- 18/06/2025
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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:16Seule sur cette petite plage bretonne balayée par le vent, une femme admire les teintes glauques de la mer.
00:24C'est Sylvie d'Ambreval. Pour écrire son nouveau roman, elle est venue passer l'hiver à la pension Le Gonnec.
00:33Et ce matin, elle ne se lasse pas de regarder les hautes vagues ourler d'écume.
00:39Cette forme noire qui émerge de l'eau, qu'est-ce que c'est ? Un noyé ?
00:45Non, c'est un homme qui agite les bras. Il va couler.
00:48Non, il essaye encore de nager. Enfin, une dernière vague roule sur le sable, son corps épuisé.
00:58Êtes-vous blessé ?
00:59Non. Mon bateau, il a sombré. Tous s'envoyés.
01:06Appuyez-vous sur moi.
01:07Merci. Je suis fatigué. Tellement fatigué. J'ai nagé pendant des heures. Ça m'a paru des années.
01:16Comment s'appelait votre bateau ?
01:19Un trois mois carré. Le Stella Regina. Il a coulé. Tous s'envoyés.
01:28Ah. Ça fait du bien de revenir au pays.
01:33Rien n'a changé. Rien.
01:36Jean-Marie.
01:57Jean-Marie.
01:59Mademoiselle.
02:00Ah, Jean-Marie, je vous cherchais.
02:02J'étais à la cave. Vous vouliez quelque chose ?
02:05Il y a eu un naufrage. Je viens de recueillir un des survivants.
02:08Bon Dieu.
02:09Appelez un médecin et prévenez les autorités. Vite !
02:13Un naufrage qui a eu lieu cette nuit ?
02:15Je ne sais pas. Le pauvre homme dit des mots sans suite.
02:17Tout ce que j'ai compris, c'est que son navire a sombré. Un trois mois carré.
02:21Un trois mois carré ? Oh, vous m'étonnez.
02:25Nos jours, il n'y en a plus un seul.
02:26Et où est-il, votre gars ?
02:29Je l'ai installé dans la cuisine, devant le feu.
02:32Il vous a dit le nom de son bateau ?
02:33Oui, le Stella Regina.
02:35Le Stella Regina.
02:38Vous êtes sûre ?
02:39Oui.
02:40Mais le Stella Regina, c'est le navire que commandait le capitaine Le Gonnecq.
02:45Le mari de madame.
02:47Et vous savez bien que madame est veuve depuis longtemps.
02:50Le trois mâts s'est ouvert sur les rochers et le capitaine est mort, noyé avec tous les autres.
02:56Et tous les autres sont noyés, mais pas lui.
02:58Ce que vous me racontez là, mademoiselle, n'est pas possible.
03:02Pourquoi ?
03:04Parce que le Stella Regina a fait naufrage, il y a vingt-cinq ans.
03:10Il y a vingt-cinq ans ?
03:12Oui.
03:14Eh, regardez ce tableau, au-dessus du piano.
03:19Il a été peint par un client il y a vingt-six ans, juste un an avant le naufrage.
03:26Mais, mais qu'est-ce que vous me chantez ?
03:29Voilà madame qui sonne.
03:30Faut que je monte voir ce qu'elle veut.
03:32Non, non, non, s'il y a une potion à lui donner, je vais le faire.
03:34Vous filez chercher le médecin, vite !
03:36J'y vais.
03:41Entrez.
03:41Vous avez sonné, madame Leganek.
03:44Oh, c'est vous, ma petite Sylvie ?
03:46Vous avez besoin de quelque chose ?
03:47C'était pour mes gouttes.
03:48Je vais vous les donner.
03:49Oh, j'aurais bien pu attendre que Jean-Marie soit revenu.
03:52Pauvre garçon, il ne peut pas tout faire.
03:55Vous êtes la seule cliente et l'on vous sert bien mal.
03:58Mais non, mais non.
03:59Quatre, cinq, six.
04:02Voilà.
04:04Buvez.
04:06Merci.
04:06Dites-moi, madame Leganek.
04:09Quoi donc ?
04:10Votre mari n'a-t-il pas fait naufrage il y a 25 ans ?
04:13Le Stella Regina a heurté un récif sur cette côte, là, pas loin d'ici.
04:19Ils ont tous été noyés.
04:21Nous n'avions pas d'enfants et depuis, j'ai cessé d'exister.
