- 10/06/2025
Cette semaine dans le canapé de Sports Stream : Dimitri Pavadé ! Le para-athlète, vice-champion olympique à Tokyo, a terminé au pied du podium lors des Jeux Paralympiques de Paris. Il revient tout juste à la compétition, lors du Handisport Open de Paris. En dehors de ses résultats sportifs, on découvrira surtout un homme incroyable, qui croque la vie à pleine dents.
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00:00:00Salut tout le monde, bienvenue dans Sportstream, chaque semaine dans le canapé, un athlète
00:00:13pour une discussion en tête à tête.
00:00:15Mon invité a perdu un morceau de corps, pas une once d'élan.
00:00:19Il avance sans bruit, mais avec tout ce qu'il est, comme il le dit, petit, métisse, unijambiste
00:00:24et gay.
00:00:25Il est ce que certains cachent, ce que d'autres jugent.
00:00:28Il parle sans filtre, il vit sans masque.
00:00:31Son quotidien tombé et se relevé, dans son sport, dans sa vie, toujours plus loin, toujours
00:00:36plus vrai.
00:00:37Il ne rentre dans aucune case, mais par contre, il ouvre beaucoup de portes.
00:00:41Voici Dimitri Pavadé.
00:00:44Ça va Dimitri ?
00:00:46Ça va bien ?
00:00:47Oui, ça va super bien.
00:00:48Écoute, installe-toi.
00:00:50Merci.
00:00:51Avec la petite musique qui va bien, ça tabasse la musique là.
00:00:54Explique-moi ce choix, Dimitri, tout de suite.
00:00:55Alors ça, c'est une musique où, en fait, t'as des musiques, t'expliques pas où tu rentres
00:01:00en trance et t'es là, t'arrêtes pas.
00:01:03Et en fait, dans les soirées, les soirées gays, c'est quelque chose qui m'a marqué
00:01:07avec ce son.
00:01:09Tout le monde connaît ce son.
00:01:10Et en fait, il y a des personnes qui se travestissent, ils ont un éventail.
00:01:14Et en fait, à chaque fois sur la basse, ils ouvrent l'éventail.
00:01:18Et en fait, ça fait un...
00:01:19Ah, d'accord, ok, ok.
00:01:20Et ça, en fait, ça rajoute un truc.
00:01:22Donc ça, en soirée, avant les compètes aussi pour te motiver ?
00:01:25Avant les compètes aussi, ouais.
00:01:27Avant les compètes à l'échauffement, j'aime bien mettre ça et tout.
00:01:30Donc ça me met très bien.
00:01:32Ok.
00:01:32Bon, je t'avoue que moi, tu m'as fait découvrir cette musique.
00:01:34Ainsi qu'à l'équipe technique.
00:01:36Tu vois, avec les airpods, ça, un truc de ouf.
00:01:38Parfait, on essaiera tous.
00:01:39Bon, Dimitri, on te présente quand même pour nos téléspectateurs, nos téléspectatrices.
00:01:43Tu es un athlète en disport, tu pratiques le saut en longueur et le sprint avec un palmarès bien fourni,
00:01:47vice-champion paralympique et vice-champion d'Europe en 2021 du saut en longueur,
00:01:51vice-champion du monde 2019 du saut en longueur également.
00:01:54Et puis, on peut ajouter à ça une médaille de bronze européenne en relais mixte.
00:01:57C'est pas mal quand même, ça va.
00:01:58L'armoire à trophée est bien rempli.
00:01:59Surtout, cette médaille-là, elle était inattendue et exceptionnelle.
00:02:05Ok.
00:02:05Bon, de toute façon, on va revenir évidemment sur toutes ces médailles.
00:02:08T'as vu, on a fait un effort.
00:02:10Des petits cadres un peu partout.
00:02:11Franchement.
00:02:12Il te plaît, le plateau ?
00:02:13Non, il est impeccable.
00:02:14Nickel.
00:02:15Amazing.
00:02:15On peut commencer l'émission dans de bonnes conditions.
00:02:17C'est parfait, nickel.
00:02:19On va commencer par l'actu déjà, Dimitri, parce que tu sors d'une compète.
00:02:22C'était ton retour à la compétition au Handisport Open Paris.
00:02:26C'était diffusé sur Sport en France les trois jours de compétition au Stade Charletti.
00:02:30Déjà, avant de parler des résultats, des performances que tu as fait dans chaque épreuve,
00:02:33tu es aligné sur le 100, 200 et le 100 longueurs.
00:02:36Qu'est-ce que ça fait de retrouver la compétition, Dimitri ?
00:02:38Ça fait du bien ?
00:02:38Non, ça fait extrêmement du bien.
00:02:40Non, mais surtout, retrouver, surtout le sprint.
00:02:45Ah oui, OK.
00:02:46Parce que j'ai arrêté le sprint depuis 2018.
00:02:48Et là, j'avais envie de revenir sur le 100 mètres, le 200.
00:02:52Ce qui me manquait, c'est cette adrénaline de repartir, d'être derrière les blocs,
00:02:56de rentrer avec tout le monde directement en confrontation.
00:02:58La longueur, tu es tout seul parce qu'on te sentoir, même si les concurrents sont là.
00:03:03Mais cette confrontation directement à côté de tout le monde, dans un couloir, ça, c'était quelque chose qui me manquait.
00:03:10C'est quoi le moment, Dimitri, où on ressent le pic d'adrénaline ?
00:03:15Le pic d'adrénaline, c'est quand tu quittes les blocs.
00:03:21Quand tu quittes les blocs, tu commences à pousser.
00:03:25Là, tu te dis, non, il faut y aller.
00:03:28C'est là où ça joue.
00:03:30Parce que si tu loupes ton départ, après, il n'y a plus rien qui suit.
00:03:34Et tu ne suis plus la cadence du tout.
00:03:36Donc, c'est là où le pic d'adrénaline commence.
00:03:39Il est très, très haut.
00:03:41Et alors, les sensations, Dimitri, parce que quand même, on rappelle pour nos téléspectateurs,
00:03:45moi, mardi matin, à 9h, prenez mon petit-déj, tranquille, céréales, jus d'orange et tout ce qui suit.
00:03:51Dimitri, il était déjà prêt à partir pour son 100 mètres.
00:03:53C'est ça. Horrible.
00:03:56En retour, c'était horrible.
00:03:59Je me suis réveillé à 6h15, prendre mon petit-déjeuner, parce que je mange très bien.
00:04:04J'aime beaucoup manger.
00:04:06Le matin ou non ? Tous les repas ?
00:04:07Je mange tout le temps.
00:04:08Je mange tout le temps.
00:04:10Et là, quand ils m'ont annoncé, le 100 mètres, il est à 9h, il ne faut pas que tu oublies de te lever.
00:04:14J'ai dit, vous êtes sérieux ? Comment je vais faire ?
00:04:17Moi, à 9h, comme tu le disais, et encore, toi, tu prends ton petit-déj à 9h.
00:04:20Moi, à 9h, si je n'ai pas séance le matin, je suis encore en train de me retourner dans mon lit.
00:04:25Donc, c'était très compliqué, mais je me suis impressionné.
00:04:29Enfin, je me suis surpris.
00:04:30Parce que j'étais en forme à 9h.
00:04:33À l'échauffement, j'étais bien.
00:04:35Bien évidemment, le zénith, ça a tourné là-dedans.
00:04:39Et en fait, non, j'étais bien.
00:04:41Je suis sorti des blocs très bien.
00:04:43J'ai fait un 100 mètres à peu près bien pour un retour.
00:04:46Et franchement, non, le petit 100 mètres, il m'allait bien.
00:04:49Bon, écoute, on rappelle tes résultats.
00:04:50Tu fais deuxième du 100 mètres de la finale B.
00:04:52Tu fais quatrième du 200 mètres.
00:04:54Et puis premier de la longueur.
00:04:55Oui, c'est ça.
00:04:56Un 6,90 m.
00:04:576,90 m.
00:04:57Malheureusement.
00:04:59Oui, justement.
00:05:00J'allais te demander comment tu juges tes performances sur ce retour à la compétition.
00:05:04Le 100 mètres.
00:05:05Alors, voilà, je me suis régalé.
00:05:06Franchement, je me suis régalé.
00:05:08C'est très bien.
00:05:09Parce que ça ne fait que trois, deux mois qu'on a mis en place quelques trucs pour le sprint.
00:05:15Parce que je reviens sur le sprint.
00:05:15J'ai évolué très vite.
00:05:17J'ai repris des petites habitudes.
00:05:19Donc, il y a pas mal de choses qui ont été acquises.
00:05:21Mais voilà, encore dans l'évolution.
00:05:23Et donc, j'ai kiffé mon 100 mètres.
00:05:25La longueur.
00:05:27Je suis arrivé en fin de journée.
00:05:29J'étais bien.
00:05:30Je suis derrière les blocs.
00:05:31Et là, gros coup de mou.
00:05:33Je me dis, je suis fatigué.
00:05:36Déjà, je ne suis pas parti.
00:05:38Qu'est-ce que je fais là ?
00:05:39Je me suis dit, je n'ai pas envie.
00:05:42Je suis rentré dans les blocs.
00:05:43Et en fait, j'ai poussé comme je pouvais.
00:05:45Avec la force que j'avais.
00:05:47Et je me suis laissé aller.
00:05:49Je me suis rémémoré un peu les séances que j'avais faites auparavant.
00:05:53Et en fait, voilà.
00:05:54Je suis sorti du virage.
00:05:55J'étais un peu dans le mal.
00:05:56Mais ce mal-là, j'ai commencé à remettre les séances que j'avais en tête.
00:06:01Donc, j'ai commencé à rester placé, placé.
00:06:02Et à la fin, je n'en pouvais plus.
00:06:05Mais je me suis efforcé à rester placé.
00:06:09Parce qu'il faut être beau.
00:06:10Il faut être beau.
00:06:11C'est important.
00:06:12Et je me suis efforcé à rester placé.
00:06:14J'ai fini ma course.
00:06:15Donc, nickel.
00:06:16J'ai kiffé mon 200.
00:06:17On a le temps de penser dans des courses de sprint.
00:06:20On en parlait un peu.
00:06:22Moi, j'ai fait un peu de demi-fond.
00:06:23Là, tu as le temps de penser.
00:06:24Pour le coup, tu as le temps même de trop penser.
00:06:26Est-ce que sur un 100 mètres, un 200 mètres, ton esprit est encore connecté ?
00:06:31Ou tu es carrément ailleurs et tu ne penses plus à rien ?
00:06:33Non, moi, je pense.
00:06:34J'arrive à penser.
00:06:35Peut-être sur un 400 un peu plus.
00:06:37Sur le demi-fond, tu as le temps de rêver.
00:06:40Mais sur mon 200, sur le 100 mètres, non.
00:06:44Sur le 100 mètres, non.
00:06:44Tu n'as pas le temps de penser.
00:06:46C'est prêt et parté.
00:06:48Bam.
00:06:48Tu cours.
00:06:49Tu ne réfléchis à rien.
00:06:50Sur le 200, sortie virage.
00:06:52Déjà, à l'entrée virage, tu es en train de te dire, vas-y relance.
00:06:55Tu as le temps de penser.
00:06:56Et là, tu es placé.
00:06:57Vas-y, place, place, place, place, comme ça.
00:06:59Et je parlais à moi-même.
00:07:00D'accord.
00:07:00Voilà.
00:07:01Et la longueur, j'étais…
00:07:03Là, tu as le temps aussi.
00:07:04Tu as le temps aussi.
00:07:05Oui, tu as beaucoup de temps.
00:07:06Pas forcément parce que là, la longueur, on n'était que trois concurrents.
00:07:10Donc, pas beaucoup de temps de récup.
00:07:12Mon corps, il était fatigué de la veille un peu.
00:07:14J'ai mon genou qui me faisait mal depuis deux semaines avec les grosses séances que j'ai accumulées auparavant.
00:07:21Donc, j'ai géré comme je pouvais la douleur au genou.
00:07:25Je voulais faire quelque chose.
00:07:26Il fallait minima pour aller au championnat du monde.
00:07:28Mais malheureusement, quand le corps, il dit, je ne peux plus.
00:07:32Oui.
00:07:33Ben, toi, tu y vas.
00:07:35Donc, j'y allais.
00:07:36Je m'ai forcé à faire quelque chose de bien.
00:07:38Oui.
00:07:38Mais le corps, il dit stop.
00:07:40Je ne peux pas, quoi.
00:07:41Je ne peux pas.
00:07:42Je ne peux pas aller au-delà de ça.
00:07:43On va profiter, Dimitri, d'avoir les images.
00:07:44On l'a diffusé.
00:07:45On dit ce pas Open Paris.
00:07:45Est-ce que tu peux nous décrypter un peu tes différents sauts ?
00:07:49Alors, là, je poussais.
00:07:51Voilà, je poussais.
00:07:52J'ai essayé de placer en ce moment-là.
00:07:53Et en fait, arriver à la planche, des fois, cette planche-là, j'ai quelque chose avec elle.
00:07:58Et j'ai un souvenir avec la planche.
00:08:00Même si ce n'est pas avec cette lame, je me suis fait les ligaments croisés avant le championnat du monde 2023 sur ma prothèse.
00:08:05C'était une première internationale.
00:08:08Et en fait, là, j'ai acquis une vitesse et une force que je ne maîtrise pas encore, arriver sur la planche.
00:08:15Et en fait, je trouve que j'arrivais trop vite.
00:08:18Donc, je mettais un coup de frein.
00:08:20Et en fait, à la longueur, tu ne mets pas de frein.
00:08:22Tu arrives, tu prends la planche avec la vitesse que tu as et tu t'envoles.
00:08:26Et là, j'avais cette appréhension de peut-être glisser sur la planche, d'arriver trop fort et de mordre.
00:08:33Or qu'on n'arrive jamais trop fort.
00:08:36Tu arrives comme tu arrives.
00:08:38Et la vitesse, c'est fait pour ça, de prendre la planche et de partir le plus loin possible.
00:08:42Et c'est ce qui arrivait.
00:08:43Donc, je mettais des coups de frein où, au départ, je poussais.
00:08:47Mais après, je laissais trop la prothèse faire au moment de placer, avant de remettre du rythme et repartir.
