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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00On remarque effectivement, face à l'horreur, à quand le sursaut, non, ce n'est pas un fait divers.
00:00:04Une telle attaque au couteau aux abords d'un collège est un fait de société d'une gravité extrême.
00:00:09D'abord, évidemment, et c'est la première chose à faire, on adresse nos condoléances à la famille de cette surveillante poignardée
00:00:16et qui est morte des suites de ses blessures par un adolescent poignardé de 15 ans.
00:00:20C'est une sauvagerie, j'allais dire sans précédent, hélas non, mais c'est une sauvagerie sans nom.
00:00:25Le drame prend une tournure politique également, même si la phrase polémique d'Emmanuel Macron a été dite il y a quelques jours,
00:00:32elle résonne terriblement aujourd'hui à toutes les oreilles puisqu'il ne s'agit pas de brènes ou achées ni de faits divers,
00:00:38mais d'une sauvagerie qui s'installe et d'une prise de conscience au sommet de l'État qui tarde à arriver.
00:00:45Nous allons en parler avec nos invités tout au long de ces deux heures.
00:00:47On va évoquer l'aspect évidemment éducatif, l'aspect de la sanction, l'aspect pénal, l'aspect sociétal également.
00:00:55Je salue ceux qui sont autour de cette table.
00:00:58Sarah Saldane, merci d'être avec nous et bonjour à vous.
00:01:00Georges Feknek, merci également, bonjour.
00:01:02Nathan Devers nous accompagne, Jonathan Siksu est avec nous, bonjour à vous.
00:01:06Nous serons avec évidemment comme tous les mardis, Sophie Audugé spécialiste des questions d'éducation qui sera avec nous tout à l'heure.
00:01:13Il y a encore une semaine, Sophie Audugé, même pas une dizaine de jours, nous lisez la lettre poignante de la mère d'Elias.
00:01:21Évidemment, elle résonne encore aujourd'hui les mots de cette maman.
00:01:25Mais tout d'abord, les faits, ce qui s'est passé, puis nous verrons également les réactions politiques.
00:01:29Je vous l'ai dit, le drame prend une tournure très politique suite à la phrase polémique d'Emmanuel Macron.
00:01:34Sabrina Berlin-Bouillet, racontez-nous malheureusement la mécanique de ce drame, de cette terrible tragédie ce matin.
00:01:42Oui, cela s'est produit un peu avant 8h30 ce matin à l'entrée du collège Françoise Dolto de Nogent.
00:01:48C'est en Haute-Marne.
00:01:49Une opération de fouille de sac était prévue et organisée par les gendarmes.
00:01:53C'est là qu'un élève, un collégien, a sorti un couteau.
00:01:56Il a attaqué, poignardé une assistante d'éducation.
00:01:59La victime, elle est âgée de 31 ans.
00:02:01Elle était en urgence absolue il y a encore quelques minutes avant de succomber à ses blessures.
00:02:06Alors le collégien, l'agresseur a été aussitôt neutralisé sur place par les gendarmes.
00:02:10Un des militaires a justement été blessé légèrement pendant l'interpellation.
00:02:14Cet agresseur, il est actuellement en garde à vue dans la gendarmerie de Nogent.
00:02:18Selon nos informations, il est âgé de 15 ans.
00:02:20Il n'est pas connu des services de police et de gendarmerie.
00:02:23Alors sur place, les 342 élèves, ils sont toujours confinés.
00:02:27La préfète de Haute-Marne est sur place.
00:02:29Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation et le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaillot
00:02:34vont se rendre dans la journée sur place.
00:02:36Un gros dispositif de sécurité d'enquête a émis sur place
00:02:40avec les services aussi d'identification criminelle qui sont sur les lieux.
00:02:44Et c'est le parquet de Chaumont avec l'aide de la gendarmerie qui est chargée de l'affaire.
00:02:49Nous avons évidemment beaucoup de réactions à suivre.
00:02:52Nous allons voir l'aspect politique.
00:02:53Mais tout d'abord quand même, c'est les mois et c'est le choc, l'effroi.
00:02:56pour toute la communauté éducative et bien au-delà, évidemment pour tout le pays.
00:03:00Cette jeune femme avait une trentaine d'années.
00:03:03Elle a été poignardée à mort.
00:03:04Elle est morte de ses blessures.
00:03:07Nous sommes en direct et en ligne avec tout d'abord un professeur des écoles
00:03:12qu'on connaît bien, Lisa Herzig.
00:03:13Merci d'être avec nous.
00:03:15Vous avez souvent, comment dire, une parole vraie,
00:03:18une parole lucide sur la réalité de l'école, de ce qui se passe dans notre école.
00:03:23L'école autrefois sanctuaire, l'école autrefois dernier endroit, si je puis dire, préservée de notre société.
00:03:31Comment avez-vous réagi vous-même en apprenant ce terrible drame ce matin ?
00:03:36D'abord, il faut dire que trouver des surveillants pour une école, c'est compliqué aujourd'hui.
00:03:40Ce sont des métiers qui sont un peu ingrats, qui ne sont pas très bien payés.
00:03:45Ce sont des personnes qui ne sont pas forcément valorisées dans la communauté enseignante
00:03:48et qui font un travail très important puisque, bien évidemment, dans une école,
00:03:52il y a des moments où les professeurs, des jeunes, où les professeurs corrigent des copies, etc.
00:03:57Donc, il faut bien surveiller les enfants à ces moments-là.
00:04:00Donc, ce qui est arrivé à cette jeune femme est absolument terrible
00:04:03et ne fait pas de publicité pour ce métier qui est pourtant crucial dans une école.
00:04:09Il faut que les surveillants puissent être recrutés avec beaucoup d'exigence
00:04:13et que ces gens fassent leur travail en toute sécurité.
00:04:19On voit bien que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:04:21Évidemment, c'est la stupeur, c'est un drame terrible,
00:04:25un enfant de 15 ans qui tue une surveillante.
00:04:29C'est ce que vous dites, ça devrait être du jamais vu,
00:04:33mais finalement, c'est des choses qu'on se prépare à voir et à peut-être revoir, malheureusement.
00:04:38Je dirais que ça fait, je dirais, une cinquantaine d'années
00:04:43que dans l'école française, on a renoncé à instruire les enfants
00:04:47pour faire de l'école un instrument de lutte contre les inégalités.
00:04:51Le problème de ça, c'est que pour lutter contre les inégalités,
00:04:56on a cessé de mettre des notes,
00:04:58on a cessé d'être exigeant avec les élèves,
00:05:02on a même cessé d'être exigeant avec les enseignants
00:05:04qui sont pourtant normalement un exemple.
00:05:07On ne peut pas rétablir l'autorité sans qu'il y ait des exemples.
00:05:10L'autorité, ce n'est pas juste quelque chose qui se décrète,
00:05:12c'est quelque chose qui se conquiert,
00:05:15qui s'obtient avec le temps.
00:05:20Aujourd'hui, on fait en permanence à l'école,
00:05:23on utilise en permanence l'outil de l'excuse sociale.
00:05:27C'est-à-dire qu'on va dire, si les enfants sont violents,
00:05:30c'est parce qu'ils viennent de milieux modestes.
00:05:32Si les enfants sont violents, c'est parce qu'on est violent avec eux à la maison.
00:05:34Si les enfants sont violents, c'est parce qu'ils ne partent pas en vacances
00:05:38pendant l'été.
00:05:39J'entends des trucs complètement incroyables.
00:05:41Or, si les enfants sont violents, c'est parce qu'on les autorise à être violents.
00:05:45C'est-à-dire qu'ils ne sont pas sanctionnés dès la première incartade.
00:05:48Un élève aujourd'hui qui devrait être exclu
00:05:51parce qu'il se comporte mal dans une école
00:05:52ne peut pas être exclu puisqu'un directeur d'école,
00:05:55s'il veut exclure un élève, doit lui retrouver une place ailleurs.
00:05:59De fait, les écoles s'échangent, les fauteurs de troubles.
00:06:03C'est ça qui se produit.
00:06:04À force d'excuses sociales...
00:06:06Oui, pardon.
00:06:07Lisa, c'est exactement ça.
00:06:09Ce qui est terrible, c'est que comment voulez-vous faire respecter
00:06:11un semblant d'autorité par rapport à ce que vous décrivez,
00:06:14ce que vous dénoncez ?
00:06:15D'ailleurs, depuis des années, vous êtes rejoint sur ce constat,
00:06:18par exemple par le docteur ou pédopsychiatre Maurice Berger.
00:06:23Là, dans ce cas précis, ce qui est terrible,
00:06:25c'est que quand on envoie nos enfants à l'école
00:06:27ou quand un surveillant ou un professeur va à l'école,
00:06:30il pense rentrer chez lui le soir.
00:06:33Cette surveillante est partie le matin,
00:06:35elle ne rentrera plus jamais.
00:06:37Elle est simplement partie faire son travail.
00:06:40Et c'est certainement une mission qui lui...
00:06:42Enfin, je veux dire, ça devait l'habiter.
00:06:45Merci d'avoir commencé en parlant de la mission de ces surveillants.
00:06:48C'est important, vous avez raison.
00:06:50Tous ces métiers au contact des enfants, des jeunes,
00:06:53sont des métiers, j'allais dire, un petit peu sacerdotaux.
00:06:56On ne fait pas ça par hasard.
00:06:57Je ne suis pas devenue enseignante par hasard.
00:06:59Ce n'est pas un métier alimentaire.
00:07:01On le saurait si c'était des métiers dans lesquels on gagnait des fortunes.
00:07:04Donc, on fait ça par engagement, par conviction.
00:07:10Maintenant, il ne faut pas s'étonner si les gens se réfugient dans les écoles privées,
00:07:15si les gens de plus en plus demandent à instruire leurs enfants en famille.
00:07:19On a une obligation scolaire en France qui court de 3 ans à 16 ans,
00:07:25ce qui est très, très long par rapport à nos voisins,
00:07:28dans lesquels l'obligation scolaire court plutôt normalement de 6 à 14 ou 15 ans.
00:07:34Ça veut dire qu'on pense que l'éducation nationale peut prendre en charge
00:07:38un peu plus de 12 millions d'élèves de 3 ans à 16 ans dans des classes surchargées,
00:07:43dans des classes qui parfois comptent entre 30 et 35 élèves,
00:07:47avec des élèves qui arrivent à l'école, pas forcément éduqués,
00:07:50qu'on est obligé d'éduquer entre les murs de l'école.
00:07:55Et tout ça, ça crée un creuset, si vous voulez, un bouillon,
00:08:00qui fait qu'au bout d'un moment, forcément, ça explose.
00:08:03Et il y a un grand nombre de ces jeunes gens qui sont au collège,
00:08:06puis au lycée, sans vraiment en avoir ni l'envie, ni, je dirais, le droit.
00:08:12Moi, je ne vois pas pourquoi un élève qui est fauteur de troubles,
00:08:15qui a 15, 16 ou 17 ans,
00:08:17occupe la place à l'école, alors qu'il devrait avoir quitté l'école,
00:08:21avoir trouvé un métier, peut-être faire une formation.
00:08:24Finalement, il prend la place d'un autre,
00:08:26et puis il empêche ceux qui voudraient travailler de travailler.
00:08:29Donc, je pense qu'à un moment, il faut envisager que ces élèves
00:08:31qui se comportent mal à l'école...
00:08:34Alors, il semblerait que ce jeune-là ne soit pas connu des services de police.
00:08:38Je serais quand même assez curieuse de savoir s'il n'est pas connu par,
00:08:41j'allais dire, les services de l'école.
00:08:43Voilà, ça, ça, ça, un des éléments importants, vous l'avez dit.
00:08:46Et comme vous l'avez souvent, et très justement précisé,
00:08:49dans chacun de vos ouvrages, il faut agir à la source,
00:08:51et ça commence très souvent à la maternelle.
00:08:54Vous avez rappelé en quelques phrases, là, les défis énormes
00:08:57auxquels l'école fait face.
00:08:59Et en vous entendant, elle me dit,
00:09:00mais ce n'est pas une révolution, ce n'est pas un plan global,
00:09:03c'est une urgence, vraiment, pour sauver l'école.
00:09:07Merci de ce témoignage, on va continuer à en parler,
00:09:10je vais vous donner la parole.
00:09:11Dans quelques instants, Tanguy Hamon, notre spécialiste pour les justices,
00:09:14nous a également rejoints.
00:09:15Il est vrai que c'est une épidémie d'attaques aux couteaux,
00:09:18pardonnez-moi pour ce mot, mais je n'en vois pas d'autres.
00:09:21Véritablement, ça s'enchaîne, c'est comme ça qu'on peut parler
00:09:24d'un fait de société.
00:09:25Est-ce que vous avez des chiffres pour qu'on se rende compte,
00:09:28Tanguy, justement, de l'ampleur d'un tel phénomène ?
00:09:31Oui, exactement, plusieurs chiffres pour illustrer ce fléau.
00:09:34En un an, sur l'année 2024, la police nationale a recensé
00:09:38près de 10 400 agressions à l'arme blanche,
00:09:42ce qui fait une moyenne de 28 agressions à l'arme blanche par jour.
00:09:46Concernant les mineurs, un rapport sur la question pointe
00:09:50que 57% des homicides qui sont commis par des jeunes de moins de 18 ans
00:09:56impliquent une arme blanche.
00:09:58Un autre chiffre qui est parlant dans notre contexte actuel,
00:10:02puisqu'il concerne les établissements scolaires.
00:10:04C'est un chiffre qui concerne la ville de Paris,
00:10:06mais lors de l'année scolaire 2023-2024,
00:10:11on a recensé 74 agressions à l'arme blanche dans les collèges,
00:10:1638 dans les lycées et même 18 dans les écoles primaires.
00:10:20Bref, les armes blanches sont de partout, même chez les jeunes.
00:10:23Et il faut savoir, dernier chiffre qui date, lui, de 2021,
00:10:26qu'un tiers des homicides environ chez les jeunes
00:10:33sont commis par arme blanche sur l'ensemble du territoire français.
00:10:35Les chiffres sont édifiants.
00:10:37La réalité est celle-là.
00:10:38Il y a deux...
00:10:39D'abord, la première chose à faire, et je le redis,
00:10:42c'est les condoléances vis-à-vis de la famille.
00:10:43Il y a aussi un aspect politique et même polémique
00:10:46qu'on ne peut pas éviter.
00:10:47Georges Fenec, je vais tout de suite vous interroger les uns et les autres
00:10:50sur ce sujet.
00:10:51Il est vrai que la phrase date d'il y a quelques jours,
00:10:53mais quand même, qu'est-ce qu'elle résonne douloureusement ?
00:10:55Qu'est-ce que ça fait mal aujourd'hui qu'un président de la République ait pu dire cela,
00:11:00parlant de faits divers quand on a un tel fait ?
00:11:03C'est même plus qu'un fait de société, c'est un fait quotidien,
00:11:05il s'inscrit dans le quotidien de ceux qui risquent leur vie.
00:11:08Oui, vous avez raison.
00:11:09Alors, au risque d'être taxé, critiqué, d'instrumentalisation, une nouvelle fois,
00:11:15de ce qui n'est qu'un fait divers, nous allons quand même porter une réflexion
00:11:18sur ce drame qui vient de se produire et qui n'est pas, évidemment, isolé.
00:11:26Ça a deux réflexions, deux pistes de réflexion.
00:11:29D'abord, la piste politique et ensuite la piste judiciaire.
00:11:34La piste politique, j'ai entendu comme vous, ce matin,
00:11:37le président de la République a annoncé que tout le gouvernement
00:11:41serait mobilisé pour faire reculer le crime.
00:11:46Donc, il y a quelques annonces qui pourraient être faites,
00:11:48peut-être même aujourd'hui, pourquoi pas.
00:11:52Abrogation de la réforme de Mme Belloubet, son ancienne ministre de la Justice,
00:11:56qui a massacré véritablement la lutte contre la délinquance des mineurs,
00:12:02en créant, je ne vais pas y revenir, la césure du procès pénal, etc.
00:12:05L'abrogation des courtes peines, etc.
00:12:08Donc, première des choses immédiates, abrogation de la loi Belloubet
00:12:12et réforme en profondeur de la délinquance des mineurs.
00:12:17Je veux simplement rappeler que la réforme de Mme Belloubet a été adoptée par ordonnance.
00:12:22Il n'y a même pas eu de débat à l'Assemblée nationale,
00:12:25alors qu'il s'agit d'un fait et d'un défi majeur pour notre société.
00:12:28Annonce également de la construction d'une centaine de centres éducatifs fermés
00:12:34pour les mineurs récalcitrants, ceux qui deviendront un jour des meurtriers
00:12:38si on ne les arrête pas plus tôt.
00:12:41Je pourrais multiplier quelques exemples comme ça en matière d'intervention du gouvernement
00:12:46et de la classe politique.
