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  • il y a 3 jours
Robert Spangler était un homme joyeux, sympathique, animateur dans des radios locales, sportif émérite et randonneur hors pair. L'ancien journaliste attirait toutefois la malchance. En 1994, sa troisième épouse fait une chute mortelle dans le paysage majestueux du Grand Canyon. Presque vingt ans plus tôt, sa première femme s'est suicidée en emportant avec elle leurs deux enfants. Un drame dont il ne parlait jamais tant il était toujours bouleversé. Quant à la deuxième épouse, elle aussi s'est donnée la mort. Elle était dépressive et désespérée.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL avec Jean-Alphonse Richard.
00:06Ce que racontait Robert Spengler était vraiment choquant.
00:13Tous ceux qui le connaissaient pensaient que c'était un homme gentil, incapable de faire de telles choses.
00:21Ce crime est certainement le plus odieux, le plus glacial que j'ai pu connaître.
00:25Bonjour, Robert Spengler était un homme joyeux, sympathique, animateur dans des radios locales du Colorado, sportif émérite, randonneur hors pair.
00:38Avec lui pourtant, les épouses n'avaient pas de chance.
00:41En 1994, sa troisième femme fait une chute mortelle dans le paysage majestueux du Grand Canyon.
00:4820 ans plus tôt, la première s'était officiellement suicidée après avoir tué leurs deux enfants.
00:53Quant à la deuxième, elle s'est aussi suicidée, elle était dépressive et désespérée.
00:59Il va falloir attendre des années pour qu'un policier s'étonne de cette vie frappée par le mauvais sort.
01:04L'enquête va ainsi remonter l'existence cachée du retraité, une trajectoire des plus ténébreuses, glaciales, impitoyables.
01:12Une vie de secret, de mensonge, de dissimulation.
01:16Le triple veuf était-il un criminel très particulier, à savoir un tueur en série conjugale ?
01:21Question posée aujourd'hui à notre invité de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:26Robert Spangler, le tueur d'épouse du Colorado, c'est tout de suite sur RTL.
01:32Samedi 30 décembre 1978, peu avant midi, Tim, très fétique, sonne à la porte de la famille Spangler au 7614 South Franklin Way à Littleton, une petite ville dans le Colorado.
01:54Il vient prendre des nouvelles de sa petite amie, Suzanne, 15 ans.
01:58Personne ne répond.
02:00Tim est étonné.
02:02Il décide donc d'entrer par la fenêtre ouverte de l'entresol.
02:05Il monte à l'étage.
02:07Suzanne est dans son lit.
02:09Elle est endormie.
02:10L'adolescent essaie de la réveiller, mais il s'aperçoit qu'elle ne respire plus.
02:14Son visage est bleu.
02:15Affolé, il se précipite dans la chambre voisine, celle de David, 17 ans, le frère de Suzanne, allongé sur le ventre, la tête sous un oreiller.
02:24Il y a du sang sur le corps et sur le matelas.
02:27Un quart d'heure plus tard, les hommes du shérif et un médecin légiste sont sur place.
02:31Ils constatent les décès des enfants.
02:34Suzanne a reçu une balle en plein cœur.
02:36David a été touché à l'abdomen.
02:38Il semble s'être débattu.
02:40L'arme du crime est un calibre 38.
02:42Ensuite, les détectives fouillent la maison au sous-sol.
02:46La mère de famille, Nancy Spangler, 45 ans, est affalée sur une chaise devant un bureau.
02:53Un revolver Smith & Wesson, 38 mm, est au sol.
02:57La crosse recouverte d'une chaussette.
02:59Une balle l'a frappée en plein front sur la machine à écrire.
03:03Il y a une lettre d'adieu.
03:04Que dire maintenant que j'ai décidé de faire ça ?
03:07Je me sens brisé, écrit Nancy.
03:09Elle évoque une dispute avec son mari, la peur de perdre la garde des enfants.
03:15Elle signe avec l'initial de son prénom un N.
03:19Pour les enquêteurs, le scénario est limpide.
03:22Le double meurtre des enfants suivi du suicide de la mère.
03:25Sauf que le mari est absent.
03:28Pas de téléphone portable à l'époque.
03:30Impossible de savoir où se trouve Robert Spangler, 45 ans.
03:34Vers 17h, il rentre chez lui.
03:36On l'informe du drame.
03:38Un enquêteur note sur un carnet.
03:40Pas de larmes.
03:41N'a pas demandé comment ils étaient morts.
03:43Spangler, ancien journaliste reconverti dans la communication d'entreprise.
03:47Physique sportif, crâne dégarni, raconte s'être une nouvelle fois disputé avec Nancy.
03:53Le matin même, à 8h30.
03:55Il explique que son couple se déchire.
03:58Il a d'ailleurs une maîtresse, Sharon Cooper, son assistante.
04:0210 ans de moins que lui.
04:03Pour éviter de rester à la maison, il a traîné toute la journée en voiture.
04:07Puis il est allé au cinéma.
04:08Son avocat le dit bouleversé.
04:11Un mois plus tard, le père de famille est longuement interrogé.
04:14Surprise !
04:15Il dit être revenu dans la maison.
04:17Après la dispute, il voulait s'expliquer avec sa femme.
04:21Il a trouvé la porte du sous-sol ouverte.
04:24Il a découvert le corps de Nancy.
04:26Il a ramassé l'arme.
04:28Par réflexe, il était déboussolé.
04:30Il ne savait plus ce qu'il faisait.
04:32Il est ressorti.
04:33Il ignorait alors que ses enfants étaient morts.
04:37Lundi 30 avril 1979, après 4 mois d'enquête,
04:40le shérif conclut que la mère de famille a bien tué ses enfants.
04:45Puis elle a mis fin à ses jours.
04:47Les détectives doutent.
04:48Mais ils disent n'avoir aucune preuve contre Robert Spangler.
04:52Lors du test du détecteur de mensonges,
04:55ce dernier a certes expliqué qu'il se sentait coupable,
04:58mais d'avoir acheté l'arme.
05:00Pour le reste, il a toujours répondu non aux accusations de meurtre.
05:05Aucune charge n'est retenue contre lui.
05:07Et voilà donc pour le premier acte de ce qui sera bien des années plus tard,
05:13l'affaire Robert Spangler.
05:15Parce que pour l'instant, ce communicant,
05:17cet ancien journaliste,
05:19il a le droit de reprendre sa vie normale.
05:23Sa maîtresse va devenir sa deuxième femme.
05:25Et puis bientôt, une troisième femme va apparaître.
05:28Les années vont défiler jusqu'à ce qu'un policier s'intéresse enfin à cet homme.
05:32Mais ça, on va le voir dans la suite de l'heure du crime.
05:35Pour l'instant, nous revenons à cette année 1978
05:39dans cette petite ville de Littleton.
05:43Bonjour Vincent Manilève.
05:44Bonjour.
05:45Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
05:48Vous êtes journaliste.
05:49Et vous êtes l'auteur de ce livre,
05:51Le Veuf Noir du Grand Canyon,
05:53publié aux éditions 10-18 en partenariat avec le magazine Society.