04:27J'aimais tellement mon pauvre mari.
04:30Ah, tenez, je vais vous montrer sa photo.
04:32L'album est là, sur le secrétaire.
04:35Passez-le-moi.
04:36Voilà.
04:39Venez, regardez.
04:41N'est-ce pas qu'il était beau ?
04:44Oui, oui.
04:46Mais qu'avez-vous ?
04:47Rien.
04:50Vous avez l'air surpris.
04:52Il ressemble à...
04:54à un homme que j'ai vu il n'y a pas longtemps.
04:57C'est incroyable, n'est-ce pas, Sylvie ?
05:08Tu regardes la photo du capitaine Le Gonnec, mort au cours d'un naufrage il y a 25 ans.
05:13Et pourtant, tu en es sûre, il n'y a pas de doute possible.
05:17C'est cet homme-là que tu viens de voir sortir de l'eau.
05:19J'entends du monde en bas.
05:21Vous ne voulez pas voir ce que c'est, ma petite Sylvie ?
05:24Oui, oui, j'y vais.
05:33Voilà, mademoiselle. J'ai prévenu le docteur. Il va venir.
05:36Voici monsieur le maire.
05:38Bonjour, monsieur le maire.
05:39Bonjour, mademoiselle.
05:40L'homme que vous avez recueilli, c'est un marin ?
05:44Oui, un capitaine de vaisseau.
05:47Et il vous a parlé du Stella Regina ?
05:50Oui.
05:51Mais ce bateau qui était commandé par le capitaine Le Gonnec a sombré corps et bien il y a 25 ans.
05:58Votre rescapé vous a-t-il dit quand avait eu lieu son offrage ?
06:02Non.
06:02Et où est-il ?
06:03Dans la cuisine. Par ici, venez.
06:05Ah ça, mais...
06:11Mais où est-il passé ?
06:13Je l'ai assis là, il n'y a pas un quart d'heure. Je lui ai donné de l'eau de ville.
06:16Il avait à peine la force de boire et maintenant il est parti.
06:19Où ?
06:20Jean-Marie, toi tu l'as vu ?
06:23Oh non, je suis allé tout de suite chez le docteur et à la mairie.
06:26Enfin, il doit bien être quelque part.
06:27Dans la salle à manger ou dans le salon.
06:29Je vais voir.
06:31Monsieur.
06:34Monsieur.
06:35Vous êtes là ?
06:38Je ne l'ai pas trouvé.
06:46Jean-Marie est monté voir au premier.
06:48Monsieur le maire, il faut que je vous dise quelque chose.
06:51Je vous écoute.
06:52Il y a dans la chambre de Madame Le Gonnec un album de photos.
06:55Je viens d'y voir celle de son mari.
06:57Une photo du capitaine Le Gonnec ?
06:59Oui.
07:00Eh bien ?
07:00Eh bien, l'homme que j'ai recueilli sur la plage, c'est le mari de Madame Le Gonnec.
07:03Oh, vous rigolez.
07:05Oh, je n'en ai aucune envie.
07:07Me voyons.
07:08Mais le capitaine Le Gonnec est mort il y a 25 ans.
07:12Vous croyez qu'il en avait assez d'être mort et qu'il est ressuscité comme ça ?
07:15Fait monté voir vous-même la photo.
07:17Oui, attendez d'abord que j'ai vu votre revenant.
07:19Et puis Madame Le Gonnec est malade.
07:21Ce n'est pas le moment d'aller lui raconter une histoire pareille.
07:24Oh, je n'ai trouvé personne.
07:26Bon, je vais jeter un coup d'œil dans le pays et sur la plage.
07:30Des fois qu'il serait parti tout droit devant lui.
07:31Je vais avec vous, Monsieur le maire.
07:33Vaut mieux se mettre à deux.
07:34D'accord.
07:35Alors allons-y.
07:36Eh bien, Tommazelle d'Ambreval, on se tient au courant.
07:45Mais qu'est-ce qui se passe là-haut ?
07:48Madame Le Gonnec, mais qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui vous arrive ?
07:55Voyons, répondez-moi.
07:57Je me suis endormie.
07:59J'ai dû avoir un cauchemar.
08:01Allons, allons, calmez-vous.
08:02Là, devant moi, j'ai vu.
08:05Qu'est-ce que vous avez vu ?
08:07Le capitaine.
08:09Il avait l'air si étrange.
