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Regardez "On refait le monde" avec François Gemenne, spécialiste des questions environnementales, membre du Giec, Virginie Garin, spécialiste environnement de RTL, Olivier Nouaillas, journaliste à "La Vie" en charge des questions d'écologie, et Pascal Canfin, député européen Renew.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 19 juin 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05C'était il y a 10 ans l'accord de Paris sur le climat signé lors de la COP 21.
00:09L'objectif fixé était de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport à l'ère pré-industrielle.
00:16Et bien cet objectif n'est déjà plus atteignable.
00:18Selon une équipe de 61 scientifiques venus de 17 pays, dépassait d'un degré et demi le réchauffement et je cite désormais inéluctable.
00:26Le moins qu'on puisse dire, c'est que les politiques climatiques n'ont pas réussi à inverser la tendance, malgré les nombreux signaux d'alerte.
00:35Est-ce un problème de volonté, de méthode ?
00:37L'avenir de notre planète passe-t-elle forcément par une écologie vécue comme punitive, mais nécessaire ?
00:43Quelles mesures ont été prises ? Quelles sont celles qui restent à prendre ?
00:46Comment vraiment réconcilier les problématiques économiques et les enjeux environnementaux pour enfin ne plus avoir à choisir entre la fin du mois et la fin du monde ?
00:55Pour en débattre ce soir, nous sommes avec Olivier Noyas, qui est journaliste à l'hebdomadaire La Vie, chargé des questions d'écologie.
01:02Vous venez de publier, Olivier, la deuxième édition du Grand Guide de la météo et du climat aux éditions Gléna.
01:08Soyez le bienvenu.
01:09A distance, mais avec nous, François Gémen, vous êtes spécialiste des questions environnementales, membre du GIEC.
01:15Je rappelle qu'il s'agit du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
01:19Bonsoir François Gémen.
01:21Bonsoir.
01:21Nous sommes aussi avec Pascal Canfin, qui est député européen du groupe Macronist Free New.
01:25Bonsoir Pascal Canfin.
01:27Bonsoir.
01:27Et Virginie Garin, spécialiste des questions d'environnement, ici à RTL.
01:32Chère Virginie, merci de nous rejoindre.
01:34Bonsoir.
01:34J'ai une pensée particulière pour tous ceux, ministres, négociateurs, militants, qui auraient voulu être là, en cette circonstance probablement historique, mais qui ont agi et lutté sans pouvoir connaître ce jour.
01:56C'était le 12 décembre 2015, la voix étranglée de Laurent Fabius, qui annonçait l'accord international sur le climat au terme de la COP21.
02:08Vous y étiez, Virginie Garin, pour RTL.
02:11Rappelez-nous les grandes lignes de cet accord.
02:14Alors déjà, c'est la première fois que tous les pays du monde se mettent d'accord sur ce sujet du climat, y compris à l'époque les pétroliers, l'Arabie Saoudite, la Russie.
02:21Donc déjà, tout le monde reconnaît que ce sont les humains qui sont responsables du réchauffement.
02:25Ensuite, chaque pays va s'engager sur des réductions d'émissions de carbone.
02:30Donc chacun va déposer des contributions à l'ONU chiffrées et expliquer comment, chez lui, il va faire en développant des transports, des énergies plus propres.
02:39L'objectif à l'époque est de tout faire pour que la hausse moyenne de la température sur la planète ne dépasse pas 1,5 degré.
02:46Parce qu'on sait qu'au-delà d'1,5 degré, beaucoup de pays insulaires risquent de disparaître et ils s'étaient battus à la COP de Paris pour ça.
02:54Alors, est-ce que tout cela a été suivi des faits, Virginie ?
02:57Alors oui, il y a beaucoup d'États qui ont avancé.
02:59Sans cet accord, on irait plutôt vers 5 ou 6 degrés de plus à la fin du siècle.
03:03Là, avec tout ce qui a été promis, on est plutôt autour de 3 degrés.
03:07Les émissions mondiales ont ralenti, même si elles continuent d'augmenter.
03:11Il y a toute une économie verte, énergie renouvelable et transport, qui s'est développée.
03:15Donc, c'est loin d'être suffisant.
03:17Mais oui, l'accord de Paris a servi à quelque chose, en tout cas à éviter le pire.
03:21Et maintenant, le défi, c'est de ne pas dépasser 2 degrés et c'est encore possible.
03:25Une étude publiée ce matin par la revue Earth System Science Data
03:29explique que cet objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré
03:33ne sera jamais, d'une certaine façon, en tout cas ne sera pas atteint.
03:37C'est un échec, François Gemmène ? Une déception ? Une surprise ?
03:40Quel terme vous convient le mieux ce soir ?
03:42Non, une crainte surtout. En réalité, cet objectif de 1,5 degré,
03:47on savait depuis le début à peu près qu'il ne serait pas atteignable.
03:51Virginie Garin l'a rappelé, on l'a introduit dans l'accord de Paris
03:54essentiellement pour satisfaire une demande des petits États insulaires.
03:59Ils avaient déjà formulé cette demande en 2009 à Copenhague
04:01et déjà à ce moment-là, on leur avait dit, c'est trop tard,
04:04on ne parviendra pas à atteindre cet objectif.
04:06Et donc cet objectif, c'était surtout un marqueur d'ambition politique.
04:09L'objectif principal de l'accord de Paris, ça reste de limiter
04:12le réchauffement à 2 degrés d'ici 2100.
04:14Ce qui est inquiétant, et ce que dit l'étude,
04:16c'est que nous allons atteindre ce seuil de 1,5 degré
04:19plus rapidement que prévu.
04:20On pensait l'atteindre entre 2030 et 2035.
04:24Manifestement, ça sera plutôt vers 2028-2029.
04:26Et donc moi, ma crainte principale,
04:28c'est que cette information n'entraîne une forme de découragement
04:31qu'on se dise, la correcaduc, ça n'a servi à rien,
04:35la partie est fichue, alors que ça doit au contraire
04:37nous pousser à redoubler d'efforts,
04:40parce qu'effectivement, la situation empire plus vite que prévu.
04:43Et c'est extraordinaire ce que vient de nous dire François Gemmène,
04:46Pascal Canfin, même question,
04:48que vous inspire ce rapport publié ce matin,
04:50et j'ai envie de vous dire dans ce cas-là,
04:51moi-même journaliste, je donne un chiffre depuis des années
04:54que je répète à tue-tête,
04:55et qui en fait n'avait pas une véritable valeur.
04:59Si, il a une valeur, puisque,
05:02comme le disait à l'instant Virginie Garin,
05:04si nous n'avions pas fixé cet objectif de 1,5 de degré,
05:09nous serions aujourd'hui sur une trajectoire
05:12de 6 degrés de réchauffement climatique.
05:15Aujourd'hui, la trajectoire,
05:17si l'on ajoute tout ce qui est déjà prévu
05:19comme étant dans les tuyaux, en quelque sorte,
05:22pour l'action climatique de tous les pays du monde,
05:25on se dirige vers un réchauffement de 3 degrés.
