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  • 11/06/2025
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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Transcription
00:00:00Mélanie, surveillante scolaire poignardée par un adolescent de 14 ans,
00:00:04tandis que les propositions du gouvernement se consentent sur les portiques de sécurité à l'entrée des écoles
00:00:08et l'interdiction des couteaux aux mineurs.
00:00:10Le problème n'est-il pas plutôt celui qui porte le couteau, qui tue, qui plante, qui ôte la vie
00:00:15à cette jeune maman dont tout le monde loue la bienveillance et la gentillesse, vous l'entendrez.
00:00:20Et ceux qui s'arment de couteaux sont de plus en plus des mineurs
00:00:23qui n'ont plus rien à voir avec les mineurs à l'époque de l'ordonnance,
00:00:26des mineurs de 1945. Aujourd'hui, ils n'ont plus aucune limite.
00:00:30La question se pose de savoir s'ils doivent être jugés pour certains, en tous les cas,
00:00:34comme des majeurs dans le cas évidemment d'actes gravissimes.
00:00:38Et puis que s'est-il vraiment passé le soir de la victoire du PSG ?
00:00:41Des violences, nous les avons vues, des scènes d'émeute parfois,
00:00:44mais aussi dans certaines zones de la capitale, des tentatives d'intrusion dans des immeubles,
00:00:49des appartements. Vous entendrez des riverains tétanisés qui nous ont raconté
00:00:53leurs nuits d'angoisse lorsque seule votre porte d'entrée vous protège encore.
00:00:57Voilà pour le programme. Mais tout d'abord, il est midi pile.
00:01:00Place au journal. Bonjour à vous, chère Somaïa.
00:01:02Bonjour Sonia, bonjour à tous. On prend tout de suite la direction de Nogent,
00:01:07en Haute-Marne, où la garde à vue du suspect du meurtre de Mélanie a été prolongée.
00:01:11Un élève dont le profil commence à se préciser.
00:01:14Marie-Victoire Dieudonné.
00:01:15Oui, exactement Somaïa. Nous venons de rencontrer à l'instant un voisin de ce jeune de 14 ans.
00:01:26Et ce voisin, il l'a croisé le jeune le matin même, défait, alors qu'il se rendait au collège Françoise Dolto.
00:01:34Il nous a décrit un jeune homme plutôt jovial qui chante, mais qui se parle aussi à lui-même.
00:01:40Il s'est permis de mettre en doute un petit peu la stabilité de ce jeune homme.
00:01:45Mais pour autant, son profil continue d'interroger dans l'ensemble de la commune,
00:01:51puisqu'a priori, il ressemble à tous les jeunes.
00:01:53Il a pu évoluer dans un environnement a priori stable, avec deux parents qui travaillent.
00:01:59Il est décrit par ses camarades de classe comme un jeune homme normal, sympathique comme tous les autres.
00:02:04Il est inconnu de la justice et de la gendarmerie.
00:02:08Mais d'un autre côté, Elisabeth Borne l'avait expliqué, ce dernier avait été exclu en début d'année
00:02:13pour des faits a priori de perturbations dans la classe.
00:02:19Concrètement, dans les témoignages que nous avons pu recueillir,
00:02:23plusieurs jeunes nous relaient des informations selon lesquelles il aurait parlé d'utiliser un couteau
00:02:30et d'une volonté de tuer.
00:02:31Évidemment, tous ces éléments sont à prendre avec une extrême précaution,
00:02:34puisque l'enquête ne fait que débuter.
00:02:38Le jeune homme était entendu et interrogé par les gendarmes.
00:02:41Hier, sa garde à vue a été prolongée jusqu'à jeudi matin.
00:02:45L'objectif des gendarmes, bien sûr, c'est de comprendre les motivations
00:02:48et le caractère prémédité ou non de cet acte qui a donc laissé un jeune homme et un enfant de 4 ans sans mère.
00:02:56Merci pour ce point complet, Marie-Victoire.
00:02:59Merci également à Thibaut Marcheteau qui vous accompagne.
00:03:02C'est l'autre information de cette mi-journée.
00:03:05L'ex-ennemi public numéro 1 est arrivé dans la capitale.
00:03:08Vous découvrez les images de l'hélicoptère qui a transporté Mohamed Amra ce matin
00:03:12dans la prison de Condé-sur-Sarthe pour une audition à Paris
00:03:16avec les juges en charge de l'enquête sur son évasion sanglante de mai 2024.
00:03:21Évasion durant laquelle, je vous rappelle, que deux agents pénitentiaires ont été tués.
00:03:25A la une également, malgré une réunion au ministère de la Santé,
00:03:29les taxis se remobilisent ce mercredi.
00:03:31Ils bloquent les accès aux aéroports d'Orlier-Rouissy
00:03:34et manifestent devant le ministère de l'Économie.
00:03:37Au cœur de leur colère, la réforme du transport des malades,
00:03:40comme il l'explique au micro de Charles Bager.
00:03:42Écoutez.
00:03:43On est là pour lutter contre cette convention qui n'a pas de sens
00:03:47et qui va emmener les gens soit au chômage.
00:03:51Tout le monde est impacté.
00:03:52Donc nous, les patients, les malades, ce n'est pas des petites maladies,
00:03:57on les accompagne de A à Z, on les dépose, on les accompagne dans la structure de soins.
00:04:03Donc ça ne s'arrête pas qu'à notre budget, mais ça va au-delà.
00:04:06Ce n'est pas humain.
00:04:08On est là pour des actes qui sont des actes.
00:04:11Je pense qu'on a réussi à ce que tout le monde se fédère pour une même action
00:04:15et pour qu'il y ait des résultats concrets.
00:04:19Il fallait qu'on montre notre force, notre détermination.
00:04:23Et puis on termine ce journal avec le mea culpa d'Elon Musk.
00:04:26Le patron de Tesla dit, je cite,
00:04:28regretter certains de ses messages sur Donald Trump
00:04:30et reconnaître être allé trop loin contre son ancien allié.
00:04:34Des propos tenus sur X quelques jours après leurs virulents échanges par médias interposés.
00:04:39Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi, Sonia.
00:04:43Merci Somaïa.
00:04:44A tout à l'heure.
00:04:45Merci à Béatrice Brugère d'être sur notre plateau en Midi News.
00:04:48Bonjour à vous, chère Béatrice,
00:04:49secrétaire générale du syndicat Unité Magistra,
00:04:52auteur du livre qui depuis déjà quelques années est remarqué,
00:04:57un succès, Justice, la colère qui monte.
00:05:01Véritablement, c'est un titre qui colle à ce qui se passe.
00:05:05Je remercie évidemment Philippe Bilger d'être avec nous.
00:05:07Bonjour à vous.
00:05:08Le général Bertrand Cavalier nous accompagne.
00:05:10Merci de votre présence.
00:05:12Élisabeth Lévy également.
00:05:13Et Olivier d'Artigolle, bonjour à vous.
00:05:16Je le disais, c'est difficile,
00:05:18il n'y a pas d'ironie à avoir sur les propositions
00:05:20parce que personne n'a de solution, la panacée,
00:05:22mais on va installer des portiques à l'entrée des écoles,
00:05:25de certaines écoles en tous les cas.
00:05:26Et puis un jour, on se demandera s'il faut peut-être même
00:05:28de la reconnaissance faciale dès la maternelle.
00:05:31Peut-être même qu'un jour, on interdira les couteaux,
00:05:32comme dans les avions.
00:05:34On proposera des couteaux en plastique.
00:05:37L'ironie, évidemment, n'a pas sa place aujourd'hui,
00:05:39mais quand on parle d'un tel drame,
00:05:41les premières propositions laissent perplexe.
00:05:43Je vais vous proposer tout d'abord,
00:05:44pour démarrer l'émission,
00:05:45d'écouter évidemment les familles, les victimes.
00:05:48D'ailleurs, on notera que depuis quelque temps,
00:05:51alors qu'on ne les entendait pas parfois,
00:05:54parce que c'était leur choix,
00:05:55les familles de victimes parlent.
00:05:56Il y a la mère d'Elias, il y a le père de Benoît,
00:05:58il y a notamment le cousin,
00:06:00et puis on entendra le beau-fils de Mélanie.
00:06:02Je vous propose d'abord d'écouter le cousin germain
00:06:03de Mélanie, Steven,
00:06:04qui était dans notre antenne ce matin.
00:06:07C'est tellement dramatique pour comprendre ça,
00:06:11se faire poignarder dans un collège.
00:06:14Et la semaine d'avant, mon fils, il m'en parlait déjà.
00:06:16Papa, tu te rends compte ?
00:06:17Les gens, ils se font poignarder même à l'école.
00:06:19Tu sais, on en a peur et tout.
00:06:22Je dis oui, je sais.
00:06:23Il me dit, tu sais, mon enfant,
00:06:25on l'a mis dans le privé,
00:06:26parce que justement,
00:06:26on essaie d'éviter un petit peu toutes ces choses-là.
00:06:29Bon, même si on sait que ça peut arriver aussi dans le privé,
00:06:31mais on essaie de minimiser les choses.
00:06:33Et mon fils, il m'a dit,
00:06:34je ne peux pas aller, papa, dans les grands collèges.
00:06:36Ce n'est pas possible.
00:06:36J'ai trop peur maintenant.
00:06:37On n'a plus confiance.
00:06:38Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
00:06:39On se fait agresser, tout le temps.
00:06:41Il va y avoir une marche blanche vendredi.
00:06:43Vous espérez beaucoup de monde.
00:06:45Et je le disais, vous allez y aller, évidemment.
00:06:49Oui, oui, je vais y aller.
00:06:50Le monde, Mélanie, était tellement aimée
00:06:52que je sais qu'il y aura des mondes.
00:06:53J'en suis sûr et certain.
00:06:56Il n'y aura même pas de questions à se poser.
00:06:57Je sais qu'il y aura des mondes.
00:06:58Tout le monde adorait cette femme-là.
00:06:59Tout le monde.
00:07:01Et je ne peux pas connaître une personne
00:07:03qui ne connaît pas cette fille et qui ne l'adore pas.
00:07:07Bienveillante, gentille, mère de famille
00:07:09qui avait changé de vie, de métier
00:07:11pour être au plus près des plus jeunes,
00:07:13des adolescents en tant que surveillante scolaire.
00:07:17Alors, on va parler des différents aspects.
00:07:18Premier aspect quand même, Béatrice Brugère,
00:07:21la question de savoir s'il faut juger certains mineurs.
00:07:23Dans certains cas, comme des majeurs,
00:07:25comme des adultes se posent,
00:07:26l'excuse de minorité n'est-elle pas parfois
00:07:28une double peine pour les familles des victimes ?
00:07:31On entend de plus en plus ce discours.
00:07:32Qu'en pensez-vous ?
00:07:33Moi, je ne pense pas qu'il faille juger les mineurs
00:07:35comme des majeurs.
00:07:36Je pense qu'il faut juger les mineurs
00:07:37pour la gravité des faits qu'ils ont commis.
00:07:39C'est surtout ça.
00:07:40Ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:07:42C'est-à-dire qu'un mineur reste un mineur.
00:07:44On a une justice spécialisée.
00:07:45Mais il faut renforcer, à mon avis,
00:07:48cette justice pour faire en sorte
00:07:49qu'elle soit crédible
00:07:50et qu'elle soit surtout à la hauteur
00:07:53des faits qui sont commis par des mineurs.
00:07:55Ça veut dire qu'il faut sortir d'une forme d'aveuglement
00:07:58et arrêter de considérer le mineur
00:08:01comme un petit enfant.
00:08:02On a aujourd'hui, et c'est regrettable,
00:08:04et c'est comme ça, mais il faut l'accepter,
00:08:08une poignée de mineurs
00:08:09relativement jeunes
00:08:10qui ont des comportements
00:08:13d'une violence extrême.
00:08:14On va faire le débat sur les causes aujourd'hui.
00:08:17Et là, la justice doit s'adapter
00:08:19en réalité dans sa réponse pénale.
00:08:21C'est-à-dire ne pas considérer que le mineur
00:08:23n'est juste qu'une victime de la société
00:08:25sur une idéologie un peu,
00:08:27j'allais dire, de l'excuse
00:08:28qui existe, qui est réelle.
00:08:30Mais répondre à ces mineurs
00:08:32et comprendre pourquoi des mineurs
00:08:34ont commis des faits aussi graves
00:08:36et adapter une réponse à la hauteur.
00:08:39Très concrètement, ça veut dire
00:08:40que pour cet adolescent
00:08:41qui pourrait être écopé de 15 ans,
00:08:43c'est-à-dire la moitié de 30 ans,
00:08:45puisqu'il y a l'excuse de minorité,
00:08:46il faudrait que ce soit beaucoup plus.
00:08:47Et alors justement,
00:08:48c'est la question de l'excuse de minorité.
00:08:50C'est là-dessus peut-être
00:08:51que ça doit se jouer.
00:08:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:08:52l'excuse de minorité,
00:08:53elle a du sens.
00:08:54C'est-à-dire qu'un mineur,
00:08:56c'est 0,18 quand même.
00:08:58Et elle peut être levée de 16 à 18 ?
00:09:00Exactement.
00:09:00Ou elle est rarement.
00:09:02On devrait peut-être l'appeler autrement ?
00:09:04Oui, d'abord,
00:09:05c'est une atténuation...
00:09:05Je vais l'appeler double peine
00:09:06pour les familles.
00:09:06L'excuse de minorité,
00:09:07c'est une atténuation de responsabilité,
00:09:09le terme exact.
00:09:10Tout à fait...
00:09:11Et puis, c'est par bon mot.
00:09:13D'ailleurs, c'est intéressant
00:09:14que ça soit dit comme ça.
00:09:15Mais c'est une atténuation
00:09:16de responsabilité.
00:09:17Le magistrat a toujours
00:09:18la possibilité de l'écarter.
00:09:20En vrai,
00:09:21on s'aperçoit aujourd'hui
00:09:23qu'il ne l'écarte quasiment jamais.
00:09:24C'est-à-dire que c'est devenu
00:09:26quasiment une pratique, etc.
00:09:28Donc, je pense que c'est peut-être là-dessus
00:09:30qu'il va falloir réinterroger
00:09:31les pratiques.
00:09:33Et c'est intéressant
00:09:34parce qu'il y a eu ce débat-là
00:09:36récemment avec la PPL Atal
00:09:37sur l'excuse de minorité
00:09:40qui n'en est pas une atténuation.
00:09:41À chaque fois, on réinterroge.
00:09:43Non, mais vous avez entièrement raison.
00:09:44C'est devenu un automatisme.
00:09:46Ce qui était une possibilité
00:09:47est un quasi-automatisme.
00:09:49C'est-à-dire que moi,
00:09:50j'ai vu les chiffres...
00:09:51Je ne l'ai connu que deux fois
00:09:52en 20 ans de cours d'assises.
00:09:54Donc, en fait,
00:09:55c'est acté que c'est la moitié.
00:09:57Mais en fait,
00:09:57ce n'était pas ça l'esprit au départ.
00:09:59Quand vous dites
00:10:00que vous ne l'avez connu
00:10:01que deux fois
00:10:02en 20 ans de cours d'assises,
00:10:03Philippe Bégeur,
00:10:04ça veut dire quoi ?
00:10:04Là, en l'occurrence,
00:10:05si c'est un meurtre,
00:10:06on ne parle pas d'assassinat,
00:10:07on verra les conditions.
00:10:09Ça voudrait dire
00:10:10que cet adolescent,
00:10:11meurtrier, en l'occurrence,
00:10:13suspect,
00:10:14sortirait à l'âge de 30 ans ?
00:10:16Ça veut dire
00:10:17que dans les cours d'assises
00:10:18de mineurs
00:10:19que j'ai connus,
00:10:20il y avait d'abord
00:10:22l'excuse de minorité
00:10:24était évidemment admise,
00:10:27presque naturellement.
00:10:29Et qu'ensuite,
00:10:29mais ça,
00:10:30c'est le point de vue
00:10:30de l'ancien avocat général,
00:10:32j'avais forcément
00:10:33déjà deux magistrats
00:10:35contre moi,
00:10:36les deux juges des enfants.
00:10:37Donc, avec ça,
00:10:39ce n'était pas évident.
00:10:41Mais je ne suis pas...
00:10:42Tant mieux,
00:10:43ça montre une contradiction
00:10:44au sein de la jeune magistrature
00:10:47ou de la magistrature
00:10:48à la retraite.
00:10:49C'est le fait que,
00:10:51moi,
00:10:51je suis partisan
00:10:52de supprimer radicalement
00:10:54l'excuse de minorité
00:10:55entre 16 et 18 ans
00:10:57et d'aboutir
00:10:58à ce que proposait
00:11:00Nicolas Sarkozy
00:11:01en 2007,
00:11:02alors qu'en revanche...
00:11:04La majorité pénale
00:11:05à 16 ans,
00:11:05c'est ça ?
00:11:06Oui.
00:11:06Vous savez que certains,
00:11:08dont le pédopsychiatre
00:11:09pardonnez-moi,
00:11:09Maurice Berger,
00:11:10estiment que déjà
00:11:11le débat est dépassé
00:11:12et qu'il faudrait
00:11:12un abaissement
00:11:13plus important aujourd'hui.
00:11:15Honnêtement,
00:11:15vous connaissez,
00:11:16vous savez ce qui se passe
00:11:17dans les tribunaux
00:11:17à mineurs aujourd'hui,
00:11:18il n'a plus rien à voir
00:11:19avec les mineurs
00:11:20d'une époque
00:11:21d'une ordonnance de 45.
00:11:23Avant 15 ans,
00:11:24là,
00:11:25on peut discuter
00:11:26du défaut
00:11:27ou du maintien
00:11:29de l'excuse de minorité.
00:11:30Il n'est pas normal.
00:11:31J'arrive vraiment d'accord
00:11:32à ce qu'a dit
00:11:33Béatrice Brugère
00:11:33sur le fait
00:11:34qu'est-ce qu'il y a
00:11:35une voie de passage
00:11:35en gardant la spécificité
00:11:37de la justice des mineurs
00:11:38tout en la reconsidérant
00:11:40tout en compte ?
00:11:40En la durcissant
00:11:41et en la gardant
00:11:42la spécificité.
00:11:43Elle a quand même
00:11:45trois spécificités.
00:11:46C'est que ce sont
00:11:47des magistrats spécialisés
00:11:48avec des juges des enfants,
00:11:49des éducateurs,
00:11:50ce qui explique aussi
00:11:50parfois les sanctions.
00:11:53Ce sont des magistrats
00:11:53qui doivent avoir
00:11:55une primauté,
00:11:56c'est le Conseil constitutionnel
00:11:57qui le dit,
00:11:58de l'éducatif
00:11:58sur le répressif,
00:11:59etc.
00:12:00Donc il y a une spécificité.
00:12:01Là où on va peut-être
00:12:03trouver un accord,
00:12:03c'est que je pense
00:12:04qu'à partir de 15 ou de 16 ans,
00:12:07le débat doit être inversé.
00:12:09C'est-à-dire que
00:12:09l'atténuation de responsabilité
00:12:11n'est pas automatique,
00:12:12elle est exceptionnelle.
00:12:14Vous rejoignez en cela
00:12:15Thibaut de Montbrial
00:12:15et d'autres.
00:12:16C'est ce que nous,
00:12:17on a proposé
00:12:18sur la PPA Latale.
00:12:19Ça n'a pas été retenu
00:12:20et on est encore
00:12:21très très loin
00:12:22de changer les mentalités.
00:12:24Et la primauté
00:12:25de l'éducatif
00:12:26sur le répressif
00:12:27est une absurdité.
00:12:29Qu'est-ce qu'un fait
00:12:29de société en réalité,
00:12:31Général Cavallier ?
00:12:32C'est un fait
00:12:32qui se répète
00:12:33dans le temps,
00:12:34qui s'installe
00:12:34dans le quotidien
00:12:35et qui finit
00:12:36par son caractère répétitif
00:12:38justement par avoir
00:12:39une signification
00:12:39et une portée sociétale.
00:12:41Partant de cette définition,
00:12:42est-ce qu'on peut dire
00:12:43que ces attaques au couteau
00:12:44sont un fait de société
00:12:45marquant ?
00:12:46Est-ce qu'on peut dire aussi
00:12:47qu'aucune négation
00:12:48futelle présidentielle
00:12:50ne peut le contester ?
00:12:51Pourtant,
00:12:52c'est important quand même
00:12:53le message qui vient d'en haut.
00:12:54Je voudrais vous faire écouter,
00:12:55sans doute vous l'avez écouté
00:12:56hier soir,
00:12:57certains d'entre vous,
00:12:58Emmanuel Macron.
00:12:59C'est vrai que sa phrase
00:13:01il y a quelques jours
00:13:02sur le fait de brainwasher
00:13:03vient percuter
00:13:04une réalité terrible.
00:13:06Écoutons-le
00:13:07puisqu'il affirme
00:13:08que c'est la faute.
