- 06/06/2025
Avec Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin sur l'antenne de Sud Radio, Nathalie Arthaud,
00:10qui est porte-parole de Lutte Ouvrière. Bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Lutte Ouvrière, c'est la fête, ce week-end, 7, 8, 9, dans le Val d'Oise, fête annuelle.
00:19Oui, c'est ça.
00:20Bien. Vous allez célébrer la victoire à la tête du PS.
00:30Non, non, c'est Olivier Faure.
00:33Non, vous n'allez pas recevoir Olivier Faure ce week-end, non ?
00:35Ah non, non, non, c'est effectivement un regroupement d'organisations
00:41et tous ceux qui auront aussi envie de passer un moment de fraternité
00:48pour refaire le monde, parce que nous, nous sommes très clairement communistes.
00:56Vous voulez refaire le monde ?
00:57Ah oui, refaire le monde. Nous, nous sommes communistes, révolutionnaires,
01:00plus que jamais, j'ai envie de dire.
01:02Enfin, franchement, depuis que Trump est revenu à la Maison Blanche,
01:05je crois que les choses sont claires pour tout le monde.
01:08C'est-à-dire ?
01:09Le capitalisme, c'est la guerre.
01:11Voilà, c'est la guerre pour tout.
01:13Pour les marchés, pour les matières premières, pour les terres rares,
01:16pour les satellites, pour l'intelligence artificielle.
01:18Enfin voilà, c'est la guerre.
01:19C'est la guerre.
01:20Et une guerre économique qui se transforme régulièrement en guerre tout court.
01:23Est-ce que c'est dans ce monde-là que nous voulons vivre ?
01:26Eh bien, nous, non.
01:26Nous, non.
01:27Nous sommes communistes pour changer ça, justement.
01:29Vous voulez changer ça, vous allez nous dire comment ?
01:31Mais les partis populistes et l'extrême droite gagnent du terrain en Europe,
01:35dans le monde.
01:36Pourquoi, selon vous ?
01:37C'est vrai, c'est vrai que l'évolution réactionnaire, barbare de la société
01:44prend, dans les pays impérialistes, ce visage-là.
01:49Le visage des idées de plus en plus xénophobes, racistes.
01:53Le visage de l'indifférence aux autres, j'ai envie de dire.
01:56L'indifférence vis-à-vis de ceux qui sont sous les bombes.
01:59L'indifférence vis-à-vis de ceux qui sont dans la misère, qui dorment sous les ponts.
02:02Voilà, c'est l'indifférence, c'est l'individualisme généralisé, c'est le repli, le chacun pour soi.
02:08Et ça, je vous dis, c'est une évolution barbare de la société.
02:12Mais Trump, mais Maduro au Venezuela, mais Poutine en Russie, mais Xi Jinping en Chine.
02:17Mais vous voulez que je vous multiplie les exemples ?
02:21Mais la Turquie, mais... Enfin bon, je ne vais pas...
02:24Et ici, ici, parce qu'on a les mêmes ici.
02:27Les mêmes qui nous proposent exactement la même évolution.
02:29entre Zemmour, Le Pen, mais enfin Retailleau.
02:32Et puis on voit qu'y compris beaucoup dans le centre sont attirés, aspirés par cette évolution de plus en plus réactionnaire.
02:39Ils nous mènent exactement au même endroit.
02:41Eh bien moi, je peux vous dire que cette évolution-là, je la combats.
02:44Ce n'est pas le monde dans lequel j'ai envie de vivre.
02:47Et ce que je pense vraiment...
02:49Ce qui me révolte et ce qui me conduit à vraiment pas baisser les bras,
02:54et au contraire, à avoir envie de me battre, c'est que je suis convaincue que la société, elle est capable de fonctionner autrement.
03:00On n'a jamais eu autant de moyens, de richesses, de moyens de les produire, autant de possibilités
03:06pour construire une autre organisation économique à l'échelle de la planète.
03:12C'est un immense gâchis ce qu'on est en train de connaître.
03:15Cette course au profit, on est en train de saccager l'humanité, de saccager la planète.
03:19Tout ça, pourquoi ? Pour qu'il y ait plus de milliardaires demain.
03:21Voilà la réalité de ce monde.
03:24Plus de Trump, plus de Musk, plus de tous ces clowns-là qui sont en train de nous enfoncer.
