- 16/06/2025
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bienvenue au Cœur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie nationale ?
00:20Je m'appelle Yann Kermadek. Je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Neuf fois sur dix, quand on raconte une bonne blague qu'on a faite à quelqu'un, on dit
01:07Oh là là, si t'avais vu sa tête !
01:12Car la tête de l'autre est la cheville ouvrière de toute bonne plaisanterie, n'est-ce pas ?
01:18Bien sûr, il y a les plaisanteries qui se font dans le noir.
01:22Là, c'est le cri ou le hurlement, selon le degré choisi.
01:27Mais elles sont plus rares, celles-là, oui.
01:30On n'a pas toujours l'occasion de jouer un mauvais tour à quelqu'un dans une cave, un tunnel ou une forêt profonde, n'est-ce pas ?
01:37D'ailleurs, je soupçonne les plaisantins de jouer leur tour pendable au grand jour, rien que pour voir la tête de l'autre.
01:45C'est comme, qui dirait, la cerise au-dessus du gâteau.
01:50Partant de ce principe, donc, une bonne plaisanterie sans tête n'est qu'une demi-bonne plaisanterie.
01:56Eh bien, question rigolade ce matin au bureau, j'ai été servi, vous pouvez me croire.
02:05En effet, en jetant une enveloppe, j'ai croisé un regard dans le fond de ma corbeille à papier.
02:13Un regard fixe dont l'accent se situait entre l'étonnement et l'angoisse.
02:20Un regard appartenant à une tête tranchée.
02:25Un regard qui me regardait.
02:30Je sursaute, blémi sans doute, mais soupçonnant une plaisanterie, je parviens à garder mon self-control.
02:38Ça ne peut être qu'une plaisanterie.
02:40Je ne vais pas offrir à son auteur la joie d'un visage décomposé.
02:45Au prix d'un effort surhumain, je ramène mon regard sur mon travail.
02:49N'empêche, n'empêche qu'aussi discrètement que possible, je considère mon entourage par-dessous mes lunettes.
02:58Tout le monde paraît affairé dans la grande pièce non cloisonnée qui comprend une vingtaine de bureaux.
03:03Personne ne semble faire attention à moi.
03:07Alors là, chapeau !
03:10Lentement, j'additionne ma colonne de chiffres.
03:15Enfin, je fais comme si, parce qu'il faut avouer que découvrir une tête sans corps dans sa corbeille à papier à neuf heures du matin est, pour le moins,
03:25incommodant.
03:29Sont-ils tous dans le coup, mes chers collègues ?
03:34Ou ne serait-ce que ce satané Hager ?
03:38Bien que n'ayant pas terminé mon addition, je tourne la page, ce qui me permet de lever la tête.
03:45La mienne.
03:45Hager est à son bureau et n'importe quel observateur, non averti, verrait en lui l'employé classique au travail.
03:53Ouais, ouais, oh, pas difficile de faire semblant de travailler à un bureau, n'est-ce pas ?
03:58Une bouffée de colère monte en moi.
04:01Qu'espère-t-il ?
04:02Que je me mette à crier ?
04:04Que je m'évanouisse parce qu'il y a une tête tranchée dans ma corbeille à papier ?
04:09Probablement.
04:11Eh bien, non, monsieur, non, non, non et non.
04:14Je ne ferai pas comme la semaine dernière, quand j'ai trouvé le bras.
04:18Oui, il y a huit jours, en cherchant une agrafeuse dans le deuxième tiroir de mon bureau,
04:23quelqu'un avait trouvé subtil d'y ajouter un bras.
04:27Vous voyez ? Un bras tranché tenait mon agrafeuse dans sa main blême.
04:31Ben oui, oui, j'ai hurlé.
04:34Vous ne l'auriez pas fait, vous ? Hein ?
04:36Surtout à neuf heures du matin.
04:38Un bras en résine synthétique, une perfection.
04:42L'outil absolu du plaisantin des administrations et coles blancs.
04:48Hager.
04:49Hager est entré dans notre secteur au début de l'année, il y a environ trois mois,
04:53et son arrivée a marqué le début d'une ère nouvelle, celle de la plaisanterie.
04:59Jusqu'alors, notre service contentieux et sinistre s'était très bien passé,
05:03du cigare qui explose, de l'œillet arroseur, du vibrateur dans la paume de la main qu'on vous tente.
