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  • 05/06/2025
En 1979, Ridley Scott rebat les cartes du film de genre avec "Alien". Retraçant sa genèse et les coulisses de son tournage, ce documentaire met en lumière les audaces artistiques qui en ont fait la matrice d’une franchise devenue culte.

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00:00En mai 1979, une vague de terreur s'abat sur les salles de cinéma américaines.
00:16Dans la salle, les gens criaient. Ils faisaient des bonds sur leur siège.
00:21Une femme a failli vomir. Elle a quitté la salle.
00:31Ce film dont tout le monde parle, c'est Alien, le huitième passager.
00:35Entre science-fiction et horreur, Alien fait le pari de toucher le grand public, du jamais vu.
00:41L'idée est pourtant simple. Un vaisseau se pose sur une planète inconnue.
00:45Un monstre indestructible s'introduit à bord et décime un à un tous les membres de l'équipage.
00:53Derrière la caméra, Ridley Scott fait son entrée dans l'histoire du cinéma
00:57en créant un univers sombre et menaçant.
01:03On peut parler d'un véritable chef-d'oeuvre.
01:06Le réalisateur anglais vint donner vie à un monstre à la double mâchoirie conique, le xénomorphe,
01:11mais aussi au lieutenant Ripley, une héroïne qui manie le lance-flammes comme personne,
01:16jouée par une nouvelle venue, Sigourney Weaver.
01:18Des séries d'animation, au manga, des jeux d'arcade à la 3D en passant par la publicité.
01:38On ne compte plus les références directes de la pop culture à cette oeuvre majeure.
01:42Encensé par les fans, Alien est aussi le point de départ d'une franchise qui n'a de cesse de s'enrichir.
01:51C'est surréaliste de penser qu'un jour j'aurais pu en faire un, quoi.
01:56Plus de 45 ans après sa sortie, Alien est devenu un classique du cinéma sans cesse revisité.
02:04Alien a pris tout le monde de court, y compris ses créateurs.
02:09Personne n'était préparé à un film pareil.
02:26Juillet 1975.
02:28Aux Etats-Unis, l'industrie du cinéma est en train de vivre une véritable révolution.
02:33Jusque-là, les salles obscures sont désertées en été.
02:38Mais la sortie des Dents de la Mer du jeune Steven Spielberg
02:41va donner le coup d'envoi d'un nouveau type de film, les blockbusters.
02:50Grâce à une campagne de pub massive et une sortie quasi simultanée dans toutes les salles du pays,
02:56cette histoire de grand requin blanc va s'afficher partout.
02:59En 1977, George Lucas enfonce le clou grâce à sa guerre des étoiles.
03:11Avec ses personnages aujourd'hui iconiques qui fédèrent tous les publics,
03:14le film explose le box-office, mais génère aussi des revenus stratosphériques
03:19en popularisant figurines et autres produits dérivés à grand renfort de pub télé.
03:23En deux années seulement, les studios d'Hollywood font un constat.
03:35Les films d'horreur et de science-fiction, genre jusque-là sous-estimés,
03:39peuvent rapporter gros, très gros.
03:41La guerre des étoiles a eu un tel succès que tout le monde à Hollywood voulait sa part du gâteau.
03:48Parmi toutes les galaxies, il doit bien y en avoir une pour nous.
03:51La Fox s'est dit, il nous faut un film d'extraterrestres, un film qui se passe dans l'espace.
03:58La science-fiction avait brusquement le vent en poupe, car elle pouvait rapporter gros.
04:02Les dents de la mer venaient de sortir, tout comme Massacre à la tronçonneuse,
04:07un film d'horreur réalisé avec trois bouts de ficelle qui avait rapporté énormément d'argent parce qu'il était choquant.
04:13Les studios prenaient conscience que les films de genre avaient du bon.
04:16Faire peur, choquer, c'était vendeur.
04:22C'est dans ce contexte que 20th Century Fox va lancer un film qui coche toutes les cases.
04:27Faire peur, comme dans les dents de la mer, et transporter les spectateurs dans l'espace, comme dans la guerre des étoiles.
04:35Gage de succès sur le papier, le bien nommé Alien, étranger en anglais, n'a pourtant rien d'un film fédérateur.
04:43A l'image de son trailer énigmatique, le public va découvrir un film sombre et radical au slogan implacable
04:50« Dans l'espace, personne ne vous entend crier ».
04:55Pour moi, Alien avait un slogan parfait.
04:58« Ça vous prend aux tripes parce que c'est vrai. Dans l'espace, on ne peut pas appeler au secours.
05:02Personne ne peut venir vous sauver puisqu'il n'y a personne. »
05:05« Prenez un groupe de gens, enfermez-les dans un lieu clos dont on peut s'échapper et commencez à les tuer un par un et vous avez le parfait scénario.
05:15C'est plus de l'horreur psychologique, mais ça reste de l'horreur. »
05:19L'horreur, le public va la ressentir dès les premières images du film en étant plongé dans le Nostromo, un vaisseau spatial aux aires de maisons hantées.
05:27« Ce premier travelling dans ce décor aux allures de vaisseaux fantômes apparemment vides, mais toujours opérationnels, a un truc qui cloche.
05:49Cette espèce de dérive, tout ça, ça vous donne la chair de poule. »
05:56Avec son design industriel, l'intérieur du vaisseau apparaît comme vieux et usé.
06:03L'environnement est brut et hostile, parfaitement propice à l'angoisse.
06:08« On n'est pas dans un univers hyper lumineux, hyper blanc.
06:11C'est pas du high-tech, c'est du low-tech, c'est-à-dire tout est érouillé.
06:16Cet esthétisme-là, on la connaît puisqu'on pourrait la rencontrer aujourd'hui sur une plateforme en mer, par exemple,
06:22ou sur un cargo, mais moins sur un vaisseau spatial.
06:26On n'avait jamais vu ça, quoi. »
06:28Dans Alien, la vedette du film, c'est le Nostromo, le vaisseau lui-même.
06:33Or, il n'a pas l'air en très bon état.
06:35Et ça, c'est terrifiant parce que vous êtes à des millions de kilomètres de chez vous.
06:39Pouvez-vous compter sur l'engin censé vous protéger ?
06:42« On se croirait presque dans la jungle.
06:45Ce genre d'atmosphère, il fait chaud et c'est moite.
06:51On capte des bruits, l'humidité est palpable.
06:55L'atmosphère fait froid dans le dos.
06:59On n'avait jamais vu ça dans un film de science-fiction.
07:02C'était plutôt un genre cantonné au drive-in des années 1950. »
07:06Jusqu'alors, les films mettent en scène de simples soucoupes volantes,
07:15des intérieurs de vaisseaux qui ressemblent à d'impeccables scènes de théâtre
07:18et des accessoires tous au vraisemblable.
07:27Pour les cinéphiles, il y a pourtant eu en 1968
07:31« 2001, l'Odyssée de l'espace » de Stanley Kubrick
07:34qui a redéfini les codes du genre.
07:38En plein boom de la conquête spatiale,
07:40le réalisateur a consulté la NASA
07:42pour étudier les effets de la gravité
07:44et créer les décors de son film.
07:48Avec Kubrick, pour la première fois à l'écran,
07:54la science-fiction semble crédible et fonctionnelle.