00:08:53Donc, en fait, j'ai resté dans un confort où je contrôlais.
00:08:58Or que non, là, il faut y aller.
00:09:00Donc, c'est ce qui m'a coûté un peu.
00:09:02Et en plus, je réfléchissais beaucoup à cette sensation que j'avais, à cette gêne à mon genou.
00:09:07Ce qui n'aide pas non plus.
00:09:08Oui, tu as un peu trop pensé, quoi, pour le plus loin, sur cette longueur.
00:09:12Oui, je n'étais pas du tout à l'aise.
00:09:14Donc, voilà, j'ai fait ce que je pouvais à la longueur.
00:09:16Et déception.
00:09:17Déception parce que je ne passe pas 7 mètres.
00:09:20Or que…
00:09:21C'est un marque repère, un peu.
00:09:22Quand tu passes 7 mètres, tu sais que…
00:09:23Pour tous les sauteurs, quand tu passes 7 mètres et au-delà de 7,20,
00:09:28quand tu fais moins de 7 mètres, c'est catastrophique.
00:09:31Oui.
00:09:32C'est catastrophique.
00:09:33Parce que là, tu nous parles de déception.
00:09:36Bon, voilà, tu l'as dit aussi, c'était ton retour à la compétition,
00:09:39dans un état de fatigue extrême, avec l'entraînement qui s'enchaîne,
00:09:44les grosses séances.
00:09:44Est-ce que malgré tout, cette première place, tu la prends quand même
00:09:47et tu te dis que c'est le départ de bonnes choses à suivre ?
00:09:52En fait, c'est fou parce que je m'en fous de la première place.
00:09:56C'est la performance qui compte.
00:09:59Moi, je venais pour faire ça.
00:10:00Tant de mètres.
00:10:01Et c'était quoi, ton…
00:10:02Et c'était 7 mètres 40 ?
00:10:037 mètres 40, ah oui.
00:10:04Si je fais 7 mètres 40, c'était bien.
00:10:05Donc là, 6,90, par la longueur.
00:10:08C'est catastrophique.
00:10:09C'est décevant.
00:10:11C'est vraiment décevant.
00:10:12Et…
00:10:13Tu as tendance à être dur avec toi-même ?
00:10:14À être très perfectionniste ?
00:10:16Je pense que tous les athlètes de haut niveau,
00:10:18on est intransigeants là-dessus et on est très…
00:10:22On s'inflige beaucoup de…
00:10:25De restrictions, enfin de…
00:10:27De but à atteindre très loin et même si on connaît que notre corps aujourd'hui
00:10:32n'est pas pris pour ça, on a ça à atteindre.
00:10:35Et vu que les championnats du monde sont en septembre,
00:10:37pour moi, je n'ai pas beaucoup de temps,
00:10:39on n'a pas beaucoup de compétition dans le monde du paralympisme
00:10:42et je me devais de faire au moins les minima pour aller aux championnats du monde,
00:10:47donc 7 mètres 49 et j'étais très loin de ça.
00:10:51Donc voilà, je sais qu'après, comme on le dit souvent,
00:10:54il suffit d'un saut.
00:10:55Exactement.
00:10:55Il suffit d'un saut.
00:10:57Aujourd'hui, je ne suis pas prêt, là, je vais recommencer des entraînements,
00:11:00je vais me soigner dès demain.
00:11:03Déjà, je vais recommencer des entraînements différemment,
00:11:06je vais beaucoup plus écouter mon corps et mon coach aussi
00:11:09et je vais arriver sur une compète en forme et ça va le faire, il suffit d'un saut.
00:11:14Il suffit d'un saut, nous, on va se permettre de faire un petit saut de côté aussi
00:11:17pour parler d'autre chose que la compétition,
00:11:20parce qu'en marge des compètes, il y a eu aussi un forum emploi
00:11:22qui a été organisé pour favoriser l'insertion professionnelle
00:11:25des personnes en situation de handicap.
00:11:27EDF était présent, ton partenaire, avec plusieurs postes à pouvoir au sein du groupe.
00:11:31Dimitri, donc toi, tu fais partie du team EDF.
00:11:33Est-ce que tu peux m'expliquer, alors moi, je le sais,
00:11:36mais plus pour nos téléspectateurs, expliquer concrètement ce que c'est le team EDF ?
00:11:40Le team EDF, le team EDF, c'est électrique.
00:11:44C'est un team électrique, mais vraiment.
00:11:46Pas mal, pas mal.
00:11:48Vraiment, c'est un team où ça explose dans tous les côtés,
00:11:51c'est une mixité, c'est un mélange d'athlètes olympiques et paralympiques.
00:11:57Il y a, on a, dans ce team-là, on est 26 athlètes, je crois, 12 paralympiques,
00:12:1014 valides, 11 femmes, 15 hommes.
00:12:14Il y a 3 qui font du sport d'hiver et 3 qui sont employés au sein d'EDF.
00:12:20Donc, c'est vraiment cette mixité, ce mélange.
00:12:24EDF, c'est aussi la marque qui soutient le paralympique, France paralympique
00:12:31et la fédération handisport depuis de 30 ans, quand même.
00:12:35Donc, c'est en fait, c'est une marque qui est vraiment investie dans le monde du parasport.
00:12:40C'est une marque qui veut mettre en avant le parasport, montrer la différence,
00:12:45montrer l'inclusion, montrer aussi qu'on est capable
00:12:48d'être athlète paralympique ou valide, d'être ensemble, d'avoir une cohésion.
00:12:55Aussi, de montrer aussi qu'ils mettent en avant aussi le sport pour tous.
00:13:00Ça, c'est quelque chose qui prime beaucoup, le sport pour tous.
00:13:03Mettre des gens comme toi, en cas de validité,
00:13:09te mettre dans une situation de handicap,
00:13:11ça, c'est des choses qu'on met beaucoup en place avec EDF.
00:13:14Des gros événements, comme on l'a vu là, à Liévin.
00:13:16Ils ont déjà mis des piscines dans Liévin, des fauteuils roulants,
00:13:23mettre des personnes valides en situation de handicap dans des fauteuils,
00:13:28les masquer pour courir.
00:13:28Oui, l'occasion de tester avec les fauteuils, 400 mètres en fauteuil
00:13:31pour défier Pierre Ferbanque.
00:13:33Je peux te dire que j'étais très, très, très, très loin.
00:13:37Donc, le team EDF, c'est tout ça.
00:13:39C'est une très bonne énergie mise pour le sport pour tous.
00:13:42Tu l'as bien dit, le team EDF, une vraie petite famille, finalement.
00:13:46Dans une famille, on le sait, Dimitri, on se soutient, on s'inspire,
00:13:50on s'envoie des petits mots aussi, parfois, quand on est un peu à distance.
00:13:52Sur le groupe WhatsApp, on est un groupe WhatsApp,
00:13:54on s'échange nos anniversaires, on se l'anniversaire,
00:13:57on félicite les records qu'on a faits, les championnats,
00:14:01on dit, tel va concourir tant et tel jour.
00:14:05Donc, on soutient aussi dans ce petit groupe WhatsApp.
00:14:07Et donc, c'est ça, c'est ça, le team EDF.
00:14:10Regarde, il y a quelqu'un qui voulait, justement,
00:14:12t'envoyer un petit message de soutien.
00:14:13Regarde.
00:14:16Cette petite vidéo, elle est pour toi, Dimitri.
00:14:18C'est une personne qui est extraordinaire.
00:14:20C'est un amour, c'est un cœur vraiment de ouf.
00:14:24C'est mon fondant au chocolat.
00:14:26Et là, aujourd'hui, je suis là pour t'encourager.
00:14:29Je sais que tu passes à la télé,
00:14:30mais tu verras que tu as tout mon amour tous les jours.
00:14:33Gros bisous.
00:14:35Bisous, mon cas.
00:14:36Ah, c'est fou, hein ?
00:14:38Parce que je viens d'aller...
00:14:39T'es là, en plus.
00:14:40Évidemment, t'es juste là.
00:14:41Et ouais, je fais en voir.
00:14:42Clarisse Agbenienou, la judoka multi-médaillée.
00:14:46C'est fou que c'est ça, elle qui passe là.
00:14:48Parce que juste avant, j'ai fait la petite interview dans un studio.
00:14:54Avec Nathan, notre community manager.
00:14:55Et voilà.
00:14:55Et on me demande, dans tes contacts, quelle personne on peut appeler ou que tu kiffes et tout.
00:15:04Et bien, Clarisse Agbenienou.
00:15:07Non, je l'adore, on s'adore.
00:15:09Mais vraiment, et tu vois, pour te donner un peu les coulisses, moi j'ai envoyé un petit message à Clarisse.
00:15:13Vous connaissez Clarisse, elle m'a emploi du temps de ministre, elle a plein de choses à gérer.
00:15:18Ministre encore calme, encore en congé à côté d'elle.
00:15:21C'est petit à côté de ce qu'elle a à gérer, Clarisse.
00:15:23Dans la foulée, elle m'a répondu.
00:15:24Elle m'a envoyé la vidéo tout de suite.
00:15:26Donc c'est dire à quel point aussi elle tient à toi.
00:15:27Ah non, non, elle est formidable.
00:15:29Grosse bise à elle.
00:15:30C'est bon, on en revient un petit peu au team EDF.
00:15:32Est-ce que tu peux m'expliquer ce que ça t'apporte concrètement, toi, en tant qu'athlète en disport ?
00:15:37Moi ?
00:15:38Ouais.
00:15:39Alors, c'est une visibilité de dingue, de dingue.
00:15:44Depuis que je suis dans ce team, EDF me met partout.
00:15:48Me sollicite beaucoup aussi.
00:15:50Des fois, je leur dis, il faut freiner, il n'y a pas que moi.
00:15:53Mais bon, comme Dimitri, il est électrique ce garçon.
00:15:56Il est bourré d'énergie.
00:15:58Donc on dit, les gens aiment ça.
00:15:59Je suis un peu dans mon école.
00:16:00Ça, c'est des choses que je fais aussi avec eux.
00:16:03Et en fait, cette exposition de mon image qu'ils mettent en avant, c'est quelque chose.
00:16:11Je pense que c'est l'un de mes partenaires qui me met le plus en avant.
00:16:15C'est le plus en avant.
00:16:16Être sur les factures d'EDF.
00:16:18À la Réunion, on m'a envoyé ça.
00:16:19J'étais sur les factures d'EDF.
00:16:20C'est parfait.
00:16:21Mon cousin, il m'envoie cette photo.
00:16:23J'ai été sur le périph' pendant les Jeux.
00:16:27Une fresque énorme sur le bâtiment d'EDF.
00:16:31Les factures d'EDF, c'est bien quand même.
00:16:32Parce que parfois, tu reçois une facture, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.
00:16:34Et quand tu as la tête de Dimitri, ça passe mieux.
00:16:37Ça va, tu m'es validé le paiement.
00:16:40Après, j'étais sur l'application EDF.
00:16:43Ça, c'était une dinguerie aussi.
00:16:44Et voilà, c'est plein de trucs comme ça qui font que EDF, c'est quelque chose qui m'apporte une visibilité de ouf.
00:16:56Quand on a parlé avec EDF de mon futur coming out pendant les Jeux, avant de re-signer, même s'ils le savaient, je leur ai parlé du projet, de ce que je vais faire, comment je vais le faire.
00:17:06Et je leur ai dit, est-ce que vous voulez associer votre marque à mon image ? Parce que c'est ça qui va être mis en avant.
00:17:16Si vous ne voulez pas, je ne signe pas.
00:17:18Ils m'ont dit, mais pourquoi tu nous poses cette question ?
00:17:20Direct, il n'y avait même pas eu de discussion.
00:17:21Il n'y avait même pas de discussion.
00:17:23Et je me dis, voilà, EDF, j'ai choisi.
00:17:28Ils m'ont choisi, mais j'ai accepté aussi d'être dans cette famille.
00:17:31Et c'est ça qu'EDF m'apporte aussi, une très belle visibilité.
00:17:34Et je ne peux rien leur reprocher.
00:17:38Tu as parlé de champion dans mon école.
00:17:40Ça m'intéresse vraiment, parce que je trouve l'initiative vraiment géniale.
00:17:43Extraordinaire.
00:17:43Plus de 10 000 élèves, jusqu'à maintenant, depuis 2016, qui ont été sensibilisés à la place du handicap,
00:17:48dans le sport, mais dans la société plus globalement.
00:17:50Est-ce que tu peux m'expliquer, toi, ce que tu fais, qu'est-ce que tu fais quand tu interviens dans les établissements ?
00:17:54Quel message tu délivres ?
00:17:56Moi, j'ai fait ça une fois à Boulaine.
00:17:57On m'a dit, on m'a présenté le projet.
00:17:59J'ai dit, quoi, il y a au moins 200 élèves ?
00:18:01Ils m'ont dit, ouais, il y en a beaucoup.
00:18:02J'ai dit, mais je n'ai jamais géré autant d'élèves.
00:18:05Et en fait, on m'a expliqué un peu.
00:18:07Donc, voilà, je dis, en fait, c'est cool, parce qu'en fait, je le fais déjà.
00:18:11Personnellement, je vais dans des écoles, mais il n'y a pas tout ça.
00:18:14Et là, c'était un gros format.
00:18:16Et donc, je suis arrivé là-bas.
00:18:19En fait, je vais à l'encontre de ces élèves pour leur parler de mon parcours,
00:18:23de mon accident, d'où je suis parti, de montrer ce que je fais, ce que j'ai réalisé, où je vais.
00:18:32Et en fait, donner de l'espoir, mettre de la lumière sur le monde, sur le parasport.
00:18:37De leur montrer aussi que rien n'est impossible.
00:18:41Je suis parti de zéro.
00:18:42Je suis là aujourd'hui.
00:18:44On m'a mis dans le sport.
00:18:45Ce n'est pas moi qui allais vers le sport.
00:18:46Et à travers ce type d'intervention, j'ai découvert un sport.
00:18:51J'ai kiffé, j'ai essayé.
00:18:53Et je suis là où j'en suis.
00:18:54Et tout le monde peut le faire, en fait.
00:18:55Et en fait, un championnat de mon école, ça sert à ça.
00:18:59De leur sensibiliser à l'handicap.
00:19:01Qu'ils s'habituent à ça, parce que c'est le quotidien de la vie de tout le monde.