00:13:09En tout cas,
00:13:09il y voit la main
00:13:10de certains médias
00:13:11et des réseaux sociaux.
00:13:13On ne peut pas vivre
00:13:14dans une société
00:13:15où on passe
00:13:16d'un fait divers à l'eau.
00:13:17Qui brainwash ?
00:13:18Certains de vos collègues,
00:13:19il faut bien le dire,
00:13:19et certains des mouvements politiques
00:13:22qui considèrent
00:13:22que c'est bon pour eux
00:13:23d'être tout le temps là-dedans
00:13:24et qui disent au fond
00:13:25vous ne faites jamais rien.
00:13:28Et donc,
00:13:28ils finissent par rendre
00:13:29les gens fous
00:13:29parce que les gens
00:13:30ont le sentiment
00:13:31de vivre dans un monde
00:13:32d'un fait divers à l'autre.
00:13:34Et en effet,
00:13:34on passe des punaises
00:13:35de l'île le matin
00:13:36à un drame
00:13:37qui s'est passé la journée.
00:13:38Donc,
00:13:38c'est la faute des journalistes ?
00:13:40C'est la faute des chaînes d'infos ?
00:13:42Je dis tous
00:13:42qu'on devrait avoir
00:13:44une forme de discipline collective
00:13:45qui est évidemment
00:13:47de commenter l'actualité
00:13:48mais aussi de parler
00:13:49comme on le fait ce soir
00:13:50des sujets de fond.
00:13:52C'est-à-dire que
00:13:52oui,
00:13:53il faut être aux côtés
00:13:54de celles et ceux
00:13:55qui sont des victimes.
00:13:58Oui,
00:13:58il faut répondre
00:13:58de manière intraitable.
00:14:00Mais il faut s'attaquer
00:14:01aux causes profondes.
00:14:01En tout cas,
00:14:03si on veut une société
00:14:03qui avance.
00:14:05C'est vraiment très,
00:14:06très dur.
00:14:07Eux Gare,
00:14:07vraiment,
00:14:08au moment de l'émission,
00:14:10c'est un...
00:14:10D'ailleurs,
00:14:10c'est une nation en deuil.
00:14:11C'est un deuil national.
00:14:13Je pense que la meilleure réponse
00:14:14pour ne pas aller
00:14:15et commenter une telle phrase
00:14:17est d'écouter tout d'abord
00:14:18le beau-fils de Mélanie.
00:14:20Il a réagi directement.
00:14:23Entendre parler
00:14:23de faits divers,
00:14:24je ne vous cache pas
00:14:25que ça fait un peu mal.
00:14:27parce que de toute façon,
00:14:29ma belle-mère
00:14:30y a laissé la vie.
00:14:32Ce n'est pas facile
00:14:32d'entendre ça.
00:14:35On ne peut pas en vouloir.
00:14:36C'est quelque chose
00:14:36qui arrive de plus en plus souvent.
00:14:39Ce qui est absolument malheureux.
00:14:41On ne peut pas en vouloir
00:14:42aux Français
00:14:44de considérer ça
00:14:45comme un fait divers.
00:14:46Mais moi,
00:14:46ce que je fais depuis hier,
00:14:47je passe sur toutes les télés
00:14:49que je peux,
00:14:50j'en parle à tous les médias,
00:14:51tout ce que je peux
00:14:51pour qu'on en parle,
00:14:53pour qu'on n'oublie pas Mélanie,
00:14:54pour que j'essaye
00:14:55d'interpeller
00:14:56tous les politiques
00:14:56que je peux
00:14:57pour faire en sorte
00:14:58qu'on en parle,
00:14:59qu'on avance dans cette cause-là,
00:15:00que la loi change,
00:15:01que tout avance,
00:15:02que tout ce que je fais,
00:15:03c'est de l'engagement
00:15:04pur et dur
00:15:04pour Mélanie
00:15:05et pour toutes les personnes
00:15:06qui ont été victimes
00:15:07de choses similaires.
00:15:09Général,
00:15:09pourquoi, selon vous,
00:15:10le Président s'acharne
00:15:11à ne pas voir
00:15:12ce que tout le monde voit ?
00:15:15Voilà.
00:15:16Tout ce que les gens voient,
00:15:18comme disait Charles Peggy,
00:15:20puisque souvent,
00:15:21on vous le citait,
00:15:22voir ce que l'on voit,
00:15:23en effet,
00:15:24on est face à un phénomène
00:15:25de société profond,
00:15:26revenons à 50 ans.
00:15:28Il y a 50 ans,
00:15:29moi, j'étais dans un lycée,
00:15:30tout était paisible,
00:15:31en Avignon,
00:15:322000,
00:15:32c'était inimaginable
00:15:34ce qui se passe aujourd'hui.
00:15:34Bon, moi, il y a quelques années,
00:15:37j'ai parlé de l'avènement
00:15:38de la violence globale.
00:15:38Nous sommes aujourd'hui
00:15:39dans la violence globale.
00:15:41Quelques indicateurs
00:15:42que peut prendre en compte,
00:15:43d'ailleurs,
00:15:44en considération le Président.
00:15:45L'évolution de la tenue
00:15:46des gendarmes et des policiers.
00:15:48Quand vous voyez
00:15:49qu'ils étaient en chemisette,
00:15:50en chemise,
00:15:51cravate,
00:15:52il y a 30 ans
00:15:52et que maintenant,
00:15:53ils ont des gilets pare-balles,
00:15:54ils sont suréquipés,
00:15:56ça révèle quand même
00:15:57bien une basse-tune
00:15:58dans notre société.
00:15:58En termes de chiffres,
00:16:00vous parlez des agressions
00:16:01à l'arme blanche,
00:16:02c'est 20 000 par an.
00:16:03Et encore,
00:16:04il n'y a que 50%
00:16:05de dépôts de plainte.
00:16:06Donc, on est face
00:16:08à ce qui ne relève pas
00:16:09d'un simple fait d'hiver,
00:16:11mais d'une dérive profonde
00:16:12de notre société
00:16:12qui est devenue ultra-violente
00:16:14avec une désinhibition générale
00:16:17d'une partie des adolescents,
00:16:18etc.
00:16:19Donc, il faut reconnaître.
00:16:20Alors, vous avez ce matin
00:16:22posé certaines questions
00:16:23au préfet de police,
00:16:25qui était assez direct.
00:16:26On n'est pas encore
00:16:27dans une situation
00:16:29de coupe-gorge généralisée,
00:16:30mais on est dans une situation
00:16:31extrêmement préoccupante.
00:16:32Parce que,
00:16:33ce qui est important,
00:16:34c'est que les choses
00:16:34vont en crescendo.
00:16:36Les choses ne se calment pas.
00:16:38Quand on envoie des chiffres
00:16:39rassurants,
00:16:39ce n'est pas vrai.
00:16:40Vous avez une tendance
00:16:41haussière,
00:16:42comme on dit,
00:16:42depuis des années,
00:16:43où c'est plus 3%,
00:16:44plus de 4%,
00:16:45et vous avez un phénomène
00:16:46cumulatif.
00:16:47Et ce que ressentent
00:16:48les Français aujourd'hui,
00:16:49y compris dans les territoires,
00:16:51y compris dans les zones
00:16:52dites rurales,
00:16:52pire urbaines,
00:16:53puisque là,
00:16:53on a affaire à des zones
00:16:54qui étaient autrefois paisibles,
00:16:56révélateurs d'une bascule
00:16:57de notre société.
00:16:58On est à la croisée des chemins.
00:17:00Oui, mais justement,
00:17:01il y a quand même...
00:17:01Attendez, attendez,
00:17:03attendez, regardez.
00:17:04Je vais vous laisser
00:17:04véritablement,
00:17:05comme Mme Béatrice Brugère
00:17:06reste quelques minutes
00:17:07avec nous et qu'elle a
00:17:08un engagement après,
00:17:09il y a quelque chose,
00:17:10vraiment,
00:17:10j'ai envie de poser la question.
00:17:11Est-ce que c'est au magistrat
00:17:12de parler de la politique pénale ?
00:17:14Oui, c'est pas vous,
00:17:15chère Béatrice Brugère.
00:17:16C'est à elle que vous le demandez.
00:17:17Oui, oui,
00:17:18mais c'est important.
00:17:19Forcément,
00:17:20c'est à elle que je le demande.
00:17:21C'est vrai qu'en quelques jours,
00:17:22nous avons M. Rémi Hayes,
00:17:23nous avons eu M. Soulard,
00:17:25ce sont quand même...
00:17:26Sur Médiapart, en plus.
00:17:28Ce sont les plus hauts magistrats.
00:17:29Oui.
00:17:31Respectent l'avis qu'ils donnent,
00:17:33mais qui s'expriment
00:17:34sur la politique pénale,
00:17:36est-ce que c'est leur rôle ?
00:17:38Alors,
00:17:38si on répond de façon
00:17:40un peu chimiquement pure,
00:17:42la politique pénale appartient
00:17:44aujourd'hui,
00:17:45dans notre institution,
00:17:46au ministre.
00:17:47C'est lui qui détermine
00:17:49la politique pénale
00:17:50et ensuite,
00:17:51elle est déclinée
00:17:52par les parquets,
00:17:54localement.
00:17:54Elle peut d'ailleurs
00:17:55être amendée
00:17:56selon le local
00:17:57et elle est déclinée
00:17:58et heureusement d'ailleurs
00:17:59parce que lui donne
00:18:00les grandes orientations
00:18:01et elle est déclinée.
00:18:02Donc,
00:18:03c'est plutôt,
00:18:04et c'est comme ça
00:18:05que notre constitution
00:18:06est faite,
00:18:08c'est au ministre
00:18:09de donner justement
00:18:10ses orientations.
00:18:12Après,
00:18:13en effet,
00:18:13tout le monde parle.
00:18:14Tout le monde parle
00:18:14aujourd'hui
00:18:15et ça peut poser
00:18:16des interrogations
00:18:18que vous avez.
00:18:20Moi,
00:18:20je n'ai pas peur
00:18:21du débat.
00:18:22J'ai peur
00:18:23des faux débats,
00:18:24en vrai.
00:18:25Je pense que le débat,
00:18:26justement,
00:18:27il doit exister
00:18:27et que les victimes parlent.
00:18:29Eh bien,
00:18:29tant mieux qu'elles parlent,
00:18:30que tout le monde s'exprime.
00:18:31Ce n'était pas le cas.
00:18:32Il y a quelques temps,
00:18:33on disait que le silence,
00:18:34c'était la dignité
00:18:35et que quand elles parlaient,
00:18:37c'était assez indécent.
00:18:38Alors aujourd'hui,
00:18:39quand il y a des mots
00:18:39qui sont dits
00:18:40assez directs,
00:18:41comme ils le ressentent.
00:18:43Mais là,
00:18:44vous savez,
00:18:44on sort quand même
00:18:45de 30 ans
00:18:47d'un discours dominant
00:18:48qui dit
00:18:49que la violence
00:18:50n'augmente pas
00:18:50contrairement
00:18:52à ce que l'on peut voir
00:18:53et contrairement
00:18:54à ce que l'on a caché
00:18:55aussi en partie
00:18:55parce que vous savez,
00:18:56les statistiques,
00:18:57on sait comment ça fonctionne,
00:18:59volontairement ou involontairement
00:19:01d'ailleurs,
00:19:01c'est pas quand je dis ça,
00:19:03mais on n'a pas
00:19:04une photographie,
00:19:05une cartographie réelle.
00:19:07Donc ça,
00:19:07c'est déjà la première base
00:19:08d'un débat posé.
00:19:10C'est qu'en fait,
00:19:11ces ministères,
00:19:12que ce soit l'intérieur,
00:19:13que ce soit la justice,
00:19:14que ce soit l'éducation nationale,
00:19:15doivent donner une réalité
00:19:17pour pouvoir analyser
00:19:19réellement ce qui se passe.
00:19:21Et je pense qu'on est
00:19:22en deçà de la réalité,
00:19:23en vrai.
00:19:24Et la deuxième question
00:19:25qu'il faudrait se poser,
00:19:30c'est est-ce qu'il y a
00:19:31des raisons objectives
00:19:32d'espérer
00:19:33que tout cela va changer ?
00:19:35C'est-à-dire,
00:19:35est-ce qu'aujourd'hui,
00:19:36dans les décisions
00:19:37qui sont prises,
00:19:38on peut espérer
00:19:38que cette violence
00:19:39va décroître ?
00:19:41Je ne sais pas,
00:19:42parce qu'en fait,
00:19:43on passe son temps
00:19:43à faire des petites annonces,
00:19:45alors que c'est un sujet
00:19:46majeur, global,
00:19:48complexe,
00:19:48à la croisée
00:19:49de beaucoup de disciplines,
00:19:51et que ce n'est pas
00:19:51des petites mesures,
00:19:53ci et là,
00:19:54ou des annonces
00:19:54qui parfois, d'ailleurs,
00:19:55ne se réalisent pas,
00:19:56qui vont changer
00:19:56une lame de fond.
00:19:58Parce que ce que nous avons
00:19:59aujourd'hui...
00:19:59Ce n'est pas un portiquet
00:20:00ni un tourniquet
00:20:00qui va changer quelque chose.
00:20:01Non, il faudra ça,
00:20:02mais il faudra plus que ça.
00:20:04C'est ça que je veux dire.
00:20:05Mais en attendant,
00:20:05ce ne sont pas des mesures,
00:20:06s'il vous plaît.
00:20:07On a le temps d'attendre.
00:20:09Mais je veux dire...
00:20:09Non.
00:20:10Vraiment, c'est une population...
00:20:12Soit les enfants...
00:20:12Juste pour terminer là-dessus,
00:20:14c'est pour ça que j'appelle
00:20:14à ne plus réformer,
00:20:16mais à refonder.
00:20:17La matrice intellectuelle,
00:20:19d'abord,
00:20:19est la première base
00:20:20d'une fondation.
00:20:21Qu'est-ce que notre société
00:20:21veut aujourd'hui défendre
00:20:23ou ne plus défendre ?
00:20:25Est-ce qu'elle a encore
00:20:26le sens de la sanction ?
00:20:28Est-ce qu'on va continuer
00:20:29à avoir une société
00:20:29qui est hors contrôle
00:20:30alors qu'on passe notre temps
00:20:32à vouloir nous mettre
00:20:33sous contrôle ?
00:20:34Parce qu'on a une régression
00:20:36des libertés,
00:20:37mais on a une progression
00:20:38de la violence.
00:20:39Donc, les vraies questions
00:20:40doivent être posées.
00:20:41Et je suis très contente
00:20:43que ce débat soit aussi
00:20:45celui des citoyens.
00:20:47Car je crois qu'il ne doit pas
00:20:48être confisqué
00:20:49par les professionnels.
00:20:50La justice,
00:20:50la colère qui monte,
00:20:52je crois qu'elle est
00:20:53véritablement montée
00:20:53et que là,
00:20:54aucune chape de plomb,
00:20:55aucun couvercle
00:20:56ne peut être mis
00:20:56sur une colère
00:20:57et sur des mots
00:20:58que vraiment,
00:21:00vous me connaissez très rarement,
00:21:01je fais la comparaison
00:21:02avec d'autres médias,
00:21:03mais là,
00:21:03c'est difficile de ne pas dire
00:21:04que les mots du père de Benoît,
00:21:08ils n'ont franchi le mur
00:21:09du son médiatique
00:21:10que lorsqu'il a fallu insister,
00:21:11les passer,
00:21:12les repasser à chaque fois.
00:21:13Pourquoi ?
00:21:13Et encore une fois,
00:21:14je pense qu'il faut avoir
00:21:15beaucoup d'humidité.
00:21:16Et je le dis pour moi-même,
00:21:17il n'y a pas d'hérité unique,
00:21:18il y a plein de façons de faire.
00:21:20C'est un débat
00:21:20qui peut être décliné
00:21:22de manière très différenciée,
00:21:23mais il faut-il encore
00:21:24que ce débat ait lieu
00:21:25de façon sereine,
00:21:26sans idéologie
00:21:26et surtout,
00:21:28on n'a plus le temps d'attendre.
00:21:29Vous savez quoi ?
00:21:30Non mais je sais
00:21:31que vous brûlez d'impatience.
00:21:32Attendez,
00:21:33je vais marquer la pause,
00:21:34c'est Béatrice Brugère,
00:21:35c'est pour ça.
00:21:36Vous voulez l'interpeller ?
00:21:38Allez-y.
00:21:39Allez-y, allez-y.
00:21:40Non, mais c'est parce que
00:21:41je trouve que ce que vous avez dit
00:21:42est très important,
00:21:43c'est-à-dire
00:21:44ne nous berçons pas d'illusions.
00:21:46Ce n'est pas même
00:21:47la plus grande fermeté
00:21:48en termes de mesures.
00:21:50Ce ne sont pas des mesures
00:21:52qui vont régler un problème
00:21:55qui devient un problème
00:21:56presque de psychologie générale.
00:21:58Parce que,
00:21:58si vous voulez,
00:21:59on ne peut pas mettre
00:21:59toutes les violences
00:22:00absolument dans le même sac.
00:22:03On ne sait pas encore là,
00:22:04mais ce qu'on nous dit
00:22:05montre, si vous voulez,
00:22:06un profil tout à fait atypique.
00:22:09Ce n'est pas l'environnement
00:22:10culturel ou social
00:22:11qui aurait facilité cela.
00:22:13Donc, il y a aussi
00:22:14des actes individuels
00:22:15mais qui appartiennent
00:22:16probablement effectivement
00:22:17à ce climat de violence.
00:22:19Et c'est là où je voulais
00:22:20vous dire,
00:22:20je pense que Béatrice
00:22:21a raison,
00:22:22vous dites,
00:22:22on n'a pas le temps
00:22:23mais on n'a pas le choix
00:22:24de ne pas avoir le temps.
00:22:25Vous n'allez pas recréer
00:22:26une école verticale
00:22:28avec une loi ?
00:22:29Vous n'allez pas...
00:22:30Ah ben non,
00:22:31Madame,
00:22:31mais pardonnez-moi,
00:22:32quand je vois
00:22:32que certains parents
00:22:33font tout,
00:22:34ils se saignent
00:22:35pour éduquer leurs enfants
00:22:36et leur expliquer
00:22:37ce que c'est la verticalité.
00:22:38Quand ces enfants
00:22:38vont à l'école
00:22:39et qu'on leur explique
00:22:40que c'est l'horizontalité,
00:22:41que la parole de l'enseignant
00:22:42n'est pas écoutée,
00:22:43qu'il ne faut pas respecter
00:22:44les héros...
00:22:45C'est juste que vous n'allez pas...
00:22:45Mais c'est assez simple à faire.
00:22:48On peut le faire
00:22:48dès demain en réalité.
00:22:50Non !
00:22:50Ah bon ?
00:22:50Parce que ça demande...
00:22:51Mais non,
00:22:52vous ne changez pas la tête
00:22:53des enfants.
00:22:54Mais vous ne changez pas
00:22:55ce qu'il y a dans la tête
00:22:55des profs,
00:22:56des parents,
00:22:56des élèves.
00:22:57Mais ça n'est pas
00:22:58le même niveau,
00:22:59Elisabeth.
00:23:00Je ne suis pas un fanatiste
00:23:02des grands débats,
00:23:03dire il faut réfléchir.
00:23:05C'est plus tard.
00:23:07À l'heure actuelle,
00:23:08il y a un certain nombre
00:23:09de mesures radicales
00:23:10à prendre.
00:23:11Et c'est simple,
00:23:13ça appelle de l'action.
00:23:14La réflexion,
00:23:16c'est une manière...
00:23:16Mais quelle alors,
00:23:17mesure radicale ?
00:23:18Je peux vous dire...
00:23:19Par exemple,
00:23:19contrôle systématique
00:23:21à l'entrée des établissements.
00:23:23Le mineur qui est pris
00:23:24avec un couteau
00:23:25est exclu.
00:23:26Et des mesures radicales,
00:23:32notamment le mineur
00:23:34qui viole la loi
00:23:36et qui l'est bien.
00:23:38Mais oui...
00:23:39On va marquer une pause.
00:23:40Attendez,
00:23:40on va marquer...
00:23:41Attendez,
00:23:41attendez,
00:23:41Philippe,
00:23:43on va marquer une pause.
00:23:44D'accord.
00:23:44Pardonnez-moi,
00:23:45mais proposez un contre-projet,
00:23:47autre chose que le nihilisme.
00:23:49Oui, ça oui.
00:23:50Ça oui ?
00:23:51Mais mes chers amis,
00:23:52mais comment c'est par ça ?
00:23:53Quelle école vous avez connue ?
00:23:54Moi, j'ai connu.
00:23:55Moi, j'ai connu une école française
00:23:57dans un autre pays
00:23:57où on respectait les héros
00:23:59de ce pays-là.
00:23:59J'étais pas dans le même pays.
00:24:01Vous le faites pas
00:24:02dans votre propre pays.
00:24:03Mais enfin...