08:12Il se tenait là, au pied de mon lit.
08:14Et puis, il s'est penché sur moi.
08:16Allons, allons, couvrez-vous.
08:19Voulez-vous que je vous donne un peu de fleur d'oranger ?
08:21Ça vous aidera à dormir calmement.
08:23Oui, si.
08:24Si vous voulez.
08:32Ah, c'est vous.
08:49Entrez, mademoiselle.
08:53Alors, monsieur le maire, quoi de nouveau ?
08:55Votre mari qui s'est sauvé des eaux est introuvable.
08:57Par la moindre trace.
08:58Enfin, qu'est-ce qu'il a pu devenir ?
09:00Et pourquoi a-t-il disparu ?
09:02J'ai téléphoné aux gardes-côtes.
09:04Aucun naufrage ne leur a été signalé.
09:07Et sous le nom de Stella Regina,
09:08ils ne connaissent qu'un navire qui a sombré il y a 25 ans.
09:11C'est incompréhensible.
09:13Binic, le lieutenant de gendarmerie de Camaray,
09:15est passé me voir tout à l'heure.
09:17On en parlait et lui,
09:19il se demande s'il n'y aurait pas là-dessous
09:21une histoire de gangsters.
09:23Et on voit des gangsters partout.
09:24Moi, je crois que l'explication est beaucoup plus simple.
09:29Dites vite.
09:30Vous êtes romancière ?
09:32Oui.
09:33Vous m'avez dit que vous étiez venu ici
09:35pour écrire une histoire de marin.
09:36Oui, alors ?
09:38Alors, je me demande si vous n'êtes pas en train
09:40de nous prendre tout simplement pour des idiots.
09:42Moi ?
09:43Pourquoi ?
09:45Vous vous êtes dit,
09:46je vais leur inventer une bonne petite histoire d'en revenant.
09:49Ils vont en parler aux journaux de Brest et de Quimper,
09:52ceux de Paris rappliqueront en vitesse,
09:54et ils vont tous faire, gratis pour des hauts,
09:57une publicité du tonnerre pour mon bouquin.
09:59Oh, monsieur le maire,
10:00comment pouvez-vous penser une chose pareille ?
10:02Il y a quatre ans,
10:03vous avez déjà fait semblant de vous jeter dans la scène
10:05par désespoir d'amour pour un jeune premier de cinéma.
10:08J'étais très jeune.
10:09Vous n'avez pas tellement vieilli.
10:10Monsieur le maire, je vous le jure.
10:11Moi, vous savez, je comprends très bien
10:13les choses.
10:14À l'époque, ça vous avait très bien réussi.
10:17Et comme certains journalistes ne demandent qu'à en remettre,
10:20hein ?
10:21Pourquoi se gêner ?
10:22Oh !
10:23C'est indigne !
10:26Tu es furieuse, ma pauvre Sylvie.
10:38Il y a de quoi.
10:40Si furieuse même
10:41qu'en faisant une marche arrière pour dégager ta voiture,
10:45tu as mis en huit la roue d'une bicyclette le long du trottoir
10:48et tu ne t'en es même pas aperçu.
10:49rentre à la pension le gonnecque et retrouve un peu de calme pour réfléchir.
10:55Pour essayer de trouver une explication logique à cette histoire de fantôme.
11:01Tiens, le lieutenant Binic.
11:04Bonjour, mademoiselle.
11:05C'est vous que j'attendais.
11:07Vous voulez me voir pour...
11:08D'abord, pour le plaisir de bavarder avec vous.
11:11En exagérant.
11:12Ah, si, si.
11:13Notre conversation de l'autre soir chez les Trahonnaises m'a passionné.
11:16À propos, vous avez eu une réponse de votre éditeur ?
11:19Le sujet de votre nouveau bouquin lui plaît ?
11:21Je ne sais pas encore.
11:23Le maire vient de me mettre au courant du mystère dont vous l'avez entretenu.
11:26Et naturellement, vous aussi, en bon lieutenant de gendarmerie,
11:29vous pensez que j'ai monté cette histoire de toute pièce.
11:31Non, pas du tout. Moi, je vous crois.
11:34Vous me faites plaisir.
11:36Et comprenez-moi bien, je ne pense pas, ou plutôt,
11:40je ne pense plus que l'homme échoué ce matin sur la plage
11:43soit le mari de madame Le Gonnec.