08:00C'est ce chef-d'œuvre de réalisme
08:02qui va inspirer Ridley Scott,
08:04le réalisateur choisi par le studio
08:06pour mettre en image Alien.
08:10Ce jeune britannique venu de la publicité
08:12vient de remporter le prix de la première œuvre à Cannes
08:15avec les duelistes.
08:18L'image est léchée.
08:22Les combats saisissants de réalisme.
08:26Un véritable coup de maître.
08:34Ridley Scott fait de la fiction aux allures de documentaires
08:37et il va réussir à rendre le futur
08:39aussi vraisemblable que le passé.
08:42Ridley a commencé par me dire
08:44« Je veux un camion militaire dans l'espace ».
08:46Il n'avait aucune référence
08:47et il ne pouvait pas me dire
08:49« Il doit être comme ci ou comme ça ».
08:52Tout partait de son imaginaire,
08:54de sa vision.
08:57Ridley Scott fait alors construire
08:58dans les studios londoniens de Shepperton
09:00un véritable vaisseau
09:02au lieu des plateaux de cinéma ouverts.
09:06Il y avait un trou comme ça
09:07pour entrer dans le vaisseau.
09:10Avec ses couloirs mal éclairés
09:12et ses plafonds bas,
09:13le Nostromo a des allures de prison.
09:15Les acteurs y sont comme pris au piège.
09:17On se sentait claustrophobe
09:30et on avait l'impression
09:32d'être enfermé dans un labyrinthe
09:35avec des couloirs communiquants.
09:39J'avais l'impression
09:40d'être à l'intérieur
09:41d'un gigantesque aspirateur.
09:45Tout était tellement sombre
09:47et tellement grand
09:48qu'on tournait sur un plateau immense.
09:51Le plus grand du pays
09:52et même du monde à l'époque.
09:56Il faisait si noir et sombre.
10:03Ces acteurs,
10:04Ridley Scott les a choisis avec soin.
10:07Pour camper ses camionneurs de l'espace,
10:09il réunit un casting anglo-américain.
10:11Mais si la plupart des comédiens
10:17ont fait leur preuve,
10:18aucun n'a un statut de star.
10:21On n'a pas affaire à des personnages.
10:24Ridley Scott n'a pas pris les pin-up
10:25ou les beaux-gosses habituels.
10:28Il a choisi des acteurs
10:29qui ont l'air absolument crédibles.
10:30Ce ne sont pas des chevaliers
10:34comme dans la Gare des Étoiles.
10:35Ils ne sont pas cools.
10:37Ils sont aux antipodes
10:39des astronautes de la NASA de l'époque
10:40qui sont des scientifiques
10:42purs et durs,
10:43envoyés dans l'espace.
10:45L'équipage du Nostromo
10:46n'a rien d'héroïque.
10:49Ce sont des gens ordinaires,
10:51des camionneurs de l'espace.
10:52Quand on les voit pour la première fois,
10:55ils n'arrêtent pas de se chambrer
10:56et de se plaindre de leur salaire.
10:58Personne n'est très à l'aise
10:59et ne semble beaucoup s'apprécier.
11:13Ce qui est intéressant,
11:15c'est qu'ils ont eu du mal
11:16à trouver Ripley.
11:17Tous les autres acteurs
11:18étaient déjà choisis.
11:20Les décors étaient en construction
11:21en Grande-Bretagne.
11:22Les studios s'impatientaient.
11:23Alors qui va jouer Ripley ?
11:25Mais Ridley Scott savait
11:26à quoi elle devait ressembler.
11:28ce qu'elle devait dégager.
11:29Je la reconnaîtrai, disait-il.
11:32L'attention de Ridley Scott
11:33pour le rôle du lieutenant Ripley
11:35se porte sur Sigourney Weaver,
11:3729 ans.
11:38Un choix audacieux
11:39pour un rôle principal.
11:42Si elle a fait ses preuves
11:43sur les planches de Broadway,
11:45la comédienne n'a fait
11:46qu'une apparition express au cinéma
11:47dans Annie Hall de Woody Allen.
11:50Moins de 10 secondes,
11:51de loin et sans dialogue.
11:53Pas de quoi crever l'écran.
11:55Ridley m'a dit
11:56« Il faut que je lui fasse faire
11:57un essai.
11:58Tu pourrais construire
11:59un bout de décor
12:00pour que ce soit plus crédible. »
12:02Sigourney faisait ses débuts.
12:15Les autres acteurs
12:15avaient déjà pas mal tourné
12:16contrairement à elle.
12:18Je lui ai simplement dit
12:19« Ne change rien.
12:22Tu es parfaitement crédible
12:23pour le rôle.
12:24Reste comme tu es. »
12:26Avec 7 comédiens,
12:28le casting est complet
12:29ou presque.
12:30Car le huitième passager,
12:32l'alien, lui,
12:34reste à trouver.
12:34« I was very worried
12:35about the idea
12:36of doing what
12:37is a monster, actually.
12:39It's a monster.
12:41And I've always before
12:42thought of film monsters
12:44as usually not being too good,
12:45you know.
12:47A man with 14 eyes
12:48with 17 legs, you know. »
12:55Ridley Scott savait
12:58que s'il ratait son monstre,
12:59si son alien n'était pas parfait,
13:01tout tomberait à l'eau.
13:02Il serait la risée
13:03de tous les spectateurs
13:04du pays.
13:06L'homme qui va éviter
13:07à Ridley Scott
13:08d'être humilié,
13:09c'est lui.
13:10L'artiste Hans Rudy
13:12ou H.R. Giger.
13:15Personnage quelque peu torturé,
13:17le Suisse est apprécié
13:18du milieu de l'art
13:19surréaliste et underground.
13:26Réalisé à l'aérographe,
13:28ses œuvres ne ressemblent
13:29à aucune autre,
13:30à tel point qu'il a dû
13:31définir lui-même son art.
13:33« J'appelle biomechanoïde,
13:36ça veut dire biologique
13:38et puis mécanique,
13:40une mixture,
13:41c'est un peu dans la direction
13:43de l'art nouveau. »
13:47Mais c'est surtout
13:48leur érotisme cru et déviant
13:50qui rendent ses œuvres morbides
13:52et dérangeantes à souhait.
13:53« Peut-être pour les autres
13:56gens, c'est provoquant,
13:57mais pas pour moi.
14:00Ce, c'est pour me délibrer. »
14:05Je crois qu'inconsciemment,
14:07il cherche à toucher
14:09tous ces instincts primaires
14:10qui existent en nous.
14:12La reproduction,
14:13ce mélange de sexe
14:14et de violence
14:15qui nous habitent.
14:16En 1977,
14:22il vient de publier
14:23Necronomicon,
14:25un recueil de ses œuvres
14:26qui dégage une atmosphère
14:27de terreur et d'étrangeté.
14:29« J'ai vu une illustration
14:34de la livre de Giga,
14:36qui j'ai pensé
14:37vraiment, vraiment remarquable.
14:40Et ça a été
14:41le prototype
14:42pour l'ilien.
14:51Donc,
14:52la première chose
14:52qu'on fait
14:52c'est que nous avons
14:53à Zurich
14:54et j'ai vu Giga.
14:56Rencontrer Hans-Rudy Giga
15:00est toujours
15:01un événement en soi.
