- 08/06/2025
MEDI1TV Afrique : France - Maroc : L'art comme trait d'union - 07/06/2025
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00:00C'est avec un énorme plaisir que je vous retrouve sur Média TV pour cette nouvelle escale culture au cœur de l'Afrique.
00:17Nous parlerons notamment cinéma avec Illumina, ce film qui a fait sensation lors de la dernière session de Cannes,
00:24notamment dans la semaine de la critique, un documentaire, un court-métrage documentaire, mi-fiction, mi-réalité,
00:30donc signé Randa Marofi et on fera tout simplement l'analyse ensemble.
00:36Nous parlerons également littérature, littérature malgache, mais avant toute chose, place à notre invité du jour.
00:41Et aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir Ahlam Lem Safar.
00:55Elle est artiste plasticienne et elle est à la tête de ce magnifique lieu, à côté d'Assyla,
01:04où plusieurs artistes viennent se rencontrer, échanger, un lieu qui tourne véritablement autour de l'art avec un grand A.
01:12Elle est avec nous. Bonjour Ahlam.
01:15Bonjour Anna.
01:19Merci d'être avec nous Ahlam.
01:22Et c'est vrai, vous êtes artiste plasticienne et vous avez donné vie à ce superbe lieu,
01:29donc Maca, où les artistes viennent pour exposer leurs œuvres, échanger et donner vie à l'art sous presque toutes ses formes.
01:40Et c'est vrai que j'avais eu la chance d'y aller.
01:42Voilà, c'est un lieu absolument magique en bord de mer.
01:46Puis dernièrement, il y a eu cet événement où plusieurs artistes ont été invités à venir,
01:52tout simplement, tous ensemble, une passerelle entre la France et le Maroc.
01:57Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
02:01Ben oui, comme vous avez si bien dit, c'est une passerelle entre la France et le Maroc.
02:06Comme tout le monde sait, le Maroc et la France partagent une histoire commune.
02:11Elle est faite d'échanges et de rencontres entre nos deux pays.
02:16Et cette relation qui est privilégiée a également permis de développer un pont culturel et artistique
02:23sans précédent entre nos deux nations.
02:27Et ce n'est pas que deux nations, c'est deux peuples et deux cultures qui se sont croisées tout le temps.
02:35Et ils n'ont pas cessé de se croiser, de s'influencer mutuellement.
02:40C'est très important.
02:43Et donc, c'est une collaboration intense et qui a été toujours vivante.
02:50C'est ininterrompu, ayant contribué à faire du Maroc et de la France deux phares d'ouverture et de création et d'innovation en Méditerranée.
03:02Ça, c'est très important parce qu'effectivement, nos deux pays se répondent et s'influencent et partagent beaucoup de choses en commun.
03:16Et alors, confincus de cette période d'instabilité géopolitique et de crise socio-économique que tout le monde connaît,
03:23la culture garde un rôle de premier plan, de rapprochement et d'ouverture.
03:29Alors, ça, c'est aussi important à dire parce que la culture aide à résoudre pas mal de problèmes et de crises.
03:39Et nos dirigeants doivent bien comprendre cette chose qu'est la culture et l'importance de la culture dans un pays, puisque c'est l'âme du pays.
03:51Donc, s'inscrivant dans la conjoncture favorable en ce moment et la nouvelle dynamique entre les deux pays,
03:59ce symposium célèbre la richesse artistique commune à travers des ateliers de création croisés et partagés.
04:10Et ce sont des artistes qui ont été invités en résidence à la Fondation Maca.
04:19Ils ont passé une semaine à partager leur savoir, leur expérience, à échanger et bien sûr à créer.
04:32Et nous avons pu monter une exposition en fin de parcours qui est maintenant actuellement à la Fondation Maca.
04:41Et cette exposition, dont le vernissage s'est passé samedi 31 mai, samedi dernier,
04:49en présence de M. le maire de Assela, M. Tarek Raillen,
04:57et en présence de M. Michel Richard, l'attaché culturel de France,
05:03et M. le consul de France, M. Philippe Truquet.
05:08C'est une fête de la culture et de la peinture.
05:17C'est une fête artistique où nous avons pu mêler à l'exposition d'œuvres qui ont été créées.
05:25Et aussi une performance de danseuse-chorégraphe, Mme Alika,
05:32qui nous a fait un spectacle vraiment de haute voltige.
05:39C'était extraordinaire.