05:57Alors, on connaît bien cette collection dans l'heure du crime
05:59parce qu'on a raconté beaucoup d'histoires
06:01qui sondent à cette très très jolie collection 18-18.
06:04Moi, j'ignorais totalement cette affaire Robert Spangler.
06:06Là, vous la racontez très très bien, de A à Z.
06:09Et on comprend un petit peu les mécanismes qui ont amené cet homme,
06:13peut-être, on va le voir, peut-être, à tuer plusieurs épouses.
06:16Pas que pour l'instant, on n'en sait rien.
06:18Alors, on est en 1978.
06:20Qui est cette famille Spangler qu'on va retrouver décimée ?
06:25La femme morte, les deux enfants aussi.
06:28C'est un carnage, c'est une famille banale et, j'ai envie de dire, normale.
06:33Oui, c'est vrai que la famille Spangler a emménagé à Littleton,
06:37qui est une ville qui est située au sud de Denver, dans le Colorado.
06:41Et c'est une ville avec un quartier très pavillonnaire,
06:44avec des belles maisons, des pelouses bien tendues.
06:46Vraiment, l'ambiance qu'on retrouve dans les films, dans les séries,
06:51où un peu tout semble bien aller, où on laisse à Halloween des bonbons devant les portes
06:55pour être très accueillant pour les gens qui passent.
06:59Et eux, en fait, c'est un peu la famille américaine typique.
07:02Il y a le père qui travaille, qui a une carrière assez brillante dans une grosse entreprise à côté.
07:08Il y a la mère qui reste plutôt au foyer, qui s'occupe des enfants,
07:11qui fait de l'associatif, qui s'implique dans la communauté locale.
07:16Et puis, il y a les enfants qui ont un peu des petits soucis à l'école,
07:18qui consomment un peu de drogue à côté, etc.
07:20Mais globalement, ça a l'air de fonctionner, de tenir.
07:24Et puis, Robert Spangler, il porte la famille avec son charisme,
07:28sa taille, plus d'un mètre 85, etc.
07:31Et puis, c'est quelqu'un qui...
07:32Qui est amical, d'ailleurs. On l'aime bien dans le quartier.
07:34Oui, voilà. Les gens l'apprécient. Il a toujours des histoires, des choses à raconter.
07:39Quand il arrive dans un groupe de conversation,
07:41c'est le genre de personne qui illumine un petit peu une pièce, ce genre de choses.
07:44Donc, oui, il est plutôt très apprécié et charismatique.
07:49Alors, dans cette Amérique de carte postale,
07:51cette Amérique idéale, avec une famille idéale qui n'a pas de problème,
07:55il y a soudain cette tuerie dans la maison.
07:58Cette tuerie, Vincent Manilève, vous la racontez, évidemment, dans votre ouvrage,
08:02et vous la détaillez, c'est un carnage, tout simplement.
08:06Parce que là, on se demande un petit peu ce qui a pu se passer.
08:09C'est compliqué tout de suite pour les hommes du shérif.
08:12Oui, c'est vrai parce qu'en fait, comme vous l'avez dit,
08:14le jeune Tim découvre Suzanne et David,
08:19donc les deux enfants à l'étage.
08:21Et en fait, il faut un peu de temps avant que les enquêteurs aillent au sous-sol
08:24et découvrent Nancy.
08:25Donc, en fait, à partir de là, le scénario n'est pas clair.
08:28Le père est absent, on ne sait pas où il est.
08:30Il y a des balles qui ont été tirées,
08:33les corps à l'étage qui ont été retrouvés dans des positions particulières.
08:37David avec un oreiller sur la tête, sur le visage.
08:41Donc, en fait, le scénario n'est pas très compréhensible.
08:44Évidemment, c'est la lettre d'annonce supposée de suicide de Nancy
08:48qui va donner, orienter l'enquête derrière.
08:51Mais c'est vrai que quand ils arrivent, notamment dans un quartier comme ça,
08:55c'est assez surprenant et déconcertant.
08:57L'épouse, on a l'impression qu'elle a mis sa mort en scène presque.
09:01Parce qu'on la retrouve dans une position un peu bizarre,
09:04derrière une machine à écrire.
09:06Voilà, donc tout a l'air d'avoir été organisé à l'avance, etc.
09:10Puis, il y a ce revolver qui est au sol avec une chaussette sur la crosse.
09:14Alors, ça veut dire beaucoup de choses, une chaussette sur la crosse.
09:17Oui, ça peut laisser supposer qu'on ne veut pas forcément laisser de traces,
09:20ce genre de choses.
09:20Ou alors que quand on le range, on le range aussi dans une chaussette
09:23pour le masquer un peu plus, le garder en hauteur,
09:25à l'écart des enfants ou de personnes peut-être malveillantes,
09:28ce genre de choses.
09:29C'est vrai qu'il y a plein de petits éléments comme ça.
09:31Mais même la lettre de suicide, il y a une partie qui a été écrite
09:34à la machine à écrire.
09:35Mais il y a la signature qui a été...
09:37Manuscrite.
09:37Voilà, manuscrite.
09:38Donc, il y a ça.
09:40Et puis, même à l'étage, la position des corps aussi, comme je le disais.
09:46Et effectivement, ce qu'il faut aussi bien retenir, c'est qu'à l'époque, statistiquement,
09:50les femmes se donnaient plus rarement la mort avec une arme de ce type.
09:55C'était pas courant.
09:56C'était assez pas courant, donc ça interpellait beaucoup les enquêteurs aussi.
09:59Alors, évidemment, il y a Robert Spangler, c'est le mari.
10:01Il est là sans être là.
10:03Il était là, puis il va dire, oui, mais je suis bien revenu sur la scène.
10:06Et puis là, je me suis affolé.
10:07J'ai failli tomber dans les pommes.
10:09Je suis parti.
10:09C'était trop insupportable.
10:10Je ne comprenais rien de ce qui se passait.
10:12Il est bizarre, Robert Spangler.
10:14Ils ont des doutes quand même, les enquêteurs, en écoutant cet homme ?
10:18Oui, dès qu'il arrive et qu'on remarque le fait qu'il ne pose pas vraiment de questions,
10:22qu'il n'a pas l'air ému, bouleversé, choqué, etc.
10:26Le fait qu'on découvre qu'il a une maîtresse, qu'il y avait un conflit familial assez marqué.
10:32Oui, il se disputait souvent.
10:33Voilà, il se disputait souvent.
10:34Les enfants en parlaient entre eux, ils en parlaient à leurs proches.
10:37Les voisins, quand même, disaient...
10:39On sentait que des fois, il y avait des petites tensions.
10:44Et puis, oui, il y a surtout cette absence.
10:46C'est le fait qu'il soit arrivé sur l'élu du crime.
10:48C'est incroyable.
10:49Soit disant découvert sa femme.
10:51Pas chercher à retrouver ses enfants.
10:53Il touche l'arme.
10:54Il touche l'arme.
10:54Après, voilà, dans ce genre de situation, c'est difficile de savoir comment on réagirait.
10:58Mais c'est vrai que c'est quand même assez suspicieux.
11:01Surtout qu'en fait, au lieu d'appeler les secours, il part et il va au cinéma voir Le Seigneur des Anneaux, le film d'animation.
