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  • 22/06/2025

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00:00Europe 1, 8h12, l'heure d'accueillir l'invité d'Europa Matin Week-end.
00:04Lénaïc Monnier, vous revenez sur la très forte actualité de ce dimanche matin
00:07avec le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Cannaire.
00:10Oui, parce qu'à l'origine, nous avions prévu d'inviter M. Cannaire pour parler des retraites.
00:14On le fera peut-être d'ici quelques minutes, mais effectivement,
00:17le monde est peut-être en train de basculer.
00:20Bonjour Patrick Cannaire.
00:21Bonjour Madame Monnier.
00:22Alors nous revenons avec vous forcément ce matin sur ces frappes américaines
00:25sur des sites nucléaires iraniens.
00:27C'est une volte-face de Donald Trump qui pourtant hier annonçait vouloir prendre un petit peu de temps.
00:34Est-ce que cette action vous surprend, M. Cannaire ?
00:37Écoutez, par rapport aux déclarations de ce président qui change beaucoup, j'ai envie de dire, de position
00:44et pas uniquement sur les aspects militaires, on le voit bien sur le plan économique,
00:49c'est vrai que c'est une surprise.
00:50C'est une surprise, mais il fallait sûrement aussi l'effet de surprise
00:53pour montrer aux Iraniens qu'ils ne pouvaient plus continuer à enrichir, enrichir, enrichir leur uranium
01:00dans toute impunité.
01:02Parce que le sujet, il est bien là.
01:04C'est que pour du nucléaire civil, il faut de l'uranium enrichi à 3 ou 4%.
01:07Quand on a 400 kilos, je crois, d'uranium enrichi à 60%, c'est qu'on a une autre intention.
01:13Et cette intention-là, personne au monde, je dis bien personne au monde,
01:16ne voulait que l'Iran se dote de l'armouclair.
01:18Et c'est vrai qu'on se demandait, on se posait la question avec de nombreux experts
01:22s'il fallait frapper ou bien négocier.
01:25Manifestement, les Etats-Unis ont tranché.
01:27Est-ce que cela signifie, Patrick Caner, que le monde est peut-être en train de basculer, d'entrer en guerre en tout cas ?
01:32Ah, c'est un tournant.
01:33C'est un tournant, manifestement, dans ce dixième jour de guerre entre l'Iran et Israël.
01:38Et ça rentre aujourd'hui dans le dispositif militaire.
01:42Mais la question qui est posée, c'est est-ce que l'Iran, en tout cas le régime des gardiens de la révolution islamique,
01:50est-ce que ce régime est un danger mortifère pour notre planète ?
01:55Je pense qu'on peut dire que la réponse est oui.
01:57Et que donc, vous savez, moi j'ai signé une proposition de résolution au Sénat
02:01avec tous les autres présidents de groupe,
02:04ce qui veut dire que c'est vraiment un sujet transportisant,
02:06pour reconnaître comme terroriste ce régime politique iranien.
02:12Et donc, si on veut que le peuple iranien puisse demain retrouver une démocratie,
02:16puisse demain retrouver un espoir et de paix dans cette partie du monde,
02:21effectivement, il faut à un moment donné que ce régime disparaisse.
02:25Est-ce que c'est par la capitulation ? Est-ce que c'est par l'élimination ?
02:28En tout cas, je pense qu'il ne faut pas avoir la main qui tremble dans ce genre de conflit.
02:33Et effectivement, l'Iran qui a menacé de conséquences éternelles ce matin, Patrick Cannaire.
02:38On vit au gré des minutes, évidemment, les différentes déclarations.
02:41Déclarations, pas de déclarations en tout cas, de la France à 7 heures.
02:45Néanmoins, effectivement, la riposte a été immédiate sur l'État d'Israël.
02:48Oui, donc, vous savez, depuis 10 jours, encore une fois, nous avons là des missiles extrêmement puissants,
02:57de plusieurs tonnes, qui tombent sur les villes israéliennes, où qu'elles soient.
03:00Le dôme de fer montre, non pas ses limites, mais montre qu'en cas de saturation,
03:05il ne peut pas répondre à toutes les attaques.
03:07Et moi, je suis assez admiratif de voir la population israélienne très, très résiliente
03:12et qui accepte cette contrainte énorme, avec des pertes civiles, puisque chacun a bien compris
03:18que pour Israël et pour les États-Unis, depuis ce soir, ce sont des cibles militaires
03:24qui sont visées, ou des dirigeants du régime islamique.
03:28Pour ce qui concerne l'Iran, c'est un tir à tout va, permettez-moi l'expression,
03:34avec des missiles qui touchent des quartiers de population civile.
