- 20/06/2025
L' activité dans l'ancien donne des signes de reprise avec de meilleures conditions d'emprunt...mais jusqu'à quand ? Caroline Arnould (Cafpi) et Olivier Colcombet (Optimhome) livrent une série d'indicateurs et échangent sur la durée de cette reprise. Emission Figaro Immo présentée par Olivier Marin.
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00:00On est à la mi-temps de cette année 2025, et bien c'est l'occasion de faire le point sur l'évolution des prix, l'évolution des transactions, des conditions d'emprunt.
00:08Ça bouge pas mal, c'est ce que l'on va voir dans cette émission. Figaro Imo, c'est parti.
00:19Deux invités dans cette émission pour décrypter l'activité des marchés immobiliers, mais aussi nous donner une série d'indicateurs et puis des conseils pratiques.
00:27Caroline Arnoux, bonjour. Bonjour Olivier.
00:30Directrice générale de CAFPI, spécialiste des crédits immobiliers, des conditions d'emprunt.
00:36Olivier Colcombet, bonjour. Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:38Président de Optimum, réseau de mandataires avec Digitere Group.
00:44On va évoquer bien sûr ces marchés, mais en introduction à tous les deux pour avoir aussi un peu votre état d'esprit.
00:50Justement, on est à la mi-temps de cette année. Dans quel état d'esprit êtes-vous, Caroline ?
00:56Alors, dans un état d'esprit très positif pour la suite. Surtout qu'on sait d'où on vient de ces dernières années de crédit et d'immobilier en général extrêmement chahutés.
01:10Donc là, nous on sent au niveau du crédit immobilier qu'on a passé à un point d'inflexion en termes de volume, en termes de distribution de crédit.
01:18On est revenu à plus de 12 milliards par mois de crédit en France. Là, on était plutôt en dessous de 7 l'année dernière.
01:27Donc, on a passé à un point d'inflexion et avec des taux qui se stabilisent. On en reparlera peut-être après.
01:35Mais des indicateurs très positifs pour cette année 2025.
01:39Donc, pour l'instant, en tout cas, une bonne dynamique sur la première mi-temps de cette année. Olivier ?
01:44Je ne peux que confirmer. La baisse des taux a débloqué bon nombre de dossiers.
01:49Intéressant de voir tant sur les premiers aux excédents que sur les secondos excédents, puisqu'il fallait qu'ils vendent pour réinvestir, bien évidemment.
01:56Donc, le moral est plutôt beau fixe. Le marché, globalement, fait entre 8,5 et 10% de croissance en valeur.
02:03Et en volume, c'est à peu près la même chose, parce que les prix sont quasi stables. Une légère augmentation, on reviendra sur le sujet.
02:08Et le groupe fait plus 20 et Optium fait plus 25% sur le premier trimestre versus l'année dernière.
02:15Donc, on débute l'année dans un bon état d'esprit et en investissant énormément pour cueillir les fruits de la croissance.
02:23Alors, justement, on va voir avec vous une série d'indicateurs.
02:26Alors, tout d'abord, au niveau des ventes, Olivier. Comment ça se passe les retours au terrain ?
02:31Depuis, on va dire que depuis le dernier trimestre 2024, il y a une vraie reprise de la dynamique.
02:37Les acheteurs sont là. Les Français n'ont jamais quitté leur rêve d'ouvrir des projets immobiliers.
02:42Ils étaient bloqués pour les réaliser.
02:44Ils ne pouvaient pas.
02:44Ils ne pouvaient pas. Le financement n'était pas là. Caroline reviendra dessus.
02:48Et donc, on voit depuis le début de l'année avec la baisse des taux, on en est à la huitième, je crois, de la BCE,
02:55que ça débloque bon nombre de dossiers et de sujets.
02:59Donc, un retour en croissance. En termes de prix, je le disais, une stabilité.
03:04Et on constate que...
03:05Juste, Olivier, est-ce qu'il y a des secteurs particuliers où il y a une reprise plus forte au niveau géographique ?
03:11Je pourrais répondre en trois points.
03:14Le premier, les régions qui ont le plus baissé, je pense Paris, Lyon, Bordeaux, par exemple,
03:20ou les villes, parce que c'est surtout les métropoles, repartent plus vite que les autres,
03:24avec une légère augmentation des prix, Paris est un peu freiné par le prix moyen
03:30qui vient encore bloquer bon nombre de primo-accédants, entre autres.
03:33Qui commence à remonter légèrement.
