00:02Troisième et dernière partie d'Europe 1 Midi Weekend et nous consacrons cette édition à cette entrée dans la danse des Etats-Unis,
00:09en guerre désormais contre l'Iran après avoir frappé trois sites nucléaires iraniens.
00:13On va voir quelles sont les conséquences, on a vu déjà la partie militaire, la partie géopolitique,
00:18nous allons à présent nous intéresser à la partie scientifique avec Emmanuel Galichet que j'accueille.
00:24Bonjour.
00:25Bonjour.
00:25Enseignante chercheuse en sciences et technologies nucléaires au CNAM.
00:29Alors on va parler peut-être particulièrement de ce site de Fordo, c'est une forteresse qu'on disait imprenable
00:34parce que c'est le cœur de l'action nucléaire iranienne.
00:38On imagine qu'il y a de très gros dégâts, est-ce que vous avez déjà une petite perception, une petite idée de ce que ces bombardements ont donné ?
00:44Alors pour l'instant nous n'avons pas énormément d'informations à part les images satellites
00:50et donc il est probable effectivement qu'il y ait eu un certain nombre de dégâts
00:55mais on ne sait pas jusqu'à combien ont été endommagés par exemple le nombre de centrifugeuses, etc.
01:04Il faut se rappeler quand même que ce site est sous une montagne à plus de 80 mètres de profondeur
01:10et donc tant qu'il n'y aura pas des gens pour aller voir sur place les dégâts,
01:14nous n'avons pas beaucoup plus d'informations.
01:18Par contre, l'AIEA bien sûr a des capteurs de radioactivité un peu partout
01:28et pour l'instant il n'y a eu aucun rejet de radioactivité hors du site
01:33ce qui est un petit peu normal puisqu'on a une matière qui est peu radiologiquement dangereuse.
01:38Alors ce qui signifie, quand vous nous dites cela, Emmanuel Gallichet,
01:42cette réunion d'urgence demain d'ailleurs de l'AIEA, c'est préventif plutôt ?
01:49Alors c'est peut-être préventif mais c'est surtout parce que là il y a eu un nouveau pays
01:54qui est rentré dans le conflit et donc il y a besoin quand même de voir où en sont les sites
02:00et essayer de demander une désescalade absolument
02:05parce qu'il faut se rappeler quand même que les sites nucléaires sont protégés par la Convention de Genève
02:10et donc normalement ils ne doivent pas, dans n'importe quelle situation,
02:16ils ne doivent pas être bombardés et donc pour l'instant c'est normal que l'AIEA
02:22fasse ce genre de réunion en urgence bien sûr.
02:25Alors les Iraniens, est-ce qu'ils ont pu déplacer, alors ma question est peut-être un peu naïve,
02:29les installations qu'il y avait sur le site de Fordo, est-ce que le programme nucléaire est anéanti ?
02:34Alors non, sûrement pas anéanti, il est énormément freiné, ça c'est évident,
02:40mais il ne sera pas anéanti parce qu'ils ont déjà des stocks par exemple de matières enrichies à 60%,
02:47ça on en a la certitude, et ils ont pu effectivement soit les déplacer,
02:52soit les protéger encore plus même dans les sites de Fordo et Natanz,
02:57donc on n'est pas du tout sur un anéantissement à mon avis pour l'instant du programme nucléaire iranien.
03:03On parle bien du programme nucléaire militaire et non pas du programme nucléaire civil.
03:10Absolument, absolument. Pour l'instant, le doute persiste encore évidemment sur le fait que l'Iran
03:17veuille se doter d'armes nucléaires.
03:21Pour l'instant, ils sont eux-mêmes signateurs du traité de non-prolifération,
03:26donc dans ce cadre, ils ont droit à une énergie nucléaire civile, comme vous le disiez,
03:30mais ils ne peuvent pas se doter de l'arme nucléaire.
03:33Donc là, tout est là, la problématique est bien sûr immense,
03:37parce qu'il est clair qu'à 60% déjà d'enrichissement, vous n'avez pas d'activité civile connue,
03:44donc le doute persiste évidemment sur l'intention de l'Iran sur ce programme nucléaire militaire.
03:50Merci Emmanuel Gallichet, enseignante chercheuse en sciences et technologies nucléaires au CNAM.
03:55Vous avez évoqué cette réunion demain de l'AIEA,
03:59et j'en profite pour vous indiquer qu'Emmanuel Macron, l'annonce à l'instant,