03:37Donc, c'est une autre forme de riposte que je condamne naturellement, mais c'est la guerre.
03:44C'est la guerre, et donc, par définition, il n'y a pas de guerre, permettez-moi l'expression,
03:47propre par rapport aux civils, c'est terrible.
03:50Et je sais qu'il y a aussi des civils iraniens qui ont été touchés par les frappes israéliennes.
03:54Et juste après votre intervention, Patrick Caner, nous serons justement à Tel Aviv,
03:57avec le correspondant d'Europe 1, Frédéric Simon.
04:00Alors, je reviens sur ce pourquoi nous vous avions invité tout de même au départ,
04:03ce conclave autour des retraites, des mois de discussion.
04:07Est-ce que ça accouche d'une souris, finalement ?
04:09Je ne crois pas. Je ne crois pas. En tout cas, je ne crois pas.
04:12Mes informations montrent que, même si, a priori, la mesure d'âge ne serait pas modifiée,
04:17mais moi, je voudrais féliciter la CFDT, notamment Marie-Lise Léon, la CFTC,
04:22la CFE-CGC, qui ont continué à garder un contact.
04:27C'est un contact utile, je crois, j'espère, avec le MEDEF et la CPME,
04:30pour trouver une forme de pacte social nouveau,
04:33réformant la réforme de 2023 que nous avions totalement combattue.
04:39On me dit qu'il y a des avancées sur le compte pénibilité,
04:41la reprise en considération de plusieurs critères,
04:45notamment sur les vibrations, les postures pénibles,
04:48les charges lourdes, voire même peut-être l'exposition aux produits chimiques.
04:52On parle aussi de diminuer l'âge des parents en retraite où il n'y aurait plus aucune décote.
04:58Aujourd'hui, c'est 67 ans, il pourrait être diminué de quelques mois.
05:02On parle aussi de mesures pour les femmes, notamment pour lutter contre les carrières hachées.
05:07Ce sont des avancées, pas suffisantes, disons-le clairement,
05:10puisque nous, nous étions favorables en tant que socialistes à une mesure d'âge nouvelle.
05:14Mais me dit-on aussi, puisqu'on est pour l'instant sur les hondis, Mme Meunier,
05:19il semblerait que le MEDEF pourrait menacer de ne pas venir demain boucler cette négociation.
05:25Ce serait totalement irresponsable, je le dis au et fort à votre micro.
05:29J'imagine qu'il y a des lignes rouges qu'il ne faudrait surtout pas franchir.
05:34Quelles sont-elles pour le Parti Socialiste à cette heure ?
05:36Et est-ce que le Parti Socialiste est intégralement aligné sur ce sujet ?
05:40Écoutez, nous, nous pensions qu'il était nécessaire de modifier fondamentalement cette réforme
05:47par une mesure d'âge qui ne soit pas de ramener la réforme à la retraite à 64 ans.
05:52Je vous rappelle, c'est quand même une mesure injuste,
05:55une mesure qui touche les plus modestes de nos concitoyens,
05:58qui ne règlent en rien l'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre, par exemple,
06:05et qui touche en fait un sujet d'environ, c'est important, 12 à 13 milliards d'euros.
06:09Ça, je ne le nie pas, mais sur les 400 milliards d'euros
06:14que représentent les petites retraites dans notre pays.
06:17Et je ne veux pas qu'on présente la retraite comme une charge pour le pays.
06:21C'est une chance pour le pays d'avoir des retraités qui ont des revenus
06:23et qui les dépensent dans l'économie réelle, tout simplement.
06:27Donc, la ligne rouge, en tout cas la ligne de difficulté de négociation,
06:31c'est bien sûr le niveau de départ en retraite.
06:34Mais je fais confiance notamment à la CDT qui est un grand syndicat réformiste.
06:39Et si la CDT estime qu'il y a eu des avancées significatives,
06:43il faudra les transformer dans la loi.
06:44Et nous aurons au Parlement, ça a été l'engagement du Premier ministre,
06:47nous aurons l'occasion de revenir sur nos demandes.
06:49En tout cas, je me refuse à imaginer un échec total avec un statu quo
06:54qui, bien sûr, là, entraînerait potentiellement une censure portée par les socialistes.
06:59Donc, attendons demain, mais il faut que tout le monde accepte de faire un effort.
07:03Eh bien, je vous remercie beaucoup, Patrick Caner, pour cet agenda un peu bouleversé,
07:06mais de votre intervention néanmoins ce matin sur Europe 1,
07:09président des sénateurs socialistes. Merci à vous.

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