00:24:03Mais pourquoi ça prend du temps ?
00:24:05Régis De Vray ?
00:24:06Vous êtes gangrénés ?
00:24:09Aujourd'hui, demain,
00:24:10vous se transformez...
00:24:11Madame, moi, je crois qu'il y a une majorité de profs
00:24:14qui n'attendent que ça.
00:24:15Les enseignants, les enseignants, les enseignants.
00:24:16Mais on n'a pas besoin des profs.
00:24:18En fait, on est d'accord sur l'objectif.
00:24:20Alors, non, c'est pas, il n'y a le pas.
00:24:21Je suis d'accord.
00:24:22Merci.
00:24:22On n'a pas besoin des profs.
00:24:24Vous tenez les enseignants.
00:24:25Vous les soutenez.
00:24:26Les enseignants doivent se remettre en question
00:24:27parce que le pédagogique va produire les effets.
00:24:29Régis De Vray dit, on parle de verticalité,
00:24:31il n'existe pas de groupe à l'horizontale.
00:24:33C'est-à-dire que la verticalité doit être très instaurée
00:24:35dans l'éducation nationale.
00:24:37Mais partout.
00:24:37Mais arrêtez d'essentialiser les parents.
00:24:44Certains parents.
00:24:46Certains parents.
00:24:47Une pause, s'il vous plaît.
00:24:48Merci d'avoir lancé le débat,
00:24:51Béatrice Rougère.
00:24:52Comme une grenade dégoupillée.
00:24:54A tout de suite.
00:24:59Il y aura une minute de silence demain à midi
00:25:02dans la mémoire de Mélanie.
00:25:04Certains appellent ça une minute d'impuissance aujourd'hui,
00:25:06mais évidemment, il faut respecter ces temps aussi
00:25:09du recueillement.
00:25:11Et on posera cette question dans quelques instants.
00:25:13N'attends pas nous-mêmes d'être une partie de notre jeunesse
00:25:16en proposant aux adolescents parfois
00:25:18de ne pas aimer nos héros
00:25:20quand on leur dit que ce n'est jamais de leur faute,
00:25:22quand on participe à leur abrutissement
00:25:24au lieu parfois de participer
00:25:25et surtout à leur élévation.
00:25:26Je dis bien certains,
00:25:27et ça ne s'est pas décentialisé.
00:25:29On posera toutes ces questions
00:25:30éducatives, sécuritaires, judiciaires, sociétales
00:25:33après le rappel des titres avec vous, chère Somaillard.
00:25:35Et à la une de l'actualité,
00:25:37Sonia, vous allez découvrir les visages
00:25:39de Tanguy Moisin et Maxime Prudhomme.
00:25:41Les deux jeunes pompiers volontaires
00:25:43retrouvés mourir hier sous les décombres
00:25:45d'un immeuble à Londres, en l'Aisne.
00:25:47Âgés respectivement de 22 et 23 ans,
00:25:49ils étaient toutes de caporal
00:25:50et Maxime était le père d'une petite fille
00:25:52de moins d'un an.
00:25:54Le procès des trois adolescents accusés de viol
00:25:56sur une jeune fille juive de 12 ans
00:25:58s'est ouvert aujourd'hui à Nanterre.
00:26:00Le 15 juin 2024,
00:26:01l'adolescente était violée à plusieurs reprises,
00:26:04giflée puis tirée au sol par les cheveux.
00:26:07Le procès qui se tient devant le tribunal pour enfants
00:26:09durera trois jours en présence de la jeune victime
00:26:11qui a décidé de faire face à ses agresseurs.
00:26:15Et puis après cinq jours d'affrontements
00:26:16entre forces de l'ordre et manifestants,
00:26:18la maire de Los Angeles a décrété un couvre-feu
00:26:20d'une nuit dans le centre-ville
00:26:22pour, je cite, mettre fin aux actes
00:26:24de vandalisme et de pillage.
00:26:25Couvre-feu entre en vigueur à 20h en local
00:26:28et qui ne sera levée qu'à 6h du matin.
00:26:33Nous parlerons, merci Somaya.
00:26:34Nous parlerons également, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:26:36de tout ce qui s'est passé cette nuit de samedi
00:26:39lors de la victoire du PSG
00:26:41qui a été confirmée ce matin
00:26:42par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
00:26:46Vous verrez ce qui s'est passé avec des intrusions.
00:26:49Je vais dire pas seulement dans les halls d'immeubles.
00:26:51Première porte cochère, deuxième porte cochère.
00:26:54quand il n'y a plus de forces de l'ordre
00:26:55parce qu'ils ne peuvent pas être partout
00:26:56et que le dernier cordon qui vous protège,
00:26:59c'est la porte de votre appartement,
00:27:02nous verrons ce qui s'est passé cette nuit-là.
00:27:03Mais tout d'abord, Philippe Béger,
00:27:05vous vouliez revenir sur les propos
00:27:07du président de la République hier
00:27:08qui, selon Olivier Tartigol,
00:27:09n'a pas fait un carton d'audience, semble-t-il.
00:27:11C'est 1,5 millions.
00:27:12On n'a jamais connu le pire pour un président.
00:27:14C'est historique.
00:27:16Son dernier passage, c'était 6 millions.
00:27:19Dans 1,5 millions, ça ne s'est jamais vu.
00:27:21Ça décroche dès qu'il a fini de parler
00:27:22de l'actualité.
00:27:23Pourquoi il a dit qu'il parlait des sujets francs ?
00:27:24Et je pense qu'il aurait dû annuler cette intervention.
00:27:26Nous sommes d'accord.
00:27:27Voilà.
00:27:28Mais au risque, Sonia,
00:27:30de tomber dans une sorte de psychanalyse
00:27:33de mauvaise alloi,
00:27:35je suis très frappé de voir
00:27:36à quel point le président de la République
00:27:39a parfaitement conscience
00:27:42que l'une des faiblesses,
00:27:44et il en connaît d'autres,
00:27:45de ses quinquennats,
00:27:48le second n'est pas terminé,
00:27:49c'est le régalien.
00:27:51Et comme il ne veut pas l'admettre,
00:27:54en permanence,
00:27:55il met en cause,
00:27:56au lieu de s'attaquer
00:27:59au fond tragique du message,
00:28:01une insécurité qui s'amplifie,
00:28:04il met en cause le messager.
00:28:06J'ai trouvé grotesque la mise en cause
00:28:08qu'il a faite hier des messagers,
00:28:11et en l'occurrence,
00:28:12si j'ai bien saisi,
00:28:14il visait notamment ces news
00:28:16et des histoires de punaise de lit,
00:28:19que sais-je encore.
00:28:20Et ça, c'est grave de la part du président.
00:28:22Vous croyez qu'il est lucide
00:28:26sur les sujets
00:28:26et qu'il ne veut pas en parler ?
00:28:27Emmanuel Macron,
00:28:28pour les rares fois
00:28:29une conversation avec lui,
00:28:31des bribes de conversation,
00:28:32il ne s'est jamais vraiment intéressé
00:28:34aux sujets régaliens
00:28:35et aux questions sécuritaires.
00:28:36Il a toujours pensé,
00:28:37et je crois que c'est vraiment
00:28:38sa colonne vertébrale,
00:28:39que par les questions économiques,
00:28:42on arrive à résoudre
00:28:43les questions sociales,
00:28:44les problèmes de sécurité.
00:28:46Vous n'avez pas l'impression,
00:28:48Sonia,
00:28:48que sur le tard,
00:28:50grâce notamment
00:28:51à un couple régalien
00:28:52qui, pour une fois,
00:28:53est accordé sur la même ligne,
00:28:56il découvre l'importance
00:28:58du régalien.
00:28:59Mais pardonnez-moi,
00:28:59en parlant de lavage de cerveau,
00:29:01il l'est visé aussi.
00:29:02Il dit,
00:29:03moi je parle des vrais sujets
00:29:04et tous ces ploucs là
00:29:06qui s'occupent
00:29:06d'insécurité et d'immigration,
00:29:08pardon.
00:29:09Non, moi ce que je trouve,
00:29:10c'est que...
00:29:10Mais parce qu'il est dépassé
00:29:11par les tragédiens.
00:29:12Pardon Philippe,
00:29:13je ne crois pas,
00:29:13moi je ne crois pas
00:29:14parce qu'il est dépassé,
00:29:15je crois qu'il y a
00:29:16un tropisme idéologique
00:29:18comme l'a dit Sonia,
00:29:19il l'avait d'ailleurs dit
00:29:20dans Le Monde,
00:29:20il avait dit,
00:29:21je croyais qu'en fait,
00:29:22en créant des emplois,
00:29:24la violence,
00:29:25tout ça,
00:29:26allait se résorber.
00:29:27Ce qui est quand même
00:29:27un peu marxisto
00:29:28pour...
00:29:30Enfin oui,
00:29:31enfin au premier niveau disons.
00:29:32Ce n'est pas non plus
00:29:33une grande théorie.
00:29:34Mais moi ce qui me frappe,
00:29:35c'est qu'il veut...
00:29:35C'est le tropisme
00:29:36et je pense qu'il veut
00:29:38tomber à gauche.
00:29:39C'est-à-dire,
00:29:40vous savez très bien
00:29:41qu'on a réussi
00:29:42à instaurer cette idée délirante.
00:29:43Il tombe à gauche,
00:29:44il tombe de haut,
00:29:44surtout pardonnez-moi
00:29:45là,
00:29:46quand on dit
00:29:46ce qui se passe dans le pays.
00:29:48Parce qu'il ne parle pas
00:29:49que d'insécurité,
00:29:50il parle aussi d'immigration.
00:29:51Et ce qui a en partie
00:29:53tué la gauche,
00:29:53c'est d'avoir considéré
00:29:54ces sujets
00:29:55comme des sujets de droite
00:29:56dont il ne fallait
00:29:56surtout pas s'approcher
00:29:57parce que c'est facho,
00:29:59en gros.
00:30:00Eh bien,
00:30:01je pense qu'Emmanuel Macron
00:30:02est pris par cela.
00:30:03Il veut faire le beau.
00:30:04Pour faire le beau
00:30:05dans les dîners du Negresco,
00:30:07je pense que c'est mieux
00:30:07de parler des océans.
00:30:09Voilà.
00:30:10Bon, écoutez,
00:30:11on peut toucher,
00:30:11on peut aller loin
00:30:13dans les profondeurs.
00:30:15Enfin, je veux dire,
00:30:15un président de la République,
00:30:18est-ce qu'il n'y a pas
00:30:18une forme de séparatisme
00:30:19avec les préoccupations
00:30:20des Français ?
00:30:21Enfin,
00:30:22c'est clair.
00:30:23Pardon,
00:30:23moi,
00:30:23c'est clair.
00:30:26Parce que,
00:30:27reprenons les 30 dernières années,
00:30:29un problème sécuritaire,
00:30:30je rappelle M. Jospin
00:30:31qui avait dit
00:30:31que c'était un enjeu central.
00:30:33Il a dit
00:30:33que l'État ne peut pas tout
00:30:34mais sur d'autres sujets.
00:30:35Bon,
00:30:36mais sur la sécurité,
00:30:37c'est un enjeu social
00:30:38parce qu'en fait,
00:30:39c'est avant tout
00:30:40un moyen de répondre
00:30:42aux attentes premières
00:30:43des citoyens,
00:30:44du peuple,
00:30:44de la population,
00:30:45de vivre en sécurité.
00:30:45C'est leur droit premier.
00:30:47Bon,
00:30:47le constat des 30 dernières années,
00:30:48quelles que soient les déclarations,
00:30:50qu'il y ait déni,
00:30:51qu'il y ait séparatisme
00:30:52vis-à-vis de la population
00:30:53ou non,
00:30:54l'échec est complet.
00:30:55Si vous voulez,
00:30:56moi,
00:30:57je...
00:30:57Bon.
00:30:59Vous avez entièrement raison.
00:31:00Expliquez-moi,
00:31:00est-ce qu'après tant d'années au pouvoir,
00:31:03pouvez-vous expliquer
00:31:03le logiciel d'Emmanuel Macron ?
00:31:04Vous avez raison,
00:31:06et Philippe Bilger l'a dit
00:31:07un duo,
00:31:07Gérald Darmanin,
00:31:08Bruno Roteuil,
00:31:09on peut leur reprocher
00:31:10certaines choses.
00:31:11Et vous avez,
00:31:13par exemple,
00:31:13Madame Elisabeth Borne.
00:31:14Je vais noter la phrase,
00:31:15elle a dit,
00:31:16la ministre de l'Éducation,
00:31:17que je reçois souvent
00:31:18en grande interview,
00:31:19elle dit
00:31:19le meurtrier de Mélanie
00:31:20ne présentait pas
00:31:21de difficultés particulières.
00:31:22Alors,
00:31:24la réalité,
00:31:24celle-là,
00:31:24tentative d'étranglement
00:31:25sur des camarades,
00:31:27coup de poing,
00:31:27coup derrière la tête
00:31:28par surprise,
00:31:30cri d'animaux,
00:31:31c'est ce que dit le Parisien.
00:31:32Il était référent harcèlement.
00:31:33Imaginez la souffrance
00:31:34d'un enfant qui est harcelé
00:31:35et qui va avoir ce type
00:31:37d'individu.
00:31:39Je veux dire,
00:31:40dans quelle société,
00:31:41dans quelle école,
00:31:41on a pu imaginer
00:31:42qu'un bourreau
00:31:43allait aider des victimes ?
00:31:44Si ça se trouve,
00:31:44il a été élu par les élèves,
00:31:46peut-être que c'est...
00:31:46Ou peut-être a-t-on vu
00:31:47une manière ainsi
00:31:48de récompenser,
00:31:49enfin je veux dire,
00:31:50de mettre sous cloche
00:31:51un comportement un peu singulier
00:31:54et pour qu'il s'occupe
00:31:55des autres...
00:31:55Et Madame Borde,
00:31:56c'est elle,
00:31:56les équipes mobiles de sécurité,
00:31:58parce que maintenant,
00:31:59il y a au sein même
00:32:00des clés nationales,
00:32:01au niveau des rectorats,
00:32:02ils ont mis des structures
00:32:03pour prévenir,
00:32:05ils sont saturés,
00:32:07ils me disent,
00:32:08on est sur une dérive
00:32:09vraiment préoccupante
00:32:11dans les établissements scolaires
00:32:12en termes de violence,
00:32:13etc.
00:32:14Donc Madame la Ministre
00:32:16et mon ami,
00:32:16ils semblent très décalés
00:32:18des réalités.
00:32:19Quand on s'adisque
00:32:19au premier sur cet individu,
00:32:21ça a été très étonnant
00:32:23quand on voit maintenant
00:32:24ce qu'il apparaît
00:32:25de ce gène
00:32:26qui était quelqu'un
00:32:26qui apparaissait violent
00:32:28et turbulent.
00:32:29Mais le problème est grave
00:32:30dans les établissements scolaires.
00:32:32Et on n'y parle
00:32:32la question de la santé mentale,
00:32:34mais pardon,
00:32:34il va y avoir un plan
00:32:35de santé mentale.
00:32:36D'ailleurs,
00:32:36demain,
00:32:36je reçois la ministre de la Santé,
00:32:37elle va m'en parler,
00:32:38mais je vais lui dire,
00:32:38je veux dire,
00:32:39à écouter les réactions
00:32:40des ministres,
00:32:40parfois,
00:32:41ou de certains,
00:32:41on a l'impression
00:32:41qu'on vit dans un asile
00:32:42à ciel ouvert,
00:32:43qu'il n'y aurait que des fous,
00:32:45que des individus déséquilibrés.
00:32:46On ne veut pas savoir,
00:32:47on ne veut pas savoir,
00:32:47c'est qu'elle est la part,
00:32:48en quoi est-il influencé
00:32:49par un certain type
00:32:50d'environnement.
00:32:51C'est ça,
00:32:52en réalité,
00:32:52pour le reste,
00:32:53c'est une affaire individuelle
00:32:54sur laquelle on ne peut
00:32:55vraiment pas avoir de...
00:32:56Mais ce qu'on voudrait savoir,
00:32:58si vous voulez,
00:32:58dans ces cas-là,
00:32:59c'est en quoi un climat général
00:33:03de permissivité
00:33:04par rapport à la violence,
00:33:05d'acculturation des couteaux,
00:33:06par exemple.
00:33:07Parce que,
00:33:08apparemment,
00:33:09ça devient tout à fait
00:33:10normal,
00:33:11naturel,
00:33:12de prendre un couteau
00:33:13dans son sac.
00:33:13Quand le Premier ministre dit
00:33:15qu'on va interdire
00:33:16les couteaux
00:33:16au moins aux mineurs,
00:33:18est-ce que vous interdisez
00:33:19l'entrée de la cuisine
00:33:20dans une maison ?
00:33:21Ce n'était pas déjà le cas.
00:33:23Non, mais honnêtement...
00:33:24Non, puis tous ceux
00:33:25qui portaient des couteaux
00:33:26dans le Tarn-et-Garonne
00:33:27ou l'eau de Pyrénées
00:33:27n'agressaient pas forcément
00:33:28leurs voisins
00:33:30ou les jeunes n'allaient pas forcément...
00:33:32Je ne comprends pas
00:33:32cette allusion locale.
00:33:34Mais non,
00:33:34parce que vous avez
00:33:35un fait culturel également.
00:33:36Oui, des coups.
00:33:36Un fait culturel,
00:33:38il y a un fait également
00:33:39au culturel
00:33:39au sens global du terme.
00:33:41Il faut quand même
00:33:41prendre en compte
00:33:43aujourd'hui est capable
00:33:44de faire ça.
00:33:45Il y a une esthétisation
00:33:47de la violence,
00:33:47il y a des réseaux sociaux.
00:33:48C'est exactement
00:33:48ce que je viens de dire.
00:33:50Aujourd'hui,
00:33:50vous avez des inhibitions
00:33:51sans compter le primat
00:33:52de l'individu,
00:33:53l'individu roi.
00:33:54En fait, on voit là...
00:33:55Dans quel collège ?
00:33:56Pardonnez-moi,
00:33:57il y a une forme
00:33:58d'ironie tragique.
00:34:00C'est un collège Dolto ?
00:34:01Oui.
00:34:02Rappelons que c'est quand même
00:34:03la papesse de la permissivité.
00:34:04Non, pas du tout.
00:34:06Pas du tout, vraiment.
00:34:07On n'a pas lu
00:34:07les mêmes classiques.
00:34:09Je ne veux pas
00:34:09votre sélecture de Dolto.
00:34:10On n'a pas lu
00:34:11les mêmes classiques
00:34:11de Dolto.
00:34:12Sonia, qu'il fallait
00:34:13écouter l'enfant
00:34:15et lui parler,
00:34:17lui considérer
00:34:17comme une personne.
00:34:18Peut-être que si on sortait
00:34:19les enfants des écrans
00:34:20et si on leur parlait
00:34:21davantage pour leur faire
00:34:23un récit auquel
00:34:23ils peuvent adhérer,
00:34:25ça serait peut-être
00:34:25un début de solution.
00:34:26Ça, c'est du Dolto
00:34:27dans le texte ?
00:34:27Je ne l'ai jamais lu.
00:34:29Ou alors c'est du Dirty Gold
00:34:30dans le texte ?
00:34:30Non, pardon.
00:34:31Dolto, dans les étapes
00:34:32par exemple de l'éducation,
00:34:33elle dit qu'il est très important.
00:34:34Alors, j'ai tout lu,
00:34:34donc là,
00:34:35elle dit qu'il est très important
00:34:38quand même le moment
00:34:38où vous privez
00:34:39qu'il faut apprendre aussi
00:34:40que c'est ça
00:34:41de devenir un être humain,
00:34:42c'est d'être privé
00:34:43d'abord du sens.
00:34:43Et après,
00:34:44elle parle de la récompense.
00:34:45Non, mais moi,
00:34:46je suis désolée,
00:34:47je ne crois pas du tout
00:34:48que père de Dolto,
00:34:50la papesse de Montessori,
00:34:51franchement,
00:34:52je ne suis pas d'accord avec ça.
00:34:53Mais vous allez proposer
00:34:54quel récit ?
00:34:54Il faut le construire,
00:34:55ce récit ?
00:34:55Ah oui,
00:34:56le construire.
00:34:57Sachant qu'aujourd'hui,
00:34:58un jeune sait quoi
00:34:59dans le quotidien ?
00:35:00Érosion du langage,
00:35:02le rap du matin au soir,
00:35:03j'ai rien contre le rap.
00:35:04Alors là,
00:35:04vous y allez un peu
00:35:05directement,
00:35:07on va dire,
00:35:07en général.
00:35:08Écoutez Mozart, Beethoven,
00:35:09on va pas écouter du rap,
00:35:11il y a un effet psychologique
00:35:13différent.
00:35:14Il faut écouter
00:35:15le récit du jeune d'abord,
00:35:17pas seulement imposer le nôtre.