05:11Sans doute, Hager a-t-il cru bon d'ajouter une note de fantaisie.
05:18En fait, voyez-vous, ça ne m'aurait pas trop gêné s'il ne m'avait pris dans son collimateur.
05:22Ce cher Hager ne m'a remarqué qu'après plusieurs semaines.
05:29Peut-être m'a-t-il négligé jusque-là à cause de mon apparence discrète
05:34ou de mon absence d'apparence, comme aime le préciser les mauvaises langues.
05:42Voyez-vous, moi, je travaille en silence.
05:45Je ne me mêle que très rarement aux conversations,
05:47et n'ai qu'un désir après dix-sept heures, c'est de rentrer chez moi.
05:51Je ne suis pas de ceux qu'on voit tous les jours, vers en main, à dix-sept heures dix, au pub du coin.
05:57Je ne suis pas non plus de ceux qui souffrent du Blue Monday, le mal du lundi, n'est-ce pas ?
06:03En trente ans de fonction au service, je n'ai jamais manqué une fois, et j'en suis fier.
06:10S'il n'y avait que des gens comme moi, le monde serait bien plus tranquille.
06:15Enfin, j'examine du coin de l'œil la corbeille à papier.
06:21Difficile de faire autrement, car j'ai l'impression désagréable que la tête tranchée m'observe,
06:27et pire, lit dans mes pensées.
06:31C'est absurde, je sais, mais il n'empêche.
06:36Oui, oui, ça, c'est à coup sûr une tête en résine synthétique.
06:40Mais moins réussie que le bras de la semaine passée.
06:45Pour tout dire, pas bien imitée du tout.
06:49Il n'y a même pas de couleur au jour.
06:51À moins qu'on ait voulu lui donner l'apparence d'une tête complètement vidée de son sang.
06:58Dans ce cas...
06:59En me grattant le bout du nez qui s'est mis à me chatouiller subitement,
07:05je constate que cette tête m'est familière.
07:09Je cherche.
07:11La tête de qui pourrait-elle bien être ?
07:16Mais oui, bien sûr.
07:19Branson...
07:20Branson, le concierge...
07:22Je comprends qu'il m'ait fallu un certain temps pour y arriver.
07:26La ressemblance n'est pas très bonne.
07:28Enfin, Branson n'a pas le visage aussi maigre.
07:32Et ses cheveux...
07:33Ses cheveux...
07:34On dirait une brosse de rameneur,
07:37alors que notre concierge est toujours impeccablement coiffée.
07:41Alors là, mon cher Hager,
07:43tu baisses !
07:46Je regarde l'heure.
07:49Dix heures douze et je n'ai rien fait.
07:51Ça, ça ne m'est jamais arrivé.
07:54En paix pour travailler, enfin, non ?
07:58Remarquez, difficile de se concentrer avec ça à côté de soi.
08:03Enfin, que devrais-je faire en l'occurrence ?
08:07Ignorer la tête toute la journée ?
08:11Jeter mes papiers chiffonés dessus en faisant semblant de rien ?
08:15Je me surprends à sourire en imaginant
08:18Branson vidant les corbeilles en fin de journée
08:21et voyant sa tête, sa propre tête,
08:24tomber de l'une d'entre elles.
08:25Ça serait une bonne blague à lui faire.
08:29Ma première blague en trente ans de service.
08:32Est-ce qu'on est blagueur ou est-ce qu'on le devient ?
08:40Vaste et ancienne question.
08:43En tout cas, être blagueur, ça ne s'improvise pas,
08:47comme vous le verrez dans quelques instants.
08:49Voici trente ans que je suis employé au service contentieux et sinistre
09:03d'une compagnie d'assurance.
09:06Un service sérieux, s'il en est.
09:08Enfin, enfin, jusqu'à l'arrivée de Hager,
09:12car son arrivée a marqué le début d'une ère nouvelle,
09:15l'air de la plaisanterie, ou, pour être plus précis,
09:19de la mauvaise blague, de la mauvaise farce.
09:23Cigarres explosifs, œillets arroseurs,
09:26vibrateurs dans la paume de la main qu'on vous tend,
09:29etc., etc.
09:32Jusqu'à présent, mon aspect effacé
09:34m'avait éloigné de ces tours pendables.
09:37Je suppose qu'ils ne m'avaient pas remarqué.