00:12:47Et puis, il y a la réponse judiciaire.
00:12:50Et là, c'est encore plus compliqué.
00:12:51Parce que, comme vous le savez, le juge est indépendant
00:12:54et que malheureusement, un poison a infiltré l'institution judiciaire
00:13:00et notamment les tribunaux pour enfants
00:13:01où on exclut par principe toute forme de privation de liberté.
00:13:06Donc, il va falloir extirper ce poison de l'idéologie de la magistrature
00:13:10pour arriver à une réponse qui soit équilibrée en termes de prévention
00:13:15et en termes de répression, car on a oublié la répression.
00:13:18Encore faut-il partager un diagnostic aujourd'hui,
00:13:22que ce soit le même que vous êtes en train de faire, Georges Fenech,
00:13:26parce qu'il va y avoir les mêmes indignations,
00:13:27il va y avoir les mêmes condamnations.
00:13:29Je rappelle que lorsqu'il y a eu des attaques au couteau,
00:13:32aux abords des écoles, c'est un plan couteau qui a été mis en place.
00:13:36Ce sont des fouilles.
00:13:37Et d'ailleurs, c'est ces mêmes fouilles,
00:13:38Sabrina Berlin-Bouillet, je parle sous votre contrôle,
00:13:41inopinées, donc réalisées par les gendarmes,
00:13:43c'est ce qui s'est passé, c'est bien ça, aux abords,
00:13:45à l'entrée du collège.
00:13:47Donc cet adolescent avait déjà le couteau dans son sac.
00:13:50Malheureusement, c'est presque maintenant une banalité que de le dire.
00:13:55A-t-il eu peur ou quoi que ce soit par rapport aux gendarmes,
00:13:59ce qui pourrait non pas du tout expliquer le geste,
00:14:01mais qui a conduit à ce geste, tout cela,
00:14:03c'est l'enquête qui va nous le dire.
00:14:05Mais est-ce que vous croyez véritablement à une révolution aujourd'hui
00:14:08par rapport à ce qui va être annoncé ?
00:14:11Écoutons les quelques réactions politiques qui sont arrivées,
00:14:15à la fois de la majorité et des opposants tout d'abord.
00:14:17D'une jeunesse violente qui arrive effectivement armée
00:14:21pour une certaine partie dans les établissements scolaires
00:14:24ou même qui est armée au quotidien,
00:14:26oui, c'est un phénomène que nous ne découvrons pas.
00:14:29Il faut qu'on prenne la mesure de la chose,
00:14:30il faut qu'on agisse concrètement.
00:14:32Nous devons le faire et c'est ce que nous faisons
00:14:34avec un certain nombre d'outils législatifs
00:14:35que nous avions mis en place,
00:14:37notamment sur la délinquance des mineurs avec Gabriel Attal
00:14:39au sein de cet hémicycle.
00:14:41Et nous devons faire en sorte aujourd'hui
00:14:42que ces outils soient pris pleinement par le pouvoir judiciaire.
00:14:47Parce que ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui,
00:14:49souvent derrière une excuse de minorité,
00:14:51certaines se croient tout permis
00:14:53et considèrent qu'ils ne peuvent rien craindre.
00:14:57Donc oui, nous devons pleinement nous saisir de ces outils,
00:14:59les améliorer s'il y a besoin de faire
00:15:01et par pitié arrêter d'être sur des commentaires
00:15:04toutes les deux semaines sur des atrocités et des drames
00:15:06comme celui-là encore aujourd'hui.
00:15:08Nos pensées vont évidemment en cet instant
00:15:10à sa famille, à ses proches, à toute la communauté scolaire.
00:15:14Quand on se lève le matin pour aller travailler
00:15:15dans l'éducation nationale, quelle que soit sa fonction,
00:15:17assistant d'éducation, personnel, administratif,
00:15:20enseignante et enseignants, on le fait parce qu'on contribue
00:15:22à un des plus beaux outils de la République,
00:15:24qui est l'école, qui est l'outil de la traduction concrète
00:15:26de notre devise liberté, égalité, fraternité.
00:15:28Et on ne devrait pas mourir dans l'exercice de ses fonctions.
00:15:33Et donc, je n'ai pas d'informations sur ce drame.
00:15:35Je veux me garder de toute forme de récupération politicienne,
00:15:40de commentaires à la volée sans savoir ce qui s'est passé.
00:15:42Tout ce que je peux dire, c'est évidemment notre émotion
00:15:44la plus totale, notre tristesse.
00:15:4931 ans, c'est horrible.
00:15:51Il n'y a pas peu de mots en réalité pour décrire les sentiments
00:15:54qui sont les nôtres en cet instant.
00:15:55Ça pose évidemment la question de l'ensauvagement
00:15:58de notre société, de cette violence qui maintenant
00:16:00n'épargne plus rien et même pas ces temples
00:16:03que sont censés être l'éducation nationale.
00:16:05J'ai évidemment une pensée pour la famille,
00:16:07pour toute la communauté enseignante et scolaire
00:16:10de cet établissement.
00:16:12C'est un défi que nous devons tous collectivement relever.
00:16:15Il va falloir qu'on se donne les moyens
00:16:17de refaire de nos écoles un havre de paix
00:16:19avant de faire de toute la société un havre de paix.
00:16:22Honnêtement, il y a beaucoup de paroles creuses.
00:16:23Je crois que, quelles que soient nos sensibilités,
00:16:25des convictions, vraiment, on peut le dire,
00:16:27à l'aune d'un fait aussi grave.
00:16:30Benjamin Lucas, quand il dit pas de récupération,
00:16:33les mêmes qui ont parlé juste après.
00:16:35Et d'ailleurs, moi je trouve que c'est le propre d'un politique
00:16:37que de parler après le terrible meurtre d'Aboubakar Sissier.
00:16:41C'était normal que beaucoup en parlent.
00:16:43Mais pourquoi dans ce cas-là, il n'y a pas de récupération
00:16:46que lorsque cela ne rentre pas dans les grilles de lecture de ces personnes ?
00:16:49Vous remarquerez, Sonia, que ce sont toujours les mêmes
00:16:51qui se drapent dans l'émotion au moment où arrive un drame
00:16:54ou un drame est annoncé.
00:16:56Je me souviens parfaitement d'Elisabeth Borne,
00:16:58également lorsqu'elle était Premier ministre,
00:17:00donner des leçons.
00:17:02Je crois que c'était après la mort terrible de la petite Lola
00:17:05où elle disait que le temps était à l'émotion.
00:17:07Elle le dit dans l'hémicycle.
00:17:08Et non pas à l'analyse politique d'un tel drame
00:17:11qui était, souvenez-vous, basé sur, là aussi,
00:17:15la question des OQTF.
00:17:16C'est insupportable d'entendre ces élus de la République
00:17:19se draper, je me répète, dans l'émotion
00:17:22parce qu'on attend surtout, face à la répétition de ces actes,
00:17:26des mesures fortes qui soient prononcées.
00:17:29D'autant que le bilan, le constat, il est fait depuis des années
00:17:32et il est plutôt bien fait, encore une fois, sur ce chapitre-là.
00:17:35On a des enseignants, on a des professionnels de l'éducation.
00:17:39Vous aviez Lisa Hirzig il y a quelques instants
00:17:42qui, depuis des années, affirment le même message.
00:17:45C'est-à-dire que ce n'est pas l'école d'éduquer,
00:17:47l'école est là pour instruire les élèves.
00:17:51J'ai un dernier mot également,
00:17:52ce n'est absolument pas de l'humour noir,
00:17:54je relève simplement un trait d'une épouvantable ironie aujourd'hui,
00:17:59une ironie sanglante, une ironie de l'histoire.
00:18:02C'est que ce drame a lieu dans un collège qui s'appelle Françoise Dolpeau.
00:18:05Et il y a une sorte de boucle qui est bouclée.
00:18:08Et vraiment, il y a des vérités comme ça qui arrivent par moments.
00:18:14Et je pense qu'il faut, là aussi, savoir les observer et en tirer les leçons qui s'imposent.
00:18:18Mais en tirer les leçons, est-ce que c'est possible ?
00:18:19Moi, je me suis toujours demandé, vraiment,
00:18:21les mêmes qui ont conduit, je ne dis pas que la situation est...
00:18:25Je dis que les politiques sont responsables,
00:18:26mais les mêmes en place qui n'ont rien fait pendant des années,
00:18:29donc il faut soyer quelque part,
00:18:31peuvent-ils être les sauveurs demain d'une telle situation, selon vous, Nathan Devers ?
00:18:35Alors, moi, déjà, juste avant de vous répondre,
00:18:37je tiens à dire que j'ai vraiment une pensée,
00:18:39je sais que c'est le cas de tout le monde,
00:18:40mais plus que ému, ému est un minuscule mot,
00:18:44pour cette surveillante, pour ses proches.
00:18:47Alors, je ne sais pas qui elle avait dans sa vie autour d'elle,
00:18:50mais on imagine dans ces situations,
00:18:52en tout cas, moi, j'imagine un compagnon dont l'épouse ou la compagne
00:18:55part le matin travailler à l'école,
00:18:59pour surveiller, enfin, un métier,
00:19:01normalement, on ne peut plus bénin,
00:19:03on ne peut plus tranquille, on ne peut plus beau,
00:19:05en effet, l'application de la devise républicaine
00:19:07est se retrouver dans cette situation lunaire,
00:19:10où cette surveillante ne rentrera pas chez elle ce soir,
00:19:14ses proches la perdent,
00:19:15tout le monde éducatif, professeur,
00:19:18ceux qui travaillent dans les écoles, dans les collèges,
00:19:20dans les lycées, de près ou de loin,
00:19:21est évidemment traumatisé,
00:19:23les parents d'élèves sont traumatisés,
00:19:24les élèves sont traumatisés,
00:19:26la nation est traumatisée.
00:19:27Je voulais juste dire ça, parce que ça me semble très important,
00:19:29et ensuite, pour essayer de commencer un tout début d'analyse,
00:19:33même si c'est dur d'analyser sous le coup de l'émotion,
00:19:35il y a une chose qui me frappe dans cette histoire,
00:19:37c'est qu'il y avait donc un contrôle aléatoire de couteaux
00:19:41dans ce collège Françoise Dolto.
00:19:44Et il est vrai que ces derniers temps,
00:19:46on a entendu la classe politique
00:19:47réagir à la question de l'ultra-violence
00:19:49d'une partie de la jeunesse,
00:19:51avec des affaires qui étaient similaires,
00:19:53en parlant des couteaux.
00:19:54Et je trouve que dans cette réaction,
00:19:56assez technicienne,
00:19:57dans cette manière de mettre un zoom sur l'outil de la violence,
00:20:00et en plus l'outil le plus banal qu'il soit,
00:20:02puisque nous, toutes et tous,
00:20:03nous avons des couteaux chez nous, dans notre cuisine,
00:20:06c'est l'arme la plus accessible,
00:20:07c'est l'arme la plus difficile,
00:20:09enfin la plus impossible à interdire,
00:20:10ça n'aurait aucun sens.
00:20:12Dans cette manière de zoomer sur l'outil de la violence,
00:20:15et de ne pas réfléchir à la culture de la violence,
00:20:18qui peut faire qu'un couteau,
00:20:20dans certains cas,
00:20:21moi j'étais au scout,
00:20:21j'avais des couteaux quand j'étais petit,
00:20:23tout le monde avait des couteaux chez les scouts
00:20:24quand on était petit,
00:20:25on en avait dans notre poche,
00:20:25et pour autant,
00:20:26on n'était pas en train de se poignarder les uns les autres.
00:20:28Et de ne pas réfléchir suffisamment
00:20:30à ce qui fait que pour certains,
00:20:33pour certains jeunes en particulier,
00:20:34mais pas seulement,
00:20:35le couteau est utilisé comme un organe de mort.
00:20:38Mais la question c'est,
00:20:38pourquoi ne veulent-ils pas y réfléchir ?
00:20:40C'est ça la question.
00:20:41Pourquoi focaliser sur le couteau,
00:20:43l'outil, l'instrument, l'arme,
00:20:44plutôt que celui qui porte le couteau,
00:20:46ou plutôt que sur la violence ?
00:20:47Il y aurait beaucoup d'accompagnement.
00:20:48Sur la violence des inibés.
00:20:49Peut-être par bâtisse un peu.
00:20:50Peut-être par paresse, par déni.
00:20:54Ça ne demande pas beaucoup de réflexion,
00:20:55si vous voulez.
00:20:56Ou alors peut-être pour ne pas voir la réalité.
00:20:58Non, je pense que c'est plus de la paresse intellectuelle.
00:21:00C'est beaucoup plus facile de dire
00:21:01le problème c'est le couteau,
00:21:02plutôt que de dire le problème c'est la violence.
00:21:03Mais souvenez-vous,
00:21:04il y a un mois,
00:21:04une lycéenne a été poignardée
00:21:06de 57 coups de couteau,
00:21:07et on nous avait dit
00:21:08il y aura un sursaut,
00:21:09plus jamais ça,
00:21:1057 coups de couteau sur une jeune fille.
00:21:12Donc là je me dis finalement
00:21:13qu'est-ce qu'on a tiré comme leçon en un mois ?
00:21:15Absolument rien.
00:21:16Et là on va avoir le même débat.
00:21:17Le problème c'est les couteaux.
00:21:18Et je reviens sur ce que vous disiez Georges.
00:21:19Vous disiez,
00:21:20la césure c'est une des mesures que l'on peut faire,
00:21:23mais qu'est-ce qu'on fait pour quelqu'un
00:21:23qui n'a pas d'antécédent judiciaire actuellement ?
00:21:25Parce que là c'était quelqu'un
00:21:26qui n'avait pas de quasi...
00:21:27On va voir les antécédents éducatifs.
00:21:29Peut-être qu'il y a des antécédents éducatifs,
00:21:31mais en tout cas il n'y avait pas d'antécédent judiciaire.
00:21:33Donc qu'est-ce que l'on fait aussi pour les primo-délinquants ?
00:21:35Parce qu'on nous parle sans cesse de récidive, c'est vrai.
00:21:37Et que fait-on pour les primo-délinquants ?
00:21:39Parce qu'il y a bien des raisons quand même.
00:21:40Moi je ne peux pas croire que l'on tue comme ça.
00:21:43Enfin si en fait.
00:21:44Malheureusement.
00:21:45Nous sommes avec Maxime Repère
00:21:46qui est le vice-président du SNAC,
00:21:48le syndicat des lycées et des collèges.
00:21:49Tout d'abord, M. Repère,
00:21:50c'est ce qu'on dit depuis plusieurs minutes.
00:21:53On adresse nos condoléances.
00:21:54D'abord c'est une communauté éducative
00:21:55et c'est plus largement le pays.
00:21:58Là le président a eu les mots justes.
00:21:59Tu parles évidemment d'une nation qui est en deuil.
00:22:02Est-ce que vous avez imaginé il y a quelques années
00:22:04qu'on puisse se rendre à l'école française
00:22:07et y perdre la vie ?
00:22:11Il y a dix ans, je vous aurais dit non.
00:22:14Même s'il y a encore quelques années,
00:22:17on observait déjà cette augmentation de la violence,
00:22:21ce renforcement de la violence en milieu scolaire.
00:22:23Maintenant on se rend compte depuis quelques années,
00:22:27depuis une poignée d'années,
00:22:28que le sang peut couler dans une école.
00:22:31On a des enseignants qui ont été tués par des terroristes.
00:22:38On a, il y a quelques années, Agnès Lassalle,
00:22:41c'était il n'y a pas si longtemps,
00:22:42qui a été tuée par un de ses élèves.
00:22:45On a, il y a un mois, une lycéenne
00:22:49qui a été tuée par un de ses camarades.
00:22:51Et aujourd'hui, on a une surveillante
00:22:53qui a été tuée par un collégien cette fois.
00:22:56Donc ça fait bien longtemps maintenant
00:23:00qu'on voit des signaux apparaître.
00:23:03Ces signaux deviennent de plus en plus visibles.
00:23:06On ne peut plus occulter ce problème.
00:23:09Et ce n'est pas avec de beaux discours
00:23:13comme font actuellement les politiques.
00:23:15Ce n'est pas en parlant de boncérisation des établissements
00:23:18avec des portiques qui, de toutes les façons,
00:23:21ne seront pas efficaces,
00:23:22avec des fouilles aléatoires qui ne sont pas efficaces non plus.
00:23:26Ce n'est pas avec ce type de mesure ou de mesurette
00:23:29ou de poudre aux yeux que l'on va pouvoir en finir
00:23:32avec ce problème de la violence en milieu scolaire.
00:23:34Vous avez deux éléments majeurs à traiter.
00:23:36La question de la santé mentale
00:23:38et la question de l'éducation.
00:23:41Parce que les élèves mineurs,
00:23:43pour acheter un couteau sur Internet,
00:23:46ils le font avec une carte de crédit.