00:35:19Mais pardonnez-moi,
00:35:20un homme,
00:35:20ça s'empêche
00:35:21avec un grand H.
00:35:22Oui, Camus,
00:35:22le père de Camus.
00:35:23Alors,
00:35:24qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
00:35:26ces adolescents
00:35:27ne s'empêchent pas ?
00:35:28Je raconte toujours
00:35:29la même anecdote
00:35:30parce qu'elle m'a marquée
00:35:31à vie.
00:35:31C'est le docteur Maurice Berger
00:35:33qui nous explique.
00:35:34Un jeune de 14 ans
00:35:35qui frappe vraiment à mort
00:35:37un ami d'enfance.
00:35:39Il le frappe,
00:35:40il le frappe,
00:35:40je vais pas raconter la scène,
00:35:42vous l'imaginez.
00:35:43Et arrive le dernier coup
00:35:44qui va être fatal
00:35:45et il ne le donne pas.
00:35:47Et le docteur Maurice Berger,
00:35:48dans son unité,
00:35:48lui demande,
00:35:49mais pourquoi ?
00:35:49Pourquoi dans le sens,
00:35:50qu'est-ce qui a fait
00:35:51que tu t'es retenue ?
00:35:52Elle dit,
00:35:52mais j'avais mal au bras,
00:35:53je n'en pouvais plus.
00:35:54Donc la seule chose
00:35:55qui a retenue,
00:35:56c'est la fatigue en réalité.
00:35:57Là, c'est l'absence
00:36:00d'empathie totale
00:36:01qui me semble quand même
00:36:02relever de quoi ?
00:36:04Ce que je veux dire,
00:36:07c'est que vous avez ça
00:36:07et vous avez l'effet
00:36:08pas de limite
00:36:09que décrivait le général.
00:36:11Ça se rejoint généralement.
00:36:12La génération...
00:36:14Non, mais ça,
00:36:14c'est plus générationnel.
00:36:15Vous avez des gens
00:36:16qui ont une empathie normale
00:36:17mais qui néanmoins
00:36:18sont élevés là-dedans.
00:36:19Et aussi,
00:36:20la victimisation pour tout
00:36:22et n'importe quoi.
00:36:24C'est-à-dire de dire
00:36:25tout le temps aux gens,
00:36:26de toutes les couches,
00:36:27tout le monde dit,
00:36:27alors les femmes,
00:36:28les enfants,
00:36:29les jeunes,
00:36:29vous êtes toujours victime.
00:36:31Et quand vous êtes victime,
00:36:32ça ne vous pousse pas
00:36:33à assumer la moindre responsabilité.
00:36:35Le goût de l'effort,
00:36:36l'admiration des héros,
00:36:37l'envie du dépassement.
00:36:38C'est intéressant,
00:36:39ça fait...
00:36:40L'homme ne s'en pêche plus.
00:36:41L'homme est d'admiration des héros
00:36:42et ça m'intéresse que...
00:36:43C'est-à-dire que vous pensez
00:36:45que les grandes figures,
00:36:46c'est ça qui est...
00:36:47Non, mais ça,
00:36:48je vous écoute avec intérêt.
00:36:49Je ne sais pas,
00:36:50mais dans une société...
00:36:51Qui vous admirez aujourd'hui ?
00:36:52Est-ce que les personnes
00:36:53que vous admirez
00:36:54sont en politique,
00:36:55sont dans le cinéma,
00:36:56sont dans la musique ?
00:36:57Ils sont morts.
00:36:57À qui vous avez envie
00:37:00de ressembler ?
00:37:00La grande difficulté...
00:37:01Nous avons eu des jeunes filles
00:37:03aujourd'hui
00:37:03qui étaient avec nous
00:37:04à CNews
00:37:05lors de la conférence de rédaction,
00:37:07des jeunes filles exceptionnelles,
00:37:08vraiment,
00:37:08qui ont eu des propositions
00:37:09formidables,
00:37:11qui sont juste derrière l'écran,
00:37:12enfin, derrière l'écran,
00:37:14de l'autre côté du plateau.
00:37:15Je ne voudrais pas les...
00:37:16Je les salue
00:37:17parce que les téléspectateurs
00:37:18ne les voient pas.
00:37:19Elles sont très mignoles.
00:37:20Justement,
00:37:20la grande difficulté...
00:37:22Cette jeunesse-là,
00:37:22mais cette jeunesse-là,
00:37:23on sent bien
00:37:24qu'elle s'est structurée,
00:37:26qu'elle s'est torsotée.
00:37:27C'est qu'on ne peut plus admirer
00:37:27quelqu'un sans mélange.
00:37:29Mais qui vous admirez ?
00:37:30Justement, je ne sais pas.
00:37:32Eh bien, moi,
00:37:32j'ai envie d'admirer
00:37:33des héros
00:37:33que j'ai connus
00:37:34dans l'histoire, par exemple.
00:37:39Comment ?
00:37:40J'aimerais bien trouver
00:37:41plus de gens vivants à admirer.
00:37:42N'hésitez pas à m'admirer
00:37:43si vous avez envie.
00:37:44Allez, je plaisante.
00:37:45Non, s'il vous plaît.
00:37:45Vous vous détournez de nous.
00:37:48S'il vous plaît.
00:37:49Est-ce que vous êtes d'accord
00:37:50qu'il y a un changement,
00:37:51en tous les cas, là ?
00:37:52Il y a un changement.
00:37:52Avant, c'est vrai,
00:37:54beaucoup de familles ne parlaient...
00:37:55Mais ça, c'est vraiment
00:37:56un respect qu'on doit
00:37:57aux familles de victimes.
00:37:58Chacun se comporte
00:37:58dans cette tragédie différemment.
00:38:02Personne ne peut porter
00:38:03de jugement, mais beaucoup.
00:38:04Moi, j'ai entendu
00:38:04beaucoup de gens disaient
00:38:05mais ils ne parlent pas
00:38:06quelle dignité.
00:38:07Mais je pense que parler,
00:38:08c'est de la dignité aussi.
00:38:09Aussi.
00:38:10Écoutez, c'est des familles
00:38:11qui parlent.
00:38:12C'est un entourage
00:38:13puisque Mélanie est venue
00:38:15ou a grandi
00:38:16dans un petit village,
00:38:18un hameau.
00:38:19Et Mickaël Dosantos,
00:38:21ou plutôt, attendez,
00:38:22pardonnez-moi.
00:38:23Non, c'est Chloé Tarka
00:38:24qui nous parle
00:38:24de cette émotion
00:38:25à sarcer le village,
00:38:26le hameau,
00:38:27où vivait Mélanie.
00:38:28Et où, eh bien,
00:38:29on rend hommage
00:38:30à sa mémoire.
00:38:31Hier soir,
00:38:35le village de Sarcès
00:38:36était plongé
00:38:37dans le silence.
00:38:39C'est ici
00:38:39que vivait Mélanie,
00:38:41maman du petit
00:38:41Timéo âgé de 4 ans.
00:38:43Elle laisse derrière elle
00:38:44sa famille bouleversée
00:38:46et le souvenir
00:38:46d'une femme lumineuse.
00:38:48Ça a toujours été
00:38:48la cousine,
00:38:50la petite étoile.
00:38:52Elle a toujours été
00:38:53adorable avec nous.
00:38:54C'était la seule
00:38:55qui n'avait pas de problème.
00:38:56C'était notre cousine adorée.
00:38:57Dans le village,
00:38:59la tristesse se mêle
00:39:00à l'indignation.
00:39:01Sébastien,
00:39:02voisin des parents
00:39:03de Mélanie,
00:39:03ne décolère pas
00:39:04et pointe la responsabilité
00:39:06des pouvoirs publics.
00:39:07Je suis très en colère
00:39:09parce qu'il n'y a rien
00:39:09qui se passe dans ce pays.
00:39:11Un jeune de 14 ans
00:39:11qui prend un couteau
00:39:12et qui tue quelqu'un,
00:39:15en fait,
00:39:15ce n'est pas possible.
00:39:16Ce n'est pas normal.
00:39:18Donc,
00:39:19il bouge un peu.
00:39:20À Sarcès,
00:39:20le maire connaissait bien
00:39:21Mélanie.
00:39:22À ses côtés,
00:39:23elle avait été
00:39:23conseillère municipale
00:39:24pendant 5 ans.
00:39:25Pour ce petit village
00:39:27de moins de 100 habitants,
00:39:28la tragédie
00:39:29paraît d'autant
00:39:30plus invraisemblable.
00:39:31Nous,
00:39:31on n'est pas du tout
00:39:32habitués à ça.
00:39:33Il n'y a pas de violence,
00:39:34il n'y a rien.
00:39:35C'est un petit village
00:39:35tranquille.
00:39:37Voilà,
00:39:37on ne comprend pas.
00:39:38Il faudrait essayer
00:39:39de passer outre.
00:39:40Je ne sais pas comment,
00:39:40mais pas de haine,
00:39:43pas de rancœur.
00:39:44Parce qu'il reste le petit,
00:39:45il faut absolument vivre
00:39:46pour le petit qui reste.
00:39:47Les parents de Mélanie
00:39:48étaient en voyage en Espagne
00:39:50lorsqu'ils ont appris
00:39:51la terrible nouvelle.
00:39:52C'est en urgence
00:39:53qu'ils sont rentrés hier
00:39:54dans le village de Sarcès
00:39:55où ils ont pu se réunir
00:39:56en famille.
00:39:58Je vais vous faire écouter
00:39:59le préfet de police
00:40:00de Paris ce matin
00:40:02lors de la grande interview
00:40:03sur CNews Europe 1.
00:40:04J'ai posé la question
00:40:05d'entrée de jeu
00:40:05parce que j'ai repris
00:40:06ce que m'avait dit
00:40:07il y a quelques années
00:40:08l'ancien garde des Sceaux
00:40:09Éric Dupond-Moretti.
00:40:11Je lui ai parlé
00:40:12de faits de société à l'époque.
00:40:14Il avait déjà contesté cela
00:40:17et il a dit
00:40:17« Madame, la France
00:40:18n'est pas un coupe-gorge ».
00:40:20Moi, je ne rentre pas
00:40:22dans ce débat.
00:40:23Un coupe-gorge,
00:40:24c'est chaque coin de rue
00:40:25évidemment,
00:40:25ce qui n'est pas le cas.
00:40:26Ce n'est pas le cas.
00:40:27Ce n'est pas le cas.
00:40:27Alors, écoutons
00:40:28le préfet de police de Paris
00:40:30qui répond à cette question.
00:40:35Les chiffres continuent
00:40:36de baisser.
00:40:36La délinquance baisse.
00:40:37Donc, dire que la France
00:40:38est un coupe-gorge
00:40:38me paraît très exagéré
00:40:40comme formule.
00:40:41En revanche,
00:40:41le fait que
00:40:42et il faut s'en inquiéter
00:40:44chez les mineurs,
00:40:45on est une montée
00:40:45de la violence.
00:40:46Nous, on le voit
00:40:47sur l'agglomération parisienne
00:40:48dans les affrontements
00:40:48entre bandes
00:40:50où de plus en plus
00:40:51d'armes blanches
00:40:52sont utilisées.
00:40:52Ces affrontements
00:40:53augmentent légèrement.
00:40:54Donc, c'est une vraie préoccupation.
00:40:56On le voit effectivement
00:40:57dans des rixes
00:40:58qu'il peut y avoir
00:40:58entre jeunes
00:40:59où très rapidement
00:41:00effectivement
00:41:00des armes blanches
00:41:01sont utilisées.
00:41:03Je ne sais pas,
00:41:04est-ce que c'est de la prudence ?
00:41:05Est-ce que, par exemple,
00:41:06on a démarré l'entretien
00:41:08et de manière générale,
00:41:10les chiffres
00:41:10de la délinquance
00:41:11baissent ?
00:41:12Monsieur le Préfet Nuez
00:41:13est un grand serviteur
00:41:14de l'État.
00:41:15Il fait quand même
00:41:16de belles choses
00:41:17sur Paris,
00:41:19mais il est face
00:41:19à la réalité.
00:41:19Alors, on va en parler.
00:41:20Non, mais il ne peut pas
00:41:21tout dire.
00:41:22Il est dans un rôle.
00:41:24Et pourquoi
00:41:24il ne peut pas tout dire ?
00:41:26Parce que dire
00:41:26ce qui s'est passé
00:41:27cette nuit-là,
00:41:28par exemple,
00:41:28ça peut être très dérangeant.
00:41:30Dire que s'agissant
00:41:31des saisies d'armes blanches,
00:41:34on est passé
00:41:35de 6 000
00:41:35à 6 500 saisies.
00:41:37Donc, d'ailleurs,
00:41:38il reconnaît que
00:41:39la violence
00:41:40chez les jeunes augmente.
00:41:40en fait, moi,
00:41:42je rejoins ce que me disait
00:41:43Mme Brugère
00:41:44tout à l'heure.
00:41:45D'ailleurs, il y avait
00:41:45un excellent livre
00:41:46qui avait été écrit
00:41:47d'un lieutenant
00:41:48qui est le gendarmerie,
00:41:49Jean-Luc Matelis,
00:41:50sur la façon
00:41:50dont trafiquaient
00:41:51les indicateurs.
00:41:53Bon, qui était d'ailleurs
00:41:54venu sur le plateau.
00:41:55Mais non, mais il y a eu
00:41:56un mensonge organisé.
00:41:58Mais pendant des années,
00:41:59on demandait les chiffres
00:42:00sur les attaques au couteau.
00:42:00Et on ne prend pas
00:42:01en considération
00:42:02les enquêtes de victimation.
00:42:03Et je regarde d'ailleurs
00:42:04la suppression
00:42:04de l'Observatoire national
00:42:06de la délinquance
00:42:06et la réponse pénale.
00:42:07Mais voilà.
00:42:08Alors pardonnez-moi,
00:42:09pourquoi on casse
00:42:09ces thermomètres ?
00:42:11Mais parce que
00:42:11si on disait la vérité,
00:42:13ce serait trop angoissant.
00:42:16Moi, je la trouve pas.
00:42:17Je préférerais la vérité,
00:42:19c'est évident.
00:42:20Mais on voit bien
00:42:21avec quelle maestria
00:42:22on falsifie les chiffres.
00:42:24La vérité,
00:42:25on n'a pas le pris,
00:42:26mais la qualité...
00:42:26On ne les donne pas
00:42:28parce que, évidemment,
00:42:29la société
00:42:30ne le supporterait pas.
00:42:32Mais chacun a sa vérité,
00:42:33malheureusement.
00:42:34Mais surtout,
00:42:34ça montrerait encore plus
00:42:36l'impuissance
00:42:37des pouvoirs publics.
00:42:38Oui, mais s'il posait
00:42:39le diagnostic,
00:42:40d'abord,
00:42:41moi, je trouve
00:42:41qu'il sortirait grandi
00:42:42de poser le diagnostic.
00:42:43Je ne pense pas
00:42:43en prenant qu'une question
00:42:44qui pourrait être contestée
00:42:45par le passé.
00:42:46Les armes blanches
00:42:47dans les cartables,
00:42:48les sacs de nos ados
00:42:50en collège ou lycée
00:42:51est aujourd'hui
00:42:52un fait incontestable.
00:42:53Dans nos ados,
00:42:54nos ados,
00:42:55certains quand même,
00:42:56nos.
00:42:56Non, non, mais je veux dire,
00:42:57ce n'est pas non plus...
00:42:57Les ados.
00:42:59Un très grand nombre d'ados,
00:43:01oui.
00:43:02Beaucoup d'ados.
00:43:02C'est un fait incontestable.
00:43:04Arme blanche,
00:43:04ça veut dire couteau,
00:43:06machette, hache, etc.
00:43:07Non, mais pardon,
00:43:08de rentrer dans le détail.
00:43:08C'est un fait incontestable
00:43:09qui pourrait être contesté
00:43:10il y a encore quelques temps.
00:43:12Mais c'était contesté,
00:43:12vous avez raison.
00:43:13Donc là, ça ne l'est plus.
00:43:14Ça ne l'est plus.
00:43:15Pas par tout le monde.
00:43:16Oh, si, là, il me semble...
00:43:17Oh, vraiment ?
00:43:18Je vais vous faire écouter,
00:43:18je vais vous faire passer en boucle
00:43:19un acte de torture sur vous,
00:43:22les débats à l'Assemblée nationale
00:43:23dans une partie de l'hémicycle.
00:43:24Qu'est-ce qu'on vous a fait ?
00:43:25On est punis ?
00:43:27Mais d'ailleurs,
00:43:29c'est intéressant de voir,
00:43:30en réalité, on verra.
00:43:31Peut-être qu'on peut voir
00:43:31les quelques réactions politiques.
00:43:33Je demande à France
00:43:33si on a quelques instants,
00:43:35on n'a pas le temps.
00:43:36En réalité, personne n'a la réponse.
00:43:38Parce que tout le monde sait
00:43:38qu'elle est tellement globale,
00:43:39qu'il y a tellement une refondation,
00:43:41une reconstruction,
00:43:41ce que vous disiez au début,
00:43:44que ça appelle à la modestie aussi.
00:43:48Par exemple,
00:43:48moi je pense au système asiatique.
00:43:50L'école asiatique,
00:43:51si vous voulez,
00:43:52elle a certainement des tas de défauts,
00:43:54mais en tous les cas,
00:43:54les gars m'apprennent
00:43:55et visiblement,
00:43:56les gens respectent les professionnels.
00:43:59Je vais vous donner
00:43:59un autre exemple.
00:44:00Tenez-vous bien.
00:44:01L'école française,
00:44:02il y a quelque temps.
00:44:03Comment ?
00:44:04L'école française.
00:44:04Il y avait une ritualisation.
00:44:05Oui, oui.
00:44:06Mais moi qui suis très légèrement
00:44:08plus vieille que vous,
00:44:09j'ai même connu
00:44:09à Éviter-sur-Seigne,
00:44:11une école publique
00:44:12de très bonne qualité.
00:44:13Je pense qu'on va faire
00:44:14vieux combattants.
00:44:15On fait un tour de...
00:44:16Olivier, Olivier.
00:44:18Olivier va se lever.
00:44:19On n'a pas marqué la fois.
00:44:20Non, non, non.
00:44:21Parce que là,
00:44:22tu vas nous manquer.
00:44:23Camarades.
00:44:24Camarades, oui.
00:44:25Quelle école vous avez connue ?
00:44:26L'école du parti.
00:44:27L'école du bonheur.
00:44:29Oui, aussi.
00:44:29Elle était très structurée.
00:44:31Il y avait beaucoup de disciplines.
00:44:32Il n'arrivait pas
00:44:32au retard en cours.
00:44:33Je peux te le dire.
00:44:34Et il y avait une verticalité.
00:44:34Dans l'école publique.
00:44:36Et il y avait une verticalité.
00:44:37Obligatoire.
00:44:38Là, voilà.
00:44:39L'école élémentaire.
00:44:40Collège, lycée.
00:44:41J'ai eu de formidables enseignants
00:44:42à qui je pense souvent.
00:44:43Est-ce que vous vous rappelez,
00:44:44est-ce que chacun d'entre vous
00:44:45se rappelle d'un enseignant en particulier
00:44:47qui l'a marqué ?
00:44:48Oui.
00:44:48Marqué positivement,
00:44:49ne m'en racontez pas.
00:44:50Oui, d'un vieux,
00:44:51mon institutrice.
00:44:52D'accord.
00:44:52Oui.
00:44:53C'est grâce à elle,
00:44:54donc, ou à cause d'elle ?
00:44:55D'accord.
00:44:56Moi, c'était des profs de français.
00:44:59Il y en a qui nous avait fait jouer
00:45:00Don Juvent.
00:45:01J'ai un souvenir de Louis.
00:45:02Je n'ai pas envie de demander
00:45:03quel rôle vous avez joué.
00:45:05Non, en plus, c'est improbable.
00:45:06Ah bon ?
00:45:07Ah, alors, laissez-nous deviner.
00:45:08J'ai joué Elvire.
00:45:09Elvire, j'étais sûre,
00:45:10j'allais vous le dire.
00:45:12Vous voyez qu'on peut faire
00:45:13des rôles de composition.
00:45:14Non, au contraire.
00:45:16Bon, on va marquer la pause.
00:45:17Ça fait du bien.
00:45:18Je peux dire,
00:45:19c'est une parenthèse de sourire
00:45:20dans une actualité tragique.
00:45:23On va écouter des riverains
00:45:24pour ce qui s'est passé
00:45:26la nuit de la victoire du PSG.
00:45:27Vraiment, moi, je vous demanderais
00:45:28dans une telle situation
00:45:29ce que vous aurez fait.
00:45:31Et ça s'est pressé
00:45:31quasiment en direct ce matin
00:45:33puisque le préfet de police de Paris,
00:45:35il ne m'en voudra pas
00:45:35de révéler quelques détails,
00:45:36mais juste avant l'entretien,
00:45:38il allait vérifier
00:45:39parce qu'il y a eu le coup de fil
00:45:40pour, eh bien, finalement,
00:45:42corroborer ce qui a été dit
00:45:43sur l'antenne.
