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  • 12/06/2025
En salles le mercredi 11 juin.
Transcription
00:00Je voulais parler de l'intime, je voulais parler de certaines choses,
00:03mais de le parler frontalement, je n'avais pas envie.
00:06Et le mix, c'était de dire « Oh, imagine si papa était flic ».
00:16Ça veut dire qu'on peut mourir dans les bouchons dans ce pays sexiste.
00:19Il y avait une vendeuse ici, n'est-ce pas ?
00:21Une femme, elle faisait les beignets haricots.
00:24Commissaire Bilong.
00:33Tu es Camerounais, non ?
00:34Tu es intelligent, il faut me raconter ce qui s'est passé.
00:38On peut travailler dans des conditions pareilles.
00:40J'ai plein d'envie en tête, je n'ai pas du tout calculé de passer au drame.
00:46Mais j'ai simplement l'âge que j'ai, j'ai l'évolution de vie que j'ai,
00:50je suis l'homme que je suis, c'est-à-dire je ne suis plus un jeune homme,
00:53je passe tranquillement à l'autre partie de ma vie.
00:56Et à un moment donné, il y a des sujets qui s'imposent.
01:00Moi, c'était viscéral de faire ce film-là, il était dans mon bide.
01:05Voilà, donc c'était même pas…
01:08Toutes ces réflexions, je ne les ai pas eues, il fallait que je le fasse.
01:12C'était comme ça.
01:13Je savais que je finissais mon spectacle, il fallait que je passe à ce film-là.
01:16C'était la suite logique.
01:18Le tournage, c'était physique, mais c'était génial.
01:23Il y a eu des moments durs, il y a eu des moments…
01:27C'était intense, on n'avait pas beaucoup, beaucoup de semaines.
01:30Mais sincèrement, je ne peux même pas parler d'un point négatif,
01:33parce qu'en fait, pendant le film, il y avait un tel supplément d'âme
01:35de la part des équipes locales, que les gens étaient heureux qu'un film d'une production française mette le financement à ce film-là.
01:49Tout était compensé, il n'y avait rien qui était impossible.
01:52Moi, je n'ai pas demandé évidemment des cascades avec des roulades ou autres, on n'était pas dans ce genre de film.
01:56Mais rien n'était impossible. Même quand il y avait une difficulté, on trouvait une solution.
02:01Et ça, c'est un vrai atout et ça rend justement fort, parce que quand tu reviens ici,
02:08des fois, on peut avoir des situations où on dit « on a un problème là ».
02:11Mais là-bas, ça n'existe pas.
02:13Ils ont moins de moyens, mais ça n'existe pas.
02:15Ils disent « il y a un problème » et tu les regardes et tu les dis « comment ça, il y a un problème ? »
02:18Non, non, il n'y a pas de problème en fait.
02:20Et tout le monde… et ce n'est pas une histoire d'autorité, c'est une histoire de « on va y arriver ».
02:24On va y arriver. Il faut y arriver.
02:26Moi, je vais au Cameroun depuis que j'ai l'âge de 5 ans.
02:29Donc, c'est mon pays d'origine.
02:31Mais je le connaissais déjà dans mon foyer à Maison-Alfort avant.
02:35Parce que quand même, même si je n'y étais pas, il y avait quand même une base très présente.
02:39Puis depuis que j'ai l'âge de 5 ans, mon père, via son métier, nous donnait l'opportunité d'y aller tous les ans, voire un peu plus.
02:47Donc, je n'ai pas du tout souffert de carences par rapport à ça.
02:49Et je ne connais pas le pays comme quelqu'un qui y vit, âge 24, mais j'avais quand même beaucoup, beaucoup d'acquis.
02:57Qu'est-ce que tu m'as déjà vu faire au courtois ?
02:59Il n'y a rien pas fait ton scandale ici.
03:01J'ai compris. Réponds-moi seulement.
03:02Je te réponds.
03:03Arrête de colporter les rumeurs sur moi. Laisse-moi tranquille.
03:05Parle doucement. Tu te crois où, là ?
03:08Ça va, j'ai fini.
03:09Tu as fini où ? Viens ici, viens ici.
03:11Où Arthur ?
03:12Tu ne t'inquiètes pas pour Arthur. Tu penses que je le retiens ? Il va rentrer.
03:15Maman Oudette s'est occupée de ça. Retiens plutôt ce que je t'ai dit.
03:18Mais Adeline, il faut faire attention à comment tu t'adresses à moi.
03:21Fais très attention à tes paroles.