00:23:47Ils n'ont pas l'âge pour en avoir une.
00:23:50Ils le font.
00:23:50Ou alors, ils prennent un couteau
00:23:52qu'ils ont au sein de leur famille.
00:23:56Il y a une culture de la violence
00:23:58qui doit être abordée.
00:24:00La première cellule d'apprentissage d'un enfant,
00:24:02ce n'est pas l'école, c'est la famille.
00:24:04Donc, qui achète des téléphones portables aux mineurs ?
00:24:09Qui leur paye les abonnements Internet ?
00:24:11Qui autorise les jeunes à passer parfois
00:24:1410 heures sur un écran chaque jour ?
00:24:16Donc, je pense qu'il faut qu'il y ait
00:24:17une véritable responsabilisation de la société
00:24:20et des parents en particulier,
00:24:23mais aussi des élèves.
00:24:24Et il faut arrêter avec ces excuses de minorité
00:24:26de dire, voilà, parce qu'on fait référence
00:24:29à une ordonnance de 1945,
00:24:31un jeune n'est pas conscient de ses actes.
00:24:35À 15 ans, je suis désolé,
00:24:37on est conscient de ce que l'on fait.
00:24:40Vous avez, j'allais dire,
00:24:41vous avez résumé tous les mots à MyUX
00:24:43et les défis énormes de notre école,
00:24:45mais à vous entendre, Maxime Repère,
00:24:47on se dit, mais c'est pas...
00:24:48C'est un changement total de logiciel
00:24:51qu'il faut s'est inversé totalement,
00:24:53complètement les choses.
00:24:54Merci pour votre réaction.
00:24:56Moi, j'ajoute aussi, Georges Finet,
00:24:58quand même le déni complice,
00:25:00le déni qui est complice aujourd'hui,
00:25:02parce qu'on a entendu des responsables politiques
00:25:05qui disent, il faut, il faut désormais,
00:25:07pourquoi ne l'a-t-on fait
00:25:08quand il y a eu d'autres attaques au couteau ?
00:25:10Et puis, par ailleurs,
00:25:11ça relève peut-être du terrorisme,
00:25:13mais enfin, nous avons quand même eu
00:25:14des chocs terribles dans notre école,
00:25:17sur le sol français.
00:25:21Que faut-il encore attendre pour eux ?
00:25:22C'est difficile de faire son examen de conscience,
00:25:25de se dire que depuis tant d'années,
00:25:26finalement, on s'est trompé.
00:25:28On s'est trompé sur ces sujets, voyez-vous.
00:25:32Il faut avoir beaucoup de cours.
00:25:33Il s'installe.
00:25:34Bonjour à vous, madame le professeur.
00:25:37Monsieur le policier, Reda Bellage, merci.
00:25:39Également, je posais la question,
00:25:40est-ce que la violence va plus vite
00:25:42que toutes les analyses qui sont faites aujourd'hui ?
00:25:44Je pense que la violence,
00:25:46elle a pris beaucoup d'avance,
00:25:48en tout cas sur nous, sur les policiers.
00:25:51Elle a réussi à s'adapter
00:25:53à toutes les circonstances,
00:25:56dans tous les domaines de délinquance,
00:25:58et que nous, on n'arrive pas à suivre aujourd'hui
00:26:01parce qu'on ne donne pas les moyens de suivre,
00:26:02tout simplement.
00:26:04Mais la délinquance a toujours un train d'avance
00:26:05sur la loi, de façon générale.
00:26:07Ça veut dire que les délinquants
00:26:08commettent des infractions
00:26:09auxquelles parfois on n'a même pas pensé,
00:26:11et ensuite, le législateur légifère,
00:26:13si on peut dire,
00:26:14mais les délinquants sont toujours en avance.
00:26:15Aspect judiciaire,
00:26:16aspect politique,
00:26:17aspect évidemment sécuritaire,
00:26:20judiciaire, je le disais,
00:26:21éducatif,
00:26:21on va en parler avec vous.
00:26:23Madame Meillère,
00:26:23merci de nous avoir rejoints.
00:26:25Mais tout d'abord,
00:26:25écoutons encore une réaction politique.
00:26:27Alors, vous en doutez,
00:26:28de la part des opposants,
00:26:30il y a la réaction de l'émotion
00:26:31par rapport à un tel drame,
00:26:32mais il y a aussi
00:26:33la reprise de la phrase polémique
00:26:36il y a encore quelques jours
00:26:37d'Emmanuel Macron.
00:26:38La situation aujourd'hui
00:26:40est totalement hors de contrôle.
00:26:42Nos écoles qui autrefois
00:26:44étaient des sanctuaires,
00:26:45nos écoles qui étaient préservées
00:26:47des tourments de la société,
00:26:51aujourd'hui,
00:26:52sont confrontées à un ensauvagement
00:26:54également qui frappe
00:26:56déjà les élèves entre eux,
00:26:58et malheureusement,
00:27:00les professeurs,
00:27:00les surveillants,
00:27:02les personnels,
00:27:02on sent bien
00:27:04qu'il y a aujourd'hui
00:27:05dans notre société
00:27:07un mal qui est profond
00:27:09et une incapacité
00:27:11des différents gouvernants
00:27:12à y répondre,
00:27:13et c'est ça qui est problématique.
00:27:16Donc, effectivement,
00:27:17il y a fort à faire
00:27:19pour que nos écoles
00:27:21retrouvent la sérénité,
00:27:23la tranquillité
00:27:23et la sécurité
00:27:24qui, je le rappelle,
00:27:25est la première des libertés
00:27:26en France.
00:27:27Je le disais,
00:27:28Myriam Meillère est avec nous,
00:27:29vous êtes professeure,
00:27:30professeure de lettres classiques,
00:27:32vous êtes également auteur,
00:27:33je pense,
00:27:33de mémoire à votre livre
00:27:34Wesh, Madame,
00:27:36et également d'autres ouvrages
00:27:38où avec courage et lucidité
00:27:39vous parlez
00:27:40des différents mots,
00:27:41M-A-U-X et défis
00:27:42de notre école.
00:27:44Je pose cette question
00:27:45parce qu'elle est à la fois banale
00:27:46et je crois que c'est la seule
00:27:47qui résume
00:27:48cette terrible journée,
00:27:49c'est est-ce qu'on peut
00:27:50aujourd'hui imaginer
00:27:51qu'une surveillante,
00:27:52qu'un surveillant,
00:27:53aille le matin,
00:27:54se réveille,
00:27:55ce que vous disiez Nathan Devers
00:27:56pour aller exercer
00:27:57ce beau métier,
00:27:59quel qu'il soit,
00:27:59professeur,
00:28:01surveillant,
00:28:01tout ce qui touche
00:28:02évidemment à l'enfance,
00:28:03à l'adolescence
00:28:04et qu'il n'y revienne pas
00:28:05chez lui le soir,
00:28:06aujourd'hui en France.
00:28:08C'est un peu problématique
00:28:09mais c'est pourtant
00:28:09ce qui se passe.
00:28:10Moi je suis devenue enseignante
00:28:12pour transmettre
00:28:13la littérature française,
00:28:15la langue française
00:28:15et la réalité
00:28:17c'est qu'aujourd'hui
00:28:18on peut partir le matin
00:28:19en se disant
00:28:20je ne sais pas
00:28:20si je rentrerai ce soir.
00:28:22Alors ça s'entend
00:28:22pour certaines professions,
00:28:24bien que ce soit toujours
00:28:25douloureux et insupportable,
00:28:27mais en théorie
00:28:28nous ne devrions pas
00:28:29être exposés
00:28:30à ce genre de risque.
00:28:31Et les assistants
00:28:32d'éducation
00:28:33ce sont vraiment
00:28:34les chevilles ouvrières
00:28:35essentielles
00:28:35de nos établissements scolaires.
00:28:38Ils sont exposés
00:28:38à énormément de violence,
00:28:41beaucoup de mépris aussi
00:28:42parce que le statut
00:28:43des enseignants
00:28:43et des personnels
00:28:44de direction
00:28:44a été fragilisé.
00:28:46Mais celui
00:28:46des assistants d'éducation
00:28:47aussi,
00:28:48moi je n'ai plus
00:28:49tellement de mots
00:28:49aujourd'hui.
00:28:51Il y a eu trop de morts.
00:28:51J'ai relu,
00:28:54il se trouve par hasard
00:28:55votre livre
00:28:55il y a quelques temps
00:28:57et j'étais très touchée
00:28:57par le témoignage
00:28:58du professeur
00:28:59que vous êtes
00:29:00de l'être classique
00:29:01Votre amour
00:29:02pour le français,
00:29:03pour le grec,
00:29:04pour le latin,
00:29:04la manière
00:29:05à laquelle vous enseignez.
00:29:06Moi j'avais envie
00:29:07de retenir ça aujourd'hui.
00:29:08Malheureusement,
00:29:09malheureusement
00:29:09et parfois,
00:29:10y compris le président
00:29:11nous fait le reproche
00:29:12de parler,
00:29:13dit-il,
00:29:14de faits diverses
00:29:14sur des faits de société.
00:29:15Est-ce qu'on peut parler
00:29:16encore de l'école
00:29:17différemment aujourd'hui
00:29:18tant qu'un tel sujet,
00:29:19tant qu'un tel problème
00:29:20n'est pas réglé ?
00:29:22Alors,
00:29:23on peut discuter
00:29:24du sexe des anges
00:29:26quand Constantinople
00:29:26est assiégé.
00:29:28Bien sûr,
00:29:29on peut.
00:29:29Moi je pense
00:29:30qu'on n'est pas obligé
00:29:31de renoncer
00:29:32à un des combats.
00:29:33C'est-à-dire que
00:29:34j'ai enseigné
00:29:35dans un établissement
00:29:36qui était difficile
00:29:38mais où il y avait
00:29:39une écrasante majorité,
00:29:40je le dis,
00:29:41d'élèves qui étaient
00:29:42ambitieux,
00:29:43travailleurs,
00:29:44raisonnables,
00:29:45sérieux,
00:29:45respectueux
00:29:46mais qui souffraient
00:29:47encore une fois
00:29:48des carences éducatives
00:29:50absolument délirantes
00:29:51d'une poignée
00:29:52d'autres élèves.
00:29:54Donc oui,
00:29:54j'ai eu
00:29:55les ports
00:29:56de poignard en classe,
00:29:58l'étude de chicha,
00:30:00on a tout eu
00:30:01mais il y avait
00:30:02malgré tout
00:30:02des gosses
00:30:03qui voulaient s'en sortir.
00:30:05Donc soit
00:30:05on décide
00:30:06d'être dans le déni,
00:30:07ce qu'on ne peut pas faire,
00:30:09soit on continue
00:30:09d'enseigner
00:30:10en s'accrochant
00:30:11mais je vous le dis honnêtement,
00:30:12vous allez avoir
00:30:13de moins en moins
00:30:13d'enseignants,
00:30:14de moins en moins
00:30:14d'assistants d'éducation,
00:30:15de moins en moins
00:30:16de personnel de direction,
00:30:17nous sommes trop exposés
00:30:18pour ça.
00:30:18Si on a de moins en moins
00:30:19d'enseignants,
00:30:20de moins en moins
00:30:21de surveillants,
00:30:22de moins en moins
00:30:22de policiers,
00:30:23de moins en moins
00:30:23de pompiers également,
00:30:24vers quelle société
00:30:25on peut aller
00:30:26Reda Bellach comme ça ?
00:30:28La société du chaos,
00:30:29je pense,
00:30:30la société du chaos,
00:30:31ce n'est pas faute
00:30:31d'avoir averti,
00:30:32ce n'est pas faute
00:30:33de l'avoir dénoncé
00:30:34sur vos plateaux.
00:30:35Nous,
00:30:36on est gardien,
00:30:36on va dire,
00:30:37de l'extérieur
00:30:37du sanctuaire
00:30:39puisque aujourd'hui,
00:30:40un délinquant,
00:30:42même si les surveillants,
00:30:44les personnels
00:30:44font leur travail,
00:30:45un délinquant,
00:30:45il peut rentrer
00:30:46dans un établissement
00:30:47parce que lui,
00:30:48il est hors la loi.
00:30:49Et nous,
00:30:49on suit des lois.
00:30:50Un policier,
00:30:50aujourd'hui,
00:30:51ne peut pas rentrer
00:30:51dans un établissement scolaire.
00:30:52C'est un exemple
00:30:53parmi tant d'autres.
00:30:54Ce n'est pas une revendication
00:30:55du tout.
00:30:55Moi,
00:30:56je pense qu'il faut
00:30:56qu'il y ait une barrière.
00:30:57Il faut que,
00:30:58bien sûr,
00:30:58que l'éducation,
00:30:59les directeurs,
00:31:00les personnels
00:31:01des établissements scolaires
00:31:03gardent ce sanctuaire.
00:31:05C'est leur lieu.
00:31:06Maintenant,
00:31:06à l'extérieur,
00:31:07qu'est-ce qui se passe ?
00:31:08À l'extérieur,
00:31:08il y a des lois qui existent.
00:31:10Aujourd'hui,
00:31:11le port d'un couteau,
00:31:12c'est 15 000 euros d'amende,
00:31:14un an de prison.
00:31:16Vous ne ferez pas
00:31:17un jour de prison.
00:31:18Je l'ai déjà dit
00:31:19plusieurs fois sur CNUS
00:31:20et sur d'autres médias.
00:31:21Vous ne ferez jamais
00:31:22un jour de prison,
00:31:23même si vous avez
00:31:24un coupe-coupe,
00:31:27une machette zombie,
00:31:30un couteau,
00:31:30vous n'irez pas en prison.
00:31:32Partant de ce principe-là,
00:31:33comment on fait maintenant
00:31:34pour gérer la jauge ?
00:31:36Le résultat,
00:31:37aujourd'hui,
00:31:38il est là.
00:31:39C'est comme ça.
00:31:41Je pense qu'on s'est...
00:31:42Enfin, pas nous,
00:31:43les policiers,
00:31:43parce que nous,
00:31:43on s'est adaptés,
00:31:44comme je le dis souvent.
00:31:45Encore,
00:31:45mes collègues gendarmes,
00:31:46ce matin,
00:31:47ils ont interpellé
00:31:47tout de suite l'individu.
00:31:49Bon établissement
00:31:50aux collègues
00:31:52qui s'est blessés.
00:31:53Bon, évidemment,
00:31:54toutes mes condoléances
00:31:55aux branches
00:31:56de la surveillante.
00:31:57C'est un métier
00:31:58qui est difficile.
00:31:59Et comme l'a dit la dame,
00:32:00moi, j'ai beaucoup de respect
00:32:01pour ces gens
00:32:02qui travaillent
00:32:02dans la fonction publique
00:32:03et qui font face
00:32:05à cette violence.
00:32:06Et alors,
00:32:07on ne demande pas
00:32:08à ce qu'ils soient équipés
00:32:08comme nous.
00:32:09Pas du tout.
00:32:10Mais eux,
00:32:10la différence avec nous,
00:32:11c'est que nous,
00:32:12au moins,
00:32:12on a de quoi nous défendre.
00:32:13Et eux,
00:32:14ils n'ont pas de quoi
00:32:14se défendre
00:32:15par rapport à une société
00:32:16de plus en plus violente.
00:32:17Donc, je pense que
00:32:18il faut,
00:32:19pour nous,
00:32:20en tout cas,
00:32:20du côté des policiers,
00:32:21il faut qu'on retourne
00:32:22sur notre cœur de métier.
00:32:23Moi,
00:32:24quand j'étais jeune
00:32:24dans la police,
00:32:26on allait dans les établissements,
00:32:27on avait un lien
00:32:28avec le personnel éducatif,
00:32:30on avait un lien
00:32:31avec les directeurs,
00:32:32on arrivait à dissuader,
00:32:33on arrivait à prévenir
00:32:33et aujourd'hui,
00:32:34ce n'est pas une priorité
00:32:35parce qu'on est employé,
00:32:36on est devenu
00:32:37le couteau suisse
00:32:39de la société,
00:32:40on est utilisé à tout,
00:32:42à rien,
00:32:42mais du moment
00:32:43que dans les médias,
00:32:44ça sort en disant
00:32:45voilà,
00:32:45ne vous inquiétez pas,
00:32:46on va envoyer des policiers
00:32:47parce que là,
00:32:47c'est ce qui va se passer.
00:32:48Dans 5,
00:32:4910 minutes,
00:32:49il y a un télégramme
00:32:50qui va tomber,
00:32:51il va arriver
00:32:51dans tous les commissariats,
00:32:52on va dire maintenant,
00:32:54on met les bouchées doubles,
00:32:55on surveille,
00:32:56je veux des patrouilles dynamiques,
00:32:58des patrouilles statiques
00:32:59devant les établissements scolaires
00:33:00et puis après,
00:33:01sûrement,
00:33:02ça va faire plouf
00:33:02jusqu'au prochain drame.