00:45:44Je l'apprends sur votre plateau.
00:45:44Oui.
00:45:45Là, je viens de l'apprendre
00:45:46quand vous l'avez annoncé.
00:45:47On va en parler.
00:45:48A tout de suite.
00:45:50Au café.
00:45:52Non, ça peut être aussi une réalité.
00:45:54Merci d'être avec nous.
00:45:56Retour en plateau en direct
00:45:57pour Midi News.
00:45:58Avec cette question,
00:45:58que s'est-il passé
00:45:59le soir de la victoire du PSG ?
00:46:01Vous avez vu les images
00:46:02des violences,
00:46:03des scènes d'émeutes,
00:46:04mais aussi dans certaines zones
00:46:05de la capitale,
00:46:06des tentatives d'intrusion,
00:46:08pas seulement dans les images,
00:46:09mais même jusqu'aux abords
00:46:11des appartements
00:46:12des riverains tétanisés
00:46:13que vous allez écouter
00:46:14en exclusivité sur CNews
00:46:16avec la réaction,
00:46:17notamment ce matin,
00:46:18du préfet de police de Paris.
00:46:19Mais tout d'abord,
00:46:20il est 13h,
00:46:20place au journal.
00:46:21Rebonjour à vous.
00:46:22Sommayal Abidi.
00:46:23Bonjour Sonia.
00:46:24Bonjour à tous.
00:46:25On prend tout de suite
00:46:25la direction de nos gens
00:46:27en Haute-Marne.
00:46:28Et au lendemain du meurtre
00:46:29de Mélanie,
00:46:30cette surveillante de 31 ans,
00:46:32poignardée par un élève
00:46:33du collège,
00:46:34Françoise Dolto,
00:46:35l'émotion est toujours
00:46:36vive sur place.
00:46:37Marie-Victoire Diodonné.
00:46:38Oui, exactement.
00:46:42Sommayal,
00:46:43comme vous pouvez le voir
00:46:44derrière moi,
00:46:44la quantité de fleurs
00:46:46présentes sur la grille
00:46:48de ce collège
00:46:49a presque triplé
00:46:50depuis la veille.
00:46:52Alors, ces fleurs,
00:46:53elles ont été déposées
00:46:55de temps en temps
00:46:55par des élèves
00:46:57qui sortaient
00:46:57de leur audition
00:46:58avec les gendarmes.
00:46:59C'est notamment le cas
00:47:01de Romane et de Louis
00:47:03avec qui nous avons pu
00:47:04nous entretenir.
00:47:05Ils ont été interrogés
00:47:06et écoutés par les gendarmes
00:47:08parce qu'ils connaissaient
00:47:10le jeune homme.
00:47:11Ils décrivent
00:47:12un individu,
00:47:13un collégien,
00:47:14la plupart du temps
00:47:15très sympathique,
00:47:16drôle,
00:47:17mais parfois
00:47:18comme lunatique.
00:47:19Ils nous ont notamment
00:47:21fait remonter
00:47:22une exclusion
00:47:24qui avait eu lieu
00:47:26après avoir étranglé
00:47:28un autre élève
00:47:29de ce collège.
00:47:30évidemment,
00:47:30ce sont des informations
00:47:32toutes récentes
00:47:34qui viennent d'arriver.
00:47:35Nous avons aussi
00:47:36rencontré une ancienne
00:47:37collègue de Mélanie
00:47:39du temps où elle était
00:47:40coiffeuse
00:47:40à quelques centaines
00:47:42de mètres de là.
00:47:43Elle décrit bien sûr
00:47:43une jeune femme solaire
00:47:45admirable.
00:47:46En tout cas,
00:47:46on sent bel et bien
00:47:47ici les heures passant.
00:47:49Un deuil à la fois
00:47:50personnel
00:47:50mais aussi un deuil
00:47:51à l'échelle
00:47:52de cette commune
00:47:53de Nogent.
00:47:54Une commune très unie
00:47:55où les liens
00:47:56paraissent très soudés
00:47:58et resserrer.
00:47:59En tout cas,
00:47:59une conférence de presse
00:48:01se tiendra à 17h
00:48:02au tribunal ce soir.
00:48:04Elle permettra sûrement
00:48:05d'éclairer quelques zones
00:48:06d'ombre de cet individu
00:48:07encore en garde à vue
00:48:08actuellement.
00:48:09Merci pour toutes
00:48:10ces précisions.
00:48:11Marie-Victoire,
00:48:11merci également à Thibaut Marcheteau
00:48:13qui vous accompagne.
00:48:15Et face à cette multiplication
00:48:16des attaques
00:48:17voire de meurtres,
00:48:18Laurent Nouniez
00:48:18dans le sillage
00:48:19de François Bayrou.
00:48:20Cédit ce matin,
00:48:21votre micro
00:48:22se nia en faveur
00:48:23d'un élargissement
00:48:24de l'interdiction
00:48:25de la vente d'armes blanches
00:48:26aux mineurs.
00:48:26Écoutez.
00:48:28Aujourd'hui,
00:48:29au moment où on se parle,
00:48:31la vente des armes
00:48:32de catégorie D,
00:48:32c'est-à-dire les dagues,
00:48:33les poignards,
00:48:34les vraies armes
00:48:35sont interdites aux mineurs
00:48:36mais pas le reste.
00:48:37On peut acheter
00:48:38des armes blanches
00:48:39quand on est mineur.
00:48:40Sans procurer
00:48:40dans la cuisine familiale.
00:48:41Sans procurer
00:48:42dans la cuisine familiale.
00:48:42Et ça,
00:48:42on ne peut pas interdire
00:48:43l'accès à la cuisine familiale.
00:48:44Mais quand vous interdisez
00:48:45la vente des armes blanches
00:48:46aux mineurs,
00:48:47vous donnez déjà
00:48:47un signal fort.
00:48:49On donne un signal très fort.
00:48:50Et donc c'est une mesure
00:48:50évidemment
00:48:51qui est extrêmement importante
00:48:52et nous,
00:48:53en tout cas,
00:48:53nous l'attendons.
00:48:55Vive émotion également
00:48:56en Autriche.
00:48:57Vous allez découvrir
00:48:57les images
00:48:58de la minute de silence
00:48:59qui s'est tenue ce matin
00:49:01après la tuerie sans précédent
00:49:03dans un lycée de Grazières.
00:49:04Tuerie durant laquelle
00:49:0610 personnes,
00:49:06dont un Français de 17 ans,
00:49:08ont été tués par balle
00:49:09par un ancien élève
00:49:09qui s'est ensuite suicidé.
00:49:12Et puis,
00:49:13on termine ce journal
00:49:14avec cette donnée inquiétante
00:49:15en matière de climat.
00:49:16Entre le 15 et le 21 mai,
00:49:18la glace a fondu
00:49:1917 fois plus vite
00:49:21que la moyenne historique
00:49:22au Groenland.
00:49:23Selon le réseau scientifique
00:49:24World Weather Attribution,
00:49:26cette fonte record
00:49:27est due à une vague
00:49:28de chaleur record
00:49:28qui a aussi touché
00:49:29l'Islande.
00:49:31Voilà pour le tour d'horizon
00:49:33de l'actualité
00:49:34à 13h, Sonia.
00:49:35Merci à vous,
00:49:36chère Somaïa.
00:49:37J'ai écouté avec attention
00:49:39comme téléspectateurs
00:49:40votre journal.
00:49:42Je rappelle la phrase
00:49:43de la ministre de l'Éducation.
00:49:44Elle l'a dit
00:49:44dans Le Parisien.
00:49:45Elisabeth Borne a dit
00:49:46que cette adolescente
00:49:47ne présentait pas
00:49:48de difficultés particulières.
00:49:50Et là,
00:49:50notre journaliste sur place,
00:49:51Marie-Victoire Diodonné,
00:49:52a confirmé
00:49:53ce qui a été écrit
00:49:54dans Le Parisien.
00:49:55C'est-à-dire qu'il s'est quand même
00:49:56rendu coupable
00:49:57que de tentatives d'étranglement
00:49:58sur ses camarades
00:50:00de coups de poing,
00:50:00de coups derrière la tête,
00:50:01par surprise,
00:50:02de cris d'animaux.
00:50:03Il y a toute une liste
00:50:05d'un comportement.
00:50:07Je ne sais pas,
00:50:08monsieur le policier,
00:50:09bonjour à vous,
00:50:09cher Jean-Christophe Couville.
00:50:10Bonjour à vous.
00:50:11Merci d'être là,
00:50:13d'être secrétaire national
00:50:13d'Unité police.
00:50:14On va en parler tout à l'heure.
00:50:16Mais je crois que c'est important
00:50:16de comprendre
00:50:17qu'elle peut être
00:50:18un comportement normal,
00:50:19d'un comportement
00:50:20qui ne présente pas
00:50:21de difficultés particulières.
00:50:22On y reviendra.
00:50:23Mais tout d'abord,
00:50:24avec vous notamment
00:50:25et avec le général Cavalli,
00:50:27avec Philippe Bilger,
00:50:28avec Elisabeth Lévy,
00:50:29Olivier d'Artugol,
00:50:30je voudrais qu'on évoque
00:50:30ce qui s'est passé
00:50:31le soir de la victoire du PSG.
00:50:34Ces violences,
00:50:34ces scènes d'émeute,
00:50:35mais pas seulement,
00:50:36puisqu'il y a eu aussi,
00:50:37en particulier,
00:50:38alors c'est vraiment
00:50:38centré ou concentré
00:50:39dans la capitale,
00:50:41certaines zones,
00:50:41certains arrondissements
00:50:44tentatives d'intrusion
00:50:45d'immeubles et d'appartements.
00:50:47Vous allez vraiment
00:50:48entendre des témoignages,
00:50:49là on peut le dire,
00:50:50qu'on n'a pas entendus ailleurs,
00:50:53où des riverains racontent,
00:50:54notamment une gardienne d'immeubles,
00:50:56une nuit d'angoisse.
00:50:57Ils ont été tétanisés.
00:50:58Ils ont cru que les émeutiers,
00:51:00les casseurs,
00:51:01allaient pénétrer
00:51:01dans leur domicile,
00:51:03ce qui est le sein des soeurs
00:51:04quand même.
00:51:05C'est la dernière limite,
00:51:07la frontière qui protège
00:51:09votre intégrité physique.
00:51:11Regardez ce sujet
00:51:12de Célia Judas.
00:51:14Comme chez cette gardienne
00:51:19d'un immeuble
00:51:19situé dans le 16e arrondissement
00:51:21de Paris,
00:51:22une dizaine d'intrusions
00:51:24ont tué lieu au domicile
00:51:25de particuliers
00:51:26habitant le quartier
00:51:27dans la nuit du 1er juin dernier.
00:51:29Durant près de 2h30,
00:51:30la jeune femme et sa famille
00:51:31se réfugient dans leur cave
00:51:33pour échapper aux cambrioleurs.
00:51:35C'était juste pour sauver la petite.
00:51:37On s'est dit
00:51:37qu'on se fasse réfugier.
00:51:38S'ils entrent,
00:51:39ils saccagent l'appartement,
00:51:41ils saccagent,
00:51:42s'ils cassent,
00:51:42ils cassent.
00:51:43Mais nous,
00:51:44on se protège
00:51:44pour la petite
00:51:45parce qu'elle était
00:51:46complètement paniquée.
00:51:48Pillage,
00:51:49agression
00:51:49ou encore cambriolage,
00:51:51de nombreux riverains
00:51:52racontent une nuit
00:51:52d'une extrême violence.
00:51:54Ils ont vraiment cassé
00:51:55la porte blindée,
00:51:56une grosse porte blindée.
00:51:58Ils ont rentré.
00:51:59Au premier étage,
00:52:00ils n'ont pas réussi
00:52:01mais ils ont mis
00:52:01un tel biche.
00:52:02À l'intérieur,
00:52:03tout est cassé.
00:52:04Au-delà des dégâts matériels,
00:52:06certains habitants
00:52:07encore sous le choc
00:52:08confient à avoir eu peur
00:52:09pour leur vie.
00:52:10En gros montant,
00:52:11j'ai gardé un couteau
00:52:11dans mon entrée,
00:52:12j'ai gardé un couteau
00:52:13au pied de ma chambre
00:52:13à l'intérieur
00:52:14sur mon quelqu'un à l'entrée.
00:52:15C'est un état juste
00:52:16de stress constant.
00:52:18Encore là,
00:52:18j'ai encore du mal
00:52:18un peu à endormir,
00:52:19même à en parler.
00:52:20Après,
00:52:20je ne pense pas
00:52:21que l'objectif
00:52:22était de devenir cambriolé.
00:52:23C'est ce que je pense
00:52:23que c'est tout
00:52:24qu'ils auraient pu le faire.
00:52:25Je pense que c'est vraiment
00:52:25de casser,
00:52:26de voir que les gens ont peur.
00:52:28Nous,
00:52:28on est en état de stress.
00:52:30On peut juste survivre.
00:52:31On ne sait pas
00:52:32ce qui peut se passer.
00:52:33À la suite de la victoire
00:52:34du Paris Saint-Germain
00:52:35en Ligue des champions,
00:52:36491 interpellations
00:52:38ont eu lieu
00:52:38dans la capitale,
00:52:40dont 70% réalisées
00:52:42dans les 16, 17
00:52:43et 8e arrondissements
00:52:44de Paris.
00:52:45Alors,
00:52:46ces témoignages
00:52:47que vous venez de voir,
00:52:48ils ont été récoltés,
00:52:50collectés par un journaliste.
00:52:52C'est un travail d'enquête
00:52:52à Mori Bucco
00:52:54qui est allé tout simplement
00:52:55faire une enquête
00:52:56de voisinage
00:52:56aux abords
00:52:57des lieux
00:52:57où il y a eu des violences
00:52:58et des scènes d'émeute.
00:53:00C'est vraiment concentré
00:53:00sur trois arrondissements
00:53:02et de ce qu'il nous a dit aussi,
00:53:04mis à part
00:53:04ce que vous avez vu,
00:53:05c'est que véritablement,
00:53:06il y a eu une très,
00:53:07très grande angoisse.
00:53:08Jean-Christophe Coupi,
00:53:09je crois qu'on sent
00:53:12véritablement
00:53:13et les riverains
00:53:13qui ont été victimes
00:53:14de cela,
00:53:15qui ont eu peur
00:53:16d'être véritablement
00:53:17touchés dans leur intégrité,
00:53:18l'ont témoigné.
00:53:19Mais ce qui ressort,
00:53:20c'est que les forces de l'ordre
00:53:21ne peuvent pas être partout
00:53:22et qu'il y a eu des zones
00:53:24qui étaient complètement...
00:53:25C'est-à-dire que la dernière,
00:53:26je le répète,
00:53:27la dernière protection frontière,
00:53:28c'était la porte d'entrée
00:53:29et avec un pied de biche,
00:53:31ils ont réussi
00:53:31à faire sauter
00:53:32certaines portes d'humeur.
00:53:34Quand vous avez
00:53:34des milliers de personnes
00:53:35qui déferlent sur Paris
00:53:37et du coup,
00:53:38à un moment donné,
00:53:39effectivement,
00:53:39c'est l'anarchie
00:53:40qui règne,
00:53:42les seules forces de police
00:53:43et de gendarmerie,
00:53:44ils sont là pour ramener l'ordre.
00:53:45Et à un moment donné,
00:53:46ce n'est plus du maintien de l'ordre,
00:53:47c'est du rétablissement d'ordre.
00:53:48Et moi, mes collègues,
00:53:49quand ils sont arrivés,
00:53:50ils m'ont dit,
00:53:50franchement,
00:53:51on n'avait jamais vu ça.
00:53:52On avait déjà vu des émeutes,
00:53:54on avait déjà vu des niveaux,
00:53:56notamment suite à l'affaire Naël,
00:53:58etc.
00:53:58Mais ils me disent,
00:53:59mais là,
00:53:59c'était de la haine,
00:54:00c'était vraiment,
00:54:01histoire vraiment de tout casser,
00:54:03c'était de la meute,
00:54:03c'était une meute des hordes.
00:54:05Voilà, des hordes qui arrivent
00:54:06et ils disent,
00:54:06nous, on arrive à 2-3 voitures,
00:54:08on n'est pas en unité constituée
00:54:09parce qu'il faut qu'on aille
00:54:10dans plein d'endroits.
00:54:11Et en fait,
00:54:12on a un problème
00:54:12parce qu'en face,
00:54:13ils sont organisés,
00:54:14ils ont des mortiers d'artifice
00:54:15et ils nous tiennent à distance
00:54:16à 60-70 mètres,
00:54:18là où nous,
00:54:19nos lanceurs de balles de défense
00:54:20peuvent à peine arriver à 40 mètres.
00:54:23Donc en fait,
00:54:23ils ont compris en face
00:54:25que s'ils nous maintiennent à distance
00:54:27et ils étaient équipés pour ça,
00:54:28en fait,
00:54:29on ne peut pas intervenir comme il faut.
00:54:30Il n'y a que le nombre
00:54:30qui peut permettre d'intervenir.
00:54:32Donc maintenant,
00:54:33s'il faut réellement
00:54:34qu'on en arrive comme au JO,
00:54:36vous savez ce qu'il faut faire,
00:54:37il faut recruter 20 à 30 000 policiers de plus
00:54:39et là,
00:54:40on arrivera peut-être
00:54:40à un moment donné
00:54:41à pacifier vraiment.
00:54:42Après,
00:54:42on a fait tout ce qu'on a pu
00:54:43avec les moyens du bord.
00:54:44Éviter la casse.
00:54:45Éviter la casse,
00:54:46mais vous savez qu'ils allaient...
00:54:47Bancariser des villes
00:54:48et puis des drones
00:54:49et puis des reconnaissances
00:54:50avec des caméras algorithmiques.
00:54:52Non,
00:54:52mais dans quelle société on est,
00:54:53en fait ?
00:54:54C'est ça la vraie question.
00:54:55C'est est-ce que c'est cette société-là
00:54:56qu'on veut
00:54:56pendant 10, 15, 20 ans
00:54:58ou à ce qu'à un moment donné,
00:55:04et encore,
00:55:05je peux vous dire
00:55:05qu'on a fait le boulot,
00:55:06les collègues étaient exténués,
00:55:07ils ont fini à 5 heures du matin,
00:55:09on les faisait reprendre,
00:55:09certains à 13 heures
00:55:10pour aller faire la parade
00:55:12des Champs-Elysées.
00:55:13Ça, c'est scandaleux.
00:55:14Mais oui,
00:55:14mais c'est...
00:55:15Que la parade ait eu lieu,
00:55:16ça, ça m'a...
00:55:17C'est le quotidien des policiers.
00:55:18Donc en fait,
00:55:19on se donne à fond,
00:55:21on fait tout ce qu'on peut,
00:55:22mais il va falloir vraiment
00:55:23un rétex,
00:55:24un retour d'expérience.
00:55:25On l'avait déjà demandé
00:55:26à l'époque des émeutes sur Naël.
00:55:29Encore une fois,
00:55:30c'est toujours la même chose.
00:55:31Notre administration
00:55:31nous promet des choses
00:55:33et quand on demande des rétex,
00:55:34on passe à une autre séquence.
00:55:36Et là, aujourd'hui,
00:55:36on voit bien que malheureusement,
00:55:37ça a de l'avenir
00:55:38et que si on ne trouve pas
00:55:39justement des méthodes
00:55:41d'action très rapides
00:55:43et que nous donnent aussi,
00:55:44je parle de l'armement intermédiaire,
00:55:46parce qu'il faut qu'on regarde
00:55:47comment on peut faire
00:55:48pour faire face à ça,
00:55:49si on ne se pose pas ces questions,
00:55:51ma foi,
00:55:51je pense être très compliqué pour l'avenir.
00:55:53Est-ce qu'on a à souvenir
00:55:54d'une répression, oui,
00:55:56en tout cas d'une réaction
00:55:57de l'exécutif plus forte
00:55:59sur le plan policier
00:56:00à la fin du mouvement
00:56:01des Gilets jaunes ?
00:56:03Est-ce que le maintien
00:56:03de l'ordre
00:56:05par rapport à cette période-là
00:56:06a évolué ?
00:56:07Est-ce que ce qui avait été
00:56:08mis en place à l'occasion
00:56:10ne l'a pas été ?
00:56:11Mais ce n'est pas comparable.
00:56:12Mais je pose la question
00:56:13à ne l'a pas été,
00:56:14parce qu'il y a beaucoup
00:56:15de vos collègues
00:56:15qui me le disent.
00:56:16Ce n'est pas comparable ?
00:56:16Non, parce qu'en fait,
00:56:18ce n'est pas la même...
00:56:19Alors, les Gilets jaunes,
00:56:20c'est du maintien de l'ordre,
00:56:22mais à un moment donné,
00:56:22on a été débordés aussi
00:56:23parce que c'est du maintien de l'ordre
00:56:24qui a lieu dans plusieurs villes
00:56:26dans toute la France.