05:42Et ce que l'on voudrait savoir, Ahlam,
05:45donc plusieurs artistes qui sont réunis pendant une semaine
05:50pour donner vie à cette exposition,
05:55pour échanger avec cette même passion en commun, la culture, l'art.
06:00Et vous, en tant que, bien sûr, artiste plasticienne,
06:04qu'est-ce que vous retenez de cet échange ?
06:06Qu'est-ce qui vous a le plus touché, le plus fait vibrer ?
06:10Alors, avant de répondre à votre question,
06:14je voudrais aussi noter une chose très importante pendant le vernissage.
06:20Nous avons rendu hommage à feu.
06:25C'est Mohamed Ben Issa qui nous a quittés cette année
06:27et que nous avons beaucoup regretté au sein de notre fondation,
06:34puisqu'il était notre président d'honneur,
06:37et que nous avons regretté tout simplement au niveau d'Assela et du Moussem d'Assela.
06:42C'est un homme, un grand homme de la culture.
06:47C'est vraiment avec un grand H.
06:50Il a beaucoup fait pour l'art et la culture,
06:54et il a beaucoup fait pour Assela en la rendant une icône mondiale.
07:02C'est maintenant la ville d'art universel.
07:07Tout le monde connaît Assela.
07:08À chaque fois qu'on évoque le nom d'Assela,
07:13tout le monde la connaît par son Moussem.
07:16Et ça, c'est suffisant pour montrer combien l'art joue un rôle absolument nécessaire
07:24et primordial dans un pays.
07:28Et c'est grâce à l'art que cette ville d'Assela est connue mondialement.
07:32Et donc, pour revenir à votre question,
07:36tout ce qu'on a pu retenir de ces ateliers,
07:40c'est que les artistes invités de France,
07:45en complicité avec les artistes marocains,
07:49ont travaillé dans une symbiose incroyable.
07:53Ils ont travaillé de façon continue,
07:57et même quand il y avait des activités de prévue,
08:04en dehors de l'atelier,
08:05ils ont préféré rester en atelier tellement ils se sentaient bien.
08:09Et il y a eu une richesse immense de partage entre les artistes.
08:17Nous avons montré un visage du Maroc,
08:22non seulement par le biais de l'art,
08:27par le biais de la peinture ou de la sculpture,
08:29chacun a fait ce qu'il voulait présenter,
08:34mais par un biais culinaire,
08:37par un biais touristique de la région,
08:39puisqu'on a été à Tangier, à Sela.
08:42Et donc, ils ont visité la région de Brijesh
08:50de façon très organisée
08:55et permettant aux artistes qui ne connaissaient pas le Maroc
09:00de connaître le Maroc sous toutes ses faces.
09:04Ça, c'est très important aussi.
09:06– Et donc, le vernissage, c'était le 31 mai.
09:12Et jusqu'à quand, en fait, les gens qui sont de passage
09:15ou qui voudraient venir à cette très belle initiative,
09:20à cette très belle exposition ?
09:21C'est jusqu'à quand, Ahlem ?
09:24– Alors, l'exposition va jusqu'au 30 septembre.
09:31Elle est à la Maison de l'art contemporain de Brijesh,
09:34qui est à 7 kilomètres à peu près de Sela
09:38par la côtière en allant vers Tangier.
09:42Donc, on ne peut pas le rater en allant vers Tangier
09:49à partir de Sela.
09:51– Avec les beaux jours qui arrivent,
09:54donc voilà, le rendez-vous est pris.
09:56Merci beaucoup, Ahlem, d'avoir été avec nous.
09:59Merci infiniment.
09:59– Merci à vous et bonne fin d'émission.
10:05– Merci.
10:07– Au revoir.
10:08– Et après avoir parlé art, nous continuons à parler art
10:17avec l'artiste plasticien sénégalais,
10:19Fahli Séné Sokivi, elle travaille à Dakar.
10:22Alors, son point de départ, son univers,
10:24le quartier de Koloban,
10:25dont le marché est l'un des plus anciens
10:27et l'un des plus célèbres de Dakar.
10:29Alors, la particularité de ce marché
10:33est qu'on y vend un peu tout,
10:35dans une ambiance sonore et festive
10:36où marchands et clients se rencontrent.
10:39Musique, bruit de moteur, déclamations,
10:41des marchands rythmes,
10:42ce lieu de rencontres informelles,
10:44en mouvement constant.