03:35Et donc, ça ne fluidit pas le marché, comme on peut le voir dans d'autres régions.
03:39Deuxième point, le type de produit.
03:42Les très proches banlieues des métropoles, par exemple, les maisons, il y a une pression très forte.
03:47On demande des cadres et cadres supérieurs pour des maisons.
03:49Donc là, on a un impact et une surcroissance, puisqu'en volume, on doit être à 4,5, 5 sur Paris,
03:57ou l'Île-de-France, on va dire.
03:58Et dans le reste de la France, on est plutôt à 15 pour avoir notre moyenne à 10.
04:02Donc, deuxième part, c'est type de marché.
04:05Et puis, pensons à ceux qui sont dans des régions un peu, parfois de la diagonale du vide.
04:11Il y a vraiment des régions où ça n'a pas bougé, voire les prix continuent légèrement à baisser.
04:15Et on manque de volume. Donc, quand on manque de volume, même la nature du prix et l'analyse des prix n'est pas très pertinente,
04:22puisqu'il faut quand même des volumes importants pour pouvoir parler de moyenne de prix à la hausse ou à la baisse.
04:27Concernant les grandes villes, pas d'évolution notable de prix, ni d'effondrement, ni de hausse spectaculaire.
04:33On reste sur une forme de stabilité.
04:35On est quasi stable, plutôt légèrement positif, entre 0,01 et 0,05 sur les trois premiers mois de l'année.
04:42Et on voit que les acquéreurs ont un pouvoir de négociation qui paraît surévalué autour de 10% de pouvoir de négociation
04:51entre le prix de mandat, donc le prix de l'annonce, et le prix de l'acte.
04:56Et ceci est dû à deux phénomènes.
04:57Donc, marge de négociation, 10% Olivier ?
04:5910% de marge de négociation.
05:00C'est quand même important.
05:02C'est joli.
05:03Et ça s'explique comment ?
05:05Un, l'historique de la progression des prix en France font que les vendeurs sont encore assez exigeants, voire gourmands, sur leur prix de vente.
05:12Donc, on tente le coup.
05:14Et les mandats sont peut-être encore pris un petit peu au-dessus du prix de marché.
05:18Si ça bouge, tant mieux.
05:20Si ça ne bouge pas, on a une stratégie de vente.
05:22Ou trois semaines plus tard, on baisse légèrement les prix.
05:24Et puis, bien évidemment, le corollaire, c'est qu'un acquéreur qui est solvable et qui présente un beau dossier,
05:31a un peu plus de pouvoir qu'il y a 3-4 ans, où la négociation était proche de, pas de zéro, mais elle était environ de 3 points.
05:39Où là, aujourd'hui, on frise plutôt les 10 points.
05:42Voilà.
05:42Donc, intéressant.
05:43C'est, vous direz, c'est toujours le moment d'acheter, mais c'est surtout le moment si c'est personnellement le moment.
05:48Mais financièrement, et sur le plan, beaucoup d'offres, on a une vraie belle croissance des mandats en France.
05:55Moi, je suis à plus de 20% de croissance du nombre de biens mis à la vente.
05:58On avait, pendant la crise, non seulement un problème des financements, mais on a un problème d'offres.
06:02Aujourd'hui, beaucoup de Français qui sont prêts à mettre leurs biens à la vente sur le marché, puisque le marché s'est fluidifié.
06:08Et donc, résultat, baisse des taux, augmentation du nombre de prix disponible,
06:14c'est une belle fenêtre pour engager un projet d'acquisition ou un projet de vente, bien sûr.
06:19Belle fenêtre pour engager de l'emprunt, pour emprunter.
06:24Mais peut-être, Caroline, rappelez le contexte économique particulier dans lequel nous sommes, même géopolitique.
06:30On se souvient déjà qu'en février 2024, les taux étaient allègrement à 4,2%, 4,3%.
06:38Donc, on a vécu une baisse des taux assez consécutive tous les mois depuis juin 2024.
06:49En janvier 2025, on a eu des banques qui sont revenues très fortement sur les marchés.
06:54On a vu les offres des banques fleurir et les taux ont continué à baisser.
06:58Et là, aujourd'hui, on est sur une stabilisation des taux autour de...
07:04Alors, on va le voir, justement.
07:05On voit l'évolution des taux, effectivement.
07:07Donc, vous voyez les taux de la Banque centrale.
07:09La Banque centrale, qui en est à sa huitième baisse de taux consécutive.
07:13Banque centrale européenne.