03:30– Oui, Nathalie Arthaud, vous allez porter cette voix-là en 2027 ?
03:34Vous serez candidate en 2027 ?
03:35– Mais déjà, je vais la porter, déjà, dans la fête, dans cette fête, dans cet immense rassemblement.
03:39– Vous la portez déjà ce matin, vous allez la porter.
03:40– Parce que je pense qu'on a besoin de perspectives.
03:42– Bon, mais est-ce que vous la porterez, cette voix, en 2027 ?
03:46– Moi, j'espère qu'il va y avoir des réactions collectives et des révoltes générales bien avant 2027, j'ai envie de dire.
03:54– Qu'est-ce que ça peut être, une réaction collective ?
03:56– Ça peut être déjà des mouvements de grève, des mouvements de protestation pour dire non au coût qu'on est en train de recevoir ici.
04:07Parce qu'ici, il y a un recul pour les travailleurs quand même.
04:11C'est des plans de licenciement sur plan de licenciement.
04:14C'est la vie chère, c'est une précarité.
04:19Vous avez des femmes et des hommes, aujourd'hui, qui travaillent, qui travaillent dur,
04:22qui n'arrivent pas à se loger, qui n'arrivent pas à se soigner.
04:25C'est une réalité, y compris dans un pays riche.
04:27Et puis, c'est ce qui se passe dans le monde entier, toutes ces régions à feu et à sang.
04:31C'est ce qui se passe aujourd'hui à Gaza.
04:33Enfin, on a aujourd'hui une guerre d'extermination qui se déroule sous nos yeux.
04:37Et on est censé ne pas la voir, on est censé faire comme s'il ne se passait rien.
04:40Donc, c'est tout ça qui, j'espère, conduira demain à ce qu'il y ait des millions de gens dans la rue pour dire non, ça suffit.
04:51Puisque vous parlez de Gaza, grève des dockers à Fosse-sur-Mer,
04:56qui refusent de charger dans un cargo des composants militaires en partance pour Israël.
05:02Là, vous appuyez cette grève, j'imagine.
05:03Je leur dis bravo.
05:05Vous leur dites bravo.
05:05Justement, ce que je leur dis et ce que je dis à tous les travailleurs,
05:09c'est que nous avons les moyens d'agir, en fait.
05:12Nous ne sommes pas voués à compter les points et à être spectateurs de ce que décident un Netanyahou, un Trump, un Xi Jinping ou un Poutine.
05:21Nous ne sommes pas voués à les regarder passivement.
05:24On a les moyens de faire beaucoup de choses, nous, les travailleurs.
05:28Parce qu'en effet, sans nous, il n'y a pas de livraison, il n'y a pas de cargaison, il n'y a pas de navire qui circule.
05:36Rien ne peut être fait sans nous et même pas les guerres.
05:39Donc, en effet, si on prend conscience de ce rôle qu'on a là dans la société,
05:43eh bien, on peut imposer par nous-mêmes beaucoup de choses.
05:47– Nathalie Arthaud, une enseignante a été suspendue à Sens, dans Lyon,
05:51pour avoir organisé un hommage aux victimes civiles.
05:55Gazaoui a la demande des élèves cet hommage.
05:58Des élèves volontaires sont restés dans la classe avant la sonnerie, de la récréation.
06:02D'autres sont sortis de la classe.
06:03« Le principe de neutralité s'impose aux enseignants », dit le rectorat.
06:07Des syndicats d'enseignants appellent à faire grève pour Gaza.
06:10Vous aussi ?
06:11– Ah mais je suis complètement d'accord et solidaire avec cette collègue.
06:14Et si j'avais des élèves qui me l'avaient demandé, je l'aurais fait moi-même.
06:17– Vous êtes enseignante ?
06:18Je suis enseignante, j'aurais fait, oui, 7 minutes de silence.
06:20Écoutez cette neutralité, mais c'est de la blague.
06:23C'est de la blague.
06:24Mais bien sûr, parce qu'on a un gouvernement qui va nous dire finalement,
06:29là, oui, vous allez faire une minute de silence pour telle ou telle victime.
06:34Là, non.
06:35Alors, il faut qu'on s'indigne en fonction de ce qui est tamponné, validé par notre gouvernement.
