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  • il y a 5 jours
En juin prochain, l'Anses et Santé Publique France lancent la première phase de l'enquête Albane, la plus grande étude sur notre santé. Quel est l'objectif ? Sébastien Denys, directeur Santé-Environnement-Travail à Santé publique France est l'invité pour tout comprendre de RTL Soir.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 11 juin 2025.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:03Alban, c'est le nom de la plus grande enquête sur notre santé jamais lancée en France.
00:08Alban pour alimentation, biosurveillance, santé, nutrition et environnement.
00:13Plus de 3000 cobayes tirées au sort pour déterminer le niveau d'imprégnation en pesticides et en métaux lourds de la population française.
00:22Bonsoir Sébastien Denis.
00:24Bonsoir.
00:24Vous êtes directeur santé, environnement, travail à Santé Publique France.
00:28Vous coordonnez cette étude en collaboration avec l'ANSES.
00:32Quel est l'objectif d'une telle enquête ?
00:35Alors Alban est effectivement un dispositif unique de santé publique déployé pour la première fois en France et on peut le dire aussi en Europe
00:41qui a pour objectif de réaliser une photographie très précise de l'état de santé de la population vis-à-vis d'un certain nombre de maladies chroniques
00:47et aussi comme vous l'avez dit d'objectiver l'exposition de la population française aux substances chimiques
00:53mais aussi de mieux connaître ses comportements vis-à-vis de l'alimentation et de ses aborts nutritionnels.
00:59C'est ainsi sur ces trois objectifs-là qu'on va avoir une photographie très complète
01:03puisqu'on sait l'état de santé de la population est bien sûr tributaire de la qualité de l'alimentation et de l'apport nutritionnel
01:08mais aussi de l'exposition à un certain nombre de substances chimiques qui elles-mêmes sont véhiculées par l'alimentation.
01:13Justement, être imprégné par les pesticides signifie-t-il être malade et si oui de quoi ?
01:20Alors les enquêtes qu'on mène via ces dispositifs qui sont des enquêtes d'exposition renseignent sur des niveaux d'exposition.
01:26C'est-à-dire qu'en aucun cas ce sont des évaluations de risque qui à partir de ces niveaux-là
01:30permettraient d'émettre l'hypothèse sur l'apparition de maladies sur les individus qui sont intégrés à l'enquête.
01:36Par contre, ça permet de renseigner sur des niveaux d'exposition
01:39et si on voit que des expositions sont importantes, de recommander au pouvoir public de mettre en oeuvre des mesures
01:44pour réduire à la source ces expositions à des pesticides comme vous le citiez
01:48mais aussi à d'autres contaminants chimiques de l'environnement
01:50puisque nous sommes exposés à des pesticides mais aussi à des métaux ou à des polluants organiques persistants.
01:56Tous les Français peuvent participer en métropole, dans les territoires ultramarins,
02:00je pense à la Guadeloupe, à la Martinique où le glyphosate a été largement répandu et continue à l'être d'ailleurs.
02:07Alors, le premier cycle de l'enquête albane, objet de notre discussion aujourd'hui,
02:11va s'appliquer sur la France hexagonale, c'est-à-dire qu'on va aller échantillonner
02:15les populations françaises adultes, enfants, dans l'ensemble des régions françaises,
02:21Corse comprise, et que dans le cadre de ce cycle 1, pour lequel on attend des résultats début 2028,
02:27il n'est envisagé que d'aller échantillonner sur la France hexagonale.
02:30Par contre, l'intérêt du dispositif albane, dont l'ampleur est extrêmement importante,
02:35c'est d'être un dispositif en continu, c'est-à-dire qu'on ne va pas s'arrêter en 2028
02:39et notre ambition, c'est de faire un dispositif continu dans le temps
02:42et que dans les cycles à venir, cycle 2, cycle 3,
02:46l'intérêt d'intégrer les drones, qui présentent effectivement des vraies préoccupations
02:49et des vrais enjeux en matière de santé publique, sera réfléchi dans le dispositif.
02:53C'est anonyme, bien sûr ?
02:56C'est complètement anonyme, on doit respecter des réglementations
02:58au regard de la confidentialité des données de santé.