15:02Et quand Ridley Scott
15:03arrive chez l'artiste,
15:05il découvre un environnement
15:06aussi sombre
15:07que ses peintures.
15:09« Ridley m'a raconté
15:11que Giga avait gardé
15:12les crânes
15:12de ses petites amies décédées
15:14qu'il exposait
15:15sur les colonnes
15:15de son lit.
15:19Du Giga tout craché.
15:22Il était charmant,
15:24absolument charmant.
15:26Mais il avait
15:27un côté tordu.
15:28Avec lui,
15:29tout était sexuel.
15:31Vous n'avez qu'à regarder
15:32ses œuvres,
15:33ça saute aux yeux.
15:35Il y avait des moments
15:36où ça devenait
15:36franchement bizarre.
15:41Convaincu par Ridley Scott,
15:43le très solitaire
15:44Giga qui n'a jamais
15:45travaillé pour le cinéma,
15:47rejoint l'équipe
15:48installée à Londres.
15:51Responsable
15:51de la création
15:52du monstre adulte,
15:53il prend aussi en charge
15:54son évolution
15:55et son environnement.
15:59Je lui ai dit
16:00« Giga,
16:01de quoi tu as besoin ? »
16:03Et il m'a dit
16:03« Il me faut des eaux,
16:05Roger,
16:05des eaux.
16:06Par chance,
16:06je savais où en trouver. »
16:09« Il sculptait à l'argile
16:11tous les paysages. »
16:15C'est en partie
16:16avec des eaux humains
16:17que l'artiste s'attelle
16:18à créer le dérélite,
16:20le vaisseau abandonné
16:22que découvre l'équipage
16:23du Nostromo
16:23lors de son arrêt forcé.
16:26Un des moments
16:26les plus saisissants,
16:27c'est quand ils sortent
16:28parce qu'il y a eu
16:28le signal donné.
16:29« C'est très bizarre. »
16:32Et on voit ce vaisseau
16:34et on pénètre à l'intérieur.
16:39On a vraiment l'impression
16:40d'être dans une cage thoracique
16:41un peu.
16:42Et là,
16:42on ne sait pas
16:43si c'est un truc vivant,
16:44parce qu'on dirait
16:45des os,
16:45on dirait des asquelettes.
16:47Et ça,
16:49c'est une idée géniale,
16:50enfin,
16:50c'est tout l'univers de Giger,
16:52de mélanger l'organique
16:53et le mécanique
16:54et quand il y a
16:55cette espèce de personnage géant
16:56sur cette espèce de siège
16:58et tout,
16:58c'est pareil,
16:58on ne sait plus où on est,
16:59on n'avait jamais vu ça, quoi.
17:03Ils entrent dans le dérélite
17:04qui est comme un organisme vivant
17:06et trouvent des oeufs.
17:11Il semble avoir une vie
17:13organique.
17:14Les oeufs ont une grande valeur
17:17symbolique dans notre culture.
17:19Ils sont le symbole même
17:21de la fertilité.
17:22Mais cet oeuf est craquelé
17:23et luisant.
17:24Il contient quelque chose
17:25d'inconnu.
17:26Sauf qu'on sait ce qu'est un oeuf,
17:27n'est-ce pas ?
17:28Et que potentiellement,
17:30quelque chose peut en sortir.
17:41Première scène choc du film,
17:42la rencontre avec le facehugger,
17:45l'agrippeur de visage en français,
17:47correspond aussi au début
17:48du cycle de l'alien.
17:50Forme parasitaire,
17:52il ne se contente pas
17:53de s'accrocher,
17:54il dépose une larve
17:56à l'intérieur de sa victime.
17:58L'alien s'introduit
18:08dans le corps d'un humain
18:09pour ensuite s'introduire
18:10dans le vaisseau.
18:11Et une fois dedans,
18:12il agit comme un parasite.
18:14Toutes ces strates
18:15viennent se superposer.
18:16L'invasion,
18:17la contamination,
18:18la reproduction.
18:19Cette idée terrifiante
18:24d'extraterrestres parasites
18:26est tout droit sortie
18:27de l'imagination fertile
18:28du scénariste Dan O'Bannon.
18:31Bien connu des amateurs
18:32de science-fiction,
18:34il s'est fait remarquer
18:34avec Dark Star,
18:36co-écrit en 1974
18:37avec le futur maître
18:39du cinéma d'horreur,
18:41John Carpenter.
18:41Tout ça est sorti
18:44du cerveau de Dan O'Bannon.
18:46C'était quelqu'un
18:47qui vivait dans le noir
18:48et tapissait
18:49ses fenêtres de journaux.
18:53Il fumait cigarette
18:55sur cigarette
18:55en buvant du Coca-Cola.
18:57C'est tout ce qui l'incurgitait.
18:58C'est sûrement
18:59ce qui stimulait
19:00sa créativité.
19:02C'est son foie
19:03qui devait produire
19:04tous ces cauchemars.
19:07Il faut préciser
19:09que Dan O'Bannon
19:10souffrait de la maladie
19:11de Crohn.
19:11une inflammation
19:12du tube digestif.
19:14Donc les troubles digestifs,
19:15les douleurs à l'estomac,
19:16il connaissait ça par cœur
19:18et je pense
19:19que ça vient de là.
19:23Ce sont ces affreuses
19:25douleurs abdominales
19:26qui vont donner naissance
19:27à une des scènes
19:28les plus traumatisantes
19:29du cinéma.
19:30Personne ne peut regarder
19:45cette scène
19:46sans faire ça
19:46pour retenir
19:47le monstre
19:47à l'intérieur.
19:49On est comme programmés
19:50pour détecter
19:51les maladies
19:51ou les choses
19:52qui sont à l'intérieur
19:53de nous.
19:54Notre corps
19:54et notre cerveau
19:55sont configurés
19:56pour s'en débarrasser.
19:57Là, ça lui déchire
19:59les entrailles
19:59et en même temps,
20:01il donne naissance
20:01à une créature.
20:02C'est une scène
20:03d'accouchement extraordinaire.
20:06On se représente
20:07le corps de l'homme
20:08comme fermé
20:09par opposition
20:09à celui de la femme
20:10qui est ouvert
20:11et qui peut enfanter.
20:12Ici, on déconstruit
20:13le corps masculin
20:14en lui déchirant
20:15littéralement le ventre
20:16et c'est un moment
20:17terrifiant.
20:19Quelles sont
20:20les plus grandes peurs
20:21de l'être humain ?
20:21L'une d'entre elles
20:22est le cancer,
20:23une tumeur
20:24qui grossit
20:25à l'intérieur de vous.
20:28Il y a quelque chose
20:29de viscéral
20:30dans cette peur.
20:32Et ça,
20:34c'était une idée
20:34totalement révolutionnaire
20:36au cinéma.
20:36Si cette scène clé
20:41est aussi efficace,
20:43c'est qu'elle est
20:43d'un réalisme cru.
20:45Ridley Scott garde
20:46sa réalisation secrète
20:47jusqu'au bout.
20:50Il ne veut pas
20:51diriger ses acteurs
20:52mais capturer
20:53leurs réactions.
20:55Quand ils nous ont fait
20:56venir sur le plateau,
20:58tout était recouvert
20:59de plastique.