11:06Le veuf quitte Littleton pour une nouvelle vie avec d'autres femmes.
11:13Robert Spangler, le tueur d'épouse du Colorado.
11:15Mon mari en a, après moi, cet homme sème derrière lui des traces de destruction humaine.
11:22L'enquête de l'heure du crime.
11:23On se retrouve dans un instant sur RTL.
11:25L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard, sur RTL.
11:29Roulez en électrique.
11:3114h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
11:36L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Robert Spangler en 1978.
11:41Cet Américain qui vit dans le Colorado a été questionné sur la mort violente de sa femme et de ses deux enfants.
11:47Il n'a pas été inquiété.
11:4815 ans plus tard, il va perdre deux autres épouses.
11:52Un accident de randonnée et un suicide.
11:55Samedi 14 juillet 1979, sept mois après les meurtres de ses enfants et du suicide de sa première épouse,
12:04Robert Spangler se remarie avec Sharon Cooper.
12:07Elle était jusqu'ici sa maîtresse attitrée.
12:10Elle lui tenait même le bras lors des obsèques de sa famille.
12:13Les nouveaux époux emménagent dans la maison des crimes.
12:16Sharon fait découvrir à Robert le Grand Canyon.
12:19Elle connaît par cœur ses paysages grandioses.
12:22Elle a même publié un guide pour les visiteurs.
12:24Pendant quelques années, le couple semble ainsi filer le parfait amour entre balade à moto et randonnée.
12:30Jusqu'au 4 décembre 1987, où l'épouse est victime d'une crise de panique.
12:36Elle quitte la maison pour aller se réfugier dans un supermarché.
12:40Un policier est venu la chercher.
12:42Elle déclare « Mon mari en a après moi ».
12:45Pendant des mois, elle va répéter que Robert la terrifie.
12:49Elle le présente comme un individu qui sème derrière lui des traces de destruction humaine.
12:55Après 9 ans de mariage, le couple divorce.
12:58Mais Robert ne va jamais perdre de vue Sharon.
13:01Samedi 18 août 1990, deux ans après son divorce, Robert Spangler, 57 ans, se marie une troisième fois.
13:10Donna Sandling, 55 ans, prof d'aérobic, divorcée, 5 enfants.
13:16Elle avait déposé une petite annonce dans un journal du Colorado pour trouver l'âme sœur.
13:21Le couple s'installe cette fois à Durango, toujours dans le Colorado.
13:24Spangler, il devient vite populaire.
13:27Chaque matin, on peut l'entendre sur une radio locale.
13:30Animateur qui passe des disques annonce la météo et converse avec les auditeurs.
13:35Le ton est bienveillant.
13:37L'animateur encourage à prendre soin les uns des autres.
13:40Il dénonce les violences faites aux femmes.
13:44Il ne parle jamais de sa vie privée.
13:469 avril 1993, Robert et Donna Spangler partent en randonnée dans le Grand Canyon.
13:52Trois jours plus tard, le mari se présente, seul et en larmes, au bureau des Rangers.
13:59Son épouse est morte.
14:01Elle a fait une chute de 50 mètres d'une falaise alors qu'il l'a photographiée.
14:05Elle avait le vertige.
14:07L'autopsie confirme la chute.
14:09La piste accidentelle est alors privilégiée.
14:11Sept mois après le décès, Spangler se remet en couple avec sa deuxième épouse, Sharon.
14:18Elle vient vivre chez lui, à Durango.
14:20Mais un an plus tard, on la retrouve suicidée aux médicaments et à l'alcool.
14:25Mardi 4 octobre 1994, la mort de Sharon Cooper, ex-épouse Spangler, est annoncée dans les journaux locaux.
14:36Un assistant du shérif, tic sur le nom de Spangler.
14:39A la fin des années 70, Paul Goodman était un tout jeune enquêteur.
14:43Il avait eu à traiter le double meurtre de Littleton et le suicide dans la maison de Robert et Nancy Spangler.
14:49Il se souvient que le mari n'était pas très clair.
14:54Goodman se renseigne alors sur ce suicide.
14:57Il apprend au passage la mort accidentelle de la randonneuse Donna Spangler, l'épouse numéro 3.
15:03La famille ne croit pas à son accident.
15:06Elle est persuadée que Donna a été poussée dans le vide par le mari.
15:09L'enquêteur Goodman commence à s'interroger.
15:12Et si Robert Spangler était un tueur en série de femmes ?
15:19Trois épouses mortes dans des conditions suspectes.
15:22Au fil des années, Robert Spangler est devenu un veuf à répétition, un veuf noir.
15:26Une enquête tardive et discrète est donc ouverte en cette fin d'année 1994.
15:31On va voir comment les détectives du shérif, ils sont nombreux.
15:35Il y a aussi les détectives du parc du Grand Canyon avec les rangers.
15:40Comment tous ces enquêteurs vont se rapprocher de ce retraité qui jusque-là n'a jamais été inquiété ?
15:46On va voir ça dans la suite de l'heure du crime.
15:49Alors, on a le sentiment que Spangler ne peut pas rester tout seul.
15:54Il a envie de se marier.
15:55Il a envie toujours d'avoir une épouse, une compagne avec lui.
15:59Il se marie après le premier mariage et après ce drame.
16:03Il a perdu sa femme qui s'est suicidée.
16:05Elle a tué les deux enfants.
16:06Il se marie donc avec Sharon Cooper.
16:09Il y a quelque chose de très étrange.
16:11Vincent Manilève, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
16:13Journaliste, auteur du livre Le Veuf Noir du Grand Canyon
16:16qui est publié aux éditions 10-18 en partenariat avec le magazine Society.
16:21Il y a quelque chose d'étrange.
16:22C'est qu'ils vivent au début, pour ce deuxième mariage, à Littleton.
16:26Ils sont retournés dans cette maison où les crimes se sont produits.
16:29Oui, c'est vrai que le voisinage est assez étonné, voire choqué.
16:33En même temps, pas trop questionnant un petit peu sur ce couple qui revient,
16:37comme si de rien n'était.
16:39Et très vite, ils se marient au bout de quelques mois, à peine.
16:43Ça va vraiment vite.
16:44Et en même temps, leur relation durait depuis quelques années maintenant.
16:49Robert Smengler avait déjà quitté le domicile familial pour aller un peu vivre chez elle, etc.
16:53Donc voilà, ils ont juste repris leur histoire là où elle était.
16:57Ils l'ont accélérée.
16:58Et puis surtout, en fait, ils avaient cette passion commune des grands espaces, de la randonnée, qui les tenaient.
17:03Pour leur voyage de noces, ils sont partis en moto vers la côte ouest.
17:07Et puis en revenant, ils se sont arrêtés au Grand Canyon.
17:09Et ils ont vraiment découvert pleinement cet endroit-là ensemble.
17:14Et oui, c'était un petit peu le couple cool, le tonton cool pour ses neveux, pour la famille.
17:19Et dans le voisinage, les gens étaient soit interrogateurs, soit impressionnés.
17:24Le tonton cool, c'est comme ça que vous l'appelez dans votre livre.
17:26C'est d'ailleurs comme ça que l'appelle la famille, parce qu'effectivement, il est très sympathique.