00:33:05Pourquoi on n'a pas écouté ?
00:33:08C'est une amende forfaitaire
00:33:09maintenant pour le port
00:33:09de couteau de 500 euros
00:33:10et c'est plus justement
00:33:11un an d'emprisonnement
00:33:12et 15 000 euros d'amende
00:33:13qui de toute façon
00:33:13n'étaient pas appliqués.
00:33:14C'est-à-dire qu'on admet l'idée
00:33:15que maintenant,
00:33:16une amende suffit.
00:33:17Si on vous écoute
00:33:18depuis des mois,
00:33:19depuis des années,
00:33:20chacun depuis vos postes
00:33:21d'observation y compris,
00:33:22je cite souvent
00:33:23Maurice Berger.
00:33:24Pourquoi on n'a pas écouté
00:33:25toutes ces personnes
00:33:26qui n'ont pas de sensibilité
00:33:27politique marquée ?
00:33:29C'est ça que je ne comprends pas.
00:33:30Aujourd'hui,
00:33:31quand même,
00:33:32ces paroles ont été tenues.
00:33:34Pour tout vous dire,
00:33:35ce matin,
00:33:35j'écoutais
00:33:36chez nos confrères
00:33:38sur une autre antenne
00:33:41la mère d'Elias.
00:33:42Et puis après,
00:33:43j'ai vu un débat
00:33:44où un ancien magistrat
00:33:45reprochait à la mère,
00:33:47quand même,
00:33:48à la mère d'Elias
00:33:49d'avoir parlé du mot
00:33:50décivilisation.
00:33:51C'est en décent.
00:33:52Et il a dit
00:33:53je ne participe pas
00:33:54à un débat
00:33:55tant qu'on parle
00:33:56de ce mot.
00:33:57C'est ça,
00:33:57une mère qui a perdu son fils,
00:33:58c'est vraiment inadmissible.
00:33:59Mais vous avez employé
00:34:00un terme tout à l'heure
00:34:01qui, je pense,
00:34:01est un début d'explication
00:34:03pour tenter de comprendre
00:34:03cette non-action
00:34:04où toujours le cou d'à côté,
00:34:06le cou dans l'eau,
00:34:07c'est la déconnexion.
00:34:08Alors que ça a été rappelé
00:34:10tout à l'heure,
00:34:11alors qu'on a une jeunesse
00:34:12des mineurs
00:34:12de plus en plus violents.
00:34:14Souvenez-vous
00:34:15d'un brillant ministre
00:34:16de l'éducation récemment
00:34:17qui a proposé
00:34:18des cours de bienveillance
00:34:19à des enfants en classe.
00:34:21D'empathie, oui.
00:34:22Si vous voulez,
00:34:23d'empathie, pardon.
00:34:24Voilà où se place
00:34:26le curseur
00:34:27de la vision politique
00:34:28d'une éducation nationale
00:34:29qui malheureusement
00:34:30prend l'eau.
00:34:31Et quand vous faites
00:34:32un si beau métier
00:34:32que d'enseigner
00:34:33le français classique
00:34:34et le latin,
00:34:35de se demander effectivement
00:34:37quel est l'avenir même
00:34:39d'une telle profession
00:34:40si ceux qui sont censés
00:34:42la protéger,
00:34:43je parle même de ceux
00:34:44qui sont rue de Grenelle,
00:34:45ne comprennent même pas
00:34:46ce qui se passe réellement
00:34:47dans les classes.
00:34:48Nous sommes face à un fléau.
00:34:49Quand il y a eu
00:34:50un virus, un fléau,
00:34:51nous avons su,
00:34:52quand je dis nous,
00:34:52l'État,
00:34:53le cas certain,
00:34:54mettre en place
00:34:55une urgence sanitaire
00:34:57qui nous a privés
00:34:57de toutes nos libertés
00:34:58et on y a consentis
00:35:00plus ou moins.
00:35:01Quand on a une telle urgence
00:35:02à l'école,
00:35:03véritablement,
00:35:04je ne comprends pas
00:35:04pour qu'il n'y ait pas
00:35:05que tout le monde
00:35:05se réunisse autour de la table
00:35:07parce que c'est une non-assistance
00:35:08à personne en danger,
00:35:09à personnel en danger,
00:35:10parfois à enfants en danger.
00:35:13Je suis sûr,
00:35:14chère Sonia Mabrouk,
00:35:15que vous avez la réponse.
00:35:16Honnêtement, non.
00:35:18Je ne comprends pas
00:35:18qu'on ne puisse pas
00:35:19pour l'école trouver...
00:35:20Mettez bout à bout,
00:35:22un petit peu,
00:35:23mettez bout à bout
00:35:24les déclarations
00:35:25de ceux qui sont en charge.
00:35:27Je vais remonter
00:35:28simplement jusqu'au mur
00:35:29des cons.
00:35:31Vous avez des juges
00:35:32qui épinglent
00:35:32sur un tableau
00:35:33des pères de familles
00:35:36qui ont voulu s'investir
00:35:37pour lutter contre
00:35:38les criminels anciens
00:35:39parce que leur enfant
00:35:40est mort,
00:35:41étranglé,
00:35:41violé par Guy Georges.
00:35:42Vous mettez bout à bout
00:35:43ce mur des cons.
00:35:45Vous mettez alors
00:35:45plus récemment encore
00:35:46les déclarations
00:35:48des trois plus hauts
00:35:48magistrats de France
00:35:50qui s'étonnent
00:35:52des réactions
00:35:53sur les condamnations
00:35:54qui ont été prononcées
00:35:56à l'occasion
00:35:57du match PSG.
00:35:59Que ce soit
00:35:59madame le procureur de Paris,
00:36:01le procureur général
00:36:02de la Cour de Cassation
00:36:02et avant-hier,
00:36:04le premier président
00:36:05de la Cour de Cassation
00:36:06qui nous dit en gros
00:36:07et qui nous dit à nous
00:36:08mais aussi à leur ministre,
00:36:09circuler,
00:36:11nous savons ce que nous faisons.
00:36:13Il y a un populisme
00:36:13anti-judiciaire.
00:36:14Vous mettez bout à bout
00:36:16tout cela.
00:36:17Vous comprenez bien
00:36:17qu'il y a dans notre société
00:36:20aujourd'hui quelque chose
00:36:21qui ne colle pas,
00:36:22qui n'est plus en connexion
00:36:24avec la réalité
00:36:24et qui s'appelle en fait
00:36:26l'idéologie
00:36:27qui ne veut pas avoir
00:36:28ce qu'est la réalité
00:36:29parce que c'est tellement difficile
00:36:31d'admettre qu'on s'est trompé
00:36:33cette fameuse doxa dominante
00:36:35qui est devenue
00:36:35une jurisprudence dominante
00:36:37dans les tribunaux.
00:36:38Tout ce qui va à l'encontre
00:36:39que ce soit la parole
00:36:40de Maurice Berger
00:36:41qui est très mal perçue
00:36:43attention
00:36:43au sein des tribunaux
00:36:44pour enfants
00:36:45vous vous rendez compte
00:36:45de ce qu'il dit
00:36:46il faut mettre des gamins
00:36:47en prison
00:36:48mais il ne sait pas
00:36:49de quoi il parle
00:36:49et pourtant il sait
00:36:50de quoi il parle
00:36:51parce que tout son travail
00:36:52c'est cela
00:36:52voyez-vous
00:36:53donc on est face
00:36:55à des corps constitués
00:36:57qui ne sont plus
00:36:58en connexion.
00:36:59Avec un changement
00:37:00si je peux me permettre
00:37:01depuis quelque temps
00:37:02la parole des proches
00:37:03de victimes a passé
00:37:04pour parfois
00:37:05le mur du son médiatique
00:37:07que ce soit la mère d'Elias
00:37:08que ce soit le père
00:37:09de Benoît
00:37:09ils ont utilisé
00:37:10des termes
00:37:11qui sont utilisés
00:37:12qui sont aujourd'hui
00:37:13dans
00:37:13Oui mais ces gens-là
00:37:14sont victimes
00:37:15d'un vrai
00:37:15oui mais qu'est-ce qu'ils disent
00:37:17ils disent
00:37:18c'est la fin de
00:37:19vous n'aurez pas ma haine
00:37:21ça ne veut pas dire
00:37:22qu'il faut cultiver la haine
00:37:23mais ça veut dire
00:37:24que généralement
00:37:25vous ne tendez pas
00:37:25l'autre joue
00:37:26quand il se passe
00:37:27quelque chose
00:37:27dans une société
00:37:28mais la question
00:37:29est plus profonde
00:37:30qu'est-ce qu'on peut
00:37:31enseigner aujourd'hui
00:37:32l'école doit
00:37:33comment dire
00:37:35instruire
00:37:36et la famille
00:37:36doit éduquer
00:37:37est-ce qu'on peut aller
00:37:38au-delà
00:37:39du rôle de l'instruction
00:37:40pour tenter
00:37:41de donner des repères
00:37:42alors que la société
00:37:43n'en a plus ?
00:37:44Écoutez
00:37:45c'est ce qu'on fait
00:37:45quotidiennement
00:37:46moi j'ai du mal
00:37:48avec l'idée
00:37:48qu'on ne puisse
00:37:49qu'instruire
00:37:49instruire
00:37:50c'est un acte
00:37:51d'éducation profond
00:37:52il est clair
00:37:53que maintenant
00:37:54ça prend de plus en plus
00:37:55de place
00:37:55et qu'on se retrouve
00:37:56obligé
00:37:56de rappeler des évidences
00:37:58parce qu'on ne crache pas
00:38:00devant les pieds
00:38:01de la personne
00:38:02qui s'occupe de la cantine
00:38:03qu'on ne peut pas
00:38:04tutoyer un enseignant
00:38:05en tout cas
00:38:06parce qu'il ne vous y a pas
00:38:07autorisé
00:38:08qu'on ne peut pas harceler
00:38:09qu'on ne peut pas
00:38:10il y a tout un tas
00:38:11de choses
00:38:12qui devraient être évidentes
00:38:13qui devraient être acquises
00:38:14quand on rentre
00:38:14dans une salle de classe
00:38:15et qui ne le sont pas
00:38:16donc ça prend de plus en plus
00:38:17de place
00:38:18et je me souviens d'ailleurs
00:38:19du mot d'une rectrice
00:38:20je crois que c'était
00:38:20la rectrice de l'académie de Nantes
00:38:22qui avait dit
00:38:23à des enseignants
00:38:24embauchés en speed date
00:38:2520 minutes de vos cours
00:38:26seront consacrées
00:38:27vraiment à l'instruction
00:38:29la réalité des faits
00:38:31c'est ça
00:38:31on nous demande
00:38:32en fait
00:38:32de nous substituer
00:38:33aux parents
00:38:33avec la menace permanente
00:38:36aussi d'avoir
00:38:36le mécontentement
00:38:37des parents
00:38:38qui nous tombent dessus
00:38:38parce que là
00:38:39c'est un collégien
00:38:40qui a poignardé
00:38:41une surveillante
00:38:42mais on ne compte plus
00:38:43non plus
00:38:43les interventions
00:38:44des parents
00:38:45qui contestent
00:38:46qui menacent
00:38:47qui harcèlent
00:38:48et ça aussi
00:38:49je vous assure
00:38:50que vous partez
00:38:51le matin
00:38:52pour beaucoup de collègues
00:38:53pas tous
00:38:54détestent les généralités
00:38:55mais avec la peur au ventre
00:38:56où vous retenez votre plume
00:38:58est-ce que je peux me permettre
00:38:59d'écrire telle chose
00:39:00dans une appréciation
00:39:01puis-je vraiment maintenir
00:39:03cette moyenne
00:39:03qui est catastrophique
00:39:05qu'est-ce qu'il va m'arriver
00:39:06vous voyez
00:39:07il y a un chiffre d'ailleurs
00:39:09si vous me permettez
00:39:10qui montre l'ampleur
00:39:11du phénomène
00:39:12et que ça n'est pas du tout
00:39:13des faits isolés
00:39:13en 2024
00:39:15il y a eu
00:39:155200 demandes
00:39:17de protection fonctionnelle
00:39:18des enseignants
00:39:19absolument
00:39:19vous vous rendez compte
00:39:20plus de 5000 enseignants
00:39:22ont demandé
00:39:22à leur administration
00:39:24l'assistance juridique
00:39:25d'un avocat
00:39:26parce que victime
00:39:27de ce que vous dénoncez
00:39:28etc
00:39:29ça a doublé
00:39:30en 4 ans
00:39:31ça a doublé
00:39:32il y avait 2000 à peu près
00:39:33aujourd'hui
00:39:34plus de 5000
00:39:35de vos collègues
00:39:36ont demandé
00:39:37un avocat
00:39:37pour pouvoir se défendre
00:39:38vous vous rendez compte
00:39:395000 c'est beaucoup
00:39:40est-ce qu'il sera annoncé
00:39:41tout à l'heure
00:39:42peut-être que je fais
00:39:42un procès d'intention
00:39:43on va écouter
00:39:44Madame Borne
00:39:46mais si c'est pour dire
00:39:47qu'on va placer
00:39:48des forces de l'ordre
00:39:50aux abords
00:39:50combien d'ailleurs
00:39:51combien
00:39:52vous évoquiez tout à l'heure
00:39:53les lieux de culte
00:39:54les écoles
00:39:55alors au sortir
00:39:56des événements
00:39:57puisqu'il va y en avoir
00:39:58d'autres
00:39:59Reda Bellage
00:40:00on pensait
00:40:01moi je trouve que
00:40:02vraiment
00:40:02l'une des images
00:40:04avec ce terrible drame
00:40:05la plus choquante
00:40:07quand on
00:40:08quand on violente un policier
00:40:10c'est la même chose
00:40:11ou un gendarme
00:40:11mais du pompier
00:40:12dit tout
00:40:13c'est à dire
00:40:13quand vous attaquez
00:40:14celui qui est là
00:40:15pour vous secourir
00:40:16qui peut-être un jour
00:40:17c'est celui-là même
00:40:18que vous allez appeler
00:40:19pour si votre père
00:40:20ou votre mère
00:40:21a un arrêt cardiaque
00:40:22ou quelque chose
00:40:23si vous attaquez celui-là
00:40:24qu'est-ce qui reste
00:40:25dans une société
00:40:25quel est le dernier
00:40:26cordon sanitaire
00:40:27qui reste debout
00:40:28vous avez
00:40:29tout à fait raison
00:40:30et peut-être que
00:40:31il y a beaucoup d'aspects
00:40:32mais tout à l'heure
00:40:33vous demandiez
00:40:33est-ce que la violence
00:40:34va plus vite
00:40:35que la réaction
00:40:36ou que nos analyses
00:40:37est-ce que c'est pas
00:40:38la réaction
00:40:38et nos analyses
00:40:39qui ont été
00:40:39ces derniers temps
00:40:40en grande partie
00:40:41en retard
00:40:42par rapport
00:40:43à la réalité
00:40:43de la violence
00:40:44alors j'élargis
00:40:45un tout petit peu
00:40:45le débat
00:40:45et de l'école
00:40:46mais il est vrai
00:40:48que quand on voit
00:40:49des faits de violence
00:40:49insupportables
00:40:51dans notre société
00:40:52parfois même
00:40:53dans le monde
00:40:54on a parfois
00:40:55souvent
00:40:55des idéologues
00:40:56qui nous expliquent
00:40:57que la violence
00:40:58elle doit être
00:40:59non seulement
00:41:00expliquée
00:41:01mais parfois
00:41:02un peu justifiée
00:41:03parce qu'elle a des motifs
00:41:04qui peuvent être nobles
00:41:05que quand on agresse
00:41:07par exemple
00:41:07un policier
00:41:08c'est parce que
00:41:09la police
00:41:10représenterait
00:41:11une violence structurelle
00:41:13et que donc
00:41:13à cet égard
00:41:14c'est presque un peu
00:41:15de la défense
00:41:15que quand on commet
00:41:17de la violence
00:41:18pour faire avancer
00:41:18une cause politique
00:41:19c'est parce que
00:41:20si on n'est pas violent
00:41:21on ne peut pas être entendu
00:41:22dans une démocratie
00:41:23représentative
00:41:24qu'est la France
00:41:25de la Vème République
00:41:26que quand
00:41:27je fais évidemment
00:41:27une comparaison différente
00:41:28mais que quand il y a
00:41:29des attentats
00:41:29ici ou là
00:41:31sur Terre
00:41:31et bien parfois
00:41:32le terrorisme
00:41:33tuer par exemple
00:41:341200 personnes
00:41:34le 7 octobre
00:41:35ça peut aussi être
00:41:36dans une action
00:41:37de résistance
00:41:38pourquoi pas légitime
00:41:38et si vous voulez
00:41:39ce rapport à la violence
00:41:40où la violence
00:41:41on va tout de suite
00:41:42essayer de refuser
00:41:44enfin en tout cas
00:41:44de nier
00:41:45ce qu'elle a juste
00:41:46d'inacceptable
00:41:47je m'attends
00:41:48d'accord
00:41:48enfin il y a une seule
00:41:49vous avez parfaitement raison
00:41:51c'est depuis des années
00:41:52on refuse la sanction
00:41:53c'est-à-dire l'éducatif
00:41:54je ne dis pas
00:41:55que c'est une mauvaise chose
00:41:56prime sur la sanction