11:45Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'il est bien l'officier que j'ai vu sur la photo.
11:50Pourriez-vous me la procurer, cette photo ?
11:53Mais j'essaierai de la lui prendre ce soir quand elle sera endormie.
11:56Je vous la donnerai demain matin.
11:58Alors, demain, dix heures derrière l'église ?
12:01D'accord.
12:08Neuf heures moins le quart.
12:12Te voici seule, Sylvie, dans le salon de la pension,
12:16parcourant le journal du soir que tu as acheté avant le dîner.
12:20En deuxième page, un portrait te frappe.
12:24Cette nuit, vers cinq heures du matin, la police de reine a battu un dangereux gangster,
12:28Nicolas Hustaritz, condamné à mort par compte du masque.
12:33Mais, mais c'est l'homme que j'ai surpris avec Jean-Marie hier soir.
12:38Ils étaient tous les deux dans la cuisine.
12:40Quand je suis entrée, le type a eu l'air embêté et l'affilé.
12:43Je suis sûre qu'il se cachait dans cette maison.
12:47Qui est là ?
12:49Il y a quelqu'un ?
12:51Oh, j'avais cru voir une ombre dans l'escalier.
12:57Je vais finir par devenir dingue, moi, avec ces histoires de revenants et de gangsters.
13:00Neuf heures moins dix, je monte dire bonsoir à madame Legonec.
13:06Elle ne se doute sûrement pas de ce qui se passe chez elle.
13:12Tiens.
13:15Tiens, il y a deux hommes dans la chambre.
13:18Mais qu'est-ce qu'ils disent ?
13:20Je viens de la voir en train de regarder le journal.
13:23Elle est restée sidérée devant la photo de Nicolas.
13:25Où est le danger ?
13:26Hier soir, elle est entrée dans la cuisine quand Nicolas y était.
13:30Elle l'a sûrement reconnue.
13:31Et alors ?
13:32Alors ?
13:33Elle est capable d'avertir les gendarmes et de nous faire tout ce coffret.
13:35Nous ne la croirons pas.
13:37Vous voulez courir le risque ?
13:38Moi pas.
13:40Je préfère prendre une assurance.
13:42Et vous savez laquelle ?
13:43Capitaine.
13:44Tiens, tiens.
13:46Chère mademoiselle.
13:48Alors comme ça, on écoute aux portes.
13:49Laissez-moi.
13:50Allez, dans la chambre, vite.
13:51Ne lui faites pas le mal.
13:53Vous êtes mon naufragé de ce matin ?
13:54Eh oui.
13:55Bien entendu, vous n'êtes pas le capitaine Legonec.
13:58On peut rien vous cacher.
13:59Et il y a longtemps que votre photo est dans cet album ?
14:01Non, seulement depuis ce matin 9 heures.
14:03Et pourquoi avez-vous monté toute cette comédie ?
14:05Vous ne devinez pas ?
14:07Parce que j'ai vu ce Nicolas Hustaritz dans la cuisine hier soir.
14:10Exactement.
14:11Je venais de le débarquer sur la côte française.
14:14Et il y a comme ça dans le monde des gars qui ont besoin de revenir de temps en temps à Paris ou à Marseille
14:18pour y traiter des affaires qui rapportent gros.
14:21Ce sont des gars qui n'aiment pas les douaniers ni les flics.
14:23Alors moi, avec mon bateau, je leur rends des petits services.
14:26C'est votre bateau que j'ai vu hier soir arrêté au large.
14:28Oui.
14:29L'affaire est rôdée et elle tourne.
14:31Et je n'aime pas les curieux.
14:33En l'occurrence, les curieuses.
14:34Tu comprends ma petite ?
14:35Sylvie, le capitaine voulait.
14:39Et puis, il n'y a pas 36 manières de dire les choses.
14:42Il voulait carrément vous supprimer.
14:45Ce n'est pas vrai.
14:46Si, c'est vrai.
14:47Mais moi, je n'ai pas voulu.
14:48Non, vous êtes trop gentil.
14:50Vous n'avez eu que des bontés pour moi.
14:52Alors, j'ai insisté pour qu'on trouve autre chose.
14:54Il fallait vous empêcher d'aller dire aux flics que vous aviez vu Nicolas dans cette maison hier soir
14:58où tout au moins s'arrangeaient pour que les flics ne vous croient pas.
15:01Alors, on a inventé cette histoire de revenant.