00:56:27Et donc, vous avez aussi,
00:56:28vous, à un moment donné,
00:56:28une capacité de projection
00:56:30de force mobile.
00:56:31On compare des manifestants
00:56:32à des casseurs.
00:56:33Et là, c'est différent.
00:56:34Là, ils arrivent
00:56:34avec une intention...
00:56:35Il y avait aussi des casseurs
00:56:36au dernier moment.
00:56:37Oui, mais au dernier moment.
00:56:39Parce que ça qui avait été
00:56:40mon métier pendant des années.
00:56:41Pardon, en général, c'est vrai.
00:56:42C'est vrai.
00:56:44Simplement, et là,
00:56:44je rebondis sur ce qui a été dit,
00:56:46ce n'est pas du tout comparable.
00:56:47On est sur une féminologie
00:56:49qui n'a rien à voir
00:56:49entre ce qui s'est passé
00:56:50pendant les Gilets jaunes
00:56:51et ce type de phénomène.
00:56:53Et là, on va y revenir.
00:56:55Parce que, il faut reprendre,
00:56:58on a parlé des émeutes de 2023.
00:57:01Plus de 270 commissariats,
00:57:02brigades, postes de police municipaux
00:57:04attaqués.
00:57:05Bon, un des scénarios
00:57:07qu'il faudra enfin prendre en compte
00:57:08sur Paris et ses environs,
00:57:10c'est un phénomène
00:57:11de submersion massif.
00:57:12Parce que là,
00:57:13ils étaient quelques milliers.
00:57:14Donc, les policiers
00:57:15et les gendarmes
00:57:15ont fait leur travail.
00:57:17Ils ont limité les dégâts.
00:57:19Mais se pose la question aujourd'hui
00:57:20d'une mutation
00:57:21dans les phénomènes
00:57:22où ces individus
00:57:25veulent rentrer
00:57:26dans les appartements,
00:57:29dans les domiciles privés,
00:57:30on change complètement
00:57:31là de configuration.
00:57:33Bon, et donc,
00:57:35mais c'est un problème plus large.
00:57:36On a laissé se développer
00:57:37dans l'environnement parisien
00:57:38des zones de non-droit
00:57:40qui sont les creusets de cela.
00:57:42Vous savez de quel quartier
00:57:43on parle, hein ?
00:57:44Huitième arrondissement,
00:57:45Xe siècle arrondissement,
00:57:46pour ceux qui ne sont pas...
00:57:47La police ?
00:57:47Oui, mais elle était débordée,
00:57:49la police.
00:57:49Elle ne pouvait pas...
00:57:50Donc, ça veut dire
00:57:51que l'augmentation...
00:57:52Je suis...
00:57:53Augmenter les forces de l'ordre.
00:57:55On a augmenté
00:57:56les forces de l'ordre.
00:57:57On a retrouvé le niveau
00:57:59d'avant la saignée
00:58:00de la RGPP.
00:58:01On est au-dessus.
00:58:02On les arme
00:58:02de plus en plus.
00:58:03Mais est-ce que ça résout
00:58:04le problème de fond ?
00:58:06C'est-à-dire
00:58:06comment protéger Paris
00:58:07demain
00:58:08si ce phénomène
00:58:09prend encore de l'empre ?
00:58:10Vous dites Paris,
00:58:11je le précise un peu.
00:58:12Ceux qui regardent...
00:58:13Non, mais parce que là,
00:58:14ça s'est...
00:58:14Les violences ont eu lieu
00:58:16un peu partout,
00:58:17mais ce phénomène
00:58:17d'intrusion,
00:58:18comme semble-t-il,
00:58:19ce que rapporte
00:58:20Amoré Bucot
00:58:21et ce qu'a confirmé
00:58:22le préfet de police de Paris,
00:58:23confirmé,
00:58:25mais on l'a appris...
00:58:27Bon,
00:58:28c'est un média.
00:58:29C'est-à-dire que,
00:58:30quand même,
00:58:30là, on passe vraiment
00:58:31un cap.
00:58:31Moi, la question,
00:58:32c'est que,
00:58:32qu'est-ce que vous auriez fait,
00:58:33vous, avec votre famille ?
00:58:35Cette gardienne d'immeuble,
00:58:37elle a dû se réfugier
00:58:38dans la cap
00:58:38pendant toute une nuit ?
00:58:39Et les gens seront,
00:58:39en cas de phénomène massif,
00:58:41ce qui est un scénario
00:58:42à prendre en considération aujourd'hui.
00:58:44Et alors,
00:58:44si vous réagissez,
00:58:45c'est vous qui serez...
00:58:46On parle de défense augmentée.
00:58:48On est là,
00:58:48tourné vers des menaces extérieures.
00:58:50Mais on a une menace intérieure
00:58:51aujourd'hui
00:58:52qui est à prendre
00:58:53en considération.
00:58:54La loi le prévoit.
00:58:55Et vous avez des meufs...
00:58:55La loi le prévoit.
00:58:56La loi le prévoit.
00:58:57C'est la légitime défense
00:58:58dans votre domicile.
00:59:01La légitime défense,
00:59:01c'est avec quoi ?
00:59:01La légitime défense,
00:59:03c'est avec ce que vous avez
00:59:03sous la main.
00:59:04Quand quelqu'un qui rentre
00:59:04de nuit chez vous,
00:59:05n'a pas le droit,
00:59:06sauf cette,
00:59:06soit disant
00:59:07légitime défense caractérisée.
00:59:09C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:59:10je suis désolé,
00:59:11le citoyen moyen,
00:59:12il est dans une forme
00:59:13d'asymétrie.
00:59:13Et c'est le seul endroit
00:59:14où il y a la présomption
00:59:15de légitime défense.
00:59:16Et on voit bien
00:59:16qu'en fait,
00:59:17ce n'est pas respecté.
00:59:17Ce n'est pas respecté.
00:59:18Et donc,
00:59:18quand on nous demande,
00:59:19nous,
00:59:19que certains veulent
00:59:21une présomption
00:59:21de légitime défense,
00:59:22on voit bien que dans la loi,
00:59:23ça existe déjà
00:59:24et ce n'est pas respecté
00:59:25parce que derrière,
00:59:26systématiquement,
00:59:26les personnes,
00:59:27elles sont mises en garde à vue
00:59:28et elles sont mises en profondeur
00:59:30de la proportionnalité.
00:59:31Demandez aux bijoutiers,
00:59:32demandez aux...
00:59:33Il faut attendre
00:59:34d'être attaqué.
00:59:34Non, non, mais je...
00:59:36Je pense que vous êtes
00:59:37dans la même barque,
00:59:38si je puis dire.
00:59:38Dans ces phénomènes
00:59:39très préoccupants,
00:59:40est-ce qu'il y a,
00:59:42de la part des fécasseurs,
00:59:44uniquement un désir
00:59:46de violer l'ordre public,
00:59:48de créer le plus
00:59:49de désordre possible
00:59:50ou est-ce qu'on pourrait y voir,
00:59:52c'est encore plus inquiétant,
00:59:54des formes de révolte sociale ?
00:59:56Je me demande,
00:59:57je serais intéressé
00:59:58de savoir,
00:59:59au fond,
01:00:00l'esprit collectif
01:00:01de ces gens.
01:00:02Mais il n'y a pas de revendication.
01:00:04En fait,
01:00:04quand il y a une révolte sociale,
01:00:06il n'y a rien.
01:00:06Quand on rentre
01:00:07dans les appartements,
01:00:08quand on va
01:00:09dans ces arrondissements,
01:00:12je ne sais pas.
01:00:12Mais ils y sont
01:00:13parce que c'était
01:00:13à côté des Champs-Élysées,
01:00:15tout simplement.
01:00:16Mais ils n'ont pas...
01:00:17Il y a une symbolique pour eux.
01:00:18Bon, ils sont quand même nourris,
01:00:20mais il faut quand même
01:00:21dire les choses.
01:00:22Ce n'est pas du simple délinquant,
01:00:23ce sont des gens
01:00:24qui ont quand même
01:00:24un minimum
01:00:25de densité idéologique.
01:00:27Ils sont dans un récit,
01:00:28dans un narratif.
01:00:29Et Paris,
01:00:30c'est une cible à prendre.
01:00:31Vous pensez qu'ils sont tous
01:00:32dans un...
01:00:33avec un terreau idéologique ?
01:00:35Pardonnez-moi,
01:00:35mais moi,
01:00:36quand je vois ça,
01:00:36ça veut dire
01:00:37vous restez chez vous
01:00:37et nous,
01:00:38on occupe les rues
01:00:40et même bientôt
01:00:40vos appartements.
01:00:41Oui, oui,
01:00:42mais Olivier a raison,
01:00:44c'est que je ne crois pas
01:00:44que ce soit un discours
01:00:45très structuré idéologiquement
01:00:47chez beaucoup d'entre eux.
01:00:48Pour ça,
01:00:48il y a quand même
01:00:48une détestation de la France,
01:00:50une haine qui est entretenue
01:00:51et je pense que
01:00:52les slogans
01:00:54qu'il y a eu
01:00:54de haine des policiers
01:00:56ne viennent pas...
01:00:56Il y a une espèce
01:00:57de légitimation générale
01:00:59que l'on peut s'attaquer
01:01:01à toutes sortes de choses
01:01:02et puis après...
01:01:02Vous sautez au cou
01:01:03d'un pompier,
01:01:05pas pour l'embrasser,
01:01:06mais pour l'étrangler,
01:01:07pas pour l'embrasser,
01:01:07mais pour l'étrangler,
01:01:08ça veut dire quoi ?
01:01:09Vous en voulez...
01:01:10A chaque symbole
01:01:11qui maintient encore un pays ?
01:01:13Mais c'est ce que je voulais
01:01:14vous dire avec la victimisation,
01:01:15ça ne s'applique pas
01:01:16évidemment à tous les cas,
01:01:17mais là,
01:01:18qu'est-ce que c'est
01:01:19ces hordes,
01:01:20comme dit le général
01:01:21qu'on a vus ?
01:01:22Ce sont des gens
01:01:23à qui on a souriné,
01:01:24nous,
01:01:24pas forcément leurs parents,
01:01:26nos médias,
01:01:28nos intellectuels,
01:01:29nos éducateurs,
01:01:30nos gouvernants
01:01:31qui leur disent
01:01:32toute la journée
01:01:33comme vous êtes maltraités
01:01:34et comme vous êtes discriminés
01:01:36et votre grand problème...
01:01:37Je ne dis pas
01:01:38qu'il n'y a pas de problème d'ailleurs,
01:01:39je dis juste
01:01:40que le discours
01:01:40qui serait susceptible
01:01:42de les traiter en adultes,
01:01:43de les mobiliser,
01:01:44de leur dire
01:01:45vous avez des chances
01:01:47à saisir,
01:01:47vous êtes tout aussi...
01:01:48Elisabeth, pardon,
01:01:49je ne vais pas vous demander
01:01:50où vous habitez,
01:01:51mais pour ces riverains
01:01:52qui ont passé
01:01:53et au prochain événement,
01:01:55qu'est-ce qu'on peut leur dire ?
01:01:56Parce que là,
01:01:56vraiment,
01:01:56on a franchi...
01:01:58À chaque fois,
01:01:58on le dit.
01:01:59À chaque fois,
01:01:59on le dit.
01:02:00Écoutons le préfet de police de Paris
01:02:01sur ces événements.
01:02:05Écoutons-le.
01:02:05On y est.
01:02:07Sur les intrusions
01:02:08dans les immeubles d'habitation,
01:02:09je regarderai ça évidemment
01:02:10avec précision,
01:02:11mais ça a été un secteur
01:02:12effectivement
01:02:13où des groupes
01:02:14et parts
01:02:14ont tenté
01:02:15de commettre
01:02:16des déclasations
01:02:17et c'est là
01:02:19où nous avons...
01:02:20Non mais attendez,
01:02:21laissez-moi quand même répondre.
01:02:22Vous voyez bien...
01:02:23On a 70%
01:02:24de nos interpellations
01:02:26à Paris
01:02:27ont eu lieu
01:02:27sur ces trois arrondissements.
01:02:2970%...
01:02:29Je note que
01:02:30le dernier rempart
01:02:31pour ces personnes-là,
01:02:32parce que les forces de l'ordre
01:02:33n'étaient pas dans les immeubles,
01:02:34c'était la porte
01:02:35de l'immeuble.
01:02:36Elle cède.
01:02:37Le pire peut arriver.
01:02:39Chaque fois qu'on a pu,
01:02:39on est intervenu.
01:02:40Non mais il a raison,
01:02:43il défend ses hommes,
01:02:45prophète Paul-Lizou Paris.
01:02:46Il défend ses hommes,
01:02:46c'est qu'on...
01:02:47Il défend ses hommes,
01:02:47d'accord,
01:02:48mais en plus il dit la vérité,
01:02:49c'est-à-dire qu'on a fait
01:02:50ce qu'on a pu,
01:02:50encore une fois,
01:02:51avec les moyens
01:02:52qu'on nous donne,
01:02:52que l'État nous donne.
01:02:53Un policier,
01:02:54ce n'est pas les watou-atou
01:02:55qu'on peut dupliquer.
01:02:56Je veux dire,
01:02:57effectivement,
01:02:57on est obligé.
01:02:58Quand on intervient,
01:02:59on interpelle quelqu'un,
01:03:00il faut leur ramener
01:03:01cette personne-là.
01:03:02Vous immobilisez aussi
01:03:03des unités.
01:03:04Je veux dire,
01:03:04vous ne pouvez pas
01:03:05défendre les commerces,
01:03:06défendre les maisons,
01:03:07défendre tout.
01:03:07Ce n'est pas possible.
01:03:09Ce matin,
01:03:09il a dit que ce n'était pas
01:03:10un chaos sécuritaire.
01:03:12Il a dit que les choses
01:03:12étaient maîtrisées.
01:03:14Mais alors...
01:03:15Il y a de la nuance
01:03:17dans la maîtrise.
01:03:17Il y a toujours la vision
01:03:18effectivement des responsables
01:03:20parce que ça aurait pu être pire.
01:03:21Donc ils ont dit,
01:03:22nous on a maîtrisé
01:03:23et on a fait tout ce qu'on a pu
01:03:24et on a circonscrit
01:03:25là où il y avait
01:03:26des problématiques.
01:03:27Il y a la vision du terrain
01:03:28parce qu'effectivement
01:03:29quand c'est vous qui ramassez
01:03:30les cocktails Molotov,
01:03:31les coups
01:03:32et les mortiers d'artifice,
01:03:34on nous dit,
01:03:34mais en fait,
01:03:34nous on a l'impression
01:03:35qu'on va à l'abattoir.
01:03:37Et donc du coup,
01:03:39il faut en fait
01:03:41être beaucoup plus,
01:03:42j'allais dire,
01:03:42dans une stratégie
01:03:43et laisser beaucoup plus
01:03:44d'opérationnalité au terrain.
01:03:46Et on a vu,
01:03:47moi mes collègues,
01:03:47c'est ce qu'ils me disaient,
01:03:48ils me disaient,
01:03:48en fait on est arrivé,
01:03:49des fois on était en sous-effectif
01:03:50par rapport à 200,
01:03:51250 individus,
01:03:52on arrive à deux voitures,
01:03:54on n'est pas équipé pour,
01:03:55il faut vraiment...
01:03:56Attendez,
01:03:56comment on ne va pas
01:03:57multiplier les forces
01:03:58comme des petits pains ?
01:03:59Ça va être quoi la suite ?
01:04:00Les drones et les caméras algorithmiques.
01:04:02Oui, mais les drones,
01:04:03on n'a pas le droit tout le temps
01:04:05puisqu'il faut des autorisations
01:04:06tout le temps.
01:04:06Les drones, c'est très limitatif.
01:04:07Non mais là,
01:04:07vous avez raison,
01:04:08on sait que de toute façon,
01:04:09on sait qu'on n'isera pas
01:04:12un recours croissant aux technologies
01:04:14pour essayer de rééquilibrer
01:04:15le rapport de force.
01:04:16Ceci dit,
01:04:17comme ça a été évoqué,
01:04:18comme tu l'as évoqué,
01:04:19il faut absolument
01:04:20qu'il y ait un retour d'expérience,
01:04:21un enseignement
01:04:21sur ce qui s'est passé en 2023
01:04:24et ce qui s'est passé encore là.
01:04:26Au-delà d'ailleurs
01:04:27de l'aspect opérationnel.
01:04:28Parce que...
01:04:30Mais pourquoi il n'y aura pas
01:04:30de retour d'expérience ?
01:04:31Parce que ce sera un retour de bâton
01:04:33pour ceux qui eux-mêmes
01:04:34ont laissé faire pendant des années.
01:04:36Parce que le politique,
01:04:36il ne veut pas de blessés
01:04:37chez les émeutiers.
01:04:38Il ne veut pas surtout de polémique.
01:04:39Et là, je le dis,
01:04:40mais c'est vrai,
01:04:40il accepte des blessés
01:04:42chez les policiers
01:04:42et les gendarmes.
01:04:43C'est intéressant.
01:04:43Donc du coup,
01:04:44mais non,
01:04:44parce que c'est pour ça
01:04:45qu'on nous met aussi
01:04:45de plus en plus de protection.
01:04:47Quand vous regardez,
01:04:47on n'a que des protections,
01:04:49c'est toujours se protéger,
01:04:50se protéger.
01:04:50Alors bien sûr,
01:04:51on en demande de la protection
01:04:52parce qu'un policier immobilisé...
01:04:54On a supprimé
01:04:54toutes les grenades.
01:04:56Mais en fait,
01:04:56on n'est pas du tout offensif
01:04:57dans ça.
01:04:58Et on ne veut pas
01:04:59qu'il y ait un émeutier
01:04:59qui soit blessé
01:05:00parce que derrière la politique,
01:05:01il va devoir s'expliquer.
01:05:02Il va devoir dire
01:05:02ah ben oui,
01:05:03excusez-moi,
01:05:04il y a un incident,
01:05:05tel ou tel...
01:05:06Donc ça confirme
01:05:06ce qu'on dit depuis des années.
01:05:08La crainte de l'étincelle ?
01:05:09On essaie justement
01:05:10de donner des moyens de protection
01:05:12mais pas des moyens d'action.
01:05:13C'est un choix général,
01:05:14en fait,
01:05:15très rarement.
01:05:16C'est un choix
01:05:17de la part de l'État
01:05:18détenteur de la force légale
01:05:20de ne quasiment jamais l'employer.
01:05:22Et c'est pour ça
01:05:23que les délinquants...
01:05:24Pourquoi les gens
01:05:25refusent d'obtempérer ?
01:05:26Parce qu'ils ne risquent rien.
01:05:28Qui prend les risques ?
01:05:29C'est vous.
01:05:29Bien sûr.
01:05:31Les blessés,
01:05:31c'est les forces de l'ordre.
01:05:32Non, mais revenir
01:05:33sur le refus d'obtempérer.
01:05:34Quand vous prenez
01:05:35le cadre juridique,
01:05:36c'est-à-dire l'article 435-1
01:05:38du Code de la sécurité intérieure,
01:05:40c'est une forme
01:05:42de légitime défense.
01:05:43Pratiquement,
01:05:44il n'y a pas plus de pouvoir
01:05:44que le simple citoyen
01:05:45donné aux gendarmes
01:05:46et policiers.
01:05:47C'est-à-dire qu'on n'a pas cessé
01:05:49depuis 30 ans
01:05:50de diminuer
01:05:52nos capacités,
01:05:52nos cadres juridiques,
01:05:53de les affaiblir,
01:05:54mais également en matière...
01:05:56Face à une violence...
01:05:56Mais même en matière
01:05:57d'équipement,
01:05:58en matière d'équipement,
01:06:00les grenades les plus efficaces
01:06:01ont été supprimées
01:06:02parce que c'est vrai
01:06:02qu'elles constituent un danger.
01:06:04C'est des grenades
01:06:04de désencarcement.
01:06:05C'est ça, des ensercements.
01:06:06Il y a eu l'offense
01:06:08et les grenades d'OF.
01:06:09Bon, mettons,
01:06:09il y a eu les grenades
01:06:10que l'on appelle
01:06:10lacrymogène instantanée
01:06:12qui ont été supprimées.
01:06:14Les dernières grenades
01:06:15ne peuvent plus...
01:06:16Il est interdit
01:06:16de les lancer
01:06:17à la main,
01:06:17les gemmes de zèle,
01:06:18sauf aux nouvelles
01:06:19Calédonie.
01:06:20Mais est-ce que le politique
01:06:21se met à la place ?