09:40Malheureusement, ce matin,
09:45j'ai constaté qu'il y avait une tête tranchée
09:49dans ma corbeille à papier,
09:52celle de Brunson, le concierge.
09:55Je pourrais l'y laisser en imaginant la réaction de Brunson
09:58quand il videra la corbeille ce soir,
10:01mais est-ce vraiment dans ma nature ?
10:06Ne devrais-je pas me lever calmement
10:08et aller vider cette satanée corbeille
10:10sur le bureau du non-moins-satané Hager
10:13en disant quelque chose du genre
10:16« Excusez-moi, Hager,
10:18mais je crains fort que cette tête vous appartienne. »
10:22Oui, c'est vraiment ce qu'il y a de mieux à faire.
10:26Je jette un coup d'œil discret dans sa direction.
10:29« Hum, un excellent comédien que ce Hager !
10:34Il est plongé dans la paperasse
10:36comme s'il n'y avait rien d'autre sur terre,
10:39alors qu'une tête tranchée repose dans ma corbeille. »
10:45Oui, un excellent comédien.
10:49Trop bon, peut-être.
10:50Si je faisais ce que j'ai l'intention de faire,
10:55il serait capable de me tourner en ridicule.
10:59J'aurais l'air faim, moi, sous ces latsis,
11:01une corbeille à papier en main,
11:03cette horrible tête sur son bureau.
11:06Un acte un peu trop osé pour ma nature.
11:10Je regarde la tête, malgré moi.
11:14Elle n'est vraiment pas très convaincante.
11:19Même les gouttes de sang sur le papier
11:22sont manifestement truquées.
11:24Mais oui, elles sont brunes au lieu d'être rouges.
11:29Soudain, j'éprouve un vague malaise.
11:33Ne dit-on pas que le vrai sang
11:35vire au brun, au contact de l'air ?
11:40Mes mains sont moites.
11:41Oh là, oh là, ressaisis-toi, me dis-je
11:46en grinçant des dents.
11:48Naturellement, c'est ridicule,
11:49complètement ridicule.
11:52N'empêche,
11:54et si c'était une vraie tête dans la corbeille ?
11:59Pensez absurde s'il en est,
12:01mais dans ce cas,
12:06ne serait-elle pas aussi pâle
12:08avec cette apparence sireuse ?
12:11Folie furieuse.
12:13Et d'abord,
12:14comment Hager aurait-il pu s'y prendre, hein ?
12:18Il est inconcevable
12:19qu'il ait pu traverser le bureau plein de monde
12:21tenant à bout de bras une tête ensanglantée.
12:25Et s'il l'avait laissée égouttée d'abord ?
12:30Peut-être l'a-t-il mise dans un sac en papier
12:32ou dans une boîte ?
12:34Peut-être l'a-t-il déposée dans ma corbeille
12:36avant huit heures ce matin,
12:37alors qu'il n'y avait personne.
12:40Alors ça,
12:43si c'est vraiment la tête de Branson,
12:46ça n'est plus une mauvaise plaisanterie.
12:49C'est tout simplement un meurtre.
12:54Je m'éponge le fond avec mon mouchoir.
12:57Oh, ça y est,
12:59ma migraine reprend.
13:02Cette atroce migraine
13:03qui me pourrit la vie depuis quelque temps.
13:07Et pourquoi aurait-on assassiné le concierge ?
13:11Une supposition me saute aux yeux.
13:16Si c'est vraiment la tête de Branson
13:19qui est dans ma corbeille,
13:21tout le monde,
13:22y compris la police,
13:23conclura immédiatement
13:25que c'est moi qui l'ai tué.
13:27Et comme on découvrira
13:28mes empreintes digitales sur les papiers
13:30parmi lesquelles repose le macabre objet...
13:33Oh !
13:34Allons, allons, allons, allons !
13:36Quel mobile aurait-je eu
13:37de liquider le concierge, hein ?
13:40Je ne me souviens pas
13:41avoir jamais adressé la parole à cet homme.
13:45Oh, cette migraine, cette migraine.
13:49Je prends brusquement conscience
13:51du coursier qui passe chaque matin
13:53pour collecter le courrier
13:54à expédier en première heure.
13:56Dans un instant,
13:57il sera là, devant moi.
13:59Je suis pris de panique.
14:00La première fois en trente ans.