00:41:57tout simplement
00:41:58c'est assez simple
00:41:59c'est pas que la sanction
00:42:00c'est même dans l'explication
00:42:01la violence
00:42:02elle peut être un peu romantisée
00:42:03dans notre pays
00:42:05c'est même parfois
00:42:06un métier
00:42:06l'exemple quand même
00:42:07le traumatisme
00:42:08un peu originel
00:42:09pour l'école
00:42:10ça a quand même été
00:42:11la mort de Samuel Paty
00:42:12alors je compare à quelque chose
00:42:13on n'est pas dans la même situation
00:42:14mais cette mort
00:42:16de Samuel Paty
00:42:17terrible
00:42:17elle a été documentée
00:42:18il y a eu
00:42:20des livres
00:42:20il y a eu des films
00:42:21il y a eu un procès
00:42:22très précis
00:42:23qui a expliqué
00:42:23tout ce qui s'est passé
00:42:24et dans l'engrenage
00:42:25qu'a subi
00:42:27M. Paty
00:42:28entre le moment
00:42:28où il a eu
00:42:29les premières menaces
00:42:30et le dénouement fatal
00:42:31on a vu
00:42:32que certains
00:42:33estimaient autour de lui
00:42:34qu'en fait
00:42:35il était un peu fautif
00:42:36qu'il avait quand même
00:42:37un peu cassé les pieds
00:42:37à ses élèves
00:42:38qu'il avait peut-être
00:42:39été un peu
00:42:39en train de commettre
00:42:40des discriminations
00:42:41mais qui l'ont
00:42:41parce que l'ont
00:42:42l'opinion publique
00:42:43dans l'affaire
00:42:44dans l'affaire
00:42:45une partie
00:42:45de l'opinion
00:42:45s'il vous plaît
00:42:46une partie
00:42:47de la classe politique
00:42:48était portée au pouvoir
00:42:49par une partie
00:42:49de la population
00:42:50c'est même pas que
00:42:51la classe politique
00:42:52c'était certain
00:42:52en effet
00:42:53il faut revoir
00:42:53les actes du procès
00:42:54mais certains
00:42:55de ses confrères
00:42:56certaines personnes
00:42:57dans son entourage
00:42:58professionnel
00:42:59pouvaient estimer
00:43:00qu'en effet
00:43:00c'était lui
00:43:01qui avait quand même
00:43:02un petit peu déconné
00:43:03en enseignant
00:43:04l'histoire
00:43:04de la caricature française
00:43:06et donc si vous voulez
00:43:07ce rapport-là
00:43:08à la violence
00:43:09je crois qu'il doit
00:43:10être interrogé
00:43:10évidemment la violence
00:43:11elle doit être expliquée
00:43:12il ne s'agit pas
00:43:13de faire de l'anti-intellectualisme
00:43:14mais de l'explication
00:43:15à la romantisation
00:43:16vous avez quelque chose
00:43:17de tout à fait
00:43:18et à l'inversion accusatoire
00:43:20ça veut dire
00:43:20c'est l'individu
00:43:21qui subit la violence
00:43:22qui en effet
00:43:23quelque part
00:43:23la vient chercher
00:43:24vous avez le dîner
00:43:24représentant
00:43:25aujourd'hui
00:43:26le policier
00:43:27généralement
00:43:27c'est lui qui est accusé
00:43:28entre guillemets
00:43:29de violences policières
00:43:30c'est lui qui est accusé
00:43:31alors qu'il est là
00:43:31pour maintenir l'ordre
00:43:32et bien justement
00:43:34de créer le désordre
00:43:35et le chaos
00:43:35c'est ce que nous avons vécu
00:43:36suite aux violences du PSG
00:43:37mais la question c'est
00:43:38est-ce que encore
00:43:39dans ce pays
00:43:40on peut inverser
00:43:40totalement les choses
00:43:41je ne sais pas si
00:43:41on se rend compte
00:43:42que ce n'est même pas
00:43:43une révolution
00:43:43c'est une inversion
00:43:45d'une pyramide totale
00:43:46moi ce que je peux vous dire
00:43:51c'est ma vision
00:43:53vous savez que je suis cash
00:43:54en général
00:43:54c'est ma vision de policier
00:43:57moi ce que je n'arrive pas
00:43:57j'ai envie de vous dire
00:43:59ce serait tellement simple
00:44:00aujourd'hui
00:44:00quelqu'un qui travaille
00:44:02le matin à 7h
00:44:038h
00:44:03on va dire aux policiers
00:44:05bon là vous me faites
00:44:05un contrôle routier
00:44:06les gens brûlent le feu rouge
00:44:07il y a souvent des accidents
00:44:08le gars il brûle le feu
00:44:10il va prendre 4 points
00:44:11il va prendre une amende
00:44:12pourquoi le délinquant
00:44:15ne fait pas pareil
00:44:15tout simplement
00:44:16c'est aussi simple en fait
00:44:18c'est simple
00:44:20il y a les lois
00:44:21il y a les règles
00:44:22toujours il faut trouver
00:44:23toujours
00:44:23il faut toujours leur trouver
00:44:24une excuse
00:44:25oui les parents
00:44:26vous avez fait quoi
00:44:27avec les parents
00:44:27vous les avez reçus
00:44:28vous avez réprimandé
00:44:29vous avez fait un suivi
00:44:31un suivi social
00:44:32quelque chose
00:44:32rien
00:44:33et en fait on nous demande
00:44:34comme vous l'avez dit tout à l'heure
00:44:35que ce soit le personnel éducatif
00:44:36ou les policiers
00:44:37on nous demande de faire
00:44:39le boulot
00:44:39en fait
00:44:40le boulot de l'état
00:44:41mais moi mon boulot
00:44:42enfin le boulot de mes collègues
00:44:43c'est pas d'être
00:44:44derrière chaque élève
00:44:45et dire non c'est pas bien
00:44:46ce que t'as fait
00:44:47t'as fait quelque chose de mal
00:44:49tu viens avec moi
00:44:50et tu vas payer
00:44:51mais voilà
00:44:52et les parents
00:44:53les parents aussi c'est pareil
00:44:54mais je pense que
00:44:54c'est vraiment une notion de courage
00:44:57alors ça a un peu rien à voir
00:44:59mais
00:44:59vous voyez la demi-finale
00:45:01de Paris
00:45:02quand ils se qualifient
00:45:03pour la finale
00:45:03c'est le feu
00:45:04c'est le feu à Paris
00:45:05je l'ai dit sur ce plateau
00:45:07ça va être 100 fois pire
00:45:08si on l'apprend
00:45:08qu'est-ce qui a été fait
00:45:09alors on a mis 5400 policiers
00:45:11mais en attendant
00:45:12qu'est-ce qu'ils ont fait
00:45:13les délinquants eux
00:45:14malgré
00:45:15les craintes
00:45:16qu'ils savaient
00:45:16malgré qu'ils savaient
00:45:18qu'ils soi-disant
00:45:18ils risquaient quelque chose
00:45:19ils risquaient une interpellation
00:45:21au final
00:45:21il y a eu quelques déferments
00:45:22il y a eu les peines
00:45:23on a vu ce que ça donnait
00:45:24voilà
00:45:25donc je pense que
00:45:26si vous ne revoyez pas
00:45:27tout le logiciel
00:45:28on n'y arrivera pas
00:45:28oui ça commence par le début
00:45:30moi je pense qu'il faut
00:45:32totalement revoir
00:45:33je vais être cache
00:45:34le recrutement des magistrats
00:45:36c'est le vrai sujet
00:45:38revoir ce que doit être
00:45:39la formation des magistrats
00:45:41voyez-vous
00:45:42et revoir
00:45:43s'il y a place
00:45:44au sein d'institutions judiciaires
00:45:45d'un syndicalisme politique
00:45:48voyez-vous
00:45:49je crois que c'est
00:45:50c'est comme ça
00:45:51qu'il faut voir les choses
00:45:51depuis le début
00:45:53pourquoi on en est arrivé là
00:45:55voyez-vous
00:45:55et je pense que
00:45:56la France est un exemple
00:45:57assez unique
00:45:58dans les démocraties
00:45:59d'avoir ce mode de recrutement
00:46:01ce mode de formation
00:46:02et laisser faire
00:46:03un syndicat politique
00:46:04qui publie des contre-circulaires
00:46:05aux gardes des Sceaux
00:46:06lorsqu'il demande la fermeté
00:46:07contre des émeutiers
00:46:09le syndicat leur répond
00:46:11non
00:46:11ce ne sont pas des émeutiers
00:46:12ce sont des révoltés
00:46:14et au contraire
00:46:15il faut mettre l'accent
00:46:16sur les violences policières
00:46:17vous vous souvenez
00:46:18de cette contre-circulaire
00:46:19donc je crois que
00:46:20la question
00:46:21qui nous est soumise
00:46:22aujourd'hui
00:46:22ça ça suppose évidemment
00:46:24un courage politique
00:46:25fantastique
00:46:26c'est de revoir
00:46:27entièrement
00:46:27la place de la justice
00:46:28dans notre pays
00:46:29il y a aussi
00:46:31le rôle des parents
00:46:32parce que quand même
00:46:33il a 14 ans
00:46:34donc on peut aussi
00:46:34s'interroger sur le rôle
00:46:35des parents
00:46:35et il y a peut-être
00:46:3635 ans
00:46:37j'étais pas née
00:46:38mais je sais que ça se passait
00:46:39comme ça
00:46:39quand un élève était convoqué
00:46:41quand les parents
00:46:42étaient convoqués
00:46:43les parents
00:46:43disputaient leur enfant
00:46:45devant le prof
00:46:45en disant
00:46:46c'est honteux ce que t'as fait
00:46:47maintenant
00:46:47quand un parent est convoqué
00:46:49il s'en prend au professeur
00:46:50en disant
00:46:51mais comment il ose faire ça
00:46:52donc il y a aussi
00:46:52un culte de l'enfant roi
00:46:53avec je pense que
00:46:54toutes les méthodes
00:46:54Montessori
00:46:55et les autres bêtises
00:46:56en ce sens-là
00:46:57je pense que ça contribue aussi
00:46:58à cette libération
00:47:00de la violence
00:47:01alors ça c'est un vrai débat
00:47:02à l'époque
00:47:03on avait des cours
00:47:04d'éducation civique
00:47:05aujourd'hui c'est peut-être
00:47:06encore le cas
00:47:07je sais pas
00:47:07moi en tout cas
00:47:08mes enfants
00:47:08m'en ont jamais
00:47:10vraiment parlé
00:47:10mais on avait ce rapport
00:47:12avec les profs
00:47:13où moi
00:47:13mes parents me disaient
00:47:14le prof a raison
00:47:15c'est le prof a raison
00:47:16c'est tout
00:47:17et je me prenais une gifle
00:47:19s'il fallait me prendre une gifle
00:47:20je me la prenais
00:47:21vous connaissez la culture
00:47:23mais je me la prenais
00:47:24si c'était qu'une gifle
00:47:25ça allait
00:47:26mais par contre
00:47:27aujourd'hui
00:47:27on met des barrières
00:47:30même à certains parents
00:47:31qui essaient
00:47:32d'éduquer leurs enfants
00:47:33aujourd'hui
00:47:33si vous mettez une gifle
00:47:34à un gamin
00:47:36le gamin
00:47:36ils ont tous un portable
00:47:37maintenant
00:47:37ils appellent la police
00:47:38la police elle arrive
00:47:39elle est obligée
00:47:40d'interpeller le parent
00:47:41vous voyez ce que je veux dire
00:47:42c'est à dire que
00:47:43le rapport de force
00:47:45vraiment
00:47:45il a vraiment changé
00:47:46il y a des barrières
00:47:47pour ceux qui essayent
00:47:48de faire le bien
00:47:48et pour ceux qui font le mal
00:47:52on a le sentiment
00:47:52qu'ils ont des barrières
00:47:53ce que vous avez des cultures
00:47:54c'est l'autorité
00:47:55c'est l'autorité familiale
00:47:56oui l'autorité familiale
00:47:58nous on respectait
00:47:59les profs
00:48:00aujourd'hui
00:48:00déjà nous les gars
00:48:01ils ne nous respectent même pas
00:48:02moi j'ai travaillé
00:48:04au commissariat du Bois-Labbé
00:48:05qui est dans une cité
00:48:06les gars ils me suivaient
00:48:07j'étais policier adjoint
00:48:08emploi jeune
00:48:09je touchais le SMIC
00:48:10j'étais obligé de me balader
00:48:11avec une gazeuse
00:48:12parce que je n'avais pas le droit
00:48:12d'avoir mon arme sur moi
00:48:13alors aujourd'hui
00:48:14ce qui se passait
00:48:15il y a 20 ans déjà
00:48:16pour les policiers
00:48:17ça se passe aujourd'hui
00:48:18pour les profs
00:48:18il y a des profs
00:48:19je pense que
00:48:20quand ils ont une intercation
00:48:21avec un élève
00:48:22je ne vais pas
00:48:23sans parler de
00:48:24de lieux scolaires
00:48:27qui sont sensibles
00:48:28on va dire
00:48:28et bien ils sont suivis
00:48:29il y a des surveillants
00:48:30qui sont suivis
00:48:31il y a des profs
00:48:32qui sont suivis
00:48:32jusqu'à chez eux
00:48:33et qui se sentent menacés
00:48:34et je pense que c'est pas
00:48:35ça ne doit pas être évident
00:48:37tous les jours
00:48:37donc je leur tire mon chapeau
00:48:38parce qu'une fois de plus
00:48:39eux ils n'ont pas
00:48:40les mêmes moyens
00:48:41que nous dissuasifs
00:48:42en réalité
00:48:43vous êtes les sentinelles
00:48:44vraiment
00:48:45du pays
00:48:47je veux dire
00:48:47de la république
00:48:49en parlant de république
00:48:50le procureur de la république
00:48:51de Chaumont
00:48:51s'est exprimé
00:48:52donc c'est important
00:48:52on va peut-être avoir
00:48:53les premiers éléments
00:48:55Denis Devalois
00:48:56on va l'écouter
00:48:57dans quelques instants
00:48:58Sophie Audugé
00:48:59va également nous rejoindre
00:49:00qui est spécialiste
00:49:00des questions d'éducation
00:49:01qui a beaucoup parlé
00:49:02de ces attaques au couteau
00:49:04depuis quelques temps
00:49:05de ces faits de société
00:49:06écoutons tout d'abord
00:49:07le procureur de la république
00:49:08de Chaumont
00:49:09ce matin à 8h15
00:49:12à l'occasion de la rentrée
00:49:13des classes au collège
00:49:14de Nogent
00:49:16un élève
00:49:18de 14 ans
00:49:19a porté
00:49:21des coups de couteau
00:49:22à une surveillante
00:49:23et celle-ci est malheureusement
00:49:25décédée
00:49:26décédée
00:49:26des suites de ces blessures
00:49:27une enquête
00:49:29a été immédiatement
00:49:30ouverte
00:49:31et je tiens à souligner
00:49:32le sang-froid
00:49:33et la réactivité
00:49:34des gendarmes
00:49:35qui ont maîtrisé
00:49:36immédiatement
00:49:37l'agresseur
00:49:39un des gendarmes
00:49:40étant légèrement blessé
00:49:41à l'occasion
00:49:42de son intervention
00:49:44et une enquête
00:49:45a été confiée
00:49:46à la brigade de recherche
00:49:47de Chaumont
00:49:48et à la section
00:49:49de recherche
00:49:50de la gendarmerie
00:49:51de Reims
00:49:52qui vont poursuivre
00:49:53les investigations
00:49:54parallèlement
00:49:56en accord
00:49:57avec
00:49:57les services de l'Etat
00:49:59madame la préfète
00:50:00les élus
00:50:00des dispositifs
00:50:03d'accompagnement
00:50:04des élèves
00:50:05de leur famille
00:50:06ont été mis en place
00:50:07bon c'est tout un dispositif
00:50:10tout à fait
00:50:10normal
00:50:11j'allais dire
00:50:12dans de telles
00:50:12circonstances
00:50:13anormales
00:50:14je salue l'arrivée
00:50:15de Sophie Audugé
00:50:16merci chère Sophie
00:50:17nous avions prévu
00:50:18de parler évidemment
00:50:19d'autre chose
00:50:20ce drame
00:50:21ce fait de société
00:50:22a tout bouleversé
00:50:23tout à l'heure
00:50:23je citais
00:50:23parce que vous avez
00:50:25vous êtes proche de lui
00:50:26vous avez écrit avec lui
00:50:27le docteur
00:50:28Maurice Berger
00:50:28pourquoi
00:50:29j'ai relu
00:50:30il y a quelque temps
00:50:30son livre
00:50:31sur les mineurs violents
00:50:32mineurs violents
00:50:34état inconsistant
00:50:35et c'est la deuxième partie
00:50:36qui m'a intéressée
00:50:37parce que ça fait des années
00:50:38des années
00:50:38qu'il raconte véritablement