01:06:22Oui, mais général,
01:06:23pour rejoindre ce qu'a dit
01:06:23Olivier tout à l'heure,
01:06:24c'est vrai que vous,
01:06:26vous connaissez les détails
01:06:27et les nuances techniques,
01:06:28mais nous,
01:06:28je vais dire le grand public,
01:06:30gardent à l'esprit
01:06:30que quand il fallait,
01:06:31pardonnez-moi,
01:06:32entre guillemets,
01:06:33mater certains gilets jaunes,
01:06:34il n'y avait pas de...
01:06:36Ce n'était pas inhibé.
01:06:37On va aller faire des interpellations
01:06:38dans les gares franciliennes
01:06:39du métro
01:06:40pour aller chercher
01:06:41les mortiers d'artifices.
01:06:42Pour qu'il y ait autant
01:06:43de mortiers d'artifices
01:06:44qui arrivent dans l'hypercentre.
01:06:45Et je remercie CNews,
01:06:46sur les gilets jaunes,
01:06:47je suis intervenu
01:06:48pour critiquer
01:06:49la façon dont l'ordre public
01:06:50a été géré
01:06:51par les deux préfets,
01:06:52Del Fuech et l'Allemand.
01:06:54Et heureusement
01:06:54que M. Nunez est arrivé
01:06:56parce que c'est lui,
01:06:56véritablement,
01:06:57qui a remis
01:06:58de la cohérence et du sens
01:06:59qui s'est passé.
01:07:00Il y a eu des dérives.
01:07:01Mais des dérives
01:07:02dues également au fait
01:07:03qu'on a envoyé
01:07:03des unités non formées,
01:07:06non encadrées,
01:07:07etc.
01:07:07Bon.
01:07:09Mais passons là-dessus.
01:07:12Aujourd'hui,
01:07:12que fait-on ?
01:07:13C'est la véritable...
01:07:13Alors, je ne veux pas
01:07:14être dans le domaine technique,
01:07:15vous avez raison,
01:07:16mais il y a un désarmement
01:07:18des forces de l'ordre
01:07:19aujourd'hui.
01:07:20Il y a une asymétrie
01:07:20qui leur est défavorable.
01:07:22Non, mais c'est pas
01:07:23qu'on diminue les pouvoirs.
01:07:25Jean-Christophe l'a dit,
01:07:26il a raison,
01:07:27mais c'est qu'ils ne peuvent
01:07:28pas les utiliser.
01:07:30Elisabeth l'a dit,
01:07:32le problème,
01:07:32c'est que la police
01:07:33et la gendarmerie,
01:07:34les forces de l'ordre,
01:07:35auraient à leur disposition
01:07:37un vivier très efficace,
01:07:40mais ils n'ont pas le droit
01:07:41de l'utiliser.
01:07:42D'accord,
01:07:43mais là,
01:07:44pour ces riverains,
01:07:45vous n'allez pas mettre
01:07:46un policier devant
01:07:46chaque porte d'immeuble ?
01:07:48Non.
01:07:49Non, mais si on avait
01:07:49une police qui est suave,
01:07:51il y aurait moins
01:07:51de gens dans les rues
01:07:53en train de tout casser.
01:07:53Vous aurez des pièges,
01:07:54évidemment.
01:07:55Que fera-t-on
01:07:56lorsqu'il y aura des pièges
01:07:57généralisés ?
01:07:58Non, mais attendez.
01:07:58Non, mais c'est un scénario...
01:08:00On va déjà avancer
01:08:01chaque rang après le sénage
01:08:02et lui dire.
01:08:03C'est un scénario plausible.
01:08:03Que font les forces de l'ordre ?
01:08:05Et moi, je rejoins tout à fait.
01:08:06On est sur l'inhibition
01:08:07des forces de l'ordre.
01:08:09Qu'est-ce qui est important ?
01:08:10La défense de la société ?
01:08:11La défense des nations ?
01:08:12La défense de toutes
01:08:13ces populations ?
01:08:15Ou ?
01:08:15Moi, je pense à la défense
01:08:16de l'intégrité physique
01:08:17avant les biens matériels.
01:08:18C'est terrible,
01:08:19mais c'est un moment
01:08:19quand il faut choisir.
01:08:21Je pense qu'au lieu
01:08:22de mettre les forces de l'ordre
01:08:24devant des...
01:08:25Mais on est d'accord.
01:08:26Les commerçants,
01:08:27c'est très important.
01:08:28Mais leur propre sécurité...
01:08:31En fait, on est là
01:08:31pour contenir.
01:08:32Je suis désolé,
01:08:32mais encore une fois,
01:08:33on intervient.
01:08:34On veut faire cesser
01:08:35les infractions,
01:08:36mais on est surtout là
01:08:36pour contenir.
01:08:36On a été à l'échelle de l'ordre
01:08:38un exemple
01:08:38en termes de maintien
01:08:39de l'ordre.
01:08:40Les autres polices
01:08:41se proprennent
01:08:42à s'inspirer
01:08:44de nos méthodes.
01:08:44Les phénomènes en beauté,
01:08:45on sait gérer
01:08:46les rassemblements.
01:08:47On sait gérer
01:08:48les grands rassemblements
01:08:50avec une posture
01:08:52de proportionnalité,
01:08:53de gradation.
01:08:54Le maintien d'ordre français
01:08:55est très bien structuré.
01:08:56Alors,
01:08:56quels rassemblements ?
01:08:58Oui, lesquels ?
01:08:59Lesquels on gère bien.
01:09:00C'est ça.
01:09:00On a bien géré
01:09:02les JO.
01:09:03Les JO.
01:09:03Non, mais les grands manifs.
01:09:05À quel prix sécuritaire ?
01:09:08Quand vous prenez sur Paris
01:09:09toutes les manifs
01:09:10en règle générale...
01:09:11Je peux vous dire
01:09:11que dans un état policier,
01:09:12c'est très bien géré.
01:09:13Si vous mettez
01:09:14un policier
01:09:15derrière chaque personne,
01:09:17tout va être très bien géré.
01:09:18Non, mais j'exagère.
01:09:20J'essaye de dire,
01:09:20évidemment.
01:09:21Paris a été bunkerisé
01:09:23quand même.
01:09:23Le sujet principal
01:09:24aujourd'hui,
01:09:25ce sont les manifestations
01:09:27qui peuvent s'accompagner
01:09:29de certains désordres.
01:09:31Et ce n'est pas ça
01:09:32le véritable problème
01:09:33aujourd'hui.
01:09:34C'est ce titre
01:09:34de phénomène
01:09:35des Meutiers,
01:09:35de violence sur baisse
01:09:36qui va se généraliser.
01:09:38C'est pour ça
01:09:38que la réponse
01:09:39est plus globale
01:09:40et systémique,
01:09:41notamment par rapport
01:09:43à la justice.
01:09:45Alors, c'est vrai
01:09:45que ce qui a été
01:09:46beaucoup relevé,
01:09:46c'est l'expression
01:09:48de deux très hauts magistrats
01:09:49ces derniers temps.
01:09:51Non, même eu trois.
01:09:52Trois ?
01:09:52Procureur de Paris.
01:09:54Ah oui, tout à fait.
01:09:56Rémi Est,
01:09:57procureur général
01:09:58et puis le premier
01:09:59magistrat de France
01:10:00qui a fait une interview
01:10:02anti-populiste
01:10:03sur Mediapart.
01:10:06Vous tenez
01:10:07à préciser
01:10:08le support.
01:10:09Mais on peut lire
01:10:10des choses intéressantes
01:10:11dans Mediapart.
01:10:11Puisque Paris...
01:10:12On peut lire
01:10:13des choses intéressantes
01:10:13dans Mediapart.
01:10:14Non, non, mais merci.
01:10:14Il aurait fait une affaire
01:10:15Cahuzax à Mediapart.
01:10:16Merci, je le lis
01:10:17tous les jours.
01:10:19Mais en réalité,
01:10:20c'est intéressant
01:10:21de voir.
01:10:22Et vraiment,
01:10:22sur l'affaire Cahuzax,
01:10:24la France irait très mal.
01:10:25On n'aurait pas
01:10:26toute cette transparence.
01:10:26Il y a quand même
01:10:27un cadre philosophique.
01:10:28On peut marquer une pause
01:10:29s'il vous plaît,
01:10:30chers amis.
01:10:30Ils font du bon travail.
01:10:31C'est un nitrosquiste.
01:10:33Enfin, je pense que
01:10:34beaucoup qui se souviennent
01:10:36de l'affaire Baudis
01:10:38se font leur propre avis.
01:10:39Une courte pause,
01:10:40un sondage à vous soumettre.
01:10:42Il est tout chaud,
01:10:43tout neuf.
01:10:43Vous me direz
01:10:44ce que vous en pensez.
01:10:44A tout de suite.
01:10:50Dans quelques instants,
01:10:51je vous soumettrai
01:10:52ce sondage lié
01:10:53à l'un des sujets
01:10:54dont nous avons parlé,
01:10:55l'excuse ou l'atténuation
01:10:56de la minorité.
01:10:57On va voir
01:10:58quelles sont les réponses.
01:10:59Mais tout d'abord,
01:11:00les titres avec vous,
01:11:00chère Somaïa.
01:11:01Elisabeth Borne demande
01:11:04une minute de silence
01:11:05dans tous les établissements
01:11:06scolaires demain midi
01:11:08au lendemain de la mort
01:11:09de Mélanie,
01:11:10surveillante de 31 ans,
01:11:11poignardée hier
01:11:12par un élève de 14 ans
01:11:13lors d'un contrôle de sac
01:11:15devant un collège
01:11:16de Neugent,
01:11:16Haute-Marne,
01:11:17élève dont la garde à vue
01:11:18a été prolongée
01:11:19de 24 heures.
01:11:21L'ex-ennemi public
01:11:22numéro 1
01:11:22est arrivé dans la capitale.
01:11:24Vous découvrez
01:11:24les images
01:11:25de l'hélicoptère
01:11:26qui a transporté
01:11:27Mohamed Amrass
01:11:27ce matin
01:11:28de la prison
01:11:29de Condé-sur-Sarthe
01:11:30pour une audition à Paris
01:11:31avec les juges
01:11:32en charge de l'enquête
01:11:32sur son évasion sanglante
01:11:34de mai 2024.
01:11:35Évasion durant laquelle,
01:11:36je vous rappelle,
01:11:37que deux agents pénitentiaires
01:11:38ont été tués.
01:11:40Et puis,
01:11:40on termine avec
01:11:41d'autres images.
01:11:41Cette fois-ci,
01:11:42celle de l'A1 bloquée
01:11:44par les conducteurs de taxi.
01:11:46Des conducteurs
01:11:47qui, malgré une réunion
01:11:47ce matin au ministère
01:11:48de la Santé,
01:11:49ont décidé
01:11:50de reprendre leur mouvement
01:11:51en bloquant
01:11:51les accès aux aéroports
01:11:53d'Orly et Roissy
01:11:53et en manifestant
01:11:55devant le ministère
01:11:56de l'Économie
01:11:56au cœur de leur colère
01:11:58la réforme du transport
01:11:59des malades.
01:12:02L'invité de la grande interview
01:12:04le matin,
01:12:04ce sera la ministre
01:12:05de la Santé
01:12:06parce que là,
01:12:07en plus,
01:12:07le blocage
01:12:08d'un tel axe
01:12:08routier dans la capitale
01:12:11et aux abords
01:12:12a beaucoup de conséquences.
01:12:13Je voyais également
01:12:14le convoi
01:12:15autour de Mohamed Amrass.
01:12:19Je voyais réagir
01:12:19à Jean-Christophe Couvier,
01:12:21hélicoptère,
01:12:22des dizaines de vécu...
01:12:23D'abord,
01:12:23évidemment,
01:12:24j'allais dire,
01:12:25après ce qui s'est passé,
01:12:26on pense à ces deux agents pénitentiaires,
01:12:29évidemment,
01:12:29hommage...
01:12:29C'est toujours le déploiement de force
01:12:34pour une personne.
01:12:35Mais Zoom,
01:12:36c'est...
01:12:36Zoom, ça doit exister,
01:12:38mais ça,
01:12:39il faut demander
01:12:39au magistrat-instructeur,
01:12:40mais là,
01:12:41il faut marquer le coup aussi,
01:12:43il faut montrer...
01:12:44En fait,
01:12:44il y a plusieurs choses
01:12:45dans cette séquence.
01:12:46C'est-à-dire que,
01:12:46un,
01:12:46la justice doit pouvoir
01:12:47convoquer quelqu'un
01:12:48et montrer que la personne
01:12:50est à la disposition
01:12:50de la justice.
01:12:51Deux,
01:12:51il faut montrer aussi
01:12:52que l'État est fort
01:12:53et qu'on est capable
01:12:54de prendre la mesure
01:12:56de la personnalité.
01:12:58Voilà.
01:12:59Et ça,
01:13:00c'est des messages
01:13:00qu'on fait passer,
01:13:01qu'on fait passer aussi
01:13:02aux délinquants
01:13:03et aux voyous.
01:13:04Je ne sais pas
01:13:05si vous les voie,
01:13:06mais j'entends
01:13:06ce que vous dites.
01:13:07Après,
01:13:08voilà,
01:13:08et maintenant,
01:13:08on est obligé,
01:13:09ça va être ça.
01:13:09Et c'est ce qui nous attend.
01:13:11Je regardais tout à l'heure,
01:13:11il y a un collègue
01:13:12qui m'a envoyé en Martinique.
01:13:13Martinique,
01:13:13c'est le 16e crime
01:13:15qu'il y a eu
01:13:16depuis le début de l'année.
01:13:17Personne n'en parle
01:13:17de la Martinique.
01:13:18Il y a une offensive
01:13:19des narcos
01:13:20sur la Martinique
01:13:21et la Guadeloupe.
01:13:22Ça passe sous la ligne
01:13:24de Flottaisans.
01:13:25Il n'y a pas assez
01:13:25de renforts policiers
01:13:26qui vont là-bas
01:13:27parce qu'encore une fois,
01:13:28on est focalisés là-dessus.
01:13:29Mais là,
01:13:29dans pas longtemps,
01:13:30on va encore avoir ça.
01:13:32Je veux dire,
01:13:32il va falloir se préparer,
01:13:34avoir des offensives
01:13:35des narcos trafiquants.
01:13:37On pourra répéter
01:13:38ces convois hors normes
01:13:40à chaque fois ?
01:13:41Non,
01:13:41mais en réalité,
01:13:44Mohamed Amra
01:13:45posait un problème
01:13:46très particulier.
01:13:47Jean-Christophe a raison
01:13:48sur les deux premiers points.
01:13:50On ne pouvait pas
01:13:51ne pas faire
01:13:52ce qui a été fait.
01:13:53Mais pourquoi ?
01:13:54Pourquoi ne pas
01:13:54par zoom à distance ?
01:13:56Mais tout simplement
01:13:57parce que ça n'est pas
01:13:58la criminalité
01:13:59de gouverner la justice.
01:14:01Ça me paraît une évidence.
01:14:03La mobilisation.
01:14:04Ça raconte pas ma question.
01:14:05La justice décider
01:14:06de l'auditionner à distance.
01:14:08Qu'est-ce que ça va changer ?
01:14:09Et vous pensez
01:14:10que l'acte de justice
01:14:11est le même
01:14:12si on auditionne à distance
01:14:14et lorsqu'on m'interroge ?
01:14:15On m'a fait faire
01:14:16plein de trucs à distance.
01:14:17Alors oui,
01:14:18je pense que c'est
01:14:19parfaitement possible.
01:14:20C'est pas bien.
01:14:20Simplement que...
01:14:21Alors là,
01:14:22pour une fois,
01:14:23ma chérie,
01:14:23je voudrais...
01:14:24La mobilisation du GIGN
01:14:26de tous les moyens
01:14:27pour qu'il y ait
01:14:28une force symbolique,
01:14:29je suis d'accord,
01:14:30mais peut-être
01:14:30que le magistrat,
01:14:31je ne sais pas,
01:14:32pourra,
01:14:33lors d'une prochaine fois...
01:14:33Mais vous vous rendez compte
01:14:34que le message
01:14:34s'est donné à l'enfer ?
01:14:35La procureure de Paris
01:14:37a bien répondu.
01:14:37On ne peut pas
01:14:38le présenter
01:14:39à la justice
01:14:39in situ.
01:14:41C'est-à-dire que ça voudrait dire
01:14:42qu'on ne peut pas
01:14:42réussir cette mission
01:14:43là aujourd'hui.
01:14:44C'est une démonstration
01:14:45qui sait qu'on reprend justement...
01:14:47Ça veut dire
01:14:47qu'il ne mérite pas
01:14:48son déploiement
01:14:49de moyens et de force.
01:14:50Ça veut pas dire
01:14:50qu'on ne peut pas,
01:14:51ça veut dire
01:14:51qu'on ne veut pas.
01:14:52Mais il ne s'agit pas
01:14:53de le mériter,
01:14:54Elisabeth.
01:14:55Il ne s'agit pas
01:14:56de le mériter.
01:14:57Non, mais pas tous
01:14:57en même temps.
01:14:58Philippe Bigère ?
01:14:58Non, je veux dire,
01:14:59ça me paraît une évidence.
01:15:02Que l'interrogatoire fondamental
01:15:06de Mohamed Amra
01:15:07soit fait dans les conditions
01:15:09ordinaires,
01:15:10avec un déploiement
01:15:11tout de même extravagant,
01:15:13on n'a pas le choix.
01:15:14Le casque anti-bruit
01:15:16et les yeux bandés,
01:15:17c'est pour pas qu'il voit
01:15:18qu'il arrive où ?
01:15:19Non, mais c'est la réalité.
01:15:22C'est-à-dire que vous auriez
01:15:24voulu qu'on délie
01:15:27tous les principes
01:15:29d'une justice ordinaire ?
01:15:31En fait, ce qu'on aurait voulu,
01:15:32c'est de savoir
01:15:32le retour sur expérience.
01:15:34C'est-à-dire,
01:15:35quand la première fois
01:15:36il y a eu le transfert
01:15:37et qu'il y a eu la mort
01:15:37de ces deux agents pénitentiaires,
01:15:39pourquoi ça n'a pas marché ?
01:15:40Pourquoi il n'y a pas eu
01:15:41le transfert des renseignements
01:15:43entre la pénitentiaire
01:15:44et la justice ?
01:15:44C'est pas exactement cela.
01:15:46Moi, j'étais à l'origine
01:15:47de la formation des ERIS,
01:15:49du durcissement,
01:15:50de la densification
01:15:51pénitentiaire.
01:15:53Aujourd'hui,
01:15:53le transferment
01:15:54de tel individu
01:15:55doit relever
01:15:55des forces de l'ordre.
01:15:57Dans ces cas-là,
01:15:58et avec des dispositifs
01:16:00adaptés.
01:16:01On a des gens...
01:16:02Là, oui !
01:16:03Mais ce n'était pas le cas
01:16:04à l'administration du pays.
01:16:04Mais pourquoi ?
01:16:05Ce n'était pas le cas
01:16:07la première fois
01:16:07parce qu'on a totalement
01:16:09sous-estimé
01:16:09la dangerosité,
01:16:10le potentiel...
01:16:11Mais si vous ne faites pas
01:16:12cette démonstration aujourd'hui,
01:16:15c'est-à-dire que d'une certaine manière,
01:16:16les narcos marquent un poids supplémentaire...
01:16:18Les agents pénitentiaires en avaient besoin,
01:16:18je pense.
01:16:19Et quand on parle des narcos,
01:16:21une seconde sur ce qui a été dit
01:16:22en Martinique.
01:16:23Là,
01:16:24la jammerie vient de démanteler
01:16:25ou d'arrêter
01:16:26des bandes organisées
01:16:28à un coupable d'ascendie criminel.
01:16:30Bon,
01:16:31sur sept personnes présentées,
01:16:33aucune n'a été incarcérée
01:16:34malgré les demandes du parquet.
01:16:35et qui a été liée
01:16:37un petit taux.
01:16:38Donc,
01:16:38vous voyez,
01:16:39iriez-vous jusqu'à critiquer
01:16:42la justice ?
01:16:43Ce n'est pas son genre.
01:16:44Alors,
01:16:45justement,
01:16:45en parlant de justice,
01:16:47s'il vous plaît,
01:16:47ce sondage que je voudrais
01:16:48vous soumettre,
01:16:51donc sondage CSA
01:16:52pour CNews Européens
01:16:53et le GDD
01:16:54qui a été réalisé
01:16:55donc bien ces dernières heures.
01:16:57Nous en parlons,
01:16:58l'atténuation,
01:16:59pour être plus précise,
01:17:00de la minorité.
01:17:01Faut-il suspendre
01:17:02l'excuse de...
01:17:03suspension,
01:17:04l'excuse de minorité ?
01:17:06Alors,
01:17:06écoutez bien,
01:17:07pour les mineurs
01:17:07qui participent
01:17:08à des crimes graves,
01:17:10donc violences physiques,
01:17:11comme ici,
01:17:11donc on n'est pas
01:17:12dans une généralisation.
01:17:13C'est une écrasante majorité
01:17:15comme vous voyez.