10:45Et comme le dit l'artiste,
10:46je suis fascinée par le dessin et l'écriture
10:48depuis mon plus jeune âge.
10:50J'habite à Dakar, dans le quartier Koloban,
10:52un centre d'affaires où se passent chaque jour
10:53des scènes tout simplement indescriptibles.
10:56C'est là un lieu d'inspiration très riche
10:59pour un artiste qui offre une véritable découverte
11:01incessante par ses couleurs,
11:03son décor urbain, son climat social,
11:05l'ordre et le désordre de la vie quotidienne.
11:07On écoute tout de suite.
11:08L'oeuvre que j'ai présentée ici,
11:12c'est une oeuvre sous verre
11:13qui est une technique traditionnelle au Sénégal
11:15que j'ai revisitée,
11:16que j'ai travaillée par ma propre façon.
11:20Ainsi, j'ai fait communiquer entre eux
11:22les objets et la peinture,
11:24entre le verre et le contreplaqué
11:26qui crée la profondeur.
11:27Ici, vous avez l'oeuvre qui s'appelle
11:31« Qui prend la plume ? »
11:32Là, c'est des vraies plumes que j'ai utilisées.
11:34Là, il y a du coton.
11:36Ici, on arrive à voir la peinture,
11:38un peu cette partie abstraite.
11:40Cette oeuvre représente l'Afrique francophone, en fait.
11:43La présence de la langue française en Afrique,
11:45c'est l'Afrique francophone,
11:46qui est là.
11:47Là, j'ai représenté dans le tableau ici
11:50un coq qui est le coq gaulois
11:52et qui détache ces plumes
11:54qui est assez présents dans l'espace de l'oeuvre,
11:58donc qui s'impose,
11:59qui vient un peu dominer.
12:01Mais aussi, j'ai créé un peu,
12:03il y a un aspect de provocateur aussi
12:05pour que les spectateurs
12:07puissent avoir des fenêtres,
12:10des perspectives pour voir aussi
12:12à sa propre façon.
12:13Il faut dire que l'oeuvre de Fali Sénesso
12:16a été influencée par une préoccupation
12:18récurrente.
12:19Pourquoi continuer à peindre
12:21pour lui tout événement, objet,
12:23toute action est digne
12:24de devenir un sujet pictural ?
12:26C'est ainsi qu'il a commencé à ramasser des objets
12:28et à les faire communiquer entre eux
12:31sous des plaques de verre.
12:32Il existe en effet un lien clair
12:33entre l'objet et sa réalité
12:35qui apparaît de façon nette sous le verre.
12:37C'est ainsi qu'il a adopté
12:38une technique personnelle d'installation sous verre,
12:41une technique totalement innovatrice
12:43et surtout très créative.
12:45Il y a ça qu'on peut considérer
12:49comme une partie de l'Afrique
12:51et le coq avec les plumes
12:53comme la langue française.
12:55Et donc là, on a cette jonction
12:56qui fait l'Afrique francophone
12:58qui traduit un peu
13:00ce qu'il nous lie aujourd'hui ici.
13:03C'est un hommage pour moi
13:04aux hommes de lettres africains
13:07et aux écrivains de la littérature française
13:10qui honorer mon inspiration
13:11depuis mon plus jeune âge.
13:15Koloban est la source d'inspiration
13:17permanente de cet artiste
13:18de par ses couleurs, ses mouvements incessants.
13:21L'ordre est le désordre de la vie quotidienne.
13:23Le marché étant devenu pour lui
13:24une source de productivité,
13:26Falli l'utilise tantôt l'écrit,
13:28tantôt la représentation picturale
13:30quant à lui semble plus éloquente.
13:32D'où ce questionnement artistique
13:34entre images et mots.
13:36Où se situe finalement ma réalité ?
13:38Falli observe photographie
13:39puis des coups froids
13:40se recomposent toutes sortes de matières.
13:43Ses œuvres sont une agrégation
13:44dans des collages sous verts
13:46de tous ces objets
13:47et par ce qui font la vie de Koloban.
13:49Et comme il le dit,
13:50tout objet collecté
13:51devient un sujet pictural
13:52digne d'intérêt.
13:54Et le verre agit comme un miroir grossissant
13:56qui le révèle
13:58et lui donne une sorte de deuxième vie.
14:07Et tout de suite,
14:08nous parlons cinéma
14:09avec les minas
14:10de Randa Maroufi.