07:14Alors, la Banque centrale européenne, vous me direz, c'est les taux courts.
07:18C'est les taux courts.
07:19Et la Banque centrale, elle est confrontée à, déjà, la baisse de l'inflation.
07:23Donc, ça, c'est ce qu'elle poursuivait en augmentant ses taux.
07:27On s'en souvient très fort.
07:28Elle voulait freiner l'inflation.
07:30Là, on est revenu à une inflation en deçà des 2%.
07:33Donc, on peut dire qu'elle a atteint ses objectifs.
07:35Et elle est confrontée à une nouvelle problématique, la Banque centrale, qui est la croissance.
07:39Et là, on a une croissance qui est très à tonne en Europe et en France.
07:44Donc, la Banque centrale, pour redynamiser la croissance, qu'est-ce qu'elle fait ?
07:48Elle baisse ses taux.
07:49Donc là, on a une baisse des taux.
07:50On a vu la pente qui est très, très forte de la Banque centrale, avec des taux qui ont beaucoup baissé depuis le plus haut de l'année dernière.
08:01Là, on est sur une stabilisation un petit peu des taux de crédit immobilier.
08:06Pourquoi ?
08:07Alors que la Banque centrale baisse très fort.
08:09Parce que le crédit immobilier, il est basé sur les taux longs, sur les taux obligataires, la fameuse OAT 10 ans.
08:16Et cette OAT 10 ans, elle, elle reflète les tensions géopolitiques, notamment mondiales.
08:24Donc, l'OAT, elle se met un petit peu en surchauffe, quand vous avez les annonces de Donald Trump, les tensions sur la guerre en Ukraine, etc.
08:35Donc, cette OAT, sur laquelle se basent les banques, l'OAT, elles ajoutent une marge pour faire leur crédit.
08:43Elle résiste vraiment, elle est montée jusqu'à 3,6, 3,7.
08:47Là, en ce moment, elle est à 3,20, donc elle se stabilise un petit peu à la baisse.
08:50Donc, les banques pourraient baisser plus en fonction des signaux envoyés par la BCE.
08:53Exactement.
08:54Mais font tout de même attention et c'est un équilibre qui est très fragile, avec notamment l'OAT 10 ans.
08:59Tout à fait.
08:59Elle pourrait baisser plus si l'OAT continue de baisser.
09:02Ce qui est compliqué, c'est aussi la situation en France liée à la dette, puisque l'OAT 10 ans, c'est des primes sur la dette de la France.
09:16Donc, si les investisseurs sont inquiets sur la capacité de la France à maintenir une dette raisonnable, l'OAT ne va pas complètement baisser et suivre la BCE.
09:24Pour autant, on est dans un momentum qui est bon au niveau des taux.
09:31On l'a vu sur les taux que vous avez affichés, les meilleurs profils, eux, peuvent avoir des taux en dessous de 3 %, 2,80, etc.
09:40Jusqu'à combien ? 2,80 ?
09:422,80, ça va être sur 15 ans.
09:442,94 sur 20 ans, ça, c'est des moyennes.
09:47Mais à 10 ans, on descend à 2,7, 2,6.
09:50On rappelle les bons profils, CDI, un peu d'apport, un petit peu de patrimoine, pas forcément des gros revenus, parce que les banques sont quand même en quête de conquête.
10:04Toute cette conquête qu'elles n'ont pas pu faire quand les taux étaient très élevés.
10:07Aujourd'hui, elles veulent acquérir des nouveaux clients.
10:09Donc, c'est pour ça que les banques, aujourd'hui, elles sont dans une situation où elles ne gagnent pas d'argent sur le crédit,
10:13mais elles continuent à vouloir avoir des clients qu'elles vont pouvoir équiper.
10:20Et suivi par une dynamique porteuse où le marché de l'immobilier est aussi stabilisé.
10:25Donc, aujourd'hui, on est sur un moment privilégié, un bon moment pour emprunter.
10:33Et les volumes ne se trompent pas.
10:35Et elles regardent de plus en plus, en tout cas, la valeur verte des biens, puisqu'avant, pendant longtemps, la banque demandait la capacité de remboursement.
10:42Maintenant, c'est qu'est-ce que vous souhaitez acheter ? Quel type de bien ?
10:46Quelle est sa classification avec des banques qui accompagnent en cas de travaux de rénovation énergétique ?
10:50Ou qui aident quand le bien est classé A ou B, donc qui est vertueux ?
10:55Donc, ça, c'est à prendre en compte aussi.