05:29C'est catastrophique, mais c'est beaucoup moins que 6.
05:32Donc, soit on regarde le verre à moitié vide,
05:35et dans ce que vous venez de dire,
05:37c'est une lecture possible,
05:38mais à ce moment-là, c'est complètement décourageant,
05:40et ça, c'est une lecture qui, finalement,
05:42nous amène à ne rien faire,
05:44et donc à la catastrophe demain.
05:46Soit, au contraire, on se dit,
05:47on a réussi à réduire la taille du problème potentiel de moitié,
05:51de 6 degrés de réchauffement à 3 degrés de réchauffement.
05:55Il nous faut encore faire un effort,
05:57et il y a des bonnes nouvelles,
05:58et je n'en donnerai qu'une seule,
05:59pour commencer, la Chine,
06:03la Chine qui est de très, très, très loin
06:04le plus gros émetteur de CO2 au monde,
06:07cette année ou l'année dernière,
06:09il y a un débat technique, peu importe,
06:11la Chine a enfin plafonné
06:14ses émissions globales de CO2
06:16sur l'ensemble de son économie,
06:18et pour la première fois cette année,
06:20va baisser.
06:21Et ça, je peux vous dire qu'à l'échelle mondiale,
06:24c'est un changement complet,
06:25puisque comme on parle de très loin
06:27du plus gros émetteur de CO2,
06:29ça veut dire que c'est possible d'imaginer,
06:32enfin, un avenir où les émissions globales de CO2
06:36baissent dans leur ensemble.
06:37Olivier Noyas, vous êtes d'accord pour dire que,
06:40voilà, les chiffres publiés par la Chine
06:42sont quand même une étape importante,
06:43et qui peut donner un peu d'espoir ?
06:45Oui, mais il faut regarder un peu
06:46la situation globale du monde,
06:48il faut regarder aussi ce qui se passe aux Etats-Unis,
06:50parce que je crois qu'aujourd'hui,
06:52les scientifiques, en publiant cet état des lieux,
06:54c'est une utile piqûre de rappel
06:56au moment où le climato-scepticisme
06:59reprend quand même un peu de la vigueur.
07:01Il faut quand même rappeler,
07:02ce fait incontestable,
07:04le changement climatique,
07:05ce n'est pas une opinion,
07:06ce sont des faits scientifiques.
07:08Et on parle bien de réchauffement
07:09lié à l'activité humaine, nous sommes d'accord.
07:11Oui, bien sûr, il n'y a aucun doute là-dessus,
07:13et le sixième rapport du GIEC
07:15est très clair là-dessus,
07:16comme l'étaient les précédents.
07:17Entièrement ou dans quelle proportion ?
07:19Il y a toujours une variabilité naturelle du climat
07:24qui existe depuis toujours,
07:27mais je crois qu'aujourd'hui,
07:28on rentre dans le dur, justement,
07:30de l'action climatique,
07:31parce que le compte à rebours, un peu,
07:34est quand même largement entamé.
07:36Et donc, je crois que, justement,
07:38de nouveau, une fois de plus,
07:40les scientifiques nous rappellent alors
07:43et nous rappellent surtout à la constance
07:45de nos efforts.
07:45Parce que c'est bien ça le problème,
07:47je crois, qui se pose dans tous les pays du monde,
07:50c'est que l'action sur le changement climatique,
07:52elle ne peut pas connaître des hauts et des bas.
07:54Il faut une certaine constance.
07:56Et une durée.
07:57Et une durée.
07:57Parce qu'on agit, justement,
07:58et c'est là où il y a un problème
07:59avec l'action politique,
08:01si vous voulez,
08:01l'action sur le changement climatique,
08:03c'est forcément du long terme.
08:04Or, tous les mandats électro,
08:05en tout cas dans les pays démocratiques,
08:07ce sont des mandats de court terme.
08:08Et donc, il y a un divorce
08:10entre ces phénomènes physiques
08:12et l'action politique,
08:14le temps qui est imparti à l'action politique.
08:16François Gemmène,
08:16est-ce qu'on est encore dans une situation contrôlable ?
08:19On est encore dans une situation contrôlable.
08:21Il faut rappeler,
08:22la situation qui aurait été absolument incontrôlable,
08:25c'est celle dans laquelle on se trouvait
08:26au moment où on signe l'accord de Paris
08:27il y a dix ans.
08:28Et là, on était sur un réchauffement
08:29qui dépassait les quatre degrés.
08:31Et là, ça devenait complètement hors de contrôle.
08:33Il faut rappeler qu'on est face
08:35à un problème graduel
08:36où chaque dixième de degré d'élévation
08:38de la température compte énormément.
08:41Or, souvent, on le voit comme un problème binaire.
08:42Est-ce que c'est encore contrôlable ?
08:44Est-ce qu'il est déjà trop tard ?
08:46Est-ce qu'il est encore temps ?
08:47Il est toujours temps.
08:48L'enjeu, c'est de limiter au maximum le réchauffement.
08:51Et pour ça, chaque dixième de degré
08:52va compter énormément.
08:53Et donc, il ne faudrait surtout pas
08:54qu'on prenne cette nouvelle
08:56qui, je le conçois,
08:57est un peu décourageante
08:58comme le signe d'un échec total.
09:00Au contraire, c'est le signal
09:01qu'il faut redoubler d'efforts.
09:03Virginie Garin, vous êtes justement
09:04en reportage pour RTL à Chamonix.
09:06Ce réchauffement, vous l'avez constaté
09:08très clairement aujourd'hui même
09:09sur les glaciers.
09:11Ah oui, c'est vraiment impressionnant.
09:12Par exemple, là, je suis,
09:14pendant que je vous parle,
09:15devant le glacier des Beaux-Sons.
09:16C'est le glacier emblématique
09:17qui domine Chamonix.
09:19Il y a encore 40 ans,
09:20il était tout blanc, étincelant, majestueux.
09:22Il venait presque jusqu'à la ville.
09:25Là, il ne ressemble à rien.
09:26Sa langue est toute marron.
09:27Il est remonté de 1200 mètres.
09:29Tout à l'heure, on a entendu un craquement.
09:31C'était un bout de serraque de glace
09:32qui s'est détaché.
09:34Les chamonnières, ils disent ici,
09:36on part 15 jours, on revient,
09:37on ne le reconnaît pas.
09:38Et puis ce matin, je suis allé
09:39à la mer de glace.
09:40Alors là, on y va par un petit train.
09:42Il y a 100 ans, on descendait du train
09:44à la gare, on marchait sur la glace.
09:46Là, il y a un trou de 300 mètres.
09:48Donc, ils ont construit
09:49une nouvelle télécabine, il y a 4 ans,
09:52pour amener les touristes
09:53plus haut sur la glace,
09:54parce que les gens, les touristes
09:56qui viennent ici, veulent toucher la glace.
09:57Eh bien, quand je suis arrivée tout à l'heure
09:59par cette télécabine que je n'avais jamais prise,
10:01je pensais arriver sur la glace.
10:03Eh bien, pas du tout.