21:02Tout le monde
21:02portait un ciré.
21:03Bon sang.
21:07Mais qu'est-ce
21:08qui se passe ici ?
21:09Pas d'effets spéciaux
21:12numériques à l'époque.
21:14L'équipe des trucages
21:15recourt aux faits maison
21:16pour donner vie
21:17au chestburster,
21:19le déchireur de poitrine
21:20en français.
21:21La marionnette articulée
21:23est attachée
21:24sous le faux torse
21:25de l'acteur John Hurt,
21:26prête à être expulsée
21:28par un technicien
21:29à travers une ouverture
21:30dans la chemise.
21:33préparer des grands sauts
21:34remplis d'abats.
21:36Quand je suis arrivée
21:37sur le plateau,
21:39j'ai tout de suite
21:39eu à haut le cœur.
21:40C'était horrible.
21:41Il y avait quatre caméras.
21:45Chacune devait filmer
21:47nos premières réactions.
21:49La tension sur le plateau
21:53était hallucinante.
21:55Au moment où la bête
21:56a surgi,
21:57j'ai reçu un jet de sang
21:58en pleine figure.
21:59« Je suis tombée en arrière,
22:02mais comme il filmait toujours,
22:03je ne suis vite relevée
22:04pour revenir dans le cadre. »
22:08A partir de là,
22:25le film bascule dans l'horreur.
22:26On ne s'en mettra pas
22:27de cette scène du chestburster.
22:29On restera en haleine
22:30tout le reste du film.
22:32Et c'est précisément
22:33le but de Ridley Scott.
22:34Une fois échappée
22:36dans les coursives,
22:37la créature va opérer sa mue
22:39et atteindre en quelques heures
22:41sa forme adulte.
22:46Pour interpréter
22:48ce xénomorphe grandeur nature,
22:50Ridley Scott a engagé
22:51Bollajib Adejo,
22:53un jeune nigérian
22:54de plus de deux mètres.
22:56C'est lui qui se glisse
22:58dans la peau de la bête
22:59réalisée par Giger.
23:01« Il y avait une chose
23:01qui était extrêmement impressionnante,
23:03c'est qu'on le voit à peine,
23:04l'alien. »
23:07Ridley Scott
23:09utilise la lumière
23:10et toute une ambiance
23:11pour le masquer.
23:12En partie pour laisser
23:13notre imagination
23:14faire le boulot.
23:16On pense à la scène
23:16où Dallas est dans
23:17les gaines d'aération.
23:19On alterne entre plans
23:20sur le détecteur de mouvement
23:21sur Dallas
23:22et plans sur l'équipe
23:24qui suit sa progression.
23:25« Il y a un signe
23:26qui suit sa progression. »
23:31Et là,
23:40flash sur l'alien
23:41et ça coupe.
23:42L'écran se met
23:43à grésiller
23:43et nous à cogiter.
23:45Que s'est-il passé ?
23:46Où est-il parti ?
23:47Avec quelques plans
23:49dévoilant ses griffes,
23:50sa double mâchoire
23:51et sa queue harpon
23:52et une présence
23:53de quatre minutes
23:54au total à l'écran,
23:55le xénomorphe
23:56devient pourtant
23:57le monstre
23:58le plus terrifiant
23:59du cinéma.
23:59L'idée d'un extraterrestre
24:05hostile
24:05était assez révolutionnaire.
24:08Bien sûr,
24:09il y avait déjà eu
24:09des films montrant
24:10des invasions
24:11d'extraterrestres.
24:12C'était dans l'ère du temps.
24:14Mais dans la guerre
24:15des étoiles,
24:16il restait plutôt gentillé.
24:20Et dans Rencontre
24:21du troisième type
24:21de Spielberg,
24:22ils étaient inoffensifs,
24:23voire carrément angéliques.
24:25La rencontre
24:30avec les humains
24:30se passait à merveille.
24:32Mais là,
24:32c'était un virage
24:33à 180 degrés.
24:34Le xénomorphe
24:39est une créature
24:54contre laquelle
24:54on ne peut rien faire.
24:56Attaque-le.
24:57Super.
24:58Il saigne de l'acide
24:59qui va détruire
25:00le vaisseau
25:00et tuer les passagers.
25:01Il se fiche
25:07de savoir
25:08qui on est
25:08et où on va.
25:09Il se fiche
25:10de nous,
25:11point barre.
25:11Tout ce qu'il veut,
25:12c'est nous manger.
25:14Avec ce tueur
25:15en série indestructible
25:17à bord,
25:17le film bascule
25:18dans l'horreur pure.
25:22Tout le monde
25:22se pose désormais
25:23la question
25:24qui survivra
25:25et que restera-t-il d'eux ?
25:27Comme le dit si bien
25:28le film référence
25:28de l'époque.
25:29Ridley Scott a dit
25:32« Je veux faire un film
25:33comme Massacre à la tronçonneuse,
25:35aussi intense et violent,
25:37mais de science-fiction. »
25:40Les premières victimes
25:41sont celles
25:41à qui on s'attache
25:42habituellement
25:42et qui incarnent
25:43les héros classiques
25:44du cinéma.
25:45C'est John Hurt
25:50qu'on voit en premier
25:51quand l'équipage
25:52du Nostromo se réveille.
25:53Le film prend son temps
25:54pour nous le montrer.
25:55C'est le premier être humain
25:56à qui on s'identifie.
25:58Il nous apparaît
25:59nu et vulnérable.
26:00Si on voit le film
26:01pour la première fois,
26:02on pense qu'il est le héros.
26:06Mais c'est lui
26:07qui meurt en premier
26:08et d'une façon hyper violente
26:10et absolument horrible.
26:11On pensait voir un film
26:12où ce gars
26:12allait être épargné,
26:14mais pas du tout.
26:14« Il y a quelque chose
26:17de très progressiste
26:19dans Alien.
26:20Je ne pense pas
26:21que les auteurs
26:22en aient vraiment
26:22eu conscience à l'époque.
26:24Mais pour une fois,
26:26ce ne sont pas
26:27les mecs blancs
26:28qui vont s'en sortir. »
26:31Ceux qui survivront
26:32le plus longtemps
26:33sont un ouvrier noir
26:35et deux femmes.
26:37Alien dynamite donc
26:38tous les codes narratifs
26:39traditionnels du genre.
26:42Et c'est Ripley
26:42qui devient la capitaine
26:44du cargo.
26:45C'est drôle
26:46de voir comment
26:46le personnage
26:47de Ripley s'affirme.
26:48Sa première grande scène,
26:49c'est quand elle dit
26:50« On ne peut pas
26:50laisser John Hurt
26:51remonter à bord. »
26:53Tout est fait pour qu'on se dise
27:10« Elle est casse-pieds,
27:12cette Ripley.
27:13Elle est trop rigide.
27:14J'aime bien John Hurt.
27:16Laisse-le rentrer.
27:17Tout ira bien,
27:17enfin.
27:18mais il faut que quelqu'un
27:19fasse preuve d'autorité
27:21et les autres
27:21en sont incapables. »
27:23Pour les scénaristes,
27:26c'est évidemment un moyen
27:27de faire diversion.
27:29Ça leur permettra ensuite
27:30de montrer qu'elle avait raison.