17:30C'est vrai qu'en mot là-dessus, il a vite surmonté son premier deuil, à savoir une tragédie.
17:34Il a perdu sa femme et ses deux enfants.
17:36On a l'impression que ça lui glisse un peu dessus.
17:39Surtout que par la suite, en fonction des interlocuteurs qu'il a en face de lui,
17:43il va raconter des histoires différentes sur ce qui s'est passé des fois.
17:46Il va rarement évoquer la version officielle.
17:48Il va parler d'un accident de voiture dans lequel sa femme et ses enfants étaient.
17:52Il va parler peut-être d'une responsabilité de David, le fils aîné.
17:57Et donc, en fait, globalement, les gens, voilà, il l'évoque brièvement,
18:01mais assez vite, il se concentre sur sa nouvelle vie, sur sa passion de la randonnée.
18:06Ah, il faut aller faire la randonnée avec lui là-bas.
18:08Il devrait venir.
18:09Sharon aussi adore et tout.
18:12Et donc, c'est comme ça qu'en fait, il se recrée une histoire familiale,
18:15une histoire de couple.
18:17Et il efface assez vite ce qui s'est passé à la fin des années 70.
18:20Alors, divorce avec Sharon, mais elle va re-rentrer dans sa vie, on l'a vu.
18:24Divorce avec Sharon, l'autre épouse, la troisième épouse, donc c'est Donna.
18:30Donna, elle part avec lui en randonnée, et puis elle ne va pas revenir d'une randonnée.
18:36Et là, il y a quelque chose d'étonnant, c'est qu'il est très précis dans ce qu'il raconte.
18:41Il vient rapporter la mort après avoir marché très longtemps dans le Grand Canyon.
18:46Il rejoint le poste de police du Grand Canyon, enfin les Rangers.
18:50Et là, il est très précis.
18:51Oui, et puis surtout, il y a un détail qui est quand même assez marquant, c'est qu'il fait la queue.
18:54Il attend.
18:55Il est dans la file d'attente pour parler.
18:57C'est-à-dire qu'il vient de vivre un drame et il attend pour prendre la parole.
19:01Et quand on dit personne suivante, il dit, moi, il s'est passé quelque chose.
19:05Et là, effectivement, il fait un récit assez précis des événements.
19:09Et il explique qu'à un moment, avant de remonter à la surface du canyon avec sa femme,
19:15ils se sont arrêtés au bord d'un paysage qui était très beau, avec une certaine profondeur juste sous leurs pieds.
19:23Il s'est retourné pour poser l'appareil photo sur un trépied, le préparer.
19:28Il a entendu comme une respiration, un gasp, comme on dit.
19:32Et il s'est retourné, sa femme avait disparu.
19:34Et c'est ça le récit qu'il va donner aux enquêteurs à plusieurs reprises, aux rangers, aux policiers, etc.
19:39Il ne va pas s'en détourner et il va le raconter de manière assez calme, en tout cas.
19:45Il pleure, il pleure beaucoup.
19:47Alors, à l'enterrement, les récits diffèrent.
19:50Il y a des personnes qui disent qu'ils ne l'ont pas vu trop, choqué, ému, etc.
19:53D'autres qui l'ont vu, au contraire, vraiment les larmes aux yeux, ce genre de choses.
19:56Donc, là-dessus, c'est un petit peu incertain.
19:59Ce qui est sûr, c'est qu'il est allé très vite derrière dans la gestion du corps de Donna.
20:05Il l'a fait incinérer très vite.
20:07Et puis, après, il est reparti dans le Colorado rapidement.
20:10Et la famille de Donna n'a pas vraiment eu le temps de lui dire au revoir.
20:13Alors, il y a un policier, enfin un homme du shérif, plutôt qu'il va s'intéresser à cette histoire.
20:18Il va voir le nom apparaître dans la presse après ses décès.
20:22Il va se poser la question.
20:23Il va se dire, ce Spangler, ça me dit quelque chose.
20:25Et puis, il va remonter jusqu'au premier carnage avec les deux enfants et puis la femme morte.
20:30Il s'appelle Paul Goodman.
20:32Vous l'avez rencontré.
20:34Il vous a expliqué.
20:35Pourquoi il a eu ce doute, cette espèce de prémonition qu'il se passait quelque chose autour de cet homme ?
20:40Je pense que Paul Goodman et beaucoup de gens qui ont travaillé avec lui me l'ont dit, notamment des gens du FBI.
20:46C'est quelqu'un, c'est peut-être l'un des enquêteurs les plus impressionnants, les plus professionnels qu'ils aient pu voir et côtoyer.
20:52Et avec qui ils ont pu travailler.
20:54Je pense que Paul Goodman, c'est quelqu'un qui est très fin sur le détail, sur le pressentiment que quelque chose ne colle pas, ne matche pas.
21:04Et c'est quelqu'un, en fait, qui, derrière, ne lâche pas.
21:06C'est-à-dire que, des fois, il peut y avoir des supérieurs qui vont lui dire, non, laisse, c'est pas grave, ça c'est vieux, etc.
21:12Lui, il va quand même creuser de son côté.
21:14Et quand il a une idée en tête, j'ai l'impression qu'il ne la lâche pas.
21:17C'est l'impression qu'il m'a donné en tout cas.
21:18Et là, il se dit, Spangler, il y a quelque chose.
21:20Il va commencer à creuser tout seul de son côté, parce que les dossiers sont vieux, il y a beaucoup de choses qui ont disparu.
21:24Il faut quand même préciser que c'est aussi parce que, du côté du Grand Canyon, il y a une inspectrice des Rangers, Bev Perry,
21:31qui, elle aussi, va avoir un petit peu des questions sur cette chute, etc.
21:34Sur la chute accidentelle.
21:35Parce qu'elle, elle connaît évidemment très bien les lieux et tout.
21:37Et en fait, il va y avoir une mise en relation entre les deux.
21:40Et c'est là qu'ils vont se dire, eureka, en fait, il se passe quelque chose et il faut qu'on travaille ensemble.
21:45Un vœuf retraité qui va se retrouver dans la peau du suspect numéro 1.
21:50Robert Spangler, le tueur d'épouses du Colorado.
21:53Étrange, elle a tenu l'arme à 20 centimètres pour se tirer une balle dans le front.
21:58L'enquête de l'heure du crime, trois épouses mortes, trois dossiers qui fourmillent de détails curieux.
22:02Lesquels ? À suivre, dans un instant, sur RTL.
22:05Quand je l'accuse d'avoir tué trois de ses épouses et deux de ses enfants sur une période de 22 ans,
22:25il me regarde droit dans les yeux et me dit, il y a un crime en trop.
22:28Retour dans l'heure du crime avec l'affaire Robert Spangler.
22:33Entre 1978 et 1994, cet Américain du Colorado a été marié trois fois.
22:39Trois épouses mortes dans des conditions suspectes, deux suicides et un accident de randonnée,
22:44jamais inquiétés, jusqu'à l'ouverture d'une enquête discrète.
22:49Début 1995, le détective Paul Goodman enquête sur les morts mystérieuses des trois épouses de Robert Spangler.