00:50:40qu'il fait un état des lieux
00:50:42impitoyable
00:50:42de la montée
00:50:43de la violence
00:50:44et à chaque fois
00:50:44lui-même
00:50:45lui-même
00:50:46qui étudie
00:50:46imaginez
00:50:47quelqu'un qui depuis 40 ans
00:50:48étudie le même sujet
00:50:49et vous l'avez dit
00:50:51Georges Fenech
00:50:52comment il est perçu
00:50:52parfois de la part
00:50:54de certains magistrats
00:50:56il dénonce une justice
00:50:58une partie de la justice
00:50:59laxiste
00:51:00le point
00:51:01dit-il
00:51:01important de l'immigration
00:51:02extra-européenne
00:51:03c'est ce qui est dans le livre
00:51:04l'absence d'autorité
00:51:05le déni
00:51:06autant d'éléments
00:51:06qui expliquent
00:51:07cette amère réalité
00:51:08sur la délinquance juvénile
00:51:09et ça fait 40 ans
00:51:10qu'on ne veut pas l'écouter
00:51:12notamment
00:51:12comment on explique
00:51:13un tel aveuglement
00:51:14Sophie Audugé
00:51:15je pense que
00:51:16je vous écoutais
00:51:17un petit peu avant
00:51:18et je partage complètement
00:51:21l'analyse de Georges
00:51:22c'est-à-dire qu'à un moment
00:51:23il faut avoir le courage
00:51:24d'accepter
00:51:26qu'on s'est trompé
00:51:26sur toute la ligne
00:51:27et ce courage
00:51:28les idéologues
00:51:29qui nous gouvernent
00:51:30ne l'auront pas
00:51:30moi je suis
00:51:32j'imagine
00:51:33comme madame
00:51:34et tout le monde ici
00:51:36absolument
00:51:37assidéré
00:51:39écoeuré
00:51:40par ce nouveau meurtre
00:51:44ce nouvel assassinat
00:51:45d'un personnel éducatif
00:51:48évidemment
00:51:48qu'on ne peut que
00:51:49on présente
00:51:51nos condoléances
00:51:51à sa famille
00:51:52on a le coeur
00:51:53complètement
00:51:54meurtri
00:51:55et arraché
00:51:56et je pense
00:51:57que le sentiment
00:51:58en tous les cas
00:51:58le sentiment
00:51:59moi qui m'anime
00:51:59d'écoeurement
00:52:03c'est que
00:52:04j'ai la conviction profonde
00:52:06que ça aurait pu être évité
00:52:06et c'est pas la première fois
00:52:08et donc à ce titre là
00:52:10je pense qu'on se doit
00:52:12de nommer les choses
00:52:14moi j'ai réécouté
00:52:15l'intervention
00:52:16de la ministre
00:52:16de l'éducation nationale
00:52:17il y a deux jours
00:52:18enfin je suis désolée
00:52:19mais à un moment
00:52:21où je crois
00:52:21qu'il faut quand même
00:52:22que ces gens
00:52:22sortent de leur logique
00:52:24technocratique
00:52:25ce sont des super commerciaux
00:52:27des VRP
00:52:28de la technocratie française
00:52:29mais ils ne nous protègent pas
00:52:31ils ne protègent pas
00:52:32le personnel éducatif
00:52:34je veux dire
00:52:35sur la question
00:52:36madame Borne réagissait
00:52:37sur la question
00:52:38notamment
00:52:39des actes antisémites
00:52:41et elle annonce
00:52:42avec fierté
00:52:43j'ai décidé
00:52:44de mettre à jour
00:52:44le guide des chefs
00:52:45d'établissement
00:52:46c'est surréaliste
00:52:48c'est surréaliste
00:52:49quand on
00:52:51elle parle
00:52:52de la violence
00:52:53des mineurs
00:52:54elle annonce
00:52:55qu'elle a eu les droits
00:52:57pour Netflix
00:52:57pour diffuser
00:52:58quelques passages
00:52:59de la série Adolescence
00:53:00je veux dire
00:53:02c'est tellement
00:53:02mais tellement
00:53:03hors sol
00:53:05tellement
00:53:05mais n'importe quoi
00:53:07que vous vous dites
00:53:08mais comment ces gens
00:53:09peuvent vraiment
00:53:09se coucher chez eux
00:53:11et dormir le soir
00:53:12après avoir dit
00:53:12des âneries
00:53:13pareilles
00:53:13je ne sais pas
00:53:14comment ils font
00:53:14d'autant plus
00:53:15que moi par exemple
00:53:16j'ai regardé
00:53:19cette série
00:53:19et je ne pense pas
00:53:20que ce soit le cas
00:53:21de madame Borne
00:53:22et cette série
00:53:23commence pour ceux
00:53:24qui ne l'ont pas vu
00:53:25par une scène
00:53:26extrêmement violente
00:53:27où des policiers
00:53:28explosent la porte
00:53:29d'une famille
00:53:29d'un enfant
00:53:30qui a tué
00:53:31une jeune fille
00:53:32au couteau
00:53:33allons jusqu'à
00:53:33plus loin
00:53:34parce qu'il y a
00:53:34une polémique
00:53:35aussi en Grande-Bretagne
00:53:36une famille
00:53:37tout à fait normale
00:53:38de la classe moyenne
00:53:39anglaise
00:53:41absolument
00:53:41et en réalité
00:53:43on découvrira ensuite
00:53:44je ne veux pas dire
00:53:45la fin
00:53:45que ce jeune garçon
00:53:47bien sous tout rapport
00:53:48a peut-être commis
00:53:50l'irréparable
00:53:50cette série
00:53:52est intéressante
00:53:53mais elle ne s'adapte
00:53:54absolument pas
00:53:55des enfants
00:53:55d'accord
00:53:56elle vise les parents
00:53:57et elle vise
00:53:58les dirigeants
00:54:00manifestement
00:54:01Mme Borne ne l'a pas vue
00:54:02et n'a pas compris
00:54:02ni le premier degré
00:54:04ni le second degré
00:54:04elle met l'accent
00:54:07évidemment
00:54:07sur l'impact
00:54:09des réseaux sociaux
00:54:09dans une violence
00:54:10tout à fait
00:54:11exacerbée
00:54:14des pulsions
00:54:15livrées
00:54:16comme ça
00:54:17je te veux
00:54:19tu me critiques
00:54:20sur les réseaux sociaux
00:54:21je te retrouve
00:54:22je te tue
00:54:23voilà
00:54:23c'est vraiment ça
00:54:24et que ça peut arriver
00:54:26soi-disant dans la série
00:54:27à tout le monde
00:54:28à tout le monde
00:54:29à toutes les familles
00:54:30et quelque part
00:54:31la série dit quoi
00:54:32qu'après
00:54:33on passe à autre chose
00:54:33et on continue de vivre
00:54:35alors si on regarde
00:54:37cette série
00:54:37il y a une décision
00:54:38qui doit être prise
00:54:39dans tous les pays
00:54:40qui sont confrontés à ça
00:54:41c'est l'interdiction
00:54:42immédiate
00:54:43je dis bien immédiate
00:54:45des téléphones portables
00:54:46au moins de 18 ans
00:54:47et aux réseaux sociaux
00:54:48et je voudrais quand même
00:54:49préciser qu'on a fermé
00:54:50intégralement notre pays
00:54:51pour protéger les enfants
00:54:53d'une maladie
00:54:54pour laquelle il ne risque rien
00:54:55je considère
00:54:56que si on devait
00:54:57déclarer un état d'urgence
00:54:59aujourd'hui
00:54:59à vertu
00:55:01de protéger
00:55:02le personnel enseignant
00:55:03et nos enfants
00:55:05d'assassinats
00:55:06qui ne cessent
00:55:07de se répéter
00:55:08par les couteaux
00:55:09par des mineurs
00:55:10ça me semblerait
00:55:11tout à fait
00:55:12entendable
00:55:13pour réagir
00:55:14par rapport à Maurice Berger
00:55:15quand on a commencé
00:55:16à discuter ensemble
00:55:17avec Maurice Berger
00:55:18il défendait
00:55:19une réduction
00:55:19de la
00:55:20majorité pénale
00:55:22à 16 ans
00:55:23très récemment
00:55:24il m'a dit
00:55:25Sophie
00:55:25aujourd'hui
00:55:26il faut la mettre
00:55:26à 13 ans
00:55:27parce qu'il m'avait
00:55:28confié également
00:55:29la fois dernière
00:55:30ce qu'il faut bien
00:55:30comprendre
00:55:31c'est qu'on est
00:55:31dans un train
00:55:32à grande vitesse
00:55:32qui s'il n'est pas
00:55:34stoppé immédiatement
00:55:37ça sera
00:55:37de pire en pire
00:55:38avec de plus en plus
00:55:40de personnes
00:55:41qu'on n'imaginait pas
00:55:41capables de faire ça
00:55:42de plus en plus
00:55:43de morts
00:55:44et des assins
00:55:45de plus en plus jeunes
00:55:46c'est une non-assistance
00:55:47à personne en danger
00:55:48moi je rêve
00:55:48d'une société
00:55:49où les politiques
00:55:50s'ils ont encore
00:55:50le pouvoir
00:55:51s'assoient
00:55:51quelle que soit
00:55:52leur couleur politique
00:55:53pour trouver une solution
00:55:54comment on n'a pas
00:55:55une telle unité
00:55:57j'attends pas de l'unité
00:55:58dans les messages
00:55:59mais une telle mobilisation
00:56:01je sais pas
00:56:01
00:56:02j'ai même pas envie
00:56:03de faire
00:56:04la liste
00:56:06de ce qui s'est passé
00:56:06là depuis
00:56:07deux mois
00:56:08dans les écoles
00:56:09c'est effrayant
00:56:09si on devait le lire
00:56:10comme ça
00:56:11vraiment c'est effrayant
00:56:12mais si je le fais
00:56:13on va dire qu'on a sombré
00:56:14un tableau
00:56:14que je brainwache
00:56:15les cerveaux
00:56:18des téléspectateurs
00:56:18après vous parlez
00:56:19de l'interdiction
00:56:19des portables
00:56:20avant 18 ans
00:56:20je trouve que c'est
00:56:21une bonne mesure
00:56:22mais inapplicable
00:56:23en pratique
00:56:23à moins de laisser
00:56:24les enfants enfermés
00:56:25chez eux
00:56:25interdire les coteaux
00:56:27ne l'est pas
00:56:27les portables
00:56:28ne l'est pas
00:56:29on peut les interdire
00:56:30moi j'ai pas de problème
00:56:31avec ça
00:56:31néanmoins
00:56:32une fois qu'ils sont à l'école
00:56:33je veux vous dire
00:56:33ils ont tous leur portable
00:56:34moi nous aussi
00:56:35on avait tous nos portables
00:56:36non non je crois pas
00:56:38je crois qu'on ne peut pas
00:56:39je crois qu'on ne peut pas
00:56:40se permettre de dire
00:56:41et je crois que c'est très grave
00:56:42et je crois que c'est le problème
00:56:43de notre société
00:56:43c'est à dire que si les adultes
00:56:44sont pas capables de dire
00:56:45quand je décide qu'il n'y a pas de portable
00:56:46il n'y a pas de portable
00:56:47mais c'est sûr qu'ils peuvent
00:56:48ils peuvent le décider
00:56:49mais derrière
00:56:50ils auront un portable
00:56:51non mais les portables
00:56:51ça ne s'achète pas tout seul
00:56:52ça ne se trouve pas tout seul
00:56:54les tiktok etc
00:56:55on peut tout à fait
00:56:56il y a des pays qui les bloquent
00:56:56oui bien sûr
00:56:57le problème là dessus
00:56:58est-ce que c'est souhaitable
00:56:59je peux me permettre
00:57:00de donner mon avis
00:57:01le problème
00:57:02parce que j'ai des enfants aussi
00:57:04qui sont très grands
00:57:05le problème c'est qu'aujourd'hui
00:57:06nous les policiers
00:57:08on voit des choses
00:57:08et encore vous ne voyez pas tout
00:57:10et vous ne savez pas tout
00:57:11mais
00:57:12si ma fille est à une heure
00:57:14de son établissement scolaire
00:57:16je suis inquiet en fait
00:57:18aujourd'hui dans cette société là
00:57:20parce que oui
00:57:20il y a un problème à l'école
00:57:21je suis d'accord avec vous
00:57:22je suis favorable
00:57:23à ce qu'il n'y ait pas de téléphone
00:57:24en dehors des écoles
00:57:26je suis favorable
00:57:26à ce que vous dites
00:57:27mais le problème
00:57:27c'est qu'aujourd'hui
00:57:28on n'est pas prêt pour ça
00:57:29en fait
00:57:29pour cette éventuelle mesure
00:57:31parce qu'aujourd'hui
00:57:32une gamine de 15 ans
00:57:34qui allait à croque-top
00:57:36ou n'importe quoi
00:57:37elle part en croque
00:57:37parce que des fois
00:57:38on ne voit pas tout
00:57:38elle part en croque-top
00:57:40dans une banlieue
00:57:42moi je suis désolé
00:57:42même à 15h
00:57:43je ne suis pas rassuré
00:57:44je suis absolument d'accord
00:57:45ils peuvent avoir
00:57:46des téléphones
00:57:47qui ne permettent que ça
00:57:48je vais vous dire
00:57:50pire si je peux dire
00:57:50je ne sais pas
00:57:52je ne veux pas parler
00:57:53en mon nom
00:57:53mais il y a des parents
00:57:56ils me l'ont confié
00:57:57qui regardent souvent
00:57:58cette émission
00:57:58mais qui disent
00:57:59à l'ensemble
00:58:00prenez un couteau
00:58:00pour vous défendre
00:58:02donc certains vont avoir
00:58:03le couteau
00:58:04c'est avoir le manier
00:58:04ce n'est pas évident
00:58:05oui pardon
00:58:05je suis assez d'accord
00:58:07avec ça
00:58:07dans une attaque
00:58:08il vaut mieux
00:58:09certains
00:58:09je ne dis pas du tout
00:58:11attention
00:58:11ce n'est pas ce que
00:58:12je suis en train de dire
00:58:13aujourd'hui de plus en plus
00:58:14certains se disent
00:58:15que face à ça
00:58:15puisque l'état
00:58:16n'a pas les moyens
00:58:18et la capacité de protéger
00:58:19vous vous rendez compte
00:58:20quand même
00:58:20oui c'est pour ça
00:58:21qu'aujourd'hui
00:58:22vous n'avez pas forcément
00:58:23que des multirécidivistes
00:58:24et c'est à cause de
00:58:24je ne dis pas que c'est
00:58:25votre raisonnement
00:58:26mais c'est à cause
00:58:27d'un raisonnement
00:58:27comme ça
00:58:28par rapport à une société
00:58:29que le gamin
00:58:30qui va avoir un couteau
00:58:31sur lui
00:58:31comme nous on nous apprend
00:58:32en école de police
00:58:33tu as une arme sur toi
00:58:34prépare-toi à t'en servir
00:58:35voilà
00:58:36on avait vu un imbécile
00:58:38sur les réseaux sociaux
00:58:39il disait
00:58:39moi je prends un couteau
00:58:40sur moi
00:58:40parce que si je tombe
00:58:41sur une équipe
00:58:41je peux me défendre
00:58:43voilà
00:58:43ou je peux attaquer
00:58:44voilà
00:58:44et en fait la société
00:58:45aujourd'hui
00:58:46elle est comme ça
00:58:46c'est à dire que
00:58:48voilà
00:58:48vous pouvez tomber
00:58:49parce que le gars
00:58:50il vous dit
00:58:50t'as une clope
00:58:52non j'ai pas de clope
00:58:52et bien vous pouvez
00:58:53vous prendre un coup de couteau
00:58:54c'est comme ça en fait
00:58:55et donc aujourd'hui
00:58:56je pense que
00:58:56travailler en amont
00:58:57ça veut dire
00:58:58l'aspect répressif
00:59:00il faut sanctionner les gens
00:59:01aujourd'hui
00:59:02il faut sanctionner
00:59:04comme vous sanctionnez
00:59:04le gars qui va travailler
00:59:05à 6h30 du matin
00:59:06parce qu'il a brûlé un stop
00:59:08parce qu'il a fait
00:59:08il a fait un excès de vitesse
00:59:10il faut sanctionner
00:59:11le gars qui a 14, 15, 16, 17 ans
00:59:13voire même peut-être
00:59:14ses parents
00:59:14de bon sens
00:59:15comme le vôtre
00:59:16ce que vous tenez
00:59:16je ne veux pas cibler
00:59:18monsieur Soulard
00:59:18qui est le premier
00:59:19je pense que c'est le premier magistrat
00:59:20surtout pas
00:59:21non mais malgré tout
00:59:22en en parlant
00:59:23je dénonce ce qu'il dit
00:59:26c'est à dire que
00:59:26peu importe le média
00:59:28même si le messager
00:59:29compte autant que le message
00:59:30donc sur Mediapart
00:59:31il affirme qu'il y a un populisme
00:59:33judiciaire
00:59:34mais il vise
00:59:35le garde des Sceaux
00:59:37mais rendez-vous compte
00:59:38de la situation
00:59:39police judiciaire
00:59:39que je sache
00:59:40la justice
00:59:41elle est rendue au nom de qui ?