03:01Par contre, chaque participant à l'enquête albane recevra un bilan
03:05de ce qu'on a observé dans le dispositif,
03:07et évidemment, les résultats sont traités à l'échelle de la population
03:10pour pouvoir appuyer des politiques publiques aussi diverses
03:13que celles dans le champ de l'environnement, de l'alimentation ou de la santé publique.
03:17J'ai cru comprendre qu'une indemnisation de 40 euros est prévue pour chaque participant
03:21afin de couvrir les déplacements en laboratoire, vous confirmez ?
03:25Absolument, c'est une compensation pour pouvoir, comme vous le dites,
03:28rembourser les participants qui ont des frais engagés
03:31puisque ce dispositif prévoit des déplacements vers des laboratoires de biologie médicale
03:36afin de réaliser les examens de santé,
03:38puisque c'est une enquête qui est vraiment une enquête fondée sur examens de santé
03:41et les prélèvements biologiques.
03:43Bon, moi avec 40 euros, j'irais plutôt restaurant, mais enfin c'est un autre problème.
03:46Combien de temps va durer cette enquête ?
03:47Alors cette enquête, le premier cycle a une durée d'un an et demi,
03:52donc comme je l'ai indiqué, on attend les résultats début 2028
03:55et ensuite l'idée c'est de répliquer les cycles sur une durée de deux ans
03:59et d'avoir un dispositif en continu de manière à pouvoir intégrer,
04:03donc d'ici à un an et demi, d'autres paramètres de santé
04:06qu'on va aller caractériser dans la population
04:08ou alors des paramètres de santé identiques à ceux qu'on aura récoltés dans ce premier cycle
04:12de manière à pouvoir suivre l'évolution dans le temps de ces paramètres.
04:15L'idée est bien sûr d'avoir une évolution, une information sur l'évolution
04:19pour pouvoir évaluer aussi la mise en œuvre des politiques publiques.
04:22Depuis quelques jours, on parle beaucoup de la pollution au cadmium,
04:26un métal lourd auquel les Français sont fortement exposés,
04:29notamment les jeunes enfants car on en trouve dans les céréales du petit-déjeuner,
04:32les pâtes, les pommes de terre ou encore le pain.
04:34Est-ce que c'est l'une des préoccupations de votre enquête ?
04:37Alors, dans l'enquête Alban, nous avons prévu effectivement d'analyser
04:41une quinzaine de familles de substances chimiques comprenant des métaux lourds
04:46et donc comprenant le cadmium, puisque nous avons mesuré dans l'enquête précédente
04:50qui s'appelait Esteban, effectivement, une exposition importante
04:53de la population française au cadmium et surtout une augmentation des expositions
04:56sur une durée d'une dizaine d'années.
04:59Et donc, bien entendu, l'intérêt d'Alban, c'est de pouvoir refaire une photographie
05:03de l'exposition de la population française au cadmium d'ici à début 2028, donc.
05:07Au moment où nous parlons, est-ce que la pollution au cadmium est un scandale sanitaire potentiel ?
05:12Je dis bien potentiel, en tout cas, est-ce que ça fait partie des questions que vous vous posez ?
05:17Donc, ce qu'on a montré dans Esteban, un résultat qui a été publié en 2021,
05:21donc ça ne date pas d'hier, c'est qu'effectivement, la population française
05:24est imprégnée au cadmium, adultes et enfants,
05:27et que les niveaux d'exposition pour la population adulte avaient augmenté
05:30sur une durée de 10 années par rapport à l'enquête précédente
05:33qui s'appelait ENNS.
05:34Et donc, cette donnée-là nous permet, effectivement,
05:37de souligner l'enjeu de santé publique
05:38que représente cette exposition au cadmium,
05:41puisque le cadmium est un cancérigène avéré
05:43pour des expositions par voie respiratoire.
05:46Merci beaucoup Sébastien Denis, directeur santé, environnement, travail
05:50à Santé publique France.
05:51Dans un instant, un homme alors que lui, il fausse fort,
05:54mais sans additifs.
05:55Marc-Antoine Lebray, c'est le Breaking News.

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