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  • 12/06/2025
Dans son édito du 12/06/2025, Paul Sugy revient sur la décision d'Emmanuel Macron d'interdire les réseaux sociaux aux enfants de moins de 15 ans. Le président de la République a fait le lien entre l’utilisation des plateformes par les plus jeunes, et la mort d’une surveillante poignardée par un collégien ce mardi 10 juin à Nogent.

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Transcription
00:00En tout cas, elles ne seront certainement pas suffisantes, Romain, et on peut s'interroger aussi sur leur philosophie.
00:04C'est vrai qu'Emmanuel Macron a brandi les réseaux sociaux pour des raisons assez surprenantes,
00:07parce qu'on ne fait pas très bien le lien entre les faits.
00:09D'ailleurs, l'enquête à ce sujet, pour l'instant, ne permet pas d'avoir des conclusions très précises
00:13sur ce qui a conduit cet élève à passer à l'acte.
00:15Et puis donc, l'usage des réseaux sociaux.
00:18Cette fois-ci, c'était les réseaux sociaux.
00:19D'autres fois, ce sont les jeux vidéo.
00:21Toujours assez méfiants à l'égard de ces explications que l'on brandit à la hâte.
00:25Parce qu'en réalité, lorsque l'on dit ça, on ne permet pas d'expliquer
00:28pourquoi est-ce que des millions de jeunes consultent quotidiennement les réseaux sociaux,
00:31plus sans doute qu'ils ne le devraient, ou jouent aux jeux vidéo, plus aussi qu'ils ne le devraient.
00:35Et pour autant, ne plantent pas à coup de couteau une surveillance devant l'établissement scolaire.
00:39Donc c'est vrai que j'ai des réserves.
00:40Et surtout, l'idée ensuite de vouloir interdire avant 15 ans les réseaux sociaux
00:44procède certainement d'une très bonne intention.
00:47Mais ce que je me dis, c'est que finalement, l'État continue de se substituer aux familles.
00:50J'étais assez frappé, par exemple, par une interview hier de Yaël Braun-Pivet,
00:53qui dit qu'elle a élevé 5 enfants et que chez elle, par exemple,
00:56il y avait un accès raisonnable à la télévision et aux jeux vidéo,
00:59on n'y jouait pas tous les jours, très bien.
01:00Donc elle se place elle-même dans une situation où elle se décrit comme une bonne mère de famille.
01:04Mais pour ensuite dire, du coup, il faudrait que l'État fixe les règles pour tout le monde.
01:07Non, précisément.
01:08Le but, c'est que chacun, dans son discernement parental,
01:11puisse être capable de fixer les bonnes règles chez soi.
01:14Et c'est vrai que je m'étonne un peu de cette déresponsabilisation
01:16qui, à mon avis, aggrave les causes ensuite de cette violence,
01:20c'est-à-dire le fait que les parents ne sont pas au rendez-vous.
01:22Il faudrait laisser plus de liberté aux parents.
01:23– Mais oui, il faudrait voir par exemple la différence entre le fonctionnement
01:26de la machine étatique.
01:27Emmanuel Macron dit qu'il y a eu une commission écran qui a rendu ses conclusions.
01:32Ensuite, il y a eu une proposition de loi qui a été déposée.
01:34Il faut quoi ? Il faut des réunions, des comités, des commissions ad hoc
01:38qui se réunissent pour ensuite finir par dire
01:40pour tous les enfants de ce pays, il faudra faire comme ceci.
01:43Et ensuite, on fera quoi ?
01:44On fera la commission petit poids pour dire s'il faut finir ces petits poids dans son assiette.
01:47Alors qu'une famille, on voit bien que c'est très différent.
01:49Et c'est le principe même de la subsidiarité dans une société normalement fonctionnelle.
01:53Eh bien, ce sont des parents qui sont au plus proche de leurs enfants
01:55et qui sont capables quotidiennement de discerner en fonction de leurs besoins,
01:58de leurs intérêts, de leurs demandes, ce qui est le mieux pour eux.
02:00Et c'est comme ça que ça devrait fonctionner.
02:01Et je crois qu'on doit surtout aider ces familles à faire ce travail.
02:04– Ça veut dire qu'il faut les responsabiliser, par exemple,
02:06en conditionnant certaines aides au respect de leurs obligations parentales ?
02:11– Oui, déjà il faut les aider.
02:12Parce que ce qu'on doit commencer par dire, c'est qu'on a mis à terre
02:15la politique familiale qui était l'un des plus beaux héritages
02:17de la République sociale de l'après-guerre.
02:18Notamment, par exemple, en rabotant les aides familiales
02:21et en les mettant sous condition de ressources,
02:22en rompant avec le principe d'universalité des allocations.
02:25Ensuite, le président de la République a parlé d'un réarmement démographique.
02:28Les familles attendent encore, par exemple, des aides concrètes
02:30pour les solutions de garde pour les enfants.
02:32Mais oui, ensuite, il faut généraliser cette idée
02:34que ces aides ne sont pas inconditionnelles
02:36et qu'elles supposent qu'en retour, les parents jouent leur rôle.
02:38Certains mères déjà le font en conditionnant l'accès, par exemple,
02:41au logement social.
02:41Allons plus loin, effectivement, et systématisons
02:44la condition de séversement au fait que, effectivement,
02:47les enfants sont en situation de réussite scolaire relativement correcte,
02:51n'ont pas des problèmes de comportement trop importants à l'école.
02:53Ça, c'est effectivement des choses sur lesquelles on peut travailler.
02:56Et puis ensuite, il faudra aussi solliciter davantage les pères.
02:58Je le mentionne juste pour finir.
02:59Il y a une proposition de loi très intéressante
03:01qui dit que lorsqu'une famille est séparée,
03:03c'est malheureusement de plus en plus souvent le cas,
03:05il faudrait que la garde alternée soit le mode de garde
03:07par défaut prévu par le juge.
03:09C'est très intéressant à explorer cette situation
03:11parce qu'effectivement, dans les familles qui sont séparées,
03:13il n'y a que 12% des cas où les pères voient vraiment leurs enfants.
03:17Ça, c'est quelque chose qu'il faudra peut-être explorer pour les années à venir.

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