00:59:42du peuple
00:59:42du peuple
00:59:43du peuple
00:59:44vous pouvez l'appeler
00:59:45comme vous voulez
00:59:46il est incontournable
00:59:47les magistrats
00:59:48n'ont pas de légitimité propre
00:59:49ils ont une légitimité dérivée
00:59:51c'est à eux de parler
00:59:52de politique pénale ?
00:59:53non c'est pas à eux de parler
00:59:54sauf seulement
00:59:55ils en parlent
00:59:56non seulement ils en parlent
00:59:57mais ils se la sont appropriés
00:59:58notamment depuis
00:59:59que les instructions individuelles
01:00:01du garde des Sceaux
01:00:01au parquet
01:00:02ont été supprimées
01:00:02en 2013
01:00:03sur Madame Taubira
01:00:04il n'y a plus de levier
01:00:07du garde des Sceaux
01:00:07sur cette politique pénale
01:00:09il y a des circulaires
01:00:10vous savez les circulaires
01:00:12on en fait un peu ce qu'on veut
01:00:13on l'applique avec plus ou moins de zèle
01:00:15donc aujourd'hui
01:00:16vous avez quoi ?
01:00:17vous avez 80
01:00:18ou une centaine
01:00:20de procureurs
01:00:21de la République
01:00:21que moi j'appelle
01:00:22sans vouloir être désagréable
01:00:25les Roitelais de la République
01:00:26qui chacun
01:00:27c'est quand même assez désagréable
01:00:29Georges Fenech
01:00:29je vous confirme
01:00:30c'est bon
01:00:30vous n'ayez pas
01:00:31vous avez été avant
01:00:31voilà je l'ai été moi aussi
01:00:33Roitelais
01:00:33donc voilà je suis dans le cas
01:00:35vous aviez conscience de l'être ?
01:00:36j'avais peut-être plus conscience de l'être
01:00:38d'accord
01:00:38et donc voilà
01:00:40chacun dans son ressort
01:00:42a sa propre politique pénale
01:00:43que ce soit en matière de lutte
01:00:44contre les stupéfiants
01:00:45en matière de délinquance des mineurs
01:00:47en fonction de ses propres idées
01:00:49sauf que la justice
01:00:51elle doit être rendue
01:00:51de manière égalitaire
01:00:53pour tous les citoyens
01:00:54or il y a rupture d'égalité
01:00:55suivant l'endroit où vous trouvez
01:00:57alors ce que je dis
01:00:57est très très critiquable
01:00:59évidemment
01:01:00de la part des magistrats
01:01:01mais je n'en pense pas moins
01:01:02je pense qu'on a
01:01:03on devrait peut-être
01:01:05même si on n'a pas rétabli
01:01:07les instructions individuelles
01:01:09peut-être faire en sorte que
01:01:10je ne sais pas
01:01:10le procureur général
01:01:11la Cour de cassation
01:01:12puisse unifier
01:01:14une politique pénale
01:01:16au niveau des poursuites
01:01:17ils parlent au nom du peuple
01:01:19ils rendent justice
01:01:20pourquoi ne sont-ils pas élus ?
01:01:21oui c'est une bonne question
01:01:22on a fait autre chose
01:01:23après on va par exemple
01:01:24aux Etats-Unis
01:01:26ils sont élus
01:01:26ça crée une politisation
01:01:28pardon
01:01:28on ne peut pas interdire
01:01:30les téléphones
01:01:30parce qu'on ne peut pas
01:01:31élire parce que les dérives
01:01:32alors dites-moi
01:01:33qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:01:34je peux vous répondre
01:01:35je voulais d'ailleurs
01:01:36intervenir à ce sujet
01:01:37sur les raisons
01:01:37pourquoi il y a des dérives
01:01:38quand on fait confiance
01:01:39ça n'a pas fait la une des médias
01:01:40pourtant c'était assez exemplaire
01:01:42quand il y a eu les émeutes
01:01:43en Nouvelle-Calédonie
01:01:44au nom de l'état d'urgence
01:01:45qui a été décrété
01:01:46sur ce territoire
01:01:47il y a quelques mois
01:01:47TikTok a été suspendu
01:01:49pour parler avec des policiers
01:01:51sur place
01:01:51ils ont dit que c'était
01:01:52pas toujours très efficace
01:01:53selon les zones de l'île
01:01:54mais des îles
01:01:55mais ça prouve
01:01:57qu'un état de droit
01:01:58puisque nous vivons
01:01:59sous les règles
01:02:01de notre état de droit
01:02:02on a pu suspendre
01:02:03TikTok mine de rien
01:02:04si on décidait
01:02:05qu'il y avait un état d'urgence
01:02:05à décréter pour l'école de France
01:02:07est-ce qu'on pourrait
01:02:08peut-être bloquer
01:02:09des réseaux sociaux
01:02:10au moins sur le temps scolaire
01:02:12vous avez totalement
01:02:12il aurait fallu décréter
01:02:14et la France est capable
01:02:15de faire quand elle le veut
01:02:16et il aurait fallu
01:02:17et surtout en dehors
01:02:18du temps scolaire
01:02:18parce que c'est en dehors
01:02:19du temps scolaire
01:02:20que se créent des conflits
01:02:23des attaques personnelles
01:02:24des moqueries
01:02:25des mises
01:02:26des harcèlements
01:02:27et surtout des mises
01:02:27en situation
01:02:29de meute
01:02:30sur un élève
01:02:31qui va générer évidemment
01:02:32un sentiment de violence
01:02:34et de se venger
01:02:35qui peut aller aujourd'hui
01:02:36effectivement
01:02:36parce qu'ils ont tous
01:02:37un couteau dans la poche
01:02:38jusqu'au drame
01:02:39mais le problème
01:02:39qu'on a aujourd'hui
01:02:40c'est qu'il faut
01:02:40qu'on accepte
01:02:41de regarder
01:02:42tout ce qui est impacté
01:02:44et qu'on agisse
01:02:45sur les deux trois éléments
01:02:47sur lesquels on a la main
01:02:47vous avez raison
01:02:48mais s'il vous plaît
01:02:49le ont impersonal
01:02:50il faut qu'ils acceptent
01:02:51de regarder
01:02:52ce qui est le fruit
01:02:53de politique
01:02:54depuis très longtemps
01:02:55il y a quelques années
01:02:57à Europe 1
01:02:57je peux le dire
01:02:58j'étais face
01:02:59à un garde des Sceaux
01:03:00je me suis permis
01:03:01de poser la question
01:03:01il y avait eu à l'époque
01:03:02un fait de société déjà
01:03:04et on m'a répondu
01:03:06sur un sentiment
01:03:07d'insécurité
01:03:08et en sortant du plateau
01:03:09je me permets de le révéler
01:03:10on m'a dit
01:03:11que c'était une question
01:03:11d'extrême droite
01:03:12c'était qui le gamme
01:03:13c'était Eric Dupont-Moretti
01:03:15je lui ai dit
01:03:16mais c'était il y a combien
01:03:18il y a 2005
01:03:19c'était il y a 5 ans
01:03:20voilà
01:03:20un peu plus
01:03:212020
01:03:22et je lui ai dit
01:03:23mais monsieur le garde des Sceaux
01:03:24il vient d'y avoir
01:03:26c'était je crois
01:03:27qu'il y avait eu
01:03:27deux ou trois
01:03:28vraiment faits très graves
01:03:29je me faisais
01:03:30simplement demander
01:03:31si la justice punissait vers moi
01:03:33puisque ce sont des multirécidivistes
01:03:34mais il m'a dit
01:03:35vous entretenez
01:03:36le climat
01:03:37ah bon
01:03:38c'est de votre faute
01:03:39je me suis réveillé le matin
01:03:40donc j'entends
01:03:41non mais
01:03:41moi c'est un épiphénomène
01:03:42c'est la même critique
01:03:43dans le garde
01:03:44même poser les questions
01:03:45on ne pouvait pas le faire
01:03:46il y a quelques années
01:03:47vous assurez
01:03:47mais vous regardez encore aujourd'hui
01:03:48il est difficile d'en poser
01:03:49certaines
01:03:50personne n'évoque aussi
01:03:51je le fais très prudemment
01:03:53mais l'aspect culturel
01:03:55de l'emploi
01:03:55de l'arme blanche
01:03:56qui n'était pas franchement
01:03:58inscrite
01:03:59dans les usages
01:04:01des malfrats
01:04:03vous pouvez le faire
01:04:04tout à fait normalement
01:04:05parce que moi
01:04:06qui viens d'une autre culture
01:04:07moi j'ai souvent dit
01:04:08que dans d'autres pays
01:04:09où j'ai grandi
01:04:10quand il y a une autorité
01:04:11il peut se dire
01:04:13qu'ils ont peur
01:04:13de sortir un couteau
01:04:14mais là c'est un éventail
01:04:15de situations
01:04:15qu'on peut regarder en même temps
01:04:17mais la mère d'Elias
01:04:17a reproché aux médias
01:04:18de ne pas avoir parlé
01:04:19de machette
01:04:20son fils a été tué
01:04:21à la machette
01:04:22et moi je pense
01:04:23que quand je mets
01:04:24la souffrance d'une mère
01:04:25ou d'un père
01:04:26au dessus de tout
01:04:26et je mets sa parole
01:04:27même si je peux
01:04:28ne pas être d'accord
01:04:29avec cette parole
01:04:30au dessus de tout
01:04:31c'est comme ça
01:04:32je ne sais pas ce que
01:04:33vous en pensez
01:04:33mais après quand on est
01:04:34du point de vue
01:04:34d'une mère ou d'un père
01:04:35qui a perdu son enfant
01:04:36franchement les arguments
01:04:37d'extrême droite
01:04:38c'est tellement
01:04:39adécent
01:04:41que je pense que
01:04:42il connaît ça
01:04:43celui qu'on va interroger
01:04:44l'État avec nous
01:04:44je le remercie
01:04:45parce qu'il nous attend
01:04:45depuis quelques minutes
01:04:46c'est Didier Lemaire
01:04:47professeur de philosophie
01:04:50à Trappes
01:04:50il a été
01:04:51il est essayiste
01:04:52alors Didier Lemaire
01:04:53on connaît votre combat
01:04:54plus largement
01:04:54sur les mots
01:04:56MAUX
01:04:56de l'école
01:04:57et de la société
01:04:58vous êtes
01:04:59l'un des combattants
01:05:00si je puis dire
01:05:01de l'islamisme
01:05:03mais aussi
01:05:03vous êtes celui aussi
01:05:04qui a un propos
01:05:06de vérité
01:05:07depuis quelques années
01:05:08sur la déliquescence
01:05:09de l'autorité
01:05:09je vous pose la même question
01:05:11que j'ai posé
01:05:12à Myriam Meyer
01:05:14à Reda Beladj
01:05:14et à d'autres
01:05:15vraiment
01:05:15on parle d'une surveillance
01:05:16d'une trentaine d'années
01:05:17sans doute
01:05:18je ne sais pas
01:05:18mère de famille
01:05:19mais en tout cas
01:05:19avec évidemment
01:05:21son environnement familial
01:05:22affectif
01:05:23sa vie quotidienne
01:05:24sa mission
01:05:25d'aller surveiller
01:05:27ou en tout cas
01:05:28accompagner la vie
01:05:29éducative
01:05:30à l'école
01:05:31et qui ne revient pas
01:05:32chez elle
01:05:32le soir
01:05:33est-ce que vous auriez
01:05:34imaginé il y a quelques années
01:05:36une telle situation
01:05:37une telle horreur ?
01:05:40c'est une question difficile
01:05:42parce que je crois
01:05:43que très souvent
01:05:44on frise la catastrophe
01:05:47à l'école
01:05:48et que heureusement
01:05:50on l'évite
01:05:50bien souvent
01:05:51mais dans ma carrière
01:05:53moi-même
01:05:54et dès le départ
01:05:55de ma carrière
01:05:56j'ai été menacé de mort
01:05:57par des élèves
01:05:59donc je connais
01:06:00cette situation
01:06:01ce que se passe
01:06:03aujourd'hui
01:06:04à mon sens
01:06:04c'est
01:06:06le délitement
01:06:07du tissu
01:06:09éducatif
01:06:10qui est
01:06:10à l'extérieur
01:06:11de l'école
01:06:12c'est-à-dire
01:06:12la famille
01:06:14les associations
01:06:15le milieu social
01:06:16la société
01:06:18dans son ensemble
01:06:19qui fait
01:06:19qu'arrivent
01:06:20à l'école
01:06:20des élèves
01:06:22qui en fait
01:06:23n'ont pas
01:06:24leur place
01:06:25et comme
01:06:26par ailleurs
01:06:27l'école
01:06:29n'est plus
01:06:30un lieu
01:06:31où nous transmettons
01:06:32ce que nous sommes
01:06:33c'est-à-dire
01:06:33où nous transmettons
01:06:35notre culture
01:06:36humaniste
01:06:36cette école
01:06:37a perdu
01:06:38tout crédit
01:06:39toute valeur
01:06:39y compris
01:06:40auprès
01:06:40des élèves
01:06:41qui ont un rapport
01:06:42très consumériste
01:06:44donc pour moi
01:06:45ce meurtre
01:06:47est le symptôme
01:06:48à la fois
01:06:49d'une société
01:06:50dans laquelle
01:06:51le lien social
01:06:52se délite
01:06:53et d'une école
01:06:54qui a oublié
01:06:56sa mission
01:06:57principale
01:06:58Comment on fait
01:06:58pour redonner
01:06:59le pouvoir
01:06:59aux professeurs
01:07:00aux professeurs
01:07:01comme vous
01:07:02vous avez enseigné
01:07:03Didier Le Maire
01:07:04à Myriam Meyer
01:07:05qui est ici
01:07:05sur ce plateau
01:07:06je pense à beaucoup d'autres
01:07:07Kevin Bossuet
01:07:08Ophélie Roch
01:07:08tous ces professeurs
01:07:10aujourd'hui
01:07:10qui rappellent en partie
01:07:11d'ailleurs la mission
01:07:13qui était celle
01:07:14des hussards
01:07:15de la République
01:07:15comment on leur donne
01:07:16le pouvoir
01:07:16au nom de la protection
01:07:18et pour
01:07:18j'allais dire
01:07:19l'éducation
01:07:19l'instruction
01:07:20des enfants
01:07:21Déjà
01:07:22je pense qu'il faudra
01:07:23remettre
01:07:24l'administration
01:07:25à sa place
01:07:25parce que l'administration
01:07:26est une culture
01:07:27du pas de vague
01:07:28et elle a pris
01:07:28réellement le pouvoir
01:07:29à l'école
01:07:30elle est pléthorique
01:07:31et elle s'immisce
01:07:33dans tous les aspects
01:07:34de l'instruction
01:07:36et de l'éducation
01:07:36ça c'est un problème
01:07:37mais il me semble
01:07:39qu'il faut prendre
01:07:40l'acte
01:07:41de l'école républicaine
01:07:42morte
01:07:42il y a différents symptômes
01:07:44qui le montrent
01:07:44différents signes
01:07:45non seulement
01:07:46de performance
01:07:47l'inégalité scolaire
01:07:48etc
01:07:49je ne vais pas
01:07:49les détailler ici
01:07:50mais il faudra
01:07:51la refonder
01:07:52pour ma part
01:07:53je réfléchis
01:07:54aux grands axes
01:07:55aux grandes lignes
01:07:56de cette refondation
01:07:58que j'appelle
01:07:59de mes voeux
01:07:59parce que je ne vois pas
01:08:00comment nous pourrons
01:08:01c'est un service public
01:08:03c'est à dire
01:08:04que la première mission
01:08:04d'un service public
01:08:05c'est la cohésion nationale
01:08:07donc il va falloir
01:08:09reprendre tout
01:08:11dès le départ
01:08:12me semble-t-il
01:08:13reprendre tout
01:08:14dès le départ
01:08:15c'est à dire
01:08:15à l'origine aussi
01:08:16dès la maternelle
01:08:17restez avec nous
01:08:18Didier Le Maire
01:08:18j'ai d'autres questions
01:08:19ce sera très intéressant
01:08:20aussi de vous écouter
01:08:21sur les premiers éléments
01:08:22de cette refondation
01:08:23nous apprenons à l'instant
01:08:24que la victime
01:08:27qui est décédée
01:08:28se prénomme
01:08:29Mélanie
01:08:29c'est la maman
01:08:30elle est maman
01:08:30d'un jeune enfant
01:08:33donc ça c'est
01:08:34sur ce proche
01:08:36de CNews
01:08:37évidemment
01:08:38c'est un drame
01:08:39j'allais dire
01:08:40ça ajoute
01:08:40mais c'est aujourd'hui
01:08:42avec un enfant
01:08:43orphelin
01:08:44je voudrais
01:08:45vous faire écouter
01:08:46les premiers témoignages
01:08:48donc ce sont
01:08:49des adolescents
01:08:50ce sont des collégiens
01:08:51évidemment ils sont
01:08:52sous le choc
01:08:52évidemment toute la procédure
01:08:53a été suivie
01:08:54vous savez qu'on confine
01:08:55ces élèves
01:08:57qui sont sous le choc
01:08:59on va écouter
01:09:00donc un élève témoin
01:09:02direct de cette scène
01:09:03il y avait une fouille
01:09:05donc une fouille
01:09:06par les gendarmes
01:09:07et l'élève
01:09:08on le voyait
01:09:09il faisait des allers-retours
01:09:10comme s'il réfléchissait
01:09:11à ce qu'il allait faire
01:09:12etc
01:09:12et donc après
01:09:14que la plupart des élèves
01:09:15soient rentrés
01:09:16dans l'établissement
01:09:17l'élève
01:09:19il brandit le couteau
01:09:20et il a couru
01:09:22sur la surveillance
01:09:23justement
01:09:23et donc
01:09:25à ce moment-là
01:09:27on entend
01:09:27la surveillance
01:09:28qui crie
01:09:29etc
01:09:29elle tombe au sol
01:09:30et dès qu'elle est tombée
01:09:33au sol
01:09:33la police
01:09:34se fait retourner
01:09:35et donc
01:09:36l'élève
01:09:37il a été interpellé
01:09:38on ne va pas donner
01:09:40tous les détails
01:09:41qui circulent
01:09:42sur les réseaux sociaux
01:09:42d'abord il faut les vérifier
01:09:43mais c'est évidemment
01:09:44vous en doutez
01:09:45une scène
01:09:45d'une extrême sauvagerie
01:09:46qui s'est déroulée
01:09:47devant de nombreuses personnes
01:09:50de nombreux mineurs
01:09:51j'ai entendu tout à l'heure
01:09:53quand même
01:09:53quelqu'un évoquer
01:09:54l'un de nos intervenants
01:09:56à distance
01:09:56la santé mentale
01:09:57je ne sais pas
01:09:58c'est peut-être
01:09:58mais j'ai l'impression
01:10:00de vivre dans un asile
01:10:01à ciel ouvert
01:10:01en fait
01:10:02c'est peut-être
01:10:02l'argument
01:10:03qu'il faudra évidemment
01:10:04évoquer dans l'enquête
01:10:06qui sera évoqué par l'enquête
01:10:07mais
01:10:07est-ce qu'il y a des gens
01:10:08qui ont encore leur tête
01:10:09dans ce pays ?