10:04Le glacier, il a déjà fondu de 45 mètres.
10:06Ils ont dû construire un escalier
10:08de 180 marches pour descendre dessus.
10:10Les gens qui travaillent là-haut
10:12n'en croient pas leurs yeux.
10:13Ils le voient fondre à vue d'œil tous les jours.
10:15Et cette glace qui fond,
10:16elle contribue à faire monter
10:18le niveau de la mer.
10:19On note dans le rapport publié ce matin
10:21que le niveau des océans
10:22est monté de 22,8 centimètres
10:24depuis le début du siècle dernier.
10:26C'est une menace concrète et immédiate
10:27pour certaines populations, Virginie ?
10:30Rien qu'ici, vous savez,
10:31on pourrait dire, après tout,
10:32les glaciers fondent.
10:33Il y a des jolies forêts de Mélès
10:34qui vont pousser à la place.
10:35Mais les glaciers, d'abord,
10:36c'est des châteaux d'eau,
10:37donc c'est l'eau douce.
10:38Pas très loin d'ici,
10:39il y a le glacier du Rhône
10:40qui alimente tout le Rhône.
10:43Donc, ça alimente les centrales nucléaires
10:45pour les refroidir,
10:46les barrages pour faire de l'électricité.
10:48Ça alimente les populations en eau douce,
10:50l'agriculture.
10:51Donc, ces glaciers,
10:54ils faisaient des grandes surfaces blanches
10:56tout autour de Chamonix.
10:57Maintenant, il y a des surfaces marrons.
10:59Donc, ça renvoyait les rayons du soleil
11:03et ça empêchait un trop fort réchauffement.
11:05Il faut savoir que dans les stations
11:06ou dans toutes les zones
11:08où il y a de la glace,
11:08aujourd'hui, le réchauffement,
11:09il est deux fois plus important.
11:11Donc, à Chamonix, ici,
11:12ils ne sont pas à 2 degrés,
11:13ils sont déjà à 4 degrés.
11:14Donc, c'est vraiment impressionnant
11:16de voir le rôle aussi de ces glaciers
11:18qu'on est en train de voir disparaître.
11:20Alors, nos gouvernements et nous-mêmes
11:22avons-nous pris vraiment
11:23la mesure des enjeux ?
11:25Eh bien, nous allons en débattre
11:26avec nos invités dans un instant.
11:29Jusqu'à 20h,
11:30Yves Calvi refait le monde sur RTL.
11:35RTL, s'informer ensemble.
11:38Il est 19h30.
11:40RTL Soir, on refait le monde.
11:42Avec Yves Calvi.
11:43L'essentiel de l'actualité avec vous,
11:44Aude Vernoucho.
11:45Mais d'où vient cette intoxication alimentaire
11:47dans l'Aisne qui a tué un enfant
11:49de 12 ans à 51 ?
11:51Sept autres sont tombés malades.
11:53Les autorités sanitaires enquêtent
11:55mais la consommation d'eau n'est pas en cause
11:57ni les services de restauration collective.
11:59Certains de ces enfants ne sont pas scolarisés.
12:02Israël revendique le fait
12:03de changer la face du monde
12:04avec sa guerre contre l'Iran
12:06au septième jour de l'escalade militaire.
12:08Le premier ministre israélien
12:10promet d'anéantir la menace nucléaire
12:12et les missiles iraniens
12:14mais tout aide et la bienvenue
12:15ajoute Benyamin Netanyahou
12:17alors que son allié américain
12:18laisse planer le doute
12:19sur sa participation.
12:21Et puis 16 départements
12:22en vigilance orange
12:24à cause d'une vague de chaleur précoce
12:25de la Bretagne aux Charentes
12:27en passant par le centre-val de Loire.
12:29On devrait atteindre les 37 degrés
12:30dans le sud-ouest demain.
12:32La journée la plus chaude sera samedi.
12:34On vous retrouve à 20h
12:35pour d'autres informations.
12:36On verra notre show.
12:36A tout à l'heure.
12:37A tout à l'heure.
12:39Yves Calvi jusqu'à 20h.
12:41On refait le monde sur RTL.
12:45Avec François Gemmène,
12:47spécialiste des questions environnementales,
12:49membre du GIEC,
12:49le groupe d'experts intergouvernemental
12:51sur l'évolution du climat.
12:52Olivier Noyaz,
12:53qui est journaliste
12:54pour l'hebdomadaire La Vie
12:56et chargé des questions d'écologie.
12:58Vous venez de publier
12:58la deuxième édition
12:59du Grand Guide
13:00de la météo et du climat
13:01aux éditions Glénat
13:02avec des photographies impressionnantes.
13:05Pascal Canfin,
13:06député européen
13:06du groupe Macronist Renew
13:08et Virginie Garin,
13:09spécialiste des questions
13:10d'environnement
13:11ici à RTL.
13:14Notre maison brûle
13:16et nous regardons ailleurs.
13:19Il est temps, je crois,
13:20d'ouvrir les yeux.
13:21Sur tous les continents,
13:23les signaux d'alerte
13:25s'allument.
13:26C'était le président Chirac.
13:28On continue de regarder
13:29ailleurs, Olivier Noyaz ?
13:31Oui, on ne veut pas regarder
13:33la réalité en face
13:34parce que finalement,
13:35elle nous impose
13:36de changer notre vie
13:38parce que l'histoire des incendies
13:39ne s'est pas très éloignée.
13:40Rappelez-vous
13:41ce qui s'est passé
13:42en Gironde
13:43il y a à peine deux étés.
13:44Rappelez-vous également
13:45ce qui s'est passé
13:46dans les Monts d'Array,
13:46en Bretagne.
13:47On parle bien de la Bretagne.
13:48Donc, je veux dire,
13:49tout le monde aujourd'hui
13:50est touché par le changement climatique.
13:52Si vous regardez
13:53l'année 2024,
13:54les deux événements
13:56les plus extrêmes,
13:57c'est assez symbolique.
13:58Il y en a eu un
13:59à Mayotte
14:01avec le cyclone Chido
14:02qui est quand même
14:02le département
14:03le plus pauvre de France
14:04et un autre précisément
14:06des méga-feux
14:06à Los Angeles
14:07dans les villas
14:08des riches millionnaires.
14:10Donc, ça veut dire
14:10que vous soyez
14:11très pauvre
14:12dans un bidonville à Mayotte
14:13ou très riche
14:14dans une villa luxueuse
14:15à Hollywood,
14:16le changement climatique,
14:18vous n'êtes à l'abri nulle part.
14:19Donc, c'est quelque chose,
14:20c'est une réalité
14:20qui nous concerne tous
14:21et qui nous oblige
14:23à changer nos modes de vie.
14:24Et bien évidemment,
14:25il y a un mode de vie
14:26qui aujourd'hui
14:27n'est plus soutenable
14:29d'un point de vue écologique.
14:30C'est celui
14:30du gaspillage
14:32et celui de la non-sobriété,
14:34de l'accumulation
14:35des richesses.