15:04Vous avez marché.
15:05Vous l'avez raconté à tout le monde et personne ne l'a cru.
15:09Ce qui fait que si vous alliez leur dire maintenant que vous avez vu Nicolas Hustarix dans ma cuisine,
15:14ils vous riraient au nez.
15:14Quand on crie au loup trop souvent...
15:17Viens calculer.
15:18Et c'était inoffensif.
15:19Attention.
15:20Après tout ce qu'on vient de lui raconter, rien ne va plus.
15:22Capitaine, qu'est-ce que vous allez faire ?
15:23Ce que j'aurais dû faire dès le commencement.
15:25Au lieu d'écouter vos plorniferies...
15:26Non, capitaine, non, pas ça. Je vous le défends.
15:28Vous me le défendez ?
15:29J'ai dit non.
15:30Tant que nous serons de moitié et que vous enverrez vos clients chez moi, vous ferez ce que je dis.
15:34Chère madame, c'est fini ce temps-là.
15:36À partir de maintenant, c'est moi qui dirige les opérations.
15:39Écoutez-moi.
15:40Vous ne vous rendez pas compte que c'est la fille ou nous...
15:42Jean-Marie, tu ne vas pas le laisser faire ça.
15:43Dites, tu ne vas pas le laisser faire.
15:46Eh bien, Jean-Marie, réponds.
15:49Madame Legonec, il a raison.
15:52C'est elle ou nous.
15:53Allez, Jean-Marie, passe-moi ton revolver.
15:56Voilà.
15:59Allez, viens, ma petite.
16:01On va aller tous les deux faire un tour sur la plage.
16:03C'est en face.
16:03Non, non, laissez-moi.
16:04Allez.
16:05Allez.
16:06Tu descends, Nino.
16:07Je vous jure que je ne dirai rien.
16:09Je vous jure que je ne dirai rien.
16:10Je vous jure que je...
16:11Je vous jure que je ne dirai rien à personne.
16:24Une femme qui ne parlerait pas, ce serait bien la première fois.
16:26Écoutez-moi, capitaine.
16:27Oh, ça va.
16:28Je vous jure que je ne dirai rien à personne.
16:31Inutile d'aller plus loin.
16:32Ici, on sera très bien.
16:33Oh, je vous en supplie.
16:35Ça suffit.
16:36Jean-Gret, je n'ai pas le choix.
16:39Où suis-je ?
16:53Dans le salon de la pension Le Gonek.
16:55Vous étiez évanoué.
16:57Ça va mieux ?
16:59Le lieutenant Binig ?
17:01Mais...
17:02Mais le capitaine, avec son revolver, il ne m'a pas tué.
17:08Ni même blessé.
17:09Je ne lui en ai pas laissé le temps.
17:11J'ai tiré deux coups de feu, il a eu une balle dans le bras et une dans la jambe.
17:14Il faisait un clair de lune superbe.
17:16On y voyait comme en plein jour.
17:17Mais comment se fait-il que vous ayez été là ?
17:20À cause d'un idiot qui a mis en huit une roue de bicyclette.
17:24Une roue de bicyclette ?
17:26Oui, celle du petit télégraphiste.
17:28Il avait une dépêche à vous porter d'urgence et il n'avait plus de vélo.
17:31Alors je lui ai dit, monte dans ma voiture, je t'emmène.
17:33Nous venions d'arriver quand j'ai vu le capitaine vous entraîner sur la plage, un revolver à la main.
17:37Quand il a levé le bras, j'ai tiré.
17:39On vous a ramené.
17:41Madame Le Gonek a tout avoué et Jean-Marie s'est constitué prisonnier.
17:44Oh, lieutenant, vous êtes un type merveilleux.
17:47Non, non.
17:49Je fais mon métier.
17:50Et ce télégramme ?
17:52Vous ne voulez pas le lire ?
17:53Mais oui, c'est vrai.
17:57Oh, c'est mon éditeur.
17:59Il est emballé par les sujets de mon livre.
18:01Quand on y pense, sans l'idiot qui a écrasé la bicyclette, il n'y avait plus de livre du tout.
18:06Tout de même, à quoi ça tient la vie ?
18:09Vous venez d'écouter Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
18:18Réalisation, Julien Tarot.
18:20Production, Romy Azoulay.
18:22Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclut.
18:27Promotion, Marie Corpet.
18:29Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
18:35Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.
18:39Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
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