14:02Je saisis ma serviette
14:03et la pose rapidement sur la corbeille.
14:05Le coursier s'approche en sifflotant,
14:09retire les trois lettres
14:10de ma boîte
14:11et disparaît,
14:13toujours en sifflotant.
14:16Un coursier siffloteur,
14:19en quelque sorte.
14:21Il n'a rien vu.
14:24Je pousse un soupir de soulagement.
14:28Non, tout cela est insensé,
14:30voyons.
14:31C'est une tête en résine,
14:33assurément.
14:34Il suffirait d'ailleurs
14:35de la toucher pour s'en convaincre.
14:36Je me lève et vais
14:39au rafraîchisseur d'eau
14:40absorber deux aspirines.
14:43La police pourrait-elle vraiment croire
14:44que je suis un assassin ?
14:46Mais je n'ai aucune raison, voyons.
14:50Mais un tel crime a-t-il besoin
14:54d'un motif ?
14:55Mon sang se glace dans mes veines.
15:00S'il s'agit vraiment de la tête du concierge,
15:03c'est l'œuvre d'un fou,
15:05et les fous,
15:06comme chacun sait,
15:07se passent de mobile pour tuer.
15:10J'imagine lugubrement
15:13les conjectures
15:15auxquelles se livreraient
15:16les psychiatres
15:17et les psychologues
15:18et les spécialistes du parquet.
15:22La sagesse et l'ordre même
15:24qui font ma force et mon équilibre
15:25seraient interprétés
15:27comme autant de signes
15:28d'un grave refoulement.
15:31Voyez-vous, je mène une vie calme.
15:32Je n'ai ni passe-temps
15:34ni ami intime.
15:35Je n'ai jamais été marié.
15:36Je vis avec mes deux sœurs célibataires.
15:40Suspect, pour un psychiatre,
15:42tout cela, non ?
15:44Ma migraine resserre son étau.
15:49Je me lève et me couche
15:50aux mêmes heures.
15:51Je ne bois pas,
15:52je ne fume pas,
15:53et en trente ans,
15:55je ne me suis jamais absenté
15:56une seule fois de mon travail.
15:59Oh, ma migraine me donne l'impression
16:01que mes yeux gonflés vont exploser.
16:04Ma bouche est sèche,
16:06mon dos me fait mal,
16:08je grince des dents.
16:09J'ai l'impression d'être
16:10une fourchette qui grince
16:12sur une assiette.
16:14Ça suffit, là !
16:16Que la tête soit,
16:17ou non, en résine,
16:19il faut faire quelque chose.
16:21En l'occurrence,
16:22m'en débarrasser,
16:23immédiatement.
16:25Comment ?
16:26C'est tout simple.
16:28Ramasser la corbeille
16:29comme si de rien n'était
16:30et sortir de la pièce.
16:31En trente ans,
16:32je ne suis jamais sorti du bureau
16:34avec une corbeille à papier
16:35à dix heures quarante du matin.
16:38Non, non, ça risquerait
16:39d'attirer les soupçons.
16:41D'autre part,
16:42d'autre part,
16:43si c'est une vraie tête,
16:45l'assassin ne me laisserait pas
16:46mentirer comme ça.
16:48Lui qui s'est donné
16:49tant de mal
16:50pour la déposer là,
16:51hein ?
16:52Il serait capable de se lever,
16:55de bousculer accidentellement
16:56pour faire tomber la corbeille
16:57et son contenu
16:58au beau milieu
16:59des vingt bureaux non cloisonnés.
17:00Oh, non, le cauchemar, quoi !
17:04Malgré la migraine
17:05de plus en plus pénible,
17:07mon cerveau n'a jamais
17:08travaillé aussi vite
17:09en trente ans.
17:11Voilà, ça y est,
17:12j'ai trouvé.
17:13Une boîtie me faut
17:14une boîte à tout prix.
17:15Quand je serai absolument certain
17:17que personne ne me regarde,
17:19j'éviderai rapidement
17:20le funeste contenu
17:22de ma corbeille.
17:23Je sortirai de la pièce,
17:25l'emportant sous mon bras
17:26comme si j'allais la faire emballer
17:27pour l'expédier,
17:28mais en passant,
17:29je la glisserai délicatement
17:32dans le vide-ordé.
17:35Il doit bien exister
17:37une boîte pour faire l'affaire.