14:36Et c'est aujourd'hui
14:37cela qu'il faut changer
14:38et c'est pour ça
14:39que c'est si difficile
14:39parce qu'on ne peut pas vivre
14:41exactement comme avant.
14:42Alors,
14:43je voulais vous faire réagir
14:44Pascal Canfin,
14:45bien entendu,
14:46au propos du président Chirac.
14:47Y a-t-il un écart tragique
14:49entre les discours climatiques
14:50et les actes concrets
14:51encore aujourd'hui ?
14:53Alors,
14:53nous avons largement contribué
14:56à réduire cet écart,
14:58mais la menace
14:59est toujours réelle.
15:01Olivier,
15:01on va le rappeler
15:02il y a quelques minutes,
15:04il y a une explosion
15:05des discours
15:07de désinformation climatique,
15:09une explosion
15:09du climato-scepticisme,
15:12notamment sur les réseaux sociaux,
15:14qui fragilise,
15:15c'est un fait objectif,
15:16qui fragilise
15:17notre action
15:18pour le climat.
15:19Je vous donne juste
15:19un exemple.
15:21En 2023,
15:23les émissions
15:23de gaz à effet de serre
15:25de la France
15:25ont baissé
15:26de 8%
15:27en une seule année.
15:29Record historique.
15:30Déploiement
15:31des voitures électriques,
15:32déploiement
15:32des énergies renouvelables,
15:33retour du nucléaire
15:34qui avait eu
15:34quelques problèmes techniques
15:35en 2022,
15:36etc.
15:37Mais,
15:38fragilisation,
15:40montée
15:40d'un discours
15:41climato-sceptique,
15:42montée
15:42à l'Assemblée nationale
15:43après la dissolution
15:44de groupes politiques
15:46qui mènent
15:47un combat acharné
15:49contre toutes
15:50les politiques écologiques.
15:51Résultat des courses,
15:52nos émissions
15:54continuent de baisser,
15:55mais déjà
15:56un peu moins vite
15:57que le record
15:57que nous avions atteint
15:59il y a deux ans.
16:00Donc,
16:00il faut continuer
16:01sur la ligne
16:03que nous avons définie
16:04et s'opposer
16:05politiquement
16:06à ce qu'on appelle
16:07le backlash,
16:08c'est-à-dire
16:08le retour en arrière.
16:10Parce que
16:10le retour en arrière,
16:12c'est de nouveau
16:13un monde
16:14à 3,
16:154,
16:165 degrés
16:16de réchauffement climatique
16:17et je le rappelle,
16:19je crois que c'était dit
16:19très très rapidement
16:20par Vierge Nicarin,
16:21l'Europe
16:22se réchauffe
16:23deux fois plus
16:24que le reste du monde.
16:26Justement.
16:26Ça veut dire
16:26que le réchauffement climatique
16:28nous frappera
16:29deux fois plus
16:30que la moyenne mondiale.
16:31Donc,
16:31c'est notre intérêt
16:32évident,
16:33évident
16:33et encore plus
16:34des personnes
16:35les plus fragiles
16:35et les plus vulnérables
16:36que d'agir maintenant
16:37de manière urgente
16:39pour le climat.
16:39Pascal Canfin,
16:40qui freine aujourd'hui ?
16:41Les citoyens,
16:42les élus,
16:42les industriels ?
16:44Alors,
16:45il y a
16:45en politique
16:47et je suis obligé
16:49de le dire
16:49puisque je le vis
16:50tous les jours,
16:51vous avez
16:52une montée
16:53du climato-scepticisme
16:55et de tous les freins
16:57possibles
16:57à l'action climatique
16:58qui est largement liée
17:00à la montée
17:01de l'extrême droite
17:02en Europe
17:02et bien évidemment
17:03si je traverse
17:04l'Atlantique
17:05du trumpisme
17:06puisque l'un des
17:07tous premiers actes
17:08de Donald Trump
17:09a été précisément
17:10de retirer les États-Unis
17:11de l'accord de Paris.
17:12Donc,
17:13il y a cette internationale
17:14d'extrême droite
17:15qui monte partout
17:16et dont l'un des combats
17:19identitaires
17:20est d'empêcher
17:21l'action pour le climat.
17:22Et je me permets
17:23de dire un mot,
17:24de décaler un tout petit peu
17:26ce qu'on dit
17:26depuis tout à l'heure.
17:27Il y a des gens
17:27qui nous écoutent
17:28et qui doivent certainement
17:29se dire
17:30bon,
17:30ce n'est pas terrible,
17:31un monde à 3 degrés,
17:324 degrés de réchauffement climatique
17:33mais il y a
17:35d'autres urgences.
17:36Je voudrais rappeler
17:37que ce n'est pas seulement
17:38un sujet environnemental,
17:40ce n'est pas seulement
17:40un sujet
17:41de planète
17:43qui intéresse
17:44les écolos
17:44entre guillemets.
17:46Concrètement,
17:47si vous pensez aujourd'hui,
17:49vous êtes français,
17:49vous écoutez RTL,
17:50vous pensez qu'il y a déjà
17:51peut-être
17:52beaucoup d'immigrés
17:53en France,
17:54quel est aujourd'hui
17:55le premier facteur
17:57qui augmente
17:57les migrations
17:58dans le monde ?
17:59C'est le dérèglement climatique
18:00parce que tout simplement
18:01les gens
18:02ne peuvent plus vivre
18:03là où ils vivaient avant
18:04et donc ils bougent.
18:06Ils finissent
18:06dans d'autres pays voisins,
18:08dans les pays du Sud,
18:09mais ils finissent
18:10à un moment donné
18:10et c'est bien normal,
18:11c'est la vie,
18:12par arriver
18:12là où il y a de la lumière
18:13entre guillemets
18:14et donc chez nous.
18:15Et donc c'est le grand paradoxe,
18:17c'est que des partis
18:18comme en France
18:19le Rassemblement National
18:20mais c'est vrai
18:20de l'Allemagne
18:21avec l'AFD
18:22ou c'est vrai
18:23de l'ensemble
18:24des partis d'extrême droite
18:25qui sont censés
18:26être les premiers
18:27à vouloir maîtriser
18:28les flux migatoires
18:29si je les écoute
18:30et donc à satisfaire
18:31ces attentes
18:32de leur électorat
18:34et bien en sapant
18:36toutes les actions
18:37que l'on mène
18:38pour limiter
18:39le dérèglement climatique
18:40ce sont les premiers générateurs
18:42des migrants climatiques
18:43de demain.
18:44C'est une énorme hypocrisie,
18:46une énorme incohérence
18:47qu'il faut dénoncer.
18:47François Gemmène,
18:48on a le sentiment
18:49en France
18:50et je vous pose la question
18:50à vous en tant qu'observateur
18:51extérieur aussi
18:52de la politique française
18:54ne peut être que punitive.
18:56Alors moi,
18:56peut-être que nous journalistes
18:57on n'a pas fait notre travail.
18:58Est-ce qu'il n'est pas nécessaire
19:01qu'elle frappe par exemple
19:02au porte-monnaie ?
