais je voudrais un jour, quand même, avoir le temps de me dire, je refuse tout, quelle que soit la chose à faire,
39:22et pendant un an, je me casse en bateau.
39:23Moi, j'adore le bateau, c'est comme ça.
39:26Ça n'était jamais arrivé de braquer un an ?
39:28Non.
39:29Ça fait 35 ans que ça dure, quoi.
39:31C'est tout le temps, tout le temps, tout le temps, t'es sur la brèche tout le temps.
39:35Est-ce que tu penses que pour être Johnny Hallyday, j'entends le personnage, la star, Johnny Hallyday,
39:40est-ce que ça passe par ça, justement, ce temps, cette implication, 12 mois sur 12 ?
39:45C'est une maison, surtout comme celle-ci, ça coûte cher, donc j'ai des crédits, moi, à payer tous les mois,
39:50donc il faut quand même une gaine de l'argent pour les payer.
39:52Et tout ça fait que je suis toujours obligé de payer quelque chose, donc obligé de travailler.
39:58C'est comme Robert Mechoum un jour qui répondait dans une interview,
40:05pourquoi vous avez fait ce film, ce mauvais film ?
40:06Parce qu'il avait fait un navet, je me rappelle plus ce que c'était,
40:08enfin bon, il avait fait un navet, il a fait, oui, c'est vrai, c'est un navet,
40:11mais il fallait que je répare ma toiture.
40:15T'as fait des navets, toi ?
40:16Bon, moi, c'est pas ma toiture, c'est un peu la même chose, mais avec autre chose, quoi.
40:20T'as fait des navets, est-ce que tu penses qu'il y a quelques albums qui sont moyens ?
40:23Ah oui, surtout, oui, c'est sûr, sur le nom, oui.
40:26Sur le nom, quand même.
40:27Pas mal, honnête de le dire.
40:29Non, mais je le pense, en plus.
40:31Malheureusement, moi, j'ai un contrat avec mes maisons de 10,
40:33si j'ai des producteurs indépendants,
40:35c'est vrai qu'un album ne me fait pas quand il est fini,
40:37je le mets à la poubelle, j'en fais un autre.
40:40Bon, les maisons de 10, quand ils ont payé un million de dollars pour faire un album,
40:42c'est vrai qu'il se dit qu'il n'est pas question de le détruire, on le sort.
40:48Je ne change pas un homme, un homme, ça vieillit, ça ne meurt pas, non.
41:03Pour n'avoir jamais cru, je n'ai jamais vécu.
41:07Pour ne l'avoir jamais su, mon père, je te salue.
41:16Je ne change pas un homme, un homme, ça vieillit.
41:26Je ne change pas un homme, un homme, ça vieillit.
41:33On dit que tes paniers percés sont extrêmement généreux.
41:35Pour moi, l'argent, ça ne sert qu'à ça.
41:38Moi, je n'ai pas envie qu'on m'enterre,
41:39quand je mourrai, je n'ai pas envie qu'on m'enterre avec mon argent dans la tombe,
41:43je n'aurai plus rien à foutre de ça.
41:45Tu penses à ta mort parfois ou pas ?
41:47Non, mais ça arrivera comme tout le monde.
41:49Ça ne te fait pas flipper ?
41:50Malheureusement, on n'est pas attiré.
41:51Oui, le rêve de l'homme, c'est d'être dieu.
41:55Quoique, il y a des dieux vivants.
41:57Oui, c'est ce que disait toujours Coluche de moi.
42:01Il me disait le mythe vivant.
42:04Oui, c'est ça.
42:06C'est ça.
42:06Ce soir, je dine avec le mythe vivant.
42:09Les gens m'appellent l'idol de jeun.
42:15Ils n'ont même qui m'ennuient.
42:19Mais ils ne savent pas dans la vie
42:22Que parfois, je m'ennuie.
42:27Je cherche celle qui serait mienne.
42:31Mais comment faire pour la trouver ?
42:36Le temps s'en va, le temps m'entraîne.
42:39Je ne fais que passer.
42:45La nuit, je file.
42:48Tout seul, le vide, le vide.
42:52Je ne suis qu'une bière qui roule toujours.
42:58J'ai bien la fortune, mais plus.
43:05Et mon nom partout dans les rues.
43:10Pourtant, je cherche tout simplement l'amour.
43:14Ça ne te dérange pas trop dans la rue
43:18d'être harcelé par des petits, par des...
43:21Non, tu sais, je trouve ça très sympathique.
43:23Mais je fais semblant, c'est de ne pas voir.
43:27Alors, je suis au mieux de 500 personnes qui me suivent,
43:29mais je me balade comme s'il n'y avait personne.
43:32Et ça te fait quoi à l'intérieur ?
43:33Tu te dis quoi dans ces cas-là ?
43:35Ça me stresse un peu.
43:38Ça me stresse un peu, c'est toujours stressant
43:40de se dire, je ne peux pas m'arrêter acheter une glace
43:42sur le port sans qu'il y ait 500 personnes
43:44qui me regardent manger la glace.
43:46Bon, c'est énervant, ça, tout va.
43:47Mais ça, à Saint-Tropez, ce n'est que vraiment,
43:50ce n'est qu'au bas de jouer au mois d'août,
43:51parce que je viens souvent dans la maison ici l'hiver.
43:56L'hiver, je n'ai pas de problème.
43:58L'hiver, il n'y a que les tropéziens.
43:59Les tropéziens, ils me collègent depuis 35 ans,
44:01parce que ça fait 35 ans que je viens ici.
44:03Et pour eux, je fais partie du pays.
44:05Quelque part.
44:06Donc, puis ils sont sympas l'autre jour,
44:08parce qu'il y a des fans qui demandaient,
44:11il y avait un mec, je ne sais pas,
44:14un paysan avec son tracteur qui est sur la route,
44:16puis ils s'arrêtent et ils disent,
44:18où est la maison de Joe Dédidé ?
44:20Et il fait, il n'est pas là en ce moment, il n'est pas là.
44:24Il me protège en même temps.
44:35...

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