27:32Vous voyez,
27:33c'est elle qu'il fallait écouter.
27:34Elle savait ce qu'il fallait faire.
27:35Ça permet aux spectateurs
27:38de comprendre
27:39que même si le vaisseau
27:40est commandé par ce gars-là,
27:42c'est cette fille
27:43qui maîtrise la situation.
27:46Elle fait ce que ferait
27:47n'importe quel commandant
27:48dans sa situation.
27:50Mais je trouvais ça formidable
27:51que ce soit une femme.
27:52À l'époque,
28:05la représentation des femmes
28:07dans la science-fiction
28:07était plutôt conventionnelle,
28:09même si elles faisaient
28:09partie de l'équipage.
28:12En général,
28:12elles servaient le café
28:13ou étaient reléguées
28:14à des rôles secondaires.
28:16On ne s'intéressait
28:18qu'aux hommes astronautes.
28:19Les femmes, elles,
28:20ne faisaient pas partie
28:20du tableau.
28:22Il y a pourtant eu
28:23une exception
28:24deux ans avant Ripley.
28:26La princesse Leia
28:27dans La Guerre des Étoiles,
28:28interprétée par Carrie Fisher,
28:30a amorcé le virage
28:31en montrant qu'une femme
28:32pouvait très bien
28:33prendre les choses en main.
28:48La princesse Leia
28:49n'a pas froid aux yeux.
28:51Elle n'hésite pas
28:51à prendre les armes
28:52dans le premier opus.
28:54Mais ça reste une princesse.
28:56Et dans le reste
28:57de la saga,
28:58elle est reléguée
28:59à un rôle
28:59quelque peu secondaire.
29:04Il y avait donc eu
29:05un précédent.
29:05Mais là,
29:06ça n'a rien à voir.
29:08Ripley est lieutenant
29:08sur le Nostromo.
29:10Elle est clairement
29:10l'égale des hommes.
29:11Et ça,
29:12c'était radicalement nouveau
29:13pour l'époque.
29:14Si c'est nouveau,
29:19c'est peut-être aussi
29:19parce que dans le script
29:20original de Dan O'Bannon,
29:22aucun des rôles
29:23n'était genré.
29:24Ce sont les producteurs
29:25Walter Hill et David Geiler
29:27qui ont pris la décision
29:28de faire de Ripley
29:29un personnage féminin.
29:30A cette époque,
29:48il était totalement inconcevable
29:50qu'une femme puisse
29:50être l'héroïne d'un film.
29:53Cette idée rendait donc
29:54le scénario d'Alien
29:55d'autant plus intéressant.
29:58Le genre n'a pas vraiment
29:59d'importance dans ce vaisseau.
30:01Tout le monde porte
30:01à peu près la même tenue
30:02et se traite à peu près
30:03de la même façon.
30:05En revanche,
30:06ce qui est notable
30:07dans Alien,
30:08c'est que la vraie hiérarchisation
30:10se fait entre les classes sociales.
30:12Il y a les hauts gradés,
30:14ceux qui commandent,
30:15et puis en bas de l'échelle,
30:16ceux qui font le sale boulot
30:17et qui disent
30:18« Est-ce qu'on pourrait
30:19avoir le même salaire ? »
30:20Et à qui on répond
30:21« Non ».
30:29Cette maman
30:43avec qui communique
30:45le plus haut gradé
30:46est en réalité
30:47l'ordinateur central
30:48par lequel agit
30:49et s'exprime la compagnie,
30:51propriétaire du Nostromo
30:53et employeur de l'équipage.
30:55C'est elle
30:55qui leur donne
30:56l'ordre de mission
30:57qui va tout faire basculer.
31:11Véritable intelligence artificielle,
31:13maman,
31:14contrôle le fonctionnement
31:15du vaisseau
31:16et la survie de l'équipage,
31:17tout comme Hal,
31:18l'ordinateur de bord
31:20aux aires de caméras
31:20de surveillance
31:21de 2001,
31:22l'Odyssée de l'espace.
31:24Hal,
31:25vous avez une grande responsabilité
31:26sur cette mission.
31:27« Vous êtes le cerveau
31:28et le système nerveux
31:29central du ship
31:30et vos responsabilités
31:31incluent
31:32regarder les hommes
31:33en hibernation.
31:34Ça vous cause
31:35une manque de confiance ? »
31:37« La série 9000 est
31:38le plus réveillable
31:39computer que j'ai fait.
31:41N'importe 9000
31:42ne a jamais fait
31:43un erreur
31:44ou une information distorte. »
31:45Aussi infaillible
31:48que Hal,
31:50maman,
31:50est programmée
31:51par la compagnie
31:52pour mener à bien
31:53son objectif,
31:54quelles qu'en soient
31:55les conséquences.
31:56« En fait,
32:01il y a un côté
32:02prophétique
32:03quand on pense
32:03à la peur actuelle
32:04que l'IA
32:05prenne le dessus.
32:08Dans Alien,
32:09c'est une réalité.
32:11Le vaisseau
32:12a le contrôle
32:12de tout
32:13et exécute
32:14les décisions
32:14prises par la compagnie.
32:18Pour l'équipage,
32:18c'est une raison
32:19supplémentaire
32:20d'avoir peur
32:20dans la mesure
32:21où maman
32:21est une entité
32:22contre laquelle
32:23ils ne peuvent pas lutter.
32:24combattre.
32:26Nous autres,
32:28êtres humains,
32:29avons un rapport
32:29compliqué
32:30à l'intelligence
32:31artificielle.
32:32On a sciemment
32:33décidé de construire
32:34une machine
32:34qui va finir
32:35par devenir
32:35plus intelligente
32:36que nous.
32:38Une machine
32:39qui nous dira
32:39un jour
32:40« Vous ne valez rien.
32:42Qui êtes-vous ?
32:43Vous êtes faibles
32:43et truffés
32:44de défauts de fabrication.
32:45Je n'ai aucun respect
32:46pour vous. »
32:47Et c'est ça
32:47qu'Alien raconte.
32:48En prenant
32:53la place
32:54du capitaine,
32:55Ripley accède
32:56à l'ordre
32:56de mission
32:57de maman
32:57et découvre
32:58le véritable objectif
33:00de la compagnie.
33:03Ils peuvent être
33:04sacrifiés.
33:05C'est écrit
33:05noir sur blanc.
33:06L'équipage
33:07est sacrifiable
33:08pour ramener
33:08cet horrible monstre.
33:10Et alors,
33:10quel prix
33:11on accorde
33:11à la vie humaine ?
33:13C'est d'ailleurs
33:13une des grandes questions
33:14du film.
33:14Quelle valeur
33:15donne-t-on
33:16à notre propre vie ?
33:17Et à quel point
33:17le système
33:18n'en donne aucune ?
33:19C'est la compagnie
33:20qui décide
33:21que les membres
33:22de l'équipage
33:23peuvent être sacrifiés.
33:24C'est elle
33:24qui les oblige
33:25à aller chercher
33:26le xénomorphe
33:27et qui est à l'origine
33:28de toutes les horreurs
33:29qui arrivent dans le film.
33:30C'est le marionnettiste
33:31qui tire les ficelles.
33:33Quand on décortique
33:34l'essence du film,
33:36le xénomorphe
33:36est le monstre,
33:37mais le véritable méchant,
33:39c'est la compagnie.