19:03Je pense qu'il y a eu
19:04effectivement des problèmes
19:05de méthode.
19:06Il faut pouvoir le reconnaître
19:07notamment dans les discours
19:09qui ont été déployés
19:09et en tant que chercheur
19:11je crois qu'on doit prendre
19:12notre part de responsabilité
19:13là-dedans
19:14parce que c'était souvent
19:15des discours
19:16qui étaient soit
19:17des discours un peu
19:17moralisateurs
19:18qui s'appuyaient
19:19sur des valeurs morales
19:21et qui étaient perçus
19:21un peu comme des sortes
19:22d'injonctions
19:23surtout qu'ils venaient
19:25souvent d'individus
19:26qui faisaient partie
19:27des couches privilégiées
19:28de la population
19:28et donc ça donnait l'impression
19:30des nantis
19:30qui voulaient un peu
19:31régenter la vie
19:32des classes populaires
19:33et c'était reçu de façon
19:34comme très culpabilisante
19:36par les gens
19:37et donc c'est un discours
19:38qui était insupportable.
19:39Je pense qu'on a aussi
19:39beaucoup insisté
19:40sur les risques
19:41associés à l'inaction.
19:43On a dit
19:43voilà ce qui va se passer
19:44si on n'agit pas
19:45voilà les catastrophes
19:46qui vont s'abattre
19:46voilà les milliards d'euros
19:48que ça va coûter
19:48et on n'a pas suffisamment
19:50insisté sur les bénéfices
19:51qu'il y avait à l'action.
19:53Notamment
19:53d'un point de vue géopolitique
19:55il faut réaliser
19:56que notre dépendance
19:57aux énergies fossiles
19:57en Europe
19:58ça veut dire
19:59nous rendre dépendants
20:00de régimes
20:01qui sont aujourd'hui
20:01de plus en plus hostiles
20:02aux projets européens
20:03de la Russie pour le gaz
20:05ou des Etats-Unis
20:06pour le pétrole
20:06et donc ça veut dire
20:07que ça nous maintient
20:08dans un état de dépendance
20:09qui est assez catastrophique
20:10aussi pour la compétitivité
20:12de nos entreprises.
20:13Et je crois
20:13qu'il faut davantage insister
20:14sur cette question
20:15des bénéfices
20:16associés à la transition
20:17pour en faire
20:18un vrai projet
20:19collectif
20:20fédérateur
20:20et il faut reconnaître
20:21qu'aujourd'hui
20:22cette transition
20:23elle est largement vue
20:24comme une contrainte
20:25et donc on a tendance
20:26à vouloir s'en débarrasser
20:27a fortiori
20:28si des pays
20:28comme les Etats-Unis
20:29sont en train de reculer.
20:30On marque une pause
20:31et puis vous m'expliquerez
20:32les uns et les autres
20:32si chasser les voitures
20:33les plus polluantes
20:34des centres-villes
20:34c'est une bonne méthode
20:36et si vous comprenez
20:37que cela irrite aussi
20:38une partie de nos concitoyens.
20:39A tout de suite.
20:40Chasser les voitures
20:51les plus polluantes
20:51des centres-villes
20:52est-ce que c'est
20:53la bonne méthode ?
20:54Est-ce que vous comprenez
20:55que cela hérite
20:55une partie de nos concitoyens ?
20:56Alors j'avais promis
20:57de vous reparler de cela
20:58et moi je veux bien avoir
20:59votre avis
21:00Pascal Canfin.
21:03Vous avez le droit
21:04de ne pas avoir d'avis
21:04ou de trouver ça ridicule ?
21:05Alors là je...
21:06Non, vous m'entendez ?
21:08Oui !
21:08Pardon.
21:10Écoutez,
21:11il y a eu énormément
21:12de caricatures
21:13autour de ce que vous appelez
21:14j'imagine les ZFE.
21:16Néanmoins,
21:17aujourd'hui
21:18sur la mobilité
21:19de manière générale
21:20on est vraiment
21:21à un tournant
21:22avec deux choses.
21:23La première c'est
21:23les nouvelles technologies
21:25qui sont là
21:26les voitures
21:27à batterie
21:27électrique
21:28il y avait une publicité
21:30il y a 30 secondes
21:31sur votre antenne
21:31pour Renault
21:32sur les utilitaires
21:34les utilitaires électriques
21:35il n'y en avait pas
21:36il y a encore 3 ans.
21:37Puis on nous a dit
21:38ah oui mais ça ne marche pas
21:39ils sont beaucoup trop chers.
21:39Là la publicité
21:40de Renault
21:41c'est non seulement
21:41il y en a
21:42mais en plus
21:42ils sont au même prix
21:43que les utilitaires thermiques.
21:44Donc c'est en train
21:45de faire des progrès
21:46énormes
21:46C'est d'ailleurs
21:48l'un des facteurs
21:49le déploiement
21:50de la mobilité électrique
21:51qui fait qu'en France
21:52nous avions baissé
21:52de 8%
21:54nos émissions
21:54il y a deux ans
21:55et qu'en Chine
21:56ils sont 5 ans
21:57en avance
21:58par rapport
21:59à leurs objectifs
21:59parce qu'ils déploient
22:00encore plus vite
22:01que prévu
22:01les voitures électriques
22:02qui je le rappelle
22:03non seulement
22:04n'émettent pas de CO2
22:05mais n'émettent pas
22:06de particules fines
22:07qui sont responsables
22:07de la pollution de l'air.
22:09Donc il y a
22:09un progrès technologique
22:11je sais
22:12je sais qu'il y a
22:13des résistances
22:13je sais qu'il y a
22:14des incompréhensions
22:15je sais aussi
22:15qu'il y a énormément
22:16de désinformation
22:17et donc c'est important
22:19en permanence
22:20d'avoir ce débat
22:20et de poser les faits.
22:22Puis il y a un deuxième sujet
22:23qui est les politiques publiques
22:24d'accompagnement.
22:25Moi j'ai plaidé
22:26et nous avons mis en place
22:27en France
22:28quelque chose que j'avais proposé
22:29au président de la République.