10:56Il n'y a pas que le taux d'intérêt, il y a aussi tout le reste.
10:59Il y a le taux.
10:59Il y a les codes, des prêts bonifiés.
11:01Il y a l'assurance, il y a les prêts bonifiés.
11:03On a vu des banques qui abondent.
11:06On a évidemment le prêt à taux zéro.
11:08Ça, le prêt à taux zéro, c'est un des déclencheurs de ce printemps du crédit qui est ultra positif,
11:16puisque le prêt à taux zéro, il a été rendu accessible partout en France pour tout type de logement, la maison, les logements collectifs.
11:27Dans le neuf.
11:27Dans le neuf, quand même, dans le neuf, avec des plafonds de ressources un petit peu élevés.
11:34Donc, le PTZ, avec la baisse des taux, a permis aussi aux primo-accédants de revenir sur le marché.
11:40Là, ce qu'on voit vraiment ce printemps, c'est les primo-accédants, des couples avec enfants,
11:44qui reviennent sur le marché et qui achètent dans de bonnes conditions.
11:48Ça, vous les voyez, justement, Olivier, rebondir ?
11:51Deux choses.
11:52Dans la partie financement, nous, nos conseillers sont formés pour aller voir les courtiers.
11:57Je ne travaille pas pour la CAFPI, mais on travaille avec la CAFPI.
12:01Parce que c'est excessivement important, parce que régionalement, l'agressivité des banques
12:04pour aller chercher des nouveaux clients n'est pas la même d'une région à l'autre, et d'une banque à l'autre.
12:09Donc, un courtier, en général, comme il travaille pour le panel de toutes les banques,
12:13il sait en mai quelle banque il faut aller voir de préférence.
12:17L'expertise locale.
12:18Hyper locale, et qui est mise à jour très certainement, au moins de façon hebdomadaire.
12:24Donc ça, c'est le premier point.
12:25En termes des primo-accédants versus le marché, en comparant nos chiffres avec Caroline,
12:31qu'est-ce qu'on constate ?
12:32C'est que, finalement, dans la chute, le courtage en financement baissait beaucoup plus vite
12:37que les volumes de transactions, même si nous avons beaucoup souffert en 2022, 2023 et 2024,
12:44parce qu'on avait une prépondérance à ceux qui avaient de l'apport, qui pouvaient payer cash.
12:49Donc ça, c'était un point qui donnait la primeur aux secondes accédants.
12:54Donc on a vu les primo-accédants revenir parce qu'eux se sont solvabilisés.
12:58Mais ce qui est intéressant, par ailleurs, c'est que nous, on a une très belle augmentation des secondes accédants,
13:03parce que quand ils avaient emprunté à 2, ils voulaient vendre leur T2 pour acheter un T3,
13:08mais là, ils empruntaient à 3,5 ou 4, ils se retrouvaient complètement bloqués,
13:13et ils rachetaient au mieux un T2, voire moins bien que ce qu'ils avaient préalablement.
13:17Et ça, ça vient de sauter sur le début d'année.
13:19Et donc, ça permet à ceux qui veulent s'agrandir, entre autres,
13:23parce que la famille s'agrandit pour plein de raisons, d'acheter plus grand,
13:26d'avoir un nouveau accès.
13:28Et là, on voit une belle fluidité nationale, d'ailleurs, sur l'acquisition pour les secondes accédants.
13:34Donc c'est vraiment les deux populations, j'insisterai là-dessus,
13:37qui ont le sourire et pas uniquement les primo-accédants.
13:40Donc, retour des primo-accédants, retour des secondes accédants, vous les voyez, vous, Cyril ?
13:44On les voit aussi, oui.
13:45Alors, globalement, on le voit sur la France.
13:47De toute façon, le pouvoir d'achat pour tous les candidats à l'accession est amélioré.
13:57On a quelques chiffres, effectivement, sur le pouvoir d'achat.
14:00Alors, la part du prix de l'immobilier, c'est assez stable.
14:04C'est plutôt vraiment l'impact de la baisse des taux, qui nous montre, par exemple, que dans une ville comme Lyon,
14:10on peut avoir 15% de mètres carrés en plus, ce qui veut dire un peu plus de 6 mètres carrés.
14:16Sur un an, là, c'est une pièce sur une année.
14:18Sur une année, exactement.
14:19Effectivement, on le voit 9 mètres carrés à Nantes, 10 mètres carrés à Reims.
14:25Voilà, donc on a un pouvoir d'achat qui s'est amélioré pour tous les types d'emprunteurs et d'accession à la propriété.