33:42La grande compagnie,
33:43vous savez ?
33:44Ils ont toujours
33:45placé un homme
33:46parce qu'ils ne confient
33:47à personne.
33:50La taupe,
33:51placée par la compagnie
33:52dans le nostromo,
33:53n'est autre que le scientifique
33:55en chef de la mission,
33:56H.
33:57C'est lui
33:58qui laisse entrer
33:59le parasite
33:59dans le vaisseau,
34:01qui le protège.
34:04Et lorsque Ripley
34:08découvre les intentions
34:09de la compagnie,
34:10en bon soldat,
34:12Ash tente de la tuer
34:13dans une scène
34:13qui révèle
34:14sa véritable nature.
34:21Le problème n'est pas
34:24que c'est un robot,
34:25mais plutôt
34:25qu'il n'est pas
34:26un des nôtres.
34:27Ce qui est fascinant ici,
34:28c'est la corruption,
34:29comment il manipule
34:30tout le monde.
34:31C'est lui
34:32qui tire les ficelles.
34:33Mais que sait-il au juste ?
34:35Connaît-il la nature
34:36de cette créature ?
34:37La question
34:38de la confiance
34:39est omniprésente.
34:42À qui peut-on se fier ?
34:43Peut-on faire confiance
34:44au système ?
34:45Ce climat
34:47de paranoïa
34:48et de défiance
34:49résonne très fort
34:50dans l'Amérique
34:51des années 1970.
34:53Le scandale
34:54du Watergate
34:55vient de mettre
34:56en lumière
34:56un vaste réseau
34:57d'espionnage
34:58d'opposants politiques.
34:59Et les mensonges
35:01du président
35:02ont entraîné
35:02sa chute.
35:06La guerre du Vietnam
35:07prend fin,
35:08sans victoire,
35:10après 20 ans
35:10de combats
35:11et des millions
35:12de vies sacrifiées.
35:17Quant aux multinationales,
35:18leurs politiques
35:19de profit
35:20à tout prix
35:20déshumanisent
35:21de plus en plus
35:22leurs relations
35:23avec des employés
35:24devenues
35:25des anonymes
35:26interchangeables.
35:27C'était très inhabituel
35:30pour la science-fiction
35:31d'explorer des thèmes
35:32aussi contemporains
35:33que la politique
35:34et la corruption
35:36au sein de l'entreprise
35:37ou du système
35:39capitaliste.
35:40Elle ne s'était pas
35:41vraiment attaquée
35:42à ces sujets.
35:44La science-fiction
35:46peut avoir deux fonctions.
35:48Soit elle représente
35:49un avenir idéalisé
35:50auquel nous aspirons,
35:52soit elle nous dit
35:52« Et si l'avenir
35:54ne valait pas mieux
35:54que le présent,
35:56on a envie
35:56de s'imaginer
35:57un monde meilleur,
35:58plus beau,
35:59plus propre,
36:00plus juste.
36:02Alien nous montre
36:03tout le contraire.
36:04Il dépeint un futur
36:06où certes,
36:07on a du mal
36:07à combattre
36:08le xénomorphe,
36:09mais plus encore,
36:10la compagnie capitaliste
36:12qui nous a obligés
36:13à aller le chercher. »
36:15Malgré son plan
36:16et ses compétences,
36:17Ripley ne parvient pas
36:19à empêcher la créature
36:20de tuer le reste
36:21de l'équipage.
36:21Et pour sauver sa peau
36:25et celle de Jonesy,
36:26le chat,
36:27elle active
36:28l'autodestruction
36:29du Nostromo
36:29et s'échappe
36:31dans la navette
36:31de secours.
36:33Elle devient
36:34l'archétype
36:35du film d'horreur
36:36La dernière survivante.
36:40« Il y a deux types
36:41de héros
36:42dans les thrillers
36:42des années 1970.
36:45Le justicier
36:46qui décide
36:46de tuer tout le monde
36:47et la fille
36:54qui arrive
36:54à survivre
36:55dans les films
36:56d'horreur
36:56surtout parce qu'elle
36:57court vite.
37:04Ce n'est pas tellement
37:07qu'elle est plus intelligente
37:08que tout le monde.
37:09Non, non.
37:10Elle a simplement
37:11beaucoup de chance.
37:13Mais ce qu'on n'a pas,
37:14ce sont des femmes
37:15proactives
37:15qui font tout
37:16pour s'en sortir.
37:33Avec Ripley,
37:35pour la première fois,
37:36la Final Girl
37:37s'en sort seule,
37:38sans aucun homme
37:39à la rescousse.
37:40Les critiques
37:41ne manquent pas
37:41de le souligner
37:42avec plus ou moins
37:43d'enthousiasme.
37:44C'est une femme
37:45qui va rester la dernière,
37:46l'héroïne.
37:46Ça a l'air de vous ennuyer.
37:48Non, mais je trouve
37:49qu'il y a beaucoup
37:50de femmes
37:50qui restent les dernières
37:51à l'heure actuelle
37:51qui laissent beaucoup
37:52d'hommes derrière eux
37:53en ce moment.
37:53C'est pour mieux
37:54s'occuper de vous après,
37:55dit le grand méchant loup.
37:59Le double combat
38:00de Ripley
38:00contre le xénomorphe
38:02et la compagnie
38:02va atteindre son apogée
38:04dans une scène finale
38:05d'anthologie.
38:12Ripley réussit
38:13à s'enfuir
38:13dans la navette.
38:14Mais le monstre
38:15est toujours là.
38:16Il est monté à bord.
38:19Par sa mise en scène,
38:20Ridley Scott
38:21nous amène
38:21à un point de rupture
38:22où on n'en peut
38:23quasiment plus.
38:24Environ une heure
38:24s'est écoulée
38:25depuis la scène
38:26du Chessburster.
38:27Mais il fait
38:27une chose magnifique.
38:28Il filme
38:29la dernière séquence
38:30avec lenteur.
38:33C'est un moment
38:34de grâce,
38:37un moment suspendu.
38:38On entend
38:39la respiration
38:39haletante
38:40de Ripley.
38:41Et puis,
38:49elle ouvre le sas
38:50et éjecte
38:51enfin le monstre.
38:53Je doute
38:54que plaisir
38:55soit le bon terme
38:56pour parler d'alien,
38:57même si c'est un film
38:58qui procure
38:58toutes sortes
38:59d'émotions
38:59et de frissons.
39:01C'est un test
39:02d'endurance.
39:03On est tendu
39:04quand on le regarde.
39:05On est absorbé
39:05par ce qui se passe.
39:07C'est un film
39:07tellement physique
39:08qu'il en devient
39:09un rite de passage,
39:10un apprentissage.
39:11C'est un apprentissage.
39:23Déconseillé aux mineurs,
39:25le film va pourtant
39:25dès sa sortie
39:26aux Etats-Unis,
39:27en mai 1979,
39:29devenir un véritable phénomène.
39:31J'y suis allée
39:34en simple spectatrice.
39:36J'ai payé ma place
39:37comme tout le monde.
39:38Personne ne m'a reconnue.
39:41C'est normal.
39:43Ils n'avaient pas
39:43encore vu le film.