22:31Oui Virginie Garin
22:31je vous redonne la parole
22:32tout de suite
22:33Pascal Canfran
22:33Virginie Garin
22:35Oui non
22:37ce que disait Pascal Canfran
22:38est vrai
22:38sur le fait
22:39qu'on a voulu caricaturer
22:40ces zones de restrictions
22:42parce qu'on a dit
22:43les gens ne pourront plus
22:44venir du tout
22:45avec des voitures
22:46qui polluent
22:46par exemple dans Paris
22:47mais c'est faux
22:48on peut venir le week-end
22:49on pouvait venir
22:50à partir de 20h
22:52il y avait même
22:52des passes
22:52des dérogations
22:53de 12 jours par an
22:54donc il y a plein
22:55de souplesse
22:56qui avait été introduite
22:57pour installer ces zones
22:59qui il faut le rappeler
23:01quand même
23:01étaient là
23:02pour une question
23:02de santé publique
23:03il y a plus de 40 000 décès
23:05en France
23:05qui sont liés
23:06à la pollution
23:07et il y avait
23:08juste un exemple
23:09en 2018
23:10il y a l'observatoire
23:10régional de santé
23:12d'Ile-de-France
23:12qui avait évalué
23:13les impacts sanitaires
23:14de cette fameuse ZFE
23:16en Ile-de-France
23:17ça permettait
23:18d'éviter entre 110
23:19et 340 décès
23:21chaque année
23:22donc ça fonctionne
23:23tous les pays européens
23:24qui en ont mis
23:25en place
23:26ça fonctionne
23:27on voit qu'il y a
23:28un bienfait
23:29pour la population
23:30pour la qualité de l'air
23:31donc voilà
23:31on a caricaturé
23:32ces zones
23:33et il faut préciser
23:35là qu'en France
23:36on a des mauvais signaux
23:37qui sont envoyés
23:39ces derniers temps
23:39avec effectivement
23:40les ZFE
23:41qui ont été supprimés
23:42on avait voté
23:43une loi
23:44sur l'artificialisation
23:45le bétonnage des terres
23:46là ça revient
23:46à la question
23:47du réchauffement climatique
23:48mais là encore
23:49ça a été supprimé
23:50les objectifs
23:51d'énergie renouvelable
23:53ne sont même plus
23:54inscrits dans la loi
23:55donc il y a un signal
23:56politique en ce moment
23:57qui n'est pas très favorable
23:58effectivement à l'écologie
24:00et alors justement
24:00Olivier Noéas
24:01l'une des clés chez nous
24:02de la baisse des émissions
24:03était aussi le logement
24:04bien entendu
24:05la rénovation énergétique
24:07on l'a évoqué
24:08même rapidement tout à l'heure
24:09mais là aussi
24:09on a l'impression
24:10qu'on s'y prend
24:11de façon très étrange
24:12je rappelle le pataquès
24:13sur MaPrimeRénov'
24:14qui a été suspendu
24:15puis rétabli en partie
24:17mais qui concerne
24:18qui concentre toujours
24:19autant de critiques
24:20oui je crois que
24:21votre journaliste a raison
24:22on donne aujourd'hui
24:23des mauvais signaux
24:24et c'est vrai que
24:24la suspension de MaPrimeRénov'
24:26c'est extrêmement néfaste
24:28parce que ça pour le coup
24:29c'était un dispositif populaire
24:31et très bien compris
24:32du grand public
24:33et qui en plus
24:33permettait de résoudre
24:37justement
24:37les problèmes
24:38des inégalités sociales
24:40puisque c'est souvent
24:41les logements HLM
24:42qui sont les plus mal isolés
24:43et là donc
24:43c'était vraiment
24:44gagnant-gagnant
24:45à tous les points de vue
24:46que ce soit en termes climatiques
24:47et en termes de justice sociale
24:49et là
24:50et justement
24:50à la fois pour donner
24:52une visibilité aux gens
24:53pour décider d'engager des travaux
24:54et aussi
24:55à l'énorme secteur
24:56du bâtiment des artisans
24:58tout d'un coup
24:58vous arrêtez un dispositif populaire
25:00alors peut-être
25:01qu'il y avait des excès
25:02on parle de fraude
25:03évidemment qu'il faut
25:04limiter les fraudes
25:05mais est-ce que
25:06la méthode choisie
25:08a été vraiment la bonne
25:09si bien qu'aujourd'hui
25:10plus personne n'y comprend rien
25:11c'est-à-dire qu'on décourage
25:12les gens
25:13de rentrer dans un dispositif
25:15qui est essentiel
25:16en termes de lutte
25:17contre le changement climatique
25:18et qui en plus
25:19pour le coup
25:19est extrêmement populaire
25:21contrairement aux ZFE
25:22qui ont souvent
25:23effectivement été caricaturés
25:24est-ce que vous comprenez
25:26François Gemmène
25:27qu'on se sente parfois
25:29désarmé
25:29à la fois par ce réchauffement
25:31global mondial
25:32qui est inquiétant
25:32et en même temps
25:33par je dirais
25:34les ordres contre ordres
25:36qu'on peut avoir eu
25:36parfois
25:37l'impression d'entendre
25:39sur ces différentes politiques
25:41bien entendu
25:42il y a énormément
25:43de confusion
25:44il y a énormément
25:45d'incertitudes
25:46de stop and go
25:47comme on les appelle
25:48à la fois
25:49sur les questions de mobilité
25:50sur les questions
25:51de logement
25:52et on a l'impression
25:53aujourd'hui
25:53qu'il n'y a pas vraiment
25:53de ligne claire
25:55et que la France
25:56comme l'Europe
25:57se retrouvent un peu prises
25:58entre deux feux
25:59entre d'un côté
25:59la Chine
26:00qui avance à toute vitesse
26:01et qui a lancé
26:02le train
26:03de l'économie bas carbone
26:04à toute vitesse
26:05avec 5 ans d'avance
26:06sur ses objectifs
26:07il faut le rappeler
26:08et de l'autre côté
26:09les Etats-Unis
26:09qui reculent
26:10et qui font marche arrière
26:12et j'ai envie de dire
26:13on a l'impression
26:14qu'on ne sait plus
26:15en Europe
26:15dans quelle direction
26:16on veut avancer
26:17alors que bien entendu
26:18je pense que la situation
26:19géopolitique
26:20devrait au contraire
26:21nous amener
26:22à vouloir renforcer
26:24et accélérer
26:25le pacte vert
26:26mais sur tous les sujets
26:26qui vont toucher les gens
26:27et en particulier
26:28les questions de mobilité
26:29et les questions de logement
26:31effectivement
26:32il n'y a pas de clarté
26:33il n'y a pas de ligne
26:34directrice
26:35or la transition
26:36elle a absolument besoin
26:37d'une continuité
26:38d'une vision claire
26:39dans le long terme
26:40et donc toutes ces hésitations
26:41ces intermoiements
26:42ces revirements
26:43c'est assez dramatique
26:44comme signal
26:45qui est envoyé aux gens
26:46parce qu'il faut le rappeler
26:47et on l'a dit
26:48la question de la rénovation énergétique
26:50des logements
26:50c'est essentiel
26:51la question de l'électrification
26:53de la mobilité
26:54des voitures électriques
26:55c'est absolument essentiel
26:56et si on n'y arrive pas
26:57on va avoir
26:58d'énormes injustices sociales
27:00et on va être complètement
27:01relégué au second plan
27:02dans l'économie
27:03du 21ème siècle
27:04qui serait une économie
27:05moins carbonée
27:06plus circulaire
27:07et je le répète
27:08le train
27:09de cette économie
27:10il est lancé à toute vitesse
27:11il a démarré de Shanghai
27:12et quand il arrivera
27:13en gare de France
27:14la question c'est
27:15est-ce qu'on pourra monter à bord
27:16ou est-ce qu'on devra rester à quai ?