00:19:06Et aussi, je leur dis souvent, ça n'arrive pas qu'aux autres.
00:19:09Parce que les jeunes, souvent, vont dire...
00:19:12Ouais, ben...
00:19:12Ça ne me consente pas.
00:19:13Voilà.
00:19:13Mais ça n'arrive pas qu'à d'autres familles.
00:19:18Et je leur dis souvent, vous, là, je suis discuté avec vous.
00:19:21Vous êtes encore valides.
00:19:22Il y en a, ils ont peut-être des scooters, des trottinettes.
00:19:25Ils montent peut-être à vélo.
00:19:26Vous pouvez vous faire renverser en sortant de l'école.
00:19:29Vous vous retrouvez tétraplégique, paraplégique, amputé.
00:19:32Peut-être plus là.
00:19:34Et ça, je leur dis, n'oubliez pas cette phrase.
00:19:36Ça n'arrive pas qu'aux autres.
00:19:38Et ça aussi, c'est une image que EDF aussi partage.
00:19:41Qu'il y a des valeurs, il y a de la sensibilisation.
00:19:46Et il faut impacter les jeunes aujourd'hui.
00:19:49Et un champion de mon école, ça sert à ça.
00:19:51De leur mettre en situation de handicap.
00:19:52Leur faire comprendre que ça n'arrive pas qu'aux autres.
00:19:55Et que si ça vous arrive,
00:19:58le sport est là.
00:20:00Et le sport, c'est un vecteur puissant.
00:20:02C'est un levier puissant pour montrer que
00:20:04tu peux accomplir de belles choses en étant en situation de handicap.
00:20:09Tu peux être toi-même.
00:20:12Comme je le suis.
00:20:13Aujourd'hui, je représente la communauté LGBT.
00:20:15Donc, tu peux être ton hérite sexuelle ouvertement.
00:20:19Il n'y a pas de problème.
00:20:20Et tu peux être parfait, en fait.
00:20:22Et EDF est là pour montrer tout ça.
00:20:24Je suis un peu dans mon école.
00:20:25C'est fait pour tout ça.
00:20:26Pour montrer que rien n'est impossible.
00:20:27et que tu peux dépasser tes limites.
00:20:30Que tu peux être qui tu es.
00:20:32Et faire du sport.
00:20:33Et que ça crée des liens.
00:20:35Et quand le lien est créé, le courant passe.
00:20:37Et quand le courant passe, tout le monde est rentré dans la danse.
00:20:41Et tout le monde se met au sport.
00:20:44Exactement.
00:20:44Et c'est hyper important de l'inculquer dès l'enfance, dès le plus jeune âge.
00:20:48Enfant, tu l'as été aussi.
00:20:49Alors, tu es encore jeune.
00:20:51Mais tu es enfant.
00:20:52Comment il était le dimitri enfant, justement ?
00:20:55Gamin, ador.
00:20:56Dans le dynamisme comme ça, très différent ?
00:20:59Il était très perturbant.
00:21:01Très perturbateur.
00:21:03Parce que dans les classes, c'était quelque chose où j'aimais bien mettre l'ambiance aussi.
00:21:08J'aimais créer l'ambiance.
00:21:11Donc, j'étais une tempête, on va dire.
00:21:12Et quand je disais à ma mère, aujourd'hui, je disais, j'aurais aimé avoir un jumeau quand même.
00:21:17Et elle me dit, quoi ?
00:21:19Déjà, toi seul, tu étais la tempête.
00:21:21Un jumeau.
00:21:22Je me disais, mais dans un jumeau, il y a toujours un qui est plus calme que l'autre.
00:21:26Oui, c'est vrai.
00:21:26Et ça peut tempérer l'autre.
00:21:27Et on me dit, et si tu étais le plus calme, et lui, il était le plus…
00:21:30Ah, bon, voilà.
00:21:31Non, Dimitri Pletti, c'était…
00:21:32Non, j'étais très dynamique, pareil.
00:21:35En fait, j'étais la même personne, avec une jambe.
00:21:39Mais il n'y a rien qui a changé.
00:21:41D'accord.
00:21:41J'ai toujours été à la front.
00:21:42Toujours…
00:21:44Parce que, voilà, on m'a toujours traité de petit poussé à l'école, petit nain.
00:21:48Déjà, un nain, il est petit, tu ne peux pas mettre petit devant.
00:21:51Ça fait.
00:21:52Ben oui.
00:21:53Et donc, j'ai toujours été comme ça.
00:21:56D'accord.
00:21:57Toujours comme ça.
00:21:57À dire, franchement, les choses, ça me plaît, ça me plaît, ça me plaît pas, ça me plaît pas.
00:22:02Ouais, et alors, ben, ok.
00:22:04Et ma sœur m'a appris aussi.
00:22:06Et ça aussi, ça a été quelque chose où j'ai…
00:22:08Du jour au lendemain, ça a énervé beaucoup de gens.
00:22:10Quand on te dit quelque chose, tu le regardes, tu ne réponds pas, tu t'es en le dos et tu pars.
00:22:15C'est la meilleure des réactions.
00:22:18Ben oui.
00:22:18Et ça, quand j'ai appris, j'ai fait ça une fois, je me suis régalé.
00:22:22On va parler un peu, évidemment, Dimitri, de ce qui t'est arrivé.
00:22:25Je replace un peu le contexte.
00:22:27Tu avais 18 ans.
00:22:2818 ans.
00:22:28On est le 23 décembre.
00:22:30La vie va basculer.
00:22:32Ce jour-là, tu es victime d'un grave accident de travail.
00:22:34Est-ce que tu peux nous l'expliquer avec tes mots, tout simplement, ce qui s'est passé réellement ?
00:22:38Ben, c'était une routine normale.
00:22:41Comme je le disais, ça n'arrive pas qu'aux autres.
00:22:44Et en fait, je me levais, donc voilà, je prends mon scout, je vais à la boulangerie d'à côté du quartier.
00:22:48Je prends ma viennoiserie, mon café, je pars au travail.
00:22:52Et là, au travail, on prend la petite navette, on va sur les quais.
00:22:55C'était quoi, le travail ?
00:22:56Je travaillais en tant que docker, manutentionnaire sur les quais, devant les bateaux.
00:23:00Et donc, je commence mon travail et tout.
00:23:03J'étais en binôme avec un gars qui travaillait en chariot-lévateur de 18 tonnes.
00:23:08Donc, il soulève les conteneurs, les grosses, grosses palettes.
00:23:10Et qui, je ne sais pas si vous connaissez, on appelle ça des big-backs.
00:23:16C'est des gros sacs blancs avec des grosses lances remplies de sable ou de charbon ou des cailloux.
00:23:23Et en fait, moi, j'étais en binôme avec un gars qui conduisait le chariot-lévateur.
00:23:26Donc, mon rôle à moi, c'était de, quand la grue du bateau posait les big-backs par terre,
00:23:33je levais la lance, donc je détachais le crochet, je levais la lance.
00:23:38Et en fait, lui, il arrivait, il enfourchait, il soulevait et mettait sur la plateforme d'un camion.
00:23:45Et en fait, on s'est retiré parce que la grue ne fonctionnait plus.
00:23:48On s'est mis à l'écart.
00:23:49On a discuté et quand je tourne la tête, je vois que la grue recommence.
00:23:53Donc, je lui dis, on doit repartir à notre poste.
00:23:55Et quand je repars sur l'arrière de son chariot-lévateur, il a démarré l'engin et il laissait tourner.
00:24:02Et en fait, je me suis dit, il attend que je parte.
00:24:04Mais avant, je devais laisser les camions passer avant de traverser.
00:24:08Et en fait, il ne m'a pas regardé.
00:24:10Il a appuyé sur l'accélérateur et comme c'est les roues arrière qui braquent,
00:24:14c'était braqué vers moi, en fait, l'arrière est partie.
00:24:17Et le temps qu'il redresse, donc l'arrière m'a percuté.
00:24:21Il y a une roue qui a pris ma jambe droite et je suis resté dessous.
00:24:25Et donc, ça a commencé comme ça.
00:24:28Et là, il a refait marche arrière.
00:24:31Malheureusement, on lui a dit de stopper, d'attendre.
00:24:34On va soulever son chariot-lévateur.
00:24:36On va me retirer.
00:24:37Il n'a pas attendu.
00:24:38Donc, c'est là où il a refait marche arrière.
00:24:42Donc, j'ai vu ma jambe au sol.
00:24:44Tu sais tout de suite que tu vas être recruté ?
00:24:46Je savais de suite que j'allais perdre ma jambe.
00:24:49Parce que je voyais tout ce qui était, le portable était déchiré.
00:24:52Donc, je voyais l'os, les chairs et tout.
00:24:56Et avec la poussière qui était sur le sol, bien évidemment, je me suis dit,
00:25:02c'est impossible que j'allais récupérer ma jambe.
00:25:05Et la suite, pour toi, les jours, les semaines qui ont suivi ?
00:25:08La suite, c'était hospitalisation.
00:25:10Je suis resté une semaine en soins intensifs.
00:25:12Je croyais que je suis resté un mois.
00:25:14Tellement, la congrène, je ne sais pas si vous connaissez un peu,
00:25:16tu connais un peu.
00:25:17La congrène, c'est quand la chair pourrit.
00:25:19Tu ne sens plus ta jambe.
00:25:21Et tu as des sensations de membre fantôme.
00:25:23Tu sens que ton orteil ou ton pied bouge.
00:25:27Ou tu sens encore le sang qui coule.
00:25:28Mais il n'y a plus de sang.
00:25:29Il n'y a plus de réaction.
00:25:31Il n'y a plus de nerfs, en fait.
00:25:32Et c'est ça, le membre fantôme.
00:25:34C'est cette sensation où tu as encore ton membre.
00:25:36Et en fait, avec la congrène, donc la chair qui pourrissait,
00:25:39j'avais la température du corps qui montait.
00:25:41Pendant une semaine, j'étais au moins à 38, 31.
00:25:43Je suis monté même à 42.
00:25:45On m'a mis des glaçons dans mon lit
00:25:47pour rebaisser la tension.
00:25:49Et donc après, une semaine, je suis passé en vasculaire.
00:25:54Vasculaire, on m'a amputé des orteils.
00:25:56Donc là, c'était en janvier 2008.
00:25:58Et en février 2008, on m'a amputé tibial.
00:26:02Donc appareillé après en juin 2008.
00:26:05Fin août, début septembre 2008, je suis sorti de l'hôpital.
00:26:08Réducation.
00:26:09Je pouvais marcher.
00:26:10Nickel.
00:26:10Je suis resté deux mois et demi à l'hôpital.
00:26:12Et là, j'ai commencé à travailler un peu en carrosserie, peinture.
00:26:16Dans mon quartier, avec mon pote qui fait du teining.
00:26:20Et j'ai fait une formation de technicien.
00:26:25J'ai fait une formation d'employé libre-service.
00:26:28Et j'ai travaillé deux ans.
00:26:30Donc très vite, en fait, après, tu es reparti.
00:26:32J'ai repris la vie, le cours de la vie.
00:26:35Physiquement, évidemment, ça a dû être dur.
00:26:37Mais mentalement, comment tu l'as vécu ?
00:26:40Moi, quand j'ai vu ma jambe écraser au sol.
00:26:42Parce qu'il faut savoir que j'ai arraché ma jambe au sol.
00:26:45Je faisais déjà 28 degrés.
00:26:47À la Réunion, j'ai vu ma jambe.
00:26:48J'ai arraché ma jambe au sol.
00:26:50J'ai essayé de me remettre debout.
00:26:51Mais manque de force.
00:26:53Et tout de suite, j'ai su que j'allais perdre ma jambe.
00:26:55Et quand, un mois et demi après, je ressors de l'hôpital,
00:26:59déjà, quand on m'a mis la première prothèse provisoire à la rééducation,
00:27:03je suis sorti de mon fauteuil roulant, j'ai fait cinq pas.
00:27:06Et sans déambulateur, sans rien.
00:27:09Et je me suis dit, si je fais ça, la suite, elle va être facile.
00:27:13Et en fait, dans ma tête, tout était programmé pour la suite
00:27:16que j'ai une vie normale et reprendre une vie normale.
00:27:20Ce qui est beau, c'est que je pense que beaucoup de personnes
00:27:22pourraient vivre ça comme un deuil.
00:27:24Toi, j'ai l'impression que tu l'as plus vécu comme une renaissance.
00:27:27Une renaissance, carrément.
00:27:28Une renaissance, c'était une autre vie.
00:27:31Différente parce qu'il me manque une jambe.
00:27:34Mais c'était une autre vie.
00:27:36Je savais que j'allais revivre une autre vie avec beaucoup d'adaptation,
00:27:39avec des difficultés.
00:27:40Mais en fait, il n'y a rien qui a changé au niveau mental.
00:27:44Bien au contraire, je pense que je me suis dit,
00:27:48j'ai beaucoup de choses à prouver, à montrer.
00:27:50Beaucoup de force.
00:27:51La force qui est en moi depuis tout petit.
00:27:55Je dois montrer quelque chose.
00:27:57Je pense qu'aujourd'hui, si j'en suis là,
00:27:59c'est que j'ai réussi à tenir coup.
00:28:02Et voilà, j'ai avancé comme je pouvais.
00:28:04– Et si je te disais, maintenant, Dimitri,
00:28:07t'as l'opportunité de récupérer ta jambe.
00:28:11Qu'est-ce que tu me répondrais ?
00:28:12Est-ce que tu accepterais ?
00:28:13Est-ce que tu dirais non ?
00:28:14– Non, jamais.
00:28:16– Pourquoi ?
00:28:16– Ça, c'est quelque chose que je le dis souvent.
00:28:19Si un génie, voilà, toi, t'es le génie,
00:28:21tu dis, fais trois vœux et je peux te rendre ta jambe.
00:28:24Jamais.
00:28:24Parce qu'aujourd'hui, je vis une vie exceptionnelle.
00:28:28J'ai une autre vie.
00:28:29J'ai accepté cet handicap.
00:28:31J'ai accepté la nouvelle vie que je devais faire,
00:28:34que je devais avoir.
00:28:35Je l'ai eue.
00:28:36Je kiffe ma vie aujourd'hui.