14:34C'est moins vrai pour les investisseurs.
14:36Peut-être qu'on en parlera, mais c'est vrai que les investisseurs, pour faire du locatif,
14:39sont entrés un peu dans une zone de turbulence à partir de la fin 2024,
14:47où là, il faut vraiment faire de la relance et inciter l'investissement locatif.
14:56L'investissement locatif, tout le monde ne peut pas être propriétaire.
15:01Il y a de grosses, grosses tensions sur le marché de la location.
15:05Quasiment plus de location dans le privé, en tout cas.
15:07Donc, vraiment, il faut développer et débloquer l'investissement locatif.
15:12Ce qui voudrait aussi dire de changer le regard sur l'investisseur,
15:15qui n'est pas forcément un anti.
15:17Donc, il y a une réflexion actuellement sur le futur statut du bailleur privé.
15:22Reconnaître, en fait, l'investisseur privé comme un acteur économique et social à part entière,
15:27qui permet aussi, grâce à son argent, de loger des familles, de loger des étudiants.
15:31Donc, il y a presque un acte citoyen même.
15:33Vous y croyez, ce statut du bailleur privé ?
15:35Alors, en tant qu'administrateur de l'UNIS, un des grands syndicats de l'immobilier,
15:40ça fait plusieurs années qu'on recommande de revoir le statut du bailleur privé.
15:44On sait que Valéry Létard, ministre du Logement, est favorable à son étude.
15:51Maintenant, on le sait, même si on en parle moins,
15:53qu'il est compliqué de faire bouger les lignes en ce moment dans l'environnement gouvernemental français.
15:59Donc, nous, nous le poussons très fort.
16:01Et pour l'instant, on le pousse d'autant plus fort qu'on a plutôt vu des marches arrières.
16:05Le DPE a mis un bon nombre de bailleurs privés dans des situations assez délicates
16:09et qui sont concrétisées en janvier 2025 avec l'interdiction de louer les biens G.
16:15Sur le plan des frais de notaire, on a une augmentation.
16:22Droits de mutation à titre néreux.
16:23Droits de mutation à titre néreux, bien sûr.
16:26Alors, pas pour les primo-excédents qui sont épargnés, mais les autres, une légère augmentation.
16:30Donc, chaque fois, il faut aller chercher, finalement, du rendement complémentaire.
16:34Mais en face, on a le gel des loyers, qui est quand même une sacrée contrainte.
16:37Donc, on a un équilibre aujourd'hui.
16:39Et d'ailleurs, nous, dans le groupe, on constate que le neuf est vendu à 70% pour de l'accession,
16:46donc pour habiter, alors que 30% pour investir et à vocation de louer.
16:52C'était plutôt le contraire il y a trois ans.
16:54Et là, ça, c'est un signe très fort.
16:56Et je lisais hier, et c'est une crainte pour la profession,
16:59que le PTZ, dans le budget 2025, l'État a prévu le même montant qu'en 2024.
17:06Alors qu'on a une très forte reprise.
17:09Donc, on a des questions aussi pour la ministre.
17:12Comment va-t-on finir l'année 2025 pour accompagner décemment et correctement
17:18tous ces primo-excédents qui veulent devenir propriétaires ?
17:22Et pour rebondir, justement, Caroline, la suspension, par exemple, de MaPrimeRénov'
17:26à partir de juillet, est-ce que ça, ça peut entraîner un frein, justement,
17:30dans ceux qui veulent acheter un bien immobilier ?
17:32Je veux dire, ce qui entraîne des freins, enfin, les freins qu'il faut encore lever,
17:36on voit que le marché reprend, c'est globalement l'absence de vision à long terme sur le logement.
17:44Je pense que MaPrimeRénov', c'est le symptôme ultime d'un pas en avant, un pas en arrière.
17:52En fait, c'est le manque...
17:52C'est le révélateur des stop-and-go en permanence.
17:54C'est le manque de visibilité, la visibilité qu'on donne aux investisseurs quand on a supprimé le Pinel,
18:00où on l'a laissé plutôt supposer qu'il allait y avoir un dispositif qui allait prendre le relais,
18:05puis qui n'est pas revenu.
18:06Donc, en fait, ces investisseurs, c'est pas très clair, au moins si on a une stratégie à plus long terme.
18:11C'est difficile de se positionner, et c'est la même chose pour les emprunteurs.
18:16Alors, MaPrimeRénov', je pense que peut-être que c'était mal pensé dans l'accompagnement, dans le contrôle.