27:17Pendant que je vous tiens
27:18je reste dans la voiture
27:19on critique parfois énormément
27:21alors est-ce que ça
27:22ça peut être aussi
27:23des questions de lobbying
27:24j'en sais rien
27:25mais je vous pose la question
27:25notamment ces fameuses batteries
27:27des voitures électriques
27:28en disant qu'elles seront
27:29ingérables ensuite
27:31etc.
27:32Quel est votre avis là-dessus ?
27:33On est en train de développer
27:34en France une filière
27:35de recyclage
27:36des batteries électriques
27:37il suffit d'aller voir
27:38ce qui se passe à Dunkerque
27:39où Vercors
27:40qui est le leader français
27:41de la production
27:42de batteries électriques
27:43a créé non seulement
27:44la plus grande usine de France
27:45mais aussi le plus grand
27:46bâtiment de France
27:47qui fait 18 fois
27:48la longueur de Notre-Dame
27:49à côté il y a des industries
27:51de recyclage
27:51des batteries électriques
27:52on fait énormément
27:53de progrès
27:54notamment on a longtemps
27:55mis en cause
27:56effectivement les minerais rares
27:58qu'il fallait
27:58et les métaux rares
27:59qu'il fallait utiliser
28:00pour produire
28:01ces batteries
28:02aujourd'hui
28:03plus de 40%
28:04des batteries
28:05ce sont des batteries
28:06qui n'utilisent
28:07ni nickel
28:08ni phosphate
28:09et donc on voit
28:10qu'on fait des progrès
28:11assez gigantesques
28:12et c'est évidemment
28:13l'avenir de l'automobile
28:14La transition écologique
28:15est-elle compatible
28:16avec finalement
28:17notre désir
28:18de liberté ?
28:20ça fait partie
28:20des questions
28:21qu'on se pose parfois
28:21notamment dans la circulation
28:23on va tenter
28:24d'y répondre aussi
28:24Yves Calvi
28:26on refait le monde
28:27sur RTL
28:28RTL soir
28:29on refait le monde
28:31avec Yves Calvi
28:32et nous allons poursuivre
28:33notre débat
28:34avec nos invités
28:35j'ai quand même
28:36une question à laquelle
28:36j'ai envie de vous faire
28:37répondre tous
28:38même assez rapidement
28:39la transition écologique
28:41est-elle compatible
28:43avec l'économie de marché
28:44qui a fait ses preuves
28:46en tout cas
28:46en matière de liberté
28:47et de progression aussi
28:49de l'avis
28:50de beaucoup de personnes
28:52autour de cette planète
28:54Françoise Gemmène
28:54Oui
28:56mais il y a un point important
28:57qu'il faut corriger
28:58c'est une distorsion
28:59du marché aujourd'hui
29:00qui fait que
29:01le coût environnemental
29:02des biens et des services
29:03n'est pas du tout inclus
29:05dans le prix
29:05qu'on les paye
29:06ce qui veut dire
29:07qu'il y a des biens
29:07très carbonés aujourd'hui
29:08qui coûtent beaucoup moins cher
29:09que des biens décarbonés
29:11et donc il faut absolument
29:12corriger cela
29:13pour rendre
29:14la transition
29:15davantage compatible
29:16à l'économie de marché
29:17sinon on va effectivement
29:18avoir des difficultés
29:20Oui à condition
29:22qu'on y ajoute
29:23un mot très important
29:24qui est le mot de régulation
29:25et qui aujourd'hui
29:26est en grand danger
29:27parce qu'il est pris
29:27comme cible
29:28par ce qu'on appelle
29:29les libertariens
29:30qui justement
29:30sont l'ennemi
29:31de toute réglementation
29:33et il y a une confusion
29:34sur le mot liberté
29:35si la liberté
29:36c'est la liberté
29:37de polluer
29:39de prendre un jet privé
29:40de se déplacer
29:40comme on veut
29:41de gaspiller
29:43les ressources naturelles
29:44non ça ne peut pas
29:45être la liberté
29:46donc il faut vraiment
29:46préciser les termes
29:48et je crois qu'aujourd'hui
29:48il y a une
29:49une action
29:50un peu de salubrité
29:52publique à faire
29:53d'abord nous les journalistes
29:55sur l'utilisation
29:56des bons termes
29:56vraiment
29:57Pascal Canfin
29:58Oui je prends juste
30:01un chiffre
30:01depuis 1990
30:02le PIB européen
30:05a augmenté
30:05de 70%
30:06les émissions
30:07de CO2 européennes
30:08ont baissé
30:08de près de 40%
30:09donc on peut tout à fait
30:11créer des emplois
30:12avoir de la compétitivité
30:13avoir de la richesse
30:14de la prospérité
30:15et baisser nos émissions
30:16de CO2
30:16par contre
30:17ça implique
30:17qu'on s'organise
30:18qu'on planifie
30:19et c'est exactement ça
30:21que je fais
30:21au niveau européen
30:22avec le pacte vert
30:22et c'est ce qu'il faut
30:23qu'on fasse en France
30:24de manière juste
30:26et la justice
30:28ça passe par exemple
30:30par le fait que
30:30des auxiliaires de vie
30:32aujourd'hui
30:33qui sont totalement
30:34dépendantes pour exercer
30:35pour exercer leur métier
30:36et faire des centaines
30:37de kilomètres par jour
30:38pour aller chez nos aînés
30:39ils le font en voiture
30:41il faut que l'État
30:42s'organise
30:42pour passer
30:44ces voitures-là
30:45à la mobilité
30:46zéro émission
30:47évidemment
30:48ces auxiliaires de vie
30:49n'ont absolument pas
30:50les moyens
30:51d'acheter des voitures
30:52neuves électriques
30:53ça n'est même pas le sujet
30:54il faut organiser
30:55le leasing
30:56avec des voitures
30:57d'occasion électrique
30:59qui commencent
30:59ça arrivait sur le marché
31:00puisque ça a maintenant
31:02quelques années
31:03et donc typiquement
31:04c'est une nouvelle politique publique
31:05que moi je propose
31:06qu'il faut mener
31:07ce qui est totalement juste
31:09puisqu'elles font des économies
31:10je rappelle qu'un plein
31:11de voitures électriques
31:12chez soi
31:13dans son pavillon
31:13c'est 4 euros
31:14aller même
31:16dans la grande distribution
31:17la moins chère
31:18aller faire un plein
31:19à 4 euros
31:19donc vous gagnez de l'argent
31:21et en plus
31:21vous rendez la transition
31:22plus juste
31:23à condition d'avoir
31:25cette capacité
31:26de le faire
31:27c'est-à-dire que
31:28soit avoir une maison
31:29privative
31:30soit avoir une organisation
31:31dans notre immeuble
31:32qui nous permette
31:32de recharger
31:33nous sommes d'accord
31:34absolument
31:35je suis 100% d'accord
31:36avec vous
31:37c'est pour ça
31:37qu'il faut que
31:38l'ensemble des politiques
31:39publiques se déploient
31:40c'est pour ça
31:41que c'est pas le marché
31:42ou l'état
31:43c'est les entreprises
31:44les citoyens
31:45et l'état
31:46et arrêtons d'opposer
31:47les acteurs entre eux
31:48c'est le meilleur moyen
31:49d'échouer
31:49Virginie Garin
31:50on répète que la prochaine COP
31:51la COP 30
31:52sera décisive
31:53pardonnez-moi
31:55je pense qu'on l'a dit
31:55à chacune des COP
31:57mais quelles sont
31:58en l'occurrence
31:59les enjeux Virginie ?