06:41Eh bien, moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
06:43– Mais vous appelez à la grève, vous appelez à la grève dans toutes les écoles,
06:47dans tous les établissements scolaires, pour Gaza ?
06:50– Nous avons un gouvernement qui est aujourd'hui complice de ce qui se passe
06:54et qui est, en effet, une politique génocidaire à Gaza.
06:58– Qui demande un gouvernement, qui demande la reconnaissance de l'État palestinien.
07:02– Ah bon ? Alors, Emmanuel Macron dit, attention, je vais bientôt faire une grande déclaration
07:08pour reconnaître l'État palestinien.
07:11mais au moment même où la possibilité physique, matérielle de cet État palestinien
07:17est en train de disparaître sous nos yeux.
07:20Mais c'est une farce, c'est une farce.
07:22– Est-ce que vous soutenez le Hamas ?
07:24– Absolument pas, absolument pas.
07:27Je dénonce une politique, et d'ailleurs une politique suicidaire,
07:30contre-productive du Hamas.
07:33Mais ce que je dénonce avant tout, c'est la politique d'oppression,
07:36de colonisation, d'apartheid que mène l'État palestinien depuis 77 ans maintenant
07:43et qui est responsable de ce qui se passe aujourd'hui,
07:46non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, au Liban.
07:50Vous savez, moi je pense que cette politique-là de Netanyahou,
07:54ce n'est pas une guerre contre le Hamas,
07:57c'est une guerre contre les Palestiniens.
07:59C'est une guerre d'extermination.
08:00ils utilisent l'arme de la faim aujourd'hui.
08:02Vous avez vu, les enfants qui n'ont que la peau sur les os,
08:05vous avez vu ce qui se passe aujourd'hui,
08:07quand il y a une distribution alimentaire,
08:09qu'on a 20, 30 morts, les gens se font tirer dessus.
08:12– Vous êtes anti-sioniste.
08:13– C'est une guerre contre les Palestiniens.
08:16Et je peux vous dire que cette politique-là, sioniste,
08:20cette politique sioniste en effet de Netanyahou,
08:22mais de tous les gouvernements qui ont précédé,
08:26c'est une politique qui est criminelle contre les Palestiniens,
08:29mais c'est une politique qui est suicidaire pour les Israéliens.
08:32– Est-ce que cet anti-sionisme n'est pas en partie responsable
08:36des actes antisémites qui se multiplient en France ?
08:39– Mais évidemment, non.
08:40Je pense et je suis convaincue que cette politique de sioniste
08:46qui consiste à expulser, qui consiste à faire partir,
08:51à se débarrasser en fait des Palestiniens,
08:53voilà, ça oblitaire le futur, l'avenir,
09:01y compris pour les Israéliens.
09:03Ils ne pourront pas construire un avenir de paix et de sécurité
09:08sur une montagne de cadavres.
09:10On ne fait pas la paix en remplissant les cimetières.
09:13La paix, la sécurité des Israéliens ne pourra être obtenue
09:19qu'en arrêtant ce massacre, qu'en arrêtant la colonisation,
09:22qu'en arrêtant la politique d'apartheid,
09:24qu'en reconnaissant l'égalité des droits avec les Palestiniens.
09:28Et moi, l'avenir que je vois dans cette région-là,
09:31c'est un avenir où bien sûr il y a la place pour ces deux peuples,
09:34mais aussi pour les Druzes, mais aussi pour les chrétiens.
09:36Mais ça veut dire la reconnaissance des droits de chaque peuple.
09:39Voilà, et c'est une fédération de tous les peuples du Moyen-Orient.
09:42– Est-ce que vous pensez qu'une certaine gauche,
09:45une partie de la gauche,
09:46une partie de la gauche est dans l'ambiguïté avec l'antisémitisme ?
09:53– Non mais moi…
09:54– Je vous le dis sincèrement.
09:55Je rappelle quand même que l'antisémitisme est né
09:58au sein du socialisme révolutionnaire.
10:03Il faut le rappeler.
10:05Vous le savez bien.
10:05C'était de l'anticapitalisme au départ.
10:08Pardon.