18:24Pour autant, je pense qu'il y a beaucoup de personnes impliquées sur le terrain.
18:29Voilà, donc là, on a eu l'annonce de la ministre qui indique qu'elle va redémarrer en septembre,
18:36qu'elle va l'ouvrir plus largement avec les certificats de rénovation.
18:41Tout ça, de revenir, effectivement, ça, vous n'y croyez pas, Caroline ?
18:45Je crois au retour de MaPrimeRénov', j'espère qu'elle s'est engagée,
18:51mais c'est très dommageable, parce qu'il n'y a pas de vision,
18:56ni sur la fiscalité, ni sur la transition écologique, au-delà de la rénovation.
19:01Il y a même un recul.
19:02Il y a un recul, et je pense que c'est globalement un manque de vision et de stratégie autour du logement,
19:10qui souffre quand même particulièrement en France.
19:13Manque de vision, de stratégie ?
19:14Je ne pars pas, même si on prend l'ancien,
19:17l'LMNP avec l'amortissement qui était quand même une très bonne solution.
19:20L'oueur emmeublé non professionnel.
19:22L'oueur emmeublé non professionnel, pardon.
19:23On pouvait amortir son bien, et au moment de la cession,
19:26la plus-value était calculée par rapport au prix historique,
19:29et non pas au prix moins les amortissements.
19:31Ceci vient de basculer, donc la plus-value devrait être calculée sur le net valeur d'achat
19:41moins les amortissements, ce qui veut dire une plus-value bien supérieure,
19:44et donc une imposition supérieure.
19:45Donc on voit que tous ces dispositifs qui favorisaient quand même l'investissement,
19:51un peu à peu, sont soit à risque, soit tombent à l'eau.
19:55Et ça, avec une visibilité très courte, alors qu'on investit et on emprunte,
19:59plutôt sur 20 ans, voire 25 ans, quand on est en bailleur privé,
20:03quand on fait un investissement, un achat à vocation de rendement, donc de location.
20:08Donc on a clairement, on est en train de faire un grand écart entre ce dont les Français ont besoin
20:14en termes de logement et les dispositifs réglementaires qu'on voit naître ou s'éteindre,
20:20puisqu'on fait le yo-yo.
20:21Vous dites qu'on n'est pas à la hauteur des enjeux ?
20:23On n'est pas du tout à la hauteur des enjeux.
20:25Regardez le DPE, on stoppe alors qu'on n'a pas de biens loués,
20:28on dit vous n'avez plus le droit de louer.
20:29Il y a peut-être des situations intermédiaires, on espérait un report,
20:32il n'a pas eu lieu, c'est assez doctrinal, ça ne répond pas aux enjeux auxquels on fait face.
20:38On est en étroite relation avec les promoteurs, parce que chez Optime on fait aussi du neuf,
20:43d'avoir ce qu'on appelle VEFA, vente en état futur d'achèvement.
20:47Beaucoup de promoteurs sont quand même dans de très difficiles, de grosses difficultés.
20:5225% des opérations dans le neuf sont arrêtées, à faute de modèles économiques.
20:56Effectivement, mais on pense à ce qui est gelé,
20:59mais on ne pense pas à toute la chaîne de valeur de toutes les entreprises,
21:03qui sont souvent des micro-entreprises en plus de BTP par exemple,
21:06qui vivent de ces promoteurs en sous-traitant.
21:08Donc nous ce qu'on craint, bien évidemment à l'aspect logement,
21:11mais aussi plus large, comment on va se relever dans deux ans, trois ans,
21:16quand on aura débloqué ces permis, ce modèle économique,
21:20même des menaces comme RT 28, RT 2012 ça passait.
21:27Tout ce qui est contraintes et normes à la construction,
21:32votre bien il prend 25%,
21:33on a déclassé la grande majorité des villes françaises,
21:38où le jour où je construis, je construis plus cher
21:41que ce que je pourrais vendre le lendemain matin.
21:43Et donc on tarie de belles perspectives de construction,
21:47donc ça, ça devrait être revu, c'est une obligation.
21:49Caroline ?
21:50Oui, malgré tout, je pense qu'il faut montrer que les Français
21:55ont envie d'acheter leur résidence principale.
22:00Je pense qu'on voit bien que dès que le crédit se desserre,
22:04dès qu'ils peuvent emprunter, là on a quand même entre,
22:07selon qu'on parle en volume ou en nombre,
22:08entre 35 et 50% d'augmentation des crédits en ce moment.