32:00en fait il y a eu des COP
32:01les deux dernières
32:02qui n'étaient pas très intéressantes
32:03dans les pays pétroliers
32:04notamment en Azerbaïdjan
32:05mais celle-là
32:06elle va être au Brésil
32:06à Belém
32:07aux portes de l'Amazonie
32:09déjà tout un symbole
32:10ce sera la dixième
32:11depuis l'accord de Paris
32:12donc on va faire le bilan
32:13et puis les pays
32:14vont devoir tous apporter
32:15de nouveaux engagements
32:16de nouvelles contributions
32:18plus ambitieuses
32:19et je pense aussi
32:21qu'il va y avoir peut-être
32:22va se dessiner
32:23une nouvelle façon
32:23de négocier dans le monde
32:24et d'avancer
32:25parce que
32:25les Etats-Unis
32:26ne seront pas là
32:27et ils sont une force
32:29contraire aujourd'hui
32:29mais on l'a vu par exemple
32:31au sommet des océans
32:32la semaine dernière
32:32il y a des groupes de pays
32:34maintenant qui veulent avancer
32:35quand même
32:35et qui disent
32:35tant pis si les Etats-Unis
32:37ne sont pas là
32:37nous on avance
32:38et on va essayer
32:39d'entraîner d'autres pays
32:40donc on va voir
32:41à cette COP
32:42peut-être qu'on n'est plus
32:43obligé maintenant
32:43de tout décider
32:45avec 100 pays
32:46100% des pays
32:47mais ceux qui veulent
32:49vraiment
32:49qu'ils sont volontaires
32:50avancent
32:50et cette COP au Brésil
32:52elle risque d'être
32:52assez intéressante
32:53avec un leadership chinois
32:55qui va sans doute s'imposer
32:56ils vont prendre
32:58la chaise vide américaine
32:59et les Chinois
33:00pourraient être
33:01leader
33:02et être moteur
33:02dans ces négociations climatiques
33:04là aussi
33:06je vais faire un tour de table
33:07quelle est la première urgence
33:09au moment où nous parlons
33:10selon vous
33:11François Gemmène
33:12réduire les financements
33:14dans les énergies fossiles
33:15un rapport récemment publié
33:17montre que
33:18l'argent investi par les banques
33:19dans les énergies fossiles
33:20a encore augmenté
33:22de 20%
33:23l'an dernier
33:24parce qu'elles y gagnent de l'argent
33:25parce qu'elles y gagnent de l'argent
33:26bien entendu
33:27c'est des revenus de court terme
33:28mais effectivement
33:29tant qu'on continuera
33:30à investir de tels montants
33:31dans les énergies fossiles
33:32on aura du mal
33:33à faire la transition énergétique
33:35or la combustion
33:35des énergies fossiles
33:36c'est 75%
33:38de nos émissions
33:38Olivier Noyas
33:40c'est tout simplement
33:41ce que nous disent
33:41les scientifiques
33:42depuis des années
33:43limiter nos émissions
33:44de gaz à effet de serre
33:45parce que par exemple
33:46c'est elles qui sont responsables
33:47de la calicule
33:48que nous subissons tous
33:49aujourd'hui en France
33:50Pascal Canfin
33:52je dirais
33:54évidemment
33:55lutter contre
33:56la désinformation climatique
33:57parce qu'une fois
33:58que vous êtes entré
33:59dans un univers parallèle
34:00que vous ne croyez plus
34:01à la science
34:02que vous mélangez
34:03les faits
34:04et les opinions
34:04et c'est le quotidien
34:05sur les réseaux sociaux
34:06pourquoi bouger ?
34:08Et donc
34:08juste un chiffre
34:10en Pologne
34:10qui est un pays voisin
34:12de la Russie
34:12le premier élément
34:15de désinformation
34:16des Russes
34:18qui a été analysé
34:18par le ministère
34:19de la justice polonais
34:20c'est même pas l'Ukraine
34:22c'est le climat
34:23donc on est dans
34:24une bataille mondiale
34:25pour juste la vérité
34:26les faits
34:27la science
34:27et c'est ce qui permet
34:28ensuite l'action
34:29Est-ce que vous pouvez
34:30nous donner un exemple
34:31précis de désinformation
34:32climatique
34:33en plus de celui
34:34que vous venez de nous citer
34:34c'est intéressant
34:35parce que j'imagine
34:37que vous relevez tout ça
34:38Bien sûr
34:39vous en avez tous les jours
34:41vous avez tous les jours
34:42sur les plateaux télé
34:43et si vous me permettez
34:44de citer une chaîne
34:45en particulier
34:46les groupes Bolloré
34:47des gens qui vous disent
34:48que ce que vous racontent
34:49les scientifiques du GIEC
34:50c'est faux
34:50que tout ça c'est controversé
34:52que le réchauffement climatique
34:53n'est pas d'origine humaine
34:54etc.
34:54et tout ça a été multiplié
34:57à l'infini
34:57sur l'ensemble de la planète
34:59avec les réseaux trumpistes
35:00etc.
35:00et ça vous crée
35:01une bulle
35:02qui sincèrement
35:03aujourd'hui
35:04continue de croître
35:05et de limiter
35:06notre action
35:07parce qu'une fois
35:08que vous mélangez
35:09les faits
35:10et les opinions
35:11il n'y a plus
35:12de débat démocratique possible
35:13Merci infiniment
35:14les uns et les autres
35:15François Gemmène
35:16Olivier Nouéas
35:17Pascal Canfin
35:18et Virginie Garin
35:19d'avoir participé
35:20à cette émission
35:21Demain
35:22dans notre matinale
35:23c'est Jean-Philippe Tanguy
35:24député Rassemblement National
35:25de la 4ème circonscription
35:27de la Somme
35:28qui sera l'invité
35:29de notre matinale
35:30dans un instant
35:31vous retrouvez Faustine Bollard
35:32pour son émission
35:33Héros
35:34bonsoir chère Faustine
35:35qui est votre invitée ce soir
35:36Bonsoir Rive
35:37on va se détendre
35:38un petit peu tous ensemble
35:39puisque je vous propose
35:40un véritable safari
35:42absolument passionnant
35:43avec un homme
35:44vous allez voir
35:45qui a mis l'anecdote
35:46depuis 20 ans
35:47il a vu des lions
35:48ensanglantés
35:49des éléphants
35:50des rhinocéros
35:51mais surtout
35:52mais surtout
35:53son graal
35:54c'est le pangolin géant
35:56l'a-t-il trouvé ?
35:57vous le saurez
35:58en écoutant Héros
35:58dans quelques instants
35:59sur RTL
36:00Merci beaucoup Faustine
36:01RTL
36:01il est 20h

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