10:09– Et c'est une perspective qui a été très très vite combattue
10:13par justement les socialistes, les communistes, les révolutionnaires,
10:17parce qu'en fait dès qu'ils se sont rendus compte
10:19de ce que ça voulait dire sur le terrain,
10:21c'est-à-dire l'expulsion de paysans palestiniens
10:24et finalement la spoliation de leurs terres,
10:27de leurs moyens de vivre,
10:28un certain nombre ont vu que ce n'était pas une bonne direction
10:34et que finalement ça, ça allait conduire à des guerres sans fin.
10:37Vous savez, c'est pas…
10:38– Quand on dit « Ah oui, vous êtes antisémite »,
10:42mais il y a des générations entières d'intellectuels,
10:46de militants juifs qui ont dénoncé cette politique-là.
10:53– Enfin, l'antisémitisme est d'extrême droite comme d'extrême gauche,
10:57vous le savez bien, Nathalie Arthaud.
10:59– L'antisémitisme, c'est un combat
11:00qu'en effet les communistes révolutionnaires ont toujours mené.
11:04Vous savez, il y a un socialiste, Bebel,
11:06qui a dit « L'antisémitisme, c'est le socialisme des imbéciles ».
11:11– Alors il y a des imbéciles en France ?
11:13– Est-ce qu'il y a des imbéciles en France
11:16qui nourrissent le communautarisme
11:19et donc qui nourrissent une forme d'antisémitisme ?
11:22– Mais aujourd'hui, vous savez, vous avez une…
11:25Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
11:26Quelle est la campagne qui est menée du sommet de l'État ?
11:30C'est une campagne contre les étrangers,
11:33contre les immigrés, contre les musulmans.
11:36Tous les jours, on a droit à une petite mesure supplémentaire
11:40contre les musulmans, une proposition contre les étrangers.
11:43Et tous les jours, on nous explique que le danger, la menace, le problème,
11:47eh bien c'est celui qui vient d'ailleurs.
11:49C'est ça la campagne.
11:50Et évidemment, cette campagne raciste, qui est une campagne xénophobe,
11:54qu'est-ce qu'elle provoque ?
11:55Eh bien, elle provoque le rejet.
11:56Elle provoque le communautarisme.
11:58C'est cet engrenage.
12:00– Elle provoque le communautarisme.
12:01– Mais bien sûr, c'est cet engrenage-là.
12:02– Communautarisme qui est encouragé,
12:06flatté à des fins électorales,
12:08bien souvent, parfois par des partis politiques.
12:11Vous n'êtes pas naïve, Nathalie Arthaud.
12:14– Non mais…
12:15Vous savez que vous-même, vous êtes victime, on vous accuse d'islamophobie.
12:21Mais j'ai vu ça ! Vous êtes islamophobe ?
12:23– Bah écoutez, en tout cas, sûrement pas dans le sens de Retailleau, de Le Pen et de…
12:29– Non mais je ne vous parle pas de Retailleau-Lautel, Le Pen,
12:31ce n'est pas eux qui vous accusent d'islamophobie.
12:34– L'islamophobie, aujourd'hui, en effet, c'est cette campagne-là,
12:37cette campagne systématique.
12:38– Ce sont des militants, enfin…
12:39– Et vous savez, ce ne sont pas seulement des mots,
12:41ce ne sont pas seulement des mots, parce que quand vous avez un ministre de l'Intérieur
12:45qui, matin, au soir…
12:46qui semble mener une nouvelle croisade, en fait…
12:49– Nathalie Arthaud, je ne vous parle pas de ça,
12:51vous êtes en train d'éviter ma question, je ne vous parle pas de ça.
12:54– Moi, je le dénonce, je le combat, et je pense que cette campagne-là,
12:56elle tue, parce que je pense que le meurtre…
12:58– Oui, de Puget-sur-Argence, oui.
12:59– Oui, du Var et du Gard sont aussi le résultat de cette campagne-là.
13:03– Oui, mais Nathalie Arthaud, que disent ceux qui vous accusent d'islamophobie ?
13:07Pardon, vous les avez vus !
13:09– Mais c'est ridicule !
13:10– Que disent-ils ?
13:11Penser que critiquer le port d'un tissu permettra l'émancipation des femmes,
13:15c'est très con !
13:16– Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
13:18– Vous avez vu !