00:28:38Et rien au monde, je voudrais récupérer ma jambe.
00:28:42Parce que récupérer ma jambe, c'est revenir en arrière,
00:28:45revenir effacer tout ce qui s'est passé.
00:28:46Et non, tous les gens que j'ai rencontrés,
00:28:50être là avec toi, face au plateau,
00:28:52vivre la vie de sportif que j'ai,
00:28:55rencontrer tous les gens que j'ai rencontrés,
00:28:58donner la force des jeunes qui aujourd'hui font du sport.
00:29:01Parce que moi, en tant qu'athlète de haut niveau en France,
00:29:05j'ai leur donné la force.
00:29:07Aujourd'hui, le savoir-faire de fabriquer une prothèse,
00:29:09parce que je suis technicien orthoprothésiste.
00:29:13J'aurais déjà jamais quitté La Réunion sans être accident.
00:29:16Vraiment.
00:29:16J'avais jamais l'idée de dire,
00:29:19je vais aller en métropole, faire des trucs, voyager.
00:29:21Non, pour moi, c'était être docker,
00:29:23avoir beaucoup de sous, avoir une grosse maison,
00:29:26bien m'habiller.
00:29:27Et c'est tout.
00:29:28C'est pour ça que le terme Renaissance,
00:29:29il est vraiment adapté.
00:29:33Non, je ne peux pas revenir en arrière.
00:29:34C'est impossible.
00:29:36Il y a trop de choses qui s'est passées dans ma vie aujourd'hui
00:29:37en étant en situation de handicap.
00:29:39J'ai vécu trop de choses pour dire que
00:29:41retour en arrière, c'est possible.
00:29:43Et alors le sport, l'athlétisme, l'handisport.
00:29:46Comment c'est arrivé ?
00:29:47Je crois que toi, tu as pratiqué un peu d'athlétisme.
00:29:49Avant, oui, en étant valide au collège,
00:29:52j'ai fait un peu du long.
00:29:52Très rapidement.
00:29:53J'ai fait du long.
00:29:54J'ai fait du cross-collège.
00:29:56T'as aimé, je suppose.
00:29:57T'as kiffé ?
00:29:57Oui, parce que j'étais tout le temps dans les top 5
00:29:59et j'étais souvent sur le podium au cross-collège.
00:30:01Et donc, j'ai kiffé.
00:30:04J'ai fait de l'athlète, j'ai fait de la vitesse aussi.
00:30:07Mais voilà, j'étais petit, il n'y avait que des grands.
00:30:10Donc, j'étais souvent derrière en vitesse.
00:30:12Donc, j'ai lâché l'affaire.
00:30:13Je suis allé au foot.
00:30:14D'accord.
00:30:15Donc, voilà, j'ai touché un peu à tout.
00:30:16Mais arrivé à l'athlétisme, j'ai...
00:30:19En fait, l'athlète est arrivé à moi via une personne
00:30:23qui m'a mis dans l'athlète.
00:30:25Quand j'étais...
00:30:26J'ai quitté La Réunion pour faire la formation
00:30:28de technicien orthoprothésiste en Dordogne.
00:30:31J'ai fait mon premier stage en entreprise.
00:30:34Réunion Dordogne, ça a dû faire un petit choc...
00:30:36C'était très compliqué.
00:30:38Je prends l'avion, déjà au mois de janvier 2014,
00:30:41il faisait 27 degrés le soir à 10 heures.
00:30:4427, 26, j'arrive à Paris.
00:30:47On annonce moins 4.
00:30:49Oui, voilà.
00:30:49J'étais pas prêt.
00:30:51Et j'arrive en Dordogne.
00:30:52Ma sœur m'a ramené.
00:30:53Ça, je me souviens toujours.
00:30:55On fait cette petite route.
00:30:56C'était à la Dordogne, mais perdue.
00:30:59On fait la route.
00:31:00Tu connais un peu les films d'horreur
00:31:01où tu traverses les bois,
00:31:03où il fait noir, le brouillard.
00:31:04C'est la Dordogne.
00:31:05Voilà.
00:31:06Et t'arrives à un village.
00:31:08Il n'y a rien.
00:31:09Il n'y a pas une ligne de bus.
00:31:10Un Vival, un salon de coiffure et un PMU.
00:31:15Et là, tu te dis, pourquoi je suis venu là ?
00:31:18Pourquoi ?
00:31:19Mais bon, je me suis dit que 17 mois,
00:31:22je te ferai payer.
00:31:23C'est la MDPH qui paye.
00:31:25C'est une formation de 17 mois
00:31:26au lieu de 2 ou 3 ans.
00:31:28Écoute, t'es là pour apprendre,
00:31:30avoir un métier.
00:31:31Supporte cette 17 mois,
00:31:33mais en sachant que tous les week-ends,
00:31:35tu peux partir à Paris.
00:31:36Et donc, tous les week-ends, j'allais à Paris.
00:31:37Et en fait, pour revenir à ce sport
00:31:39qui est venu à moi,
00:31:41pas dans cette formation,
00:31:43je fais mon premier stage en entreprise
00:31:45à Gentilly en 2015.
00:31:47J'ai envie de 2015.
00:31:48Et là, il y a un monsieur et une dame
00:31:50qui rentrent dans cette entreprise
00:31:51pour souhaiter la bonne année aux employés.
00:31:54Mais bien s'appeler.
00:31:55Et je me demande, mais c'est qui ?
00:31:56Et là, on me dit, c'est le big boss,
00:31:57c'est le PDG de la boîte.
00:31:59Et là, il vient vers moi, il me dit,
00:32:00bonjour, Alain Montéan,
00:32:03Patricia Montéan, ma femme.
00:32:05Je suis le directeur de cette boîte.
00:32:07Les employés m'ont dit que
00:32:08tu travaillais super bien,
00:32:11tu venais de la Réunion,
00:32:13t'es solaire,
00:32:14et que peut-être qu'il faudrait t'embaucher.
00:32:16Mais au-delà de ça, je veux voir qui tu es.
00:32:19Et donc, on se parlait tout.
00:32:20Il me dit, mais je vois que t'es très musclé
00:32:22parce que je faisais que de la muscu.
00:32:23Quand je suis sorti de la rééducation,
00:32:25mes cousins m'ont mis dans la muscu.
00:32:27Alors, j'ai détesté la muscu.
00:32:28Et après, quand tu vois ton corps se transformer...
00:32:30Oui, je ne sais pas, mais...
00:32:33Ah, tu ne sais pas ce que c'est transformer ?
00:32:34Eh bien, mets-toi à la muscu.
00:32:36Pour l'instant, je ne suis pas encore très...
00:32:38Et donc, en fait, ça te plaît.
00:32:39Et en fait, je ne faisais que de la muscu auparavant.
00:32:41Et il me dit, je vois que t'es très musclé,
00:32:43sous ta blouse,
00:32:44tu fais du sport.
00:32:45Je lui dis, je ne fais que de la muscu,
00:32:46mais apparemment, la salle, ce n'est pas un sport.
00:32:49Et il me dit, mais tu ne fais rien d'autre.
00:32:50Je lui dis, ben non.
00:32:51Il me dit, et on m'a dit que tu étais amputé,
00:32:53tu étais dans ce centre de formation
00:32:55qui est pour les personnes handicapées.
00:32:57Je peux voir ta prothèse.
00:32:58Et là, je lève mon jean.
00:32:59Il me dit, c'est impressionnant quand même.
00:33:03Je lui dis, ben, vous travaillez dedans.
00:33:04C'est impressionnant, une prothèse.
00:33:06Il me dit, non, mais toi, tu es impressionnant.
00:33:08Tu es petit sur pattes,
00:33:10tu es amputé, tu es très solide.
00:33:12Tu peux marcher pour voir comment tu marches ?
00:33:14Donc, je fais quelques démarches.
00:33:15Il me dit, tu peux sauter.
00:33:16Et là, je saute sur l'établi.
00:33:17Qu'est-ce que je n'ai pas fait ?
00:33:18Il me dit, OK.
00:33:20Et il me dit, écoute, je crois que tu es exceptionnel.
00:33:24Je lui dis, pourquoi ?
00:33:25Il me dit, ben, il y a quelque chose à faire avec toi.
00:33:27Ça te dit de courir ?
00:33:28Est-ce que tu as envie de faire de l'athlétisme ?
00:33:29Faire un sport ?
00:33:31Il me dit, ben, écoutez, avant de venir en France,
00:33:35en métropole,
00:33:37Ossur est venu à La Réunion.
00:33:39Ossur, c'est les fabricants des prothèses.
00:33:42D'accord.
00:33:42Et en fait, ils sont venus pour montrer
00:33:44aux personnes de La Réunion, aux patients,
00:33:47de découvrir une lame de course.
00:33:49C'est une lame où tu recommences à courir,
00:33:51à redécouvrir des sensations.
00:33:53Et il s'avère que j'étais le seul patient sur une quinzaine
00:33:56à pouvoir utiliser la prothèse au bout de 15 minutes.
00:34:00Ils m'ont mis la prothèse.
00:34:0115 minutes après, j'étais dehors en train de courir.
00:34:04Et Ossur...
00:34:04C'est hallucinant.
00:34:05On se dit, ben, attends, mais...
00:34:06Et Ossur, on dit, c'est quoi ce gars ?
00:34:08On veut le sponsoriser.
00:34:09On le veut dans notre team Ossur.
00:34:11Et quand ma prothésiste m'a dit ça,
00:34:13il m'a dit, bon, on a eu un truc.
00:34:15Ossur a dit, il veut te sponsoriser,
00:34:17donc ça veut dire qu'ils vont te prendre tout en charge,
00:34:19les voyages, les compétitions.
00:34:20Tu vas être rémunéré.
00:34:22Mais toi, tu as décidé de faire ta formation d'orthoprothésiste.
00:34:25Donc maintenant, c'est toi qui choisis.
00:34:27Et j'ai dit non à Ossur.
00:34:29Parce que je voulais une formation, un diplôme, travailler.
00:34:32Tu aurais aussi tes arrêtés.
00:34:33Voilà, travailler.
00:34:34Et après, on voit le sport après.
00:34:36Et ce monsieur, quand je lui ai dit ça, il me dit,
00:34:38t'es vraiment exceptionnel.
00:34:39Il me dit, écoute, j'ai quelque chose à te proposer.
00:34:42Viens faire ton deuxième stage à Toulouse.
00:34:44Donc le mois de juillet, apparemment, tu as ton stage en prothèse.
00:34:46Si mon équipe trouve que tu travailles bien, tu t'intègres bien,
00:34:50eh ben écoute, moi, je te propose.
00:34:52Je te signe un CDI, je te donne un travail,
00:34:54je te trouve un club d'athlétisme,
00:34:56je te donne une lame pour commencer à courir
00:34:58et on voit ce que tu vaux sur la piste,
00:35:00mais à une condition.
00:35:01Si tu travailles mal et que tu es bon sur le sport,
00:35:03on rompt le contrat.
00:35:05C'est le travail avant tout et le sport en extra.
00:35:07Je lui dis, ok, je suis prêt.
00:35:09On s'est serré la main.
00:35:10Il est reparti, il me dit, la semaine prochaine, il n'est pas là.
00:35:14Je lui paye un billet d'avion, il descend à Toulouse
00:35:15pour rencontrer ses futurs collègues.
00:35:20Magnifique.
00:35:21Et là, en fait, le juillet, je suis parti à Toulouse
00:35:25faire mon stage en prothèse.
00:35:27On a validé mon travail.
00:35:28En octobre 2015, je signe mon CDI
00:35:31dans l'entreprise La Garigue à Toulouse, le siège.
00:35:34Et janvier 2015, je commence l'athlétisme.
00:35:37Et là, je fais 100 mètres.
00:35:38C'est vraiment une rencontre hyper marquante qui t'a permis d'avoir ce parcours.
00:35:42Et janvier 2016, je commence l'athlétisme.
00:35:46Donc 100 mètres, 200 mètres, soit en longueur, soit en hauteur, j'invelo.
00:35:50Waouh.
00:35:51Et tout de suite, tu sens que tu peux faire justement des choses avec sa tournée ?
00:35:56Moi, j'ai tout fait, oui.
00:35:57J'ai tout fait, oui.
00:35:57Je lui ai dit à mon coach.
00:35:58Mon coach, mon ancien coach, c'était un décathlonien.
00:36:01Et donc, il m'a dit, on inscrit à tout.
00:36:03On voit dans quoi tu es.
00:36:05Bon, et voilà.
00:36:06Et là, il me dit, au mois de mars, bon, il y a le hop de Paris à Charletti au mois de juin.
00:36:10Donc, on t'inscrit sur tout.
00:36:13Tu veux faire quoi ?
00:36:14Je dis, moi, sur tout.
00:36:15On s'est entraîné sur tout.
00:36:17Mais moi, sur tout.
00:36:18Et il me dit, mais sur deux jours, tu as cinq épreuves.
00:36:20Je dis, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas grave.
00:36:22Je fais, je n'étais pas prêt.
00:36:24J'étais fou.
00:36:25Le garçon, il est instable.
00:36:26Il est énergétique de ouf.
00:36:28Et j'arrive au hop.
00:36:30Donc, je fais le 100 mètres avec une lame de débutant.
00:36:34C'était la lame, la flex run.
00:36:36Ce n'est pas la lame qu'on peut voir sur les photos.
00:36:38Parce que ça, c'est vraiment une lame de performance.
00:36:41Là, c'était vraiment une lame de débutant.
00:36:43Donc, une petite lame de découverte qui n'apporte pas de la performance.
00:36:46Mais si tu sais l'utiliser, ça marche.
00:36:50Et donc, j'arrive au hop.
00:36:51Je fais mon 100 mètres.
00:36:52Tac, tac, fini.
00:36:53On dit, bon, il faut aller à la longueur.
00:36:55Je fais la longueur.
00:36:56Et là, on me dit, c'est à l'heure de la hauteur.
00:36:58Donc, je vais à la hauteur.
00:37:00Je reviens sur la longueur.
00:37:01Je fais l'impasse à la longueur.
00:37:02On peut finir une épreuve qu'il faut déjà aller une autre.
00:37:04De ouf.
00:37:04Et le lendemain, 200 mètres.
00:37:06200 mètres, on dit, il faut lancer le javelot.
00:37:09OK.