01:10:10vous avez entièrement raison
01:10:11que ce soit l'argument
01:10:12avancé en premier lieu
01:10:13dès qu'il y a une attaque
01:10:14un attentat ou autre
01:10:15c'est assez navrant
01:10:17que ce soit l'explication
01:10:18qui puisse convenir
01:10:19à beaucoup de monde
01:10:21immédiatement
01:10:21après l'annonce d'un drame
01:10:22ce sera intéressant
01:10:23tout à l'heure
01:10:24à nos gens d'écouter
01:10:25les deux discours
01:10:26le discours du ministre
01:10:27de l'Intérieur
01:10:27Bruno Rotailleau
01:10:28et le discours
01:10:29d'Elisabeth Borne
01:10:31alors c'est pas une surprise
01:10:32certainement
01:10:33qu'il ne va pas y avoir
01:10:33le même diagnostic
01:10:35Bruno Rotailleau
01:10:36d'ailleurs c'est une véritable question
01:10:37aussi qui se pose
01:10:38sécuritaire
01:10:38il nous dit
01:10:39à l'aune de tous ces faits
01:10:41de société
01:10:42qu'il faut tout
01:10:42reconstruire
01:10:43tout ce qui a été déconstruit
01:10:44et que c'est plutôt
01:10:45le projet de la prochaine
01:10:47campagne présidentielle
01:10:48sauf qu'il y a urgence
01:10:49on va pas rester deux ans
01:10:50comme ça
01:10:51c'est ça
01:10:51et c'est quand même
01:10:52l'immobilisme
01:10:53en parlant d'immobilisme
01:10:54monsieur le premier ministre
01:10:55va être ce soir
01:10:55dans un venteur
01:10:56là encore
01:10:57on va voir
01:10:58au-delà de l'indignation
01:10:59de la condamnation
01:11:00ce qu'ils peuvent
01:11:00annoncer
01:11:02mais je pense que
01:11:02les discours des deux ministres
01:11:03seront vraiment à peser
01:11:05sous-peser
01:11:06sur le choix des mots
01:11:07oui pour revenir sur la santé mentale
01:11:08évidemment pour poignarder
01:11:09quelqu'un comme ça
01:11:11il ne faut pas être
01:11:11saint d'esprit
01:11:11je pense qu'on peut
01:11:12quand même le reconnaître
01:11:13qu'il y ait des problèmes
01:11:14de santé mentale
01:11:15chez les jeunes
01:11:16je pense que c'est vrai
01:11:16mais de dire que la cause
01:11:18c'est la psychiatrie
01:11:19au moindre fait de société
01:11:20c'est détourner le regard
01:11:22des vraies causes justement
01:11:23parce que des cas
01:11:24d'irresponsabilité pénale
01:11:25en réalité statistiquement
01:11:26il n'y en a pas tant que ça
01:11:28donc c'est à chaque fois
01:11:29finalement c'est comme
01:11:30si ça rassurait l'opinion publique
01:11:31de se dire
01:11:31c'est la psychiatrie
01:11:32non a priori
01:11:33c'est pas la psychiatrie
01:11:34qui a altéré le discernement
01:11:35c'est d'autres causes extrinsèques
01:11:37et on ne sait pas encore
01:11:38lesquelles
01:11:38on protège ceux qui s'occupent
01:11:41de nous
01:11:41ceux qui nous protègent
01:11:42comment on protège
01:11:43les policiers
01:11:44qui se font agresser
01:11:45et qui nous protègent
01:11:47comment on protège
01:11:47les pompiers
01:11:48qui veulent nous secourir
01:11:49et surtout vraiment
01:11:50comment on protège
01:11:52les professeurs
01:11:53et les surveillants
01:11:53Didier Le Maire
01:11:54vous en savez quelque chose
01:11:55moi je
01:11:56faut-il parler là
01:11:58là aussi d'une faillite
01:11:59on est dans des domaines
01:12:00différents
01:12:01vous avez
01:12:01c'était paroxystique aussi
01:12:03c'était avec des menaces
01:12:04extrêmement ciblées
01:12:05menaces qui avaient été
01:12:06remises en cause
01:12:07par certains
01:12:07je me souviens
01:12:08lorsqu'on vous recevait
01:12:09mes confrères et consœurs
01:12:10quand ils vous recevaient
01:12:11moi-même
01:12:12nous recevions des messages
01:12:13pour nous dire
01:12:14attention
01:12:14ils délirent
01:12:15ne le recevez pas
01:12:16évidemment
01:12:17fort heureusement
01:12:18nous avons tous
01:12:19en tous les cas
01:12:20la plupart
01:12:21tenu tête
01:12:21et la vérité
01:12:22a éclaté
01:12:23sur ceux
01:12:24qui vous faisaient face
01:12:26et voulaient vous faire taire
01:12:27oui alors ce qu'il faut savoir
01:12:30aussi
01:12:30c'est que
01:12:31aujourd'hui
01:12:32je suis à nouveau
01:12:32menacé de mort
01:12:33c'est-à-dire que
01:12:34mes prises de position
01:12:36dans le débat public
01:12:37font que
01:12:37je reçois
01:12:39des menaces de mort
01:12:40donc
01:12:41c'est un fait
01:12:42pour toutes les personnes
01:12:43qui combattent
01:12:44aujourd'hui
01:12:45l'islamisme
01:12:46et pour
01:12:46les principes
01:12:47de la république
01:12:48c'est une position
01:12:49toujours
01:12:49assez délicate
01:12:52à tenir
01:12:53auparavant
01:12:54ce que je voudrais dire
01:12:54dans la situation
01:12:56que j'ai vécue
01:12:57c'était
01:12:58je dirais
01:12:59une mise en danger
01:13:00de la part
01:13:01de l'institution
01:13:02pour ma personne
01:13:04en tout cas
01:13:05j'étais alors
01:13:06sous protection policière
01:13:07et le rectorat
01:13:08de Versailles
01:13:09n'a pas trouvé mieux
01:13:10que de me muter
01:13:11dans une ville
01:13:13de banlieue
01:13:15tenue
01:13:16quasiment tenue
01:13:17par les salatistes
01:13:18aujourd'hui
01:13:19au point où
01:13:19les policiers
01:13:20m'ont dit
01:13:20si vous allez là-bas
01:13:22au minimum
01:13:22il y aura une manifestation
01:13:23mais ce n'est pas tenable
01:13:25donc le problème
01:13:26je crois que c'est
01:13:27un problème politique
01:13:28c'est un problème
01:13:29de hiérarchie politique
01:13:30il n'y a pas
01:13:32de prise de conscience
01:13:33depuis
01:13:34l'assassinat
01:13:35de Samuel Paty
01:13:36de la dangerosité
01:13:38de la situation
01:13:39pour les professeurs
01:13:41vous avez entièrement raison
01:13:42j'ajoute
01:13:43Dominique Bernard
01:13:45évidemment
01:13:46et on pense
01:13:47évidemment
01:13:48un hommage
01:13:48à leur mémoire
01:13:49merci Didier Le Maire
01:13:50et j'espère
01:13:51qu'on aura l'occasion
01:13:52de se retrouver
01:13:53pour évoquer
01:13:53ce travail
01:13:54que vous menez
01:13:55certainement
01:13:56avec d'autres personnes
01:13:57de qualité
01:13:58sur la refondation
01:13:59de l'école
01:13:59Georges Fenech
01:14:00vous voulez réagir ?
01:14:01Non vous nous avez appris
01:14:01que ce soir
01:14:02le Premier ministre
01:14:03devrait intervenir
01:14:04sur une grande chaîne
01:14:06moi ce que j'attends
01:14:07en tant que citoyen
01:14:08j'attends du Premier ministre
01:14:10je n'attends pas
01:14:11qu'il nous annonce
01:14:12une énième commission
01:14:13ou qu'il nous annonce
01:14:15une convention citoyenne
01:14:17ou peut-être
01:14:19même un conclave
01:14:19que sais-je
01:14:20j'attends du Premier ministre
01:14:22qui nous annonce
01:14:23les mesures
01:14:24que d'ores et déjà
01:14:25il ordonne
01:14:26à son gouvernement
01:14:26de mettre en oeuvre
01:14:27je vous l'ai dit
01:14:28abrogation
01:14:29de la loi
01:14:30Belloubet
01:14:30sur la réforme
01:14:31des mineurs
01:14:31construction
01:14:32des places
01:14:33de centres éducatifs
01:14:34fermés
01:14:34et rétablissement
01:14:36des courtes peines
01:14:37si ce soir
01:14:38M. François Bayrou
01:14:39nous annonce
01:14:40déjà ces trois choses
01:14:41je vous dirais
01:14:42il y a une prise
01:14:43de conscience
01:14:44si c'est pour nous dire
01:14:45on va réfléchir
01:14:45on va attendre
01:14:47on va
01:14:47peut-être que voilà
01:14:48non ça ça ne marchera pas
01:14:50et je crois que les français
01:14:51aujourd'hui
01:14:52ne supportent plus
01:14:53effectivement les
01:14:54il faut
01:14:55il y a cas
01:14:55etc
01:14:56ils veulent des actes
01:14:57vous savez pourquoi
01:14:58on est encore loin
01:14:59Georges Fenech
01:15:00c'est ici même
01:15:01grâce à Sophie Audugé
01:15:03je remercie
01:15:03mais également sur ses plateaux
01:15:05Eliott Deval
01:15:05l'a fait
01:15:06il a lu
01:15:07il a été l'un des premiers
01:15:09avec d'autres
01:15:09à lire les mots
01:15:10de la mère
01:15:11d'Elias
01:15:12et vous avez lu
01:15:13cette lettre
01:15:14ici même
01:15:15il y a eu énormément
01:15:16de réactions
01:15:17mais rien que le fait
01:15:18qu'on n'ait pas tous
01:15:19j'allais dire
01:15:20pensé dans un élan collectif
01:15:22elle
01:15:23ou malheureusement
01:15:24d'autres
01:15:25à peser
01:15:26le poids
01:15:27de ces mots
01:15:28qui parlaient
01:15:28des responsabilités
01:15:29avec cette lettre
01:15:30qui s'est moqué
01:15:32d'Elias
01:15:32moi j'aimerais bien demander
01:15:33aussi
01:15:34alors on ne connait pas
01:15:35les circonstances
01:15:35de ce drame
01:15:36mais c'est une surveillante
01:15:38je pense qu'elle n'a pas
01:15:40comment dire
01:15:42elle n'a pas un contact
01:15:44continu avec
01:15:44les élèves
01:15:46j'aimerais partager
01:15:47si c'est possible
01:15:48ma mère
01:15:48si les surveillants
01:15:51et en parler
01:15:51de santé mentale
01:15:53les surveillants
01:15:53croyez moi
01:15:54sont en contact
01:15:55quotidien
01:15:55avec les élèves
01:15:57sur toutes les problématiques
01:15:59administratives
01:16:00éducatives
01:16:01les emplois du temps
01:16:02les manuels
01:16:03l'enfant qu'on doit
01:16:04emmener à l'infirmerie
01:16:05si jamais il y a
01:16:06une infirmière
01:16:06etc
01:16:07donc ils sont vraiment
01:16:08en constant contact
01:16:11avec toutes les problématiques
01:16:12de ce qui n'est plus du tout
01:16:13un sanctuaire
01:16:14moi c'est vraiment
01:16:14ça commence
01:16:15excusez-moi
01:16:15mais à m'agacer
01:16:16d'entendre le mot
01:16:16sanctuaire
01:16:17ça fait très longtemps
01:16:19que ce n'est pas un sanctuaire
01:16:20d'abord ça n'a jamais été
01:16:21un sanctuaire
01:16:22parce que les mots
01:16:22d'une société
01:16:23se retrouvent toujours
01:16:24à l'intérieur d'une école
01:16:25alors évidemment
01:16:26plus ils sont importants
01:16:28plus ça va être explosif
01:16:29dans les établissements actuels
01:16:31mais vous voyez
01:16:32on a un de nos surveillants
01:16:33avec lequel on a travaillé
01:16:34pendant des années
01:16:34qui s'appelait Djibril
01:16:35qui était vraiment
01:16:36la pierre angulaire
01:16:38de notre établissement
01:16:39Djibril je l'ai vu
01:16:40une demi-douzaine de fois
01:16:42devoir maîtriser
01:16:43ceinturer
01:16:44des gamins
01:16:44extrêmement violents
01:16:45pour nous protéger
01:16:46nos professeurs
01:16:48ça aurait pu être Djibril
01:16:49aujourd'hui
01:16:49c'est cette jeune femme
01:16:50donc on peut
01:16:52on peut
01:16:53si vous voulez parler
01:16:55des réseaux sociaux
01:16:55c'est un vrai sujet
01:16:56et moi je suis personnellement
01:16:57pour qu'on verrouille
01:16:58TikTok
01:16:59Instagram
01:17:00Snapchat
01:17:00et je pense que c'est possible
01:17:02tout le temps
01:17:04on peut
01:17:05écrivent
01:17:06justement
01:17:07j'ai vu
01:17:07le sujet
01:17:08et je pense que vous
01:17:09allez
01:17:09aller
01:17:10c'est ici
01:17:11que d' inne