13:20– Oui, j'ai vu, écoutez, moi je ne suis absolument pas d'accord avec ça,
13:23mais en même temps, j'ai toujours dit que moi, effectivement,
13:27l'émancipation des femmes, c'était un combat fondamental pour nous, lutte ouvrière,
13:31que, évidemment, la liberté des femmes, leur droit de vivre en décidant de leur vie,
13:38sans avoir un tuteur, que ce soit un père, un frère ou un mari,
13:42et de s'émanciper, c'était une question fondamentale pour nous.
13:45Et nous avons toujours dit que les religions…
13:48– Quelles qu'elles soient ?
13:49– Quelles qu'elles soient, d'ailleurs, quelles qu'elles soient,
13:51que ce soit le judaïsme, que ce soit l'islam, que ce soit le christianisme,
13:56c'est un obstacle, parce que toutes ces religions,
13:59elles infériorisent les femmes et elles cherchent à les contrôler,
14:01à contrôler leur corps.
14:03– Dans toutes les religions, les femmes sont inférieures aux hommes ?
14:05– Bien sûr, absolument toutes, vous pouvez regarder dans les détails,
14:09elles n'ont pas accès aux mêmes droits que les hommes,
14:14et vous n'avez pas de curé-femme, par exemple, toujours pas,
14:19le pape, c'était forcément un homme, ça ne pouvait pas être une femme, évidemment,
14:23et puis, regardez, y compris leur combat par rapport à l'avortement,
14:26donc toutes les religions sont des obstacles,
14:28et ça, nous, nous le savons, des obstacles supplémentaires,
14:31parce que ce n'est pas le seul, c'est aussi, vous savez,
14:33la situation des femmes par rapport au travail, etc.
14:37Mais, en même temps, je ne suis pas dupe,
14:39quand un Attal ou quand un Retailleau explique…
14:42– Vous êtes favorable ou pas à l'interdiction du port du voile ?
14:44– Je suis absolument opposée à toute interdiction,
14:49parce que derrière tout ça…
14:50– À toute interdiction ?
14:50– À toute interdiction, à ces interdictions.
14:53– Même dans votre classe ?
14:54– Non, mais là, je ne suis pas pour remettre en cause cette loi-là,
14:58parce que je pense que…
14:59– C'est favorable à l'interdiction du port du voile dans les établissements scolaires.
15:03– C'est ce qui se passe aujourd'hui,
15:04et je trouve que c'est, en effet, quelque chose de très bien
15:07pour toutes les filles qui ont envie, justement,
15:10de s'émanciper, de faire leur propre choix, etc.
15:12– Vous avez des élèves contraintes de porter le voile ?
15:14– Est-ce que vous avez des élèves contraintes de porter le voile ?
15:16– Oui, ça existe, ça existe,
15:18et je suis fondamentalement de leur côté.
15:20Mais quand j'entends Attal et Retailleau dire « il faut interdire », etc.,
15:24je sais que ce n'est pas leur souci.
15:26Je sais que ça participe d'une campagne qui est nauséabonde,
15:29qui est dégoûtante pour stigmatiser les femmes musulmanes,
15:36pour stigmatiser l'islam, pour faire des amalgames, etc.
15:39Et cette campagne, encore une fois, je vous dis qu'elle est dangereuse,
15:42je la dénonce et je la combats.
15:44– Est-ce que les lois de la République,
15:47les lois de la démocratie, priment sur les lois religieuses ?
15:51– Mais, vous savez, tout ça, c'est des grands mots, les lois de la République.
15:54– Non, ce n'est pas des grands mots, c'est une réalité aussi.
15:57– Les lois de la République, c'est théoriquement liberté, égalité, fraternité.
16:02Vous pouvez me dire, où est l'égalité dans cette société ?
16:06Elle est où, l'égalité, quand on n'a pas d'argent,
16:08quand on ne peut pas se loger, quand on n'arrive pas à trouver un travail ?
16:11Et ça, c'est le cas de plein de femmes.
16:13Pourquoi il y a des femmes, y compris qui sont françaises,
16:18de souches, j'ai envie de dire, puisqu'on est obligé de parler comme ça maintenant,
16:22qui subissent la loi des hommes, qui sont même sous emprise,
16:26qui sont frappés et qui parfois sont tués par leur conjoint, par leur mari, etc.
16:31Pourquoi elles restent ?
16:32Pourquoi elles n'arrivent pas à se défendre ?