22:56Il se penche sur la tuerie familiale de Littleton.
23:00Il remarque que le clavier sur lequel Nancy Spangler a écrit sa lettre d'adieu, sur la machine à écrire,
23:06a été parfaitement nettoyé.
23:08Pourquoi la victime aurait-elle pris cette précaution ?
23:11La lettre d'adieu.
23:12Et pour sa part curieuse, l'épouse prend la peine de préciser comment elle a trouvé le revolver
23:17dont la crosse était recouverte d'une chaussette.
23:20Le rapport d'autopsie est garé et retrouvé après des mois de recherche.
23:23Une anomalie saute aux yeux.
23:26Nancy Spangler se serait suicidée dans une étrange position.
23:30Elle était assise et tenait l'arme à distance, 15 à 20 centimètres de la tête.
23:35Elle se serait alors tirée une balle en plein front, du haut vers le bas.
23:39Autre fait étonnant, la victime avait très peu de poudre sur les doigts,
23:44alors qu'elle aurait tué ses deux enfants, puis se serait suicidée.
23:46Une enquêtrice s'intéresse pour sa part à la mort accidentelle de Donna Spangler dans le Grand Canyon.
23:52La victime n'avait pas contracté d'assurance-vie, elle n'était pas riche.
23:56Ce n'est donc pas pour l'argent qu'elle aurait été tuée.
23:59Quant à Sharon Cooper, impossible de dire si son suicide est une mise en scène.
24:03Mardi 8 août 1995, un enquêteur entend pour la première fois Robert Spangler, 62 ans, retraité.
24:12Il est interrogé au sujet de la chute dans le Grand Canyon.
24:18Il dit qu'il ignorait que Donna avait le vertige.
24:22Il avait pourtant déclaré le contraire juste après le drame.
24:25Spangler refuse de se soumettre une nouvelle fois au détecteur de mensonges.
24:29Dossier provisoirement refermé.
24:33Et ce n'est pas facile, effectivement, de rouvrir des dossiers anciens,
24:36que l'on soit en France ou même que l'on soit aux Etats-Unis.
24:39Il faut aller chercher la documentation qui est parfois perdue,
24:42des scellés qui, évidemment, ont été peut-être détruits au fil du temps,
24:46des témoins qui sont morts.
24:47Tout ça, ça fait le jeu, effectivement, de cet homme, de Robert Spangler.
24:52Il joue là-dessus.
24:54Vincent Manilet, vous êtes avec nous dans l'ordre du crime.
24:56Journaliste et auteur du livre Le Veuf Noir du Grand Canyon,
25:00publié aux éditions 10-18,
25:01en partenariat avec le magazine Society.
25:05Vincent Manilet, l'enquêteur principal, Paul Goodman,
25:09c'est lui qui, vraiment, il était à la chasse de Robert Spangler.
25:14Il sent que, quand même, ça vaut le coup.
25:16Il faut pousser parce que ça va finir par prospérer, tout ça.
25:19Il y a tous ces indices qui s'accumulent contre cet homme.
25:22Oui, c'est vrai qu'en fait, ce qu'il faut bien comprendre,
25:25c'est qu'entre les années 70, où ont eu lieu ces premières morts,
25:30et les années, fin des années 90, il s'est passé presque 20 ans.
25:34Et dans l'histoire de la police et des connaissances,
25:37de l'étude de la criminalité, etc., il s'est passé beaucoup de choses.
25:39Bien sûr.
25:40Au niveau scientifique, etc.
25:42Et donc, en fait, lui, avec son expérience,
25:44avec ses décennies d'expérience en tant qu'enquêteur,
25:47il voit le dossier avec des yeux neufs, en fait.
25:50Et il voit qu'en fait, là, tel enquêteur, pourquoi il n'a pas fait ça ?
25:54Tel expert, pourquoi il a conclu ça, alors que ce n'était pas normal ?
25:57Voilà, il y a vraiment, en parcourant le dossier,
26:01il y a plein de choses qu'il a envie de surligner, en fait,
26:03et de se dire, mais là, ça ne colle pas, ça ne colle pas, ça ne colle pas.
26:05Et c'est pour ça qu'en fait, il va continuer,
26:08et surtout parce qu'il va avoir ensuite l'aide d'autres enquêteurs
26:11qui vont abonder dans son sens.
26:13Il y a cet anecdote que vous racontez dans votre livre,
26:15c'est la machine à écrire.
26:17Il va voir tout de suite que le clavier a été nettoyé.
26:20Il va se dire, mais pourquoi ?
26:23On va suicider, on nettoie parfaitement le clavier,
26:25il n'y a pas d'empreinte, il n'y a rien, tout est lisse.
26:28Oui, et puis même le contenu de la lettre,
26:30encore une fois, il est policier,
26:32des lettres de suicide, il en a vu plein.
26:35Au cours de sa carrière.
26:37Et il y a souvent des messages qui reviennent.
26:39Là, le message de Nancy,
26:41elle évoque plutôt, j'ai trouvé l'arme comme ça,
26:44je vais emporter les enfants avec moi.
26:46Enfin, il n'y a pas vraiment de cohérence un petit peu,
26:49ça ne fait pas message d'adieu,
26:50ça fait message de justification pour affirmer,
26:54c'est moi, Nancy, qui ai commis ce geste-là.
26:57Donc, tout ça ne colle pas.
26:59Et puis même sur la scène où Nancy est,
27:02il y a plein d'autres éléments qui vont interpeller,
27:04même juste la position de l'arme,
27:05qui est quand même assez éloignée aussi.
27:07Alors, il n'y a pas de crime sans mobile.
27:09Et il y a un problème avec Robert Spangler,
27:11c'est qu'on ne sait pas pourquoi, si c'est lui,
27:13pourquoi il aurait tué ses trois épouses,
27:15parce qu'il n'y a pas vraiment de raison.
27:17Les policiers vont creuser beaucoup la piste financière,
27:21parce que ça, ça serait un bon levier.
27:22On se dit, à peu près tous, ces femmes, elles étaient riches,
27:24et je me suis emparé de leur fortune.
27:26Oui, et sauf que dans les faits, en fait,
27:28c'est un peu aussi une piste automatique.
27:32Notamment quand le FBI va s'impliquer,
27:33c'est les crimes en col blanc, etc.
27:35Enfin, ils ont un peu un process,
27:36ils vont fouiller cet aspect-là,
27:38mais très vite, ils vont se rendre compte
27:39qu'en fait, commettre un crime n'aurait pas eu vraiment d'intérêt,
27:42comme vous l'avez dit,
27:42parce qu'il n'y avait pas forcément d'assurance.
27:44Ses épouses, à part peut-être sa troisième femme,
27:48qui avait peut-être un petit peu d'argent le coûté,
27:50une maison, mais globalement,
27:51ce n'étaient pas des personnes
27:52dont il aurait pu tirer un profit conséquent.
27:55Un petit mot.
27:56Spangler, il est entendu, brièvement d'ailleurs.
27:59On a l'impression qu'il ne risque rien.
28:01Il est tranquille.
28:02Oui, et puis en fait, il se dit,
28:04j'ai échappé une fois, le dossier a été fermé,
28:06il y a même des parties de l'enquête qui ont disparu.