22:13Donc ça veut dire que les Français et les primo-accédants,
22:16dès qu'ils ont la possibilité d'emprunter pour acheter,
22:19ils le font, parce que ça reste une valeur refuge
22:22et dans tout ce lot d'incertitudes,
22:25de retraite, de situation économique,
22:29d'environnement international,
22:31les Français ont envie d'acquérir leur logement.
22:36Et ça, c'est quand même un enseignement très fort
22:38de la période qu'on vit aujourd'hui.
22:40Et nous avons fait une étude Optium Harris Interactive,
22:43en mai, qui souligne que les 25-35 ans
22:47sont les plus engagés pour acquérir un logement.
22:52Donc on a aussi, pendant un certain temps,
22:54dit qu'ils se dégageraient,
22:56ou ils auraient moins d'intérêt pour la pierre
22:58et pour ce qui est tangible.
23:00C'est complètement faux.
23:01Ils sont très présents, ils sont très demandeurs.
23:03Ils sont là, et j'insiste,
23:06la baisse des taux leur ouvre des portes.
23:08Et l'autre élément qui est à prendre en considération,
23:10et quand on travaille sur un syndicat
23:13ou dans un réseau comme le mien
23:15ou les miens ou à la CAFPI,
23:16on voit bien qu'on n'attend pas l'État
23:18pour prendre des initiatives
23:20et pousser ce secteur d'activité.
23:22D'ailleurs, un secteur d'activité
23:23qui ne vit que des subventions,
23:26des primes, rénovés, autres,
23:27a quelques sujets plus sérieux
23:29à prendre en considération.
23:31Là, c'est plutôt la partie acquéreur,
23:33et c'est eux qu'il faut soutenir.
23:35Et ensuite, toute la chaîne de valeur
23:36devrait se débloquer,
23:37comme on l'avait avec l'autorance
23:38début d'année 2025.
23:39Alors, justement,
23:40on va terminer par des conseils pratiques,
23:43à la fois pour emprunter,
23:44à la fois pour acheter
23:46ou pour vendre un bien.
23:47Olivier, conseils pratiques ?
23:49Alors, actuellement, on se prépare.
23:52La phase amont est excessivement importante.
23:55On consulte.
23:57Les professionnels de l'immobilier
23:58ont pris 11 points d'image en 10 ans.
24:01Donc, leur image s'est considérablement améliorée.
24:04Parce que, bien évidemment,
24:05la juridiction,
24:07toutes les contraintes administratives
24:08sont plus lourdes.
24:09Donc, il est bon de se faire accompagner.
24:11Les enjeux avec l'augmentation des prix,
24:12bien évidemment,
24:13sont beaucoup plus importants.
24:14Donc, je me prépare.
24:16J'accède, par exemple,
24:18je vais chercher un certificat de solvabilité.
24:20Quand je me présente en tant qu'acquéreur,
24:21je sais jusqu'où la banque va m'accompagner.
24:24Et donc, je suis sur le dessus de la pile,
24:27très clairement.
24:28Donc, ça, c'est important.
24:29Il y a beaucoup de solutions.
24:31Mais surtout,
24:32on constate dans notre étude IFOP
24:33qu'il y a deux critères
24:35qu'on avait peut-être un peu oubliés
24:36qui remontent en top des demandes.
24:38Le premier,
24:40c'est le réseau,
24:41soit ferré,
24:42pour ceux qui sont dans les métropoles
24:44ou les villes proches des métropoles,
24:47soit le réseau urbain
24:48pour Paris-Intramuros,
24:50l'Untramuros.
24:51On voit que...
24:51Tout ce qui est réseau de transport.
24:52Réseau de transport.
24:53Parce que,
24:53comme on rejette un peu la voiture
24:55en centre-ville,
24:56le réseau de transport
24:57devient excessivement important.
24:59Et le deuxième critère,
25:01qui est pourtant historique,
25:02c'est les écoles.
25:03Le niveau des écoles
25:04redevient dans les préoccupations premières
25:08des Français
25:09pour s'installer
25:10et choisir un emplacement
25:12pour acquérir un bien.
25:14Et ça, c'est nouveau.
25:16On parlait beaucoup de digitalisation,
25:17on parlait beaucoup de vidéos,
25:19de visites virtuelles.
25:20Là, on parle de la réalité,
25:23du côté où est mon bien,
25:25comment je vais éduquer mes enfants,
25:27comment je vais aller travailler
25:28et quelle est la connectivité
25:30avec le reste de ma vie.