16:35Eh bien, parce que justement, elles sont prisonnières,
16:38parce qu'elles n'ont pas la possibilité de vivre de façon indépendante économiquement.
16:42Et cette loi-là de l'exploitation qui est au cœur de cette société de la République,
16:47comme vous dites, cette exploitation qui est vécue très durement par les femmes,
16:52eh bien, c'est une prison, c'est un piège.
16:54Et moi, c'est pour ça que je pense que le combat de l'émancipation des femmes,
16:58il doit d'abord commencer sur ce terrain-là,
17:00qu'elles aient le droit d'accéder à un travail,
17:02qu'elles puissent vivre dignement et qu'elles puissent choisir leur vie.
17:05Donc, c'est un combat de travailleuses et de travailleurs contre l'exploitation
17:08et aussi pour changer la société.
17:10On en revient à...
17:11Puisque vous parlez des femmes, comment se fait-il ?
17:14Moi, je me pose souvent la question,
17:16violence, saccage, pillage, après la victoire du Paris Saint-Germain,
17:20et en comparution, aucune femme, que des hommes.
17:22– C'est pas nouveau que la délinquance...
17:24– Non, mais oui, oui.
17:24– Voilà, enfin, franchement...
17:25– Oui, c'est pas nouveau, mais c'est pas nouveau.
17:27– On fait croire, on fait mine de découvrir...
17:28– Non, c'est pas nouveau, mais plus que jamais.
17:29Pardon, plus que jamais.
17:30– La délinquance, ça a toujours été ça.
17:32Mais encore une fois, moi, j'entends Retailleau parler de barbares,
17:37des sauvages, etc.
17:38Mais c'est le fruit de leur politique.
17:43– Mais qui est responsable ?
17:44– C'est le fruit de leur politique.
17:45– C'est pas le pilleur, ni celui qui saccage qui est responsable.
17:48– Mais quand vous avez un gouvernement qui abandonne...
17:50– Qui est responsable ?
17:51– Qui abandonne l'éducation nationale,
17:54qui abandonne la jeunesse de ces quartiers,
17:56qui laisse les jeunes dans leur jus,
18:00y compris qui les rejettent.
18:03– Donc ils ont de bonnes raisons.
18:04– Non, ce que je dis, c'est que la responsabilité,
18:07elle incombe d'abord et avant tout
18:09à un gouvernement, à un État qui n'est même pas capable
18:12de défendre l'existence de services publics
18:15dans les quartiers populaires,
18:17même pas capable de mettre en place des crèches
18:19pour permettre aux femmes, justement, d'avoir un boulot,
18:21pas capable de s'occuper de ces jeunes,
18:24de leur donner un avenir,
18:27des perspectives émancipatrices.
18:29Et ça, c'est de la responsabilité du gouvernement.
18:32Alors oui, je le dénonçais, leur politique.
18:34Et puis par ailleurs, d'ailleurs, j'ai envie de dire aussi autre chose.
18:37Moi, vous savez ces images-là,
18:40les trafics de drogue, ça me révolte.
18:42Parce que pour moi, c'est d'abord et avant tout
18:44un gâchis humain incroyable.
18:46C'est cette petite fraction,
18:48cette petite minorité de jeunes.
18:50Moi, j'en croise une partie.
18:52Et c'est des jeunes qui ont envie de vivre comme les autres,
18:56qui ont envie, effectivement, de profiter de la vie,
18:59de se construire un avenir,
19:00qui ont ces aspirations-là.
19:02Donc, pourquoi ils finissent là
19:05à être finalement des comportements asociaux ?
19:07Ils gagnent en une journée ce qu'ils gagneraient en un an.
19:10Mais parce que, voilà,
19:11la société, elle est faite comme ça aussi.
19:13La société, elle est faite comme ça.
19:15Et tous ceux qui leur disent,
19:16ah oui, il faut se conduire comme des honnêtes gens,
19:18il faut respecter la loi, etc., etc.,
19:20les retaillots, les leçons de morale, là.
19:24Déjà, qu'ils en fassent quelques-unes
19:26vis-à-vis de leurs propres amis.
19:27Sarkozy, Le Pen, Fillon,
19:33ils encombrent pas mal la justice,
19:35vous ne trouvez pas ?
19:36Ils encombrent pas mal les tribunaux.
19:38Et leurs leçons de morale, elles sont où, là ?