14:12Tout se passe dans la ville
14:13de Gerada,
14:14donc une ville minière
14:16au Maroc
14:17où l'exploitation du charbon,
14:19bien qu'officiellement arrêtée
14:21en 2001,
14:21se poursuit de manière informelle.
14:23Jusqu'à aujourd'hui,
14:24les minas reconstituent
14:25donc le travail actuel
14:26dans les pluies
14:27en utilisant un dispositif
14:28de décors
14:29conçu en collaboration
14:30avec les habitants
14:31et les habitantes de la ville
14:32qui se mettent en scène
14:33un peu dans leur propre rôle.
14:35On regarde tout de suite
14:35un extrait
14:36La Bond Annonce
14:36et on se retrouve juste après.
14:39Merci.
16:09Galvanisant à la révolte collective.
16:11Alors, dès les premières phases d'écriture, le projet s'est construit, comme le dit la réalisatrice, en lien étroit avec des personnes rencontrées à Girada.
16:19Sans leur complicité, elle ajoute, le film n'aurait jamais été ce qu'il est aujourd'hui.
16:24Ce processus d'écriture, eh bien, s'est nourri un peu d'échanges constants, de discussions profondes sur la manière de raconter, de montrer ou de taire certaines choses.
16:33Cette fabrication, finalement, collective est au cœur même du film.
16:37Les personnages incarnent pour, eh bien, la plupart, leur propre rôle, contribuant ainsi à la création d'un documentaire fictif.
16:44Et lors de la 63e édition de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes, qui s'est déroulée en parallèle, bien sûr, de la compétition officielle,
16:51la réalisatrice Randa Marofié a été distinguée, donc, le mercredi 21 mai, pour son court-métrage,
16:57Lumina, une œuvre hybride entre fiction, documentaire et performance.
17:00Le film a reçu le prix Découverte Lates Ciné, l'une des récompenses majeures de cette section dédiée à la mise en lumière de nouveaux talents du cinéma mondial.
17:11Donc, Lumina, signée Randa Marofi.
17:13Et tout de suite, eh bien, nous parlons art avec cette consécration pour la scène créative malgache.
17:24Le plasticien Joël Andriano Meharisso, 47 ans, grande figure de l'art contemporain,
17:30eh bien, entre au Metropolitan Museum of Arts à New York.
17:34Trois œuvres de sa série, Les Herbes folles du biologie, emblématique d'un hiver façonné par le textile et l'intime,
17:41sont exposées depuis le 31 mai 2025 dans l'Aile du Met, tout juste rénové et consacré aux arts d'Afrique.
17:49D'ailleurs, c'est la première fois qu'un artiste malgache intègre les prestigieuses collections de cette institution.
17:55L'artiste, d'ailleurs, confirme son rôle de locomotive dans l'affirmation du scène artistique malgache à travers le monde
18:02et à l'intérieur même du pays, où il a confondé en 2020, à Quanto, Quanto Porari,
18:08le plus grand centre dédié à l'accompagnement et à l'exposition des artistes malgaches contemporains.
18:13On écoute tout de suite.
18:16J'aime bien cette espèce de dualité permanente que l'on a à Paris.
18:19Elle a une rive gauche, elle a une rive droite.
18:21C'est une ville qui est à la fois une ville d'amour et de désamour.
18:24C'est pour ça qu'elle est belle et c'est pour ça qu'elle est intéressante.
18:27Cette fragrance de Paris que j'ai travaillé avec Olivier Diagobetti est vraiment dans ce sens-là.
18:31C'est qu'on côtoie à la fois les fleurs printanières, l'odeur des travaux, un peu de fumée,
18:36à côté effectivement des choses qui sont très très belles.
18:39Moi, ces trois parfums-là sont partis des trois parfums qui m'intéressent le plus dans l'histoire et dans la fragrance.
18:47Un temps après la jeunesse.
18:49Le sens de ce titre, c'est la célébration d'un anniversaire,
18:52mais c'est une vraie projection vers un ailleurs, en tous les cas vers un futur,
18:55et vers une autre histoire à réécrire à l'infini.
18:59Et c'est ainsi que ce Clôture l'Afrique en culture, merci d'avoir été avec nous.
19:04Et puis on se retrouve dès la semaine prochaine, sans faute, aujourd'hui sur Médien TV.
19:07Sous-titrage Société Radio-Canada
19:14Sous-titrage Société Radio-Canada
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