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  • 07/06/2025
Georges Fenech, ancien magistrat, dénonce un bilan judiciaire trop léger suite aux émeutes à Paris : «Il faut rétablir la loi anti-casseurs». 

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Transcription
00:00Vous avez très bien dit tout à l'heure, et c'est vrai qu'on l'oublie souvent,
00:02la justice, elle est rendue au nom du peuple français.
00:05Or, dans ces comparutions immédiates, c'est des comparutions publiques.
00:09On peut y aller.
00:11Bien sûr.
00:12Et je m'y suis rendu en tant que journaliste, mais aussi en tant que français
00:14pour comprendre qui était dans le box des accusés
00:17et qu'est-ce qui leur était reproché.
00:19Qu'est-ce qui leur ressort ?
00:21Déjà, c'est la comparution immédiate.
00:23C'est un rouleau compresseur.
00:25J'ai parlé de fast-food judiciaire, c'est indigeste.
00:27Vous sortez de là, vous êtes lessivé.
00:28Vous ne savez plus comment vous vous appelez.
00:30Et vous pensez à la présidente de la Chambre,
00:3315 cas dans la même journée, vous n'en pouvez plus.
00:37Qu'est-ce qui manque également ?
00:38Dites-moi si je me trompe, mais par exemple,
00:40moi, je n'ai pas entendu une seule fois un policier.
00:43C'est-à-dire que c'était souvent des violences contre les forces de l'ordre,
00:46mais vous avez la partie civile, vous avez le procureur général
00:49qui accuse, qui met en accusation les gens,
00:52mais vous n'entendez pas le policier.
00:54Vous entendez le prévenu, vous entendez son avocate,
00:59les partis civils, qui sont les avocats,
01:01mais pas une seule fois.
01:02J'ai un policier qui vient en disant,
01:03vous savez que ce monsieur, en fait,
01:04qui vous explique qu'il a eu peur, etc.
01:07D'abord, il m'a insulté.
01:08Et ensuite, regardez, vous voyez mon hématome,
01:10c'est parce qu'il m'a mis un énorme coup de coude
01:11quand j'ai voulu l'interpeller.
01:13Et juste avant, je l'avais suivi pendant 20 minutes,
01:15il avait tout pété.
01:16Pardonnez-moi de l'expression.
01:18Donc, il manque tellement de choses.
01:19Et j'ai l'impression qu'en fait,
01:21ce n'est pas tant que la justice qui est laxiste,
01:22c'est une justice qui est déséquilibrée,
01:25et qui manque de moyens et de bras.
01:27Oui.
01:27Il ne manque pas d'idéologie parfois.
01:29C'est bien que les journalistes assistent
01:31à ces audiences,
01:32pour comprendre comment ça se passe.
01:35D'abord, il y a la question,
01:36il faut ramener la preuve, déjà,
01:38que tel individu a commis tel fait.
01:42On est dans un dispositif législatif très précis,
01:46qui fait que le juge, s'il n'a pas,
01:48on ne lui rapporte pas la preuve,
01:49que cette personne qui comparaît
01:51a bien commis ce pillage-là,
01:53ou cette agression-là,
01:55eh bien, il relaxait pour cela,
01:56qu'il faut, me semble-t-il,
01:58je ne suis pas sûr que François Pupenis
02:00soit d'accord avec moi là-dessus,
02:01il faut rétablir la loi anti-casseurs.
02:03Ah ben, c'est ce que j'allais vous dire.
02:04Moi, c'est la loi d'exception.
02:05Vous êtes dans le...
02:06Ce n'était pas la loi d'exception,
02:07c'était la loi du droit commun en 1970,
02:10après les événements de 68,
02:12et qui a été abrogée,
02:13comme beaucoup de choses,
02:14en 1981,
02:15avec l'arrivée de...
02:16C'est-à-dire, à partir du moment
02:17où vous êtes pris dans un groupe
02:19qui commet des exactions,
02:21vous supportez la responsabilité
02:23collective du groupe.
02:24On n'a pas besoin de prouver
02:25que vous, personnellement,
02:26vous avez fait ça.
02:27Non, mais quand je disais
02:27loi d'exception,
02:28c'est parce qu'on sait, par exemple,
02:29que ça va se reproduire.

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