19:40M. Bayrou, qui n'a pas vu,
19:42il n'a pas vu,
19:43il n'a pas vu que pendant des décennies,
19:46les responsables de Notre-Dame de Bétharame
19:49s'est vissé.
19:49Il n'a pas vu.
19:50Il n'a pas vu ou il n'a pas voulu voir ?
19:52Ou pire, il a couvert.
19:55Et là, il n'y a pas de leçon de morale.
19:59L'exemple vient d'en haut.
20:01On a une société
20:02qui vous inculte à l'individualisme,
20:05le chacun pour soi,
20:06et qui nous dit
20:07« Mais ne regarde pas les autres,
20:08occupe-toi de toi.
20:09Ah, il y a des gens qui meurent dans la rue.
20:11C'est comme ça, c'est la vie. »
20:13Ah ben, vous croyez ?
20:14Ces jeunes,
20:15ils sont le reflet de tout ça aussi.
20:16Ils sont le reflet de tout ça.
20:17Donc, moi, j'en ai un petit peu marre
20:20qu'on s'attaque comme ça à cette jeunesse.
20:23Et cette jeunesse,
20:24moi, je travaille avec,
20:25et elle a plein d'envie, justement.
20:29Anecdotique,
20:30mais ça fait une petite polémique,
20:32cette fameuse affiche de la Gay Pride,
20:35vous l'avez vue ?
20:36Non, j'ai juste entrevu là, ce matin.
20:39Vous savez, on fait dire tout et n'importe quoi.
20:41Non, c'est pas en fait dire.
20:43Une femme voilée sur l'affiche,
20:46les couleurs du drapeau palestinien,
20:48on fait pas...
20:49Non, non, non.
20:51Femme voilée sur une affiche de la Gay Pride,
20:53alors que dans les pays musulmans,
20:55les homosexuels sont non seulement bannis,
20:59parfois torturés et même tués.
21:02Oui, bah écoutez,
21:03ils ont fait l'affiche comme ça,
21:07bon, bah voilà, c'est à eux de...
21:09Non, mais il y a, encore une fois,
21:10il y a beaucoup de combats à mener dans la société.
21:13Est-ce que pas tout est...
21:14Tout n'est-il pas récupéré à tort, parfois ?
21:17Et est-ce que c'est pas contre-productif,
21:21alors que la Gay Pride s'est faite pour aider,
21:24pour aider ceux qui sont homosexuels,
21:27hommes, femmes, enfin bon...
21:28Non, mais contre-productif, je sais pas.
21:30Moi, je...
21:32Tous les matins, franchement, je me réveille
21:34en me demandant combien y aura-t-il de morts de plus à Gaza.
21:37Vous écoutez la radio le matin, vous réveillez ?
21:39Oui, j'écoute la radio.
21:40Et tous les matins, je me pose cette question-là.
21:42Et tous les matins, je me demande,
21:43je me demande, mais comment font-ils pour...
21:45Voilà, je me demande combien y aura de morts de plus en Ukraine,
21:47combien y aura de morts laissées à Port-au-Prince
21:51par les gangs armés, tous les matins.
21:53Donc, et ça, si vous voulez que les gens se disent,
21:58mais ça fait partie de notre combat,
22:00on doit le porter, on ne peut pas l'accepter.
22:02Moi, ma conviction de communiste, révolutionnaire, internationaliste,
22:05c'est que l'humanité, elle est une et indivisible.
22:09Et que les souffrances, les guerres, la misère,
22:12bien sûr qu'elles doivent nous révolter de partout,
22:15et que ça doit faire partie du combat quotidien de chacun.
22:18Et c'est la raison pour laquelle je pense que c'est pas tel ou tel dirigeant
22:22qui déconne.
22:23C'est qu'on est dans un système capitaliste
22:25qui mène à ça, qui mène à ça,
22:28qui mène à dresser les peuples les uns contre les autres,
22:31qui mène à ces guerres économiques,
22:32et que j'en reviens au cœur même de notre système.
22:35Les hommes sont le produit de ce système,
22:37et ce système capitaliste, il faut le changer,
22:39et c'est comme ça qu'on inventera,
22:40et qu'on construira une autre humanité, j'en suis convaincue.
22:43Nathalie Arthaud, merci, il est 8h57.
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