28:09Le rapport du légiste de l'autopsie de Nancy
28:12a un peu disparu.
28:14Et puis lui-même s'est débarrassé de l'arme,
28:16puisqu'à la fin de l'enquête,
28:17il a récupéré l'arme,
28:18et puis il s'en est débarrassé.
28:19Donc voilà, encore une fois,
28:21des éléments qui plaident en sa faveur.
28:23Cinq ans après la réouverture du dossier,
28:25une nouvelle va tout changer.
28:27Robert Spangler, le tueur d'épouse du Colorado.
28:30Eh bien messieurs,
28:31vous l'avez, votre tueur en série.
28:33L'enquête de l'heure du crime.
28:34On se retrouve dans un instant sur RTL.
28:36Au programme aujourd'hui de l'heure du crime,
28:47l'affaire Robert Spangler.
28:49Trois mariages et trois morts suspectes des épouses
28:52dans la vie de cet Américain débonnaire du Colorado.
28:56Plus de 20 ans après le premier décès,
28:58les enquêteurs vont cette fois cerner le triple veuf.
29:02Dimanche 29 août 1999,
29:05Robert Spangler, 66 ans,
29:06dans l'impossibilité de rester célibataire,
29:09se met en couple avec Judith Hilti,
29:1210 ans de moins que lui,
29:13quatrième épouse.
29:15Il s'installe à Grand Junction, Colorado,
29:17retraité actif.
29:19Il se remet au théâtre,
29:20joue dans une comédie musicale,
29:22mais un an plus tard,
29:23il apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon et du cerveau.
29:26Il est condamné.
29:28Les enquêteurs savent qu'ils n'ont plus beaucoup de temps
29:30pour réinterroger Spangler,
29:3214 septembre 2000.
29:34Il vient donc le chercher pour des vérifications et bavarder.
29:37On le met à l'aise.
29:39Un policier du FBI est présent.
29:41Il dit au retraité qu'il a besoin de conseils.
29:44Spangler est un ancien journaliste.
29:46Il aimerait donc qu'il lui donne son avis
29:48sur le crime en général,
29:50sur les enquêtes et sur les scènes de crime.
29:53Spangler se prend au jeu,
29:54mais sans reconnaître avoir tué qui que ce soit.
29:57On lui cite les cinq crimes
29:59dans lesquels il est cité.
30:01Ses trois épouses et ses deux enfants.
30:03Il finit par dire
30:04« Il y en a un de trop ».
30:07Tout le monde sursaute,
30:08mais la procureure estime que cette réflexion
30:11ne suffit pas à l'inculper.
30:12Vendredi 15 septembre,
30:16Robert Spangler est réinterrogé.
30:18Cette fois, sa femme Judith l'accompagne.
30:20Elle lui conseille de dire ce qu'il a sur le cœur.
30:22Robert Spangler passe aux aveux.
30:25Oui, il a tué sa première épouse,
30:27Nancy,
30:28et leurs deux enfants.
30:29C'était le seul moyen de se débarrasser de sa famille
30:32pour refaire sa vie avec Sharon,
30:34dit-il.
30:35Il ajoute
30:35« C'était plus facile que de divorcer ».
30:38Il se souvient de tout.
30:40Il raconte avoir regardé sa fille endormie.
30:42Il a visé le cœur.
30:43Ensuite, il a tiré sur son fils.
30:45Il l'a blessé.
30:46Puis, il l'a étouffé avec l'oreiller
30:47pour la troisième épouse.
30:49Il l'a poussé depuis la falaise.
30:52Il répète sa phrase fétiche.
30:54« C'était plus facile que le divorce ».
30:56Il dément, en revanche,
30:57avoir tué sa deuxième femme, Sharon.
31:00« Eh bien, messieurs,
31:01vous l'avez, votre tueur en série ! »
31:03s'exclame alors Robert Spangler.
31:05Et il va être jugé, Robert Spangler.
31:10Vincent Manilève, vous êtes avec nous
31:12dans cette heure du crime,
31:13journaliste, auteur du livre
31:14« Le veuf noir du Grand Canyon »
31:16publié aux éditions 10-18
31:17en partenariat avec le magazine Society.
31:19Vous êtes allé déterrer, j'ai envie de dire,
31:22cette affaire qu'on ne connaît pas en France
31:23mais qui est passionnante
31:24avec, effectivement, ce tueur en série
31:26spécialisé dans les épouses.
31:28En tout cas, c'est comme ça qu'apparaît
31:29Robert Spangler.
31:31Alors, il y a quelque chose de très intéressant
31:32dans ce que vous racontez.
31:33C'est que lorsqu'il est interrogé,
31:35là, les policiers, ils ont mis en place
31:36un canevas très particulier.
31:39Ils ont décidé de le coincer.
31:40D'abord, ils font venir, effectivement,
31:43l'épouse.
31:43Donc, ça, c'est important
31:44parce que la dernière épouse,
31:46elle ignore tout ce qu'il a pu faire
31:47mais, enfin, elle est très conciliante.
31:49Donc, elle va l'amadouer.
31:51Et puis, auparavant,
31:52il y avait un policier du FBI
31:54qui l'avait interrogé rapidement.
31:56Et là, il avait flatté son égo
31:58à Robert Spangler.
31:59Et on sait que les tueurs en série,
32:00ils adorent qu'on parle d'eux.
32:02Oui, c'est vrai.
32:03L'agent du FBI qui s'appelle Lenny Jones,
32:06il a eu un rôle très important
32:07puisqu'avec le FBI et tout le travail
32:09de profiling qu'ils ont pu faire,
32:11ils ont compris, grâce à des questionnaires
32:13sur l'entourage de Spangler,
32:14qu'il avait une personnalité
32:17qui adorait les compliments.
32:20Vous l'avez dit.
32:21Narcissique.
32:22Voilà, narcissique.
32:23Il a fait de la radio,
32:24il adorait être connu dans les magasins,
32:27etc.
32:27Donc, c'était une personnalité locale
32:29assez forte.
32:30Et en fait, pendant l'interrogatoire,
32:31Lenny Jones va le dire
32:33j'ai besoin d'apprendre de vous.
32:35Il y a des profilers à Quantico.
32:37Ils aimeraient beaucoup vous parler
32:38mais il faut nous aider aussi.
32:41Et donc, il va faire une espèce
32:42d'échange avec lui
32:45où il va dire
32:45on va vous donner de l'importance.
32:47On va vous mettre
32:48sur une sorte de piédestal juridique
32:51criminel
32:52ce qui est très étrange.
32:53Mais en échange,
32:54il faut faire un pas vers nous
32:55parce qu'il faut que les profilers
32:56soient sûrs
32:57que ça vaut le coup
32:57que ça vaut le coup
32:59de venir vous voir.
33:01Et par ça,
33:02ils vont même mettre en scène
33:03des pièces,
33:04le faire passer devant une pièce
33:05soi-disant d'enquête
33:06dédiée à l'affaire Spangler
33:07alors que tout est mis en scène,
33:09les ordinateurs sont éteints,
33:10etc.
33:11Et c'est juste pour
33:13déclencher quelque chose chez lui
33:15et qu'il croit
33:16qu'il est important.