25:33Et on sait que les nouvelles générations aussi
25:35ont un certain équilibre
25:36entre ma vie professionnelle
25:38et ma vie privée.
25:39Et on le retrouve directement
25:40dans les préoccupations
25:42des acheteurs français.
25:44On passe par la case emprunt.
25:46Les bons conseils, Caroline ?
25:47Anticiper, budgétiser, comparer.
25:50Je pense qu'effectivement,
25:52déjà se préparer,
25:53c'est-à-dire préparer aussi
25:55sa capacité d'emprunt.
25:56Venir voir un courtier
25:59qui va vous aider
26:00à préparer sa capacité d'emprunt,
26:02son dossier.
26:03Préparer son dossier,
26:03ça veut dire aussi
26:04avoir des comptes bancaires
26:05où il n'y a pas trop de découvertes,
26:06il n'y a pas d'incident de paiement,
26:08être prêt.
26:10Et effectivement,
26:11déjà,
26:13identifier des banques,
26:15des taux.
26:16Parce qu'on le voit aussi,
26:17aujourd'hui,
26:18les taux sont très hétérogènes.
26:19Donc, il faut vraiment
26:20comparer les banques,
26:21comparer les conditions
26:22pour vraiment avoir
26:23un dossier qui est prêt.
26:24Et nous,
26:25on délivre ce certificat
26:26de faisabilité
26:27effectivement à nos partenaires
26:29agents immobiliers
26:30pour sécuriser
26:31ces projets.
26:33Donc,
26:33vraiment,
26:33préparation,
26:35comme si on n'avait plus
26:36qu'à appuyer sur le bouton
26:37du dossier.
26:38Très bien.
26:39En conclusion,
26:40peut-être un mot
26:40sur l'intelligence artificielle,
26:42l'IA et l'immobilier.
26:43Olivier,
26:44vous l'utilisez beaucoup ?
26:45Alors,
26:45on l'utilise beaucoup.
26:46Ce que j'ai l'habitude de dire,
26:48c'est,
26:48moins on en parle,
26:49mieux c'est,
26:50puisque normalement,
26:51il est derrière nos outils.
26:52Mais notre objectif numéro un,
26:54c'est que nos conseillers immobiliers,
26:57nos agents mandataires,
26:58qui sont des professionnels
26:59d'Imo,
26:59auto-entrepreneurs,
27:00patrons,
27:02passent le moins de temps
27:02sur l'administratif
27:03pour se consacrer
27:04à leurs clients.
27:05Donc,
27:05nous,
27:05on met beaucoup d'IA
27:06pour faciliter
27:07leur travail quotidien.
27:09Et puis,
27:10l'autre aspect,
27:10on surinvestit
27:11en diffusion,
27:13c'est-à-dire la visibilité
27:14des biens
27:14qui sont confiés
27:15à la vente
27:15pour apparaître
27:16dans les grands sites
27:17publics,
27:18dont je tairai le nom,
27:20mais sur lesquels
27:20les Français font
27:21leurs recherches,
27:22puisque 97%
27:23des recherches immobilières
27:24commencent par le web,
27:26nos sites de marque propre
27:27comme le site Optimum.
27:28Mais vraiment,
27:30c'est là
27:30où on peut considérablement
27:32améliorer
27:32l'expérience
27:34du consommateur.
27:35Caroline ?
27:36Nous,
27:37on l'utilise
27:37beaucoup aussi
27:38pour tout ce qui est
27:40analyse un peu prédictive,
27:42scoring.
27:44Quand vous rentrez
27:44un dossier client,
27:46une simulation
27:47de crédit,
27:49l'IA vous propose
27:50aux conseillers,
27:51aux courtiers,
27:53les meilleurs modèles,
27:55les meilleures solutions.
27:55Après,
27:56évidemment,
27:56le courtier,
27:58il améliore
27:59toute cette solution,
28:00mais c'est des aides
28:01qui permettent
28:02aux courtiers
28:02d'être encore meilleur
28:04vis-à-vis de son client
28:05et d'apporter
28:06les meilleurs conseils.
28:07Eh bien,
28:08vous avez été
28:08les meilleurs.
28:09Merci beaucoup
28:10à tous les deux.
28:11Caroline Arnaud de Kefpi,
28:12merci.
28:12Merci.
28:13Olivier Colcombet,
28:14Optimum,
28:15merci infiniment.
28:16Merci.
28:17Et à très bientôt
28:18pour une prochaine émission
28:19de Figaro,
28:20Imo.
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