17:40Je sors
17:40et me dirige vers le couloir du fond
17:42en direction du débarras
17:43où le personnel d'entretien
17:45range son matériel.
17:48Je ne vois pas d'autre solution,
17:50même si celle-ci est boiteuse
17:52sous certains aspects.
17:55Mais voyez-vous,
17:56en trente ans,
17:58il ne m'est jamais,
17:59vous m'entendez jamais,
18:00arrivé de découvrir
18:01une tête tranchée
18:03dans ma corbeille à papier.
18:07L'endroit est calme et désert.
18:09Je m'approche d'une table
18:10à l'extrémité
18:11couverte de boîtes vides.
18:14Je me fige sur place.
18:18J'aperçois
18:19une paire de chaussures,
18:21le pantalon d'uniforme
18:23et le corps sans tête,
18:27le Branson,
18:28le concierge,
18:30par terre,
18:31derrière une rangée
18:33de nettoyeuses industrielles.
18:35Quelqu'un a posé
18:38à côté du cadavre
18:39un énorme couteau
18:41ensanglanté.
18:44Oh !
18:45Ma migraine me transperce
18:47du crâne au talon.
18:50Soudain,
18:50j'entendais pas
18:51dans le couloir
18:51des pas qui s'approchent.
18:53Une silhouette se découpe
18:54contre la vitre Pâques.
18:55On tourne le loquet.
18:56La porte s'ouvre.
18:57C'est Relly,
19:00le chef de la sécurité.
19:03Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?
19:06Il referme la porte.
19:08Il ne m'a pas encore vu.
19:13Un quart d'heure plus tard,
19:14je regagne mon bureau.
19:17Mais
19:17n'y a-t-il qu'un quart d'heure ?
19:21Car il n'y a personne.
19:24Il n'y a plus personne ici.
19:27Je regarde l'heure
19:28à ma montre.
19:30Une heure et quart.
19:33Mais
19:33qu'est-ce que j'ai fait
19:35pendant tout ce temps ?
19:38Voilà que cette fichue migraine
19:40me joue des tours
19:41au point de me rendre amnésique.
19:44Qu'est-ce que j'ai fait
19:45depuis onze heures et quart ?
19:49Quelqu'un s'approche
19:51du bureau de Hager.
19:52Mademoiselle Grimmel
19:53avec des papiers assignés.
19:55En les déposant,
19:56elle jette un coup d'œil
19:58à sa corbeille
19:58et voit deux têtes
20:01l'une sur l'autre.
20:03Celle de Bronson
20:05et celle de Raley.
20:06Elle quitte la pièce
20:07en hurlant.
20:08Oh, fichu migraine,
20:09j'ai mal, j'ai mal.
20:10Mais qu'est-ce qu'ils ont tous
20:11à hurler ?
20:11Oh, ma tête, j'ai mal.
20:13Quelle migraine.
20:14Qu'est-ce que j'ai fait,
20:15moi, depuis ce matin ?
20:15Hein ?
20:16Je vois les deux têtes
20:18dans la corbeille de Hager.
20:20Oh, ça y est,
20:21ça y est, je me rappelle,
20:22je me rappelle.
20:23C'est ce matin
20:24que j'ai décidé
20:25de faire une blague
20:26à Hager.
20:26Oh, une blague
20:27pas bien méchante, hein ?
20:28Simplement échanger
20:29nos corbeilles à papier
20:31rien que pour voir
20:32sa tête.
20:33Vous venez d'écouter
20:40Au cœur du crime,
20:42un podcast issu
20:43des archives d'Europe 1.
20:45Réalisation,
20:46Julien Tarot.
20:47Production,
20:48Romy Azoulay.
20:49Patrimoine sonore,
20:50Sylvaine Denis,
20:51Laetitia Casanova
20:52et Antoine Reclus.
20:54Promotion,
20:55Marie Corpé.
20:56Au cœur du crime
20:57est disponible
20:58sur le site
20:59et l'appli Europe 1.
21:00Écoutez aussi
21:01l'épisode suivant
21:02en vous abonnant
21:03gratuitement
21:04sur votre plateforme
21:05d'écoute.
21:06Merci.
Recommandations
1:00
|
À suivre
1:01
0:40
0:16
41:09
10:54
5:22
5:13
3:08
4:44
4:42