03:22Tu me demandes de faire attention.
03:23Fais attention à tes paroles.
03:25Même le nom que tu portes là, c'est le nom de ma mère.
03:28Le nom même de ton arrière-grand-mère. Il faut avoir un peu de conscience de ça.
03:31Tu me parles des traditions.
03:32Je me suis battu pour que tu aies ce nom-là.
03:33Encore et toujours des traditions.
03:35Parle-moi comme un père.
03:38Sois un peu présent pour ta famille.
03:39As-tu as quitté la maison, pourquoi ?
03:42Le vieux, prends tes responsabilités en main.
03:45Ton travail a pris le dessus sur tout.
03:48Il y a des choses que, justement, des fois, je n'arrive pas à dire.
03:51Et l'art est là pour ça, des fois.
03:53Je me dis, tiens, regarde le film.
03:54Peut-être que tu vas comprendre certaines choses que j'ai du mal à exprimer
03:58ou des endroits où j'ai des failles.
04:00Bon, le mieux, c'est qu'on se le dise de visu, évidemment.
04:02Mais voilà, les sujets du patriarcat, la masculinité.
04:06Le truc qu'il y a, c'est que le film, en tout cas, il se place en état de fait.
04:10Il ne se passe pas en jugement.
04:12Il ne se passe pas en solution.
04:14Mais ce qu'il y a de bien aujourd'hui, c'est qu'on est capable d'identifier les choses.
04:17Moi, j'ai grandi sans identifier.
04:20On vivait, on composait, alors qu'aujourd'hui, on est capable de mettre des mots
04:24et dire que ça, c'est ça, c'est ce terme-là et c'est dû à ça.
04:28Et tout ça, c'est déjà un avancement incroyable, en fait.
04:32Moi, je suis papa, effectivement, et mon devoir, c'est de prendre soin de mes enfants.
04:37Et c'est vrai que depuis le moment où elles sont nées, depuis le premier jour
04:40ou la première seconde où je les ai pris dans mes bras, c'est d'en prendre soin.
04:44Et c'est vrai que des fois, plus elles grandissent et plus je pense à les protéger.
04:48Je pense à les protéger de dehors, de « va pas là, attention, mets ton blouson », machin.
04:54Et maintenant, en tout cas, il y a la plus petite des grandes,
04:58elle lève les yeux en l'air quand on se parle de « ah, ça va ».
05:01Et c'est vraiment le symbole aussi de « tu me fatigues ».
05:05Mais aussi, à côté de ça, il ne faut jamais oublier de les aimer.
05:09C'est vraiment l'amour, c'est la chose la plus forte que j'ai à faire en tant que papa.
05:13C'est de bien les aimer et elles auront tous les atouts qu'il faut.
05:17Elles mettront bien leurs blousons, elles n'iront pas dans les endroits, il ne faut pas aller.
05:21Et tout se passera bien, en fait.
05:22En tout cas, le message que je voulais faire passer, il y est.
05:25Les messages, enfin, ce ne sont même pas les messages,
05:28les mots que je voulais mettre en valeur, ils sont « c'est super ».
05:32Puis on est à calme.
05:34Non mais c'est vrai, quand je dis ça, c'est dans le sens…
05:37Je ne pensais pas ce film-là pour ça.
05:40Moi, je voulais faire ce film parce qu'il était viscéral, il était important.
05:42pour moi, c'était très égoïste, c'était pour moi.
05:45Et en fait, savoir que mon intime a une résonance cannoise mondiale,
05:50je suis flatté, je suis honoré, je suis soulagé.
05:55Franchement, ça fait du bien.
05:56Donc c'est pour ça qu'il pleuve ou qu'il neige, au final,
05:59vous avez un homme, un réalisateur épanoui.
06:01Heureux Télérama. Vraiment.
06:03Tu bois une verveille sur Télérama.
06:06Arrête de traumatiser ton enfant !
06:07Je me protège, je m'en fous !
06:09Mais tu ne me parles pas fort !
06:11Papa, tout à l'heure, on pourra aller manger une glace.
06:18Concentre-toi sur les classes d'abord.
06:20Vous foutez quoi ?
06:21Qu'il y a d'abord, générateur !
06:22On stoppe les mensonges.
06:25De toi à moi.
06:26Toi, tu es un homme, moi, je suis un homme.
06:29Je ne souhaite à personne d'être dans ma position.
06:32Choisis entre laisser la violence perdurer ou l'exercer soi-même.
06:36Quelqu'un doit bien faire le boulot.

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