00:37:10Et donc, je gère tout ça.
00:37:11Et à la fin du hop, je fais médaille d'argent à la hauteur.
00:37:15Médaille d'or.
00:37:16Sur le javelot.
00:37:17Et je rentre à Toulouse avec deux breloques.
00:37:19Ah, regardez, je suis rentré maintenant.
00:37:22Et en fait, j'ai commencé l'athlée.
00:37:23Ça faisait que cinq mois.
00:37:24Oh, wow.
00:37:25Et là, l'année d'après, ça s'est enchaîné.
00:37:282017.
00:37:29Et là, on m'a donné l'opportunité d'avoir une vraie lame de sprint.
00:37:33Après mon record de France en hauteur.
00:37:36Donc, je prends le record de France en hauteur à 1,64 mètre.
00:37:401,64 mètre.
00:37:41Plus grand que moi.
00:37:41Oui, voilà.
00:37:42Je fais 1,59 mètre.
00:37:44Et en fait, ça s'est enchaîné.
00:37:45Et au mois de juillet, on repart au hop.
00:37:47Et au mois de juillet, on m'annonce après le hop que je suis qualifié pour faire les
00:37:51Jeux de la francophonie à Abidjan pour représenter la France.
00:37:542017, c'est ça ?
00:37:542017, oui.
00:37:55Pour représenter la France parce qu'il y avait en même temps les championnats du monde
00:37:58à Londres, je crois.
00:38:02Et donc, je m'aligne sur le 200 mètre et la longueur.
00:38:06Et là, je fais médaille d'or sur le 200 mètre, record personnel.
00:38:10Médaille d'or à la longueur, record personnel.
00:38:13Je reprends à Toulouse.
00:38:14J'ai hâte de médaille.
00:38:15Et c'est lancé.
00:38:16Et en fait, ça a été une ascension comme ça.
00:38:19C'est ça, une ascension assez rapide finalement.
00:38:21Mais tu vois, tu me fais une bonne passe décisive parce qu'on va continuer à parler de tes médailles.
00:38:25Regarde, on a mis quelques cadres un peu autour de toi.
00:38:28Donc, on va te montrer ces quelques photos.
00:38:30Et puis, on va échanger à partir de ces photos ensemble sur ces performances, ces médailles
00:38:35que tu as décrochées.
00:38:36OK.
00:38:36On va commencer avec la première qui se trouve juste derrière moi.
00:38:40Ça, c'est un bon souvenir.
00:38:40La médaille d'argent paralympique à Tokyo.
00:38:45Incroyable.
00:38:46Qu'est-ce qu'elle représente pour toi aujourd'hui ?
00:38:48Là, on est…
00:38:49Attends, je suis très mauvais en calcul.
00:38:50Cinq ans plus tard.
00:38:51Pourtant, ce n'est pas un calcul compliqué.
00:38:53Non, mais…
00:38:53Oui, quatre, exactement.
00:38:55Ça a lieu en 2021.
00:38:56Tokyo, c'était…
00:38:57C'était la médaille que je me disais…
00:39:03Vas-y, vas-y.
00:39:04C'était la médaille qu'il me fallait pour combler mon palmarès.
00:39:07Oui.
00:39:08Parce qu'il me manquait cette médaille.
00:39:09Et il me manquait cette médaille.
00:39:12Et je suis arrivé à Tokyo, comme toutes les compétitions.
00:39:14On m'avait dit, ouais, tu vas aller au jeu.
00:39:16Il faut…
00:39:17Premier jeu, pour toi, évidemment.
00:39:18Oui, c'était le premier jeu.
00:39:19Tu vas être dans un mood assez spécial.
00:39:22Bon, il n'y aura pas de public, il n'y aura pas…
00:39:24Mais voilà, il faut faire attention.
00:39:26Il ne faut pas être trop dans ton énergie comme d'habitude.
00:39:30Et en fait, je ne sais pas faire ça.
00:39:32Ce n'est pas moi.
00:39:33Oui.
00:39:33Ce n'est pas moi.
00:39:34C'est contre nature, quoi.
00:39:34Voilà, ce n'est pas moi.
00:39:36Ça ne marche pas.
00:39:36Et là, quand je saute et tout, je mets tout en place et tout.
00:39:40Premier saut, je rentre dans la compétition.
00:39:42Deuxième saut, là où je fais 7m39.
00:39:45Record de France officiel.
00:39:46Et là, je prends la deuxième place.
00:39:48Médaille d'argent.
00:39:50Et là, je me dis, mais c'est incroyable.
00:39:53Incroyable.
00:39:53Parce que ça y est, je l'ai.
00:39:56Il me manquait cette là.
00:39:57Je suis venu pour ça.
00:39:59Et alors qu'avant Tokyo, on a été au camp de base à l'entraînement à Kobe.
00:40:06Je ne savais pas pourquoi mon corps ne encaissait pas la lame que je devais sauter avec.
00:40:13Parce qu'il faut savoir que plus tu es grand, plus tu es lourd, tu utilises une lame dure.
00:40:18Moi, je suis petit.
00:40:19J'ai mon poids.
00:40:20Je suis arrivé à une catégorie qui était au-dessus de mon poids.
00:40:23Et en fait, arrivé à Kobe, on s'entraîne, je fais deux sauts et je sens que la lame, elle me fait mal au dos.
00:40:31Au bout de deux sauts, je n'arrive plus à encaisser la dureté de la lame.
00:40:35Et là, je me dis, heureusement que j'ai ramené l'autre lame, la plus molle.
00:40:39Donc, j'ai commencé à courir avec ça, à m'entraîner.
00:40:41Et je dis, et là, avant mon concours, il fallait que je fasse une décision.
00:40:46Soit tu fais un saut ou deux sauts où tu rentres une grosse performance et tu t'arrêtes.
00:40:52Ou tu concours avec une lame.
00:40:53Molle, qui peut-être ne va pas t'envoyer loin, mais tu t'arriveras à encaisser les six sauts.
00:41:00Et donc, j'ai pris la décision de prendre la lame molle.
00:41:02Tu la prends tout seul, cette décision ?
00:41:04Oui, oui.
00:41:05J'en ai parlé avec mon coach.
00:41:07Et mon coach, avant de partir, il avait déjà…
00:41:11Il m'avait briefé, il m'avait mis plein de mots de chaque étape pour aller jusqu'au jeu.
00:41:16C'était ouf.
00:41:17Il m'a mis une grosse enveloppe.
00:41:18Il m'a dit, dans chaque enveloppe, tu vas avoir une date pour lire la lettre suivante.
00:41:23Ah oui ? Moi, j'aurais eu envie de tout ouvrir.
00:41:25Non, mais tu ne peux pas.
00:41:25Non, tu ne peux pas.
00:41:27Tu ne peux pas.
00:41:28Et en fait, j'en ai parlé avec lui.
00:41:29Il m'a dit, je te conseille de prendre la molle.
00:41:32Et de toute façon, tu sais faire.
00:41:35Tu sais faire.
00:41:37Tu sais t'adapter.
00:41:38J'ai pris la molle.
00:41:39Et là, deuxième saut, 7m39.
00:41:41Magnifique.
00:41:42Et une médaille d'argent juste derrière un extraterrestre.
00:41:46Marcus Rehm.
00:41:47Marcus.
00:41:47L'allemand.
00:41:48J'aimerais qu'on en parle un petit peu quand même de tous les deux, Dimitri,
00:41:50parce que c'est quand même exceptionnel ce qu'il réalise.
00:41:53Donc là, il avait fait 8m18 à Tokyo.
00:41:55Il est quadruple champion paralympique.
00:41:57Il a 7 titres mondiaux.
00:41:58Un record du monde, 8m72.
00:42:01C'est exceptionnel.
00:42:03Comment on se sent face à un mec comme lui ?
00:42:05Est-ce qu'on se sent écrasé ?
00:42:07Ou alors, est-ce que justement, ça te tire vers le haut ?
00:42:10Marcus, c'est un concurrent, une connaissance ou un ami.
00:42:16C'est un tout.
00:42:18Parce que Marcus, on se sent super bien.
00:42:20Je suis admiratif devant Marcus.
00:42:21Mais vraiment.
00:42:21Donc, c'est un gars qui me tire vers le haut.
00:42:23Et quand j'arrive à une compétition, je ne viens pas pour Marcus.
00:42:26Parce que je sais que je ne peux pas.
00:42:27Oui, il est...
00:42:27Je ne peux pas.
00:42:28Il est inatteignable.
00:42:29Ah, racine.
00:42:29Inatteignable, ouais.
00:42:31Il est inatteignable.
00:42:32Sauf s'il mord trois seaux.
00:42:34Ouais.
00:42:35Et bien là, il est en dehors de la compétition.
00:42:37Et là, tu peux aller chercher la médaille d'or.
00:42:39Et c'est un modèle pour toi ?
00:42:40C'est un modèle ?
00:42:40Ouais, c'est un modèle.
00:42:41Une sorte d'inspiration ?
00:42:42Oui, beaucoup.
00:42:42Beaucoup.
00:42:43Beaucoup, beaucoup.
00:42:44Et Marcus, moi, là, quand je viens sur la compétition,
00:42:47je viens parce que je sais que Marcus est là.
00:42:49Voilà, il va me donner du punch.
00:42:51Il va me survolter parce que je vais voir ses seaux.
00:42:56Ça va être extraordinaire.
00:42:57C'est beau à voir.
00:42:58C'est très, très beau.
00:42:58Qu'est-ce qu'il a de plus que les autres, Marcus Rheim ?
00:43:01Comment on explique le fait qu'il soit autant dominant dans sa discipline ?
00:43:05Il a sa taille.
00:43:07Comme je le disais, il a sa taille.
00:43:09Il a son poids.
00:43:11Et il arrive à associer ses deux.
00:43:13Donc, il a beaucoup de force.
00:43:14Tu as beaucoup de force, que je disais.
00:43:16Tu sautes loin parce que tu utilises une lame dure.
00:43:20Donc, c'est comme les perches.
00:43:21Les perchistes, ils arrivent avec de la vitesse, de la force.
00:43:26Ils ont une perche dure.
00:43:27S'ils arrivent à la plier, elle va renvoyer.
00:43:30Une lame, c'est pareil.
00:43:31Et Marcus, c'est ce qui…
00:43:33Il est prothésiste aussi.
00:43:35– Aussi, d'accord.
00:43:36– Moi, je suis technicien.
00:43:37Donc, moi, je m'occupe du montage à l'atelier.
00:43:39Marcus, il est technicien et prothésiste.
00:43:42Donc, il peut faire ses moulages, il fait ses réglages.
00:43:45Donc, voilà.
00:43:45Donc, Marcus, il a aussi toutes ses capacités.
00:43:47Donc, s'il met tout ça, il combine tout ça, il explose.
00:43:51– Oui, et puis juste, on le précise quand même pour les téléspectateurs,
00:43:53pour que les gens se rendent bien compte.
00:43:55Donc, 8,72 m, le record du monde paralympique, le record du monde valide…
00:43:59– Valide, c'est 8,95 m.
00:44:01– Voilà, exactement.
00:44:02– Il n'est pas loin.
00:44:03– Mike Powell.
00:44:04Donc, c'est quand même dingue.
00:44:05– Il n'est pas loin.
00:44:06– Et Marcus…
00:44:06– Troisième record, all time, dans l'oreillette.
00:44:08C'est fantastique.
00:44:09– Oui, all time.
00:44:09Non, Marcus, c'est quelque chose.
00:44:12Il a fait même la demande pour les Jeux de Tokyo de concourir avec les Valides.
00:44:16Ça a été refusé.
00:44:17C'était refusé.
00:44:18– Le fait qu'un athlète part à demande de concourir avec des athlètes au lit,
00:44:22est-ce que tu es favorable à ça ?
00:44:25– Marcus, il a un record à 8,72 m.
00:44:29Aujourd'hui, il n'y a aucun valide.
00:44:32Il n'y a aucun valide pour lui.
00:44:33Et comme on en parlait avec mon coach,
00:44:36en fait, les lames et les Valides, c'est deux sports différents.
00:44:40Parce que les Valides, vous, vous prenez de la vitesse,
00:44:44et arrivez sur la planche, vous êtes obligés de descendre sur l'appui
00:44:47pour pouvoir vous projeter.
00:44:50Nous, avec une lame, on a juste à pistonner.
00:44:52Arriver dessus, comme on le dit, arriver dessus, pistonner, pistonner, pistonner,
00:44:56et arriver et se laisser faire.
00:44:58Mais bon, pour se laisser faire, comme je le dis,
00:45:00il faut savoir utiliser la prothèse.
00:45:02Ce n'est pas parce que tu as une prothèse que tu vas sauter loin
00:45:03et que tu vas courir vite.
00:45:04Il faut savoir l'utiliser.
00:45:05Donc, ce n'est pas le même sport.
00:45:07Donc, tu penses qu'on n'arrivera jamais à des compétitions,
00:45:10en tout cas, par exemple, pour la longueur,
00:45:11avec des athlètes en dite, des athlètes valides ?
00:45:13Eh bien, non, parce que, encore pour mon cas aussi,
00:45:17concrètement, les interclubs.
00:45:18Tu connaissais quoi ?
00:45:19Oui, bien sûr.
00:45:20Je crois que beaucoup de personnes connaissent les interclubs.
00:45:22Il y a deux ans de ça, j'ai concouru à Perpignan avec mon club.
00:45:25Donc, j'étais aligné sur la longueur et le relais 100 mètres.
00:45:29Et la longueur, en fait, j'étais à un pic de fente de ouf.
00:45:32J'ai ramené 1000 points à moi tout seul.
00:45:35Interclub qui est la compétition entre les clubs
00:45:39où chaque athlète s'adigne sur plusieurs épreuves,
00:45:41ça a un nombre de points.
00:45:41Qui ramène un nombre de points, voilà.
00:45:43Et donc, j'ai ramené 1000 points à moi tout seul.
00:45:45Et après le relais, donc le fini, moi, je fais le finish,
00:45:49donc on les éclate, premier.
00:45:51Et là, on explose le corps du club.
00:45:53Et les quelques clubs ont porté plainte,
00:45:57sont allés porter plainte, comme quoi que j'ai une lame,
00:46:00j'ai rapporté beaucoup de points et que, voilà.