33:17C'est ça.
33:18Et qu'il est reconnu
33:19et qu'il est important
33:20et qu'on va parler de lui
33:21d'une façon ou d'une autre,
33:22mais en tout cas,
33:22on va parler de lui.
33:24Un petit mot,
33:25Vincent Manilev,
33:26la tuerie,
33:27la première tuerie familiale.
33:28Son épouse qui donc
33:29ne s'est pas suicidée,
33:30il l'a tuée.
33:31Il a également tué
33:32les enfants.
33:33Donc,
33:34il a tué tout le monde
33:34dans cette maison.
33:35Alors là,
33:36il n'y a aucun détail
33:37qui manque.
33:38Il est prolixe.
33:39Il se souvient
33:40d'absolument tout.
33:41Oui,
33:42surtout qu'en fait,
33:43c'est un scénario
33:43qu'il a réfléchi.
33:45Ce n'était pas impulsif.
33:46Il y a pensé la veille.
33:47Il savait comment faire.
33:49Et puis,
33:50encore une fois,
33:50lui,
33:50il était un petit peu
33:52visiblement
33:53obsédé à l'idée
33:54de ce statut
33:55de tueur en série.
33:57Parce qu'on lui a fait comprendre
34:00non mais si vous,
34:02c'est des tueurs en série,
34:03c'est sur plusieurs endroits,
34:05à différents moments,
34:05etc.
34:06Là,
34:06il n'y avait qu'une tuerie.
34:07Donc,
34:07c'est pour ça qu'il a avoué
34:08le deuxième crime.
34:09Mais il était effectivement,
34:12il avait une forme,
34:13je ne sais pas si on peut dire
34:14de fierté,
34:15mais il était très content
34:16de raconter le déroulé
34:18en se disant,
34:19ah voilà peut-être
34:20que quelque chose
34:20que les gens du FBI
34:22et les enquêteurs
34:22n'ont pas vu venir.
34:25Et avec ça,
34:26ils voudront comprendre
34:27comment fonctionne mon cerveau.
34:29Et puis,
34:30ils rentrent dans le club
34:31des tueurs en série.
34:32Ça,
34:32c'est effectivement
34:32Cantico,
34:33comme vous dites,
34:34c'est le siège du FBI.
34:36Les gens du FBI,
34:37ils connaissent ça,
34:38ils savent exactement
34:39que ces gens-là,
34:40ils se reconnaissent entre eux.
34:42Il y a une espèce
34:43de fraternité,
34:44entre guillemets,
34:45des tueurs en série.
34:46Ça existe vraiment.
34:48Alors,
34:49il a cette phrase
34:50qui est extraordinaire.
34:51J'ai tué.
34:51Pourquoi vous avez tué ?
34:52J'ai tué parce que
34:53c'était plus facile
34:54que de divorcer.
34:55Là,
34:55c'est très dur
34:56de commenter ça
34:57parce qu'en fait,
34:58c'est difficile
34:59d'avoir les mots
34:59pour un tel constat,
35:00une telle justification,
35:01même si le crime
35:02n'est jamais justifiable,
35:03évidemment.
35:04Mais le fait que pour lui,
35:05il estime que ça,
35:07que tuer quelqu'un,
35:08ôter la vie d'une personne,
35:09de ses enfants,
35:10de ses femmes,
35:11c'est plus facile
35:11qu'une démarche légale,
35:14administrative.
35:15C'est indicible,
35:17en fait.
35:17Ça sort complètement
35:19de l'entendement.
35:20Et je pense que ça,
35:22il y a eu un moment suspendu
35:23dans la salle d'interrogatoire.
35:25inculpé
35:27et bientôt jugé.
35:28Robert Spangler,
35:29le tueur d'épouse
35:30du Colorado,
35:31rien n'a jamais laissé penser
35:32qu'il ferait de telles choses.
35:34Il était merveilleux.
35:35L'enquête de l'heure du crime,
35:36je vous retrouve tout de suite
35:36sur RTL.
35:37Dans l'heure du crime,
35:51l'affaire Robert Spangler.
35:53En 1999,
35:54ce retraité affable,
35:56démasquait tardivement
35:57avoir tué son épouse
36:00et leurs deux enfants
36:0120 ans plus tôt.
36:02Il n'a pas reconnu
36:03le meurtre de sa deuxième femme,
36:05un suicide,
36:05mais il a avoué celui
36:07de la troisième.
36:08Il est jugé.
36:10Vendredi 6 octobre 2000,
36:12Robert Spangler,
36:1367 ans,
36:14comparé devant
36:14le tribunal de Grand Junction.
36:17Il plaide non coupable.
36:19Il a avoué
36:19parce qu'il était malade,
36:21il avait un cancer.
36:22Mais il va finalement
36:23se raviser.
36:245 mois plus tard,
36:2512 mars 2001,
36:26Spangler est condamné
36:28à la prison à vie.
36:30Sa quatrième épouse,
36:31Judith,
36:31est incrédule.
36:32« Je n'ai jamais eu peur
36:34de Robert.
36:35Rien n'a jamais été...
36:37n'a jamais laissé penser
36:39qu'il ferait de telles choses.
36:41Il a toujours été
36:42merveilleux avec moi. »
36:44Robert Spangler avait demandé
36:45que ses cendres soient dispersées
36:48dans le Grand Canyon.
36:49Ultime requête refusée
36:51par la justice.
36:53Quand la police a demandé
36:56à Robert Spangler
36:57pourquoi il avait tué sa famille,
36:59il a répondu
37:00qu'il était égoïste,
37:01que tué était plus facile
37:02que de divorcer.
37:04C'était la meilleure solution.
37:07La voix d'Electa Draper,
37:09journaliste au Denver Post,
37:10c'est dans un épisode
37:12de Crime Stories
37:13qui avait été diffusé
37:14en 2010.
37:15Vincent Manilet,
37:16vous êtes avec nous
37:16pour nous éclairer
37:17sur cette histoire.
37:18Vous êtes l'auteur du livre
37:19« Le veuf noir »
37:20du Grand Canyon
37:21qui est publié
37:22aux éditions 10-18
37:23en partenariat
37:24avec le magazine Society
37:25et qui raconte
37:26toute cette histoire
37:26très peu connue en France.
37:28Effectivement,
37:29là vous nous faites
37:30des révélations
37:30qui sont étonnantes.
37:32On ne connaissait pas
37:32ce Robert Spangler
37:33tué en série d'épouses.
37:35Il est mort
37:36sans avoir tout dit.
37:37Et peut-être
37:37il aurait aimé d'ailleurs
37:38raconter encore plus
37:39parce qu'il se prenait au jeu.
37:41Oui, comme je disais
37:42tout à l'heure,
37:43effectivement,
37:43il y avait une volonté
37:45pour lui
37:45de parler au profiler
37:47du FBI.
37:48Je pense qu'il voyait ça
37:49un peu comme
37:50une consécration aussi.
37:52Et côté du FBI,
37:54ils avaient prévu
37:55d'aller le voir
37:55mais plus tard,
37:57ils n'étaient pas
37:57non plus pressés,
37:58mais ils avaient prévu
37:59d'aller lui parler
38:00parce que forcément
38:00ça fait des éléments
38:02de réflexion intéressante
38:04pour eux
38:04pour affiner leur travail
38:06derrière.