01:17:1677% des interviewés
01:17:17sont pour
01:17:18et je rappelle
01:17:19que la même question...
01:17:20Tiens,
01:17:21regardez,
01:17:21la même question
01:17:22posée il y a quelques mois,
01:17:25alors il faudrait voir
01:17:26à quel moment
01:17:26cela a été posé aussi
01:17:27parce qu'évidemment,
01:17:29ce sont des questions
01:17:29qui reviennent
01:17:30quand il y a des moments
01:17:31paroxystiques,
01:17:32tragiques de faits,
01:17:33mais c'est quand même
01:17:33une écrasante majorité.
01:17:34Et les mineurs
01:17:35de 13 à 18,
01:17:36on ne fait pas le partage.
01:17:38Mais en réalité,
01:17:39ce que dit
01:17:40Béatrice Brugère
01:17:41et ce qu'avait dit
01:17:42Thibault de Montréal,
01:17:42c'est d'inverser les choses,
01:17:44c'est-à-dire que d'une...
01:17:45Tout le monde est d'accord.
01:17:46Oui, voilà.
01:17:47Tout le monde est d'accord,
01:17:47mais on ne le fait pas.
01:17:48Beaucoup de gens...
01:17:48D'inverser de 15 à 18
01:17:50ou de 16 à 18...
01:17:51Oui, tout le monde est d'accord,
01:17:52mais on ne le fait pas.
01:17:52On n'est pas obligé
01:17:54de juger à 12 ans,
01:17:57à mon avis,
01:17:57on peut quand même garder...
01:17:59Je pense qu'il faut vraiment
01:18:00changer le nom, en fait,
01:18:01parce que quand on dit
01:18:02excuse de minorité,
01:18:03on se dit
01:18:03il va y avoir un truc gentillet.
01:18:05Mais pardonnez-moi,
01:18:06quand vous avez la moitié
01:18:07de la peine d'un majeur
01:18:08pour un crime aussi grave de sang...
01:18:10Mais il faut enlever...
01:18:11Non, non, mais là,
01:18:11je suis tout à fait d'accord.
01:18:13Mais par ailleurs,
01:18:13il faut aussi revenir
01:18:15sur cette loi
01:18:16des deux audiences
01:18:18qui a quand même
01:18:19probablement...
01:18:19C'est probablement...
01:18:20Catastrophique.
01:18:21Bon, il y a ça,
01:18:22il y a ça.
01:18:23L'école,
01:18:23l'école autrefois sanctuaire.
01:18:25Pour certains,
01:18:26l'école est devenue
01:18:26une contre-société libertaire.
01:18:28La parole de l'enseignant
01:18:29est démonétisée,
01:18:31critiquée,
01:18:31remise en cause.
01:18:33Et puis, je reviens quand même
01:18:34sur ce qu'a dit
01:18:34Mme Borne.
01:18:35Moi, j'aimerais bien
01:18:36avoir votre avis.
01:18:37Imaginons,
01:18:38vous êtes professeure des écoles.
01:18:39Vous avez un élève
01:18:40qui a tenté
01:18:41d'étrangler un autre camarade.
01:18:43Est-ce que vous estimez
01:18:43que ce sont des problèmes
01:18:44périphériques ?
01:18:46Alors, écoutons
01:18:47la professeure des écoles,
01:18:48justement,
01:18:49Myriam Meyer.
01:18:50Elle était ce matin
01:18:51sur notre antenne.
01:18:52Écoutons-la.
01:18:54Nous avons,
01:18:55à l'heure actuelle,
01:18:56un vrai problème.
01:18:58À savoir qu'à l'éducation nationale,
01:19:00un problème,
01:19:00on ne le règle pas.
01:19:02On le fait mise,
01:19:03on le minore,
01:19:04on le déplace.
01:19:06Quand un élève
01:19:07a porté la main
01:19:08sur un autre élève,
01:19:09il ne devrait plus
01:19:11être dans le circuit normal.
01:19:14Sincèrement,
01:19:14je pense qu'il faut
01:19:15que tous les partis politiques
01:19:16et tous les Français
01:19:17se trouvent autour d'une table
01:19:19et se disent
01:19:20que fait-on ?
01:19:20Est-ce qu'il ne faut pas
01:19:21des centres
01:19:22vraiment spécialisés,
01:19:24humains,
01:19:26sérieux,
01:19:27avec de la discipline
01:19:27pour permettre aux gamins
01:19:29qui vrillent
01:19:30de reprendre le droit chemin
01:19:31mais en protégeant
01:19:32le reste des élèves,
01:19:33en protégeant les agents ?
01:19:35Très honnêtement,
01:19:36c'est du bon sens.
01:19:37Mais oui,
01:19:37mais il n'est pas appliqué.
01:19:38Non, mais vous avez raison.
01:19:40Ce qu'elle dit,
01:19:40en plus,
01:19:41elle est formidable.
01:19:42Nous l'avons eu hier,
01:19:43elle était,
01:19:44lors de celle-là spéciale,
01:19:45quand on a appris
01:19:46cette tragédie
01:19:48avec des mots
01:19:48véritablement pensés
01:19:49et nous avons eu
01:19:50également la réaction
01:19:51de Didier Lemaire.
01:19:52Alors,
01:19:53lui a connu,
01:19:54j'allais dire,
01:19:55trappe,
01:19:55trappe
01:19:56et le défi
01:19:58de la radicalisation.
01:19:59Vous saviez
01:19:59qu'il est de nouveau
01:20:00menacé ?
01:20:02Oui, je le sais.
01:20:03Et donc sans protection ?
01:20:04Mais moi,
01:20:05je pose une question.
01:20:06Je suis d'accord
01:20:07avec le fait
01:20:08que maintenant,
01:20:09la violence
01:20:09est tellement banalisée
01:20:10que ce gamin
01:20:11qui a visé,
01:20:12enfin cet adolescent
01:20:13qui a essayé
01:20:14d'en étrangler
01:20:15un autre,
01:20:15bon ben finalement,
01:20:16il est référent
01:20:17harcèlement.
01:20:18Mais une fois qu'on dit,
01:20:20dès que quelqu'un
01:20:21se montre violent,
01:20:22on le vire
01:20:23de l'école.
01:20:24On le met où ?
01:20:25On fait quoi ?
01:20:26C'est-à-dire qu'on va
01:20:26se retrouver
01:20:27avec le même problème
01:20:28d'avoir un circuit
01:20:29scolaire peut-être
01:20:30et où on va mettre
01:20:31tous les gens violents
01:20:32ensemble ?
01:20:33Honnêtement,
01:20:34je n'ai pas de solution.
01:20:34Je vous propose
01:20:35une solution.
01:20:36C'est un gros problème.
01:20:37Je vous propose
01:20:37une solution,
01:20:38c'est de concentrer
01:20:39les efforts
01:20:39et de commencer
01:20:40à le faire
01:20:40dans une zone donnée.
01:20:41On ne peut pas
01:20:42le faire partout.
01:20:42De faire une sorte
01:20:43de programme pilote,
01:20:44d'expérimentation.
01:20:45Il faut faire un programme pilote
01:20:45et là montrer
01:20:46qu'on peut rétablir
01:20:49les choses
01:20:50de façon correcte.
01:20:51Bon,
01:20:51Maurice Berger dit,
01:20:53on en parlait
01:20:53tout à l'heure,
01:20:54la butée
01:20:55qu'il doit y avoir
01:20:56à un moment donné
01:20:56une réponse cohérente,
01:20:58concrète,
01:20:59face au premier acte
01:21:00de violence.
01:21:00Il n'existe pas
01:21:01ni par l'éducation nationale
01:21:02ni par la justice.
01:21:04Et on est après
01:21:05dans une spirale.
01:21:06Donc,
01:21:07commençons à le faire
01:21:08dans une zone donnée.
01:21:09C'est possible.
01:21:10Et après,
01:21:11on en tirera
01:21:11des enseignements
01:21:12ou bien alors
01:21:13on est dans la fatalité
01:21:14et on laisse faire les choses.
01:21:16Voyons,
01:21:16parce qu'ils sont quand même
01:21:17certains sont en responsabilité,
01:21:19certains aspirent à l'être,
01:21:20d'autres l'ont été.
01:21:21Les réactions politiques,
01:21:22c'est très intéressant.
01:21:23Écoutez les mots
01:21:24et parfois quand même
01:21:25l'impuissance
01:21:26qui se dégage
01:21:27de ces mots.
01:21:29Parfois l'absence de mots
01:21:30également.
01:21:30Parfois c'est peut-être
01:21:31ce qu'il faut dire.
01:21:32Je ne sais pas.
01:21:33En réalité,
01:21:33c'est tellement immense
01:21:34comme problème.
01:21:36Par quoi faut-il commencer ?
01:21:37Écoutons-les.
01:21:37Dès la fin de la minute
01:21:41de silence,
01:21:42le tumulte de l'Assemblée
01:21:43a repris ses droits.
01:21:45Après le meurtre
01:21:45de Mélanie,
01:21:46une surveillante
01:21:47poignardée à l'entrée
01:21:48d'un collège
01:21:48par un élève
01:21:49en Haute-Marne,
01:21:50l'opposition a fustigé
01:21:52l'apathie du gouvernement.
01:21:53C'est parce qu'il n'y a
01:21:54jamais eu de réponse politique
01:21:55que l'ultra-violence
01:21:56s'est banalisée,
01:21:57en particulier
01:21:58chez les mineurs.
01:22:00C'est parce qu'il n'y a
01:22:00jamais eu de réponse politique
01:22:01que des enfants
01:22:02deviennent orphelins
01:22:03et des parents
01:22:03sont obligés
01:22:04d'enterrer des enfants
01:22:05victimes de la barbarie.
01:22:06Accusé d'inaction,
01:22:08François Bayrou
01:22:08se défend dans la foulée.
01:22:10Le Premier ministre
01:22:11avance des pistes
01:22:12pour endiguer
01:22:12la violence
01:22:13chez les mineurs.
01:22:14En interdisant
01:22:15le port de ces armes,
01:22:18en exigeant
01:22:19que lorsque ce port
01:22:21est constaté,
01:22:22il soit puni
01:22:23et en faisant en sorte
01:22:25que nous construisions
01:22:27parallèlement
01:22:28une politique
01:22:29pour lutter
01:22:30contre la fragilité
01:22:31de ces adolescents.
01:22:33Un gouvernement
01:22:34en mauvaise posture,
01:22:35loin d'être aidé
01:22:36par les récents propos
01:22:37du chef de l'Etat.
01:22:38Certains préfèrent,
01:22:39pendant ce temps-là,
01:22:40brainwasher sur l'invasion
01:22:41du pays
01:22:42et les derniers faits divers.
01:22:43Trois jours plus tard,
01:22:44le président est rattrapé
01:22:45par la réalité.
01:22:47Un mauvais timing
01:22:47et une aubaine à droite.
01:22:49Quand nos dirigeants
01:22:50brainwasher,
01:22:51entendront-ils enfin
01:22:52le cri des familles
01:22:52de victimes ?
01:22:53L'assassinat
01:22:54d'une surveillante
01:22:55de collège
01:22:55en Haute-Marne
01:22:56participe-t-il
01:22:57au brainwashing
01:22:57que vous dénoncez ?
01:22:59Suite à ce drame,
01:23:00Emmanuel Macron
01:23:00a dénoncé sur X
01:23:01un déferlement de violence
01:23:03avant de rappeler
01:23:04que le gouvernement
01:23:05était mobilisé
01:23:06pour faire reculer
01:23:07le crime.
01:23:11Je pense que les politiques
01:23:17sont sonnées
01:23:17parce qu'ils n'ont pas
01:23:18la réponse
01:23:19parce que ce n'est pas
01:23:19une réponse monosyllabique.
01:23:22Il y a plusieurs...
01:23:23C'est pluridisciplinaire.
01:23:24C'est-à-dire que
01:23:24aujourd'hui,
01:23:26c'est l'état
01:23:27de la société
01:23:27dans lequel on est
01:23:28et il n'y aura pas
01:23:30qu'une réponse policière
01:23:31ou de justice,
01:23:32c'est une réponse
01:23:32qui interpelle tout le monde
01:23:33et encore une fois,
01:23:34je vous dis,
01:23:34c'est pluridisciplinaire.
01:23:36Mais quand vous dites
01:23:36la crise du monde moderne...
01:23:37Quand vous dites
01:23:37pluridisciplinaire,
01:23:39vous n'avez pas fait...
01:23:40Mais quand vous dites
01:23:41pluridisciplinaire,
01:23:42c'est donc un projet
01:23:43de société.
01:23:44Quelle direction ?
01:23:45Quelle reconquête
01:23:46du sens ?
01:23:47C'est-à-dire
01:23:48qu'est-ce qu'on propose ?
01:23:50Qu'est-ce qui peut
01:23:50de nouveau nous relier
01:23:51les uns aux autres ?
01:23:52Normalement,
01:23:53c'est l'enjeu
01:23:53d'une présidentielle.
01:23:54Oui, mais mon cher...
01:23:55On en a été privé
01:23:57la dernière fois.
01:23:58Est-ce que je peux
01:24:01casser l'ambiance
01:24:02et dire qu'on a quand même
01:24:03une part qu'on a aussi ?
01:24:06Je veux dire,
01:24:06la responsabilité collective,
01:24:07elle n'est pas que...
01:24:08Non, mais franchement,
01:24:10moi, je vois par exemple,
01:24:11pendant des années,
01:24:12tous les parents
01:24:12ont trouvé merveilleux
01:24:13qu'il y ait 98%
01:24:14de réussite au bac.
01:24:16Mais je suis désolée,
01:24:17l'école qui produit
01:24:1898% de réussite au bac,
01:24:20c'est évidemment pas
01:24:20une école
01:24:21où on apprend l'effort.
01:24:22Vous avez raison, Elisabeth,
01:24:23et souvent,
01:24:24vous venez pointer
01:24:25la responsabilité.
01:24:26Oui, il y a la responsabilité.
01:24:28Chacun est politique.
01:24:29S'il vous plaît,
01:24:30je voudrais garder du temps.
01:24:32Il nous reste...
01:24:33Mais garde le temps.
01:24:35Le temps que nous en avons.
01:24:36Le temps qui reste...
01:24:38Non, je ne...
01:24:39Certains ont voulu
01:24:41être le maître des horloges.
01:24:43Oui, ben...
01:24:44Alors là, j'ai cassé,
01:24:45la montre est cassée,
01:24:46tout est cassé.
01:24:47Le temps qui reste,
01:24:48comme je s'entirais déjà.
01:24:49Alors le temps qui reste
01:24:50avant que vous nous...
01:24:52Eh oui, c'était ma dernière émission
01:24:56avec vous aujourd'hui
01:24:56sur CNews.
01:24:58Et je tiens d'abord à...
01:24:59Bon, depuis 2019,
01:25:00donc ça fait quelques plateaux,
01:25:02notamment avec Pascal Praud,
01:25:03avec vous, Sonia.
01:25:04Je tiens d'abord à remercier
01:25:05vraiment infiniment
01:25:06Serge Netjar.
01:25:08Pourquoi ?
01:25:08Parce qu'au cours
01:25:09de ces six années,
01:25:10ces longs six ans,
01:25:11ça fait pas mal d'heures
01:25:11de débats,
01:25:12j'ai pu dire
01:25:14ce que j'ai voulu.
01:25:16Le seul conseil
01:25:17que m'a donné
01:25:18très régulièrement
01:25:19Serge Netjar,
01:25:19c'est conserver
01:25:20votre personnalité
01:25:21et dites ce que vous avez
01:25:22à dire.
01:25:23Donc j'ai pu le faire.
01:25:25Ça a parfois été rugueux,
01:25:26ça a parfois été amusant.
01:25:29On a eu toute la palette
01:25:30d'émotions
01:25:31sur ces plateaux-là.
01:25:32J'ai adoré cet exercice.
01:25:34Ça n'est en rien
01:25:34à être une caution,
01:25:35comme j'ai pu le lire.
01:25:36C'est tout simplement
01:25:37l'amour de l'esprit français,
01:25:39de la discussion,
01:25:40du débat,
01:25:40de la dispute,
01:25:42au sens latin du terme.
01:25:43J'ai beaucoup aimé
01:25:44faire ça.
01:25:45Ça m'a beaucoup apporté.
01:25:47Je tiens à rendre hommage
01:25:48aux équipes.
01:25:49C'est une magnifique rédaction.
01:25:50Ce sont les techniciens.
01:25:52C'est des personnes
01:25:52dont je connais les visages.
01:25:54C'est l'accueil.
01:25:54C'est la programmation.
01:25:56C'est compris avec les chroniqueurs
01:25:57des instants de vie,
01:25:58y compris la construction
01:26:00de liens amicaux.
01:26:01Et donc je vous en remercie
01:26:02beaucoup.
01:26:03Ça m'a beaucoup apporté.
01:26:04J'espère modestement
01:26:05avoir aussi un peu
01:26:06apporté ma contribution.
01:26:08Et je tenais à vous remercier
01:26:09très personnellement,
01:26:11Sonia,
01:26:11à la fois pour vos qualités
01:26:13professionnelles
01:26:14qui sont très reconnues
01:26:15et pour vos qualités d'âme
01:26:17et vos qualités humaines
01:26:18qui m'ont,
01:26:18d'un certain moment,
01:26:20parce qu'on vit des hauts et des bas,
01:26:21beaucoup apporté.
01:26:23Ça me touche beaucoup.
01:26:25Il y a une forme de tristesse.
01:26:26Allez-y.
01:26:27Comme je ne m'en vais pas,
01:26:27je ne vais pas.
01:26:29Comme je ne m'en vais pas.
01:26:30On vous garde.
01:26:30Il y en a certains
01:26:34que ça chagrènera,
01:26:34mais je m'associe tout à fait
01:26:36à ce qu'a dit Olivier sur vous.
01:26:38Mais moi,
01:26:38je voulais remercier particulièrement
01:26:39Olivier qui est souvent
01:26:40été de l'adversité ici
01:26:42et qui vraiment,
01:26:43moi,
01:26:44ça m'importe beaucoup
01:26:46avec qui.
01:26:47C'est-à-dire,
01:26:47on a toujours réussi
01:26:48à avoir ce que j'appelle
01:26:50des engueulades amicales.
01:26:52Et je pense,
01:26:52pour moi,
01:26:53une des définitions
01:26:54de l'amitié,
01:26:54c'est des gens
01:26:55avec qui on peut
01:26:55se discuter vraiment
01:26:57avec conviction et amour.
01:26:59Et vous savez pourquoi
01:27:00il est comme ça ?
01:27:01En fait,
01:27:01au bout de six ans,
01:27:02mais je l'ai remarqué
01:27:03tout de suite,
01:27:04parce qu'il est profondément bon.
01:27:06C'est une bonne personne.
01:27:08Non mais vraiment,
01:27:08il va se boucher les oreilles.
01:27:10C'est une bonne personne
01:27:11et qui sait que la nuance
01:27:12est une forme de courage
01:27:13aujourd'hui.
01:27:14En tout cas,
01:27:15je vous souhaite le meilleur.
01:27:16Je continuerai à vous suivre
01:27:18à ma manière.
01:27:19Et je vais,
01:27:20dans d'autres lieux,
01:27:21dans d'autres espaces,
01:27:22vivre une autre aventure.
01:27:23On va vous suivre.
01:27:24On va vous suivre.
01:27:25Merci en tous les cas.
01:27:26On est déjà...
01:27:27On va nous manquer.
01:27:27Je ne suis pas dans l'émotion,
01:27:28mais je suis très peiné.
01:27:29Bon, écoutez...
01:27:30Ça s'appelle une émotion.
01:27:33La peine est une émotion.
01:27:34Les militaires n'ont pas d'émotion,
01:27:35mais ils peuvent être peinés.
01:27:36Et merci à CNews, vraiment.
01:27:38Eh bien, écoutez,
01:27:39la séquence va être diffusée ainsi
01:27:40et envoyée à l'ARCOM.
01:27:42Et les autres,
01:27:43ils ont quand même
01:27:44bon banc,
01:27:44bonne chance à Olivier.
01:27:46Évidemment.
01:27:47Évidemment.
01:27:48Il y a un talent immense.
01:27:49La dernière,
01:27:50ici même,
01:27:51j'y vois un...
01:27:51Voilà.
01:27:52C'est un signe important
01:27:53à mes yeux.
01:27:54Merci à vous
01:27:55et à très bientôt,
01:27:56cher Olivier.
01:27:57Alors,
01:27:57on vous retrouve évidemment
01:27:58très bientôt,
01:27:59vous tous.
01:27:59Merci Jean-Christophe
01:28:00d'avoir été avec nous.
01:28:02On va,
01:28:03j'espère,
01:28:04continuer à regarder
01:28:05et à suivre les prochaines émissions
01:28:06dans quelques instants.
01:28:07Et nous,
01:28:07on se retrouve demain
01:28:08pour la grande unité à vous
01:28:09et à midi, bien sûr.

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