00:46:03Et le comité Occitanie a voté que je ne peux plus concourir
00:46:09en saut, en longueur, avec les Valides.
00:46:12Parce que, vu que je n'étais pas sprinteur,
00:46:15ça ne posait pas de problème,
00:46:16puisque les Valides auraient été devant moi.
00:46:18J'aurais concouru sur 100 ou 200.
00:46:19Et donc, j'ai dit à mon club, écoute, ce n'est pas grave.
00:46:24Si c'est pour faire du sprint, je ne concours plus.
00:46:27Et je n'ai rien à prouver, de toute façon, dans les interclubs.
00:46:32Le truc de si tu es derrière, personne ne dit rien,
00:46:34parce que finalement, ça ne va déranger personne.
00:46:35Et donc, voilà, je l'ai vécu personnellement.
00:46:37Donc, je peux dire aussi que, voilà.
00:46:40Les lames n'auront pas forcément de place chez les Valides.
00:46:44En tout cas, voilà, cette médaille d'argent paralympique,
00:46:47elle est magnifique.
00:46:48Et je pense que cette photo, tu dois la regarder encore
00:46:50avec beaucoup de sourire.
00:46:52On va passer à une autre photo sympa.
00:46:54C'était au championnat du monde à Dubaï en 2019.
00:46:57Là aussi, une médaille d'argent, mais pas n'importe laquelle.
00:46:59Ta première médaille internationale.
00:47:01Ma toute première exceptionnelle.
00:47:02Celle-là, je voulais dire, ça peut être l'un de mes beaux souvenirs.
00:47:07Ah ouais ? Les plus beaux souvenirs ?
00:47:09Parce que 2018, j'ai raté mes championnats d'Europe.
00:47:15Parce que, raison personnelle, ça n'allait pas du tout.
00:47:18Et je me suis mobilisé pour les championnats du monde.
00:47:22Donc, j'ai mis tous mes problèmes de côté.
00:47:23J'ai oublié tout ça.
00:47:24J'ai essayé, en tout cas, d'oublier tout ça.
00:47:26Et je me suis consacré pour me préparer
00:47:27pour les championnats du monde.
00:47:29Et les Jeux d'Europe, l'ancien recordman de France,
00:47:33il a fait un record à 7,20 m.
00:47:35Et moi, je me suis dit, j'arrive aux championnats du monde.
00:47:39Je veux le record de France.
00:47:41Or que, juste avant, pour me qualifier,
00:47:43j'ai fait 6,93 m.
00:47:45J'étais loin.
00:47:46J'étais pas trop loin, mais j'étais loin quand même.
00:47:48J'avais jamais passé la barre des 7 m.
00:47:50Et j'arrive aux championnats du monde très confiant.
00:47:52Il faisait chaud à Dubaï.
00:47:53Donc, je suis dans mon élément.
00:47:55– Ouais, toi, ça te va.
00:47:56– Energy.
00:47:58Et donc là, je dis au club,
00:48:00non, je dis au club, enfin, l'équipe de France,
00:48:03premier saut, je prends le record de France.
00:48:06One shot.
00:48:06Il me disait, non, mais toi, t'es trop chaud et tout.
00:48:09Je dis, les gars, je suis en feu.
00:48:11Et je me sentais confiant de ouf.
00:48:14C'est la première fois que je me sentais aussi puissant.
00:48:17Je prends mon élan.
00:48:19Et là, je pars.
00:48:20Là, pas, pas, pas, pas, pas, pas.
00:48:21Je cours, je cours, je cours, je cours.
00:48:23J'arrive sur la planche, j'impulse.
00:48:25Et là, je mets une patate.
00:48:26Et là, comme d'habitude, je pars.
00:48:28Et là, je regarde défiler.
00:48:29Et je vois passer 7 mètres.
00:48:31Ça, tu le vois en l'air.
00:48:32Oui, en tout sauteur.
00:48:34En tout sauteur, on a ce petit regard.
00:48:37On regarde la graduation sur le côté.
00:48:39On voit défiler 5, 6, 7.
00:48:41On voit.
00:48:42Tous les sauteurs regardent ça, normalement.
00:48:45Et là, je vois passer 7.
00:48:47Et là, j'atterris, je tire, j'atterris.
00:48:50Je sors du bac.
00:48:51Je dis, c'est incroyable.
00:48:53Là, tu te dis, je l'ai fait ?
00:48:54Ou tu es encore en train de l'attente ?
00:48:54Non, j'ai passé 7.
00:48:56OK, tu te dis, j'ai passé 7.
00:48:57J'ai passé 7, c'est incroyable.
00:48:58Et là, l'équipe de France.
00:49:00Et là, ils gueulent tout le temps en l'air.
00:49:01Et les gens, mais calmez, calmez.
00:49:03On va attendre l'afficheur.
00:49:05Et là, je regarde l'afficheur.
00:49:06Je dis, allez là, c'était long.
00:49:08Et là, je vois 7 mètres 25.
00:49:11Et là, je fonds l'arme.
00:49:13Ah oui ?
00:49:13Je fonds l'arme.
00:49:15Ça t'arrive souvent, ça, pour des médailles de fonds de l'arme ?
00:49:17Non, c'est la première.
00:49:18Ah oui ?
00:49:18La première et seule fois, du coup ?
00:49:19C'est la première.
00:49:20Et pour l'instant, la seule fois.
00:49:22Mais parce que ça, c'était du coup avant Tokyo.
00:49:24Tokyo, t'as pleuré ?
00:49:26Non.
00:49:26Ah donc, vraiment, c'est la seule médaille pour laquelle t'as pleuré ?
00:49:29Ah oui, d'ouf.
00:49:30Parce qu'en fait, comme je disais, 2018, j'ai raté mes championnats.
00:49:33C'est la première fois, depuis que j'ai commencé l'athlétisme,
00:49:36que je rentrais chez moi sans médaille.
00:49:38Oui.
00:49:38Et encore plus parce que c'était raison personnelle.
00:49:41C'est ça qui m'a détruit, qui m'a fait louper mes championnats d'Europe.
00:49:45J'ai fait 4e au 100 mètres, 5e au 200, 9e à la longueur.
00:49:499e, ça veut dire que j'ai fait 3 sauts, mais je n'ai pas été qualifié pour la suite.
00:49:56J'ai fait 9e, c'est horrible, horrible.
00:49:59Et donc, quand tu sors cette médaille à ton premier saut, première compétition internationale,
00:50:04alors que 2 mois avant, tu fais 6,93, et là, tu passes à 7,25 m.
00:50:10Donc, c'était la plus belle médaille, le plus beau souvenir, je pense.
00:50:18Écoute, on va parler d'un autre souvenir marquant pour toi.
00:50:21On a parlé de la première compétition à Dubaï, au championnat du monde en 2019.
00:50:24On va parler de la dernière compétition internationale, les Jeux paralympiques de Paris, à la maison.
00:50:31Tout simplement, là, tu vois, je me suis fait la réflexion la dernière fois.
00:50:33On arrive bientôt à… ça fait presque un an que les Jeux, c'est terminé.
00:50:36Je trouve ça dingue, c'est passé hyper vite.
00:50:38T'es encore un peu nostalgique de ce moment ?
00:50:42Non, du tout.
00:50:43Non ? T'as vraiment réussi à passer à autre chose ?
00:50:45Oui, le jour au lendemain.
00:50:46Ah, direct ?
00:50:47Oui.
00:50:48T'as même pas eu une petite période…
00:50:49Nostalgique ?
00:50:52Oui, où t'as envie que ça continue, que le moment se poursuive.
00:50:58Je suis assez spécial.
00:50:59Je suis une personne où j'arrive à switcher.
00:51:03Et mon ancien coach d'équipe de France, il me disait, ce qui est impressionnant avec toi,
00:51:07c'est qu'avant de monter sur ce toit, tu peux dire des blagues à des portes, tu peux être euphorique, tu peux être fou.
00:51:15Et après…
00:51:15Mais quand tu passes dans ton couloir pour sauter, t'es une autre personne.
00:51:21Et ça, j'arrive à switcher comme ça.
00:51:23C'est comme pour ma jambe.
00:51:23J'ai vu ma jambe au sol.
00:51:25Très vite.
00:51:26J'ai raché par terre, j'ai dit, ok, je vais perdre ma jambe.
00:51:30Et les jeux, c'est pareil.
00:51:32Tous les événements, c'est pareil.
00:51:34C'est un événement.
00:51:35Tu profites, t'es là pour kiffer.
00:51:36Kiff !
00:51:37Et moi, j'ai appris que toute bonne chose a une fin.
00:51:39Mais puis, c'est surtout que, pour compléter un peu ce que tu dis, la nostalgie ne fait pas avancer non plus.
00:51:44Ben oui !
00:51:45On vit dans le passé ?
00:51:46On se dit, c'était bien, c'était cool et tout.
00:51:48Mais en fait, il faut se projeter aussi.
00:51:51Et donc, non, je ne suis pas du genre à remémorer tout ça.
00:51:55Oui, on se remémore quand on se retrouve.
00:51:58Voilà.
00:51:59Voilà, la nostalgie va être là, tu vas kiffer.
00:52:01Mais je ne suis pas à vivre dans le passé et de me dire, mais quand même.
00:52:06Non, je n'ai pas le temps.
00:52:07Il y a d'autres choses devant.
00:52:08Il y a des objectifs devant et il faut avancer.
00:52:10On va quand même replacer un peu le contexte de ces Jeux paralympiques.
00:52:14parce que toi, tu arrives après une grave blessure au genou.
00:52:17Très grave.
00:52:18Et tout de suite, dès le premier essai du concours de son longueur, 7m43.
00:52:24C'était le premier ou le deuxième ?
00:52:24Non, c'était le premier.
00:52:25Ah oui ?
00:52:26Premier essai, oui.
00:52:27Tu mords tous ceux d'après.
00:52:29Ah oui, ok, c'était le premier.
00:52:30Eh bien, écoute, c'est vrai.
00:52:33C'était le premier essai.
00:52:34Ah oui, le mec est vraiment détaché.
00:52:36C'est vrai que c'était le premier.
00:52:37J'aurais pu lui dire, 7m70.
00:52:39Ah oui, c'est vrai.
00:52:40En fait, je me suis fait les ligaments croisés en 2023.
00:52:43Je suis pas là du monde.
00:52:45Et en fait, on m'a dit, écoute, si tu fais bien les choses,
00:52:48l'opération tout de suite, on est dans le bon timing.
00:52:50Tu peux.
00:52:52J'ai fait ma rééducation et j'ai pris 4 mois pour me qualifier.
00:52:564 mois.
00:52:56Donc, avril, j'ai recommencé à sauter.
00:52:59Mais, il y a Charletti, il y a une compétition.
00:53:03Juin, juillet, voilà.
00:53:06Et août, les Jeux.
00:53:07Ouais, prépa, pas optimal.
00:53:09Et donc, voilà.
00:53:12Et donc, je me suis qualifié au bout de 4 mois de préparation.
00:53:16Donc, t'arrives dans quel état d'esprit ?
00:53:17C'est relâché en me disant, bon, de toute façon, la prépa n'est pas…
00:53:20Je suis arrivé en me disant, écoute, devant, ils sont loin déjà.
00:53:25Il y a deux Américains qui viennent d'arriver.
00:53:26L'année dernière, ils ont fait médaille.
00:53:29Tu vas arriver pour une quatrième place, la place du con.
00:53:31Mais bon, il faut que tu aies les épaules pour porter cette place.
00:53:35Et en fait, je suis arrivé dans cette optique-là.
00:53:37Vraiment, toi, c'était quatrième place.
00:53:38Tu ne disais pas, allez, je peux peut-être essayer de rappeler un podium.
00:53:42Je ne pouvais pas aller plus loin.
00:53:43J'ai fait 7,59 m, CERN.
00:53:45Mais les deux autres, pour me qualifier, j'ai fait 7,59 m au corps de France.
00:53:50Nouveau Conventionnel que j'ai explosé.
00:53:52Mais ce n'était pas suffisant peut-être pour moi.
00:53:55Peut-être, allez, il y aura peut-être une petite bagarre.
00:53:58Mais quand j'ai fait ça, je me suis dit, dans la forme où je suis,
00:54:02arrive au jeu, normalement, si je n'étais pas blessé,
00:54:06c'était 8 m pour moi.
00:54:07Ah oui.
00:54:08Là, je me suis dit, je fais 7,59 m, tu arrives au jeu, tu fais 7,80 m.
00:54:12Avec 7,80 m, possible que tu montes sur la boîte.
00:54:15Mais, tu verras, mais, tout peut arriver dans une compétition.
00:54:20Et, je me suis dit, bon, ben, tu vas être quatrième.
00:54:25Donc, je suis arrivé pour faire quatrième.
00:54:26Et pendant le concours, je fais 7,43 m.
00:54:30Je suis chaud.
00:54:31Et tellement je suis chaud, je perds ma technique de saut.
00:54:35Je me perds là-dedans.
00:54:36Ce n'est pas que je me perds dans le public.
00:54:38C'est que je me perds dans ma technique de saut,
00:54:40tellement j'étais survolté, je voulais trop en mettre.
00:54:43Donc, j'ai oublié ma technique de saut.
00:54:44Et je me suis perdu dans ma performance.
00:54:47Donc, ça m'a coûté la quatrième place pour 6 cm.
00:54:50– 6 cm.
00:54:50– Et 6 cm, ce qui me…
00:54:52Et après, ce qui me réconforte, parce que c'est absurde,
00:54:55ce n'était pas monté sur la boîte, 6 cm.
00:54:58Ce qui me réconforte, c'est parce que l'Américain qui était devant moi,
00:55:02il a déjà sauté très loin.
00:55:04Et ce qui me réconforte, c'est que j'étais en train de me dire,
00:55:06il était en train de se bagarrer avec moi pour 6 cm.
00:55:11Or que j'ai pris 4 mois pour me qualifier.
00:55:13Je reviens d'une grosse blessure.
00:55:15– C'est encourageant, c'est une médaille encourageante.
00:55:17– Voilà.
00:55:18Et donc, je ne me suis pas retrouvé à la place du con,
00:55:21mais à la place de quelqu'un qui mérite d'être là
00:55:23et qui mérite d'avoir performé comme ça devant un public français, tout simplement.