38:07Et je pense qu'effectivement
38:08au vu de dire
38:09de certains proches à lui,
38:12il y a des choses
38:12qu'on ne sait pas
38:13forcément encore
38:13sur sa vie passée.
38:16Des choses dont je n'ai pas
38:16pu forcément parler
38:17dans le livre
38:19parce que je n'avais pas
38:19assez d'éléments.
38:20Mais ça nourrit
38:22et ça complète
38:23vraiment la complexité
38:24et l'horreur
38:26de ce personnage.
38:26Alors il était tueur
38:28en série
38:28dès son premier acte
38:29j'ai envie de dire
38:30puisqu'il tue ses deux enfants
38:31et puis il tue sa femme.
38:33Il a continué
38:34par la suite.
38:35C'est vrai que
38:36lors de ce massacre familial,
38:38on aurait pu l'arrêter.
38:39On l'a raté,
38:40il faut bien le dire.
38:41L'enquête,
38:41elle est foirée au début.
38:44Oui, oui,
38:44c'est vrai.
38:45Aujourd'hui,
38:46des enquêteurs
38:47comme Paul Goodman
38:47ne veulent pas forcément
38:48le dire
38:49pour ne pas mettre à mal
38:49ses anciens collègues.
38:52Mais c'est vrai
38:52que ne serait-ce
38:54que les traces
38:55retrouvées sur les mains
38:56qui indiquent
38:57l'usage d'une arme,
38:59que ce soit
39:00la lettre de suicide
39:01qui est quand même
39:02assez étrange,
39:03tout le contexte familial.
39:05Il y a énormément,
39:06énormément d'éléments
39:07qui pointaient
39:08vers Robert Speicher.
39:09À aucun moment,
39:10aucun autre suspect
39:11n'a été considéré,
39:12à part Nancy
39:13dans la version officielle.
39:15Mais effectivement,
39:16il y a eu un raté
39:16et je pense que sa personnalité,
39:18son aura générale
39:20et sa réputation
39:21l'ont vraiment aidé.
39:22Et je pense qu'aussi,
39:23le contexte d'époque
39:24fait aussi qu'à l'époque,
39:26on prenait beaucoup moins
39:28en considération
39:29les violences conjugales.
39:31C'est un sujet
39:32qui est toujours très délicat
39:33aujourd'hui.
39:34Mais même quand on parle
39:35de sa deuxième femme
39:36qui avait une santé mentale
39:37extrêmement fragile,
39:39c'est une femme
39:39qui s'est retrouvée seule,
39:40qui a eu énormément
39:40de problèmes de santé.
39:41et quand elle s'échappe
39:43pour essayer de prévenir
39:44un policier,
39:45elle n'a pas été entendue.
39:46Enfin, elle a été entendue
39:46mais elle n'a pas été écoutée
39:47en fait.
39:48Elle n'a pas été accompagnée.
39:49Et je pense que cette histoire,
39:50elle souligne beaucoup de choses
39:52assez importantes
39:53sur ce sujet-là.
39:54Et elle est retombée,
39:55cette femme,
39:55dans les griffes
39:56de Robert Spangler,
39:57même si on pense
39:58que c'est un suicide.
39:58Effectivement,
39:59en tout cas,
40:00Robert Spangler,
40:00il n'a pas aidé
40:01à se sortir
40:01de cette situation névrotique.
40:04Comment il a pu passer
40:06à travers les mailles du filet
40:07pendant autant d'années ?
40:08C'est très étonnant
40:11ce personnage.
40:12Ce sont les Etats-Unis,
40:13c'est tellement vaste
40:14qu'on oublie ?
40:15Il y a un peu de ça,
40:16c'est ce que j'allais dire.
40:17Effectivement,
40:17le Colorado,
40:18c'est un état
40:18qui est quand même
40:19assez vaste.
40:20C'est-à-dire qu'il va déménager,
40:22il va effectivement
40:22rester un temps
40:23avec sa seconde épouse
40:24sur l'endroit
40:25où ont eu lieu les crimes.
40:27Mais ensuite,
40:28il va déménager
40:29à Durango,
40:31puis déménager
40:31à Grand Junction.
40:33Il va en fait
40:34recréer des cercles sociaux
40:35auprès desquels
40:37il va remettre
40:38un nouveau masque,
40:39de nouveaux mensonges
40:40et se créer
40:41une nouvelle image.
40:41Donc en fait,
40:43et c'est ça
40:44qui a permis aussi
40:44de faire exploser,
40:46enfin nourrir l'enquête,
40:47c'est à partir du moment
40:48où deux personnes
40:49à des centaines
40:50de kilomètres de distance
40:51vont communiquer entre elles
40:52et se dire
40:52maintenant,
40:53il se passe quelque chose.
40:54Ça ne va pas.
40:54Ça ne colle pas.
40:55Et je suis assez d'accord là-dessus.
40:57Je pense que
40:58cette histoire
40:58de densité de population
41:01très précise,
41:02très localisée,
41:03avec un esprit
41:04de communauté très fort,
41:06fait qu'en fait,
41:07il n'y a pas eu,
41:08il a pu se préserver
41:10pendant autant de temps.
41:10Ça l'a protégé.
41:11Ça l'a protégé.
41:12Au-delà des manquements
41:13de l'enquête aussi, évidemment.
41:15Oui, puis il a une vraie intelligence.
41:16Il est malin,
41:17vous le dites,
41:17c'est un caméléon,
41:18donc il sait s'adapter
41:19effectivement à toutes les situations.
41:22Une dernière question
41:23avec vous,
41:23Vincent Vanilev,
41:25le veuf noir du Grand Canyon,
41:27c'est le titre de votre ouvrage.
41:28Pourquoi vous êtes allé chercher
41:29cette histoire comme ça ?
41:30Totalement inconnu en France.
41:31Oui, alors ça s'est nourri aussi
41:34de discussions
41:35avec mon éditrice,
41:36Elsa Delacherre,
41:37mais il y avait plusieurs choses.
41:40Il y avait l'envie
41:41de raconter une histoire inédite,
41:44ça c'est sûr.
41:45Il y avait ces manquements policiers
41:47sur tant d'années, évidemment.
41:49Il y avait ce sujet
41:50des violences conjugales
41:51qui était, je pense,
41:52très important.
41:54Et il y avait aussi
41:55cette thématique
41:56des grands espaces
41:57qui n'avaient pas été abordés
41:58aussi dans la collection.
41:59et c'est quelque chose
41:59de fondamental
42:00dans la culture américaine.
42:01Et donc, en fait,
42:03c'était assez naturel
42:04qu'on ait envie
42:04de raconter cette affaire-là.
42:06Merci beaucoup,
42:07Vincent Vanilev,
42:08d'avoir été aujourd'hui
42:09l'invité de l'Art du Crime.
42:10Merci à l'équipe de l'émission,
42:11rédactrice en chef
42:12Justine Vigneault,
42:12préparation Marie Bossarté
42:14à de Turquheim,
42:15réalisation en direct.

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