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  • 14/05/2025
Dans son édito du 14/05/2025, Paul Sugy revient sur l'interview d'Emmanuel Macron accordée à TF1. Pour le président de la République, pas question d'organiser un référendum sur l'immigration.

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Transcription
00:00Oui, on aurait espéré qu'il y aurait au moins une annonce politique consistante.
00:03Et en définitive, Emmanuel Macron, qui n'a semble-t-il pas réussi à se mettre d'accord avec ses conseillers politiques
00:07sur un projet final pour une proposition de référendum, nous a livré le brouillon tel quel, c'est-à-dire des esquisses.
00:13Il propose l'idée de consultations multiples qui pourraient avoir lieu en même temps.
00:18Le conditionnel est important. Il ne dévoile ni les questions qui seront posées, ni même le calendrier précis.
00:22Il renvoie la responsabilité au gouvernement qui devrait proposer des sujets de réforme.
00:26Et on ne comprend pas très bien en définitive si ça sera plutôt un super sondage sous forme d'un questionnaire à choix multiples
00:33ou un véritable référendum au sens où l'entend cette fois la Constitution.
00:36Le chef de l'État écarte de toute façon deux des sujets qui concernent beaucoup de Français.
00:41L'immigration qu'attendent schématiquement les Français de droite ou la réforme des retraites
00:45sur lequel les Français de gauche aimeraient pouvoir s'exprimer.
00:47Et puis, il laisse la possibilité sous forme de plan B, si jamais le Parlement s'enlise sur les débats sur la fin de vie,
00:54de soumettre ce sujet par référendum.
00:56Mais là encore, évidemment, rien n'est fait.
00:57On n'est pas beaucoup plus avancé en clair sur ces intentions ?
01:00Non seulement on n'en sait pas plus, mais surtout on assiste même à une confusion qui est terrible d'un point de vue institutionnel
01:05sur le sens même que l'on prête au mot référendum.
01:09Que le chef de l'État emploie de son propre chef hier soir, alors même que ce qu'il propose n'est pas un référendum.
01:15Encore une fois, c'est un questionnaire à choix multiples, éventuellement un super sondage.
01:18Un super sondage dont le coût, au passage, serait de plusieurs centaines de millions d'euros.
01:23C'est une innovation totale, une sorte de nouveau gadget politique.
01:26On a l'habitude, après les conseils nationaux de la refondation, après les grands débats et autres,
01:31Grenelle de Sissi et Beauvau de cela.
01:33Mais le chef de l'État, lui, voit bien l'intérêt.
01:35C'est-à-dire que ça n'est pas contraignant sur le résultat.
01:37En clair, il peut très bien dire « Vous avez pensé ça, mais moi je dis ça ».
01:40Ça ne serait pas un plébiscite pour ou contre Emmanuel Macron
01:44s'il nous fait simplement cocher une grille comme on participe au loto.
01:48Et puis, cela permet à peu de frais, malgré tout, de donner l'impression de relancer
01:51un second mandat qui est bien à la peine pour légitimiter, par un nouveau souffle démocratique, son action.
01:57Mais on voit aussi toutes les difficultés de l'organisation.
01:59Est-ce qu'il faudra l'organiser dans les communes ?
02:00Mais dans ces cas-là, sous quelle forme ?
02:02Sur Internet, mais qui ira voter ?
02:03Sincèrement, est-ce que véritablement les Français ont besoin de ceci
02:07pour donner leur avis ?
02:08On le sait déjà, ce qu'ils pensent sur beaucoup de sujets.
02:10Emmanuel Macron s'était engagé lors de ses voeux, pourtant, à rendre la parole aux Français.
02:14C'est quand même assez ironique.
02:15Il a fait exactement l'inverse.
02:16Il a monopolisé la parole de Longseur hier soir
02:18dans un interminable exercice de bavardage
02:20dont on cherche encore la nature.
02:22Ça n'était plus un projet politique.
02:23Ça n'était pas encore un bilan.
02:25C'est un exercice de commentaire, donc presque d'éditorialisme.
02:28Emmanuel commente l'action de Macron,
02:30conforte le macronisme et enfonce les ennemis du macroniste.
02:33Il soigne ses effets,
02:34renvoie parfois ses interlocuteurs dans les cordes.
02:36Il faut le reconnaître, certaines fois, avec un certain brio.
02:38Je pense à la séquence avec Sophie Binet, par exemple,
02:41qui montre qu'Emmanuel Macron connaît par cœur tous les chiffres
02:43et toutes les données du modèle social partout en Europe.
02:46Bon, c'est très bien.
02:47En définitive, on se demande, finalement,
02:49si la France n'irait pas beaucoup mieux
02:51si un homme aussi brillant qu'Emmanuel Macron serait président de la République.
02:55C'est un peu le paradoxe.
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