00:55:28– Un mot justement sur ce public français ?
00:55:30– Ah, exceptionnel.
00:55:32– C'est incroyable.
00:55:33– Mais j'ai failli encore.
00:55:33Je rentre dans le stade, donc là, il y a le caméraman, je rentre,
00:55:37et je regarde la caméra pour me présenter, et là, ça a gueulé.
00:55:42J'ai vibré, et il y a les larmes qui sont montées directes.
00:55:45Et j'ai baissé la tête devant la caméra, je ne pouvais pas regarder la caméra.
00:55:47Je ne pouvais pas.
00:55:48Et là, je lève la tête, je dis, allez, essaye, c'est un moment, vis-le.
00:55:50Et je suis rentré, et là, quand je regarde tout le stade,
00:55:54il y a eu beaucoup de drapeaux de La Réunion, partout.
00:55:58Peut-être qu'il y avait, je vais mentir,
00:56:00mais il y avait peut-être plus de drapeaux de La Réunion que français.
00:56:04C'était exceptionnel.
00:56:06Et là, tu te dis…
00:56:07– Au-delà de tes attentes, parce que je suppose que tu t'étais peut-être fait
00:56:09un peu des scénarios, tu t'étais dit, bon, le public va être comme ça, comme si.
00:56:12Est-ce que ça a dépassé tout ce que tu pouvais attendre ?
00:56:15– Ah oui, oui, oui.
00:56:17Je me suis préparé à…
00:56:19Parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent, on a pris des places pour venir te voir,
00:56:21entre les sponsors, les amis, la famille qui est venue de La Réunion,
00:56:25les écoles, les écoles dont j'étais le parrain,
00:56:29un lycée Annevotte à Toulouse, un lycée professionnel qui fait de l'appareillage.
00:56:33Des écoles de Réunion, de La Réunion.
00:56:36Donc des enfants qui sont venus, ils disent, gars, tout ça, c'est pour toi.
00:56:40– Incroyable.
00:56:40– C'est un truc de fou.
00:56:42C'est un truc de fou.
00:56:43Donc là, tu vibres.
00:56:44Et quand je suis arrivé au sautoir à côté de mes collègues,
00:56:48avant de commencer, Marcus et les autres Américains, ils me disent,
00:56:50mec, le public est pour toi.
00:56:53On ne s'entendait même plus parler quand tu es arrivé.
00:56:57Il me dit, on a senti vibrer.
00:56:59Il me dit, mec, kiff, c'est ton moment.
00:57:01– Et ça te transcende quand tu as un public comme ça ?
00:57:03Parce qu'il faut aussi le préciser, dans le handisport,
00:57:06on n'est pas habitué, vous n'avez pas ça.
00:57:09Ça prend encore du temps.
00:57:10Là, c'était des Jeux, c'était une fête incroyable.
00:57:12Il y a eu un engouement pour les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques.
00:57:16C'était fantastique.
00:57:17Est-ce que ça te rajoute de la pression ?
00:57:19Ou est-ce que justement, ça te transcende ?
00:57:20– Eh bien, moi, j'aime le show.
00:57:22J'aime quand ça…
00:57:23– Tu t'en nourris.
00:57:24– Quand c'est bouillant, quand ça pétit.
00:57:27J'adore ça, tu vois.
00:57:28Et en fait, je prenais ce qu'il y avait à prendre,
00:57:32mais je me suis préparé à ça.
00:57:33Même si j'aime le show…
00:57:34– Comment ?
00:57:34– Je sais que…
00:57:35– Je ne sais pas.
00:57:38J'essayais d'être dans ma bulle et de me dire,
00:57:41c'est comme à l'entraînement parce que sinon, tu vas te perdre.
00:57:44Parce que je dis que tu es le show,
00:57:45tu vas faire le show pour les autres
00:57:45et tu ne vas pas faire ton concours.
00:57:48Et en fait, je prenais ce qu'il y avait à prendre,
00:57:50donc j'enflammais le public, je demandais la clape
00:57:52et je me renfermais dans ce que je savais faire.
00:57:56Et au final…
00:57:56– C'est une capacité que tu parlais qui est une force de switcher.
00:57:59– Oui, voilà.
00:58:00Mais après, voilà.
00:58:02Et je me suis perdu, pas par rapport au public,
00:58:04mais par rapport à cette énergie que j'avais,
00:58:08je me suis perdu à mon saut.
00:58:10Et voilà, c'était un public extraordinaire.
00:58:13Jusqu'à aujourd'hui, j'ai encore des messages par rapport à ça.
00:58:17– T'as senti, toi, pendant ces Jeux paralympiques,
00:58:19une égalité de traitement avec les Jeux olympiques ?
00:58:22– Complètement.
00:58:24Pareil.
00:58:24Les gens, ils nous ont dit, on se levait.
00:58:27Avant les Jeux olympiques, déjà, on se levait,
00:58:28on remettait la télé.
00:58:29Paralympique, on n'attendait que ça.
00:58:31Déjà, quand il y a eu la coupure,
00:58:33entre les Jeux olympiques et les Paras,
00:58:36on se disait, mais il faut que ça commence.
00:58:38Il faut que les Paras, ça commence, on ne peut plus, là.
00:58:40Et les gens donnaient toujours ce retour,
00:58:42comme quoi que les Jeux Paras, c'était exceptionnel.
00:58:45Les bénévoles, ils nous ont dit même,
00:58:47on vous a préféré, vous.
00:58:49Parce que, déjà, vous voir,
00:58:51voir tous ces handicaps.
00:58:53Parce que les Paras olympiques, je dis ça souvent,
00:58:55ils se ressemblent tous.
00:58:56Ils sont noirs, ils sont blancs.
00:58:58C'est tout.
00:58:58Ils sont gros, ils sont minces.
00:58:59C'est tout.
00:59:00Ils sont sveltes.
00:59:01Mais Paras, tout le monde ne se ressemble pas.
00:59:03Bien sûr.
00:59:04Et les gens disaient, c'est exceptionnel,
00:59:05parce que vous concourez tous ensemble,
00:59:09vous avez tous le même handicap,
00:59:10mais formés différemment.
00:59:13Et en fait, ils disaient,
00:59:14et ça, c'est exceptionnel,
00:59:15vous êtes accessibles.
00:59:17Et les Olympes, non.
00:59:19Donc, ouais, franchement,
00:59:21il a été très bon retombé pour l'époque.
00:59:23C'était beau.
00:59:24En tout cas, nous, on a vibré.
00:59:25On a fait voir les Jeux avec Sport en France.
00:59:26C'était fantastique.
00:59:28On a trop kiffé.
00:59:29On va prendre,
00:59:30bon, allez, je dépasse un peu.
00:59:31On va me crier dessus dans les oreilles.
00:59:32Mais on va prendre 5-10 minutes, là,
00:59:34pour parler quand même de quelque chose aussi
00:59:36qui a fait l'actualité, forcément.
00:59:38Parce que pendant les Jeux de Paris,
00:59:39il y a eu les performances, la compétition.
00:59:42Il y a aussi eu un message fort de ta part.
00:59:44Quelques jours après ton épreuve,
00:59:46tu as posté sur Instagram un long texte.
00:59:48Voilà, il est là.
00:59:50Avec cette phrase que, d'ailleurs,
00:59:52je me suis permis de reprendre
00:59:53pour la traduction d'émission.
00:59:54Oui, je suis petit, métisse, unijambiste.
00:59:57Et pour en remettre une couche, gay.
01:00:00Alors, un coming out, voilà, sincère, puissant.
01:00:02Et encore, malheureusement, j'ai envie de dire,
01:00:04un acte de courage en 2025.
01:00:06Oui, les gens me le disent.
01:00:08Pourquoi avoir choisi les Jeux de Paris, Dimitri,
01:00:11comme moment pour le faire ?
01:00:12Alors, le texte, il a été écrit depuis 2022.
01:00:16Ah oui.
01:00:17Il était enregistré dans tes notes.
01:00:19Je me souviens, j'étais invité à la fanzone,
01:00:23le coq sportif, le jeu d'hiver.
01:00:26Et je me suis dit, c'est le moment de le faire.
01:00:28Enfin, je voulais le faire avant, le texte,
01:00:30mais je ne savais pas comment faire.
01:00:31En gros, j'étais sous ma douche,
01:00:33et là, pour me préparer, pour prendre l'avion,
01:00:34pour aller à la fanzone, au sport d'hiver.
01:00:37Et là, il y a des mots qui sont arrivés,
01:00:39un début de texte, sous la douche.
01:00:41Je me pose dans l'avion, je commence à écrire.
01:00:42J'arrive à Chamonix.
01:00:45Le texte, il est...
01:00:46Le premier jet, il est fait.
01:00:47– Il est très publié, quasiment.
01:00:48– Le premier jet, il est fait.
01:00:50Et juillet, avant les championnats de France,
01:00:55je suis logé chez la principale de lycée Anne Vot,
01:01:00qui est une amie à moi aujourd'hui.
01:01:02Et je lui ai dit, et c'est là que je lui ai annoncé
01:01:03que j'étais gay, chez elle.
01:01:06Et je lui ai dit, mais j'ai quelque chose à te montrer,
01:01:09parce que je pense que, voilà, tu peux m'apporter quelque chose.
01:01:11Je lui ai montré le texte.
01:01:12Il a dit, bon, il y a peut-être des choses,
01:01:14peut-être à arranger, parce que tu le dis un peu brutalement.
01:01:17Brut de déconfrage.
01:01:18Et en fait, elle m'a aidé à changer un peu les mots,
01:01:21à rajouter des trucs.
01:01:23Et le texte a été fini.
01:01:24Et je lui ai dit, je le poste le 7,
01:01:27parce que je fais mon concours le 4.
01:01:29Je laisse le 4, le temps de poster un peu,
01:01:32voilà, l'après-concours.
01:01:33Laissez le jour.
01:01:34Et la veille de la cérémonie de clôture,
01:01:37je poste ça, parce qu'il faut le faire aux Jeux Paralympiques.
01:01:41Il faut le faire aux Jeux.
01:01:42Il y a beaucoup de visibilité.
01:01:44Les athlètes de haut niveau, on a besoin.
01:01:46Et j'ai envie de le faire pour ça.
01:01:48J'ai envie de le faire pour les athlètes de haut niveau.
01:01:50– Parce que tu disais 2022, tu le publies en 2024.
01:01:53Pourquoi avoir attendu…
01:01:54– Ah, c'était dur, hein ?
01:01:55– Oui, je me doute, oui.
01:01:56– Parce que la visibilité, elle était là.
01:01:58Il y a tout le monde qui est fixé sur les Jeux de Paris.
01:02:01Et je savais qu'il y avait des télés françaises.
01:02:04– Mais ce n'est pas que pour toi, ce message ?
01:02:05Ce n'est pas juste une annonce personnelle ?
01:02:06– Moi, non, parce que dans mon entourage, tout le monde le savait.
01:02:09J'ai fait mon coming out depuis mes 20 ans.
01:02:11Donc, mon travail, l'équipe de France, le club, mes amis, la famille,
01:02:16tout le monde le sait.
01:02:17Mes sponsors, tout le monde le savait.
01:02:19Mais les autres, ce que j'appelle les autres, le grand public,
01:02:22mais les gens qui sont abonnés à moi, les inconnus, ils ne le savaient pas.
01:02:27Et j'avais besoin que le grand public le save.
01:02:32Et que voilà, c'était important pour les athlètes de haut niveau de se dire,
01:02:37on n'est pas tout seul, vous n'êtes pas tout seul.
01:02:39Et il faut le faire parce que c'est normal.
01:02:42C'est comme l'handicap.
01:02:44C'est la normalité.
01:02:46– C'est comme, je te l'ai dit, je trouve ça dingue, en fait,
01:02:49que faire son coming out soit encore considéré, tu vois,
01:02:53comme un acte de courage.
01:02:54– Un acte de courage.
01:02:55– Jusqu'à aujourd'hui, je reçois encore des messages pour me dire,
01:02:59merci, non, non, non, c'est courageux.
01:03:01Non, ce n'est pas courageux.
01:03:02Pour moi, ce n'est pas courageux.
01:03:04Ce n'est pas courageux.
01:03:06C'est normal.
01:03:07C'est normal.
01:03:08Et moi, aujourd'hui, je pousse aux gens qui sont encore dans le placard,
01:03:11comme on dit, dans le noir, dans l'ombre, dans la peur,
01:03:14vous n'avez pas à le faire.
01:03:17Quand on vous pose la question,
01:03:19alors, tu as quelqu'un dans ta vie aujourd'hui ?
01:03:20Ben oui.
01:03:21Ben, il s'appelle.
01:03:23Ou elle s'appelle.
01:03:24C'est tout.
01:03:25C'est tout.
01:03:26Tu n'as pas à avoir le courage et de dire,
01:03:30ben maman, j'ai quelque chose à vous dire,
01:03:31ou papa, ben écoutez, je suis différent.
01:03:33Moi, je l'ai fait.
01:03:34Je ne regrette pas.
01:03:35Parce que c'est fait.
01:03:36Je devais le faire.
01:03:37Mais aujourd'hui, on n'a plus à le faire.
01:03:40Il ne faut pas avoir peur d'arriver du jour au lendemain
01:03:43avec un garçon ou une fille à son bras
01:03:49et de dire, ben voilà, oui, je suis comme ça.
01:03:51C'est comme ça et ce n'est pas autrement.
01:03:53Maintenant, les parents l'acceptent ou pas.
01:03:54C'est leur problème.
01:03:55Mais il faut vivre pour soi.
01:03:57Et c'est ça que je voulais faire passer comme message.
01:03:59En fait, c'est ça.
01:03:59Tu expliques bien les choses.
01:04:00C'est qu'en continuant, entre guillemets,
01:04:02à faire des coming out,
01:04:04en fait, on continue à rendre la chose taboue.
01:04:07Parce qu'on se doit d'annoncer une chose qui est strictement normale.
01:04:12Normal, ben oui.
01:04:13Il ne devrait pas du tout des personnels qui ne devraient pas être annoncés comme ça.
01:04:16On ne le choisit pas.
01:04:17On ne le choisit pas.
01:04:17On me pose souvent la question, comment tu as su ?