39:45Et la salle
39:46était bondée.
39:48Certains s'évanouissaient,
39:50vomissaient,
39:50quittaient la salle.
39:52D'autres essayaient
39:53d'étouffer le son
39:53en couvrant les enceintes
39:54avec leur T-shirt.
39:56Ça fait partie
39:56de la légende.
39:57On en a tous
39:58entendu parler.
39:58On savait que ça
40:02allait arriver.
40:04Mais c'est quand
40:04les cinémas ont ouvert
40:05que j'ai vraiment compris
40:07combien le film
40:08était puissant
40:08en voyant la réaction
40:10du public.
40:20Le succès
40:23est autant public
40:25que critique.
40:26Et en 1980,
40:28le film remporte
40:28un Oscar
40:29dans la catégorie
40:30Meilleurs effets spéciaux.
40:31Les gagnants sont
40:33H.R. Geiger,
40:34Carlo Rambaldi,
40:36Brian Johnson,
40:37Nick Alder
40:37et Dennis Ellis
40:38pour Alien.
40:45Je suis très heureux
40:46d'avoir ça.
40:47Merci beaucoup.
40:50Alien fait l'unanimité.
40:52En vrai fan d'Alien,
41:16James Cameron reprend la main
41:17en 1986
41:18en 1986
41:19après le succès
41:20de Terminator.
41:22Au scénario
41:23et à la réalisation,
41:24le Canadien
41:25fait se retrouver
41:26la belle et la bête.
41:29Avec Aliens,
41:30c'est maintenant
41:31un monstre au pluriel
41:32que découvre le public.
41:34Organisé en ruche,
41:36l'espèce xénomorphe
41:37possède à sa tête
41:38une reine pondeuse
41:39prête à tout
41:40pour survivre.
41:41Pour faire face
41:43à cette nouvelle menace,
41:45Ripley rejoint
41:46une escouade de Marines.
41:48Plus sensible,
41:49elle va vivre
41:50une amitié amoureuse
41:51avec le caporal Hicks
41:52et éprouver
41:54des sentiments maternels
41:55envers Newt,
41:56une jeune orpheline
41:57qu'elle sauve
41:58des griffes
41:58du facehugger.
42:04C'est ce mélange
42:05d'action et d'émotion
42:06qui fait d'Aliens
42:07un pur film
42:08de divertissement.
42:09Avec ce deuxième opus,
42:34le public découvre
42:35une replay augmentée
42:36grâce à un exosquelette.
42:39En véritable guerrière,
42:45elle affronte
42:46la reine des Aliens
42:47dans un face-à-face
42:48musclé.
42:49James Cameron a tellement
43:09bien dopé son héroïne
43:10que Sigourney Weaver
43:13est nommé aux Oscars
43:14en 1987.
43:16« Quand on pense à Ripley,
43:30on pense surtout
43:31à celle d'Aliens,
43:32le retour.
43:33Elle est encore plus déterminée,
43:34plus forte,
43:35plus coriace. »
43:37C'est cette Ripley
43:38dur à cuire
43:38qui devient la tête
43:39de gondole
43:40d'une panoplie
43:41de produits dérivés.
43:43Et bientôt,
43:44le marché est envahi
43:44de jouets,
43:45cartes à collectionner
43:46et autres comics.
43:48Pas de doute,
43:49la Fox vient bel et bien
43:50de lancer
43:50la franchise alien.
43:55En 1992,
43:57on efface tout
43:57et on recommence
43:58avec une Ripley
43:59au crâne rasé
44:00isolée
44:01sur une planète prison.
44:02Les producteurs
44:04ont décidé
44:05d'abandonner l'action
44:06pour revenir
44:07à l'horreur
44:08et à la claustrophobie
44:09du premier alien.
44:11L'environnement
44:12labyrinthique
44:13sombre et suintant
44:14n'est pas sans rappeler
44:15le Nostromo.
44:18C'est la nouvelle star
44:19du vidéoclip,
44:20David Fincher,
44:21qui se voit confier
44:22pour son premier long-métrage
44:23un scénario
44:24quelque peu bancal.
44:26« On va avoir
44:27un défilé de moines
44:28ou de prisonniers.
44:30Newton et X
44:31se font tuer
44:31d'entrée de jeu.
44:32Tous les espoirs
44:34suscités par le deuxième opus
44:35sont réduits à néant
44:36dès le début du troisième.
44:38Donc, oui,
44:39c'est rasoir à souhait.
44:41Dès le début,
44:42on est déprimé
44:43au lieu de se réjouir
44:44de cette suite. »
44:46Avec cet épisode,
44:49les cartes
44:50sont entièrement
44:51redistribuées.
44:52Même l'alien
44:53ne veut plus tuer
44:54l'héroïne
44:54qui porte en elle
44:56un embryon
44:56de reine xénomorphe.
44:59Les choix narratifs
45:00sont controversés.
45:01jusqu'à la scène finale
45:03où se produit
45:04l'impensable,
45:06le sacrifice
45:07de Ripley.
45:10Dans ces trois
45:11premiers volets,
45:12on a un film
45:12sur la naissance,
45:13un autre sur la vie
45:14et la maternité
45:15et un dernier
45:16sur la mort.
45:17C'est une trilogie
45:18passionnante,
45:19l'Odyssée de Ripley.
45:20L'évolution apparaît
45:23clairement sur les affiches.
45:24Au début,
45:25le monstre
45:26est au centre de tout.
45:28Mais dès le deuxième opus,
45:29c'est Ripley
45:30qu'on vend au spectateur.
45:32C'est elle la vedette.
45:34On passe de
45:35« on vous vend
45:36l'horrible monstre »
45:37à « on vous vend
45:38la femme
45:39qui veut lui échapper
45:40ou le combattre ».
45:41Elle ne croit pas
45:51si bien dire.
45:53Malgré la réception
45:54mitigée d'Alien 3,
45:56la franchise reste
45:57culte et lucrative.
45:59Pas question pour le studio
46:00d'abandonner
46:01une ressource
46:01si précieuse.
46:03D'autant que
46:03le xénomorphe,
46:04lui,
46:04est toujours en vie
46:05et n'a de cesse
46:06de se développer.
46:08De monstre solitaire
46:09dans le premier épisode,
46:10il s'est éloigné
46:11et multiplié dans Aliens
46:12avant de se transformer
46:14en créature plus agile
46:15et bestiale
46:16dans le troisième.
46:18En 1997,
46:20c'est à Jean-Pierre Genet
46:20que revient la tâche
46:21de continuer
46:22l'évolution du monstre.
46:24Mais aussi de ramener
46:25Hélène Ripley en vie
46:26sous forme de clones
46:27génétiquement modifiés,
46:29mélange d'ADN humain
46:30et xénomorphe.
46:32Un double défi
46:33qui est de quoi
46:34mettre la pression
46:35aux petits Frenchy.
46:36Succéder à des grands
46:37réalisateurs comme ça,
46:39avoir sur les épaules
46:39un budget aussi,
46:40énorme.
46:42Dans un premier temps,
46:42on se dit non,
46:43mais d'abord,
46:43quand j'y étais,
46:44je ne croyais pas
46:44que ça se ferait,
46:45j'y allais juste pour voir.