01:04:21J'ai dit, ben, quand tu étais en primaire,
01:04:25parce qu'en primaire, tu commences à être amoureux des fois.
01:04:27Pourquoi tu t'es posé la question ?
01:04:29J'aime cette fille.
01:04:31Et pourquoi tu ne t'es pas dit, j'aime ce garçon ?
01:04:34Parce qu'au fond de toi, l'attirance a été pour cette fille.
01:04:38De toi.
01:04:39Et là, ils me disent,
01:04:41ah ouais, c'est vrai, on n'avait pas vu ça comme ça.
01:04:43Ben ouais, je n'ai pas choisi.
01:04:45C'est comme ça.
01:04:46Donc, les parents doivent comprendre aussi que c'est normal.
01:04:49Ils n'ont rien fait de mal.
01:04:51C'est juste que c'est comme ça.
01:04:53Bien sûr.
01:04:53Et des fois, je le dis souvent aussi,
01:04:56leur mari,
01:04:58combien on le sait,
01:04:58combien ils quittent leur famille pour aller avec des hommes.
01:05:01Ils ont ça en eux,
01:05:02mais ils veulent se faire passer pour un personnage.
01:05:05Je les dis dans mon texte,
01:05:06je ne veux pas jouer un rôle pour le regard des autres.
01:05:09Donc, ça, c'est dommage.
01:05:10Ça, c'est dommage.
01:05:11D'essayer de construire une vie
01:05:12pour se fondre de la société
01:05:14et paraître bien à la société.
01:05:16Or, ce n'est pas nous.
01:05:18Donc, la normalité, elle est partout.
01:05:21Il faut que les gens l'acceptent, c'est tout.
01:05:23Mais c'est vrai que c'est encore un...
01:05:24Malheureusement, encore une fois,
01:05:25quelque chose de très tabou dans la société,
01:05:28dans le sport de haut niveau énormément.
01:05:31Toi, tu as pu en souffrir ou pas ?
01:05:32Pas du tout.
01:05:33Même si tu l'as annoncée très tôt à tout le monde,
01:05:35non, jamais.
01:05:36En souffrir de...
01:05:37Non, non.
01:05:38De critiques, de...
01:05:40Non, pas du tout.
01:05:40Tu vois, on sait qu'il y a encore énormément d'homophobie.
01:05:45Non, pas du tout.
01:05:46De la société.
01:05:46Non.
01:05:47Alors, peut-être que c'est aussi qui fait ma force.
01:05:50Et je déteste les homophobes.
01:05:53Et si je tombe sur...
01:05:54J'ai failli me battre une fois.
01:05:55Oui.
01:05:56À Bordeaux, j'étais avec mes amis,
01:05:58qui s'étaient travestissés avant.
01:06:00Donc, ils sortaient de soirée.
01:06:01Et j'ai failli me battre avec cinq gars
01:06:02parce que j'étais derrière le groupe.
01:06:06Donc, j'arrivais.
01:06:07Et ils l'ont traité de trans, de sale PD, nan, nan, nan.
01:06:11Et je leur ai dit, mais c'est quoi votre problème ?
01:06:13Et en fait, j'ai failli me battre avec eux.
01:06:15Et aujourd'hui, non, non, j'ai jamais eu d'agression.
01:06:18Et je pense que je vais tenir tête.
01:06:20Et je pense que, je le dis souvent,
01:06:22ma mère le sait, j'ai mauvaise colère.
01:06:24Et je le dis souvent, il suffit d'une prothèse.
01:06:27Moi, je ne vais pas frétenir mon coup de pied.
01:06:29S'il veut s'en prendre à moi,
01:06:31il y en a au moins un qui va rester au sol avec moi.
01:06:33Au moins un.
01:06:34Et ça, je pense que c'est ça qui me tient.
01:06:38Qui fait que, voilà, aujourd'hui,
01:06:40je prône beaucoup pour ça,
01:06:41pour défendre cette communauté.
01:06:43Et il faut que les gens comprennent
01:06:45que c'est normal.
01:06:47C'est normal.
01:06:47Évidemment.
01:06:48Et tu as reçu des messages après ce texte
01:06:50de personnes que tu étais dans tes abonnés
01:06:52ou que tu ne connaissais pas,
01:06:53qui t'ont dit, grâce à ce que tu as dit,
01:06:55ça m'a permis, moi, de franchir le cap
01:06:58et d'en parler et de m'assumer pleinement.
01:06:59C'est ça.
01:07:00Oui, c'est vrai.
01:07:00Sur mon ami à La Réunion,
01:07:02il y a un ami à moi,
01:07:03et il m'a envoyé un snap
01:07:04avec une capture d'écran d'un journal
01:07:05ou des annonces Facebook.
01:07:07Il y a trois personnes
01:07:10qui ont fait leur coming out
01:07:13publiquement sur les réseaux.
01:07:14Il y a une femme qui m'a écrit personnellement
01:07:16pour me dire qu'elle a des enfants,
01:07:18elle a un mari,
01:07:18mais ça fait un petit moment
01:07:19qu'elle fréquente une fille
01:07:20et que grâce à moi,
01:07:22elle vit sa vie aujourd'hui.
01:07:24Elle a su prendre les choses en main
01:07:25et s'assumer.
01:07:26Et encore et encore des messages comme ça.
01:07:30Et c'est ouf !
01:07:32Parce qu'en fait,
01:07:32je voulais toucher les athlètes de haut niveau
01:07:34et en fait,
01:07:36c'est les personnes lambda
01:07:37qui ont été le plus touchées par ça
01:07:40et qui ont fait de leur vie
01:07:43quelque chose de nouveau
01:07:44par rapport à ça.
01:07:45Et on le dit à l'INSEP aussi,
01:07:47par exemple,
01:07:47aujourd'hui à l'INSEP,
01:07:49je crois,
01:07:50je suis le seul gars
01:07:52encore actif,
01:07:53d'athlètes de haut niveau
01:07:54qui s'assument homosexuels.
01:07:56Il y a des filles.
01:07:57Mais à l'INSEP,
01:07:58je m'entraîne à l'INSEP aujourd'hui.
01:07:59Oui, oui, bien sûr.
01:07:59Je suis le seul.
01:08:00Mais j'allais te poser la question,
01:08:01alors sans citer de nom ou quoi qu'est-ce,
01:08:04mais est-ce que tu connais
01:08:05des athlètes de haut niveau ?
01:08:07Non ?
01:08:08Non, je ne connais pas.
01:08:08Masculins ?
01:08:09Oui.
01:08:09Non, je ne connais pas.
01:08:10Qui ont encore peur
01:08:12de s'assumer tellement.
01:08:13Non, je ne connais pas.
01:08:14Je n'en connais pas.
01:08:15Non ?
01:08:15Non.
01:08:15OK.
01:08:16Je ne sais pas.
01:08:17Oui.
01:08:18Mais c'est vrai que c'est quelque chose
01:08:20qui, comme tu le dis,
01:08:21devrait être normal.
01:08:21J'ai beaucoup aimé la formule
01:08:22que tu emploies dans ton texte
01:08:24en disant je suis petit,
01:08:25métis,
01:08:26uni.
01:08:26J'en fais beaucoup.
01:08:27C'est pour en remettre une couche gay.
01:08:29En fait, tu rigoles des étiquettes
01:08:31que les gens ont d'abord collées.
01:08:32Quand j'ai écrit ce texte,
01:08:33quand j'ai mis ça,
01:08:35pour commencer,
01:08:35j'ai rigolé.
01:08:36J'ai dit mais non,
01:08:37je dois mettre ça.
01:08:38Ah oui, c'est génial.
01:08:38Je dois mettre ça.
01:08:40C'est tellement beaucoup de choses,
01:08:43beaucoup de cases
01:08:44que je suis en train de cocher
01:08:46que j'ai dit non,
01:08:47il faut que je l'écrive.
01:08:48C'est obligé.
01:08:50Et tu vois,
01:08:50c'est comme je le disais en intro
01:08:51parce que finalement,
01:08:52quand tu l'écris comme ça,
01:08:53on se dit,
01:08:54oh là là,
01:08:54oui,
01:08:55il coche beaucoup de cases.
01:08:56Mais en fait, non.
01:08:57Je pense que tu rentres
01:08:58dans aucune case
01:08:58mais tu ouvres beaucoup de portes.
01:09:00C'est ça en fait.
01:09:00Ah, j'ai kiffé ça.
01:09:02J'ouvre beaucoup de portes.
01:09:04Eh bien,
01:09:04c'est pour ça qu'aujourd'hui,
01:09:06je suis là, je crois.
01:09:07Je suis dans des grosses marques
01:09:09avec des grosses marques
01:09:09qui veulent travailler avec moi,
01:09:11qui veulent moi de leur team
01:09:12et c'est top.
01:09:15Bon, je fais peut-être,
01:09:17peut-être un peu allusion,
01:09:18mais j'ai demandé,
01:09:19par exemple,
01:09:19à le coque sportif
01:09:20de me faire
01:09:22deux paires de chaussettes
01:09:23pour faire ce teaser.
01:09:26Donc, je faisais une paire
01:09:27pour concourir avec
01:09:28et une autre paire
01:09:29pour le lendemain
01:09:30au cas où il y avait
01:09:31des plateaux télé.
01:09:31Et donc, effectivement,
01:09:32ça a marché.
01:09:33C'est des choses
01:09:33que j'ai programmées.
01:09:35Mon travail qui fabrique
01:09:36les prothèses,
01:09:36je leur ai dit,
01:09:37faites-moi un sac
01:09:38où je vais arriver
01:09:40sur la piste
01:09:40floqué avec ma marque
01:09:42de fabrique,
01:09:43donc mon saut
01:09:43fut comme ça,
01:09:45en coloris LGBT
01:09:47avec le logo
01:09:48de la marque en dessous.
01:09:49Et ils étaient effrayants de ça.
01:09:51Ils ont dit,
01:09:51non, mais il faut.
01:09:52– C'est génial, finalement,
01:09:54parce que, tu vois,
01:09:54on peut s'attendre
01:09:55que certaines marques
01:09:57soient réticentes
01:09:58ou, tu vois,
01:10:00même moi,
01:10:00je pensais que tu aurais reçu
01:10:01quelques messages aussi
01:10:02de haine
01:10:04ou perte d'abonnés
01:10:05ou des choses comme ça
01:10:06parce que c'est encore
01:10:07une réalité, malheureusement.
01:10:09– Perte d'abonnés,
01:10:09en fait,
01:10:10j'ai réfléchi à tout ça
01:10:11et comme je suis un gars,
01:10:13je m'en fous de tout.
01:10:14Je ne fais pas le sport
01:10:15pour l'argent,
01:10:16je ne fais pas le sport
01:10:17pour les abonnés
01:10:18et je fais juste
01:10:20pour montrer
01:10:21qu'en étant
01:10:22en situation de handicap,
01:10:23tu arrives à performer
01:10:24et c'est tout
01:10:25et que tu es capable.
01:10:27Et en fait,
01:10:28je m'en foutais
01:10:28de perdre des abonnés.
01:10:30Ma famille même,
01:10:30et comme je l'ai dit
01:10:31dans mon poste,
01:10:32ma famille même,
01:10:33mes amis même,
01:10:34les autres,
01:10:35je m'en fous.
01:10:35– Oui,
01:10:35puis en fait,
01:10:36c'est ça,
01:10:36c'est petit,
01:10:37métis,
01:10:38unijambliste,
01:10:39gay,
01:10:40on s'en fout,
01:10:40enfin on s'en fout,
01:10:41c'est ce que tu es,
01:10:42mais tu es Dimitri.
01:10:42– Oui,
01:10:43c'est ça.
01:10:43Avant d'être tout ça,
01:10:44je suis Dimitri.
01:10:44– Exactement.
01:10:45Et il faut mettre
01:10:45les choses dans le bon sens.
01:10:46– Et comme je l'ai dit
01:10:47souvent aussi,
01:10:47avant d'aimer un sexe,
01:10:49tu aimes une personne.
01:10:50– Exactement.
01:10:51En tout cas,
01:10:52c'est très inspirant.
01:10:53Tu es très inspirant.
01:10:54– Merci.
01:10:55– Donc je te remercie Dimitri
01:10:56parce que franchement,
01:10:57je pourrais parler
01:10:58encore des heures avec toi.
01:11:00Juste très rapidement,
01:11:00les prochaines échéances
01:11:02pour toi ?
01:11:03– Le mois prochain,
01:11:04il y a des meetings à Paris,
01:11:06enfin en France là,
01:11:08donc faire la qualification,
01:11:09donc au-delà de 7,49 m
01:11:11pour me qualifier
01:11:12pour les championnats du monde
01:11:12et direction préparée
01:11:16pour LA.
01:11:17– Magnifique,
01:11:17magnifique.
01:11:18On va suivre ça
01:11:19de très près.
01:11:20– Merci à ce qu'on en France.
01:11:21– Bah oui.
01:11:22– J'allais le dire,
01:11:23merci beaucoup
01:11:23et c'était vraiment
01:11:25un plaisir de partager ce moment.
01:11:26– Bah écoute,
01:11:26également,
01:11:27c'était partagé
01:11:27et je me suis régalé
01:11:28encore une fois.
01:11:29Donc merci beaucoup Dimitri,
01:11:30je te souhaite
01:11:31une très très bonne continuation.
01:11:32– Merci beaucoup.
01:11:33– Et puis j'ai remercié
01:11:34tous les téléspectateurs,
01:11:36les téléspectatrices
01:11:36et puis toute l'équipe en régie,
01:11:38Julien Perronnet à l'édition,
01:11:39Paul Levrette au son
01:11:40et puis François Caudal
01:11:41à la réalisation.
01:11:42Merci à toutes et à tous.
01:11:43On se retrouve dès la semaine prochaine
01:11:45sur Sportstream
01:11:45avec une invitée de prestige,
01:11:46Ndmi M,
01:11:47la basketeuse,
01:11:48l'ancienne basketeuse désormais
01:11:49qui a joué en équipe de France
01:11:50très longtemps.
01:11:51Voilà, on va se régaler.
01:11:52Allez, passez une excellente soirée.
01:11:53Bye.
01:11:53– Sous-titrage Société Radio-Canada
01:11:55– Sous-titrage Société Radio-Canada
01:11:57– Sous-titrage Société Radio-Canada
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