46:46Alors évidemment,
46:46quand on est tellement
46:47décontracté,
46:48c'est comme ça
46:48que ça se fait.
46:50Passé aux commandes,
46:51Jean-Pierre Genet
46:52va devoir faire
46:53avec Sigourney Weaver.
46:54devenu incontournable,
46:56l'actrice use de toute
46:58son influence
46:58pour réinventer son personnage
47:00tout en veillant
47:01à son héritage.
47:04Sigourney Weaver,
47:04c'est quelque chose,
47:05elle est grande,
47:06elle est barraquée,
47:08c'est une femme
47:08qui vous toise
47:09des pieds à la tête
47:09comme ça,
47:10qui vous scade,
47:10elle est impressionnante,
47:12il faut avoir du caractère
47:14en face d'elle aussi.
47:15À un moment,
47:15je dis,
47:15tiens,
47:15je verrais bien
47:16un truc comme ça.
47:17Elle me dit,
47:17non,
47:17non,
47:17non,
47:18c'est moi qui vois.
47:19je dis,
47:21bon,
47:21je la connais mieux que toi,
47:23Ripley.
47:24Évidemment,
47:25elle avait raison.
47:27Sigourney Weaver
47:27a fini par dire,
47:30l'héroïne en a assez
47:32d'être traquée
47:32par le monstre.
47:35Donc,
47:35elle ne va plus
47:35être persécutée
47:36par le monstre,
47:37elle va devenir le monstre.
47:48Ripley partage
47:49désormais
47:49la force physique
47:50du xénomorphe,
47:51mais aussi
47:51son sang acide.
47:55Son interprétation
47:56est d'une telle puissance
47:57qu'elle est devenue
47:58indissociable
47:59de la franchise.
48:00On aurait pu appeler ça
48:01la franchise Ripley
48:02à la place d'alien,
48:03car c'est ça,
48:04saga.
48:06Toujours au centre,
48:08l'héroïne voit
48:08sa relation
48:09avec l'alien
48:10transformée.
48:12Avec la création
48:12du newborn
48:13mi-humain,
48:14mi-xénomorphe,
48:16Ripley partage
48:17désormais
48:17son ADN
48:18avec son meilleur ennemi.
48:23Il y a cette histoire
48:24de nouveau-né
48:24qui a été
48:26beaucoup décriée
48:27parce que c'est vrai
48:28qu'il a un côté
48:28un peu plus King Kong,
48:29un peu plus humain.
48:30Il a même des yeux
48:31alors que l'alien
48:32n'a pas d'yeux.
48:33Donc,
48:33ça a été
48:34des grands débats
48:35même entre nous,
48:36même avec ses créateurs.
48:37Alors oui,
48:38c'est contestable,
48:38mais en même temps,
48:39il fallait bien
48:40un peu évoluer
48:41faire quelque chose
48:41de nouveau,
48:42sinon on pédalait
48:43dans la semoule.
48:44Et donc,
48:44ce nouveau-né
48:45permettait
48:46une relation
48:46plus humaine
48:47entre guillemets
48:48avec Sigourney Weaver.
48:50Ce nouveau lien
48:51ne va pas convaincre
48:52Sigourney Weaver
48:53d'aller plus loin.
48:55Alors que vendre
48:56quand l'actrice
48:56ne veut plus
48:57rempiler ?
48:58Il fallait bien
48:59un monstre
48:59aussi impressionnant
49:00que Ripley
49:01pour faire face
49:01à l'alien.
49:03Mais le combat
49:04avec le Predator
49:05fait un flop monumental
49:07et c'est Sir Ridley Scott
49:09himself
49:09qui reprend la main
49:10en 2012.
49:12Attendu comme le Messie
49:14est la première mondiale
49:15de Prometheus
49:15à Londres,
49:16il se penche
49:17avec ce préquel
49:18sur les origines
49:19du monstre.
49:21Et quatre ans plus tard,
49:22il redonne une chance
49:23au Xenomorph
49:23avec Alien Covenant.
49:30en créant pour Alien Covenant
49:55un décor façon laboratoire
49:56du Dr Frankenstein,
49:58Ridley Scott se recentre
50:00sur le Xenomorph.
50:02Croquis anatomiques,
50:03embryons en développement,
50:05c'est tout le cycle de vie
50:06et les hybridations
50:07de l'alien
50:08qui sont mises en scène.
50:10Le réalisateur
50:12rejoue des scènes clés
50:13du premier Alien
50:14comme le Chest Burster,
50:15cette fois avec des effets spéciaux
50:17assistés par ordinateur.
50:22Si on veut résumer
50:24la franchise Alien,
50:26d'un côté,
50:26il y a un monstre
50:27parfaitement conçu
50:28et invulnérable,
50:30et de l'autre,
50:31nous,
50:31les humains,
50:32si faibles et fragiles.
50:34Comment peut-on faire face à ça ?
50:36La saga doit à tout prix
50:38garder ce côté vulnérable
50:40parce que c'est ça
50:41qui fait qu'on est pris
50:42dans l'histoire
50:42et qu'on s'y attache autant.
50:47Point de départ
50:48et référence ultime,
50:50l'Alien de Ridley Scott
50:51reste le favori
50:52des fans
50:53et des critiques
50:54du monde entier.
50:54Par définition,
50:59l'art s'est posé
51:00des questions
51:01plutôt qu'y répondre.
51:01C'est foncièrement
51:03le cas d'Alien.
51:04Ce film a fait l'objet
51:06d'une foule
51:06d'analyses fascinantes,
51:09inattendues
51:09et ô combien savantes.
51:13C'est un film culte
51:15au sens où il a énormément
51:16apporté à la culture
51:18au sens large.
51:19Influence majeure,
51:23le film a révolutionné
51:24la représentation
51:25des monstres à l'écran
51:26et a ouvert la voie
51:33à de nouvelles héroïnes
51:34puissantes
51:35dans les films
51:36de science-fiction
51:36et d'action.
51:42C'est un film
51:44qu'il faut avoir vu
51:45pour pouvoir dialoguer
51:46avec le monde du cinéma.
51:50Enrichi en 2024
51:51d'un septième volet,
51:53Romulus,
51:54réalisé par le nouveau maître
51:55de l'horreur
51:56Fede Alvarez
51:57et supervisé
51:58par Ridley Scott,
51:59la franchise Alien
52:00continue de s'étendre
52:02et d'inspirer
52:02les nouvelles générations.
52:05La saga Alien
52:07est plus vieille que moi.
52:08Il y a des périodes
52:09de ma vie
52:10où je vous aurais dit
52:10avec certitude
52:11« Oui, c'est le dernier épisode. »
52:13Mais honnêtement,
52:14aujourd'hui,
52:15j'ai l'impression
52:16que tant que la saga
52:17rapportera des millions
52:18et touchera autant de gens,
52:19tout est possible.
52:20Donc, qui sait ?
52:22Les questions sur l'avenir
52:26de la saga restent ouvertes,
52:28mais une chose est certaine,
52:30l'univers d'Alien
52:31n'a pas encore révélé
52:33tous ses secrets.
52:34« Sous-titrage Société Radio-Canada »
52:47« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:00« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:01« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:03« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:04« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:08« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:09« Sous-titrage Société Radio-Canada »
53:11« Sous-titrage Société Radio-Canada »

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